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Le 8 et la colère


Shana

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Bonjour à tous !

 

L'ennéagramme m'aide beaucoup à décrypter mes comportements et aussi à m'observer "faisant".

 

Conscience que je peux me mettre en colère beaucoup plus souvent que d'autres personnes (d'autres types).

 

J'ai également observé ces derniers temps ce qui peut provoquer - encore - chez moi une colère :

- quand les choses ne se déroulent pas comme je l'aurais souhaité,

- quand j'ai l'impression que quelqu'un cherche à me contraindre ou m'imposer des règles qui ne sont pas les miennes,

- quand j'ai l'impression qu'une personne cherche à me manipuler (par exemple pour obtenir quelque chose),

- quand j'ai l'impression qu'une personne cherche à me contrôler ou entraver ma liberté,

- quand j'ai l'impression qu'une personne n'a pas entendu mes choix ou mes décisions, et fait comme si je ne les avais pas exprimés.

 

De plus en plus consciente de l'impact qu'une colère (de moi) peut avoir (sur l'autre), j'ai tenté avant hier de la bloquer au moment où je sentais qu'elle montait. Le résultat, c'est que je ressens que cette colère que je n'ai pas exprimée se retourne contre moi. Ou plutôt que l'énergie contenue dans cette colère qui n'a pas pu sortir me met dans un état de malaise très profond qui se manifeste par des sensations physiques : sensation de malaise, sentation de rigidité de tout le corps, et plus précisément crispation du visage. Et mentales : petit vélo dans la tête. Et aussi un énorme sentiment de frustration… Bref, la seule solution a été d'exprimer cette colère en différé ! Et avec la même intensité que si je l'avais exprimée tout de suite.

Avantage de la solution = nul ! Car la colère a quand même dû sortir à un autre moment.

Désavantage de la solution : conséquent ! Le temps qui a séparé le moment initial du moment où cette colère a été exprimée (24 heures environ), ma journée a été fichue à cause des sentations décrites plus haut, et aussi parce que je n'arrivais même pas profiter du moment présent et d'être bien avec les personnes avec lesquelles j'étais.

 

J'ai pris conscience hier que pour moi exprimer ma colère est comparable à une libération de tensions internes qui apporte un soulagement quasi-immédiat !

 

Pour le petit vélo dans la tête, j'ai appliqué la technique générique de la transe (je suis le créateur…) qui marche assez bien pour arrêter le discours intérieur, mais pas du tout pour libérer la tension.

 

Voyez-vous une autre solution ?

 

Bonne journée.

Shana (8 alpha, Aile 7)
Les bateaux sont à l’abri dans les ports. Mais ils ne sont pas faits pour cela. (proverbe yiddish)

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Bonjour Shana,

 

En essayant de t'interdire d'exprimer une colère que tu ressentais, tu as simplement essayé de troquer un ego de 8 contre un ego de 1 ! Pas mieux ! Et pas étonnant que tu as ressenti des symptômes de 1 : rigidité, crispation, etc.

 

C'est en amont qu'il faudrait intervenir pour agir sur le ressenti de colère, et non sur son expression. Là sont les transes qu'il s'agit de traiter avec les méthodes que tu as apprises durant le stage Eveil.

 

La méthode générique n'est pas une solution. C'est juste une roue de secours quand il manque les 15 secondes nécessaires à faire la vraie technique, quand on a oublié ladite technique, ou quand on n'a pas identifié précisément la transe. Si elle suffisait, le stage Eveil durerait quinze minutes et non pas deux jours ! Moralité : au boulot !

 

Amicalement,

Fabien

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Bonsoir Fabien !

 

Merci pour ta réponse éclairante.

 

En essayant de t'interdire d'exprimer une colère que tu ressentais, tu as simplement essayé de troquer un ego de 8 contre un ego de 1 !

Crois-moi mon objectif n'était pas d'échanger un baril "Ego8" contre un baril "Ego1". Mais maintenant que j'ai pris conscience que c'est exactement ce que j'ai fait, je peux dire aussi que, bien que cela était totalement et indiscutablement inutile en terme de solution dans l'exemple que j'ai vécu, j'y vois quand même une sacrée chance de pouvoir un peu mieux comprendre maintenant - pour en avoir fait l'expérience douloureuse - ce qu'un 1 peut ressentir dans une telle circonstance. Belle leçon d'altérité !

 

Ma dernière expérience de colère visée dans mon dernier message et ensuite ton message m'ont aidée à mieux comprendre quelque chose qui me semblait encore sacrément mystérieux dans mon mode de fonctionnement de 8. Il s'agit de mon rapport compliqué avec le "non".

 

Ici et là j'avais lu que "dire non" n'était pas un problème pour les 8.

 

????

 

Franchement, s'il est vrai que je peux dire non facilement dans certaines circonstances, il n'en est pas de même dans d'autres circonstances ! Mais alors pas du tout !

