Institut Français de

l’ennéagramme

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Le 8 et l'étude de l'ennéagramme


Pierrette

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Bonjour à tous,

 

Depuis quelques jours, je dévore le livre des Chabreuil et un autre livre sur l'ennéagramme. J'en ai un autre en commande. :happy:

 

Cette conversation est la plus difficile pour moi à démarrer. Je me sens très vulnérable à l'idée de parler de mon passé. J'écris présentement mon autobiographie et je ne trouve pas cela facile. Il m'est difficile de me montrer dans ce que fut ma vie. Je crois que c'est pour cela que je mentionne souvent que je suis fière du chemin parcouru.

 

Projecteurs. Ma mère est de type 8 HYPER-contrôlante, mon père de type 6, je crois. Je crois avoir identifié ma soeur aînée comme étant de type 6 également. A confirmer. Mon jumeau se reconnaissait assez bien lorsque je lui décrivais le type 1, il y a quelques jours. Le fait d'avoir été jumelle, mon frère était attendu, désiré… Je suis arrivée la première, à la déception générale. J'ai le rejet très facile. Peur de ne pas avoir ma place, de ne pas être vue.

 

Milieu familial très dysfonctionnel. La plus belle période de ma vie, les étés à la campagne. A l'âge de 12 ans, la cigarette, la drogue et l'alcool entrent dans ma vie. A 17 ans, nous y ajoutons les médicaments. Dès le réveil, je me gèle. Excès dans tout.

 

Mon père dormait tous les après-midis et il avait de la difficulté à se lever pour le dîner. Il n'avait pas suffisamment cuvé son vin et cela le rendait agressif. Le soir, à table, ma mère me donnait des coups de pied sous la table pour que j'évite de l'affronter. Peine perdue. Il avait tort. C'était réglé. Le drame pratiquement chaque soir. C'était injuste.

 

A 17 ans, je regarde la vie de mes parents, ma mère qui semble mépriser mon père, lui malheureux mais n'osant partir. Je m'isole de plus en plus face à eux. Je décide dès ce moment que je n'aurai pas d'enfant. J'ai été violée une première fois à 15 ans (je l'ai partagé à une seule personne et, devant la réaction de cette personne, je n'en ai plus jamais reparlé - je crois qu'il était resté surpris, mais je n'ai jamais vérifié) et une deuxième fois à l'âge de 18 ans. Je pleurais tout à l'heure en pensant à ces choses. Je crois que c'est important pour moi de le mentionner, même si c'est dur. Mes parents ne l'ont jamais su. Je crois qu'il aurait été sain pour moi de partager ce fardeau, mais vu le milieu familial aussi dysfonctionnel… Ou est-ce à cause de mon type ? Je me suis demandé, tout à l'heure, si ce n'était pas difficile pour moi de mentionner ces choses parce que ça fait "victime"… Cela m'est venu spontanément.

 

J'ai consommé alcool, drogue et médicaments en quantité industrielle. Je vous passe les détails. Excès partout. Il m'est arrivée de perdre conscience dans un bar, de tomber à la renverse. Un jour, je suis tombée à la renverse chez mes parents, j'ai eu des convulsions… Un genre de court-circuit dans le cerveau. Trop d'abus. Heureusement que le 8 est fait fort.

 

Je me demande si j'avais une aile en 9 plus développée ou si, à cause des abus d'alcool, drogues et médicaments, ce serait plutôt une aile en 7. Je ne sais plus. Je me disais que j'avais développé davantage l'aile en 9 car avec les hommes, je me perdais complètement, je n'avais plus d'identité. Je fusionnais, par peur de perdre. J'avais si peu d'estime de moi. Je me suis beaucoup manqué de respect. J'ai le sentiment que mon aile en 7 se développe depuis un an environ car j'ai envie de jouer, de m'amuser.

 

Fabien, dans la documentation sur les sous-types, vous dites que "si l'un des instincts n'a pu s'épanouir convenablement, il peut en être de même du ou des suivants par une sorte d'effet domino". Rien n'a pu s'épanouir convenablement dans ma vie, de toute évidence. Par conséquent, il n'y a eu aucun équilibre nulle part face à aucun des sous-types. J'ai versé dans l'auto-destruction, dans la promiscuité (conséquence des viols - cela n'avait plus aucune importance) pour ensuite verser dans l'abstinence pendant un bon moment.

 

Avec une mère 8 perfectionniste, il était difficile d'avoir un territoire et de le faire respecter. Je suis hyper-sensible par rapport à mon territoire. Dès que je "perçois" une menace (souvent irréelle), réaction instantanée, je ressens une menace. Je me vois de plus en plus réagir, je me ramène, mais je vois que le réflexe est très fort.

 

Lorsque j'ai cessé la consommation excessive de drogues, d'alcool et de médicaments, je crois que le sous-type social a pris la relève. Je me suis retrouvée dans les AA. C'est devenu TOUTE MA VIE pendant 10 ans. L'excès partout, n'est-ce pas intéressant ? Après avoir quitté les AA et fait beaucoup de thérapie et ma formation comme thérapeute, je me suis demandé, vu que j'étais capable d'exprimer mes émotions, si j'étais capable de prendre un verre raisonnablement.

 

Au début, j'en prenais tous les jours, pas toujours raisonnablement, mais jamais dans l'auto-destruction comme auparavant. Depuis environ six mois, je n'en prends plus en début de semaine. Je me suis auto-observée. Je suis raisonnable, sans que ce soit trop difficile. Je n'ai pas dépassé ma limite depuis environ un an. J'apprends. Je croyais être alcoolique. Je commence à croire que pour moi, ça fait partie de l'excès du 8. Je dois me surveiller dans tous les domaines, amener l'équilibre. Vous serez d'accord avec moi, c'est GENIAL de pouvoir prendre une bonne bouteille en agréable compagnie ! :laugh: C'est ce qui m'a le plus manqué pendant toutes ces années d'abstinence.

 

Je crois que sous stress, je me désintègre en 5. Je m'isole, j'analyse. Je laisse peu de gens venir chez moi. J'ai presque besoin de savoir à l'avance à quelle heure ils vont partir. J'ai très peur d'être envahie. Après le décès de ma mère, il y a plus de deux ans, je me suis isolée presque complètement. Insomnie, fatigue extrême. Lien de dépendance par rapport à l'argent avec ma mère. Je ne lui en empruntais plus depuis environ 5 ans, mais inconsciemment, je comptais sur elle pour le cas où… Excès dans mes dépenses. Où n'y a-t-il pas eu d'excès dans ma vie ? Véritable hémorragie avec l'argent, il sortait plus et plus vite qu'il en entrait.

 

Je ne sais pas comment j'ai survécu à ces deux années. Je suis encore fatiguée, mais je remonte la pente. J'ai cessé de m'isoler. Je me rends compte qu'il m'était impossible d'avouer que je n'en pouvais plus, que j'étais sur le point de m'effondrer. Je me suis presque rendue jusque-là. Mes deux chats son morts il y a 15 mois. J'ai dû déménager cet été et changer d'employeur un mois plus tard. N'EN JETEZ PLUS, JE VOUS EN SUPPLIE, LA COUR EST PLEINE !

