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l’ennéagramme

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Être ou ne pas être un 9


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Bonjour,

 

J'ai fait par courriel une demande à Fabien que je rapporte ici afin de poursuivre la discussion… Merci à tous ceux et celles qui m'aideront !

 

Première discussion entre Inaé et Fabien le 8 juillet 2002

 

Inaé :

Je ne suis pas certaine d'être une 9 intègre… J'ai lu que typiquement, il aime les jobs où il faut appliquer des règles ou des lois et s'intéresser au détail…

Fabien :

Le 9 a besoin d'avoir à la fois le global et le détail d'une tâche. Il peut par contre se perdre dans les détails quand la tâche le met personnellement en cause ou présente un risque de conflit.

Il n'aime pas tant que cela les règles et les lois ou du moins il aime se sentir libre dans le cadre de procédures. La règle ou la loi sont des moyens d'éviter le conflit.

 

Inaé :

J'ai lu : "Il recherche la paix et l'harmonie. C'est un conciliateur habile. Mais la compulsion qui fonde son ego est d'éviter les conflits."

Oui je recherche la paix et l'harmonie, mais je n'évite pas les conflits tant que ça…

Fabien :

De quand date votre dernier conflit ou votre dernière colère ? Quand a eu lieu la première ?

 

Inaé :

J'ai lu : "Elle le mène tout droit à la passion du type, la paresse." C'est vrai quand je suis au bout de mon rouleau, je stagne et je m'isole… Je trouve des choses agréables à faire et je dois même me pousser dans le dos pour les faire… Je vis cela depuis les cinq dernières années… Avant je n'étais pas comme ça… J'avais trop à faire avec le boulot, les études et mon merveilleux fils.

Fabien :

La paresse du 9 n'est pas forcément une paresse à faire. C'est avant tout une paresse à se connaître, car se connaître, savoir quels sont ses besoins et chercher à les satisfaire, c'est augmenter le risque de conflit.

 

Inaé :

J'ai lu : "Cependant, beaucoup de 9 agissent et travaillent beaucoup, afin d'être bien intégré socialement. Le 9 ne veut pas affronter les conflits qu'impliquerait la marginalité."

Je travaille beaucoup et même si je considère que j'ai un bon contact social avec quelques personnes je ne suis pas sociale avec tous… Je n'ai pas un carnet d'adresses plein de contacts. Je suis toujours un peu la marginale de mon milieu de travail et certains me trouvent plus sociale parce que je suis dans un monde d'introvertis (centre de recherche informatique).

Fabien :

Il faudrait détailler cette marginalité.

 

Inaé :

J'ai lu : "Comme sa compulsion ne lui permet guère de dire 'Non !', il manifeste son opposition par une gigantesque force d'inertie, et il n'y a rien de plus difficile à faire bouger qu'un 9 qui ne le veut pas.

On m'a quelque fois dit arrête de bouder ou de "bucker" (probablement venant du bouc :happy: )… mais je n'ai jamais trouvé que ces gens-là avaient raison… Je trouvais plutôt que je n'étais pas bien comprise et qu'ils essayaient de me discréditer par cette remarque… En général, je suis plus reconnue pour comprendre bien des points de vue et faire de bonne synthèse.

Fabien :

Cette dernière phrase est très 9.

 

Inaé :

J'ai lu : "Il est alors très fusionnel, peu exigeant et connaît l'autre mieux qu'il ne se connaît. Les désirs de l'autre le poussent à l'action."

Cela est très moi… je travaille présentement beaucoup pour ne pas être fusionnel avec les autres mais plutôt avec moi et c'est vrai que je reconnais bien les besoins des autres et que cela me pousse à l'action.

Fabien :

Il n'y a que le 9, et le 2, pour être très fusionnel (en dehors des relations de couple).

 

Inaé :

J'ai lu : "Le 9 est un compagnon agréable qui comprend les autres et les accepte sans les juger."

Mes bons amis me disent ça…

Fabien :

Encore un bon indice !

Je ne peux pas avoir une certitude avec les informations de ce seul message, mais je n'y vois rien d'absolument incompatible avec le 9.

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Réponse aux questions de Fabien - 9 juillet 2002

 

Merci pour les précisions sur la tâche… Effectivement quand il y a problème avec une autre personne, je peux me perdre dans l'information mais cela m'arrive rarement si c'est un problème d'organisation ou avec le travail lui-même. Et j'adore me sentir libre dans le cadre de procédures… Ca, c'est tout à fait moi.

 

En ce qui concerne ma dernière colère… Oups… Elle est loin… Je crois que je me plains à mon fils (de 16 ans) de son manque de collaboration, mais me mettre en colère… Cela ne m'arrive pas souvent… Je suis assez tolérante de bien des choses (souvent les gens me disent être étonnés de ma tolérance). Je suis plus rapidement blessée que fâchée.

Ma première colère… Hummm… Je me souviens d'avoir environ 2 ans et je suis très en colère à l'intérieur de moi, mais je n'exprime rien et je me

suis fait à ce moment une promesse: "Ils ne sauront pas." Je ne voulais pas que les adultes sachent que j'étais en colère et je l'ai caché.

 

Enfin sur la paresse à connaître… Là, je dirais que je suis tout à fait l'inverse… J'aime beaucoup connaître. D'ailleurs mon travail est

d'être chercheuse dans un centre de recherche… mais j'aime aussi apprendre sur moi. J'ai fait plusieurs années de thérapie, il faut ajouter que ma motivation à ce moment était liée au désir de mieux faire face aux situations de ma vie, de vivre plus de bonheur et de calme intérieur et de procurer un environnement rassurant pour mon fils qui venait de naître.

