Un 6 en couple et dans la vie

[Audrey]

Bonjour à tous,

 

J'ai découvert le site il y a quelques jours de cela. Je pense être un 6 et je souhaitais vous faire partager mon vécu pour grandir avec vous.

 

Je me vois comme préférant largement mon centre mental, je suis à l'aise au travail, mais dès qu'il s'agit d'émotions, je m'écrase complètement.

 

Je vis depuis deux ans une belle histoire d'amour mais qui suscite en moi un remue-ménage dans mes émotions.

 

Etant 6, serais-je plus encline à douter en amour, hésiter, réfléchir sans fin, comparé au travail où tout se pèse, se mesure et s'explique ?

 

A l'aide ! Je vis dans cette relation amoureuse des hauts et des bas, j'oscille, je m'interroge, je pleure, je me terrifie moi-même et suis pour la première fois en face de mes peurs… et c'est très terrifiant.

 

Je ne suis pas un 1, car je n'apprécierais pas cette imperfection.

Je ne suis pas un 7, car je n'aimerais pas souffrir.

Je suis peut-être un 6 à hésiter sans fin, à avoir peur de tomber dans le trou déprimant de mes peurs…

 

J'aime cet homme et je souffre de ne pas aimer sereinement, j'ai mal d'être insupportable dans ma tête et d'aller et venir sans fin, j'ai mal de me retrouver par terre à pleurer sur cette confusion, j'ai mal de tourner comme une toupie, j'ai mal de ne pas me comprendre, j'ai mal de douter et de lui faire mal.

 

J'ai beaucoup avancé grâce à lui, il me fait parler de mes peurs et on avance ensemble, mais il vaut plus que tout ça. Je veux grandir de cette épreuve, me comprendre et apprivoiser mes peurs et mes doutes, apprendre à les regarder en face pour vivre en harmonie avec eux.

 

A l'aide !!!

 

Audrey, 6 ?

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Audrey,

 

C'est assez fréquent que le domaine amoureux soit celui où le 6 exprime le plus ces doutes. Comme tu le remarques fort justement, dans la vie professionnelle, la compétence et l'efficacité sont mesurées de manière plus objective. Dans le couple, il y a tellement plus de subjectif, c'est-à-dire de choses que le mental ne sait pas gérer, que la place est grande ouverte pour le doute et pour la peur.

 

Le doute du 6 est avant tout un doute de lui-même. Ai-je une valeur suffisante pour être aimé ? Et si l'autre découvrait tel ou tel de mes défauts, m'aimerait-il toujours ? Et si… Et si…

Le doute du 6 est aussi doute de l'autre. M'aime-t-il vraiment et, en conséquence, puis-je l'aimer en sécurité ?

 

Est-ce que cela correspond à ton expérience ? Connais-tu le type de ton amoureux ? Comment les 6 habitués de ce panneau ont-ils traité ce problème dans leur vie ?

 

En attendant, dresse une liste des raisons pour lesquelles un homme peut t'aimer ? Rajoute régulièrement des choses sur cette liste, à chaque fois que tu as une nouvelle idée et à chaque fois que ton compagnon manifeste quoi que ce soit de positif à ton égard. Garde cette liste en permanence sur toi et relis-la régulièrement.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

[Audrey]

Cher Fabien, cher tous,

 

Mon doute me concerne. Je doute de ce que je ressens, de mes émotions. Je n'accepte pas que mon amour ne soit pas uniforme et évident. Je recherche de la sécurité dans ce que je ressens pour lui et je n'y trouve qu'un brouillon d'élans contradictoires.

 

J'oscille entre désir d'être constamment avec lui et désir d'être seule (je suis fille unique), je me débats entre l'envie de rester toute ma vie avec lui et l'angoisse de dire 'oui' devant une église comble…

 

C'est vrai qu'au début de notre relation, je doutais de lui, de son amour et de son désir de s'engager. Mais rapidement, il m'a démontré un tel courage dans notre relation, que j'ai peut-être eu la réaction inverse. C'est comme ça que je le comprends en tout cas. J'ETAIS SURE DE LUI… donc, JE POUVAIS DOUTER DE MOI… et c'est là que tout a commencé.

 

Ca devait être après 2 mois de relation.

 

Je pense que son courage est la clef dans ce revirement (Je détaillerai plus loin). Je m'explique : en tant que 6, le COURAGE est ma vertu et si quelqu'un en fait preuve a mon égard (je le decouvre avec vous), ça accentue ma peur de ne pas être à la hauteur et là je tombe dans ma passion qui est justement la PEUR.

 

Je pense que si j'avais répondu par du courage à ses actes - que j'interprète comme du courage - on aurait accéléré la vitesse de croisière et là, j'ai une impression de perte de contrôle et de sécurité terrifiantes et angoissantes.

 

De quel courage a-t-il fait preuve à mes yeux ?

Quelques semaines après notre rencontre, il a décidé de s'installer dans ma région.

 

POUR MOI : déménager comme il l'a fait est une immense preuve de courage, s'engager dans l'insécurité, décider sans osciller ou basculer, être déterminé et ne pas douter… Cette attitude m'a beaucoup déstabilisée.

 

J'avoue que je n'aurais pas pu vivre sans lui et qu'au fond de moi, je priais pour qu'il reste à mes côtés.

 

Or, c'est là que tout devient intéressant…

 

POUR LUI : ce n'était pas du tout une marque de courage, il m'aimait certes, mais avait toujours beaucoup déménagé. Un jour - comme il comprenait ma confusion - il a pris une statuette posée sur la table, il l'a déplacée vers moi et a dit : 'Tu vois ma puce, déménager pour moi, c'est aussi simple que ça. C'est changer quelque chose de place, c'est tout'.