 

Je ne pouvais pas demander de l'aide, vous comprenez. Cela aurait été admettre que j'étais à bout et, pour moi, on n'est jamais à bout. Je croyais vraiment, d'une semaine à l'autre, que tout allait se replacer. Que j'ai été dure avec moi-même ! Je ne comprenais pas que ça m'arrive, après toutes ces années de cheminement. Depuis que j'ai lu, Fabien, les mots "sous stress, tel type se désintègre", j'accepte mieux. C'était comme si ça venait annuler tout le progrès. Ça nuisait à mon image.

 

Cet été, je me suis retrouvée presque sans le sou. Le travail ne rentrait presque plus. Survie. C'est dur pour l'image… Peut-être est-ce pour cela que je vous parlais de ce dont j'étais fière. Remarquez, c'est vrai que j'ai fait un sacré bout de chemin. Je reviens de loin. Mais j'aurais peut-être pu parler également de mes difficultés. Equilibre. Et j'aurais reçu du support.

 

Je crois que je m'intègre en 2. Le désir d'oeuvrer pour le bien de l'humanité devient de plus en plus fort en moi. Suis-je de sous-type conservation ? Je le crois. Je m'alimente très très bien depuis un an ou deux. Je m'entraîne à la gymnastique deux fois par semaine, un cours de yoga. Je médite de temps à autre. Lorsque je suis fatiguée ou malade, c'est le drame… Je crois que je vais rester dans cet état. Excès. Ce mot revient tellement souvent. J'ai été excessive dans le rétablissement aussi… Mais ce n'était pas destructeur, mais pas équilibré non plus. Je n'avais de temps pour rien d'autre. Donc, pas de vie de couple. Avais-je peur, peut-être ?

 

Je suis une 8 alpha qui réprimait le centre émotionnel. Ensuite, je suis tombée dans l'excès en donnant trop de place à l'émotionnel. Plus l'instinctif : mélange explosif. J'aspire au calme, à la sérénité. Vous comprenez, j'en suis certaine. Je comprends de mieux en mieux que toute ma vie, j'ai été "charriée" par mon centre instinctif. Je réagissais à tout et, bien souvent par la suite, je regrettais mes paroles, mes actes, mes décisions.

 

L'ennéagramme m'apporte une compréhension incroyable. J'ai envie de progresser avec l'ennéagramme, de faire l'équilibre avec mon centre mental. Besoin de votre support. Vous comprenez à quel point je DESIRE que la seconde moitié de ma vie soit agréable, harmonieuse. J'ai besoin (le mot n'est pas trop fort) de réaliser mon plein potentiel, que toute cette souffrance (c'est dur de regarder derrière et de voir toutes ces ruines) puisse servir à quelque chose. Je ressens une ENORME tristesse. Quelle vie. C'est un peu comme si je vous donnais un aperçu de mon autobiographie. Je me pratique avec vous, connaissant votre compassion.

 

Merci de l'éclairage que vous m'apporterez. Roger, tu vois, je rencontre des difficultés un peu partout. Je mets de l'ordre dans ma situation financière ; j'ai arrêté l'hémorragie. Je désire rencontrer un homme qui me corresponde vraiment. Je ne veux plus uniquement me laisser choisir. Je veux continuer à prendre soin de moi, me traiter avec amour et compassion. Je suis fatiguée de tous mes combats. A noter : en déménageant et en changeant d'employeur, j'éliminais mes deux derniers combats. Mon propriétaire était continuellement ivre mort et il habitait en bas de chez moi.

 

Fabien, je croyais que j'étais arrivée parce que j'avais "conquis" mon centre émotionnel. :heart: J'ai gagné une bataille, mais pas la guerre (ça fait 8, hein ?). J'ai vraiment été déstabilisée, la semaine dernière, mon ego a combattu très fort. Je me mets à nu aujourd'hui. Vous voyez, moi qui aime tant échanger avec vous sur le site, cela m'a pris quelques jours. Je me sens vulnérable. Je le fais consciemment. C'est fou, j'ai peur d'avoir l'air victime. Birk…

 

Fabien, merci encore de ta patience, de ta générosité et de ton immense compassion. :heart: Tu m'as beaucoup impressionnée, la semaine dernière. J'ai trouvé que tu étais, ma foi, un excellent stratège. :heart: Je te lève mon chapeau. Tu m'as bien eue (oui, oui) et cela me permet de grandir. Tu as ma reconnaissance éternelle.

 

Très amicalement,

Pierrette (8)

 

P.S. : je ne le voulais pas si long, ce message, mais je voulais vous dresser un portrait aussi complet que possible. Je plonge… Vous ne me croirez pas, ça m'a pris deux heures. Les trois centres ont contribué.

Pierrette – E8

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Patricia Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

Dire que j'ai aimé ton portrait est peu dire. Je l'ai trouvé beau et j'en ai encore les larmes aux yeux. Cela n'a rien avoir avec une soi-disant victime, mon émotion vient de cette richesse d'humanité qui transpire et déborde de ton expérience.

L'Ennéagramme nous apporte un réel soulagement et une compréhension de nos attitudes, il nous donne la voie à suivre pour nous épanouir et pour nous tourner résolument vers l'avenir. Le passé a existé, vivent le présent et le futur qui t'apporteront la joie et la sérénité.

 

Très amicalement,

Patricia (1)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

Bien sûr, je suis aussi profondément ému par ton témoignage. Qui pourrait se dire un être humain et ne pas l'être ?

J'ai le coeur serré en relisant ton message et j'ose à peine y répondre, tant les mots sont dérisoires devant tant de violence et d'injustice. J'espère que quelque chose se transmettra derrière ces lignes et te parviendra.

 

Tu dis "avoir peur d'avoir l'air d'une victime". C'est une abomination supplémentaire des abuseurs de toutes sortes : faire, contre toute justice et toute morale, que leur victime ait honte de ce qu'elle a vécu.

Je crois que cet aspect particulier est encore plus difficile pour un 8. Le besoin de contrôler et d'éviter la faiblesse lui rend difficile de partager son vécu et de se faire aider dans ces situations où il a été sous l'emprise d'une autre personne. J'ai connu plusieurs 8 ayant subi des viols dans leur enfance et essayant de croire et de faire croire que, d'une certaine manière, ils avaient eu l'initiative et étaient les abuseurs. C'est dire que j'imagine et que j'admire le courage qu'il t'a certainement fallu pour écrire ces lignes.

 

D'un point de vue Ennéagramme, il nous reste à confirmer aile, variante et sous-type. Je vais relire tranquillement ton message et reviendrais discuter de ces points.

Il reste à voir aussi quels mécanismes de ton type constituent pour toi aujourd'hui une gêne et comment tu peux les dépasser pour construire cette vie "agréable et harmonieuse" que tu désires, à laquelle tu as droit et que je te souhaite du plus profond de mon coeur.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Bonjour Patricia, Fabien,

 

C'est fou, j'avais peur de me faire rentrer dedans suite à mon message. Je ne croyais pas avoir si peur de me montrer vulnérable, après avoir fait autant de thérapie et m'être montrée vulnérable si souvent. Ce fonctionnement revient tout le temps. Comment changer cet affect négatif en affect positif ? En faisant ce que j'ai fait, en me montrant, en prenant le risque d'être vulnérable ?

