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l’ennéagramme

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Type 6 pendant basculement du mental laissant place à l'émotionnel


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Bonjour à tous,

 

Voici deux poèmes que j'ai écrits. Merci à vous si vous prenez le temps de les lire.

 

J'ai envie,

J'ai envie d'apprivoiser ma terreur.

 

J'ai envie,

J'ai envie d'ouvrir cette porte.

 

J'ai envie,

J'ai envie de colorer mes noirceurs.

 

J'ai envie,

J'ai envie de vapeur d'air froid.

 

J'ai envie,

J'ai envie d'affranchir ma liberté.

 

J'ai envie,

J'ai envie d'un cri nouveau né.

 

J'ai envie,

J'ai envie de voir mes envies.

 

Je voudrais t'emmener sur le fil de l'horizon

Pour voir les beautés du monde

 

Je voudrais t'emmener sur le fil de l'eau

Pour voir les beautés des profondeurs

 

Jamais sur le fil du rasoir

Pour ne pas sentir les déchirures

 

Je voudrais, de toi à moi, tenir tendu le fil de l'amour

Pour voir nos beautés de l'intérieur

 

Ça me titillait depuis quelques temps.

Lorsque il m'arrive de me retrouver sous un stress émotionnel important, le centre mental peut à cette occasion ne pas être complètement à la ramasse, l'instinctif lui me fait prendre un crayon et j'écris.

Il faut que ça sorte, qu'importe ce qui s'écrit là sur le papier, ça gribouille, ça tourne en rond sur le papier et petit à petit ça prend forme, les mots s'étalent, et se compressent, ceux qui n'ont rien à faire là, un coup de gomme, et hop, disparus…

Ma question, mes questions, qui ont besoin de réponses, sont les suivantes.

Comment pouvoir m'expliquer cette évidence de sortir les mots de moi pour un 6 ?

Est-ce que vous connaissez cela vous aussi ? Ou sous une autre forme ?

Je ne ressens pas de la peur (à proprement parler), ou alors cette peur me fait écrire pour ne pas avoir à garder en moi ces émotions, et ce sont des mots qui sortent. Serait-ce une façon d'éviter une déviance ? Une façon de ne pas projetter et me créer de doutes ? Ou l'inverse ?

Toujours est-il que ça peut durer des heures, voire deux ou trois jours. Qu'à la fin, de ce que je peux appeller une inspiration éruptive, je me sens vide, ça fait pas mal, et c'est un soulagement… Jusqu'à la prochaine fois.

Qu'est-ce qui déclenche ce stress émotionnel, me dites-vous ? Je vous réponds tout et rien, et certainement un ammoncellement de petits détails attachés les uns aux autres, comme une pelote qui s'enroule toute seule quelque part dans le ventre.

Une chose est sûre. Je ne lutte pas, je n'ai pas envie de lutter, c'est plus fort que moi.

Et quand les mots sont définitivement à leur place, je suis vidé, oui mais en paix.

 

Merci à vous tous.

Thierry (6α, Aile 7, C-/+ S-/+ X++)
La clef de la vie est au cœur du temple sacré.

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Fabien Chabreuil

Bonjour Thierry,

 

"Lorsque il m'arrive de me retrouver sous un stress émotionnel important, le centre mental peut à cette occasion ne pas être complètement à la ramasse, l'instinctif lui me fait prendre un crayon et j'écris. […] Comment pouvoir m'expliquer cette évidence de sortir les mots de moi pour un 6 ?"

Cela peut quand même être interprété comme une bascule du mental. La hiérarchie des centres M-E-I devient E-I-M. Si, à ce moment-là, l'émotionnel intérieur est plus important que l'émotionnel extérieur, tu te retrouves avec une structure assez proche du 4 et avec son mécanisme de défense de sublimation, dont il est important de rappeler que s'il en est le champion, il n'en est pas le propriétaire exclusif.

 

"Est-ce que vous connaissez cela vous aussi ? Ou sous une autre forme ?"

Moi, je me récite des poèmes…

 

"Serait-ce une façon d'éviter une déviance ? Une façon de ne pas projetter et me créer de doutes ? Ou l'inverse ?"

Je crois qu'il n'y a que toi qui peux répondre en t'auto-observant. Que se passe-t-il juste avant la sublimation ?

 

"Qu'est-ce qui déclenche ce stress émotionnel, me dites-vous ?"

Cette question rhétorique peut-elle être considérée comme un exemple de projection ?

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

Bonjour vous tous lecteurs, connectés et autres…

 

Je fais mes réponses en commençant par la fin, cela me permettra de mieux aller vers une auto-observation conseillée par toi Fabien, en une question, et pas la moindre…

 

"Qu'est-ce qui déclenche ce stress émotionnel, me dites-vous ?"

Cette question rhétorique peut-elle être considérée comme un exemple de projection ?

Comment j'ai pu ne pas le voir. Il est vrai que j'aurai du conjuguer le verbe dire au futur. Quoi qu'il en soit, là pas de doutes, c'est bien une projection. Je remarque que j'avais déjà les réponses en tête, mais comment amener la question ? Sans attendre cette hypothétique question, alors un peu de rhétorique, je pose la question, je réponds.