 

C'EST TOUT ?? MAIS IL M'AURAIT FALLU 100 ANS POUR PRENDRE UNE TELLE DECISION, J'AURAI EMBETE MON ENTOURAGE, J'AURAI PLEURE, HURLE, OSCILLE DANS UN INTERMINABLE 'OUI-NON-OUI-NON'… AAARRGGGHHH !

 

Vous l'avez peut-être déjà compris, mon ami est un 1 de chez 1. Ses décisions sont rigoureuses comme lui, son raisonnement est PARFAITEMENT stable, logique et irréprochable… comme lui.

 

Mon Dieu que je l'admire et que je l'aime !!

(Les larmes me montent au yeux… J'ai le courage de l'admettre)

C'est tout ce que je ne suis pas… :-O

 

CETTE RELATION ME POSE UN VRAI PROBLEME, ELLE ME DEMANDE DU COURAGE.

 

Mon ami a envie comme moi de se marier, de fonder une famille et moi, je ne veux pas faire ça dans la confusion.

 

J'ai une formation officieuse en PNL (livres, entourage, discussions…) et je pense - à bien y réfléchir - que l'INTENTION POSITIVE de ces peurs et de ces doutes est de m'enlever le courage d'agir et donc de préserver ma sécurité.

 

Grâce à cette confusion - j'en déduis donc que c'est mon mécanisme de défense - je ne m'engage pas, je garde le contrôle de la situation et conserve ma petite sécurité.

 

Dans cette relation, je suis en dehors de ma zone de confort.

 

Dans ma vie de tous les jours, cette défense se manifeste par des malaises auditifs (dialogue interne, petite voix & Co), visuels et kinesthésiques (trucs bizarres dans mon corps).

 

AUDITIF : Un non lacher prise obsessionnel

"Es-tu sûre de l'aimer ?"

"Mieux vaut rester seule, comme ca je ne souffrirai pas"

"Qu'est-ce-que je ressens vraiment ?"

"Qu'est-ce-que l'amour ?"

…

 

VISUEL :

Je m'imagine à l'entrée de l'église et je m'échappe en robe blanche.

Je me vois seule et heureuse dans un apart, comme dans un cocon (cocon familial peut-être ?)

Je me vois me disputer avec lui et partir de chez nous.

…

 

KINESTHESIQUE :

Boule dans la gorge, pincements au coeur, mains moites, coeur qui bat fort, bouffées de chaleur…

 

*****

 

Nous sommes ensemble depuis 2 ans et ca fait un an que j'arrive à me contrôler un peu plus. Je me fais un peu moins peur. J'arrive à éviter les crises de larmes et d'angoisse, les insomnies, je fais plus de sport, on en parle tous les deux quand je ressens une oppression quelconque, je me soigne moi-même a l'homéopathie et je fais des exercises de PNL.

 

Avec tout ca, je ressens toujours en moi ces malaises et cette incapacité à passer à autre chose dans ma tête, je le rejette encore, je rejette encore cette insécurité, cet engagement et son cortège de doutes et de peurs.

 

TOUT CA ME TIENT SUSPENDUE AU DESSUS DU PAYS DE L'AMOUR, DU BIEN-ETRE ET DE LE SERENITE SANS JAMAIS NE POUVOIR M'Y POSER VRAIMENT.

 

P.S : Fabien, j'ai commencé à dresser la liste des raisons pour lesquelles un homme peut m'aimer. Je me dis que ces doutes sont plus portés sur mes émotions, mais je commence à rédiger cette liste et j'ai du mal…

 

Merci pour votre attention et à bientôt.

Vos conseils m'aident a grandir et sont très appréciés.

 

Audrey - 6?

[Blanche]

Bonsoir Audrey,

 

Je te sens très émotive et très confuse. J'aimerais bien t'aider, le seul moyen que je possède est de te parler de moi.

 

Je comprends très bien la dualité dans laquelle tu vis. Avec quelques différences près, j'ai été aussi tourmentée que toi. Je vais te résumer la dualité que j'ai vécue par rapport à ma vie de couple.

 

Tout d'abord, je dois te dire que j'ai vécu longtemps seule. C'était alors un choix de vie. C'était beaucoup plus sécurisant ainsi. Mais un beau jour, j'ai rencontré l'homme de ma vie. Je l'ai sentie en moi. J'ai même dit à ma mère : si un "tel" n'était pas marié, ce serait avec lui que je vivrais. Et oui, il était marié Pas de problème pour moi, je me sentais en sécurité. J'ai appris à connaître ce type, sans m'en méfier, je ne me sentais pas menacée puisqu'il était marié. Jusqu'au jour où il m'annonça qu'il m'aimait, qu'il désirait divorcer et vivre avec moi. J'étais très heureuse et en même temps très paniquée. Même si l'amour que j'avais pour lui était partagé, pendant plusieurs mois, j'ai essayé de lui démontrer qu'il était préférable qu'il demeure avec sa femme et tout le tralala… Et il divorça.

 

Et voilà que l'angoisse commença à me ronger. Ma plus grande crainte concernait la sincérité de son amour. M'aime-t-il vraiment ? M'aimera-t-il longtemps ? Et s'il s'était trompé ? Peut-être, croit-il m'aimer, mais un jour, il se rendra compte qu'il ne m'aime pas, que c'était vraiment l'autre qu'il aime ! Quelle erreur ! Quelle horreur ! Des questions de ce genre, je pourrais t'en parler longuement. Lui aussi m'a donné des preuves de son amour…

 

Alors, je me suis repliée sur moi-même en me posant le même genre de questions ? Je doutais de mon amour pour lui. Je craignais l'échec. Je me sentais responsable de son divorce. Etc… Devant son insistance qui ne cessait jamais, j'osai faire le grand saut ! Je suis allée vivre avec lui. Parallèlement, pendant plusieurs mois, j'ai gardé mon appartement au cas où… je serais revenue vivre chez moi. J'ai perdu beaucoup de sous :-)).

