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Le 6 et la déviance


Philippe

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Bonjour,

J'ai quelque problème avec la compulsion du 6 : la déviance et, d'après les discussions, je ne suis pas le seul. J'ai bien réfléchi et quelque chose cloche (d'après moi bien sûr). Si ma compulsion est vraiment d'éviter la déviance, je manque mon coup. Comme Marie-Hélène le disait, le 6 est (parfois) un rebelle, quoiqu'on peut éviter la déviance face à un groupe et être rebelle, je ne me plie pas à un groupe pour éviter la déviance, je sais qu'il ne m'abandonnerons pas pour ça. J'ai remarqué que parfois j'évitais la déviance, mais au plus profond de moi je crois que ce que j'évite vraiment, c'est d'être abandonné ! Peut-être que le 6 évite la déviance pour éviter d'être abandonné. Je suis sûrement complètement à côté de la vérité mais je m'essaye. :happy:

Philippe

Philippe D. (E6, aile 5, sous-type sexuel)

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Bonjour Philippe,

En effet, tu n'es pas le premier 6 à avoir des difficultés à reconnaître sa compulsion. Il y a toujours des éléemnts de notre type pour lesquels il y a plus de résistances.

Cependant, dans ton cas, c'est plutôt une bonne chose puisque cela t'as permis d'aller encore plus loin dans ton introspection.

On a (en simplifiant outrageusement) pour un 6 la mécanique suivante :

  • Je crains d'être abandonné et de me retrouver seul ;
  • Pour éviter cela, je me connecte à une personne ou un groupe ;
  • Afin de ne surtout pas être rejeté, je respecte les règles de cette personne ou de ce groupe, et évite ce que cette personne ou ce groupe considère être la déviance.

Est-ce que cela fait sens ?

Très cordialement,
Fabien

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Bonjour Philippe et Fabien,

J'aimerais apporter mon grain de sel à votre conversation.

Je vois la peur d'être abandonné comme une émotion profonde vécue par le 6 alors qu'éviter la déviance est un comportement, une attitude mis en oeuvre par le type en période de stress.
Chaque type de l'ennéagramme possède une peur de base : la peur d'être abandonné serait celle du 6 pour Riso.
Je me suis aussi souvent demandé si "c'est la poule qui a pondu l'oeuf ou l'oeuf qui a donné la poule" !

La compulsion du 6, je ne la vois pas uniquement dans le respect des règles coûte que coûte à l'intérieur d'un groupe mais aussi dans une certaine forme de rigidité face au changement en général qui pour moi peut remettre en cause ce cher BESOIN DE SÉCURITÉ.

Personnellement, en tant que 6, en ce qui concerne l'appartenance au groupe, oui, j'en ai recherché beaucoup dans ma vie, dans toutes les directions et au bout du compte, j'ai compris qu'il me fallait grandir, devenir adulte, que le groupe ne m'apportera pas la sécurité tant idéalisée !
Maintenant je ne recherche plus l'appartenance à des groupes, ni religieux, ni thérapeutiques, ni politiques. Je veux simplement partager avec mes semblables, vivre en bonne harmonie tout en devenant INDÉPENDANT !
Ce n'est pas par déception face au groupe que je dis cela. Je me suis rendu compte que c'est de moi-même que je me suis abandonné, coupé il y a bien longtemps en imaginant que c'est de l'autre que dépendait mon bonheur. Je croyais que "c'est en faisant (comportement) que je serai(identité)" ! Ouf, quelle confusion !!!
J'étais bien le responsable de ma souffrance en recherchant la dépendance.

Bien cordialement
Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Salut,

Un 6 de plus…

Vous savez à quel point j'ai de la difficulté à cerner la compulsion du 6 et surtout à la percevoir dans ma propre existence, alors je me demande une chose :

En général, nous parlons du 6 qui a besoin d'appartenance à un groupe, ou simplement à sa famille, mais se peut-il que pour un 6, la peur d'être abandonné mène à se connecter à une personne du sexe opposé, simplement, du genre je m'identifie totalement à cette personne et j'idéalise l'amour, je recherche LA personne qui «me rendra heureuse»… ?

Évidemment, je commence à comprendre que cela est un non-sens que d'attendre le bonheur de l'extérieur, mais je me demande si cette tendance est typique du 6, des femmes, de moi. Bref je ne sais pas si mon comportement et surtout la motivation qui le sous-tend relève de mon type ?

Pour moi, la sécurité, c'est uniquement dans l'amour que je la vis. Lorsque j'ai un partenaire qui m'aime (et que j'aime évidemment), le monde entier peut être « contre » moi et je m'en fous ! L'amour me donne énormément confiance en moi… mais j'ai toujours pensé qu'il en était de même pour tout le monde, non ?

En vérité, c'est lorsque je tente de me connecter à quelqu'un ou que j'ai peur d'être abandonnée que j'essaie d'éviter la déviance…

Je me rappelle, pendant mon adolescence, de cette passion folle que j'avais pour un garçon. J'avais si peur que celui-ci ne m'aime pas que je refusais de manger devant lui de peur que n'arrive un événement embarrassant !

Alors qu'est-ce que la déviance pour un 6 ? J'ai déjà posé cette question avant, n'est-ce pas ? Mais je commence à comprendre que ce terme est vraiment TRÈS large et qu'il faut trouver de quelle façon il se concrétise dans notre propre vie.

Cette discusssion est fort intéressante. J'espère que nous arriverons tous à jeter un peu de lumière sur notre compulsion.