 

Là se finit la projection, aucun doute ne survient… Tout va bien.

 

Est-ce courant chez un 6, la rhétorique ?

 

"Serait-ce une façon d'éviter une déviance ? Une façon de ne pas projetter et me créer de doutes ? Ou l'inverse ?"

Je crois qu'il n'y a que toi qui peux répondre en t'auto-observant. Que se passe-t-il juste avant la sublimation ?

Tout d'abord, je me suis dis, quand et comment naît cette bascule ? Qu'est-ce qui la provoque ?

 

J'ai réfléchi. Cela n'arrive que dans un seul domaine de la vie.

  • L'observation porte sur le domaine "yeux dans les yeux" (instinct sexuel), et là en plein dans la sphère intime, pas nécessairement un conflit, il suffit d'une incompréhension, qui en amène une autre et une autre, sans un vrai dialogue. Même si les yeux sont loin, pas besoin d'être l'un à côté de l'autre. Là, la pelote commence à s'enrouler à l'intérieur, puis petit à petit, une fois que le processus est lancé, je dois trouver à m'isoler ; la pelote se change en petit rongeur tout doucement et là, en même temps, le bouillonnement des mots commence à venir, si je ne fais rien.
    Si je contrôle (illusion) ça ronge en dedans et le besoin d'isolement est plus fort, le rongeur peut grossir et il faut que ça sorte… Les mots sortent, et plus fort, sans lâcher prise, ou laisser aller.
  • Je remarque que cela peut être entretenu et dans une spirale naissante, le même résultat est là.
  • En fait c'est du même acabit, le processus reste le même, qu'il y ait eu dialogue (ou que soit positionné le curseur sur la ligne émotionnelle) ou pas, et encore plus fort, le dialogue n'est pas nécessaire. Ou bien c'est un dialogue avec moi-même et là je me conjugue à la deuxième personne. Me vient une question, si cette conjugaison à la deuxième personne est du ressort de l'ego, comment est ce dialogue intérieur dans l'essence ? Fascinant…
  • Lorsque cela arrive, dans ces moments de bascule du centre mental, je ressens fortement un déséquilibre à la fois physique interne et mental, et de retrouver l'équilibre m'entraîne dans le processus de la sublimation.

Pour résumer, ce qui déclenche la sublimation en moi vient d'une projection, engendrant du doute ; ceci naît dans le centre émotionnel, suite à une non-verbalisation de ces mêmes émotions. Émotions mal vécues, car impuissance ou impossibilité à les vivre, cela peut-être matériel ou seulement mental. Et dans cette sublimation, écriture de poèmes ou textes, j'y retrouve ce qui est à la source de ce processus. Paradoxe final, je ne me sens pas en désaccord si je fais lire ce qui a résulté de cette sublimation. Toutefois lit ces écrit seulement la ou les personnes que je sais recevoir avec respect. Dans le temps, cela s'estompe.

 

Il m'arrive de vivre des moments d'émotions avec verbalisations et ressentis profonds et énormément d'intensité. Dans ces moments-là, la sublimation viendra beaucoup plus tard en revivant mentalement ces moments-là, et quoi que je fasse, dès que le processus est lancé, il doit aller au bout.

 

De ne pas projeter, de ne pas créer de doutes, oui sûrement. Il y un transfert de l'émotionnel vers le papier à travers l'instinctif. Ça décompresse le mental, une dépression salutaire, au sens physique du terme (vider d'air) ; cette sublimation est vitale dans le sens de ne pas pouvoir continuer à entasser les mots, à l'intérieur de l'introjection. Quand c'est fini, il n'y a plus de doutes, les mots sont là. Ils sont devenus des entités vivantes et les relire m'amène aujourd'hui à une pensée plus fine de moi-même. Voir ce que je ne regardais pas, et regarder ce que je ne voyais pas…

 

Rien empêche de penser, que LE DOUTE puissent engendrer, ou pas, ces mots-là.

 

Il faut encore chercher et aiguiser la vue, en Soi. À la fois Aigle (vue perçante et précise) et Cheval (vision globale, un peu flou et capable de voir un moindre changement au décor, mémorisé)

 

La hiérarchie des centres M-E-I devient E-I-M. Si, à ce moment-là, l'émotionnel intérieur est plus important que l'émotionnel extérieur, tu te retrouves avec une structure assez proche du 4 et avec son mécanisme de défense de sublimation, dont il est important de rappeler que s'il en est le champion, il n'en est pas le propriétaire exclusif.
Après avoir lu ces lignes, Fabien, tu m'as donné une clef de compréhension si évidente, que je me suis dit : "Rien ne t'empêche d'écrire, désormais, si ce peut être une non-déviance" (oui conjugué à la deuxième personne). Même si parfois j'avais une sensation d'usurpation (ne plus se sentir soi-même), peur, manque de confiance. Ce qui pouvait provoquer des moments de vrai désarroi avant la sublimation. Maintenant une clarté est là, et une certaine dose de peur s'amenuise.