 

????

 

Essai de décorticage de ce mystère : j'ai pris conscience ce week-end que souvent quand je rencontre (-trais) un problème avec le fait de dire non, cela avait certainement quelque chose à voir avec ma peur de blesser l'autre, ma peur de l'impact destructeur que je m'imagine pouvoir avoir sur l'autre si je lui dis non.

 

Du même coup, j'ai pris conscience de la raison pour laquelle à partir d'une certaine époque de ma vie (il y a environ dix ans, c'est-à-dire à partir du moment où j'ai commencé à avoir de plus en plus conscience de cet impact), je me suis autant et de plus en plus auto-censurée dans mon exercice du "non".

 

Comme tu disais : Pas mieux !

 

Et j'ai compris que j'ai certainement dû passer les quelques années qui ont suivi confrontée au dilemme suivant :

- soit renoncer à dire non (alors que je n'avais pas envie de dire oui) et… ne pas blesser l'autre,

- soit dire non… et prendre le risque que ce soit assez violent… ce qui était le cas trop souvent ! Hélas.

 

Bon, alors j'ai appliqué une de mes méthodes désormais favorites : quand je n'ai pas de bonne réponse pour une question, je me dis que c'est que je me suis peut-être bien trompée de question !

 

Le problème n'est pas de choisir entre "non" et "non-non".

Car si je veux "oui" et bien que ce soit "oui", et si je veux "non" que ce soit non. Bon sang !

 

Donc, la bonne question réside dans le "comment" !

 

Comment dire "non" sans provoquer de dommages collatéraux inutiles ? Comment ne pas culpabiliser ni avant de se résoudre à dire "non", ni après avoir dit "non" ?

 

Ce qui me concerne : identifier ce que je veux (oui ou non) et le dire de la façon la plus écologique possible.

Ce qui ne me concerne pas : comment l'autre personne réagira à partir du moment où ma réponse est claire ET écologique !

 

Et ça aussi, Fabien, ça se travaille ! Alors : au boulot !

 

J'ai discuté de tout cela aujourd'hui avec une collègue et amie (8 alpha aussi) : ça lui a bien causé à elle aussi ! Serions-nous sur une piste intéressante ?

 

A bientôt.

Shana (8 alpha, Aile 7)
Les bateaux sont à l’abri dans les ports. Mais ils ne sont pas faits pour cela. (proverbe yiddish)

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Bonjour Shana,

 

"J'y vois quand même une sacrée chance de pouvoir un peu mieux comprendre maintenant - pour en avoir fait l'expérience douloureuse - ce qu'un 1 peut ressentir dans une telle circonstance. Belle leçon d'altérité !"

Ah oui, vivre de l'intérieur ce que ressent un autre ego est une expérience enrichissante pour soi qui élargit notre vision du monde, et un pas important dans la compréhension, l'acceptation et la prise en compte des autres. Dans le stage Essence, nous consacrons une demi-journée à expérimenter ainsi tous les ennéatypes ; on ne peut plus les regarder après du même oeil.

 

"Ici et là j'avais lu que "dire non" n'était pas un problème pour les 8. Franchement, s'il est vrai que je peux dire non facilement dans certaines circonstances, il n'en est pas de même dans d'autres circonstances ! Mais alors pas du tout !"

Dire non est un comportement, et donc ne peut pas être une caractéristique obligatoire du type 8. Simplement, c'est un comportement fréquent chez eux, car ils ont l'impression que ce mot les protège.

 

Mais on peut imaginer des tas de raisons pour lesquelles un 8 n'abuserait pas du non. Dans ton cas, il semble que ce soit une décision liée à l'intégration et au développement de l'altérité.

 

"Le problème n'est pas de choisir entre 'non' et 'non-non'."

Je suis entièrement d'accord. Le non n'est ni mauvais, ni bon en soi. C'est un outil. Comme beaucoup d'outils, il peut être dangereux, et comme tout outil, il est adapté à certaines tâches et pas à d'autres.

 

"Ce qui me concerne : identifier ce que je veux (oui ou non) et le dire de la façon la plus écologique possible.

Ce qui ne me concerne pas : comment l'autre personne réagira à partir du moment où ma réponse est claire ET écologique !"

Pour nos lecteurs qui ne le sauraient pas, "écologique" est un terme employé en PNL pour qualifier une intervention qui prend en compte toutes les composantes du système concerné, et vise un résultat qui soit positif pour soi et, autant que faire se peut, pour tous les éléments du système.

 

Je suis aussi d'accord avec cette distinction. Nous ne pouvons pas être responsable du monde : ce serait de l'orgueil et cela infantiliserait inutilement l'autre. Mais pratiquement, pour un 8, ce découpage est extrêmement délicat. C'est l'argument classique du 8 égotique de dire à celui qu'il a écrabouillé au passage que lui ne faisait qu'avancer, et que c'était donc sa responsabilité de se mettre à l'abri.