 

Depuis ce temps, je demeure avec lui. Il n'y a pas un jour où il ne me dit pas qu'il m'aime. J'en suis toujours étonnée ! Bref, Audrey, je ne regrette pas d'être passée à l'action. Qu'est-ce que j'avais à perdre ? Et toi, qu'as-tu à perdre ? Tu attends de ne plus être dans la confusion ? C'est le travail de toute une vie… ! J'ai le goût de te dire que si ton coeur l'aime, alors écoute ton coeur. Tes hésitations, tes doutes sont dans ta tête, ils n'ont peut-être rien à voir avec cette réalité que tu vis avec lui. N'attends pas le courage pour passer à l'action… Le courage vient dans l'action. Et si malgré tout, tu te trompais, alors tu n'auras plus de DOUTE ! Assez la morale… Je te salue et te souhaite beaucoup de bonheur.

 

Blanche

6

[Eve6]

Bonjour les filles,

 

Je vous lis et je vous comprends, car je connais des questionnements sentimentaux incessants depuis que je suis en relation avec mon partenaire actuel. J'ai fait marche-arrière, marche-avant plusieurs fois, remis en question son amour, le mien, tenté de comprendre pourquoi je fuyais ainsi l'amour d'un homme qui semblait profondément intéressé à construire une relation authentique basée sur des valeurs et des sentiments très enrichissants dans une relation de couple : le partage, la communication, et tout.

 

Mais le problème est que toujours il y a un doute. Je doute de moi, de lui. Je doute que je doute et finalement je deviens très confuse. Parfois cela se transforme en projection et alors je deviens aggressive lorsqu'en contact avec lui.

 

Je crois qu'il est de type 9. Je me sens vraiment en sécurité avec lui. Vraiment. Je veux dire il est tellement à l'écoute, et gentil et aimant. Jamais je n'ai vécu une telle relation avant.

 

Alors pourquoi avoir peur d'avancer ? Est-ce la peur, vraiment ? Ou est-ce qu'il y a autre chose que j'essaie de me cacher à moi-même ?

 

J'essaie d'être la plus honnête possible avec lui. Je lui dis comment je me sens. Je lui fait part de mes craintes, quand je ne suis pas trop paralysée par elles. Quand j'ai assez de courage pour m'affirmer. Mais c'est difficile. Parfois je me sens profiteuse. Je me dis que cet homme m'aime sans borne et que de mon côté, je ne cesse de douter de mon amour et du sien.

 

J'essai de vivre cette relation au jour le jour. Ca fait presqu'un an que nous nous fréquentons, avec parfois des moments où j'avais coupé les ponts.

 

Je suis dans une phase très émotive par les temps qui courent. Il est là. Je suis là parfois. Parfois je suis ailleurs.

 

Moi aussi, j'aurais envie d'être seule. D'un autre côté, je ne veux pas passer à côté de cet amour. Mais son affection m'étouffe parfois. Peut-être est-ce une forme de sado-masochiste que de vouloir aimer un homme qui ne nous tomberait pas dans les bras au premier regard. J'aimerais que mon 9 soit plus indépendant. Je sais qu'il fait des efforts. Nous communiquons énormément. Par chance. Mais il y a une chose qui me tracasse plus que les autres, et je me demande vraiment si cela vaut la peine de s'en faire autant.

 

La question soulèvera peut-être des réactions chez les autres types…

 

Tout concorde à merveille entre nous. Sauf une chose. C'est très délicat comme question. Peut-on s'épanouir dans une relation dans laquelle les partenaires ne sont pas de mêmes niveaux intellectuels ? Je veux dire, mon amoureux est plutôt physique, sportif, manuel. Je suis plutôt du type critique et réflexif. Je sens que je le perds parfois. Pas qu'il ne soit pas intelligent mais… vous comprenez. Il est tellement sensible à l'autre, et attentionné. Mais même si j'ai TOUT, je me sens insatisfaite. C'est difficile à expliquer. Est-ce que le quotient intellectuel de quelqu'un est une raison qui puisse influencer d'aimer ou de ne pas aimer… dites-moi.

 

Est-ce assez pour me faire douter de ma volonté de vouloir vivre à long terme avec mon homme, même si tout concorde, je veux dire, tout le reste. Mais nous n'avons pas les mêmes ambitions. Je me sens seule. En même temps je me sens soutenue par lui.

 

Pas vraiment de solution pour toi Audrey, hein ? Juste une réaction… J'sais pas. C'est dur. J'aurais envie d'être seule. Mais pourquoi, vraiment, pourquoi ? Mes raisons sont-elles valables ?

 

Je m'arrête, rien n'est clair ce soir. Je dois méditer encore.

 

A bientôt

Eve 6 alpha

[Fabien Chabreuil]

Bonjour à toutes,

 

Je crois que Blanche a fait la distinction fondamentale, celle des centres de l'Ennéagramme, qui répond à Audrey et par anticipation à Eve.

 

Oui, les doutes du 6 sont dans la tête et l'amour est dans le coeur.

Oui, parce qu'il est dans le coeur et donc non-rationnel et imprévisible, l'amour est perçu par la tête comme un risque. C'est ainsi. Mais quel risque délicieux.

 

Un petit truc pour vous toutes : dressez une liste de tous les moments problématiques où il a été près de vous et aimant, que ce soit parce que les circonstances extérieures étaient difficiles, ou parce que vous-même aviez fait quelque chose qui a créé la difficulté ; dès que vient le doute, relisez cette liste.

