Institut Français de

l’ennéagramme

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Les (sous-)types et la responsabilité/la confiance


Françoise

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Bonjour,

 

J'ai eu deux accidents de voiture en l'espace de deux ans. Le premier il y a précisément 2 ans, et le deuxième avant-hier.

 

Dans le premier cas, j'étais à pied. Je traversais une rue à forte circulation à la nuit tombante. Je sortais d'une réunion de bénévoles, un peu pressée par la personne qui me raccompagnait en voiture jusqu'à la gare la plus proche. La voiture est arrivée et j'ai volé contre le pare-brise avant de retomber par terre. Je me suis relevée difficilement, mais j'y suis arrivée. Avec la personne qui devait me reconduire, je suis allée m'installer dans sa voiture. Comme je n'étais pas blessée, bien que sérieusement "sonnée", je n'avais pas vu la nécessité de dresser un constat, d'autant plus que le chauffeur, forcément, partageait mon avis. Le lendemain matin, je vais chez mon kiné, qui me dit que je suis inconsciente, car j'aurais pu avoir une blessure grave sans forcément m'en rendre compte tout de suite. Le lendemain soir, je reçois un coup de fil de la responsable de l'association (chez qui avait eu lieu la réunion, bien qu'elle-même était dans une autre pièce pour une autre réunion) : quelques minutes après que je sois repartie en voiture, le chauffeur était allé sonner à sa porte, en réclamant mes coordonnées : son pare-brise venait d'éclater en morceaux ! Je me suis vue accablée de reproches par la responsable de l'association : le chauffeur avait l'air d'être plutôt du milieu quart-monde, et c'est précisément pour aider ce type de personnes que nous nous réunissions. Une des raisons pour lesquelles justement j'avais "laissé tomber" !

 

Donc, voilà ce qui s'est passé : une bénévole me presse, presque navrée de faire un petit crochet pour moi, une autre m'accuse de ne pas avoir donné mon nom à une personne qui aurait pu me tuer. Les faits ne sont pas contre moi. Je n'ai pas enfreint la loi, puisque nous avions fait un constat à l'amiable. Toutefois, je me souviens qu'au sol, j'ai pensé ceci : 1° est-ce que je suis blessée ? non. 2° où sont mes lunettes ? les voilà. 3° il n'aura pas un centime si j'ai déformé sa carrosserie. Je me fais renverser un peu après le passage d'une loi qui donne la priorité absolue aux piétons, et le code de la route me donne raison. Néanmoins, et bien que j'étais sûre d'avoir le temps de traverser, je me sens coupable : peut-être que la loi m'a donné une hardiesse que je n'aurais pas eue quelques mois auparavant. (Toutefois je ne me laisse évidemment pas accuser d'être suicidaire par la responsable de l'association, passablement marxiste. Cette histoire avec elle m'a amenée à partir, d'ailleurs, mais c'est autre chose.) Je me dis que je n'ai pas été assez responsable, civilement parlant.

 

Le deuxième cas est tout différent. Cela se passe par une matinée ensoleillée. Je roule à 100 km/h sur l'autoroute, vitesse assez réduite : il a neigé la veille, cela a fondu, mais la route est encore trempée par endroits. Je me fais dépasser par une voiture de toute petite cylindrée, qui doit être bien poussée par sa conductrice pour me dépasser ; peut-être pas tant que ça, car nous sommes en descente, et dans un virage. Le dépassement s'effectue naturellement sans problème, mais au moment où elle réintègre la bande de droite, la conductrice fait un impressionnant aquaplanning. Heureusement qu'elle est maintenant à 20 ou 30 mètres devant moi, sinon, malgré ma vitesse réduite, je n'aurais pas eu le temps de freiner (il m'a fallu observer sa trajectoire pendant plusieurs secondes pour savoir si je devais dévier ou non) et nous serions entrées en collision. La femme a été projetée du côté droit de la route, et quand je suis à sa hauteur je suis presque à l'arrêt. Je la vois, encore effrayée, mais qui a l'air de rire en me regardant, et je pense qu'elle doit se dire : "Si j'avais su, je me serais tenue tranquille." Après une hésitation, je m'arrête complètement 30 ou 40 mètres plus loin, pour être sûre que je n'ai pas eu la berlue, et qu'effectivement elle va bien. Elle sort de sa voiture. Je m'en vais. J'appelle la police pour expliquer ce qui lui est arrivé et demander qu'on vienne l'aider, en précisant que c'est moi qui me suis fait dépasser, et on me demande mon nom "pour le cas où la personne aurait une autre version des faits". Là, je m'énerve : je me sens accusée ! Et je suis en colère parce qu'à cause d'une "inconsciente", j'ai failli me retrouver à l'hôpital, et qu'on fait presque mon procès au téléphone. C'est ce que je ressens. Le policier me dit que je ne comprends pas, mais je refuse quand même. Après coup, je pense qu'il voulait le savoir pour des questions d'assurance. Ici aussi, légalement parlant, je ne suis pas en délit de non-assistance à personne en danger, et je ne suis pas responsable de l'accident, puisque c'est elle qui dépassait. Toutefois, j'ai encore un énorme sentiment de malaise : j'ai hésité avant de m'arrêter, j'étais morte de peur (et beaucoup plus que dans le premier cas, car j'étais au volant).

