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Courage ou témérité ?


Natisa

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Bonjour vous tous,

Je n'écris pas souvent mais tout ce que je lis m'aide à mieux me comprendre. Je vous en remercie de tout coeur.

Concernant le type 6 dont je suis tu nous dis, Fabien, dans la conversation "Comportement selon et contre sa passion pour les non 6 ?" : "Je suis persuadé que quand nous sommes en contre-passion, nous avons la plupart du temps l'impression d'être intégré et croyons le faire au nom de la vertu. Ainsi, le plus souvent, un 6 contrephobique est persuadé d'être dans le courage et non pas dans une réaction à une peur inconsciente."

Voici donc la question que je me pose : est-ce que le fait de savoir que j'ai très peur de la réaction de quelqu'un qui m'est très cher et de décider de lui dire tout de même ce que je pense de son comportement pourrait être une manifestation de courage ? Quand j'ai agi de la sorte, je réagissais à une situation qui m'avait fait mal au coeur, je l'ai mijoté durant 2 ou 3 jours et j'ai décidé de lui écrire pour lui dire ce que j'en pensais parce qu'il était temps, selon moi, d'arrêter de vivre sous l'influence de cette peur qui me torture depuis des années. Et cela, quitte à risquer de perdre son amour. J'étais et je suis encore convaincue d'avoir été courageuse parce que j'étais consciente que j'avais très peur et j'ai quand même fait ce qui était bon pour moi malgré cette peur terrible. Etait-ce témérité ? Je ne le crois pas, mais j'aimerais bien connaître ton opinion là-dessus.

Grand merci,

Natisa (type 6)

Natisa – E6

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Bonjour Natisa,

 

Décortiquer avec certitude une telle situation n'est pas si simple à partir d'une description relativement abstraite.

 

Toutefois, je ne pense pas que ce soit de la témérité, de la contre-phobie, puisqu'il s'agit d'une décision réfléchie ("mijotée durant 2 ou 3 jours"), que tu étais consciente d'un risque sur la relation et que ce risque déclenchait de la peur.

 

Si ce n'est pas de la contre-phobie, est-ce pour autant du courage, la vertu du 6 ? Je n'en suis pas certain. Le risque sur la relation était-il aussi fort que tu le croyais ? Même si la réponse est oui, était-ce justifié de ressentir une "peur terrible" ? Ta réaction était-elle liée à l'excès à la compulsion du type ou à une de ses problématiques (loyauté, autorité, etc.).

Je sais qu'il est très difficile de répondre à ces questions.

 

Puisque tu lis régulièrement ce panneau, tu sais que je fais souvent la distinction entre travail sur l'adaptation de l'ego et connexion à l'essence. Dans ce cadre, il existe deux formes de courage, un courage psychologique et le courage de l'essence. Quand je lis ton message, j'entends que tu as fait "ce qui était bon pour toi" et je crois deviner que tu as su poser des limites et affirmer des frontières. Même s'il ressortait des questions du paragraphe précédent que ce n'est pas l'exercice de la vertu de ton type, c'est, au moins, une très nette manifestation de la première forme de courage et tu peux en être légitimement satisfaite.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour Fabien,

Je viens de relire ton message pour la x-ième fois et j'en arrive encore à la même constatation : la seule place où je ne peux pas centrer mon attention et bien m'expliquer et la seule place où mon cerveau (qui habituellement me sert très bien) ne peut pas comprendre une réponse certainement claire, c'est lorsque j'écris ici. Je perds tous mes moyens dès que ça me concerne. Je ne sais plus écrire ce que je vis d'une façon compréhensible et on dirait que j'ai le cerveau dans le jello pour tout ce qui concerne et l'analyse et la synthèse. Moi qui dans mon métier traque les causes des troubles d'apprentissage, me voilà KO avec mon propre cas. Hihihihi.

Heureusement pour moi, je sais encore lire et comprendre tous les autres messages. Au moins là, j'en apprends. Si tu pouvais m'expliquer ce qui se passe, j'apprécierais beaucoup.

Merci à toi et à tous ceux et celles qui partagent leur vécu et si je n'écris plus, soyez certains(es) que je lis tout et apprends énormément à travers vos messages.

Natisa (type 6)

Natisa – E6

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Fabien Chabreuil

Bonjour Natisa,

 

"Si tu pouvais m'expliquer ce qui se passe, j'apprécierais beaucoup."

Il me semble fort probable que nous soyons dans le mécanisme habituel au 6 de préférence et répression du centre mental : préférence en temps normal, répression sous stress.

 

Dans ce cas, la question devient : en quoi le fait de parler de toi est-il une cause de stress déclenchant ce mécanisme ? De plus, je me souviens très bien de tes précédentes participations que je trouvais fort claires. Ce qui déclenche ici le stress n'est donc peut-être pas le fait de parler de toi en général, mais plutôt le thème précis abordé ou un élément particulier (question ou affirmation) de ma réponse.

A ceci, toi seule peut trouver une explication valable.

 

Enfin, on ne peut en aucun cas exclure le fait que je n'ai pas été assez explicite et précis. Souhaites-tu que j'essaye de reformuler mon message précédent ?

 

Enfin, en liaison avec le thème général de cette discussion, pour un membre du centre mental, parler de moments de confusion mentale est un véritable signe de courage.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

 

P.-S. : il serait vraiment dommage pour nous tous que tu n'écrive plus. :happy:

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Hello Fabien,

Quelle gentillesse… Merci à toi. Tu as le don d'écrire ce qu'il faut quand il le faut. Ta réponse était tout à fait explicite et avec ton message d'aujourd'hui, tu éclaires parfaitement ma lanterne concernant la répression du centre mental. Quelle merveilleuse découverte… Merci, merci, merci.