 

La séparation des centres s'applique aussi à ta question, Eve. On ne peut pas demander à l'être aimé d'être identique à nous (Que ce serait ennuyeux !), ni évidemment d'avoir tous les centres développés.

Je suis 7 et Patricia est 1 : nous n'avons pas le même niveau intellectuel, ni le même niveau instinctif. Quelle importance ! On s'aime et cela n'a rien à voir.

 

Au début d'une relation, on aime une personne parce qu'elle nous ressemble, ou parce qu'elle a telle ou telle qualité ou compétence. Au bout d'un certain temps (et parfois d'un certain nombre de cahots), on l'aime parce qu'elle est.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

[Audrey]

Blanche, Eve, Fabien

 

Vos textes m'ont beaucoup touchée et je vous remercie d'avoir ouvert votre coeur et affronté vos peurs en vous livrant.

 

J'ai réalisé en écrivant sur ces panneaux d'échange combien il est dur de mettre sur écran ses pensées et de les voir s'afficher publiquement. Pour les 6, je pense que cet exercice est formidable : il nous pousse à nous ouvrir en disant haut et fort nos peurs… et du coup elles paraissent moins effrayantes… Merci donc de le faire et de m'encourager à le faire !

 

Je vous réponds ici individuellement…

 

**************

 

Blanche,

 

Cette avalanche d'angoisses, de questions et de peurs que tu as vécue a été très similaire à ce que j'ai connu. Rien de tel qu'une montée de doutes, de questions en soi pour se sentir sombrer doucement…et rien à faire d'autre que de se regarder en face en tremblant…

 

Je pense que la clef de tout ça est bien en nous. Même si on aimerait bien croire que l'autre a la solution - car disons-le, NOTRE COMPAGNON N'A PAS LA CLEF DE NOTRE SERENITE ! - c'est bien à nous d'aller puiser en nous le courage d'avancer et de se lancer.

 

Ton idée de conserver ton appart un temps fait écho en moi : je fais actuellement la même chose…Apres un an et demi de relation, et après une crise mémorable dans laquelle je voulais tout abandonner car je me sentais m'enfoncer dans mes doutes sans jamais décider (lâchement) quoi que ce soit, j'ai décidé de jouer le tout pour le tout et de m'installer chez lui…

 

Alors, là, inutile de te dire que je me suis sentie très très mal. J'avais l'impression d'être au bord d'une falaise et d'avoir quelqu'un qui me disait d'avancer dans le vide… A ce moment-là, j'aurais tout donné pour retrouver une lueur de sécurité…

 

Ca fait maintenant 6 mois que je suis chez lui et tout se passe bien. Je me rends compte que MES DOUTES ETAIENT INJUSTIFIES. J'ai donc fait du chemin comme toi, tu vois, EN PASSANT A L'ACTION… C'est vrai, j'ai toujours mon appart, au cas où… Comme toi. Mais, je pense que le temps m'apportera la confiance dont j'ai encore besoin et qu'il faudra une fois encore que je me lance… Le temps viendra, je le sais, je le sens…

 

En fait, j'ai l'impression d'avoir PLUS APPRIS DANS CE PASSAGE A L'ACTION QUE DANS CETTE REFLEXION INTERMINABLE…

 

Le principal, c'est que j'ai appris à regarder mes peurs en face, à les énoncer, à les nommer, à les accepter en tant que peurs… et je pense que c'est à partir de ça que le travail peut commencer, mais que c'est difficile !!

 

En conclusion, et si cela peut aider Eve, je pense qu'il y a plusieurs clefs dans nos expériences : affronter nos peurs (je sais, c'est pas agréable, je déteste ça aussi !), se bouger et passer graduellement à l'action en prenant confiance… se dire que si on est moins à l'aise ici plutôt que là-bas, c'est qu'il y a vraiment quelque chose à apprendre pour nous… Et je pense que si on fuit aujourd'hui, la vie se chargera de nous le reproposer sous une forme plus tard… Je déteste cette idée !!

 

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Eve,

 

Tu dis : 'je me demande vraiment si cela vaut la peine de s'en faire autant'.

 

Je pense que en tant que 6, on fonctionne tout simplement comme ça.

 

Comme toi, je déteste me poser des questions, comme toi, je déteste de ne pas être capable de fixer les choses une bonne fois pour toutes sans avoir à toujours tout remettre en question… Mais si c'est comme ça qu'on avance et qu'on fonctionne ? Si c'est comme ça qu'un jour, tu vas finir par passer à l'action et que derrière tes questions se mûrit un pas, puis un autre… une confiance, puis une autre ?

 

Blanche ne dit-elle pas que c'est le travail de tout une vie… ?

 

Peut-être que derrière cette confusion, tu ne vois pas ce qui se trame en toi… Regarde l'exemple de Blanche, ses questions l'ont amenée à agir et elle a l'air de se sentir plus a l'aise aujourd'hui qu'elle ne l'était au début… Je m'inspirerais de son cas…

 

Autre chose, tu dis que ton ami est plutôt sportif et manuel… Moi je pense que cette personne est vraiment l0 pour t'aider 0 avancer en te prouvant que l'action est aussi une autre manière de fonctionner. Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres, mais il me semble que ton ami peut énormément t'aider a passer à l'action et à rétablir l'équilibre que tu recherches… Même si l'impulsion d'agir se trouve au plus profond de toi… N'est-ce pas ce dont tu as justement besoin, agir un peu plus ? Dis-moi ce que tu en penses, mais en tous cas, je ne vois que du bon pour toi là-dedans.

