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L'hypersensible, un exemple de 6


Marie-Hélène

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Bonjour à tous,

 

Cette longue réflexion est à la fois le point de départ et l'aboutissement d'une longue réflexion que je tenais à partager sur le site, alors voilà.

 

Tout a commencé graduellement, à mesure que j'apprenais à me découvrir à travers l'Ennéagramme des personnalités. À vrai dire, je me suis toujours intéressé à l'homme et à la psychologie humaine, tentant de découvrir ce qui se cachait derrière le visible, essayant de découvrir les motifs, les «pourquoi» du comportement humain et par le fait même, de l'agir de la société tout entière.

 

L'Ennéagramme a été pour moi une révélation, puisqu'il m'a montrer pour la première fois une explication complexe du système interne régissant l'être humain, au-delà des simples descriptions ou du simple état des faits que j'avais pu trouver à travers d'autres outils.

 

Mais, aucun système n'est parfait, et dès lors je commençai à m'interroger sur certains aspects de l'Ennéagramme. La raison de ma confusion était simple. Malgré une forte intuition, et devant l'évidence que j'étais bien de type 6, des éléments de sa description me laissaient perplexe et me portaient à croire que je n'étais pas ce que j'étais, ou, dans d'autres termes, que j'étais un 6, mais que je n'étais pas tel qu'on le décrivait.

 

Difficile à envisager peut-être? Comment pouvons-nous nous reconnaître à travers un type particulier sans pour autant avoir l'impression que ce type nous décrit vraiment en profondeur, qu'il saisit notre être de façon globale et précise à la fois.

 

Que voulaient donc dire cette loyauté, ce scepticisme? Que signifiaient donc ces sentiments contradictoires, cette soumission et cette rébellion, cette faiblesse et ce courage? Je devais bien être une 6, car j'étais complexe et ambivalente, j'étais aimable et agressive à la fois, et le doute était ma fixation. Pourtant, et justement, je doutais. J'avais besoin d'aide extérieur pour alimenter ma réflexion.

 

Évidemment, mon questionnement, le fait de savoir que j'étais porté au questionnement, me laissait ambivalente et confuse. Tous ces doutes étaient-ils justifiés? Étais-je devant un refus d'accepter mes phobies et ma dépendance? Étais-je entrain de succomber à ma fixation, le doute, parfois irraisonné, était-ce que je n'avais rien compris? Ou, y avait-il vraiment de quoi me laisser perplexe?

 

Grâce à Fabien, Bernard et à tous ceux qui ont participé aux riches échanges que nous avons eu dans ce forum, ma compréhension de l'Ennéagramme, et particulièrement de mon type, s'est approfondie considérablement. J'ai pu reconnaître pour la première fois avec certitude, que j'étais bel et bien de type 6.

 

J'ai passé par une grande gamme d'émotions durant la recherche de mon type. Je n'ai jamais suivi de formation à l'Ennéagramme, certaines choses m'échappaient alors, et d'autres, je le sais, m'échappent encore. Cependant, mes interrogations initiales commencent à trouver leurs réponses et je sens que je dois partager mes découvertes sur ce site, afin que les 6, qui comme moi, sont ambivalents face à l'identification de leur type, arrivent à percevoir le type dans un cadre nouveau.

 

Ce n'est pas la première fois que j'ai envie d'écrire sur mes découvertes. Un message du même genre a déjà été entamé il y a quelques semaines, mais je n'étais pas prête et je n'avais pas encore «mis le doigt» sur ce qui, vraiment, n'allait pas.

 

Pourtant, j'avais toujours cette impression «négative» de moi-même devant certains aspects de mon type (normal sans doute, mais il y avait plus que ça). Je sentais, à quelque part, que le plus vrai n'était pas dévoilé, que le plus profond était encore caché, que la vérité m'était encore dissimulée, mais que je pouvais la saisir, quelque part, à l'intérieur de moi-même.