 

Vos messages me touchent beaucoup. Tellement peur d'avoir l'air victime. Eviter la faiblesse à tout prix. C'est incroyable, j'avais lu tout cela, mais c'est maintenant que je le ressens aussi fort, que je me vois si clairement.

 

Fabien, je suis allée consulter un psychologue vers l'âge de 18 ans, suite au deuxième viol. Je lui disais : "Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?" Je cherchais à comprendre ce que j'avais pu faire pour "provoquer" l'incident.

 

C'est très dur pour moi de me montrer telle quelle ici. Je ne croyais pas que ça allait être aussi dur. Je dépasse vraiment quelque chose d'EXTREMEMENT important. C'est majeur. Mon image… c'est l'ego ?

 

Merci à vous deux. Oui, quelque chose passe à travers les lignes, Fabien. Je le reçois et j'ai le sentiment que cela vient guérir quelque chose à l'intérieur de moi.

 

Je vais vous apporter d'autres éléments d'analyse, au fil du temps, car je saisis de plus en plus de choses, je vois de plus en plus clair. J'apprécie énormément le temps que vous me consacrez. :happy:

 

Très amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

Oui, savoir ce qu'est sa compulsion et la sentir en soi à l'oeuvre sont deux choses bien différentes. Le vivre, comme tu le fais actuellement, est une souffrance, mais c'est aussi positif au sens que ce n'est qu'en ayant cette conscience douloureuse du piège de l'ego qu'on trouve la motivation d'en sortir.

 

"Je cherchais à comprendre ce que j'avais pu faire pour 'provoquer' l'incident."

 

Oui, c'est une réaction normale chez un 8. Au sens égotique, savoir que tu avais provoqué l'incident t'aurait sans doute soulagée en te redonnant une impression de force et de contrôle. Bien entendu, ce soulagement n'aurait été que le masque temporaire d'une souffrance intérieure intacte.

 

"Mon image… c'est l'ego ?"

 

Définitivement, oui. Chaque type a une image à laquelle il est extraordinairement attaché. Se débarrasser de cette image, c'est se débarrasser de son ego… tant qu'on ne la remplace pas par une autre image, une autre fierté ! Par exemple, pour rester dans ton type, j'ai connu des 8 faisant des excès de simplicité : vivre sa vertu avec passion ! :laugh: / :happy:

C'est un équilibre bien délicat qui rejoint cette discussion sur l'humilité à laquelle tu as participé par ailleurs sur ce site et dont tu nous donnes ici un bel exemple. Ceci dit, ce n'est pas un risque que tu cours pour le moment en ce début d'un travail par l'Ennéagramme.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Bonjour Pierrette,

 

Pour information, je précise qu'au niveau de l'Ennéagramme je suis une 8 alpha à forte aile 7 et bien qu'ayant une assez forte tendance au déni, il m'est impossible de ne pas saluer ton courage.

 

A la première lecture de ton message, j'ai été émue, émue aux larmes… Bouleversée même ! J'y ai trouvé tellement de similitudes entre ton histoire et mon vécu que je l'ai lu, lu et relu ,et encore, et encore…

Plus je lis ce message, plus je suis admirative et mon égocentrisme me semble tellement ridicule.

 

Je suis encore toute bouleversée par cette lecture. Alors je propose de revenir une prochaine fois pour un échange plus généreux.

 

Bien à toi,

Daphnée (8)

Daphnée

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Bonjour à tous,

 

Je suis avec beaucoup d'attention les conversations sur le panneau de messages et regrette de ne pas pouvoir y participer. J'ai en effet des difficultés de concentration actuellement en même temps que des difficultés physiques qui m'ont notamment contrainte à ne pas participer à des rencontres, en particulier sur l'ennéagramme. C'est quelque chose de difficile à vivre, mais c'est ainsi. Vos échanges ont été enrichissants.

 

Pierrette, ta réactivité, vive, chaude et chaleureuse m'a permis au travers de tes interventions et de tes interlocuteurs de mieux comprendre certaines personnes que je pense être de type 8. C'est vrai que certains aspects me dérangent encore, mais au moins j'ai des explications de leur comportement.

 

Une question : pour un 8, dans cet évitement de la faiblesse, comment se situe la tendresse ? Par exemple, comment s'adresser à un 8 qui est dans la maladie et lui apporter un soutien ? Qu'apprécie-t-il ? Quelle approche ? (dans la maladie ou autre difficulté dans la vie.)

 

Si j'interviens aujourd'hui, c'est pour dire à Pierrette que j'ai été très émue à la lecture de son message.

 

Par ailleurs, je suis entrain de lire un ouvrage sur la honte et lorsque Fabien écrit "C'est une abomination supplémentaire des abuseurs de toutes sortes : faire, contre toute justice et toute morale, que leur victime ait honte de ce qu'elle a vécu.", cela a fait un écho à cette lecture en cours aussi j'ai eu envie de vous en faire part.

Il s'agit de "S'affranchir de la honte" de John Bradshaw aux Editions Le Jour.

Par ailleurs, il présente assez bien ce que la honte toxique provoque chez l'individu, notamment l'aspect maladif d'accomplir des prouesses, des performances au dessus des autres…

 

J'espère pouvoir revenir sur ce panneau lorsque j'irai mieux, échanger avec vous, recueillir votre aide pour avancer encore. L'ennéagramme a été pour moi un outil formidable. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir oublié beaucoup y compris dans ce domaine. J'aimerais pourtant poursuivre mon développement personnel en ayant mes trois centres qui fonctionnent, savoir les faire fonctionner le plus harmonieusement possible. Mais aujourd'hui, c'est tellement difficile pour moi d'y voir clair dans les implications liées à mon type, à mon histoire, que je vous dis à plus tard peut-être.

 

Bonne continuation à vous,

Annick Andréa (1)

Andréa – E1 alpha, aile 2, Conservation

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Bonjour à tous,

 

Daphnée, je te remercie pour tes paroles. Je suis touchée d'avoir eu cet impact. Merci d'avoir pris le temps de me le faire savoir. Je sais que tu es en mesure d'apprécier le courage que cela m'a demandé. :happy:

 

Annick Andréa, j'espère que tu vas te rétablir très rapidement. "Comment apporter du soutien à un 8 ? Qu'apprécie-t-il ?" J'y pensais en allant faire mes courses. Tu sais, pour un 8, il est tellement difficile de demander de l'aide, d'admettre en avoir besoin… Ce qui me touche beaucoup, c'est lorsque quelqu'un me propose son aide. Je me sens tellement aimée. J'avais adoré lorsque mon voisin s'était porté volontaire pour aller faire des courses pour moi. :laugh: Mes pensées sont avec toi. Bonne continuation à toi aussi. Au plaisir de te lire à nouveau !

 

Fabien, Patricia, je lisais vos messages, hier matin, et les larmes roulaient sur mes joues. Il y a bien longtemps que je n'avais pleuré de façon aussi abondante. J'aurais pu remplir une chaudière. Je ne savais pas, sincèrement, que j'avais si peur de me faire taper dessus, de me faire ridiculiser.

 

C'est vrai, Fabien, connaître sa compulsion et la ressentir en soi sont deux choses différentes. Quelle souffrance, hier matin ! Et à un certain moment, j'ai dit à cette partie souffrante : "On ne va tomber dans l'excès, quand même." :heart: Je l'ai dit avec tendresse et fermeté à la fois. Je devais faire ma journée de travail. Et tout doucement, ça s'est apaisé à l'intérieur de moi. Le mental a fait son travail.