 

Tu parles aussi de QI. Des études récentes ont démontré que ce fameux QI ne faisait pas tout. On parle aujourd'hui de IE, d'Intelligence Emotionnelle : cette capacité à comprendre les gens, à gérer les émotions et les situations… Ce qui revient à dire que ce ne sont pas les gens qui ont le plus de diplômes qui s'en sortiront le mieux dans la vie. Il s'agit ici plus d'une bonne gestion des situations de la vie courante qui vont nous mettre ou pas face à des opportunités…

 

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Fabien,

 

Je vais commencer à dresser la liste des moments problématiques.

 

En tous cas, je pense que je vais afficher partout chez moi ceci :

 

'Les doutes sont dans la tête,

L'Amour est dans le coeur'

 

Ca implique un lâcher prise et je sens bien qu'on est au coeur du problème ici. Considérer que tout se passe dans mon coeur, implique que je ne peux pas le penser, donc le contrôler.

 

J'ai récemment fait un exercice de PNL qui consiste à prendre une petite particule (une poussière, une miette…), se concentrer dessus longtemps en imitant le non lâcher prise sur un détail, et commencer à regarder autour de cette particule : mon doigt, ma main, mon bras, mon corps, la pièce dans laquelle je suis, l'immeuble, le quartier, la région, le pays, la planète…et monter comme ça à l'infini.

 

L'objectif de cet exercice est de réaliser qu'il existe autre chose que notre problème… Qu'en penses-tu ?

 

Je pense que j'aurais du répéter l'exercice, mais j'ai ressenti des effets pendant 2 jours : je ne pensais pas à mon couple de manière obsessionnelle, je lâchais, tout simplement…

 

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Ce travail promet d'être passionnant, j'attend vos réactions, à bientôt.

 

Audrey 6.

[Goupil]

Bonjour,

 

Décidément, les 6 sont vraiment très actifs !!!

Ces discussions sont vraiment passionnantes, mais il n'est pas évident de venir s'y raccrocher en route. Ces 6 sont très complexes, je le découvre tous les jours.

Je suis avec intérêt ce fil parce que je crois que ma copine est 6 et elle est toujours dans le doute, la peur de tas de choses. La moindre baisse de moral et elle doute de mon amour, le moindre contretemps météo et elle a peur d'avoir froid, puis de devenir insupportable… C'est amusant les point communs que je découvre. C'est étrange mais j'aime ça aussi. Comme elle remet tout en doute très souvent, ça me stimule pour la rassurer et lui prouver mon amour. On n'a pas le temps de s'ennuyer ! On est très complémentaires, j'utilise son énergie et sa grande activité pour me pousser à bouger moi-même, et j'utilise ma gentillesse et ma faculté à relativiser les problèmes pour la rendre plus sereine et la calmer. Je trouve que c'est une très bonne synergie.

Je suis de type 9 alpha et j'ai l'impression qu'on a trouvé un moyen d'assembler de manière harmonieuse nos caractères, en se moquant gentiment de nos défauts et en utilisant nos qualités. En tout cas, j'ai l'impression que la patience du 9 est d'une grande qualité pour vivre avec les angoisses du 6. Et elle m'apporte de l'énergie quand j'ai envie de molassoner, ce qui arrive quand même souvent (héhé, c'est tout un art de savoir ne rien faire).

A bientôt et au plaisir de vous lire !

Goupil (9 alpha aile 8)

[Audrey]

Goupil,

 

Je pense qu'en tant que 6-alpha-phobique, je n'irais jamais vers quelqu'un de pessimiste et de décourageant.

 

Ma plus grande trouille est de parler à quelqu'un de mes doutes et que la personne me dise :

'Mais c'est pas du tout normal d'avoir des doutes comme ca !'

 

Ca aggraverait méchamment mon cas, je douterais encore plus et je fuirais tout simplement en me réfugiant dans mes angoisses. C'est bête, mais c'est comme ça.

 

J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de rencontrer des gens qui étaient tout sauf encourageants… Ca a été catastrophique pour moi… Je ne sais pas trop à quel signe ça correspond dans l'Ennéagramme… Fabien, qu'en penses-tu ?

 

Par conséquent, l'expérience aidant, je cherche à me préserver en allant vers des gens optimistes qui encouragent et soutiennent. Ces personnes-là ne sont pas forcément expansives, parfois discrètes, mais en tous cas confiantes.

 

Je peux être très facilement démontée par quelqu'un. Au travail, je peux lutter sans problème, ma coquille est solide, mais en ce qui concerne tous les sujets 'irrationnels' tels que l'amour, je suis en référence externe et on peut vite me redonner le sourire comme me faire plonger.

 

Je n'aime pas admettre ça, mais en m'inscrivant ici, je me suis promise d'admettre mes faiblesses et d'affronter mes peurs… et en tant que 6, ça me fait peur, mais l'envie d'avancer aujourd'hui est plus forte.

 

A l'opposé, une personne qui me dit face à mes doutes :

'Mais ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, laisse faire les choses et tu verras…' peut me faire rapidement passer d'un état anxieux à un état confiant. C'est comme si mon scénario de désintégration s'arrêtait net.

 

Mon ami est confiant et c'est pour ça qu'on a réussi à trouver une harmonie malgré mes crises de doutes de 6. Comme toi, mon ami sent quand je commence à m'enfoncer dans mes peurs et il arrive à me remettre sur les rails de la confiance en utilisant des petites phrases toutes simples et rassurantes. Je pense qu'il puise lui aussi dans ce soutien de la confiance. C'est peut-être un truc de mec, mais me rassurer et me redonner le sourire le rend tellement fier…

 

Comme toi, cet amour est à la fois source d'angoisses et de réconfort. C'est assez ambivalent et déroutant…

 

A bientôt.

 

Audrey 6.

[Audrey]

Ca bouge pour moi ! J'avance dans ma connaissance du 6.

