Institut Français de

l’ennéagramme

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Être sa propre autorité ?


Françoise

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Bonjour à tou(te)s,

Je me demande si le 6, qui cultive la loyauté par rapport à une ou des autorité(s), peut se considérer (sa pensée, son expérience et ses projets) comme sa propre référence.

Ainsi, je pense être 6 (et d'ailleurs je commence à voir effectivement qu'il m'arrive souvent de réprimer mon mental alors que c'est mon centre préféré), mais je ne reconnais, dans l'absolu, aucune forme d'autorité.

Par exemple, si je considère les autorités sociales, voici ce que cela donne :

  • L’État : un mal nécessaire ;
  • L’Église : une institution qui a du bon, mais dont je ne pourrais jamais accepter qu'elle régisse tous mes comportements ;
  • La famille : une machine à faire tourner, mais qui doit rester un instrument destiné à assurer du bien-être à chacun de ses membres.

De même pour différentes valeurs qui, chez certains, tournent à l'idolâtrie :

  • La beauté, l'esthétique : un plus, mais peut sonner terriblement creux ;
  • La nature : une merveille… au service de l'être humain.

Par contre, mon passé (sans tourner à l'obsession), me sert souvent de référence, dans la gestion des situations difficiles comme dans l'élaboration de projets : "J'ai fait cela et cela m'a réussi", "J'ai agi de telle manière et cela a été un échec"… "donc, maintenant, je pose tel acte."

Voilà. Cordialement,
Françoise

Françoise – E6

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Hello Françoise !

Tu nous emmènes loin avec tes questions… :wink:

Un 6 qui se considère comme sa propre référence, qui ne reconnaît dans l'absolu aucune forme d'autorité… c'est exactement ainsi que je me ressens ! En même temps je m'interroge. Pourrait-il en être autrement ?

Admettons que je vive dans un État qui se donne en référence, dans une Église qui dicte la conduite de ses fidèles, dans une famille qui impose ses structures. Ces contraintes ne deviendront réelles pour moi que dans la mesure où JE m'y soumets. Les raisons pour lesquelles JE m'y soumets m'appartiennent même si elles sont inconscientes. Et le Dieu, l’Église, l’État auxquels JE prétends me référer sont d'abord mes propres constructions mentales.

Donc cela semble dire que je ne puis être que ma propre référence ou autorité, même lorsque je me réfère à une autorité extérieure. Mais pour cela il faudrait qu'il y ait un "je" libre, indépendant des conditionnements du passé. Quelqu'un ici l'a-t-il déjà rencontré ce "je" ? :wink:

En schématisant on pourrait dire : j'obéis au Pape (à défaut Mahomet, Marx ou le Gourou du coin peuvent aussi faire l'affaire !) parce qu'il y a en moi un besoin de loyauté, de soumission à une autorité extérieure, ou je ne me réfère qu'à moi-même, mais comment ne pas être le jouet d'obscurs conditionnements ? Avec en prime une illusion de liberté… Ça c'est pour ceux qui ne connaissent pas l'ennéagramme. :wink:

Tu parles de référence au passé, mais comment appréhender le nouveau sans référence au passé ? Que l'on ressente le besoin de revivre un échec ou qu'on tienne compte de l'expérience pour poser quelque chose de nouveau, ce sera toujours en référence au passé. Le "nouveau" est surtout réagencement meilleur et c'est déjà beaucoup. :happy:
Nous ne percevons pas tout le nouveau qui nous entoure, seulement le "nouveau" que nous sommes préparés à recevoir, que nous pouvons traduire dans nos mots, qui fait écho en nous. Et c'est déjà immense, c'est comme repousser les murs de sa maison ! Comment appréhender quelque chose de vraiment "nouveau", qui soit totalement hors de notre cadre de référence ? Nous ne pouvons simplement pas le percevoir… ni même l'imaginer !

Bien amicalement,
Ruth

Ruth – E6

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Bonjour Françoise et Ruth,

À mon avis, si le 6 est loyal, ce n'est pas forcément à une autorité. Il tend à se sécuriser en recherchant

  • un/des groupe(s) ou/et
  • une/des autorité(s) ou/et
  • un/des texte(s) de référence (religieux, politiques, …, norme ISO, … "Comprendre et gérer les types de personnalité" :tongue: ).

Le chemin d'évolution du 6 est probablement (entre autres) la recherche de ses références internes et non externes, et la relativisation des références externes… ou au moins leur utilisation ramenée au contexte approprié.

Mais dans mon expérience de 6, j'ai beaucoup d'autorités externes. Plusieurs fois par jour je me surprends à me dire (entre autres) :

  • ils vont penser que… (alors qu'ils ne pensent rien du tout),
  • on va me sanctionner si… (alors que je suis certainement très loin dans la liste des "sanctionnables"),
  • ça ne se fait pas (et pourquoi pas ?),

et derrière tout cela, tout un ensemble d'autorités, codes, règles externes pas toujours appropriés.

Sans parler de toutes les fois où je me suis dit que X ou Y était plus habilité que moi pour prendre la décision (et surtout la responsabilité d'icelle)…

Alors oui, des références et autorités externes, j'en ai. J'essaie de relativiser ces autorités, et de développer ma propre autorité et référence interne. Et ce n'est pas toujours facile.
Mais les progrès déjà effectués me donnent bon espoir de progresser encore.