À bientôt
Marie-Hélène

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Bonjour Marie-Hélène,

Voici un autre exemple d'évitement de la déviance que j'ai vécu il n'y a pas très longtemps :
Chaque matin pour conduire mon fils à l'école, j'utilise le même chemin.
Un jour où j'étais en retard j'ai découvert un racourci qui me faisait gagner 10 mn. Le problème c'est que ce racourci est une route réservée aux riverains.
Comme il me faisait gagner du temps, je pris l'habitude de l'emprunter jusqu'au jour où j'ai rencontré quelqu'un qui me traita de tous les noms parce que je passais par là. Je vous assure que, les semaines qui suivirent, je repris la route "officielle" sans me poser de question. Ah ! Ah ! De peur d'avoir affaire encore une fois à cette personne.

Je pense que le 6 aime bien la routine, garder les mêmes habitudes ce qui lui donne un sentiment de sécurité. Car la sécurité, c'est sûr que cela nous tient à coeur et nous la recherchons par tous les moyens, que ce soit à l'intérieur d'un groupe ou avec un partenaire.

Cordialement
Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Bonjour Bernard,

Je crois être 6 ; la problèmatique intérieure du 4 ne me concerne pas et l'optimisme du 7 non plus. Si je suis 6, je suis un 6 alpha, mais il y a encore des points du 6 qui me laissent perplexe. "Éviter la déviance", cela m'arrive et je déteste ça. Je déteste cela parce que c'est comme si je n'étais pas moi-même. J'ai toujours voulu agir comme bon me semblait, mais je suis trop dépendant des autres. J'ai peur de me retrouver seul. En plus que je suis impulsif, j'ai toujours peur de dire quelque chose de travers. Mais dans la plupart des cas, mes amis(es) m'acceptent comme je suis ; c'est peut-être pourquoi je suis rebelle tout en évitant la déviance envers ceux que j'estime. La routine… c'est une sécurité qui ne me convient guère. Je veux faire avancer le monde, je ne veux pas être un simple observateur.

Je suis de sous-type Force/Beauté. Est-ce que cela influence envers qui (quel groupe) je serais loyal et qui (quel groupe) j'éviterais la déviance ?

Ensuite… Phobique et Contre-Phobique. Contrairement à ce que je pensais il y a quelque mois, je suis plus Phobique que Contre-Phobique. Mais un Phobique qui, comme moi, n'a pas d'estime pour les lois en vigueur les respectera-t-elles ? Les lois ont trop souvent remplacé le jugement.

Dernièrement, je suis souvent à faire les cent pas dans ma chambre en réfléchissant (Phantasme, Philosophie, À ma vie, Qu'est-ce que je dois faire…) mais j'agis souvent impulsivement. Seul le 6 peut être comme cela ? En logique oui, vu qu'il est le seul qui utilise et réprime le centre mental.

Philippe
Merci Infiniment

Philippe D. (E6, aile 5, sous-type sexuel)

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Bonjour à tous,

 

Je me reconnais en chacun de vous. Normal, je suis une 6 ! (contre-phobique et mu).

 

Moi aussi, j'ai du mal à reconnaître ma compulsion. Pour moi aussi la sécurité est avant tout de ne pas être abandonnée de l'Autre et, moi aussi, je veux faire avancer le monde, ne voulant pas être un simple observateur. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'essaie déjà de le comprendre et l'Ennéagramme, entre autres, me sert bien.

 

Je pense que j'ai du mal à reconnaître ma compulsion car celle-ci m'apparaît quelque part comme une recherche de perfection me cachant ainsi l'essentiel.

 

Par exemple, j'adopte souvent une tenue vestimentaire adaptée aux circonstances (actions, lieux, interlocuteurs) c'est ma façon d'être conforme à la règle. Je voudrais être différente, hors du commun, mais c'est "plus fort que moi" : pour mon mariage, alors que nous voulions quelque chose de décontracté, je me suis retrouvée avec une robe écrue, longue, et un chapeau, et le comble, j'ai affublé mon mari d'un costume 3 pièces et d'une cravate, lui qui n'en porte jamais ! (C'est un 2, alors il a accepté.)

Si je n'avais pas été dans ma compulsion, nous aurions été en jeans et baskets et j'en serais très heureuse, mais… Cette apparence physique n'est que la partie "avouée" de l'iceberg.

J'ai remarqué que souvent, lorsqu'on est dans sa compulsion, on pense que tout le monde est "comme ça"…

 

Par contre, là où je ne me reconnais pas, c'est dans la peur du changement. Je ne sais pas si cela est dû au fait que, depuis 1979, j'ai déménagé 15 fois, vécu dans 4 régions différentes, démissionné au moins 10 fois de différents emplois, cela soit pour trouver mieux, soit pour suivre mon mari. Non, vraiment je n'ai pas peur du changement. Bien au contraire, j'ai peur de la routine car elle est synonyme pour moi de régression, de lassitude, d'abandon.

 

Moi, j'évite sûrement la déviance puisque je suis 6, mais j'évite aussi la routine…

 

C'est grave docteur ? Rassurez-moi car peut-être que je dévie !! D'avance merci.

Sylvie – E6 mu, Conservation

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Bonjour Philippe et Sylvie,

 

Je vois que j'ai provoqué des réactions en parlant du 6 et de la rigidité face au changement. Je vais essayer d'être un peu plus précis.

 

Pourtant, cela me semble cohérent en ayant pour compulsion d'éviter la déviance.