Je ne sais pas si Fabien voudra ouvrir un nouveau thème de discussion, mais mon intention ici est de généraliser mon analyse du 6, l'amour ayant été mon point de départ.

 

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Une petite synthèse pour ceux qui prennent la discussion en route peut-être… ?

 

Ma réflexion et mon analyse du 6 ont commencé dans le domaine de l'amour donc.

J'avais commencé par voir à quel point je remettais tout en cause dans mon couple, ses sentiments, les miens… Je doutais constamment et j'avais compris que l'amour me tirait hors de ma zone de confort. Blanche, Eve, Goupil et Fabien m'ont permis d'avancer en me faisant partager leurs expériences et analyses de la situation.

 

Fabien m'avait demandé de dresser la liste des moments problématiques en couple. En faisant cet exercice, j'ai réalisé que tous ces moments de malaise étaient reliés à des peurs : celle de perdre mon espace, mon indépendance, mon identité, mon calme, ma sécurité, la peur de souffrir. Ce qui déclenchait ces malaises étaient des attitudes d'engagement de sa part ou des messages porteurs de fusion et de suppression de ma sécurité. Comme si j'avais une veilleuse dans ma tête qui me disait : 'Attention ! Danger !'. En bref, je suis bien un 6 pur souche ! Merci Fabien de m'avoir permis de mettre en lumière cela.

 

En lisant vos discussions à tous, tous thèmes confondus, j'ai appris entre autres la différence entre autocritique et auto-observation. Bien qu'il soit difficile d'éviter l'autocritique, j'ai quand pu me surprendre en train d'imaginer des scénarios-catastrophes dans d'autres domaines que l'amour, en train de douter de tout et d'avoir peur. J'ai réalisé que cette peur est toujours latente et faisait partie de moi. Il était temps pour moi de conduire une analyse plus généralisée, l'amour ayant été une sorte de révélateur…

 

********************

 

Allez, je me lance, c'est dur pour moi, mais je compte sur votre compréhension…

 

Je pense être un 6-Alpha-Phobique-Aile 7, de sous-type ?

 

6 parce que je doute et j'ai constamment peur d'un danger éventuel et pour ça je prévois, je planifie dans le but de me sécuriser. J'imagine toujours ce qui peut arriver de pire et quand il s'agit de prendre une décision, je me sens figée et je me précipite vers des gens de confiance pour avoir leur avis. J'ai beaucoup de mal à agir et arrêter de penser… et je pense parfois tellement que tout s'embrouille dans ma tête.

 

Alpha, parce que je suis assez introvertie, émotive et anxieuse même si j'essais de ne pas le faire paraître. Je suis plus reliée à mes proches qu'à un groupe et je suis peu active. Quand je passe à l'action, je me sens mieux, plus équilibrée.

 

Phobique, parce que je fuis le danger plutôt que je ne le brave.

 

Je pense avoir une aile en 7, car je peux être chaleureuse et curieuse. Je suis parfois difficile à suivre, je change de messages et d'idées rapidement… Je tiens cette description d'un article de Tom Condon extrait de 'Enneagram Monthly' et je pense m'y retrouver.

 

En ce qui concerne le sous-type, j'hésite encore. Dans le 6-Cordialité, je retiens cette idée de la maison qui est considérée comme une forteresse qui nous protège des dangers de la vie. Dans le 6-Devoir, je me retrouve assez dans la tendance à faire ce que je dois faire, de dépendre d'une autorité, d'avoir besoin de l'avis des autres… Je ne sais pas…

 

************************

 

Voilà, je ne vais pas faire trop long pour que la discussion reste claire. J'aimerais stabiliser ces points avec tous ceux qui le désirent avant d'avancer encore plus loin.

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Audrey,

 

Voilà un bien jolie analyse.

 

C'est déjà un beau pas que ton type ne fasse plus de doute pour toi. (Pourvu que ça dure ! :)) Personnellement, je n'avais aucune hésitation depuis ton premier message et tous tes textes contiennent de nombreux indices : par exemple, as-tu remarqué la mise en oeuvre du mécanisme de défense du 6, la projection, dans la phrase "Je vous remercie d'avoir ouvert votre coeur et affronté vos peurs en vous livrant." Comme tu dis, c'est du "pur souche".

 

Je pense par contre qu'il faut mieux étudier l'aile. En effet, l'Ennéagramme étant (air connu) une typologie des motivations et non pas des comportements, la manière dont tu justifies une aile 7 n'est pas suffisante. Un 6 peut être chaleureux et curieux dans son propre type, sans avoir besoin d'un morceau de 7.

La vraie question est: manifestes-tu plus la passion et la fixation du 5 (avarice et détachement) ou celles du 7 (intempérance et planification) ?

 

Quant au sous-type, j'avoue ne pas très bien comprendre ton idée de maison-forteresse qui me fait plus penser au sous-type "Château fort" du 5.

Voilà la définition des sous-types du 6 que nous donnons dans notre ouvrage "Comprendre et gérer les types de personnalité : guide de l'Ennéagramme en entreprise" :

"Le 6 de sous-type conservation manifeste beaucoup de chaleur envers les autres, presque autant qu'un 2. Mais l'objectif du 6 est de se protéger des autres en les désarmant là où le 2 cherche à éviter de révéler à lui-même et aux autres ses propres besoins. De plus le 6 de ce sous-type peut se rabaisser aux yeux des autres pour les conquérir, ce que ne fera pas le 2.

Le 6 de sous-type social fait son devoir en toutes circonstances, à l'égard de son entreprise, de son conjoint, de ses enfants, de ses parents… Il est souvent conservateur, surtout par rapport aux règles et aux diverses obligations sociales.