 

Pourquoi est-ce que, victime de l'irresponsabilité d'autrui, je me sens coupable ? Parce que je sens que je n'exerce pas la mienne (ma vraie responsabilité morale, aimante, qui doit aller beaucoup plus loin que ce qu'exige la loi) jusqu'au bout, ce qui est un comportement asocial. Je ne mens pas sur les faits, mais je dois dire que je me sens déboussolée par rapport à mes repères moraux, et je me demande si c'est typique ou non. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que c'est lié au sous-type, ce qui laisserait supposer que je suis encore beaucoup plus près de "conservation" que de "social", contrairement à ce que je croyais il y a quelques mois.

 

Et peut-être même que je le suis plus qu'il y a quelques années, car depuis la fin de mon adolescence (tardive), j'ai eu l'occasion de prendre connaissance par le biais d'un proche des magouilles de l'appareil judiciaire, et dès lors, je n'ai plus confiance du tout dans un système qui parfois (souvent ?) s'acharne à persécuter des innocents et donne raison à ceux qui ont simplement des "positions". Par ailleurs, dans aucun des deux cas (et surtout dans le deuxième) je n'ai eu confiance face à la personne que j'avais en face de moi (une femme qui néglige sa propre sécurité et celle des autres pour gagner un peu de temps ne va-t-elle pas mentir pour se faire rembourser ?).

 

En bref, ce n'est pas la grande forme ! :heart: D'ici peu, je devrais normalement avoir un directeur spirituel. On aura du pain sur la planche ! Mais avant de travailler sur le problème de la confiance, j'aurais aimé savoir si de telles attitudes sont liées à un type ou à un sous-type. Je me souviens que l'ennéagramme ne se base pas sur les comportements, mais j'espère que mon discours laissera transparaître quelques éléments pertinents pour un échange.

 

Françoise (6)

Françoise – E6

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Bonjour Françoise,

 

Dans la mesure où ta sécurité physique était en jeu, il etait tout à fait normal de manifester l'instinct de conservation.

 

Ta préoccupation vis à vis de la responsabilité me paraît tout à fait cohérente avec l'instinct social du 6.

 

Maintenant, quant à ta culpabilité vis à vis de l'irresponsabilité des autres :

- s'agit-il véritablement de culpabilité (se sentir en faute) ou de peur d'être victime d'une sanction ?

- te sens-tu coupable de ne pas avoir pris assez de précautions, bref de ne pas avoir été "assez 6" ?

- en quoi consiste la "vraie responsabilité morale" que tu sembles attendre de toi-même ? comment aurait-elle pu s'appliquer dans les événements que tu rapportes ?

 

Au fait, dans la mesure où l'idée supérieure du 6 est la confiance, cela implique que dans son ego il a un problème avec elle.

 

Prends soin de toi,

et ne mets pas la barre des responsabilités plus haut qu'il n'est raisonnable.

:heart:

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Bonsoir Françoise,

 

La confiance est l'idée supérieure du 6 et sans doute au coeur de certains comportements de ce type !

Ceci dit, d'autres types peuvent avoir des crises de confiance, je te rassure… Les chats échaudés existent dans tous les énnéatypes !

 

Ce qui diffère, ce sont peut-être les motivations qui génèrent ou empêchent la confiance.

Fais-tu plus confiance à quelqu'un qui "réussit" ou à quelqu'un qui "avoue ses lacunes" ?

Délègue-tu facilement tes responsabilités (professionnels, familiales…) ?

Associes-tu toujours confiance et besoin de sécurité ? Je parle en général, pas forcément en voiture !

Etc., etc.

 

Cordialement,

ouadjet -7-

ouadjet -7-

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Bonsoir !

 

Bénédicte :

 

Cette idée de "responsabilité" est assez nouvelle pour moi, il n'y a que deux ou trois ans que je la travaille ; avant, je parlais beaucoup plus du fait de "respecter ses obligations". J'essaie donc de passer de la "peur du gendarme" à l'exercice d'une morale responsable. C'est difficile !

