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Centres ou instincts ?


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Bonjour,

 

Si j'ai bien compris, le centre utilisé en second serait le plus sain, son seul problème étant d'être utilisé comme soutien du centre préféré déjà sur-utilisé.

 

J'observe autre chose chez moi : en premier un centre mental sur-utilisé et souvent mal utilisé, en deuxième un centre émotionnel parfois disfonctionnel qui perturbe en certains domaines le bon fonctionnement du centre mental et un centre instinctif réprimé par grosse paresse, mais qui lorsque je lui en donne l'occasion ne pose aucun problème particulier.

 

Exemple de disfonctionnement émotionnel : projeter sur des personnes ou des situations des choses sans rapport aucun avec la réalité ce qui provoque une peur ou d'autres émotions aberrantes.

 

Dans le meilleur des cas, le mental est lucide mais impuissant à apaiser les émotions qui résistent, impuissant aussi à empêcher le phénomène de se reproduire en d'autres circonstances. Dans le pire des cas ou si le stress est trop fort, la mentalisation peut devenir aberrante et au lieu de travailler à comprendre le réel elle peut fabuler pour justifier les émotions disfonctionnelles… et même pour les nourrir quelquefois !

 

J'aimerais aussi mieux comprendre ce qui est de l'ordre (ou du désordre :wink: ) d'un instinct social ou sexuel perturbé ou ce qui découle de ces mécanismes de hiérarchie des centres.

 

D'avance merci de vos réponses !

Ruth 6

Ruth – E6

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Fabien Chabreuil

Bonjour Ruth,

 

"Si j'ai bien compris, le centre utilisé en second serait le plus sain, son seul problème étant d'être utilisé comme soutien du centre préféré déjà sur-utilisé."

C'est bien cela. Essayons de préciser. Je dirai que le deuxième centre est potentiellement le plus sain. Cela veut dire qu'utilisé dans des circonstances favorables, il fonctionne bien, ni sur-valorisé à tort comme le centre préféré, ni repoussé comme le centre réprimé.

 

Mais il y a un hic. Aucun centre ne fonctionne jamais seul. Les trois fonctionnent en même temps et le deuxième centre est au service du premier. C'est le centre préféré qui le pilote, pas toujours bien, alors que laissé à lui-même, il fonctionnerait mieux.

 

Quand il est en second, le centre émotionnel est souvent regardé par le centre préféré comme un empêcheur de tourner en rond : trop changeant, trop incompréhensible, trop faible… Ce n'est pas le centre émotionnel qui fonctionne mal, c'est le couple mental-instinctif et émotionnel.

 

La projection, que tu donnes en exemple, est faite par le centre mental et c'est lui qui crée des interprétations qui génèrent l'émotion. Face à une vision juste de la réalité, le centre émotionnel réagirait convenablement.

 

Ceci dit, il te faut vérifier que tu as vraiment le centre émotionnel en second et que tu co-réprimes l'instinctif. Comment en es-tu arrivée à cette conclusion ?

 

Les instincts, comme leur nom l'indique, concernent le centre instinctif. L'émotion n'est que la conséquence de la réaction instinctive qui la précède. L'observation peut distinguer cet enchaînement.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Merci Fabien de ta réponse.

 

"Mais il y a un hic. Aucun centre ne fonctionne jamais seul. Les trois fonctionnent en même temps et le deuxième centre est au service du premier. C'est le centre préféré qui le pilote, pas toujours bien, alors que laissé à lui-même, il fonctionnerait mieux. Quand il est en second, le centre émotionnel est souvent regardé par le centre préféré comme un empêcheur de tourner en rond : trop changeant, trop incompréhensible, trop faible… Ce n'est pas le centre émotionnel qui fonctionne mal, c'est le couple mental-instinctif et émotionnel."

 

Le centre émotionnel laissé à lui-même peut-il fonctionner bien ? Les émotions ne seront toujours que des lunettes qui faussent la perception de la réalité, projection de nous-mêmes sur la réalité qui est neutre. Mais bien sûr quand elles sont là elles font aussi partie de cette réalité et il faut les prendre en compte !