 

Fabien, la raison pour laquelle je crois que mon aile en 9 était la plus présente dans le passé est ma difficulté à passer à l'action et ma dépendance financière et ma dépendance affective. Et je peux vraiment m'amuser pleinement d'une façon insouciante (lorsque c'est planifié) depuis peu. Je me laisse davantage aller dans le plaisir et je crois que c'est mon aile en 7 qui se développe.

 

Je crois que c'est la désintégration en 5 qui a fait que j'ai commencé à travailler chez moi il y a environ quinze ans. Mais cela ne me convient plus. Je me rends compte A QUEL POINT l'image de moi et ma compulsion d'éviter la faiblesse sont forts. Incroyable. Je croyais que c'était parce que j'étais compétitive, mais c'est cette compulsion d'éviter la faiblesse. En effet, il y a déjà un bon moment que je dis que j'en ai marre de mon travail, que je veux trouver un travail que j'aime, qui me passionne. Je ne faisais rien. J'attendais que ça tombe du ciel. Je crois qu'il y a la peur du changement. Combat entre le désir d'un travail que j'aime et la peur de quitter mon confort, mes habitudes.

 

Depuis six mois, j'ai fait des démarches, mais cela n'aboutit pas. J'ai frappé à plusieurs portes, lorsque je ressens vraiment une pulsion très forte, lorsque quelque chose me plaît vraiment. Je ne veux pas changer pour changer. Je veux quelque chose qui me corresponde. Bien sûr, j'en parle. Et les gens demandent : "Et puis ?" Et là, je prends un coup à chaque fois. Pas de résultats. Je n'ai pas beaucoup d'énergie.

 

Je fais des efforts et rien n'aboutit. Je suis déchirée entre le lâcher-prise et l'action. En ai-je fait assez ? J'ai peur d'avoir l'air d'une perdante. QUELLE HORREUR ! Je n'ai rien à présenter sur un plateau d'argent, comme vous le savez, que des ruines… Je tente de faire l'équilibre en me disant "Je ne suis pas ma situation, je ne suis pas mon passé.", mais c'est dur.

 

J'ai des tonnes d'idées, de projets, mais je manque d'énergie… Pas habituée non plus de manquer d'énergie. Ouille ! On dirait que la Vie veut me ralentir. J'ai l'impression d'avoir les mains liées. Pas d'argent, aucune porte qui s'ouvre. Le calme plat. Toujours cette peur de ne pas en avoir fait suffisamment, d'être une perdante. Est-ce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas compris ? Je me compare.

 

Toutes ces choses qui sont arrivées, manque d'argent, manque d'énergie… Je crois qu'il y a une Intelligence Infinie dans l'univers. Est-ce pour m'enseigner l'humilité ? J'ai l'impression de vivre un rite de passage.

 

Est-ce que la Vie voulait m'obliger à demander de l'aide ? Si je n'avais pas été à bout, je ne l'aurais jamais fait. J'ai commencé à me pratiquer à demander de l'aide, cet été. Je ne pouvais plus payer pour faire effectuer mes travaux manuels. La première fois, j'en pleurais tellement je trouvais cela humiliant. Dans le fond, je dois m'ajuster, réaliser que ce n'est pas de la faiblesse, mais plutôt de l'humilité. Ensuite, j'ai réalisé que j'avais fait plaisir à mon cousin, qu'il s'était senti utile. Il est arrivé en courant. C'est vraiment la perception que l'on se fait des choses, n'est-ce pas ? Réalité déformée. Ajustez l'image, svp, Monsieur l'administrateur. :heart:

 

Je vais pratiquer cet exercice de "Je suis" dont vous parlez dans votre livre. Peut-être est-ce la réponse à la question que je pose… :heart:

 

Sous-type conservation : cela me semble de plus en plus clair. "Je suis mon corps". J'accepte très difficilement d'avoir moins d'énergie, je pense que je vais rester dans cet état, c'est le drame. Lorsque j'avais un rhume, dans le passé (je m'améliore), je restais à la maison. Je n'allais pas me montrer larmoyante, diminuée, quand même…

 

Fabien, lorsque vous mentionnez la réaction négative des gens lorsqu'on donne des noms aux types, genre "Le boss", je tiens à vous dire que ma copine 9 s'est cabrée en entendant le mot "l'Affable". Elle n'a pas tellement apprécié. Et son amoureux tout récent, "l'Épatant" ! Sans commentaire. Je n'avais pas encore lu votre livre. :happy: C'est noté.

 

J'ai hâte de te lire, Fabien, au sujet de ma variante, mon sous-type et les ailes. Je trouve l'ennéagramme de plus en plus passionnant ! Je reconnais des gens et je me rends compte que certaines relations auraient pu être différentes. C'est fascinant !

 

Très amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

Patricia et moi animons des stages presque tous les week-ends (toutes les fins de semaine pour vous autres Québecois qui protégez bien notre langue commune). Le vendredi est donc jour de repos pour faire le plein d'énergie pour ces animations. Ma réponse sera donc brève et technique.

 

Variante - Tu te décris comme quelqu'un ayant très fortement réprimé l'émotionnel et donc ayant comme hiérarchie des centres instinctif-mental-émotionnel. Cela rend probable la varainte alpha. Comme par ailleurs, tu penses te désintégrer en 5, cela renforce cette hypothèse qui me paraît compatible avec tes interventions.

Il faudrait juste vérifier qu'avant le travail personnel que tu as fait pour te connecter à tes émotions, le mental était en second, c'est-à-dire que le plus souvent la pensée précédait l'émotion (quand l'instinctif leur laissait le temps de s'exprimer bien sûr ! :happy: ).

 

Sous-types - Là, il n'y a guère de doutes possibles. Tes interventions dans cette conversation et dans les autres montrent clairement l'anxiété liée au sous-type conservation. Comme de plus, c'est celui dans lequel tu te reconnais, je crois qu'on peut en rester là.

 

Ailes - C'est une toute autre histoire. Comme pour le type, on ne peut pas reconnaître l'aile par des comportements. Un 8 n'a pas besoin d'une aile 7 pour savoir rire, s'amuser avec des amis, boire joyeusement un coup, etc. Avoir une aile, c'est en vivre la passion et la fixation.

La question est donc de savoir ce qui a joué et joue le plus grand rôle dans ta vie, la passion et la fixation du 7 (intempérance et planification) ou celles du 9 (paresse et oubli de soi).

Cette analyse n'est jamais simple. Pour un 8, c'est plus compliqué que la moyenne parce que sa passion d'excès a vite fait de ressembler à l'intempérance du 7. Pour confirmer une aile 7, il faut donc plus se fier à la fixation de planification quand elle s'exerce pour autre chose que la vengeance, fixation du 8.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Bonjour à vous tous,

Bonjour Pierrette,

 

J'ai été profondément émue, bouleversée et impressionnée par ton témoignage. Depuis le temps où je suis tes conversations, je n'y voyais à peu près que les épines… Maintenant je vois l'épanouissement d'une belle rose ! Je suis très touchée par tant d'ouverture d'esprit, d'honnêteté, de simplicité et de profondeur.

