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Un beau texte sur le doute


Panthère

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Bonjour à tous,

 

Fabien, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop de sortir de l'ennéagramme (:happy:), mais j'avais envie de partager un beau texte sur le doute écrit par une psychanalyste de talent, Virginie Megglé.

 

Certes on est loin de l'ennéagramme, mais malgré tous les reproches possibles et imaginables que l'on peut faire à la psychanalyse, ce texte ouvre des pistes intéressantes et propose un regard que je trouve très juste et surtout plein d'espoir sur le doute et le douteur qui :

Assailli de questions qui ne se piquent pas de mises en mots, mais s'agitent pour rappeler une sensation de vide initial qui s'est produite là où - dans le meilleur des cas - il eut mieux valu qu'elle ne se produisit pas, renvoyé à sa finitude, il perd sa substance, à force de s'interroger sur cause, continuité et appartenance.

Je pense que beaucoup de 6 pourraient dire cela :

On doute de soi, de l'autre, du lendemain… De l'issue d'une démarche, de la portée d'un désir, du bien fondé d'un geste, de la réciprocité d'un sentiment, de la véracité d'une énonciation. Parfois il s'installe, inhibant, d'autres fois il caresse, porteur d'espoir, égayant la routine dont il rompt la monotonie. Mise en questions de nos capacités à agir et à réagir dans une démarche raisonnée inspirée par un désir d'équilibre personnel ou trace symptomatique d'un déséquilibre dû à une faille essentielle - présente ou réactualisée - le doute sonde les limites, interroge le réel, favorise le fantasmatique… Potentiel, son ombre se profile pour frayer la promesse d'un bonheur imprévisible. Réel, plus ou moins patent, plutôt pénible… parfois maniaque, il s'impose…
Etat d'esprit, d'âme ou de coeur… de celui qui, en un temps de sa vie, pour une raison ou une autre, balance entre plusieurs solutions, le doute met en jeu les ressorts intimes. Reposant sur l'impalpable, il convoque l'impensé, plonge dans l'expectative, attise l'incrédulité. Nous tiraille. Exacerbe l'affectivité, invite à (se) débattre avec soi-même.

Les raisons avancées s'opposent au caractère inné de l'ennéatype, mais proposent peut être une explication de la plus ou moins bonne intégration au sein de son type :

Le doute plonge ses racines le plus souvent dans la petite enfance et son expression symbolise une quête de vérité dans laquelle tend à se régénérer l'impression d'être ou d'avoir été, alors "en ce temps-là" aimé ou désiré au moins aussi peu mais aussi bien que ce soit. Suis-je aimé ? Cette question, qui a traversé plus d'une fois le coeur d'un enfant, lorsque séparation ou fusion s'avance l'une ou l'autre redoutable, resurgit à l'âge adulte dans des circonstances où rien (en apparence) ne saurait la justifier. Quand re-suscité au hasard d'un événement, un passé enfoui nous rappelle à la vulnérabilité de nos racines malmenées, le doute est l'expression d'un élan paradoxal, à travers lequel on aspirerait à se libérer, tout en le craignant, d'une attache (maternelle) à la vie qui nous confine dans la dépendance du fait d'une défaillance initiale et accentue un sentiment de fragilité, parce qu'elle entrave la séparation en la rendant inquiétante.

 

Le vécu précoce du désespoir entraîne un défaut de confiance en nos capacités à appréhender la vie et amène celui qui en a été à son corps défendant victime à s'interroger sans cesse sur le bienfait ou les méfaits de chacun de ses actes. Carence et défaillances parentales répétitives grèvant des blessures narcissiques primaires, l'action sera d'autant plus différée chez celui qui en a pâti, que l'échec est alors ressenti avec plus d'acuité. Et sa perspective de plus en plus menaçante et donc paralysante.

Et enfin une dernière citation pleine d'espoir et d'optimisme, ou "le doute comme voie de progression" !

Créant l'ouverture d'une pensée que figent de trop grandes certitudes, respectueux des nuances de la perception, le doute, dans le meilleur des cas, aussi longtemps qu'il n'est pas pathologique, régénère l'inspiration, quand la réalité imposée (ou supposée) interdit l'espérance ou ne répond plus ni à l'attente ni aux besoins ni aux désirs. A l'origine de toute démarche créatrice, il nous porte à anticiper (avec pessimisme ou optimisme selon les natures et les moments) et au contraire d'une affirmation péremptoire univoque et sans conteste, qui parfois donne lieu aux plus grandes déceptions, il ménage une place, dans sa marge, à d'heureuses surprises.

Egalement sur ce site différent des autres sites sur la psychanalyse, un texte sur la peur… L'auteur serait-elle une 6 ??? :calin:

 

Bonne lecture à tous,

Panthère (6)

Panthère – E6

C'est dans les moments les plus noirs et les plus désespérés que nous ne devons jamais oublier qui nous sommes et ce que nous défendons : n'oublie pas qui tu es !

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Fabien Chabreuil

Bonjour Panthère,

 

Les raisons avancées s'opposent au caractère inné de l'ennéatype.
Pas forcément. Toutes les explications concernant l'enfance peuvent être interprétées de deux manières :

- cela s'est passé comme cela et a créé l'ennéatype (hypothèse acquis),

- l'ennéatype a conduit à retenir tel ou tel aspect, à interpréter de telle manière (hypothèse inné).

Comme je le dis souvent, cela n'a au fond guère d'importance.

 

Et enfin une dernière citation pleine d'espoir et d'optimisme, ou "le doute comme voie de progression" !
Aucun des mécanismes de notre type n'est "mauvais" en soi. Ce qui pose problème, c'est une utilisation systématique et automatique.

Pour nombre de types, le doute peut être une voix de progression.

Pour le 6, c'est une voix dangereuse parce qu'il est difficile de maîtriser une caractéristque de son ego. Comment savoir quand le doute est approprié et quand il ne l'est pas ?

 

Très amicalement,

Fabien

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Aucun des mécanismes de notre type n'est "mauvais" en soi. Ce qui pose problème, c'est une utilisation systématique et automatique.

Pour nombre de types, le doute peut être une voix de progression.

Pour le 6, c'est une voix dangereuse parce qu'il est difficile de maîtriser une caractéristque de son ego. Comment savoir quand le doute est approprié et quand il ne l'est pas ?

Je suis bien d'accord avec toi Fabien. Le doute est une voie très dangereuse pour un 6.

Je disais juste cela dans l'espoir d'insuffler l'idée que nous ne sommes peut-être pas obligés de nous juger si mal quand nous doutons et doutons encore… :happy:

 

Amicalement,

Panthère (6)

Panthère – E6

C'est dans les moments les plus noirs et les plus désespérés que nous ne devons jamais oublier qui nous sommes et ce que nous défendons : n'oublie pas qui tu es !

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