La routine, je ne la vois pas comme moyen de ne pas s'investir dans la vie.

Personnellement, cela fait plusieurs années que je m'investis dans une carrière qui va dans le sens de faire bouger le monde, comme vous dites Philippe.

J'ai déménagé de nombreuses fois et j'étais près à le refaire dernièrement, Sylvie.

Je suis très sensible à la nouveauté, je possède une aile 7 très prononcée, donc je suis aussi très enthousiaste pour chaque nouveau projet, à la différence que je prends soin d'avoir des garanties avant de le lancer :o).

 

Pour ma part, c'est plutôt dans la manière de procéder que je résiste au changement. Quand j'ai l'habitude de réaliser une chose, je me surprends à le faire toujours de la même manière, en me disant si tu fais comme d'habitude, il n'y aura pas de problème. Quand je vais au super marché je fais toujours mes courses dans le même sens, etc…

Cela me procure un sentiment de connu, donc de rassurant.

Etant conscient de cela, je me force à faire autrement et à ce moment-là, je sens une inquiétude m'envahir avec un dialogue interne du genre "Que va-t-il bien m'arriver ?"

Ensuite le doute arrive : ai-je choisi la bonne solution ?

 

A suivre…

Cordialement

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Bonjour Bernard,

 

Lorsque je fais mes courses, au supermarché, j'emprunte également le même itinéraire mais dans un souci d'efficacité, de gain de temps…

Combien de gens ont une vie remplie de "métro, boulot, dodo" ? Et ils ne sont pas tous des 6 ! Bien sûr que les habitudes sont rassurantes car elles nous hypnotisent. Grâce à elles, on somnole, on ronronne… Bien qu'éviter les changements peut s'apparenter à éviter la déviance, je maintiens qu'aimer la routine ne me semble pas propre au 6. A mon avis, "l'évitement de la déviance", c'est plus insidieux, la peur du changement n'étant qu'une conséquence, tout comme la peur et le doute dont tu parles.

 

Il est évident que les 6 ont un réel manque de confiance en eux, même les contre-phobiques (j'en parle en connaissance de cause). Ce manque de confiance ne serait-il pas à l'origine de cette rigidité face au changement, de cette peur, de ce doute que tu vis en faisant tes courses ? N'as-tu pas peur à ce moment-là de te perdre ou de rencontrer quelqu'un qui te dérangerait ou te jugerait ? Le jugement des autres n'est-il pas un réel frein pour le 6 ?

 

Philippe qui a lancé ce thème de discussion, le 6 et la déviance, dit "Ce que j'évite vraiment c'est d'être abandonné". Moi qui vis cela, je commence à comprendre que c'est à cause du manque de confiance que j'ai en moi que je vis cela, car si l'on pense que l'on peut nous abandonner, c'est que l'on est convaincu, au plus profond de nous, que l'on ne vaut pas grand chose… En effet, si on s'accordait un minimum de valeur, on pourrait penser que c'est l'Autre qui aurait peur de nous perdre ! Qu'en pensez-vous ?

 

A vous lire,

Bien cordialement.

Sylvie (6 mu - aile 7)

Sylvie – E6 mu, Conservation

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Bonjour Sylvie,

 

Je prends acte de ton point de vue face au 6 et de la difficulté au changement. Bien entendu je ne résume pas l'évitement de la déviance à la seule "rigidité" face au changement (Note que je n'ai pas parlé d'évitement mais de rigidité ou difficulté). Je suis d'accord avec toi sur le fait que tous les types vivent des automatismes ou transes : la compulsion n'est-elle pas un ensemble d'automatismes mis en place par l'ego pour survivre ?

 

"Bien qu'éviter les changements peut s'apparenter à éviter la déviance, je maintiens qu'aimer la routine ne me semble pas propre au 6. A mon avis, 'l'évitement de la déviance' c'est plus insidieux."

OK, s'il te plait donne-nous des exemples de comment cela se manifeste dans ta vie.

 

"La peur du changement n'étant qu'une conséquence, tout comme la peur et le doute dont tu parles."

Bien sûr mais n'est-ce pas en commençant par mettre des petites touches de peinture sur une toile que l'on finit par découvrir un tableau ?

 

"Le jugement des autres n'est-il pas un réel frein pour le 6 ?"

Non, personnellement je n'ai pas peur du jugement car je me sais loyal et honnête et fais mon devoir en toutes circonstances (ah ! ah !). Par contre, c'est de l'hostilité en générale que je me méfie ou d'une catastrophe quelconque qui pourrait arriver.

 

"Philippe qui a lancé ce thème de discussion, le 6 et la déviance, dit 'ce que j'évite vraiment c'est d'être abandonné'."

Je ne vois pas les choses ainsi : oui, je reconnais la peur d'être abandonné mais comme une source de stress et cela a pour effet de me faire glisser dans ma compulsion d'évitement de la déviance.

Pour ne pas être abandonné, je vais respecter les règles coûte que coûte, je ne vais surtout pas déroger à la règle que cela soit envers une personne ou un groupe peu importe.

 

"Si l'on pense que l'on peut nous abandonner, c'est que l'on est convaincu, au plus profond de nous, que l'on ne vaut pas grand chose…"

Moi j'ai vécu le chemin inverse. J'ai été abandonné par mon père à l'âge de 3 ans et c'est ensuite que l'estime de moi-même en a pris un coup.

Oui je suis persuadé aussi que de gagner en confiance est une très bonne piste et pour cela il faut développer notre vertu : le courage.

