Les types et les manifestations de l'état dépressif

[Doris]

Bonjour à tous,

 

Pour la seconde fois (la première en 2000 : malaises vaguaux, tension basse), on diagnostique chez moi un état anxio-dépressif suite à des manifestations purement physiques (cette fois, maux de dos, spasmes musculaires en série, nausées matinales, céphalées, fourmillements, grosse fatigue et j'en passe).

Précision : je me soigne (médicaments et en retournant voir ma psychothérapeute préférée).

 

Première question

Est-ce typique d'un 9 alpha aile 1 de déclarer une dépression par la somatisation ?

 

Deuxième question

Y-a-t'il selon les types une façon particulière d'exprimer un état dépressif ?

Par exemple chez un 6 qui m'est proche, c'est plutôt le mutisme et l'immobilisme avec des crises de colère puis le physique qui lâche (se désintègre en 9 apparemment ?).

Chez un 3 que je connais assez bien c'est d'abord la parano, puis le physique qui lâche, il se terre jusqu'à ce que ça aille mieux et il n'avouera jamais que ça ne va pas - il est juste fatigué… (se désintègre en 6 apparemment ?).

 

Peut-on faire des liens ? Les types du triangle sont-ils plus particulièrement sujets à la somatisation ? Et les autres ?

 

Merci d'avance à tous de vos témoignages et à Fabien pour son éclairage de spécialiste…

 

Doris (9 alpha aile 1)

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Doris,

Voilà un intéressant sujet de partage. Sur le plan théorique, je n'ai que très peu de choses à dire :

• La dépression est possible chez tous les types.
• Elle est plus fréquente chez les personnes réprimant le centre instinctif et probablement particulièrement chez le 4 alpha et le 9.
• Le roi de la somatisation est le 2, mais cette somatisation n'est pas forcément dépressive.

Je vais fouiller ma mémoire et je reviendrai si je trouve des corrélations intéressantes.

Je demande à tous les futurs participants de bien signaler si les dépressions dont ils parlent ont été diagnostiquées en tant que telles. En effet, le mot "dépression" a un sens psychologique précis et un sens populaire. Les deux types de témoignage sont utiles, mais les distinguer est important.

Très cordialement,
Fabien

[Géraldine]

Bonjour à tous,

 

Cela fait un bout de temps que je lis les messages sur le forum et je me décide enfin à réagir suite à ce sujet qui m'interpelle.

 

En effet, je me présente, je m'appelle Géraldine, je suis 6 alpha avec aile 5, et cela fait deux ans maintenant que je suis suivie pour une dépression associée à une phobie sociale. Je suis traitée par anti-dépresseur et anxiolytique.

 

Le fait que j'écrive ce message sur ce site est une épreuve pour moi, car même si je suis soignée par une thérapie de groupe, j'ai encore beaucoup d'appréhension du jugement des autres.

 

Pour en revenir à la dépression, je pense en effet qu'elle est liée au fait de réprimer le centre instinctif, c'est le cas pour moi. Et puis il est vrai que je somatise énormément, j'ai souvent des douleurs dans le corps, et essentiellement au niveau des cervicales où toutes les tensions s'accumulent.

 

Voilà c'est à peu près tout ce que je veux dire pour l'instant, mais je voulais apporter mon témoignage qui me semble bien corréler avec le sujet.

 

Amicalement,

Géraldine (6 alpha, aile 5)

[Doris]

Bonjour à tous,

 

Juste quelques mots…

 

- cervicales : la somatisation actuelle a débuté par une contrature musculaire qui s'est bien installée, puis vertiges, bourdonnements ou "bouchages" d'oreille et tout le toutim (liées aux cervicales). Géraldine, je suis de tout coeur avec toi - c'est épuisant, frustrant, et ça n'aide pas d'avoir mal physiquement.

 

- colère : une partie de ma vie me faisait, contrairement à mon habitude (plutôt compréhensive), ressentir de la colère (dans les mois qui ont précédés la somatisation et donc la dépression), mais je l'ai assez peu exprimée ou en tout cas pas manifestée clairement (je n'en ai pas fait part). Pour résumer, je dirais que toutes les émotions se sont tues au fur et à mesure (attente - déception - tristesse - colère - puis rien, vraiment rien, pourtant je cherchais et tout avait disparu).

Cela se retrouve-t-il chez tous les types qui sous/mal-emploient leur centre émotionnel ?

 

Et je précise - on ne sait jamais, ça peut aider à faire des liens :

Je ne me sentais pas déprimée ou dépressive jusqu'au diagnostic. Pour moi, si j'étais particulièrement anxieuse ou effectivement, épuisée, c'était parce que j'étais mal physiquement.

Les personnes qui m'entourent, au travail par exemple, m'ont regardée d'un air étonné quand je leur ai dit "finalement tous ces maux, c'est une dépression". Parce que je n'ai pas l'air de quelqu'un déprimé.