 

Je suis de type 6 mu contrephobique qui, de l'extérieur, peut quelquefois ressembler à une personne de type 8 alpha. Suivre ici ton cheminement me donne la volonté et le courage de grandir, d'exprimer et de manifester mes sentiments. Tu m'apportes également une meilleure compréhension du fonctionnement de mon fils qui est également de type 8 alpha de sous-type conservation. Ce n'est pas facile, c'est même quelquefois très difficile, mais tu sais, je l'aime beaucoup… ma tornade ! :laugh:

 

Merci de ta générosité. :happy:

Blanche (6)

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour à tous,

 

Blanche, c'est à mon tour d'être bouleversée. Le mot est faible. Je suis complètement secouée. En lisant ton message, j'ai ressenti en premier lieu un certain plaisir. Par la suite, je suis revenue le relire et je ne ressentais plus rien. Il y a eu comme une coupure à l'intérieur de moi. Par la suite, je me suis demandée "Mais pourquoi est-ce qu'elle me remercie d'avoir été moi-même ?" Comme si c'était un événement normal pour moi d'être moi-même "à ce point" devant un aussi large public.

 

Une heure ou deux plus tard, je me suis mise à trembler de tous mes membres. J'ai dû annuler mon rendez-vous chez le coiffeur. J'ai l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans le plexus. Je ressens une immense boule de tension dans cette région. Je me sens très mal. Je croyais la région lacrymogène devenue aride depuis l'épisode d'hier, mais la source semble inépuisable (je blague pour me rassurer).

 

J'ai eu peur, tout à l'heure. Mes deux meilleures amies sont à l'extérieur de la ville. J'ai tenté d'appeler ma naturopathe. Absente. J'ai demandé à mon mental d'intervenir. A qui peut-on téléphoner pour dire que la façade qu'on avait érigée depuis 45 ans est en train de s'écrouler ? Peu de gens, je crois. J'ai laissé un message à une personne que je crois être capable de comprendre. Je laisse cela entre les mains de l'Univers et, en attendant, je me confie à vous.

 

Blanche, je suis simplement le courant. Ce qui m'a flanqué un tel choc, tout à l'heure, c'est que j'ai réalisé que je reçois amour et support de vous AU MOMENT où je me montre dans ce "passage" extrêmement difficile, sans façade. Tout ce temps perdu, cette énergie dépensée. Un souvenir me remonte, ma mère qui me dit, un an ou deux avant sa mort : "Le cheminement que tu fais, je ne pourrais pas le faire". J'ai envie de lui répondre : "Je comprends, maman. Si j'ai ressenti un tel choc à 45 ans, j'imagine quel aurait pu être le choc à 75 ans." Quel temps perdu, quelle énergie gaspillée.

 

Je réalise à quel point j'ai voulu être aimée, à quel point j'avais besoin d'être reconnue pour ce que j'allais accomplir. J'avais besoin de parler de mes projets. Rien à présenter sur mon plateau d'argent. Et c'est au moment où j'assume ma réalité, que je la montre telle qu'elle est et moi telle que je suis, démunie, vulnérable que je reçois cet amour que j'ai tant cherché, que j'ai tant désiré.

 

J'éloignais les gens. C'est dur de faire cette prise de conscience.

 

Blanche, lorsque tu dis "Ce n'est pas facile, c'est même quelquefois très difficile, mais tu sais, je l'aime beaucoup… ma tornade !", ces mots me touchent. Il est privilégié, ce petit, d'avoir une maman en cheminement, par conséquent capable de voir derrière la façade.

 

Merci de TA générosité en prenant le temps de m'écrire ce mot qui m'a tellement secouée… et qui me secoue encore. Je laisse partir quelque chose qui me sécurisait, une vieille peau, mais qui m'apparaît soudainement ridicule et inutile et, surtout, inefficace. Je mesure l'impact d'être moi-même et c'est grâce à vos témoignages à toi, Daphnée et Annick Andréa qui, même malade, a pris le temps d'intervenir, et bien sûr à l'accueil de Patricia et Fabien. :laugh:

 

J'en profite - ouille - pour vous remercier tous de m'avoir acceptée telle que j'étais, c'est-à-dire dérangeante. Je ferais bien disparaître quelques conversations, je changerais quelques titres de discussions… :happy:

 

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

Toutes nos vies sont fondées sur ce mensonge incroyable "Je ne pourrais être aimé que si…" Et ce "si…" que nous mettons en oeuvre avec acharnement ne provoque que souffrances et désamour, ruines et dévastation en nous et autour de nous.

 

Alors que la seule vérité est "Je suis aimé parce que je suis". C'est si simple et en même temps si difficile et ces temps qui tant et tant privilégient le faire et l'avoir par rapport à l'être nous compliquent encore la tâche.

 

Les larmes qui coulent, Pierrette, ce sont à la fois les larmes d'une souffrance longtemps enfouie et d'un soulagement entrevu. Laisse-les couler, même si elles durent. Imagine-les comme une eau purifiante qui lave ton âme.

 

N'aie pas non plus de regrets de n'avoir pas laissé tomber ce masque plus tôt. Tu l'as fait le plus tôt que tu as pu et tant de gens vivent une vie sans le faire… Ces regrets sont normaux, mais ils appartiennent à l'ego puisqu'ils sont préoccupation à propos du passé et non vécu de l'ici et maintenant. L'ici et maintenant, c'est l'accueil de la petite Pierrette enfant en toi qui a tellement besoin d'amour et aussi la joie des retrouvailles avec elle. Parle-lui, dis-lui que tu l'aimes, que la vie n'a pas été facile mais que tu es là, vivante et forte, de la force inaltérable de la vérité et aide-la à grandir.

 

Des pièges, des écueils, des rechutes encombrent le reste du chemin. Mais aujourd'hui, tout en accueillant tous les autres ressentis, tu as bien droit à la joie simple du pas franchi.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Bonjour à tous,

 

Blanche, lorsque tu dis : "Suivre ici ton cheminement me donne la volonté et le courage de grandir, d'exprimer et de manifester mes sentiments", j'espère que tu vas ouvrir ta propre discussion. J'aimerais pouvoir t'apporter mon support, suivre ton cheminement. Tu as piqué ma curiosité également en disant qu'une 6 mu contrephobique peut ressembler à une 8, vue de l'extérieur. J'ai envie de pouvoir faire la différence.

 

Fabien, c'est vraiment gentil d'avoir pris le temps, malgré le stage. Le danger pour moi, hier, était de tomber dans cette grande souffrance, dans l'excès. C'était comme un raz-de-marée ou un tremblement de terre. Quelle souffrance ! Je n'ai plus aucune difficulté à laisser couler les larmes. C'est ce qui s'est passé en lisant ton message, ce matin.

 

Grâce à nos discussions houleuses, je comprends mieux le danger pour moi d'amplifier. Hier, j'ai donc donné une place au mental en lui demandant d'intervenir. Je suis impressionnée. Tout doucement, ça s'est transformé. La souffrance était encore là, mais je n'avais plus cette crainte qu'elle emporte tout sur son passage ou encore de tomber dedans. J'ai envie d'équilibre. :happy: Bel outil, ce mental.

