Institut Français de

l’ennéagramme

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Confiance et contrephobie


Johnybegood

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Bonjour à tous,

 

J'ai l'impression qu'à certains moments, j'ai des moments où je me sens capable de tout, une confiance en moi phénoménale due à certains commentaires ou attitudes de personnes autour de moi.

 

J'ai pourtant l'impression que ces moments sont loin d'être des moments de lucidité, mais plutôt des cristallisation de moments de contrephobie où je me coupe de la réalité en préférant croire aux mensonges et à la flatterie plutôt que d'avouer ma peur et de me retrouver face à mes limites ou à mes besoins inavoués et insatisfaits?

 

Est-ce que cette auto-observation tient la route ou je me suis encore aveuglé à un moment ?

 

Take care,

Phil

Phil, 6 alpha, aile 7, sous type sexuel

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Fabien Chabreuil

Bonjour Phil,

 

Juste deux remarques.

 

"J'ai des moments où je me sens capable de tout, une confiance en moi phénoménale due à certains commentaires ou attitudes de personnes autour de moi."

Je crois que la vraie confiance en soi ne peut pas venir de l'extérieur. Il me semble qu'elle doit être interne, avec vérification externe.

 

"en préférant croire aux mensonges et à la flatterie"

Fixation de suspicion ?

 

Très cordialement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

 

Oui, j'aimerais être capable de te rejoindre dans la confiance. Je sens que c'est comme ça que cela me donne la meilleure qualité de confiance, mais dans les faits…

 

Pour la fixation de suspicion, j'aimerais bien aussi… Mais pour moi, je faisais allusion aux moments où j'avais droit à une phrase de soutien non seulement toute faite, mais qui me gêne parce que je la sens fausse : "Il y en a qui sont arrivés et tu es bien meilleur qu'eux…"

 

C'est différent de "Je sais que tu peux le faire, tu l'as déjà montré. J'ai confiance."

 

Un problème est aussi que je n'arrive pas bien à vivre, ni à faire la différence entre ces deux phrases…

 

Passons…

 

Très cordialement,

Phil

Phil, 6 alpha, aile 7, sous type sexuel

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Fabien Chabreuil

Bonjour Phil,

 

"toute faite", "je la sens fausse"

Mais c'est cela justement la fixation de suspicion. Comme il est hésitant entre intérieur et extérieur, le 6 doit développer en parallèle confiance en soi et confiance en l'autre. Tu "la sens fausse" parce que tu n'as pas confiance en toi, et en conséquence, tu ne fais pas confiance à l'autre. Mais comme tu ne lui fais pas confiance, ce qu'il dit mine un peu plus ta confiance en toi, etc. Cercle vicieux.

 

"Un problème est aussi que je n'arrive pas bien à vivre, ni à faire la différence entre ces deux phrases…"

L'une concerne l'identité, l'autre les comportements. Deux niveaux logiques différents à ne surtout pas confondre.

 

Très cordialement,

Fabien

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  • 7 years later...

Bonjour à tous,

 

Voici un témoignage qui complète celui de Phil ci-dessus et celui de Sophie-Athéna.

 

Une 6 mu à l'instinct de conservation très blessé et à préférence contrephobique, se tourmentait sans cesse d'avoir des dettes. Elle s'était mise toute seule dans cette situation, entre autres en achetant une sorte de chambre de bonne dans un quartier parisien où elle avait passé son enfance, alors qu'elle vivait et travaillait loin de Paris. Lors de son achat, elle s'était laissée embobeliner par la vendeuse qui lui avait fait croire que si elle ne l'achetait pas, ce seraient des étrangers (donc qui n'appartenaient pas à un de ses groupes de loyauté) qui l'achèteraient et l'utiliseraient pour opprimer des travailleurs au noir ; et voilà une nouvelle occasion de projeter sa loyauté. J'étais atterré par sa naïveté. Je n'y voyais pas de la confiance en la vendeuse, mais de la témérité. Elle avait acheté ce réduit pour personne seule dans un de ses incessants moments de répression du centre mental, par loyauté envers ce quartier parisien qu'elle chérissait et où elle avait vécu une enfance en toute sécurité, par loyauté envers ses parents morts, par loyauté envers ses racines.

 

Ce n'est pas la première fois que, pour satisfaire la compulsion du 6, elle subissait ses mécanismes égotiques — version contrepassion —, ainsi que la fixation et le mécanisme de défense de son aile 7. Dans d'autre cas, elle avait mis elle-même, toute seule, mécaniquement, sa santé en danger.

 

Amicalement,

Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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  • 1 year later...

Ego mayonnaise et 6 brouillé !