 

Voilà. Je suis heureuse que cette discussion soit jugée intéressante,

 

A bientôt. Cordialement,

Doris (9 alpha aile 1)

[Évelyne]

Bonjour à tous,

Je trouve cette discussion très intéressante.
Je suis 6 alpha aile 5, je n'ai jamais fait de dépression diagnostiquée - touchons du bois - mais je pense que je pourrais facilement en faire une et parfois je me demande si je ne suis pas en train d'en faire une ! (Peur et doute de 6 !)

Une cause extérieure (agression par mon médecin-chef par exemple, injustice de sa part lors des notations, etc.), provoque la remise en question de soi-même au lieu de se défendre contre l'agresseur ! Si en effet on ne trouve pas une possibilité d'action (grâce au centre instinctif), on va droit dans la dépression… Je viens donc, il y a deux jours, d'entamer une procédure de contestation de notations. On verra bien si cela a un effet anti-dépresseur !
On est là dans le cas de dépression réactionnelle (en réaction avec un événement) et non de dépression endogène (n'ayant aucun rapport avec un événement extérieur, mais venant de l'individu lui-même).

Amitiés,
Évelyne

[Nyarlathotep]

Bonjour tout le monde,

Je vais écrire ce message lentement, car je réfléchis tout en écrivant. Comme Doris, je suis 9 alpha, aile 1, et on reconnaîtra à ma signature que je ne suis autre que le frère de Géraldine, que je félicite pour avoir enfin saisi le courage de témoigner en ces pages, et je sais qu'elle les consulte assez assidûment.

Le sujet de la dépression est un sujet qui me concerne. Je suis souvent sujet à des périodes de faible activité et actuellement, par exemple, j'ai des insomnies, je manque d'appétit, j'ai des douleurs au niveau des côtes, un sifflement d'oreille depuis assez longtemps… Et me voilà à 5h du matin sur ce panneau de message…

On n'a jamais, chez moi, diagnostiqué de dépression. J'ai déjà vu un psychotérapeuthe, j'ai déjà évoqué la question du mal-être avec un généraliste, mais j'ai toujours refusé d'en venir à une médicamentation. Jusqu'à présent, j'ai constaté que la prise de complément alimentaire à base de magnésium avait un effet positif dans ces périodes et je me suis toujours contenté de cela, dans la crainte de devenir dépendant de médicaments "hards".

Je n'ai jamais donc eu de diagnostic de dépression et à vrai dire, je ne sais pas trop, moi-même, où me situer par rapport à cela. Je ne me sens pas triste. Je ne me sens pas dans l'incapacité d'agir, mais plutôt dans la difficulté à me motiver, à trouver ma voie, bref, à oser…

Pour ce qui est de la colère… Je pense que la colère est une énergie vitale. Elle est nécessaire et je crois que le jour où je ne la ressentirais plus et n'oserais plus l'exprimer, là, je pourrais considérer que je suis au fond du trou, et que l'énergie de vie s'est écroulée, faisant place à des pulsions morbides. Il n'y a bien sûr rien de définitif à cela… Tant que l'espoir est toujours là. Et bien sûr il est plus difficilement accessible dans ces périodes…

La répression de la colère est, pour moi, synonyme de répression de l'instinct. C'est à dire qu'elle signifie l'extinction de la volonté, la fin de l'envie d'aller de l'avant, et le début d'un fatalisme, d'un repli sur soi, voire, dans les cas extrèmes, du désespoir et de la mélancolie, choses qui, je le pense, doivent parler à bien des 9 et à bien des 4 (alpha en particulier, bien sûr, comme le disait Fabien), et certainement à bien des personnes d'autres types.

Nicolas

[Ouadjet]

Bonsoir à tous !

 

Avez-vous lu le livre de Philippe Labro "Tomber 7 fois, se relever 8" ?

 

Labro est très certainement un 3 : la peur de l'échec (ici professionnel) l'a amené à refuser sa dépression et à se mentir à lui-même sur sa capacité réelle à occuper la fonction de dirigeant de RTL.

 

Les symptômes qu'il décrit (baisse de motivation générale, insomnies, réveils en sueur, dans une moindre mesure dérèglements physiques ("je dois être cardiaque…", tremblements) et quelques pensées morbides) ont permis de diagnostiquer chez lui une dépression (médicalement parlant). Il parle en outre d'une "brisure vers le bas".

 

Enfin, il décrit le début de guérison comme lié à un sursaut de l'instinct à son niveau le plus bas : l'instinct de conservation (tout faire pour quitter au plus vite un service psychiatrique où on empiétait sur son territoire, retrouver du goût aux aliments, être capable de se révolter et de se mettre à nouveau en colère). Ce n'est qu'une fois cette phase de guérison amorcée qu'il commence à se préoccuper des autres, en tant que personnes.