 

Je ressens une grande fatigue émotionnelle, aujourd'hui. Normal. Je me sens fragile également, un peu déstabilisée. Il y a 15 ans, lorsque j'ai arrêté l'auto-destruction (acool, drogues, médicaments), j'avais dit spontanément à une collègue de bureau : "Je me sens comme un serpent qui s'est délesté de sa vieille peau, mais qui n'a pas encore sa nouvelle peau, je me sens nue, vulnérable." Cette semaine, dans un tirage de cartes médecines, une des cartes que j'ai tirées était le serpent. C'était prémonitoire. :laugh: Je crois beaucoup aux symboles. La vie nous parle de tellement de façons.

 

Tes images me font du bien : "Imagine-les comme une eau purifiante qui lave ton âme." J'aime. J'adopte. Et j'adopte aussi les suggestions par rapport à la petite Pierrette. Merci !

 

Très amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour à tous,

Bonjour Pierrette,

 

Touchée en plein coeur encore une fois ma chère Pierrette. Ton cheminement m'épate. Tu me donnes vraiment le goût de me débarrasser de ma vieille peau. Elle était auparavant sécurisante maintenant, elle m'est embarrassante. En passant, on est peut être plus vraie nue… qu'habillée… surtout mal habillée. :happy:

 

Mon objectif actuel est orienté vers la compréhension et surtout, vers la manifestation appropriée de mes émotions qui sont un indicateur de mes ressentis consciemment et inconsciemment vécus. Le centre émotionnel était pour moi quasi-totalement réprimé, ce qui m'a amenée à beaucoup de rigidité, de froideur, d'intolérance, d'incompréhension, de contrôle et d'excès (voilà entre autres les deux dernières caractéristiques que je considère ressemblantes au type 8…). Evidemment des craintes et bien d'autres choses sur lesquelles je n'arrive pas encore à mettre les mots.

 

Tout comme toi je vise l'authenticité, LE VRAI DU VRAI, c'est ce qui fait que j'ai tant hâte en août prochain, puisque je m'inscrirai très certainement aux sessions ESSENCE et EVEIL qui seront animées par Patricia et Fabien. Si tu savais comme j'ai l'impression, ou plutôt comme je pressens, qu'enfin j'atteindrai le plus profond et le plus vrai du vrai de moi-même.

 

Je te regarde aller Pierrette et je vois les couches superficielles et inutiles se détacher de toi… Et je te trouve tellement belle, tellement vraie, tellement plus lumineuse ! Quelque part, j'envie ta force, ton courage mais… ce n'est quand même pas une grosse envie puisque je sais, ou plutôt je sens, que bientôt je pourrai enfin en faire tout autant.

 

Continue à écrire Pierrette, je te trouve énergisante et stimulante et les réponses de Fabien le sont pour moi tout autant. Merci !

 

Affectueusement,

Blanche (6)

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour à tous,

 

Blanche, tes paroles m'encouragent à continuer. Je ne trouve pas cela facile. Je me suis levée le coeur rempli de colère. Après sont venues les larmes. Je réalise que je m'identifiais vraiment à cette image "Je suis forte, je suis juste". Surtout le "Je suis forte". Je croyais pouvoir tout accomplir avec la force.

 

Jamais gagné aussi peu d'argent dans ma vie. C'est incroyable, ça empire. On pourrait presque croire à un complot. Je me sens diminuée, "insécure", vulnérable. Je comprends mieux qu'il m'était difficile de parler de ce que je vivais. C'est pourquoi je parlais de fierté face à ce que j'avais accompli et face à mes projets. L'ici et maintenant est rempli de limites, ce qui contredit complètement cette image que j'avais de moi. Dur combat. J'ai peut-être pu avoir l'air de vouloir prouver quelque chose. C'est surtout à moi-même, en fait, que j'avais de la difficulté à avouer la vérité. Tellement aride en ce moment.

 

Je croyais qu'à force de volonté, je pouvais tout changer. Il y a une Force bien plus grande que la mienne. Je me suis débattue comme un diable. Fabien, tes paroles ont atteint la cible : "Alors que la seule vérité est 'Je suis aimé parce que je suis'. C'est si simple et en même temps si difficile et ces temps qui tant et tant privilégient le faire et l'avoir par rapport à l'être nous compliquent encore la tâche." Oui, ça me complique vraiment la tâche. C'est dur de me montrer telle quelle, ICI MAINTENANT. Je ne trouve pas cela reluisant, sauf pour ce qui se passe à l'intérieur, mais ça, ça ne se voit pas.

 

Fabien, en réponse à ta question, jusque vers l'âge de 36 ans, lorsque les vannes ont ouvert (à mon grand désarroi), je ne savais même pas que l'être humain était un être d'émotions. Ces "choses" étaient enfouies au plus profond de moi. Ce qui intervenait en second lieu, lorsque l'instinctif lui laissait une petite place, c'était le mental. Je me suis rappelée, hier, qu'à cette époque juste avant que le barrage ne cède sous la pression, les deux personnes les plus significatives de ma vie me disaient régulièrement "Sors de ton rationnel". Elles ne cessaient de me répéter cela. Je ressentais beaucoup d'impuissance face à ces paroles. Je rationalisais tout. Je ne savais par quel bout commencer pour "sortir de mon rationnel". Gros contrat. Je rigole en y repensant. Cela confirme donc la thèse du type 8 alpha.

 

En ce qui a trait à l'aile en 9, je repense à la narcotisation et cela me rejoint. J'ai été paralysée pendant des années. J'aurais voulu apporter des changements dans ma vie et, en même temps, je n'arrivais pas à passer à l'action (la paresse du 9 qui favorise et réprime en même temps le centre instinctif ?). Je passais beaucoup de temps devant la télévision. Et j'ai également "tenté d'éviter les conflits" et, si je ne pouvais pas le faire, alors, je sautais dans la mêlée. Le besoin d'être aimée était tellement grand. Je vais quand même relire au sujet du 7 et du 9 pour être certaine, mais je penche vers le 9.

 

Blanche, peut-être allons nous nous rencontrer en août prochain dans les stages de Patricia et Fabien. Je ne sais pas ce que la vie a en réserve pour moi. En ce moment, je ne vois pas beaucoup de lumière et j'espère que c'est parce que j'arrive au bout du tunnel. Aujourd'hui, je me sens toute petite. J'ai cru qu'en faisant des "efforts", en posant des gestes, il y aurait automatiquement des résultats. Je commence à réviser cette position. :happy: Je commence à croire que si la pensée crée, je n'ai pas d'efforts à faire, juste à être présente et disponible tout en continuant à avancer dans la direction que mon coeur m'indique. C'est nouveau pour moi et cela va à l'encontre de ce personnage que je m'étais créé.

 

Merci de vos encouragements. J'en ai bien besoin. En passant, lorsque je dis que je ferais bien disparaître des discussions… je changerais le titre de la discussion "Témoignage d'un 8 guéri". :happy: Je reposerais cependant les mêmes questions à Fabien et à Papyzen. Je trouve que ces questions étaient saines et pertinentes. C'est après que ça a dégénéré dans le contrôle et l'excès. D'un autre côté, c'est ce qui m'a obligée à me regarder en face et à voir un dragon. :happy:

 

Très amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Rebonjour à tous,

 

Je voudrais apporter une nuance lorsque je parle d'efforts. En fait, j'aurais dû écrire "forcer". Le mot contrôle me vient spontanément en écrivant ces mots. Faire des efforts, oui, forcer (pousser, tirer), non.

