8, rejet et exclusion

[Julie]

Bonjour chers tous,

 

J'aimerais des témoignages, des réponses aux questions suivantes :

Qu'évoquent pour vous 8 les mots "exclusion" et "rejet" ?

Est-ce quelque chose que vous connaissez ?

Vous arrive-il de vous sentir rejetés, exclus ?

Vous arrive-il d'exclure et de rejeter les autres ?

Que ressentez-vous à ce propos ? Comment réagissez-vous ? Qu'en pensez-vous ?

 

Merci beaucoup de votre aide et de vos éclaircissements.

Bonne journée,

Julie (8)

[Yub]

Bonjour Julie,

J'ai plus flippé sur exclusion que sur rejet. Après réflexion, je pense que c'est une problématique transversale à tous les types, mais pour moi :

- L'exclusion des autres fait bien souvent partie de ma stratégie personnelle (sans regrets, ni remords). Par exemple, "les gens sont contre moi ou sont avec moi". Mon fond de commerce professionnel pendant plusieurs années a été les plans de restructuration, les réductions d'effectifs mais dans une perspective de conquête… A la limite ils suivent pas donc ils n'existent plus pour moi.

- L'exclusion par les autres ne me touche qu'au travers de l'injustice que je ressens (punition de jeunesse : pas de cadeaux de Noël). Les formes d'exclusion de groupe ou dans un groupe sont plutôt un facteur de stimulation, même si cela passe parfois par une phase de retrait (éviter la faiblesse).

- En fait, ce qui peut poser souffrance, c'est l'auto-exclusion.

Peut-être as-tu du ressenti sur cette épineuse question ?

Très cordialement,

Michel - 8 alpha

[Julie]

Bonsoir Michel, bonsoir à tous

 

Tout d'abord en bon 8, j'ai oublié de donner un exemple de ce qui m'a menée à poser cette question. En fait pas véritablement un oubli, mais plutôt ne pas avoir d'exemple précis. Par moment je me sens rejetée. J'ai réfléchi depuis que j'ai posé ma question et surtout depuis le rappel de mon omission pour trouver des exemples concrets.

 

Par exemple, je vois quelqu'un régulièrement sur un trajet. Nous finissons par discuter et sympathiser. Après le partage d'un verre, la semaine suivante la personne a disparu. Etant donné la régularité et le trajet pour aller au boulot, il a fallu qu'elle change quelque chose pour éviter la rencontre. Et là je me suis fait un film. Tout ce tracas pour ne pas me rencontrer. Une fois que le discours intérieur a diminué, la sensation d'être rejetée est venue. Cela m'a rappelé confusément d'autres situations ou plutôt la sensation déjà connue. Aussitôt après, je me rends compte que je n'ai plus du tout envie de croiser cette personne. Ce qui est arrivée une fois et j'ai fait comme si je ne l'avais pas vu. Plus loin je me suis trouvée stupide.

 

Ce qui fait que je me demande si c'est lié à mon type 8 en particulier ou à une histoire de vie qui peut toucher n'importe quel type ?

Je me demande si j'ai été claire ?

 

Dans ce que tu me dis Michel, ce qui me parle, c'est que de toute façon c'est vrai que si les gens ne m'aiment pas, ça ne fait rien. J'aime autant le savoir. Longtemps j'ai dit que "de toute façon, j'étais là pour faire chier le monde."

 

J'ai été une exclue, mais je n'avais pas le sentiment de l'être. Peut-être parce que quelquefois je le choisissais, mais certainement d'autre fois parce que c'était trop douloureux et surtout injuste.

J'ai toujours voulue être différente et je le clamais haut et fort. Je l'affichais de façon visible limite provocante. Pourtant être différente c'est une façon de provoquer l'exclusion ou le rejet, du moins dans mon environnement.

 

Je crois avoir exclu les autres, surtout quand ils tentaient de s'imposer d'une manière ou d'une autre. Si j'avais le choix, je rejetais ou excluais rarement. J'aurais eu une tendance contraire en incluant les exclus (finalement je le faisais sûrement pour moi par extérieur interposé).

 

Bon, j'arrête. Je crois que je commence (ou continue) à tourner en rond.