 

J'ai donc l'impression à le lire (et à vous lire) que la dépression est liée à deux phénomènes :

- l'effondrement du centre instinctif (c'est indéniable),

- mais aussi l'incapacité à se représenter le monde extérieur (ou à se représenter dans le monde extérieur) de façon cohérente. Le peu d'énergie encore disponible semble tourné vers l'intérieur - peut-être s'agit-il tout simplement d'une baisse brutale du niveau d'instinct.

 

Le second phénomène peut se produire en l'absence du premier : cela peut être un autre centre qui s'effondre, et avec lui le niveau d'instinct de la personne, mais ça ne conduit pas à une dépression - quoi que la personnalité en soit profondément altérée - parce que la volonté d'agir ou de réagir (la colère) subsiste, même si la façon d'agir n'est pas vraiment appropriée.

 

En définitive, la dépression serait un des avatars de la désintégration

Pouvez-vous confirmer ou infirmer cette impression ?

 

Pour ce qui me concerne, je me souviens avoir déprimé (au sens commun du terme) une ou deux fois dans ma vie, mais ça na guère duré plus d'une semaine à chaque fois. Je me souviens confusément que l'expérience n'était pas agréable, mais je ne suis pas (plus) à même de décrire ce que j'ai ressenti (amnésie typique du 7 face à une expérience douloureuse).

 

Ouadjet (7)

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Ouadjet,

 

Oui, je pense bien que pour les types réprimant l'instinctif, la dépression est "un avatar" de la désintégration.

 

Pourrais-tu préciser ce que tu veux dire par "l'incapacité à se représenter le monde extérieur (ou à se représenter dans le monde extérieur) de façon cohérente" ? Tel que c'est formulé, j'y vois une capacité mentale (bâtir un modèle cohérent du monde) et si c'est le cas, je ne sais pas si on peut généraliser à tous les cas de dépression. Qu'en pense les mentaux ?

 

Très cordialement,

Fabien

[Doris]

Bonjour,

 

Ce n'est pas un mental qui répond, mais cette problématique par rapport au monde extérieur ne me parle pas du tout, alors je voulais le dire.

Dans mon cas, je n'ai pas eu l'impression que ma représentation du monde extérieur avait changé ou posait problème. En revanche, je fais le lien avec la désintégration, car la peur était constamment avec moi (peur du malaise en pleine rue, etc.) Et les "Et si… telle chose arrivait" négatifs, qui pour moi, s'apparentent au 6, étaient présents, comme une litanie sur laquelle je n'avais aucune prise, et qui me "bouffaient", tout en sachant, d'un point de vue rationnel, que ces élucubrations n'avaient aucun sens. Jamais je ne m'étais sentie dans une telle insécurité, paralysée par la peur de tout et n'importe quoi.

 

C'est tout, en espérant que mon témoignage sera utile.

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Doris,

 

Excuse-moi s'il te plait. J'avais demandé le témoignage des mentaux, mais j'avais oublié que tu étais 9 alpha ; or cela implique qu'en désintégration, le centre mental devient le premier centre apparent et donc ce type de phénomène était aussi visible ou absent que pour les mentaux "pur". Ce témoignage, comme tous ceux que tu fais sur ce panneau, est bienvenu et utile. Merci.

 

Très amicalement,

Fabien

[Ouadjet]

Pourrais-tu préciser ce que tu veux dire par "l'incapacité à se représenter le monde extérieur (ou à se représenter dans le monde extérieur) de façon cohérente" ? Tel que c'est formulé, j'y vois une capacité mentale (bâtir un modèle cohérent du monde) et si c'est le cas, je ne sais pas si on peut généraliser à tous les cas de dépression.

 

Hum, en y réfléchissant, j'ai peut-être effectivement utilisé une formule très (trop) mentale pour décrire le phénomène. Il est vrai qu'en tant que 7, j'analyse mes émotions et perceptions dès lors que je ne les ressens ou utilise. Un émotionnel aurait peut-être dit : l'incapacité à ressentir les autres de façon amicale ou à se ressentir en terrictoire ami ?

 

Cela revient au même : le niveau d'instinct descend. Dès lors, des préoccupations de survie, de sécurité, des préoccupations de type "conservation" se mettent à envahir l'esprit : paranoïa et autres paniques. Ou au contraire à le déserter : la nourriture n'a plus de goût.

 

Bien entendu, les autres niveaux d'instinct sont touchés ; mais le niveau conservation (qui ne se manifeste pas forcément quand on est en bonne santé) devient une préoccupation importante (ou tout son contraire).

 

Effectivement, on peut parler de "modèle du monde", mais pas au sens étroit de modèle mental. Sans vouloir reprendre ici le débat sur "les types et la maîtrise de l'espace géographique", mon hypothèse est que la relation entre l'individu et ce qui l'entoure se fait dès lors moins bien que d'habitude.

 

Ce serait donc cette double dégringolade (désintégration du centre instinctif et baisse du niveau d'instinct) qui provoque et entretient la dépression.

 

J'espère avoir éclairci mes précédents propos,

Cordialement,

Ouadjet (7)