 

J'aimerais bien que si l'on fait la discussion à trois, on puisse parler de la fusion.

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Fabien Chabreuil

Bonjour Inaé,

 

"Etre ou ne pas être un 9 ?" Je ne crois pas que cette question existentielle va nous torturer longtemps et il semble bien que l'hypothèse 9 faite par ton amie se confirme assez aisément.

 

Ce refus de la colère à l'âge de deux ans est très intéressant. Te rappelles-tu pourquoi tu ne voulais pas que les adultes le sachent ? La motivation derrière cette décision est bien évidemment la clé de ton type. Elle peut être 9 bien sûr, mais on pourrait aussi imaginer une telle décision causée par la compulsion d'autres types.

Par contre ne pas pouvoir se rappeler la date de sa dernière colère parce qu'elle est trop loin ne laisse guère de place à d'autres types que le 9.

 

Quant à ta démarche thérapeutique, le moins qu'on puisse dire est que tu lui donnes des motivations adorablement 9. Cherchons cependant à être plus précis. Qu'est-ce pour toi "faire face aux situations de la vie"?

 

Tu n'as pas répondu à ma question sur la marginalité.

 

Que souhaites-tu savoir sur la fusion ?

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour Fabien,

 

Pour poursuivre notre discussion… je me rappelle en gros la raison de ma colère à 2 ans… je ne voulais pas que les adultes connaissent mes émotions (dans ce cas mon père) pour que je reste dans ma tranquillité… Je ne voulais pas qu'on joue avec mes émotions et que cela me mette toute à l'envers. En général, je ravale ma colère et essaie de trouver un terrain d'entente par la négociation. Même si ce qui m'est dit me blesse, je le mets de côté (pour m'en occuper plus tard quand je serai seule).

 

Ensuite pour moi, "faire face aux situations de la vie" est lié à une sensation en moi que je décrirais comme me sentir centrée (alignée) et qu'à partir de cette sensation ce que je dis ou fais est en accord avec mon moi intime et alors je me sens libre et paisible.

 

En ce qui concerne la marginalité… c'est premièrement d'être une des rares femmes à travailler dans ce domaine… je travaille dans un milieu masculin. C'est un environnement où les valeurs sont basées sur l'individualité et la compétition, alors que je suis plutôt une personne d'équipe… je suis la personne à qui l'on fait appel quand la situation requiert un esprit d'équipe pour résoudre un problème. Et puis, je m'exprime plus que la majorité des gens autour de moi, j'aime rire et le fais facilement… je fais de l'humour… alors que mes collègues sont plus introvertis. Et cela, c'est dans mon milieu de travail… je serai probablement considérée comme une introvertie si je travaillais dans la publicité, avec le public ou dans le théâtre. Je ne suis pas capable d'être expressive avec beaucoup de gens ou sur une longue période de temps. J'ai besoin de temps seule. Je ne suis pas une personne de foule… et dans les groupes je ne suis confortable qu'à échanger avec un petit nombre de personnes.

 

Finalement, la fusion… c'est l'énigme pour moi… j'ai eu une belle discussion avec une amie sur le sujet. Elle m'a dit que nous sommes continuellement en mouvement entre la fusion et l'individuation. Les deux états sont normaux et essentiels à notre survie. Le problème est la transition entre les deux. J'imagine que pour le 9 cela se fait d'une manière particulière. Après réflexion, je crois que parfois je fuis la fusion et quand j'y suis il m'est très difficile d'en sortir. Et même, lorsque l'autre personne arrête la fusion, je vis cela comme une trahison et un rejet.

 

Voilà…

Merci encore une fois de ton aide.

Inaé

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Fabien Chabreuil

Bonjour Inaé,

 

Cette répression de la colère à l'âge de deux ans a bien une motivation qui peut être 9 : préserver ta "tranquillité". La capacité à négocier personnellement et professionnellement, le goût de se sentir "paisible" complètent bien le tableau.

 

La marginalité ne me semble pas extrême. La vraie question est de savoir si elle provoque ou non des conflits. As-tu eu à te battre pour te faire accepter dans un milieu professionnel masculin ? Si oui, comment as tu fait ? Comment ton attitude actuelle (non compétition, humour et relative extraversion) est-elle perçue par tes collègues et quel impact a-t-elle sur la relation avec eux ?

 

Entre temps, je me suis souvenu que Nicolas, un 9, avait superbement décrit le mécanisme de fusion dans ses messages du 13 et 14 mars 2002 de la conversation "Classification des centres". Cela fait-il sens pour toi ?

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour Fabien,

 

Merci de ta réponse… Effectivement la tranquillité a été souvent mon premier choix… même dans des situations qui n'étaient pas à mon avantage… i.e. laisser tomber ce que je veux pour ne pas faire de chicanes !

 

Au travail, je peux dire que je réussis bien et que j'ai des relations sympas avec la plupart de mes collèques… J'ai quelques fois rechigné pour des injustices… mais je n'aime être dans la controverse… d'ailleurs cela m'a rendu malade deux fois.

 

Je sais faire valoir mes opinions même en temps de conflit, mais cela me fatigue énormément et c'est souvent après que la tempête est passée que je vais réagir… par la recherche du calme, i.e. être seule, méditer, faire des choses créatrices.

 

Et merci pour les références aux textes de Nicolas… Effectivement c'est une belle réponse sur laquelle je vais réfléchir.

 

A bientôt,

Inaé

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