Institut Français de

l’ennéagramme

À quoi sert tout le reste...

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Julie Panier

Bonjour Fabien,

Je me pose quelques questions d'ordre plus général:

 

-1° l'énergie est-elle aussi utilisée vers le monde intérieur ou extérieur (selon les types) dans les centres auxilliaire et réprimé?

 

-2° dans votre ouvrage "L'ennéagramme, dynamique de connaissance et d'évolution" vous présentez le changement comme la suppression de l'automatisme qu'est la compulsion.

Peut-on réellement se libérer totalement au quotidien ou cela relève-t-il du domaine du sage. En effet, vous parlez de transcendance, une personne peut donc atteindre le niveau de la vraie personnalité en permanence et n'être plus dès lors répertoriable parmi les neuf types? Qu'en est-il exactement? Idéal utopique ou réalité du quotidien?

 

-3° si l'on définit l'unité de base sur laquelle l'ennéagramme travaille comme les trois centres, alors pourquoi le changement passe-t-il essentiellement par la pratique de la vertu (un des deux pôles du centre émotionnel) de son type et intertype (flèches) et secondairement (je suppose par la pratique de sa capacité mentale supérieure) etc? Serait-ce parce que les mécanismes de défense et de compulsion sont essentiellement du domaine des émotions? Mais alors dans ce cas, l'ennéagramme concerne plus la structure émotionnelle tout en gardant une visée intégrative? Eclairez-moi s'il vous plait!!!

 

-4° Comment se passe la dynamique en ce qui concerne le centre instinctif puisqu'il possède trois pôles? Parle-t-on encore de mouvement d'intégration et de régresssion?

 

Ce sont surtout les questions 2 et 3 qui m'intriguent et comme ce n'est pas clair dans ma tête, je n'arrive pas à écrire à propos de "la transformation" dans mon mémoire.

 

Merci d'avance pour tout éclaircissement…

Bonne journée

Julie

Julie Panier – E4

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Fabien Chabreuil

Bonjour Julie,

 

-1° La préférence vers l'intérieur ou l'extérieur, car il s'agit bien évidemment d'une préférence et non pas d'une exclusivité, est à mon avis une caractéristique générale de la personnalité et s'applique donc à tous les centres, du préféré au réprimé.

 

Par exemple, un 7 qui utilise son centre préféré, le mental, vers l'intérieur est plus conscient de ses émotions, de ses désirs et de ses besoins que de ceux des autres.

 

-2° La libération de la compulsion n'est pas une utopie. Elle est possible même si le chemin est long et difficile.

 

Je ne connais personnellement aucune personne totalement libérée de sa compulsion. Même quand étudie la vie et l'oeuvre de grands maîtres spirituels, la compulsion est très souvent visible. Par exemple, il ne faut pas beaucoup d'efforts pour repérer un 8 chez Gurdjieff !

 

Une personne qui serait libérée de sa compulsion serait toujours répertoriable parmi les neuf types. L'essence a des qualités visibles et particulières. Un 2 intégré est bien différent d'un 8 intégré.

Deviendrait non répertoriable une personne qui non seulement se serait intégrée dans son type (libérée de sa compulsion) mais aurait aussi fait le tour de l'Ennéagramme dans le sens de l'intégration. Mais là, on est vraiment dans le domaine de l'utopie.

 

-3° Les premiers livres sur l'Ennéagramme ont mis l'accent sur le couple passion/vertu, notamment parce qu'ils ont été écrits par des religieux chrétiens et que le lien entre les passions et les péchés capitaux était pour eux, si j'ose dire, pain bénit !

 

Bien évidemment, il est tout aussi utile et indispensable de travailler sur le couple fixation/idée supérieure.

 

Dans certains contextes, les deux approches sont équivalentes ; dans d'autres, elles se complètent. Il est souvent alors plus facile de travailler sur l'une que sur l'autre. Par exemple, en tant que 7, il m'est beaucoup plus simple d'aller vers mon idée supérieure de travail que vers ma vertu de tempérance.

 

L'intégration n'est possible qu'en se libérant de sa compulsion et donc à la fois de la passion et de la fixation qui lui sont liées.

 

-4° Le cas du centre instinctif est différent. Parmi les trois centres de l'essence, il y a un centre mental supérieur et un centre émotionnel supérieur. Il n'y a pas de centre instinctif supérieur.

 

Les trois instincts (conservation, social et sexuel) représentent trois moyens différents de vivre notre compulsion, dans trois contextes différents. Le travail sur les trois instincts est plus du ressort de l'adaptation à la vie quotidienne : savoir vivre seul, en société et dans des relations intimes.