Le 6 de sous-type sexuel a tendance à combattre l'insécurité intérieure en manifestant une force certaine. S'il est un homme, il a une attitude un peu machiste. Quant à la femme 6, elle cherche la force par la séduction. Homme ou femme, le 6 de ce sous-type aime être en relation avec des gens forts et est apprécié d'eux. Il peut braver les dangers qu'il craint le plus. Il est attiré par la beauté."

 

Très cordialement,

Fabien (7)

[Audrey]

Fabien,

 

On est d'accord pour le 6-Alpha-Phobique.

On approfondit donc maintenant l'aile.

 

Suis-je plus tournée vers l'avarice et le détachement (une aile en 5) ou vers l'intempérance et la planification (aile en 7) ?

 

En relisant la description du 5 faite sur ce site, je me suis beaucoup trouvée de points communs :

 

'Les 5 sont avares d'eux-mêmes et de leur temps'…

'Ils recherchent des infos'…

'Ils observent la vie et la questionnent'…

'Ils ont une bonne capacité d'analyse et de planification'…

(Je me retrouvais pas mal dans la planification du 7, mais le 5 l'a aussi, alors…)

'Leurs émotions leur font peur'…

(Ah bon ? Comme les 6 ?)

 

Etant donné que je me suis retrouvée dans toutes ces descriptions, ca ne vous étonnera sûrement pas, mais j'ai commencé à douter sérieusement : ne serais-je pas un 5 ? J'ai vu que la question avait déjà été soulevée dans le panneau de discussion et je comprends la confusion d'autres 6 sur ce point.

 

La clef de cette confusion ne serait-elle pas dans la motivation de ces attitudes ?

 

- Je suis avare de mon temps par PEUR d'en manquer,

- Je suis avare de mon espace par PEUR d'être envahie et perdue,

- Je recherche des informations, pas pour le plaisir d'apprendre, mais pour me RASSURER.

Exemple : Quand je trouve une explication à mes doutes, comme avec l'Ennéagramme et la description du 6, je souffle et me sens bien et en sécurité, même si c'est dur de l'accepter.

- Je remets en question les choses pour m'ASSURER que tous les dangers sont sous contrôle.

 

Puis-je en conclure que je suis 6 avec une aile en 5 ?

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Audrey,

 

Bien sûr, il y a beaucoup de ressemblances entre le 5 et le 6. Après tout, ce sont tous les deux des mentaux. De plus le 6 est au coeur du centre mental et, comme tous les types du triangle, il a ses deux ailes dans le même centre que lui. On peut considérer le 6 comme une sorte de synthèse entre le 5 et le 7. Si ce sujet t'intéresse, tu peux lire l'échange que Patricia et moi avons eu dans Enneagram Monthly avec Judith Searle.

 

Tu as entièrement raison. Les phrases sur le 5 que tu as citées décrivent des comportements et il importe de trouver les motivations qui sont derrière.

 

Pour avoir une certitude sur ton aile, il faut vraiment étudier l'impact de l'avarice, du détachement, de l'intempérance et de la planification dans ta vie. Ton message donne des informations intéressantes sur l'avarice, mais il me semble nécessaire d'aller plus loin et d'analyser les trois autres caractéristiques.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

[Audrey]

Fabien,

 

Pour définir mon aile (5 ?), on en arrive à analyser maintenant l'impact de l'avarice, du détachement, de l'intempérance et de la planification dans ma vie.

 

On a vu dans mon mail du 7 novembre que l'avarice impactait ma manière de gérer mon temps et mon espace. L'intention positive de cette avarice - motivée par la PEUR - est de m'assurer de la SECURITE.

 

Quel est maintenant l'impact de la planification dans ma vie ?

 

*********************

 

L'acte de planification impacte mon état général :

 

Apres avoir planifié quelque chose, je me sens rassurée, détendue, à l'aise, libre, bref je sens que je contrôle la situation et ça me plait ! Je lâche la garde, mes peurs s'amoindrissent, je casse le cercle infernal de la réflexion, je bascule dans l'action et la confiance augmente. Je remarque aussi que je suis plus dans le présent, je suis, tout simplement, mais ça c'est dans le meilleur des cas !

 

Ce qui est quand même paradoxal - et je tiens à le souligner - c'est qu'après ce court instant de planification et donc de lâcher prise, je sens à nouveau monter en moi la peur… Celle de ne pas faire comme j'avais prévu, celle de ne pas avoir assez de temps… C'est terrible.

 

Une fois la tâche accomplie, je pars à la recherche de la prochaine chose à planifier. Ainsi, je suis incapable de ne rien prévoir. Lâcher et faire confiance sont des attitudes inconnues à mon bataillon… C'est comme si ne pas planifier signifiait perdre le contrôle des événements…

 

*********************

 

Tout comme l'avarice, il me semble que la planification m'assure de la SECURITE et qu'elle est aussi motivée par la PEUR.

 

… Et tout comme l'avarice, la planification a tout l'air d'être une illusion de sécurité… puisque, la preuve, j'ai surveillé mon temps et mon espace, j'ai planifié çà et là, et je ne la tiens toujours pas cette sécurité !

 

En ce qui concerne les notions de détachement et d'intempérance, je ne suis pas sûre de les comprendre dans ce contexte. Fabien, pourrais-tu me donner plus d'infos à ce sujet ?

 

Merci et a bientôt.

Audrey - 6

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Audrey et tous les autres,

 

"En ce qui concerne les notions de détachement et d'intempérance, je ne suis pas sûre de les comprendre dans ce contexte."

 

Il m'est un peu difficile, Audrey, de répondre à cette question parce qu'elle est très générale et que je ne connais pas ton niveau de connaissance de l'Ennéagramme (lectures, stages… que ce panneau ne peut, bien sûr, pas remplacer).

