Institut Français de

l’ennéagramme

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À propos du non


Flo

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Bonjour à tous,

 

Depuis ce week-end me voici libérée dans la confirmation de mon 9, retour case départ après un petit voyage entre différents types:happy:

 

Je voulais parler de la capacité à dire non pour un 9. Entre l'incapacité à dire non et capacité intégrée à le dire, il y a des étapes intermédiaires dans laquelle je suis maintenant.

 

Ça fait déjà plusieurs années que mes oui sont des vrais oui et que le non a pointé son nez dans ma vie. Cependant mes non ne sont pas comme un "NON !!!" de 8 par exemple. C'est un non de 9. Ça donne "non parce que…", le tout sur un ton doux et sans jamais élever la voix. Alors ça marche parfaitement avec une personne moyenne ou intégrée, respectueuse de mon besoin. Mais ça ne marche pas avec les très désintégrés qui veulent me faire dire oui malgré mon non. J’ai eu trois cas dans ma vie.

 

La première personne était une connaissance de boîte de nuit que je ramenais parfois chez elle il y a environ 15 ans. Notre relation s'arrêtait là. Nous sommes un jeudi à 23h30, je suis en pyjama à deux pas de mon lit et je vois qu'elle m'appelle : "Je veux sortir ce soir, viens chez moi garder mes enfants." Alerte rouge dans ma tête : non, je ne veux pas ! Je dis :

— Non parce que je vais dormir.

— Oui mais pas de souci, tu peux dormir chez moi.

— Non, je suis en pyjama.

— Tu peux venir en pyjama.

— On est jeudi, je travaille demain.

— Tu peux dormir chez moi toute la nuit et aller travailler demain.

Tous mes arguments étaient rejetés les uns après les autres. J'étais à bout d'arguments, et là, prise en plein défi d'évolution, je me disais : "Il faut que je tienne, il faut que je tienne !!! Je ne veux pas y aller, je ne veux pas y aller, je t’interdit de flancher !" Et j'ai réussi à maintenir le non et à raccrocher le téléphone. J'étais fière de moi. :happy:

 

Depuis 5 ans, j’ai un ami proche, un 7 désintégré. Avec lui je vis les bas et les hauts des montagnes russes. Les hauts, ce sont nos soirées folles, les bas, ses excès en tous genres parfois dangereux pour ma vie. Je le considère comme mon maître d’apprentissage, même si j’en ai vu de toutes les couleurs. Je n’ose pas raconter mes nombreuses faiblesses où maintenir mon non a toujours été un défi continu avec maints échecs.

 

On est à l’autre bout de la ville, il a bu, je conduis, et il a un retrait de permis pour cause justement d’alcoolisme au volant.

— Laisse moi le volant, je veux conduire.

— Non, tu as bu et tu n’as plus de permis.

— Je veux conduire !!

— Non.

— Je veux conduire !!!

— Non, j’ai dit.

Et voilà qu’il ouvre ma portière et saute de ma voiture. Et là le dilemme intérieur-extérieur commence : je ne peux pas le laisser prendre le volant, c’est trop dangereux pour ma voiture et ma vie, et en même temps on est à l’autre bout de la ville, je ne peux pas l’abandonner là tout seul. Lutte intérieure sans fin… Je finis par craquer, je ne suis pas fière de moi. Je laisse l’autre gagner. Ce genre de circonstances, je l’ai vécu des tonnes de fois avec lui. C’était chaque fois un défi, je ne les compte pas. Je pense que seul un 9 peut comprendre mon abandon…

 

Un jour, c’est moi qui ai sauté de sa moto à un feu rouge : il avait roulé comme un fou à faire des zigzags et à augmenter sa vitesse sur le casse-vitesse. J’ai tenu bon longtemps : "Je ne remonte sur la moto que si tu me jures de rouler normalement." Un autre jour, j’ai fini par l’abandonner en boîte de nuit non sans m’assurer que quelqu’un d’autre allait le ramener.

 

Et l’année dernière, j’ai eu la folie de monter dans sa voiture avec sa femme enceinte pour aller dans un festival loin de Bruxelles. Je me suis dit : "Il va être père, il est surement devenu responsable." Que nenni, l’homme bourré refait surface, il VEUT prendre le volant. Énième déjà vu… Cette fois-ci, je tiens bon : "Tu vas être père de famille, tu donnes le volant à ta femme." NON !!! Je décide de ne pas monter, le besoin de sauver ma vie prend le dessus. Je suis dans une prairie au milieu de nulle part… Heureusement je trouve des filles qui vont à Bruxelles. J’étais fière de moi. Sa femme, une 9 aussi, qui n’arrive jamais à lui dire non a réussi à suivre mon pas et à ne pas monter dans sa voiture…

 

Je pense que maintenant mes non sont devenus un peu plus affirmatifs. :happy:

Flo – E9, C= S-- X+/-

« Nos sens sont le plus souvent devenus des tentacules qui tentent de tirer le monde à eux pour le posséder. Il est temps qu'ils redeviennent des antennes, des antennes du vivant et que notre corps entier s'ennoblisse. Cet élan, cette ouverture de tout l'être nous rendent perméables à l'essentiel. Si l'essentiel est partout, il ne manque plus que nos yeux pour le voir. Ouvrir les yeux, sortir de l'anesthésie féroce de nos cœurs ! Nous laisser attendrir, toucher. Tu as le choix. C'est une invitation que je transmets. » Christiane Singer

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"Mes non ne sont pas comme un “NON !!!” de 8 par exemple. C'est un non de 9. Ça donne “non parce que…”, le tout sur un ton doux et sans jamais élever la voix."