 

Non, justement, je ne me sens pas responsable par rapport à un éventuel manque de précautions. Je dois même avouer que je me suis félicitée de ma prudence… parce que celle-ci est aussi quelque chose que j'acquiers réellement (en profondeur) depuis quelques années seulement. En fait, c'est plutôt la responsabilité par rapport à ce qui se passe après une situation de ce genre qui m'inquiète, surtout parce que je me dis : "Et si elle avait été blessée ou pire encore, est-ce que je me serais arrêtée ?" Même si j'arrive à répondre théoriquement oui, rien ne me prouve que, le cas échéant, j'y arriverais. Naturellement, je n'ai aucune envie d'essayer pour vérifier ! :wink: Mais c'est clair que je vis encore trop avec une "morale de l'intention".

 

Pour le cas qui me préoccupe, être vraiment responsable aurait été de raccompagner la personne jusqu'en ville au moins, de m'assurer de son bien-être total, physique et psychologique, au lieu de craindre une malveillance de sa part !

 

Ouadjet :

 

Je fais confiance à celui qui peut "me montrer qu'il dure dans son projet de vie", quel qu'il soit. Donc je fais confiance à ceux qui réussissent, mais je sais qu'ils ont des lacunes.

 

Je délègue très difficilement mes responsabilités familiales. Si j'en avais la possibilité, je délèguerais nombre de mes responsabilités professionnelles pour m'adonner au farniente :heart: surtout en ce moment.

 

J'associe presque irrémédiablement confiance et sécurité. Quelqu'un à qui je fais confiance est quelqu'un "qui dure dans ses activités", surtout lorsque je suis moi-même impliquée dans celles-ci. Après avoir observé quelqu'un pendant 5 ans et l'avoir côtoyé pendant 2 ans, je me suis enfin décidée à lui demander de m'accompagner spirituellement. Je ne pourrais jamais aller trouver quelqu'un à la suite d'un bouche à oreille, parce que tel ou tel est reconnu comme "génial" par une communauté. Il faut vraiment que je me sente en affinité avec la personne, l'affinité passant précisément par ce que je considère être chez elle son sens des responsabilités, sa fidélité en amitié. :heart:

 

Comme je m'applique cela à moi-même, cela m'a déjà joué de très vilains tours. Il m'est arrivé de rester en contact des années avec des personnes avec lesquelles je n'avais rien en commun, rien que pour me dire que j'étais une personne fidèle, "sur qui on peut compter", et de manière même très suivie pour l'une d'entre elles. Dans ce cas-là, ça a été la catastrophe, parce que quand je me suis décidée à dire "on n'a rien en commun", j'ai dit "on n'a plus rien en commun" et je me suis vue qualifier de lâche, d'infidèle, alors que j'avais essayé si longtemps d'être fidèle sans m'attacher à l'intérieur de moi.

 

C'est plutôt paradoxal, sûrement, de rechercher chez autrui ce qu'on n'a pas soi-même…

 

Ouadjet, peux-tu faire part de ton expérience de 7 ? J'avais mal placé la conversation dans l'exploration comparée d'un thème chez tous les types, mais tant qu'on y est…

 

Bon, il faudrait vraiment que je dorme. :rofl:

Françoise (6)

Françoise – E6

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Bonsoir Francoise,

 

C'est bien volontiers que je réponds à ta question mais je vais faire court pour limiter la taille de la parenthèse.

 

Tout d'abord, jette un coup d'oeil à ce que Lutin écrit dans la rubrique "Incertitude sur un énnéatype-Hésitation entre 5 et 9" au sujet de la sécurité informatique ! Pour ce qui me concerne, c'est très parlant !

 

Méfiance rime chez moi avec souffrance. Par conséquent, loin de me rassurer, des signes de réussite peuvent parfois éveiller de la méfiance ! Surtout lorsque ces apparances sont des trompe-l'oeil.

Inversement, je pardonne assez facilement les erreurs lorsque celles-ci sont rapidement avouées et me laissent le temps de réparer la situation. Et lorsque ces erreurs sont des sources d'amélioration pour la suite, le stress disparaît très rapidement.

 

Ce dont j'ai horreur : les retours de vacances en catastrophe , avec la pile de dossiers amoncelés sur le bureau portant chacun la mention URGENT

 

Fiabilité rime chez moi avec sincérité, même lorsque c'est pour dire des choses désagréables, du moment que cela permet d'éviter encore pire par la suite !

 

J'espère avoir éclairé ta lanterne.

ouadjet 7

ouadjet -7-

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