 

En deux mots donc en attendant une éventuelle demande plus précise.

Le détachement est la fixation du 5 et consiste à prendre de la distance vis-à-vis du monde et à l'observer par peur de s'y impliquer.

L'intempérance est la passion du 7 et consiste à abuser de toute chose plaisante par peur du manque et de la souffrance.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

[Audrey]

Fabien,

 

Je suis tres embêtée car après plusieurs recherches, je reviens vers toi sans me retrouver ni dans la fixation du 5, ni dans la passion du 7.

 

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En ce qui concerne la fixation du 5, c'est vrai que je ne m'implique pas dans le monde, mais pas par plaisir de l'observer, par peur de souffrir et d'affronter ses dangers éventuels.

 

Pour ce qui est de la passion du 7, je n'abuse pas des bonnes choses. Au contraire, j'évite de me faire envahir par le plaisir, car je baisserais la garde.

 

**********

 

Je suis donc en train de remettre en question mon aile 5, meme si les notions d'avarice et de planification collent parfaitement.

 

Est-ce-que cela suffit ?

 

Audrey-6

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Audrey,

 

Tout d'abord, il me semble totalement normal que si tu grattes sous la passion et la fixation de l'aile, tu finisses par trouver la passion et la fixation du type de base. L'aile n'est pas un élément rajouté dans la personnalité, une sorte d'excroissance indépendante du type principal ; elle se fond en lui qui reste dominant et central dans la personnalité.

Tes observations sont donc cohérentes.

 

De plus, il importe de se souvenir que si certaines personnes ont des ailes jouant un rôle important dans leur vie, pour d'autres l'influence de l'aile est minime. C'est par exemple le cas de Patricia dont les exercices d'auto-observation ne font quasiment jamais ressortir l'aile.

 

Revenons à ton cas et récapitulons.

 

Tu t'es reconnu dans l'avarice et le détachement du 5, même si tu as, à juste titre, perçu qu'ils étaient des manières particulières de vivre ton type de base.

 

Tu ne t'es pas reconnu dans la gloutonnerie du 7. Quant à la planification, si j'ai bien compris, tu planifies les événements de ta vie (ce qu'un 6 peut et sait faire) alors qu'un 7 utilise la planification pour créer des projets mentaux agréables qui peuvent être indépendants de ce qu'il a réellement à faire et qu'il ne souhaite pas forcément réaliser et voir réaliser.

 

Avec les informations que tu as données dans cette discussion, l'aile 5 me paraît donc, et de loin, la plus probable. Mais, bien évidemment, c'est toi qui choisis.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

[Audrey]

Fabien,

 

Ton analyse me rassure et je pense qu'on peut valider mon aile 5. Je suis donc un 6-alpha-phobique-aile 5.

 

Tu sais ce qui est formidable ?

 

C'est que j'ai l'impression de souffler. Je peux commencer à me comprendre, à m'expliquer, à me pardonner. Je cours derrière un sentiment de paix intérieure, de confiance et de sécurité. Parfois je le ressens en moi et je me demande ce qui l'a déclenché, mais quand l'analyse commence, aussitôt le doute émerge.

 

********

 

Pas plus tard qu'hier soir, on a parlé avec mon ami du processus qui m'amenait à douter et à perdre cet état de paix intérieure.

 

On a pris un exemple : on se donne un rendez-vous et on se voit pour la première fois ce jour-là.

 

*Qu'est-ce-qui se passe en moi ?

 

Je le vois, mon coeur fait un bond, je ressens de l'amour, de la joie, je me dis 'Ouaa, c'est lui mon compagnon'… et soudain, les doutes apparaissent et cette petite voix me questionne et m'écarte de ce que je ressens… très désagréable :-(

 

*Qu'est-ce-qui se passe en lui ? (C'est un 1.)

 

Il me voit, ressent quelque chose d'identique et contrairement à moi, il reste dans ce bien-être, il reste connecté à ses émotions… sans tenter de les 'intellectualiser'…

 

Je pensais que cette analyse était intéressante pour d'autres 6 et mettait bien en lumière le fait que l'on peut réagir complement différemment à un événement. La lecture des livres d'Helen Palmer (6) sur les 6 est fulgurante à ce sujet.

 

********

 

Voila, Fabien, Patricia, j'ai l'impression qu'on est arrivé à un beau tournant dans nos discussions. J'aimerais remercier Fabien, qui prend le temps de nous répondre et de prendre nos préoccupations au sérieux, son attention est inestimable pour moi.

 

J'aimerais poursuivre nos échanges en nous orientant, si vous êtes d'accord, sur la manière dont on peut aider à l'intégration du 6. J'aimerais enrichir avec vous le travail intérieur que j'ai commencé à faire pour sortir de mes états de désintegration.

 

J'espère que cette recherche sera fructueuse comme la précédente et qu'elle me permettra, ainsi qu'à d'autres 6, de se sentir bien dans leur peau.

 

********

 

Voilà, assez de blabla, je vais être en retard !

A bientôt.

 

Audrey-6

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Audrey,

 

Nous y voilà donc… Je comprends ton soulagement. Avoir acquis une certitude sur son type donne souvent ce sentiment de confort d'être chez soi. Même si on sait que tout reste à faire !

 

Pour le faire justement, poursuivons nos échanges comme tu le proposes, dans une autre discussion bien sûr !

 

Merci de ton exemple montrant la différence de réaction entre toi et ton compagnon 1. Quand nous sommes dans notre ego, nous autres membres du centre mental ne sommes décidément pas très capables de vivre dans le présent. Heureusement, cela vient peu à peu.

 

Amicalement,

Fabien (7)

[Administrateur]

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Type 6 - Favoriser le bien-être et l'intégration du 6