Patricia ou moi le disons régulièrement en stage, un non argumenté est toujours une invite à négocier. Le seul vrai non est un non sans justificatif. Le problème est que beaucoup de personnes croient alors qu'ils doivent faire un non de 8 désintégré. Ce n'est pas le cas, un non peut être non argumenté, ferme, et en même temps calme et gentil.

 

"Ce genre de circonstances, je l’ai vécu des tonnes de fois avec lui."

Lors du stage Sous-types, tu as noté ton instinct de conservation “=/+”. Avec ce type de témoignage, il faudrait certainement introduire du “-” ou du “--” quelque part. Un 9 se connaît mal par définition. Il me semble qu'il serait utile que tu réexamines systématiquement les résultats d'auto-observation auxquels tu aboutis en formation.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

 

Oui tu as totalement raison en théorie. :happy: Mais dans la pratique c'est très difficile parce que dire un "non" ferme et gentil sans argumenter, je le vis comme une sorte de fermeture, une froideur qui pourrait froisser l'autre et donc il pourrait être fâché. Je vois le fait d'argumenter comme une part de la compulsion d'évitement de conflit qui reste à dépasser.

 

Pour les instincts, j'ai passé beaucoup de temps à réexaminer mon S et X.

 

J'ai changé mon S=/- en S-- car je me suis rendue compte que même si je peux maintenant intervenir et poser des questions dans un groupe sans avoir de sueurs froides, j'ai observé plein de symptômes d'asociabilité encore bien présents. Pour le X, je le laisse comme ça pour le moment parce que je n'ai pas encore réussi à aboutir à une réponse finale malgré une grosse prise de tête de questionnements et observation.

 

Pour le C, j'avais bien sûr pensé à ces événements. Cependant c'est purement circonstanciel. Je le voyais plus comme un oubli de soi propre à un type 9 et une capitulation suite à un conflit sans fin. Dans ma vie quotidienne, je n'ai jamais fumé, pas de drogues, je bois maximum trois verres par mois (même quand je sors je ne bois pas ou maximum un verre), je suis prudente dans ma conduite, je vais chez le médecin quand c'est nécessaire et je prends des médicaments si je suis malade, j'ai une alimentation normale sans avoir fait de régime, je suis plus prudente que imprudente au niveau de mes dépenses, j'ai peur des sports dangereux comme le parachutisme et le saut à l'élastique que même en me payant je ne ferais pas… Je ne me reconnaissais pas dans le C+ sauf parce que j'ai tout le temps froid (mais je suis en train de faire des démarches chez un médecin pour voir si je n'ai pas l’hypothyroïdie suite aux conseils d'une amie qui l'a et qui a remarqué que j'en ai tous les symptômes) et parce que je peux parfois être prudente avec mes dépenses avec comme objectif de ne pas finir en négatif sur mon compte. Je trouve que j'ai plus une tendance légèrement en “+” que “-” sauf quand je suis face à quelqu'un en C--, j'ai du mal à mettre mes limites, c'est un vrai combat que je perds la plupart du temps sauf à la fin. Je me vois donc en “=” la plupart du temps, et parfois en “-” (si je suis avec une personne C--) parfois en “+”.

 

Les problèmes avec cette personne n'étaient pas que liées à la conduite bien sûr mais un peu pour tout, comme par exemple ne pas vouloir rentrer chez lui alors que moi je voulais rentrer dormir. c'était le même genre de combat où il ne me suivait pas vers la sortie et que je devais choisir entre mon besoin de dormir ou ne pas l'abandonner sur place.

Flo – E9, C= S-- X+/-

« Nos sens sont le plus souvent devenus des tentacules qui tentent de tirer le monde à eux pour le posséder. Il est temps qu'ils redeviennent des antennes, des antennes du vivant et que notre corps entier s'ennoblisse. Cet élan, cette ouverture de tout l'être nous rendent perméables à l'essentiel. Si l'essentiel est partout, il ne manque plus que nos yeux pour le voir. Ouvrir les yeux, sortir de l'anesthésie féroce de nos cœurs ! Nous laisser attendrir, toucher. Tu as le choix. C'est une invitation que je transmets. » Christiane Singer

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Bonjour à tous,

 

Bravo Flo pour ton typage et pour ces premières observations en tant que 9 ! C'est une étape, et ça change complètement la donne en terme de travail sur soi que d'avoir la bonne base.

C'est ce qui m'est arrivée. Dès lors que j'ai validé ma base 6, les choses sérieuses ont pu commencer. :wink:


Au sujet de la "signification du non", notamment pour le 9, mais aussi pour d'autres types, je te recommandes le stage Communication. Il m'a apporté un éclairage de valeur de ce point de vue-là, car mon mari étant 9, cela m'a beaucoup aidée à mieux le comprendre, à mieux communiquer avec lui, et à respecter aussi son "non" parfois "oui" ou non dit.

 

Bien amicalement,

Pocahontas

Pocahontas (E6 mu, aile 5, C++/- S-/+ X--/+)

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