 

Bonne soirée Michel,

Merci de votre aide à tous,

Julie (8 mu)

[Pierre2Grenoble]

Bonjour à tous,

Ma remarque ne concerne pas directement l'interrogation de Julie et ne l'aidera peut-être pas, et j'en suis désolé. Je voulais simplement rebondir sur l'expression de son COMPORTEMENT d'exclusion des "gênants" et d'inclusion des "laissés pour compte", en regard de sa MOTIVATION à voulour être différente.

 

Ce COMPORTEMENT me fait penser à l'hypothèse d'une personne de type 4 qui se désintègrerait en 2. Etant novice en ennéagramme (stage de base), je peux me planter. Je ne prétends pas remettre en cause le type 8 de Julie. J'alimente le débat parce qu'il m'intéresse et que j'essaie de participer.

 

Très cordialement,

Pierre (1)

[Julie]

Bonjour Pierre,

 

Merci de ton point de vue. Oui, je me suis déjà posée la question : suis-je 4 ? D'autant que j'ai une amie 4 que je prenais pour un 8. C'est vrai, j'ai toujours voulu être différente. Dans mon cadre de vie, j'étais différente et ma famille me l'a férocement fait sentir. Je rêvais d'une autre vie, extraordinaire, que je vivais dans les livres. Livres où les personnages vivaient une vie ordinaire et normale. Il y a quelques années, je me suis rendue compte que je ne rêvais de rien d'autre que d'une vie ordinaire. Et donc le rapport à la différence est un peu complexe.

Mais pour alimenter ton point de vue, j'ai aussi le sens du beau et j'y attache beaucoup d'importance. Une personne m'a demandé si c'était exprès que j'avais mis des punaises de couleurs sur les cartes postales au mur. Oui. J'ai choisi les punaises en fonction de la couleur des cartes pour que ce soit assorti.

Par contre je ne focalise pas spécialement sur ce qui manque quelque part quand j'arrive.

 

Et puis une chose qui a été déterminante pour moi, c'est le fait de refouler mes émotions. Et pas seulement en public. Même seule avec moi-même, j'étais gênée de les ressentir.

Et alors que le 4 les vit, moi j'en avais honte. La honte parle au 4, mais est-ce au sujet de ses émotions ?

 

Ou alors, c'est pire que je ne le croyais : je me désintègre en 2 et ensuite en 4. Mon Dieu que la pente est glissante et la descente rapide !

 

Qu'en pensez vous ?

Merci à tous,

Julie (8)

[Harper]

Bonjour à tous,

 

Julie, il me semble que chaque personne, dans les limites de la complusion de son type, peut souhaiter être différent et le montrer. Par exemple, un 6 contrephobique chercherait probablement à choquer son groupe de "contre-référence". Un 8 pourrait affirmer haut et fort sa différence afin de montrer sa force, d'affirmer que c'est lui qui décide.

 

De même, avoir le sens du beau n'est pas réservé au 4. Le sens du beau est l'orientation du 4. Il l'a certainement mieux que les autres types et l'a de toutes manières à tous les niveaux d'intégration ou de désintégration.

Mais n'importe quel autre type pourrait, là aussi dans les limites de sa compulsion, avoir le sens de la beauté. Un 7, par exemple, peut trouver du plaisir au niveau de l'esthétique et y manifester de l'intempérance. Un 1 pourrait chercher une perfection esthétique, etc.

 

Le 4, si j'ai bien compris, cherche principalement 1) ce qui lui manque (envie) et 2) à éprouver des émotions fortes.

Les 4 de sous-type social que je connais ne me paraissent pas avoir honte de leurs émotions. Il s'agit plutôt de honte au sujet de comportements ou de manifestations extérieures de ces émotions.

 

Un 8 pourrait avoir honte de ses émotions si elles relèvent pour lui de la faiblesse. Un 6 pourrait en avoir honte si elles ne sont pas correctes vis à vis de "son groupe". Un 1 parce qu'elles manifestent un manque de contrôle de soi. Idem pour la plupart des types.

 

En ce qui concerne une "double désintégration", je demeure sceptique. Tu manifestes peut-être des comportements semblables à ceux du 4. Mais s'il n'y a pas derrière les motivations et les mécanismes du 4, alors il n'y a pas de connexion à chercher vers ce type.

 

Fabien le répète régulièrement : ce qui est prédominant, c'est le type de base et ses mécanismes. Il suffit très souvent pour donner l'explication de nos comportements.

 

Très cordialement,

Bénédicte (6)