 

Cela implique donc chez le 8 qu'il y ait une réelle réflexion écologique, et que donc il sache, quand c'est approprié, utiliser le mental avant l'instinctif, son centre préféré. Ce n'est pas facile, mais évidemment, quand il y arrive, c'est un beau pas vers l'intégration.

 

Amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien !

 

Merci encore pour ces nouveaux éléments de réponse que tu m'apportes et qui sont très enrichissants pour moi.

 

Mais on peut imaginer des tas de raisons pour lesquelles un 8 n'abuserait pas du non. Dans ton cas, il semble que ce soit une décision liée à l'intégration et au développement de l'altérité.

Merci Fabien ! :cool: Ce serait effectivement une bonne nouvelle, et j'en accepte l'augure avec joie ! C'est très encourageant pour continuer. :confused:

 

Mais aussi, pour continuer d'être parfaitement honnête et sincère, de nombreuses fois où je n'ai pas dit non à une demande venant d'une autre personne (surtout lorsque cela impliquait pour moi de "faire quelque chose") et alors même que je n'avais pas - au fond de moi - tant que cela envie de dire "oui", je sais bien que ma motivation était autre : en ne disant pas non et en faisant ce que je pensais qu'il y avait à faire à ce moment là, c'était un moyen bien pratique de montrer à l'autre combien j'étais forte, combien j'étais compétente, combien j'étais bonne, et combien je pouvais montrer qu'avec moi "y a pas de problème, y a que des solutions !" Sans vouloir te décevoir, je ne suis pas très sûre que ce mode de fonctionnement soit très aligné avec une perspective d'intégration ! Ca, c'est la mauvaise nouvelle !

 

Mais il y a un moment, je crois, où on est plus lucide et on arrête de "se raconter la messe". Ca, c'est la première bonne nouvelle ! :sick:

 

Heureusement aussi, je constate que je fonctionne de moins en moins comme cela (évitement du "non" pour montrer que je suis forte, etc.) ! C'est un phénomène relativement récent, mais qui se confirme de jour en jour… Et ça c'est la deuxième bonne nouvelle ! :sick: :sick:

 

[…] et que donc il sache, quand c'est approprié, utiliser le mental avant l'instinctif, son centre préféré.

Oh oui !

 

J'ai une technique qui vaut ce qu'elle vaut : avant de démarrer "sur les chapeaux de roues" pour dire, réagir ou faire quelque chose, j'essaie autant que possible de prendre le temps d'une respiration complète : inspiration par le ventre, petite rétention de l'air dans les poumons pleins, puis expiration (en prenant le soin d'allonger l'expir au maximum). Cela m'évite bien souvent de me mettre en "auto-allumage", me laisse un petit temps de réflexion sur la question "ma réaction automatique est-elle réellement appropriée à la circonstance ?" Et aussi (pour le même prix ! :peur:) la dernière phase d'allongement de l'expir a en outre l'avantage supplémentaire de favoriser l'énergie "yin" qui a des vertus indéniablement calmantes !

 

… bref, c'est ce que j'appelle le "double effet Kiss Cool " !

 

A bientôt.

Shana (8 alpha, Aile 7)
Les bateaux sont à l’abri dans les ports. Mais ils ne sont pas faits pour cela. (proverbe yiddish)

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Bonjour Shana,

 

"J'ai une technique qui vaut ce qu'elle vaut : avant de démarrer 'sur les chapeaux de roues' pour dire, réagir ou faire quelque chose, j'essaie autant que possible de prendre le temps d'une respiration complète."Ah oui, se connecter au corps est un moyen d'élargir l'attention et donc de diminuer l'emprise de l'ego. Les exercices de rappel de soi que tu pratiqueras ce week-end au cours du stage Essence ont le même rôle, avec l'objectif de rendre cet élargissement de l'attention permanent.

 

Amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien !

 

Dans le stage Essence, nous consacrons une demi-journée à expérimenter ainsi tous les ennéatypes ; on ne peut plus les regarder après du même oeil.

Après ma petite visite chez Ego1 (malgré moi ! :confused:), je suis vraiment très heureuse que Patricia et toi proposiez un "voyage au pays des autres types" ! Et je me réjouis d'être avec vous ce week-end pour cette raison et… pour toutes les autres raisons ! :sick:

Sans anticiper ! Et si d'aventure je repère d'ici samedi encore une petite transe hypnotique (progression en âge, création de sensation positive, ou autre…), je sais ce qu'il me reste à faire ! :sick: :sick:

 

Amitiés.

Shana (8 alpha, Aile 7)
Les bateaux sont à l’abri dans les ports. Mais ils ne sont pas faits pour cela. (proverbe yiddish)

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