 

D'abord, je dois dire que le matériel avec lequel j'ai travaillé est principalement le livre de Richard Riso, Understanding the Enneagram, et sur ce que j'ai pu trouver sur ce site et sur internet. Outre les échanges que j'entretiens ici, je n'ai pas d'autres contacts avec des gens connaissant ou s'intéressant simplement à l'Ennéagramme. Si l'Ennéagramme est devenu une partie de votre vie, vous pourrez comprendre à quel point les échanges que nous vivons ici sont riches de signification pour moi.

 

Donc, mes «sources» se rapportant à l'Ennéagramme restent limitées. Cependant, tout ce que j'ai vu, lu, et entendu me laissait insatisfaite. Je ne voyais pas, par exemple, une phrase comme «je suis loyal» caractérisé mon «healthy sense of self», non plus que je voyais la peur comme le centre de mon univers, quoi que consciente que cette peur est bien réelle en moi. Je reconnaissais que je réagissais fortement devant l'autorité, que j'avais besoin d'approbation et que j'étais insécure, très insécure. Mais il y avait plus que cela.

 

Je me disais que j'aurais sans doute du être fière de savoir que ma vertu soit le courage, mais cela me laissait indifférente. Tout cela n'était qu'une partie, qu'un reflet de mon univers intérieur. Et puis, il y avait toute cette «non-neutralité» entourant la description du 6, cette subjectivité presque péjorative que j'entrevoyais parfois et qui me laissait croire que malgré l'étonnante vérité de l'Ennéagramme, il y avait quelque chose en moi qui n'était pas reconnu, quelque chose qui était réduit à «loyauté». Dans toutes les descriptions que je le lisais, il y avait toujours cet univers bâti autour de la peur. Je le savais, le meilleur n'était pas dans ces lignes, seulement le pire, car pour moi, même le meilleur ressemblait au pire. Et, je me rendais compte que même si le fond était vrai, il n'y avait que moi, une 6 en quête de vérité, pour pousser plus loin.

 

A ce point, je savais que ce n'était plus l'exagération du 6, sa tendance à être négatif ou un questionnement démesuré qui me faisait croire cela. Je savais que ce n'était pas ma compulsion, mon vice, ou ma peur qui me faisait penser de cette façon. Je savais que c'était quelque chose de plus noble à l'intérieur de moi. J'étais dans une direction d'intégration : la recherche de la vérité. Je tentai donc de recadrer mon existence à partir de cette intuition.

 

Je commençai par des questions simples : qu'est-ce donc qui me rend le plus fière de moi? Évidemment il n'a pas été facile d'y répondre, surtout avec les éléments inconscients de notre être que nous ne saisissons que trop peu. Cependant si quelque chose me rend fière d'être ce que je suis, ce n'est pas la loyauté, c'est la sensibilité, la créativité, et la conscience. Et si quelque chose me dérange, c'est l'inconscience, l'insensibilité, et l'incapacité de créer.

 

J'avais déjà réalisé plusieurs choses lorsque je suis allée bouquiner hier et que je suis tombée «par hasard» sur le livre d'Elain Aron, «Ces gens qui ont peur d'avoir peur». Une phrase que ma mère a utilisée pour me décrire à quelques reprises, une phrase de la lignée du 6. Je n'avais d'autres choix que de prendre ce livre dans mes mains et d'en faire mon ami. J'ai lu quelques passages sur place, puis l'ai immédiatement acheté et ai couru à la maison pour en faire la lecture.

 

Ce qui j'y trouvai fut une suite de révélations toutes plus poignantes les unes que les autres. Enfin, et pour la première fois de ma vie, on reconnaissait un trait de moi-même qui était toujours passé quasi-incognito, qui avait toujours paru insignifiant, presque autant à moi qu'aux autres. Pourtant, ce trait non-reconnu est mon essence même. Il s'agit de l'hypersensibilité.