 

"La projection, que tu donnes en exemple, est faite par le centre mental et c'est lui qui crée des interprétations qui génèrent l'émotion. Face à une vision juste de la réalité, le centre émotionnel réagirait convenablement."

 

Mais comment se fait-il que parfois on peut sentir nos émotions comme ayant une vie propre que le mental ne parvient pas à raisonner ? C'est comme si le mental voyait juste et les émotions voyaient faux !

 

"Ceci dit, il te faut vérifier que tu as vraiment le centre émotionnel en second et que tu co-réprimes l'instinctif. Comment en es-tu arrivée à cette conclusion ?"

 

Ce qui demande un effort physique m'est difficile. Le paradis : une journée de chaise longue avec des bouquins ou une journée d'ordinateur ! Les tâches ménagères peuvent toujours être bâclées ou remises au lendemain, je trouve toujours de bonnes raisons pour cela ! C'est peut-être un hasard mais les quelques problèmes de santé ou accident que j'ai eus se sont toujours situés au niveau des membres inférieurs : belles occasions de pratiquer mes "sports" favoris. :wink:

 

Impression aussi que lorsque je parviens à dépasser cet évitement de l'effort je sais ce que je dois faire. C'est comme si au-delà d'un certain confort à court terme s'offrait une vie plus pleine, plus savoureuse, presque une sagesse. Mais il faut d'abord comme renoncer à soi-même et c'est très difficile à maintenir dans la durée.

 

Mes émotions sont souvent aberrantes, parfois perturbatrices mais très, trop présentes. C'est pourquoi je crois avoir le centre émotionnel en deuxième position.

 

Le prochain stage me donnera l'occasion d'y voir plus clair je l'espère…

 

Bien amicalement,

Ruth (6)

Ruth – E6

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Fabien Chabreuil

Bonjour Ruth,

 

Je ne suis pas entièrement d'accord avec la neutralité de la réalité. Concevoir la réalité comme neutre revient à dire qu'elle ne doit pas déclencher d'émotions et que donc le centre émotionnel est inutile.

 

Deux êtres qui s'aiment, c'est beau. Un être qui souffre, c'est triste. Il me semble normal et ne pas déformer la réalité si je ressens dans un cas de la joie, de l'amour et de l'émerveillement et dans l'autre de la tristesse et de la compassion.

 

Il est vrai pourtant que souvent nous attribuons une signification là où il n'y en a pas ou là où nous n'avons aucun moyen de savoir la signification réelle. Dans ces cas, l'attitude la plus appropriée est de considérer la réalité comme neutre.

 

Mais ceci est un très vaste débat philosophique sur l'existence d'une réalité objective ou si la réalité n'existe que dans le couple observateur-observé. Il me semble en fait qu'il s'agit de niveaux différents de conscience qui coexistent. Cela me paraît bien ainsi. A un certain niveau, oui, la réalité est neutre. Mais attention au piège de l'indifférence si ce niveau est perçu comme prioritaire ou le seul existant. Mais une attention multi-niveaux peut me permettre de ressentir à la fois sérénité et joie ou tristesse.

 

"Mais comment se fait-il que parfois on peut sentir nos émotions comme ayant une vie propre que le mental ne parvient pas à raisonner ? C'est comme si le mental voyait juste et les émotions voyaient faux !"

 

L'Ennéagramme appelle les centres des centres pour bien marquer effectivement qu'ils peuvent avoir une vie propre et indépendante et donc être en désaccord. Dire que le centre de support est potentiellement le plus sain ne veut pas dire qu'il est parfait, nickel-chrome.

 

Pour répondre précisément à ta question, il faudrait partir d'un exemple. J'émets toutefois une hypothèse : n'est-ce pas en fait ton mental qui est à ces moments-là partagé entre deux interprétations, l'une d'entre elles déclenchant l'émotion ?