Natisa (6)

Natisa – E6

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Catherinebilien

Bonjour Natisa, bonjour Fabien,

 

Après 4 ans d'ennéagramme, j'ai à peu près accepté ma "condition" de 6 et je suis donc très attentivement cette intéressante discussion sur le courage et la témérité (qui serait si je comprends bien le courage du 6 contre-phobique).

 

Cependant la réponse de Fabien, "il existe deux formes de courage, un courage psychologique et le courage de l'essence", me semble particulièrement obscure. :happy:

 

Bon je reprends un exemple sur la peur de "l'autre". Tu as dis, Fabien, dans une autre discussion que tu étais étonné quand on te disait que tu pouvais faire peur. Et bien en stage, pour moi, je peux dire que tu m'impressionnes ou que tu me fais peur. J'utilise alors mes "recettes" (recettes apprises au cours des stages essence et éveil de l'ennéagramme) quand je ressens ce genre de peur à savoir :

je me dis que je projette sur toi "ma figure" d'autorité (mon père qui me terrifiait) et que tu n'es pas mon père,

je me dis que je te prête des pensées et des jugements que tu n'as probablement pas,

je t'enlève la casquette de grand savant spécialiste de l'ennéagramme. :happy:

 

Après ce tête-à-tête avec moi-même, je n'ai plus peur et je parle enfin. Comme il n'y a plus de peur, pour moi il n'y a plus non plus de courage.

 

Je ne comprends donc pas du tout ce qu'est ce courage de l'essence car quand je ne suis plus dans ma transe de 6 et que je détruis ma peur, j'ai juste un comportement "normal", c'est-à-dire adapté à la situation présente (pas d'encombrement du passé, pas de jugement prêté à l'autre).

 

Peux-tu Fabien, peux-tu Natisa me donner un exemple de courage de l'essence car ce concept me semble totalement abstrait.

 

A bientôt. Bisous.

Catherine (6)

Catherine Bilien

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Fabien Chabreuil

Bonjour Natisa, bonjour Catherine,

 

Catherine, tu écris : "Comme il n'y a plus de peur, pour moi il n'y a plus non plus de courage."

 

Si justement et c'est cela le courage de l'essence, par rapport au courage psychologique fait de peur surmontée. Cette question a déjà été abordée sur ce panneau dans la discussion "6 après un choc relationnel" (messages du dimanche 28 octobre 2001 et suivants). Je te conseille de lire ces messages, mais pour plus de clarté dans cette discussion, j'en recopie l'élément principal :

C'est un des dadas de Patricia et les idées ci-dessous sont ma retranscription de ses brillantes réflexions sur le couple passion-vertu.

 

La passion se vit dans le centre émotionnel de l'ego et la vertu dans le centre émotionnel supérieur de l'essence. Donc, tant qu'il y a passion, il y a ego.

 

Si un 6 a peur et qu'il surmonte cette peur, Il y a deux cas possibles :

1. Le danger n'avait pas besoin d'être affronté et sa réaction est contre-phobique, donc égotique.

2. Le danger avait besoin d'être affronté et à ce moment-là, le fait que le 6 surmonte sa peur est l'expression de son instinct de conservation, donc de son centre instinctif, donc de son ego.

 

[…]

 

Bien entendu, ceci peut être transposé à tous les types et me semble parfois plus facile à comprendre chez d'autres types. Par exemple, il est facile d'admettre que pour un 1, la patience ne consiste pas à ressentir de la colère, puis à la réprimer et à se comporter patiemment. Ceci, c'est son mécanisme de défense, la formation réactionnelle. La vraie patience est immédiate, sans être précédée par la colère.

Tu te souviens sans doute que dans le stage Essence, nous étudions les niveaux de fonctionnement des différents centres. Je voudrais rappeler un point qui y est évoqué. Le centre émotionnel supérieur (niveau libre) vit des émotions très douces et mesurées. Je pense qu'une partie du problème vient de là. Beaucoup de gens associent l'émotion à une certaine intensité, à une force impétueuse. A cause de cela, en eux et chez les autres, ils ont du mal à mettre le mot "émotion" sur ce qui est vécu par le centre émotionnel supérieur.

Ce problème est souvent fort chez les membres du centre émotionnel (surtout le 4 qui peut en arriver à nier l'existence de toute vie émotionnelle chez une personne vivant les émotions du centre émotionnel supérieur) et chez les personnes ayant le centre émotionnel en second et plutôt émotives.

 

Le courage de l'essence correspond bien à ce que tu vis quand tu as réussi à supprimer la peur que je peux t'inspirer en stage. C'est une manière d'aborder le monde avec un sentiment de sécurité paisible. Il est fondamentalement différent du courage psychologique, aussi bien structurellement que sur le plan du ressenti.

Dès qu'une situation semblable se représentera, tu pourras pratiquer les exercices appropriés, puis, la peur disparue, être attentive à ton ressenti intérieur. Il serait utile de t'accorder le temps de le vivre pleinement et de laisser ton corps et ton esprit le mémoriser, en tant que tel et en tant qu'émotion du centre émotionnel supérieur. Ce ressenti peut paraître ténu, mais en fait, il est plus fort et plus vivant que les plus fortes émotions de l'ego.

 

Bises (à Catherine qui a commencé, mais si tu veux en profiter, Natisa, c'est parfait pour moi ; sinon très cordialement à toi),

Fabien (7)

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