 

Je me suis toujours considérée, malgré mes nombreux défauts, comme une personne ayant une créativité profonde. Je n'appelle pas ça de l'originalité, qualité que j'attribuerais davantage à un 4 ou a un 7, cependant, j'ai toujours su que j'étais capable de recréer, de bâtir, de concevoir la réalité, de la vivre, en profondeur.

 

J'ai toujours ressenti un grand vide en observant ces gens qui, autour de moi, ne pouvaient réfléchir sur la vie, ressentir à l'intérieur d'eux que quelque chose ne tournait pas rond. J'ai toujours eu de la difficulté à admettre qu'on ne pouvait voir ce qui sautait aux yeux, ce qui était si évident pour moi. J'ai toujours su que j'étais un être doué, intelligent, mais pourtant, je n'ai jamais vraiment eu confiance en mes capacités. Je suis une bonne comédienne, je cache bien mon stress et mes angoisses. Mais, à l'intérieur de moi, il y a tout un monde de sensations puissantes et d'émotions que je ne saurais décrire et qui me poussent à agir ou à ne pas agir. Il y a cette intuition profonde de vérité que je ne saurais expliquer, il y a cette réflexion constante sur moi, les gens que j'aime, l'humanité. Il y a une vie que l'on pourrait parfois qualifier de cahoteuse, certes, mais aussi d'extraordinairement puissante sur le plan du ressenti. Quelque chose que j'appellerais l'inspiration.

 

Je ne sais pas si cette caractéristique s'applique à tous les 6. Et je ne sais pas si les 6, comme les autres, reconnaissent toute l'ampleur de cette hypersensibilité. Moi, maintenant, j'ai mis un mot sur mes maux, et sur mes forces. J'ai compris ce que voulait dire peur, amour, et courage. Je comprends cette insécurité, cette réflexion maintenant, avec une vision toute nouvelle, une perspective transformée.

 

Et justement, parce que tout est encore si nouveau, ce n'est pas encore très clair. Même si la lumière est apparue, elle aveugle parfois. Il me reste beaucoup à assimiler. Cependant, j'ai de fortes intuitions. Notamment, que l'hypersensibilité (comme je l'ai mentionné, je ne sais pas si elle s'applique à tous les 6) est aussi un trait fondamental du 4. De là, enfin, ce qui explique la confusion de certains 6 et 4, qui pourtant sont très différents dans leur façon de vivre cette hypersensibilité. Mais, c'est précisément à travers cette caractéristique qu'ils se rejoignent et qu'ils sont différents des autres, lorsqu'ils le sont.

 

Pour l'instant, mes observations sont concentrées sur le 6 hypersensible. Et à cette notion, s'ajoutent déjà d'autres termes que je cherche dans ma tête et dans mon coeur depuis longtemps. Conscience et individualisation.

 

Peut-être que mes affirmations viendront bouleverser certaines concepts. Je ne prétends pas détenir de vérité universelle, mais je sais que j'ai découvert une grande vérité personnelle. La loyauté maintenant prend tout un nouveau sens et est tributaire de la conscience du 6. Ce sérieux, cette réflexion, cette fiabilité et le reste sont des conséquences de la sensibilité du 6 et de son esprit consciencieux.

 

Le défi du 6 est de s'individualiser, de trouver sa propre voix, son chemin, celui de l'affirmation de soi. La peur elle n'est que l'aspect négatif de sa sensibilité, et son anxiété les conséquences de tout ce qu'il ressent, car il ressent beaucoup et il analyse trop.

 

Son mental est rempli de données intellectuelles et sensorielles qu'il capte dans son milieu et à l'intérieur de lui-même. S'il est maladroit et nerveux, s'il est confus et incohérent, c'est qu'il a besoin de temps pour «traiter» les stimuli qui le bombardent.

 

Ce que je n'ai jamais trouvé «vrai» dans les descriptions du 6 est principalement cette philosophie : le 6 voit le monde comme un danger et il tente par tous les moyens de se protéger. Il voit le monde comme une menace et il tente de trouver les solutions, etc, etc. etc…

 

En fait, je crois que cela est possible dans certains cas, à certains nouveaux, souvent, pour certains 6, mais c'est plus complexe que cela.