Le moyen que nous propose l'ennéagramme pour atteindre ce but est en premier de reconnaître notre compulsion pour s'en libérer.

 

Bien cordialement

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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  • 2 weeks later...

Bonjour à tous,

 

Allez, je me lance. Je suis Catherine, 6 alpha aile 5. Pour écrire ce message, j'ai déja dû vaincre beaucoup de résistances internes : peur d'écrire des phrases creuses ou fausses, peur du ridicule, fautes d'orthographe, inertie pour passer à l'action.

 

Actuellement, je suis à un stade où je tente de prendre conscience des moments où je suis dans ma compulsion d'eviter la déviance.

Par exemple avec l'ennéagramme, éviter la déviance consiste pour moi à être tout à fait sûre de mon type à 100% et dans tous les détails (variante, sous-type, aile) et à trouver des exemples parmi mes connaissances qui collent au modèle. Je dois le faire pour "obéir" à l'autorité idéologique (le modèle théorique) et l'autorité humaine (Fabien lui même… et je ne plaisante pas en écrivant cela).

 

Pendant très longtemps et encore maintenant, quoiqu'il soit mort, il m'était et il m'est très difficile, même impossible, de ne pas obéir aux exigences (souvent non verbalisées) de mon père : ne te laisse pas aller, dépasse toi, fais preuve d'intelligence, réfléchis avant d'agir…

 

A une autre époque, j'ai tout fait pour être complétement acceptée par la propriétaire d'un centre équestre et ma vie ne dépendait plus alors que d'elle et des chevaux. J'étais "sous influence", j'y sacrifiais ma famille, mon travail, ma santé.

 

Je prends donc conscience que mon fonctionnement consiste souvent à placer une personne, un concept (un modèle ou une idéologie) "en haut" comme autorité et puis à tout faire pour me conformer aux attentes supposées de la personne ou pour être en accord avec le modèle. C'est cette façon de fonctionner qui me donne le plus souvent de l'énergie et de la motivation pour agir.

Je n'avais pas conscience de ces automatismes mais je les trouvais assez pratiques. Aujourd'hui j'y découvre deux inconvénients majeurs :

1) Le vide que je ressens au changement ou en l'absence de leader, de modèle… bref d'autorité,

2) Le sentiment comme l'a écrit Bernard de m'être coupée de moi-même, d'être passé à côté…

 

Voila, c'est écrit, je sens qu'en tant que 6 j'ai absolument besoin d'avoir des réponses, un feed-back pour m'aider à continuer les conversations publiques et pour me rassurer sur le côté OK de mon message. Donc je demande une ou des réponses SVP. Et pour être sûre que le dialogue continue je pose la question que je me pose : la voie de l'intégration d'un 6 dans son type n'est-elle pas de trouver le "bon" idéal, les "bonnes" valeurs ?

Autre chose : comment fait-on exactement pour enregistrer périodiquement le message que l'on écrit et pour corriger l'orthographe ?

Catherine Bilien

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Bonjour Catherine,

 

Bravo d'avoir dépassé le stade de l'envie par l'action. Tu vas vite t'apercevoir que ce n'est pas si terrible que ça, que personne n'est là pour juger la forme de ton message mais bien au contraire être intéressé par son contenu.

 

Et moi le contenu m'interpelle quand tu parles de l'attachement du 6 à une autorité, peu importe laquelle.

Nous doutons de nous même, nous avons besoin de nous relier à d'autres personnes "plus fortes" pour prendre confiance en nous. Et ça nous savons parfaitement le faire, par l'engagement, la loyauté et le dévouement.

Le problème de cette stratégie vient du fait qu'il y a attente vis à vis de l'autorité : attente de justice, de sécurité, d'acceptation…

Et si cette "dite" autorité n'est pas fiable à 100%, nous recommençons notre cercle infernal de déception et repartons à la recherche d'une nouvelle béquille (autorité) pour compenser notre manque de confiance.

Personnellement, je pense que pour sortir de ce cercle, il faut oser par soi-même, par exemple comme tu l'as fait en écrivant. L'accumulation d'expériences individuelles, cela nous permet de découvrir en nous-même ce que nous attendons des autres.

 

Je le dirai autrement en ce qui concerne :

"L'intégration d'un 6 dans son type n'est-elle pas de trouver le "bon" idéal, les "bonnes" valeurs ?"

Je te rappelle que sortir de sa compulsion selon l'ennéagramme est le moyen de s'intégrer dans son type mais au delà de la théorie, je dirai d'une manière générale que trouver sa direction de vie et de travailler sur ce qui nous empêche et/ou nous permet de la réaliser est un moyen pratique efficace.

 

En ce qui concerne l'orthographe tu peux taper ton texte sur ton e-mail, corriger avec le menu Outils-Orthographe, et ensuite copier/coller sur ce panneau de messages.

 

Bonne année à toi et à tous les autres participants.

Cordialement.

 

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Bonjour Catherine,

 

Je ne peux m'empêcher d'ajouter un message pour t'encourager et te rassurer. La sincérité de ton message m'a beaucoup touché.

Tu trouveras en écrivant sur ce site, qu'il y ait des fautes ou pas dans ton texte ou dans les réponses, une ouverture formidable pour poursuivre encore plus positivement ton chemin.

 

Je profite de ma présence pour adresser à tous mes voeux les plus sincères pour cette extraordinaire année 2000 !!!!!!!!!