 

Quant à la répression de l'instinctif, elle semble effectivement probable. Nous la vérifierons effectivement en stage dans une grosse semaine.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Salut Fabien, bonsoir à tous !

 

F. "Je ne suis pas entièrement d'accord avec la neutralité de la réalité. Concevoir la réalité comme neutre revient à dire qu'elle ne doit pas déclencher d'émotions et que donc le centre émotionnel est inutile.

 

Deux êtres qui s'aiment, c'est beau. Un être qui souffre, c'est triste. Il me semble normal et ne pas déformer la réalité si je ressens dans un cas de la joie, de l'amour et de l'émerveillement et dans l'autre de la tristesse et de la compassion."

 

R. Oui, ceci d'autant plus que l'émotion, tant qu'elle existe, fait aussi partie de la réalité, même si elle déforme la perception qu'on en a !

 

F. "Il est vrai pourtant que souvent nous attribuons une signification là où il n'y en a pas ou là où nous n'avons aucun moyen de savoir la signification réelle. Dans ces cas, l'attitude la plus appropriée est de considérer la réalité comme neutre."

 

R. Trouver un sens, une explication, une raison à tout est un processus de mentalisation qui rassure. Je crois que les 6 sont experts en ce domaine. :surprised:

 

F. "Mais ceci est un très vaste débat philosophique sur l'existence d'une réalité objective ou si la réalité n'existe que dans le couple observateur-observé…"

 

R. Et nous ne sommes pas près de le savoir. :talker: Ce qui est sûr c'est que chaque habitant de la planète a sa propre représentation des choses ! Autant d'univers que d'êtres humains ! Je suis quand même frappée de voir que les mécanismes de défense de l'ennéagramme ont tous rapport avec la réalité : déformée pour les 1, 3, 4, 6, 7 ; niée pour les 2 et 8 ; pour les 5 et 9 il s'agit plutôt d'une fuite. Abandonner son mécanisme de défense est un bout de chemin vers le réel.

 

F. "Il me semble en fait qu'il s'agit de niveaux différents de conscience qui coexistent. Cela me paraît bien ainsi. A un certain niveau, oui, la réalité est neutre. Mais attention au piège de l'indifférence si ce niveau est perçu comme prioritaire ou le seul existant. Mais une attention multi-niveaux peut me permettre de ressentir à la fois sérénité et joie ou tristesse."

 

R. Très intéressant ! D'ailleurs ces différents niveaux on les sent.

 

F. "L'Ennéagramme appelle les centres des centres pour bien marquer effectivement qu'ils peuvent avoir une vie propre et indépendante et donc être en désaccord. Dire que le centre de support est potentiellement le plus sain ne veut pas dire qu'il est parfait, nickel-chrome. Pour répondre précisément à ta question, il faudrait partir d'un exemple. J'émets toutefois une hypothèse : n'est-ce pas en fait ton mental qui est à ces moments-là partagé entre deux interprétations, l'une d'entre elles déclenchant l'émotion ?"

 

R. Un centre peut avoir deux dysfonctionnements distincts me semble-t-il : être trop utilisé ou réprimé comme expliqué dans l'ennéagramme. Etre mal utilisé dans le sens où la mentalisation devient aberrante, les émotions ne sont que projections de nos propres problèmes… le centre instinctif je ne sais pas. Mais c'est peut-être le mental qui perturbe les émotions. Le processus de mentalisation se fait aussi au niveau de l'inconscient (les rêves) et bien des choses doivent nous échapper.

 

Le stage va me permettre de débrouiller tout cela. :tongue:

 

Merci de tes réponses et à bientôt !

Ruth (6)

Ruth – E6

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Fabien Chabreuil

Bonjour Ruth,

 

Jolie idée que celle consistant à classer les mécanismes de défense. Elle mérite réflexion et peut-être une nouvelle discussion. Des regroupements différents des catégories habituelles nous éclaireraient sur certaines ressemblances entre les types.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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