 

Selon ma vision des choses, le 6, ou devrais-je plutôt utiliser le terme hypersensible pour ne pas créer d'association généralisée, voit le monde comme un gigantesque stimulus. Et ici, il ne faut pas confondre avec le 7, qui lui recherche le plaisir, le stimulus à tout prix. Car, l'hypersensible ne cherche pas le stimulus, il le vit, constamment, et surtout très profondément. Il est très impressionnable et une image, une parole le marqueront profondément et définitivement. Ce qui dérangera les uns pendant quelques instants bouleversera le 6 à long terme. Et ce qu'il cherche à éviter, c'est justement cette surabondance de stimuli qui l'entoure constamment. Il a plus peur, et plus longtemps que les autres, certes, mais il vit les autres émotions de manière aussi intense.

 

Aujourd'hui, je vois tellement d'exemples qui illustrent cette sensibilité unique.

 

Pas plus loin que l'hiver dernier, nous devions faire un examen dans mon cours de psychologie de l'apprentissage. Tous les autres étudiants ont fini à temps. Il ne restait que moi et mes pensées dans la salle de classe. Puis, j'ai réalisé que je n'y arriverais pas. Il y avait trop de choses. TROP. J'avais besoin de temps pour réfléchir, pour assimiler intérieurement. Je me suis levée, suis allée voir l'enseignante. Elle a vu que je paniquais. «Je suis folle.» Je ne cessais de me répéter que j'étais devenue dingue. Elle m'a dit de monter avec elle dans son bureau, je l'ai suivie. Une fois là-haut, j'ai fondu en larmes. «Je me sens tellement seule avec mes pensées, il y en a tellement ! Je ne peux pas finir cet examen, j'ai trop de choses à dire, je pense trop, madame, je pense trop. Les autres ne sont pas comme moi. On dirait qu'ils ne réfléchissent pas, qu'ils ne voient pas ces choses, leur importance, leur signification. Je suis désolée, je ne peux pas finir cet examen maintenant, je me sens vraiment idiote !». «Je pense que c'est le contraire, m'a-t-elle répondu, j'étais comme toi. Arrête de t'occuper des autres. Fais ce que tu as à faire et fais-toi confiance, tu es très brillante, arrête d'avoir peur. Maintenant, va manger, repose-toi et tu termineras ensuite»

 

Je ne comprenais pas ce qui s'était passé. J'avais flanché. J'ai revu deux ou trois événements semblables, au primaire, au secondaire, puis au collège. J'ai toujours fondu en larmes quand c'était trop, comme un signe que je ne pouvais plus rien faire.

 

Voilà ce que peut vivre intérieurement une personne hypersensible. Une personne consciencieuse, capable d'une réflexion créatrice profonde, une personne qui capte un tas d'éléments intérieurs et extérieurs en tentant de faire le lien entre eux.

 

Lorsque j'étais petite, je pleurais très souvent, mais pas seulement quand j'étais triste. J'ai toujours dit que les pleurs étaient mon moyen le plus authentique de communiquer ma nature profonde. J'aime pleurer, car, quand je pleure, je m'exprime et je vis.

 

J'ai aussi vécu beaucoup de cauchemars, j'en vis encore. Et je sais ce que je dois éviter comme situation si je ne veux pas rêver la nuit. Je sais ce qui me marque comme image et il y a des choses que je ne peux entendre, que je ne peux voir. Il y a des choses que je ne peux simplement pas endurer, car c'est comme si elles s'imprégnaient pour toujours à l'intérieur de moi.