 

Francis (9 mu)

Francis (9 mu, Conservation)

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Bonjour à tous,

 

Bonjour à tous, j'ai écrit ce message avant Noël et je voulais le relire avant de l'envoyer… J'ai remis au lendemain et me voilà un peu en retard… Soit, il concerne l'ensemble de la discussion que nous avons eu jusqu'à présent et est regroupé en différents thèmes alors plutôt que de l'envoyer à la corbeille, le voici.

 

Et en passant Catherine, c'est merveilleux de vous avoir avec nous. Alors continuez à partager vos expériences avec nous.

 

Peur du changement : comme Sylvie, je ne suis pas une fervente de routine… Au contraire, je me considère comme une personne assez instable au niveau de mes habitudes de vie. Cependant, je pense éprouver une résistance face au changement, qui se manifeste de différentes façons. Un exemple bien simple : pendant mon enfance, j'étais toujours réticente à essayer de nouveaux plats… Ma mère me disait que si ce n'avait été que de moi, je n'aurais mangé que du concombre et des craquelins… Un peu absurde, certes, mais plutôt que de goûter à quelque chose de nouveau, je disais d'emblée : «Je n'aime pas ça». Même aujourd'hui, quand j'ai dans mon assiette, quelque chose d'inconnu, je me méfie… Au restaurant, la plupart du temps, je regarde le menu, j'hésite et finis toujours par prendre ce que je prends habituellement… Pourquoi risquer de tomber sur quelque chose que je n'aimerais pas ? Il me faut des valeurs sûres.

 

Par ailleurs, moi aussi, ayant une aile 7, suis très emballée par la nouveauté et le changement. Mais même si je suis enthousiaste face aux nouveaux projets, j'ai besoins de certitudes avant de me lancer. L'une d'entre elles est de m'assurer que je sois compétente pour le projet en question. Une autre est de m'assurer que j'aimerai ce que je ferai. Si j'ai le moindre doute sur mes capacités à réaliser un projet ou si je pense que cela ne me rendra pas heureuse, je refuse.

 

Peur de l'abandon : Riso définit chacun des types par rapport à la relation positive ou négative qu'il a entretenu avec l'un des parents ou les deux. Il dit que le 6 s'est identifié positivement au père (ou figure de père) et qu'il recherche, à travers l'autorité, la sécurité et l'approbation. De mon côté, je connais quelques 6 et j'ai remarqué un élément commun quant à leurs origines familiales. J'aimerais vous en faire part afin que vous me disiez si vous vous sentez, ou non, touchés par cette observation.

 

Chez les 6 que j'ai pu observer, dont moi-même, j'ai remarqué que la figure paternelle ne semblait pas avoir joué le rôle habituel de protecteur, mais que c'était plutôt la mère qui avait assuré cette fonction, à cause d'une forme d'abandon quelconque de la part du père. Par exemple, de mon côté, mes parents ont divorcé lorsque j'avais quatre ans et c'est ma mère qui était chargée de me protéger. Je ne sais pas exactement de quelle façon cela a pu influencer mon développement, mais je suis persuadée qu'il y a un rapprochement à faire de ce côté là. Et vous ?

 

Peur du jugement : maintenant, je ne regarde plus la peur du jugement, comme bien d'autres choses d'ailleurs, en la généralisant. Je me dis plutôt : «De quel jugement ai-je peur et du jugement de qui ?» Autrement dit, il existe des jugements qui me laissent totalement indifférente, et il y a des personnes dont le jugement ne m'affecte pas. Donc, quand je me sens jugée, j'essaie de situer le jugement dans un perspective d'identification. Pourquoi tel jugement m'affecte-t-il et m'affecterait-il de la même façon s'il était prononcé par une autre personne ? À qui suis-je si «connectée», à travers qui je me perçois pour me laisser juger ainsi ? Car pour moi le 6, c'est un peu ça, il se sent jugée parce qu'il se juge lui-même en fonction des gens auxquels il s'identifie.

 

Évitement de la déviance : avant de saisir ce que signifiait éviter la déviance pour un 6, je me suis énormément questionnée. Aujourd'hui, même malgré le doute qui persiste, je sens que je commence à piger. Je pense moi aussi que la peur de l'abandon nous mène, 6, à la compulsion d'éviter la déviance. Comme nous en avons déjà parlé dans d'autres discussions, la déviance peut prendre diverses formes pour un 6. En outre, je sais que je ne suis pas du genre à suivre les règles en place si elles n'ont pas de signification pour moi ou si elles ne correspondent pas à un principe plus global. Mais lorsqu'un principe fondamental devient norme dans un groupe, dans un système, ou dans une quelconque sphère de ma vie à laquelle j'accorde de l'importance, alors, je ne dévie pas. Pour moi, l'évitement de la déviance se caractérise donc par l'adhésion ou la croyance à une norme, à ce qui «devrait être», plutôt que simplement à une liste de règles ou de lois.

 

Dans le même ordre d'idées, je pense que l'évitement de la déviance peut se situer à plusieurs niveaux, que cela peut prendre une forme très concrète et pragmatique au quotidien (ne pas brûler un feu rouge par exemple ou être à l'heure comme le disait Catherine), mais que cela peut aussi être très idéologique et abstrait, en regard de principes plus globaux sur un aspect ou un autre de la vie qui nous dit que telle ou telle chose «se fait ou ne se fait pas». (Par exemple, je ne tolère pas l'incompétence professionnelle. À l'université, si je rencontre un mauvais professeur, et Dieu sait qu'il y en a par ici, je ne l'accepte pas. Tu es là devant moi, tu es supposé être bon, point).