 

Je ne sais pas si Roger est là. Je repense au livre de Guy Finley et cette métaphore au début, de cette personne qui se précipite d'une poutre à l'autre afin d'éviter que le plafond de la grotte ne s'effondre. Lorsqu'il n'en peut plus, qu'il arrête, le plafond s'effondre et… le TRESOR était au plafond. Je ne sais pas si je résume bien. Il y a longtemps que j'ai lu ce livre.

 

Je choisis d'arrêter de forcer. Je ferai des efforts si mon coeur m'indique une direction à suivre. Puisque le reste ne fonctionne pas, essayons autre chose.

 

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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  • 2 weeks later...

Bonjour Pierrette,

 

"Il m'est arrivée de perdre conscience dans un bar, de tomber à la renverse. Un jour, je suis tombée à la renverse chez mes parents, j'ai eu des convulsions… Un genre de court-circuit dans le cerveau. Trop d'abus. Heureusement que le 8 est fait fort".

 

J'ai été relativement impressionnée par ce passage, car étant 8 moi-même je me suis demandée : "Qu'est-ce qui peut bien pousser un 8 à une telle perte de contrôle ?"

 

J'ai essayé de me rémémorer aussi loin que je m'en souvienne et je ne suis jamais arrivée à de telles extrémités. Mes plus grands abus, je les ai vécu dans le domaine sexuel (pouvoir sur l'autre) mais toujours dans une parfaite maîtrise du ou des partenaires.

 

J'ai une fois eu une cuite mémorable à l'âge de 18 ans avec mon meilleur ami (limite coma), mais le lendemain au petit matin le légendaire "PLUS JAMAIS CA" du 8 rimait dans ma petite tête. Et cela ne s'est plus jamais reproduit.

 

Je te remercie de m'éclairer la-dessus.

 

Amicalement,

Daphnée (8)

Daphnée

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Bonjour Daphnée,

 

Je cite un extrait de ton autre message : "N'oublions pas que le fait d'être touchée et de l'accepter est un grand pas en avant !" C'est vrai. :happy: Merci de me le souligner.

 

Je ne pense pas pouvoir t'éclairer, à moins d'avoir un éclair de génie dans les jours à venir. Je ne suis pas certaine de comprendre moi-même. Je sais qu'à travers l'abus d'alcool, de médicaments et de drogue, je cherchais à endormir la souffrance. Est-ce que ce besoin était plus grand que le besoin de contrôler ? Je ne saurais dire.

 

Je suis de sous-type conservation. Je te cite un extrait du livre de Fabien et Patricia : "Quand l'un des trois instincts est blessé, son utilisation devient alors problématique, soit sous la forme d'une préoccupation démesurée, soit au contraire sous la forme d'une négligence excessive. S'il s'agit de l'instinct de conservation, on manifeste dans la vie une prudence exagérée ou à l'opposé une tendance au risque ou à l'auto-destruction." Tu parles d'abus dans le domaine sexuel ; serais-tu de sous-type sexuel ?

 

Je sais que mon cousin, qui est 8 (sans le savoir - je ne lui ai pas encore annoncé la bonne nouvelle !) a vécu certains abus d'alcool, mais pendant une très courte période de temps. Il a réagi de la même façon que toi. Son choix a été très clair. Ce que j'en sais ressemble à ce que tu en dis. Je trouve d'ailleurs cela fort intéressant.

 

Peut-être Fabien pourrait-il intervenir ici ? :happy:

 

Amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"Est-ce que ce besoin était plus grand que le besoin de contrôler ? Je ne saurais dire."

 

La compulsion du 8 est d'éviter la faiblesse. Cela aboutit le plus souvent au contrôle, mais pas systématiquement. En théorie donc, rien n'est plus fort comme motivation pour un ego de 8 que cet évitement de la faiblesse et que la passion associée, l'excès.

 

L'abus de substance a dû donc être, au début, un moyen d'éviter la faiblesse (liée à "la souffrance" ?).

 

Mais, quand ils s'enfoncent profondément dans leur ego, tous les types finissent par vivre ce qu'ils cherchaient à éviter à tout prix. L'évitement excessif de la faiblesse conduit à la faiblesse au grand désespoir de l'ego qui se lance dans une escaclade destructrice en appliquant plus de la même fausse solution.

On commence à boire de l'alcool pour se cacher la faiblesse que l'on associe à tort à la souffrance. Comme cela ne marche pas, on consomme de plus en plus et toujours en vain. On crée ainsi une dépendance qui, elle, est une vraie faiblesse.

 

En terme d'ego et d'essence, la solution est toujours de faire moins. Contrairement à la psychologie moderne qui fonctionne souvent par ajout de ressources, nous avançons ici en otant toutes ces choses inutiles qui nous encombrent.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour à tous,

 

Il est évident que je fuyais la souffrance à travers tout ce qui me tombait sous la main. Le contrôle existe sous plusieurs formes. Je me souviens d'une époque où j'avais dit à mon médecin que lorsque je prenais "tel médicament", je vomissais du sang. Il m'a dit : "Bien, arrête !" J'ai répondu : "Non, je vais finir la bouteille." Est-ce que je tentais de contrôler mon corps ? La souffrance, sans aucun doute.

 

Je me souviens qu'à cette même époque, mon milieu familial était tellement dysfonctionnel et j'étais tellement malheureuse que, parfois, il m'arrivait de traverser la rue sans regarder. Je le faisais consciemment. Une partie de moi voulait en finir, mais j'espérais qu'on prendrait la décision à ma place. Drogue, alcool, médicaments, véritable cocktail, c'est également un lent suicide. Peut-être la souffrance dépassait-elle le besoin de contrôler. Peut-être que c'était un moyen de contrôler la souffrance. Je ne suis pas certaine. Tout cela me trotte par la tête depuis quelques jours.

 

Fabien, je ne suis pas certaine au sujet de l'aile. Je penchais vers l'aile en 9 en début de vie pour expliquer mon côté fusionnel, le fait que je devenais chaméléon lorsque je rencontrais un homme. Je m'éteignais par peur de perdre et je finissais par les perdre pour cette même raison.

 

Daphnée, de mon côté, face aux hommes, je contrôlais en m'empêchant de m'attacher. J'ai eu beaucoup d'aventures, très peu de relations à long terme. La plus longue, un an. Incroyable. Je ne pouvais les laisser approcher. J'ai eu une peine d'amour effroyable (une peine d'amour de 8 - je me relis) vers l'âge de 22 ans ; ensuite, je les ai tenus à distance. Cette peine d'amour avait confirmé pour moi que je ne méritais pas d'être aimée. Par la suite, lorsqu'un homme me disait qu'il m'aimait, je souriais. Je ne le croyais pas. Un d'entre eux me l'a un jour fait remarquer. Si je regarde en arrière, des hommes "très bien" m'ont aimée. Cela me rend triste, parfois, quand j'y pense. Quel gaspillage !

 

Je vois que ça n'est pas standard, puisque je me souviens avoir lu que tu as une enfant. :happy: Donc, certains 8 peuvent vivre une relation intime. Cela confirme ma thèse du manque d'estime de moi dû à la critique dont j'ai fait l'objet, plus cet homme qui en a choisie une autre.