 

Je ne peux pas prendre l'avion, car j'ai l'estomac à l'envers. Je ne peux pas écouter un film violent ou effrayant, car je sais que j'en rêverai la nuit. Je ne peux pas me permettre de vivre des passions et des coups de foudre car je perds la boule. Je ne peux pas non plus travailler sous pression, avec un tas de trucs autour de moi, même si cela paraît si simple pour la majorité des gens. Dans un «magasin général» par exemple, où il y a des gens qui entrent et qui sortent continuellement, où il y a un bip pour ceci et un pour cela, des choses de tous les côtés, un machine pour ceci et des cartes pour cela, le courrier, la bouffe, l'essence, la location de films… Désolé, je ne peux pas gérer tout cela. J'ai besoin de réfléchir à ce que je fais.

 

Je ne peux pas me contenter de FAIRE. Là où les gens agissent, moi je réfléchis. Nous pouvons considérer cela comme un handicap ou comme une force. Pour ma part, j'ai longtemps considéré cela comme de la folie et ma famille comme de la lucidité.

 

«N'as-tu pas remarqué, dis-je souvent à mon copain, telle ou telle chose ?» «Marie, il n'y a que toi qui vois des choses comme celles-là.» Je suis toujours stupéfaite : «Mais pourtant, c'est tellement évident, non ?»

 

Donc, l'hypersensibilité est l'élément qui domine ma vie. Est-ce le cas de tous les 6 ? Je l'ignore encore. Mais l'hypersensibilité, pour moi, est beaucoup plus valorisante et représentative que bien des termes que j'ai vu associés au 6.

 

Pour moi, l'orientation du 6 est vraiment la conscience, cette conscience à laquelle il parvient grâce à la sensibilité.

 

J'espère que mes découvertes serviront à en éclairer d'autres. Des 6, des 4 et d'autres.

 

Je comprends surtout qu'il faille aller au-delà des mots pour comprendre ce que vit un 6 hypersensible et donc, qu'il ne faille pas s'arrêter à des termes comme «loyal et peur», mais qu'il faut plutôt analyser en profondeur à partir de notre intuition. En tous les cas, c'est ce que je me suis appliquée à faire depuis quelques temps, et me voilà enfin avec une réponse. Évidemment, Il y a encore beaucoup plus que ceci, et ceci n'est rien comparer à ce qui me reste encore à découvrir, mais c'est énormément tout de même, pour ceux qui peuvent apprécier la profondeur de cet «insight».

 

J'espère que tous ceux qui liront ce message le feront avec une grande attention et qu'ils s'en serviront pour construire quelque chose de positif. Notre type de base est simplement un indice, c'est ce que nous en faisons qui peut en faire une révélation.

 

A vous.

Marie-Hélène.

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Bonjour Marie-Hélène,

 

C'est toujours un plaisir de vous lire. j'aimerais apporter quelques commentaires sur votre témoignage enrichissant:

 

"que j’étais un 6, mais que je n’étais pas tel qu’on le décrivait."

Le premier présuposé de la PNL est: "La carte d'un être humain n'est pas le territoire." Je crois que cela peu s'appliquer très bien aussi à l'Ennéagramme.

En effet je reste persuadé que nous sommes bien plus qu'une description. Nous avons tous tendance à dire : "Je suis de tel type.", alors que je préfère de loin l'expression: "J'ai le style X." Dans le premier, il y a l'emploi du verbe "être" qui laisse penser une identification complète au type. Dans le second, le verbe "avoir" est utilisé, ce qui présuppose que pour avoir il faut d'abord être, donc se connaître.

 

"Notamment, que l’hypersensibilité (comme je l’ai mentionné, je ne sais pas si elle s’applique à tous les 6) est aussi un trait fondamental du 4."

Je crois que dans le style 6 l'hypersensibilité se manifeste surtout quand nous "préférons" notre centre mental. C'est dans son utilisation que nous essayons de nous hisser à un niveau supérieur.