Très cordialement,
Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Bonjour Ruth et Bénédicte,

 

Ruth : non, je ne parlais pas de ce genre de choses, vivre dans un univers imaginaire, mais de réellement prendre les choses en main pour que les autorités qui m'inspirent changent réellement, ce qui est très difficile, puisque cela m'empêche de les rejeter en bloc. Une tentation très forte ces années-ci.

 

Bénédicte : le fait de vouloir se sentir en sécurité est-il vraiment propre au type 6 ? C'est cette donnée qui m'a fait douter d'en être. Pour moi, c'est tellement évident que tout le monde craint, par exemple, la vieillesse ou la mort. En effet, quelles illusions le cinéma véhicule-t-il, si ce n'est que nous pouvons toujours rester jeunes et vivre éternellement ? N'est-ce pas parce que tout le monde craint fondamentalement la vieillesse et la mort ? Les ethnologues montrent bien comment ces craintes sont universelles…

 

En ce qui concerne le fait d'être sa propre autorité, l'expression "chercher ses références internes" me parle beaucoup. C'est ce que je vis depuis toujours, et cela m'a valu beaucoup d'incompréhension et d'agressions pendant les périodes où j'ai été la plus radicale. Peut-on imaginer qu'une fille de 15 ans ne s'épile pas et autres choses de ce genre ? Quoi qu'il en soit, ce serait à refaire, je le referais.

 

Une question : la limite raisonnable de l'acceptation des exigences formulées par une personne qui a de l'autorité sur une autre est-elle quelque chose de subjectif ?

 

Cordialement,

Françoise

Françoise – E6

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  • 11 years later...

Bonjour à tous,

 

En relisant l'article de Tom Condon "L'Ennéagramme dynamique : type 6", je lis : "Quand les 6 phobiques sont moins intégrés, piégés dans ce que j'appellerai une transe, […] ils transfèrent subtilement leur pouvoir sur les autorités extérieures et commencent à idéaliser ceux qui ont l'air plus sûrs d'eux."

 

Cette constatation me fait faire une rétrospective de ma vie avec toutes mes projections de puissance, de pouvoir, de maturité sur certaines personnes.

 

J'ai très longtemps donné mon pouvoir aux autres, leur attribuant des qualités que j'admirais comme l'autorité, la confiance en soi, la faculté de s'exprimer devant les autres, la certitude d'avoir trouvé leur voie et/ou leur domaine de prédilection, la capacité à s'engager. Cela m'arrive encore aujourd'hui, bien qu'un peu moins car j'en suis consciente. Chez moi, l'autorité se projette principalement au niveau psychologique et spirituel ("Les autres sont plus …… que moi."). Au niveau professionnel, je me suis débrouillée pour être très indépendante et de toute façon, on sait que ça n'est pas toujours dans la vie professionnelle qu'on manifeste le plus ses passion, fixation, mécanisme de défense…

 

Le 6 est tourné à la fois vers l'intérieur et vers l'extérieur, et on sait qu'il essaie d'équilibrer les deux. Dans le domaine de l'autorité, je confirme ce que dit Tom Cordon, que j'ai tendance à être beaucoup plus tournée vers l'extérieur, cherchant des personnes, et des vérités dans les livres, pour trouver ma vérité.

 

Ces personnes ont été des thérapeutes, voire des gourous. En 1995 et 1996, j'ai d'ailleurs fait deux séjours en Inde dans l'ashram de Sathia Sai Baba, croyant qu'une autorité extérieure pouvait faire mon travail de nettoyage et espérant inconsciemment que j'en ressortirais transformée, c'est-à-dire guérie de toute peur… Encore la voie du Magicien de l'aile 7 !

 

C'est un processus difficile à lâcher car il demande une véritable et réelle prise de conscience de ce fonctionnement et bien sûr, de la motivation sous-jacente, "trouver la sécurité". Même avec la prise de conscience de ce processus, trouver son propre sentiment de puissance paraît ardu.

 

L'habitude de se tourner vers l'extérieur est si forte et ancrée, que pour ma part, j'ai du mal à entrer en moi-même, ne serait-ce que pour méditer. Mon réflexe est d'aller puiser dans les livres à la recherche de la vérité des uns et des autres. (L'aile 7 aidant, j'aime découvrir des nouvelles idées plutôt que d'approfondir, ce qui n'arrange rien.) Je sais très bien "faire mon marché" et cela m'a permis de savoir ce que je veux et ce que je ne veux pas, mais ne m'a pas aidé à trouver et à ressentir ma propre force et ma propre autorité.

 

Aujourd'hui, j'ai plus de recul et vois les autres avec leurs qualités et leurs difficultés. L'étude de l'Ennéagramme m'a bien aidé pour cela. Je sais maintenant qu'il est bon que je prenne en compte mes qualités et mes réussites plutôt que de me centrer uniquement sur ce qui ne va pas comme le type 6 le fait si bien. Et lorsque je reste consciente, je suis plus à même de me rendre compte de mes projections et les traite avec les exercices de transes, notamment les hallucinations négatives de mes qualités et des faiblesses des autres et les auto-suggestions hypnotiques du genre "je ne suis pas capable…".

 

Très cordialement,

Sophie

Sophie-Athéna – 6 mu, ailes 5 et 7, Conservation, C+, S=/-, X-

 

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