 

En ce sens, je crois que l'évitement de la déviance ne se manifeste pas de la même façon pour tous les 6. Je connais des 6 qui évitent certaines formes de déviance et pour moi, cela constitue une déviance qui me tape royalement sur les nerfs. Cela dépend beaucoup de notre éducation, de nos aspirations, des gens auxquels on s'identifie, de nos peurs etc. Parfois, il faut enfreindre un certain code pour en défendre un autre. (Il y a un film très pertinent à ce sujet : Swing Kids… Suggestion pour la prochaine analyse filmique de ce site ?). Autrement dit, si les lois en place ne correspondent pas à ce qui «devrait être», alors le 6 peut y déroger. Cependant au moment où le 6 décide que quelque chose est déviant, il peut perdre les nuances de jugement au profit de la cause qu'il défend. Si, comme dans mon cas, il s'intègre en 3, alors, la vérité devra éclater au grand jour et être entendue.

Personnellement, il m'est souvent arrivée de dévier de certaines règles pour mieux en défendre d'autres.

 

En terminant, je suis trop d'accord avec Sylvie quand elle parle du manque de confiance en soi. C'est vrai, jamais quand j'ai peur d'être abandonnée, je me dis que l'autre aussi pourrait craindre que je l'abandonne… Etrange tout de même…

 

Enfin, à bientôt.

Marie-Hélène.

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Catherinebilien

Bonjour à tous,

 

Pour commencer, merci à Bernard et à Francis pour leurs encouragements et leur intérêt (ce besoin d'avoir des réponses était bien entendu une concession à ma compulsion !).

Je ressens très précisément la justesse de la phrase de Bernard : "…pour sortir de ce cercle il faut oser par soi-même," et dans mon cas entre oser et par soi-même je tente de mettre faire par soi-même, penser par soi-même et se féliciter soi-même.

 

J'ai lu plusieurs fois ton (ou votre) message Marie-Hélène et je reviens sur la connexion du 6 au modèle du père ou de la figure protectrice.

Dans mon cas j'ai effectivement choisi le modèle de mon père : je me suis identifiée à lui dans plusieurs de ses comportements et j'ai adopté beaucoup de ce que je pensais être ses valeurs. Mais pendant longtemps (jusqu'à l'âge de 20 ou 25 ans), il y a eu une distance entre nous due à ma peur et à son attitude qui fut toujours dure, froide et critique. De plus, je redoutais ses accès de colère, n'en comprenant pas l'origine. Donc je considère qu'il y a eu une sorte d'abandon de sa part, comme s'il m'avait dit : "Fais comme moi, pense comme moi, sois comme moi.", sans jamais m'apporter le soutien, l'aide, les explications nécessaires.

Le fait que j'ai choisi le modèle du père contre le modèle de ma mère va bien pour moi dans le sens du type 6. Si j'avais été 9 par exemple, j'aurais accepté les deux modèles.

 

Je ressens aussi très cruellement le manque de confiance en moi.

Pour lutter contre le "Je ne vais pas y arriver", "Je ne serai pas à la hauteur" (peur avant l'action), je me pose la question à moi-même : "Au pire que peut-il t'arriver ?". Et souvent je m'aperçois que ce "pire" est acceptable.

Pour lutter contre le "J'ai été nulle, ridicule, pas assez ceci ou cela." (honte, culpabilité après l'action), je me pose la question à moi-même : "Qui a dit que je devais être parfaite, efficace, intelligente… tout le temps ?". Et la réponse est que c'est moi qui me dicte toutes ces exigences. Alors je me demande "Qui est ce moi ?".

Après ce questionnement, la honte et la culpabilité lâchent prise… Pour un moment… Et je recommence si les sentiments négatifs reviennent.

 

Meilleurs voeux pour l'an 2000 à tous et à bientôt.

Catherine Bilien

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Bonsoir Marie-Hélène et Catherine,

 

Marie-Hélène, tu révèles une belle contradiction du 6 aile 7 qui laisse souvent songeur les personnes qui ne connaissent pas forcément ce trait de personnalité : entre le besoin de conserver des valeurs sûres et le goût pour la nouveauté, les projets.

Et comme tu le dit avant de s'investir, nous prenons soin d'avoir des garanties quant au bon déroulement du futur projet, que ce soit vis à vis des autres ou de nous-même.

C'est une des manifestations de ce sacré doute, partagé entre la peur et l'envie.

 

"Peur de l'abandon : Riso définit chacun des types par rapport à la relation positive ou négative qu'il a entretenu avec l'un des parents ou les deux."

Oui, Hélène Palmer dit aussi que le jeune 6 a été déçue par l'autorité.

Longtemps j'ai cru que le jeune 6 avait été victime d'une autorité incompétente. Ensuite, je me suis mis à considérer le problème à l'envers : et si c'était cette hypersensibilité du respect des règles, de l'évitement de la déviance qui nous mettait dans cet état de déception ou de révolte ?

Je préfère cette deuxième hypothèse car elle me permet de passer du spectateur à l'acteur, elle permet d'ouvrir les portes au changement et nous redonne la responsabilité de notre avenir.

Voici encore un belle exemple comme quoi l'ennéagramme n'est pas une typologie passive, prédéfinie, bien au contraire.