Bonjour,

Enfin, rencontrant l'ennéagramme, je peux confirmer et ordonner ma pensée : en effet, dans une époque lointaine, j'avais élaboré le concept d'ego mayonnaise, une théorie de la confusion du mental provoquée par l'observateur lui-même.
Enfin… bien arrogant le mental d'alors, qui – tout content et fier d'une stabilité éphémère (mais qu'il aurait voulue éternelle… en tout cas contrôlable !) – suppléé d'un centre instinctif (pourtant réprimé), permettait à l'individu que j'étais de fuir – disons ne pas regarder en face mes véritables émotions – centre support aujourd'hui identifié, et avec une stratégie d'évitement d'une émotion que je dénigrais et niais : la peur !

En bon 6 alpha contre-phobique (apparenté à des moments à un vrai 8 (où je me faisais peur moi-même !) – j'avais tellement mis de temps à accepter la colère et l'expression de cette colère – mon centre support « émotionnel » avait été lésé.
Tentation d'autant plus grande que je me répétais souvent : « Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi. » (Je crois que cette phrase est attribuée à Franck Herbert, le fameux auteur de Dune.)

Dans cette même époque lointaine, je me souviens de « prises de tête » artificielles où je remettais en cause mes certitudes mêmes, celles que j'avais obtenues après de longs efforts, mais sans savoir que c'était elles que je cherchais. Et puis, tout à coup je me rebellais contre mes propres trouvailles, estimant que si j'avais trouvé quelque chose, ce ne pouvait pas être vrai… qu'il y avait forcément autre chose à découvrir, la véritable raison, l'authentique volonté, qui devait m'échapper ! C'est ainsi qu'un mental de 6 fonctionne : il se crée du doute ; il est tellement fier de lui, le mental, qu'il ne rechigne pas à se remettre en question, à se saborder. J'ai vécu ainsi des époques magistrales de sabordage…

Bien entendu, la paranoïa et la susceptibilité entraient en jeu, alimentés par des avis extérieurs, des remarques dont je faisais mine de ne pas prêter attention, mais qui me blessaient profondément. Il y en a dont je me souviens encore, et qui les ont formulées…
Comme dirait l'autre, aujourd'hui : « Tout est pardonné ». La vertu des jaunes brouillés, c'est d'en faire une mayonnaise !

L'effet mayonnaise de l'ego, c'est cette déstabilisation, cette fixation qui se manifestait par une obsession : mon attention seulement fixée sur un seul point, un angle de vue aussi étroit que les œillères d'un canasson tirant sa charrette de foin. Et en bon contre-phobique qui s'ignorait (tel un 8 débordant d'énergie), j'avais la crinière arrogante, sans m'en rendre compte, fier de son foin : et maintenant je me dis que j'en ai agacé plus d'un et que je comprends mieux leur réaction… En fait, il ne s'agit pas encore de la mayonnaise, mais de ce moment quand on verse l'huile sur les jaunes d'œufs (qu'on aura agrémentés de moutarde et autres condiments suivant les recettes, les traditions, les héritages etc.), quand la mayonnaise n'a pas encore pris, que l'huile semble régner en maître sur les jaunes épars… La perdition du mental et de l'ego, c'est cela : cet état d'avant la mayonnaise, ce qu'en ennéagramme, on nomme la désintégration.

J'avais constaté dans l'existence, qu'à un moment donné – il fallait lâcher toutes considérations connues, le contrôle des a priori – la vie réalignait, à sa façon, les éléments ; et de l'ego-mayonnaise-se-faisant (une forme de confiance déjà là avant sa présence), la vie poussait vers l'ego-conscience, soit l'essence : une forme d'état euphorique, je dirais…
Le drame de l'ego c'est qu'il est conscient et créateur de substituts de conscience, qu'il peut d'identifier à un seul morceau de conscience et se croire arrivés.
Pour réussir sa mayonnaise, le secret c'est qu'il ne faut pas s'arrêter de mélanger les ingrédients. Comme en canoë-kayak, pagayer dans le sens du courant, voire aussi vite que lui, si ce n'est plus, pour ne pas chavirer, et tomber dans la mayonnaise !

La vie implique attention. Et comme dans le stage Essence, l'ultime étape est celle de l'action, de l'activité, c'est-à-dire en terminologie spirituelle l'amour. Mais pas d'un amour emprunt de notre volonté, d'un amour dont nous sommes les serviteurs, un creux dans lequel nous nous lovons (il faut lire Simone Weil, la philosophe et ses considérations sur l'amour).

Christiane Singer : « L'amour n'est pas un sentiment, il est la substance même de la création. »

Bonne mayonnaise et goûteuse vie !

675 alpha, C -/+, S =/-, X +/-

"Le merveilleux normal, l'immense inexpliqué" (Michaux)

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