 

Un éclairage nouveau se montre sur ma façon d'être dans ces moments-là.

 

Bizarrement, ces moments-là ont quelque chose de paradoxal, insécurité suivie de sécurité, chamboulement suivi d'un résultat sur le papier.

 

Une certitude s'impose à moi : c'est bien un mécanisme de défense, ça n'arrive jamais sans raison.

 

C'est impossible, non, c'est possible, à provoquer, après mûre réflexion de quelques jours, et à la relecture de mes écrits, il y a bien évocation plus ou moins forte, plus ou moins évidente de ce qui a conduit au basculement. Les textes aujourd'hui résonnent différemment, et ont encore de l'effet sur mes émotions et ressentis.

 

Je dis que c'est possible à provoquer ; c'est très complexe, paradoxal et ambivalent car est-ce provoquer la projection et les doutes pour aller à la sublimation ? Ou est-ce le besoin de sublimer qui crée la projection et les doutes ?

 

Les deux mon capitaine… et dans la récursivité.

 

Cependant quelques questions surgissent (fatiguant le mental !!!).

  • Au moment de la bascule, est ce que seulement les centres basculent ? Est-ce que d'autres caractéristiques de l'ennéatype suivent dans le basculement ? Si oui, j'aurai bien des autos-observations à faire… alors.
  • Oui, rien ne m'empêche d'écrire, mais qu'en est-il du développement personnel ici, alors que j'utilise un mécanisme de défense égotique ? Et qui par ailleurs me fait du mal pendant, du bien à la fin. "Le mal est le commencement du bien", désolé, je ne sais plus qui a écrit cela au risque de dire une bêtise.

Dans La Nuit je mens d'Alain Baschung : "J'ai dans les bottes / Des montagnes de questions / Où subsiste encore ton écho." Je sais quels sont ces échos, mes échos ; c'est à moi qu'ils appartiennent et je dois les exprimer pour ne pas les subir.

 

À l'inverse et après quelques recherches, je me rends à l'évidence que certaines de mes migraines subites et crescendo dans la puissance et le temps, jusqu'au noir total (plus d'images, plus de son) pour en sortir, là le mental ne répond plus ni l'émotionnel, ne reste que l'instinctif, ouf, pour aller dormir. Elles surgissent quand je suis dans la non-sublimation, quelle que soit la cause de cette non-sublimation, incapacité totale d'isolement, ou non-vouloir volontaire, et là ça fait très mal à y bien réfléchir… dont acte. Suis-je dans le vrai, je ne sais pas, c'est aussi une observation…

 

Bon j'ai bien travaillé, je me suis relu autant de fois que j'ai arrangé les mots (qualité et place) ça c'est normal.

 

Merci Fabien de cette analyse que tu m'as conseillé que je me suis vraiment plu à rendre ici.

 

Très amicalement à toi, Fabien.

Merci à vous tous de votre lecture.

Thierry

Thierry (6α, Aile 7, C-/+ S-/+ X++)
La clef de la vie est au cœur du temple sacré.

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Fabien Chabreuil

Bonjour Thierry,

 

Cela me permettra de mieux aller vers une auto-observation. […] Cette analyse que tu m'as conseillé que je me suis vraiment plu à rendre ici.
La base du travail en Ennéagramme est l'auto-observation. Celle-ci implique un travail en direct où nous observons, entre autres, le fonctionnement des trois centres de l'ego. Certes, cette observation peut faire l'objet d'une réflexion ou d'une analyse a posteriori. C'est l'observation directe qui fait que l'analyse a une chance d'être pertinente.

 

Il faut par contre avoir une certaine méfiance — même si nous commençons presque tous par là — pour l'analyse de moments passés de notre vie, car ces souvenirs ont été passés aux filtres et à l'interprétation de l'ego, et leur fiabilité — désolé, ami(e)s 6 :proud: — est sujette à caution.

 

Les types 4 et 6 sont ceux qui ont le plus tendance à un emballement de l'analyse remplaçant l'auto-observation.

 

Cette question rhétorique peut-elle être considérée comme un exemple de projection ?
Comment j'ai pu ne pas le voir.
Que celui ou celle qui n'a jamais laissé passer un phénomène égotique te jette la première pierre ! Ce ne sera pas moi… :pt1cable:

 

Est-ce courant chez un 6, la rhétorique ?
Au naturel, c'est plutôt un truc de mental. Les 7, grands rationalisateurs devant l'Éternel, aiment bien aussi…

 

Me vient une question, si cette conjugaison à la deuxième personne est du ressort de l'ego, comment est ce dialogue intérieur dans l'essence ?
Il n'y a pas de dialogue intérieur dans l'essence. Et fichtre, qu'est-ce que ça repose !

 

Oui, rien ne m'empêche d'écrire, mais qu'en est-il du développement personnel ici, alors que j'utilise un mécanisme de défense égotique ?
Bonne remarque. Plus de problème égotique égale plus de mécanisme de défense égale plus besoin de ce type d'écriture. L'essence écrira(it) autre chose.

 

Très amicalement,

Fabien

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