 

Personnellement j'ai un peu le même passé que toi, parent divorcé, etc…

J'ai deux frères, un 3 et un 7 et une soeur qui est 2. Je me suis rendu compte que chacun à notre manière nous réagissons face à notre passé en fonction de notre personnalité.

Ce n'est pas notre passé qui à influencé notre type.

 

* * * * * * *

En lisant ton message Catherine, je me suis rendu compte que tu te posais beaucoup de questions (tout comme moi !)

Question à tous : serait-ce une particularité du 6 d'avoir un dialogue intérieur si important ?

 

Cordialement

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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  • 1 month later...

Bonjour Bernard,

 

C'est avec quelque peu de retard que je réponds à ton message du 20/12/99 car je n'ai guère eu la possibilité de me connecter sur le web ces derniers temps et je dois avouer que ça m'arrangeait bien car chercher à te répondre me torture !

Des exemples de comment se manifeste l'évitement de la déviance dans ma vie ? Pendant de nombreuses semaines je ne voyais pas d'autres exemples à te donner que celui que j'avais déjà évoqué au sujet de ma tenue vestimentaire (futile). J'ai compris que je ne m'autorisais pas d'autre réponse car je me refusais à une réelle introspection…

Aujourd'hui encore cela n'est pas facile : ma tête est pleine de confusions, j'ai l'impression de ne plus rien comprendre et je n'ai plus envie de réfléchir.

Aspect positif de la compulsion du 6 : je veux rester dans le groupe de l'Ennéagramme alors je me fais violence ! (et 1er exemple !…)

 

L'observation me paraissait d'autant plus difficile que j'avais l'impression d'être différente selon que je m'observe au sein d'un groupe ou en tête à tête avec quelqu'un. Au premier abord je me voyais plutôt me fondre dans le groupe et par contre partager avec l'autre. La notion d'autorité ne m'apparaissait pas.

 

A rechercher comment se manifeste l'évitement de la déviance chez moi, j'ai l'impression d'être multiple. Je ne sais plus vraiment qui je suis. Ne suis-je pas ce qu'on attend de moi ?!…

 

Je me rends compte que j'ai besoin de me libérer des chaînes que je me suis imposée, moi-même : les chaînes d'une mère envers ses enfants, d'une femme envers son mari, d'une paumée envers la société… J'ai en permanence un discours intérieur qui me rend juge et partie.

 

Pour moi, oser a son prix. Lorsque je m'y risque, souvent d'une façon plus audacieuse que réfléchie, je le regrette aussitôt car… danger ! Et si j'avais fait le mauvais choix ? Alors souvent, si je le peux, je fais "machine arrière", je me contredis, je me discrédite, aux yeux des autres certes, mais surtout aux miens alors je doute encore plus de moi et de mes possibilités. Je suis dans une spirale infernale, à cause de ma compulsion qui me bouscule dès que je pose un orteil sur un terrain qui peut m'éloigner de la base.

Alors la base, qu'est-ce que c'est ? C'est mon devoir de mère, les règles de la bienséance, les limites que je m'impose et qui rétrécissent aussi bien mon esprit que mon champ d'actions.

 

Au premier abord, je n'ai pas réalisé l'autorité qui me domine et avec le recul, ou plutôt l'approfondissement, je dirais que mon autorité c'est le Masculin. Chez moi, le chef de famille c'est bien entendu mon mari. C'était déjà comme cela lors de mon 1er mariage et je me rends compte, maintenant, que j'ai calqué trop longtemps mes actions à l'idéologie de mon premier époux (il était 3). J'aurais tendance à recommencer avec le second (il est 2). En effet, je peux arriver à me nier.

J'aime mes deux enfants mais il est vrai que je porte aux nues mon fils, ce masculin que j'ai engendré, je suis exigente avec lui et essaie de lui inculquer la notion de responsabilité car je le projette en Homme responsable, aux idéaux élevés. Il est 7 et s'intègre en 1 alors j'aurai peut-être quelques satisfactions "égoïstes". Par contre, ma fille souffre du fait que je lui "impose" "ma conception" machiste qu'elle rejette avec force. Maintenant je la comprends et voit "mon erreur". Pourtant, c'est elle que je charge des corvées ménagères et elle s'évertue à me rappeler que "Mon Fils" peut le faire aussi bien qu'elle… Elle a encore raison et je suis encore dans "l'erreur". Elle aussi est 7 mais se désintègre en 1 alors inutile de vous dire qu'elle me fait "comprendre" ma méprise…

C'est dur de s'avouer tout cela !…

 

Pourquoi est-ce que je place le Masculin si haut sur un piédestal ? Peut-être parce que lorsque ma mère m'attendait, elle attendait Philippe, mais je n'étais qu'une fille ! Mon arrivée a tellement surpris mes parents que je suis restée une semaine sans prénom et pour finir il a été "choisi" pour moi, Sylvie ou, "s'il vit" !?…

Mon père m'a élevée comme un garçon, tant et si bien qu'à 20 ans j'avais une force terrible dans les mains : couper une pomme en 2 juste avec les doigts, facile ! Rassurez-vous, j'apprends à devenir femme.

 

Voilà Bernard, le témoignage que je peux te faire. Je tiens à te remercier de m'avoir poser cette question car elle m'a permis de mieux me connaître.