 

Le 4 manifeste son hypersensibilité en utilisant son centre émotionnel à travers l'introjection et la sublimation. Je vous invite à relire ce magnifique temoignage d'Akba, "4 pur jus":

"Non, je ne déteste pas la description du 4, plus jamais je ne me détesterai. Comme au jardin, certaines mauvaises herbes sont à arracher, des gourmandes qui poussent au détriment des autres, les vénéneuses, les urticantes et puis bien sûr d'autres à cultiver, certaines sont belles et d'autres utiles. Laisser pousser! J'ai "la main verte". J'ai retrouvé mes terres sous un doux soleil de septembre et mon coeur est plein d'allégresse. Terres dévastés, labourées, arrosées de larmes et de sang, mais ma terre! Ma terre mienne. Je n'y cultiverai plus ces roses de fer que le destin s'acharnait à me forger."

 

J'aimerai à présent revenir sur le passage de votre examen de psychologie: j'ai l'impression qu'à ce moment là vous étiez en train de réprimer votre centre mental et que c'est votre centre émotionnel qui a prit le relais. Dans un autre de vos messages vous en déduisiez que vous apparteniez au style 6 "mu" (mental-instinctif-émotionnel-mental). En êtes-vous toujours certaine? Car votre témoignage laisse apparaître de nombreux indices sur le 6 "alpha" (mental-émotionnel-instinctif-mental). Ceci pourrait expliquer votre hypersensibilité.

 

J'espère que mon intervention ne vous paraît pas trop analytique.

 

Bien cordialement

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Merci beaucoup Bernard.

 

J'apprécie toute forme de commentaire.

J'ai beaucoup besoin de réfléchir maintenant.

Je méditerai sur vos paroles.

 

A bientôt.

Marie-Hélène

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Bonjour Marie-Hélène,

 

Voilà une belle intervention, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est typiquement 6 !

 

Je crois qu'il faudrait clarifier ce que tu appelles "hypersensibilité".

 

Tu dis que le 6 hypersensible "voit le monde comme un gigantesque stimulus". Que déclenchent ces stimuli ? Des pensées ou des émotions ? Si ce sont des émotions, de quelles émotions s'agit-il, en dehors de l'anxiété ou de la peur ? Ce n'est qu'après avoir analysé ceci que nous pourrons mieux décider entre les variantes alpha et mu.

 

Cette hypersensibilité, cette perception du monde comme "un gignatesque stimulus" n'est pas un nouvel élément dans la description du 6. Le 6 considère que le monde est dangereux ; en conséquence, il est en permanence aux aguets, il scanne le monde autour de lui à la recherche des sources potentielles de danger, il cherche à analyser et à interpréter tout ce qui se passe pour savoir s'il s'agit ou non d'un danger. Ma foi, cela ressemble bien aux expériences que tu décris, par exemple dans les magasins.

 

Certes, le modèle de l'Ennéagramme n'est pas une vérité absolue et il est non seulement légitime, mais aussi souhaitable, de vouloir l'améliorer et l'affiner.

Attention, cependant. Notre ego croit que sa stratégie de fonctionnement est la meilleure possible ; il croit qu'elle est indispensable à notre survie.

Quand nous découvrons l'Ennéagramme et que nous essayons avec sincérité de l'utiliser pour nous libérer, comme manifestement tu le fais, notre ego croit qu'il est (que nous sommes) en danger de mort. En conséquence, il se défend par tous les moyens. Un de ceux-ci est de détourner notre attention, de nous dire : "Non, ce qui compte, ce n'est pas la compulsion, ce ne sont pas la fixation et la passion. C'est…" C'est une des raisons pour lesquelles un tel travail est difficile à entreprendre seul.

L'hypersensibilité que tu manifestes est incontestable. Mais la question la plus importante est : "Qu'y a-t-il derrière ? Qu'est-ce qui crée cette hypersensibilité ?" Souvent, le travail sur soi ressemble à l'épluchage d'un oignon, une couche après l'autre. Je pense que derrière l'hypersensibilité tu vas retrouver les caractéristiques habituelles du 6, mais toi seul peux le confirmer ou l'infirmer.

 

Très cordialement,

Fabien

 

P.-S. : Bernard a encore une fois raison ! Nous ne sommes pas notre type. Notre type est même la meilleure défintion de ce que nous ne sommes pas, le masque de l'ego qui cache notre être véritable.

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