Il s'agit d'un travail psychologique là où l'intégration est un travail spirituel. Il doit, au moins en grande partie, être mené préalablement au travail d'intégration.

 

Très cordialement,

Fabien

 

P.-S. : Si vous souhaitez que nous relisions ensemble votre mémoire pour débusquer d'éventuelles imprécisions, contactez-moi.

Dans tous les cas, j'aimerais bien en avoir un exemplaire… dédicacé de préférence.

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Julie Panier

Bonjour, bon début de semaine…

J'aimerais savoir quelle est la différence entre état de type intégré et état de type intégré transcendant. Qu'est-ce que la différence de niveau de conscience apporte (psycho->supérieur) concrètement puisque l'état de plénitude ne semble pas être possible dans le monde contingent…

Qu'en pensez-vous Fabien ?
Merci, Julie.

Julie Panier – E4

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Fabien Chabreuil

La semaine commence effectivement bien avec vos nouveaux messages et, de plus, les vacances approchent.

 

Je ne suis pas certain de bien comprendre votre question. Qu'appelez-vous "état de type intégré" et "état de type intégré transcendant" ? Pouvez-vous préciser ?

 

Très cordialement,

Fabien

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Julie Panier

Bonjour,

 

Je vais tenter de m'exprimer de manière compréhensible:

 

D'après Palmer, en essence, il n'y a plus de point de vue personnel. A mes yeux, cela est atteint par transcendance. Mais je ne comprends pas que vous me disiez que l'essence puisse encore avoir des qualités visibles. Pour moi, on n'est pas à moitié amoureux, c'est un phénomène tout ou rien, idem pour l'accès à un niveau de conscience supérieur.

 

Donc, si on n'est pas à ce stade, il y a moyen d'établir une sorte de hiérarchie:

 

L'intégration en neuf types = libération totale de sa compulsion.

 

L'intégration en un type = libération "partielle" de sa compulsion.

 

Le niveau en-dessous, c'est la pratique de sa vertu petit à petit.

 

C'est un peu pessimiste, parce que suivant cette logique, je ne risque pas de transcender mon type demain!!!

 

Ou alors je me trompe et l'ennéagramme sous-entend par "individu intégré" (déjà en un type) l'accès à l'essence. Moi je comprends par-là: individu qui est en permanence au niveau de la vertu, mais qui n'a pas encore transcendé cet état. C'est-à-dire qui ne voit pas encore au-delà.

 

Est-ce un problème de vocabulaire ou tout à coup trop de "mind job" m'égare???

 

Merci de votre avis

julie

Julie Panier – E4

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Fabien Chabreuil

Bonjour Julie,

 

Il y a bien comme vous le dites une hiérarchie à trois niveaux, même si le contenu des niveaux est légèrement différent de votre hypothèse. Pour essayer d'être plus clair, je vais partir du niveau le plus bas :

 

1- La personne est dans son ego. Elle manifeste les caractéristiques de son type. Selon son degré d'intégration, la compulsion joue un rôle plus ou moins grand dans sa vie et elle exprime plus ou moins souvent la passion et la fixation du type.

 

2- La personne s'est libérée de sa compulsion. Elle est dans son essence. Elle manifeste la vertu et l'idée supérieure de son type. Mais (et Helen Palmer dit la même chose, je crois), il y a neuf types d'essence différentes, chacune apportant quelque chose de particulier au monde, chacune incarnant une vertu et une idée supérieure propre auxquelles elle a accès de manière privilégiée.

 

3- La personne a maintenant accès de manière égale aux neuf vertus et aux neuf idées supérieures. Elle est dans ce que vous appelez un "état intégré transcendant".

 

Dans la pratique, le niveau 2 est atteignable même si le chemin est long et difficile (pas pour demain lui non plus).

Le niveau 3 est sans doute utopique. Les auteurs chrétiens de l'Ennéagramme (Beesing-Nogosek-O'Leary, Rohr, etc.) le décrivent comme le niveau du Christ, comme une sorte de type 10.

 

Je ne trouve pas cela particulièrement pessimiste, mais je suis un 7 ! Quelqu'un au niveau 2 est déjà une si belle chose à voir (ou à imaginer). De plus, cela préserve une diversité à laquelle je suis, peut-être égotiquement, attachée.

 

Très cordialement,

Fabien

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Julie Panier

Bonjour,
Encore une petite précision quant au niveau deux : n'y a-t-il pas également un phénomène de transcendance à ce niveau puisque l'individu parvient au niveau de l'essence (même si ce n'est qu'une parmi les neuf) ?

À très bientôt
Julie

Julie Panier – E4

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