 

Amitiés à tous,

 

Sylvie (6 mu)

Sylvie – E6 mu, Conservation

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Bonjour Sylvie,

 

J'aimerais commencer par le passage où tu parles de ta confusion :

"A rechercher comment se manifeste l'évitement de la déviance chez moi, j'ai l'impression d'être multiple. Je ne sais plus vraiment qui je suis. Ne suis-je pas ce qu'on attend de moi ?!…"

Pour moi, la compulsion d'évitement est un comportement, donc la question qui peut être aidante pour une première approche est : qu'est-ce que je fais quand j'évite la déviance ? Et non qui je suis ?

Tu mélanges deux niveaux de ta personnalité à ce moment-là, les comportements et l'identité, et cela peut être une des causes de ta confusion quand tu veux observer ta compulsion.

Bien entendu, ceci n'est qu'une remarque car il existe de nombreuses autres causes qui nous empêchent d'observer notre compulsion. Le travail avec l'ennéagramme est justement là pour nous aider à y voir plus clair.

 

Un peu plus loin dans ton texte et malgré la confusion citée plus haut, tu nous livres d'excellentes informations à propos des moments où ta compulsion doit se mettre en oeuvre :

"Je suis dans une spirale infernale, à cause de ma compulsion qui me bouscule dès que je pose un orteil sur un terrain qui peut m'éloigner de la base.

Alors la base, qu'est-ce que c'est ? C'est mon devoir de mère, les règles de la bienséance, les limites que je m'impose et qui rétrécissent aussi bien mon esprit que mon champ d'actions."

Ici tu nous parles de ce qui est important pour toi et de ce à quoi tu es attachée. Et maintenant, regarde ce que tu fais quand des changements interviennent dans ton devoir de mère vis-à-vis de tes règles et de tes limites : qu'est-ce que tu fais pour ne pas dévier ?

Bien sûr que tu dois te sentir bousculée. Alors comment agit ta compulsion à ce moment-là pour remettre les choses en ordre, pour atténuer ton inquiétude face à l'imprévu ?

 

Ensuite tu écris :

"Au premier abord, je n'ai pas réalisé l'autorité qui me domine et avec le recul, ou plutôt l'approfondissement, je dirais que mon autorité c'est le Masculin."

OK, donc tes maris et peut-être ton père ont représenté à un moment de ta vie l'autorité parce qu'ils sont de sexe masculin, mais ton fils aussi est de sexe masculin. Est-il pour toi aussi la représentation de l'autorité ?

C'est la généralisation que tu fais du masculin en autorité qui me fais poser cette question.

Helen Palmer dit que le 6 a été déçu par l'autorité étant jeune alors que toi tu portes aux nues le masculin.

T'es-t-il arrivé d'être aussi en opposition avec le monde masculin ?

 

Merci encore pour ton message enrichissant.

 

Cordialement,

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Bonjour Bernard,

 

Tu me dis : "Tu mélanges deux niveaux de ta personnalité à ce moment là, les comportements et l'identité". Je reconnais que j'ai tendance à faire un amalgame, ce qui fais que, très souvent, je juge sur des apparences.

 

Tu me demandes : "Qu'est-ce que tu fais pour ne pas dévier ?" Déjà plus dur à répondre mais je dirais que dès que je sens "inconsciemment" que je pourrais dévier, cela me met tellement mal à l'aise que ma première réaction est de me mettre en colère ; alors je hausse la voix, je m'énerve, je m'affole. Et puis, deux attitudes possibles : soit je ne fais rien et même je fuis, je disparais car ne pas dévier me coûte trop, étant trop loin de "mon identité" si j'ose dire ; soit je "m'exécute" parce que j'ai fini par me "raisonner".

 

Tu me fais remarquer "Ton fils aussi est de sexe masculin. Est-il pour toi aussi la représentation de l'autorité ?" Mon fils représente l'autorité de demain ! Et comme un 6 vit dans la projection et dans le futur, mon fils est l'autorité, oui, même si je fais valoir "mon autorité" de mère.

 

"Helen Palmer dit que le 6 a été déçu par l'autorité étant jeune". Je me reconnais dans cette affirmation car j'ai souffert que mon père soit alcoolique. J'ai souffert d'avoir honte de lui et d'être obligée de faire des efforts pour le comprendre : un monologue d'alcoolique, ça ne se comprend qu'entre les lignes car ils sont dans un autre monde, leur monde… Comme j'aimais mon père, malgré tout, j'ai fait l'effort d'essayer à le comprendre au péril de mon équilibre. Oui j'ai été déçue par mon père.

 

Tu me demandes : "T'est-il arrivé d'être aussi en opposition avec le monde masculin ?" Bien sûr ! Et depuis toujours puisque j'ai été en opposition avec mon père pour protéger ma mère, ensuite en opposition avec mon premier amoureux dont je ne comprenais pas la sensibilité. Par la suite je me suis confronté à une certaine forme de harcelement sexuel dans le monde du travail. J'ai été en opposition avec mon premier mari, avec mon fils aussi, eh oui ! (A une époque, il m'a rejetée car son père l'avait "remonté" conte moi lui faisant croire que je faisais partie d'une secte !…)

J'ai été en opposition au monde masculin jusqu'en 95, date à laquelle j'ai décidé de vivre seule avec mes enfants (je me suis remariée en 98 après une longue opposition à celui qui devait devenir mon second mari).

Je porte le Masculin aux nues car c'est, pour moi, le symbole de ce que je ne suis pas : indépendance, force, courage !… Je me représente toujours Dieu comme un Homme, je pense que c'est une réflexion à creuser.

 

Merci de m'aider à évoluer même si ce n'est pas toujours confortable.

Amitiés,

Sylvie.

Sylvie – E6 mu, Conservation

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