 

L'aile en 7, Fabien, pourrait se développer depuis quelque temps. C'est vrai que je fais des projets, je planifie, mais je crois que c'est également parce que c'est tellement difficile en ce moment dans ma vie.

 

Il y a des moments où je crois que les deux ailes ont à peu près la même importance. Je regarde le profil du 7 et on parle de rationalisation. Cela aussi me ressemble. Je ne sais plus.

 

Lumière, svp, maestro. :happy:

 

Très cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Rebonjour à tous,

 

J'ai ressenti un malaise diffus après avoir posté mon précédent message. Là, à l'instant, des mots me montent, je trouve que ça fait faible de se montrer ainsi. Je me sens très inconfortable.

 

Je tenais à vous le partager. Je prenais une certaine distance en faisant ce genre de témoignages à mes débuts sur le panneau, mais ce n'est plus le cas. Je me plaçais au-dessus. Depuis quelque temps, je "vis" l'ennéagramme, je le "ressens", je l'"intègre". Très dur.

 

Au secours !

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour Pierrette.

 

Il y a un écho en moi (5) quand tu parles de ce que tu vois comme ton aile 7 et certaines d'entre elles me frappent comme des réactions de 5.

 

Sur une des conversations (pas le temps de chercher laquelle, j'ai cours dans pas longtemps), je crois avoir lu que tu pensais te désintégrer en 5.

Est-ce que ce que tu décris ne serait pas une manifestation de cette désintégration ?

 

Bien sûr, je te dis ça avec toutes les précautions d'usage que peut y mettre un 5 insuffisamment renseigné :happy: et qui a mis en fureur quelques 8 de sa connaissance. :happy:

 

A bientôt,

Bénédicte (5)

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette et tous,

 

Pierrette, le maestro ne peut pas apporter de lumière. Toi seule peux faire le tri entre le rôle de la gloutonnerie-planification d'une part et de la paresse-oubli de soi d'autre part. Ce qui domine est l'expression de ton aile.

Ceci dit, n'y attache pas trop d'importance. C'est le travail sur notre type de base qui est prioritaire.

 

Bénédicte, tu te reconnais dans des éléments cités par Pierrette et tu en déduis que ce pourrait être l'expression d'une désintégration en 5. Pourquoi pas ?

Mais, logiquement, ce n'est pas la seule solution. En tant que 5, tu as une liaison avec le 7 en intégration ou en désintégration. Quand dans une autre conversation, tu écris "Désolée pour ceux et celles qui m'apprécient comme bouffon de service." et "J'ai parfois l'impression qu'on me tolère comme bouffon ou qu'on me trouve bien pratique comme base de données, mais les jours où je n'ai pas le moral, je ne suis pas sûre qu'on m'aime.", tu montres l'importance de cette liaison au 7 et le fait qu'il est probable qu'il s'agisse de ton type de désintégration.

Pierrette garde donc un choix grand ouvert entre les deux solutions, aile 7 ou désintégration en 5.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour à tous,

 

Ce que tu soulignes, Bénédicte, m'est venu à l'esprit hier, je ne sais plus si c'est en écrivant mon message ou peu de temps après l'avoir écrit. Je me désintègre effectivement en 5. C'est vrai que je suis un peu confuse entre l'aile 7 et la désintégration en 5. Je vais garder un choix ouvert, Fabien, entre ces deux hypothèses.

 

En ce qui a trait aux ailes, je suis surprise que ça ne soit pas clair pour moi. Je me connais quand même assez bien. Je vais continuer à lire sur les 7 et les 9. Une partie de la confusion vient pour moi du fait que j'ai été paralysée face à mes désirs, mes projets, mes rêves. Je ne passais pas à l'action. Mais je crois que cela peut aussi bien être le fait du 7 qui privilégie le mental plutôt que l'instinctif ou de la narcotisation du 9. Je vais continuer à mijoter cela.

 

Merci à vous !

 

Très cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

Je crains qu'il y ait une grosse confusion théorique à propos des ailes. Une aile reste toujours minoritaire dans l'expression de la personnalité. Un 8 est donc un 8 quelle que soit son aile : quelqu'un qui préfère l'instinctif, qui évite la faiblesse, qui est dans l'excès, etc. Une aile peut tempérer cela, pas le supprimer.

 

Quand le centre préféré ne fonctionne plus, comme quand tu dis que tu as été "paralysée", cela ne peut pas être sous l'influence d'une aile, mais uniquement sous celle d'une désintégration, ce qui confirme l'hypothèse de notre chère Bénédicte.

 

Bien entendu, quand nous nous désintégrons dans notre type de base, notre aile suit et divers effets peuvent se cumuler, s'amplifiant les uns les autres ou créant des conflits intérieurs. C'est pourquoi il est souvent si difficile d'interpréter une situation de désintégration et que les mécanismes de désintégration restent un sujet de discussion important en Ennéagramme.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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  • 2 weeks later...

Bonjour à tous,

 

Bilan de fin d'année. Semaine très difficile. J'ai de grosses baisses d'énergie. Bien évidemment, je déteste cela. Je me sens diminuée. Je planifie des choses (enfin, j'essaie !) et tout s'effondre. Rien ne se passe comme prévu. En fait, en bout de ligne, le résultat est qu'il ne se passe pas grand-chose. Je réalise à quel point c'est difficile pour moi de ne pas courir à droite et à gauche pour faire arriver des choses, juste pour avoir un sentiment de pouvoir.

 

Je me défends de le faire et les baisses d'énergie contribuent à me garder sur le droit chemin, mais c'est une véritable torture. Je suis déchirée entre le lâcher-prise et la peur d'avoir l'air faible, la peur de ne pas avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir d'une façon "raisonnable", sans forcer. Je dois avoir quelques attentes. En relisant, j'ai envie d'ajouter : "Bien oui, j'ai des attentes. Ce n'est pas normal de vouloir partager sa vie avec quelqu'un et de vouloir avoir un "job" qu'on aime et avoir de l'argent pour se payer des vacances ????!!!!!!!!!!!!!!!"

 

Je crois comprendre que c'est le fait de privilégier le centre instinctif qui me rend cette période de ma vie aussi difficile. Je suis très bien lorsque je suis dans l'action. Je sais que je peux surmonter tous les obstacles qui se présenteront sur ma route. C'est de ne pas savoir quel chemin emprunter qui me "tue"… L'excès du 8 ? Lorsque je blague ainsi, alors que je pleure à chaudes larmes, est-ce que c'est de la dissociation ou du déni ou quoi ?

 

Donnez-moi un objectif à atteindre, s'il vous plaît… Ouille !

 

Je tente vraiment de n'avancer que lorsque mon mental est présent, en écoutant mon coeur. Une amie (qui va se reconnaître) m'a suggéré cette semaine que j'étais comme la chrysalide qui ne sait pas encore qu'elle va devenir un papillon, qui est dans son cocon. C'est exactement cela. C'est l'inconnu qui me fait tant souffrir. Je voudrais tellement me mettre en marche, m'activer… et en même temps, une partie de moi ne veut pas répéter les erreurs du passé. Je ne veux plus m'agiter pour m'agiter, faire arriver des choses juste pour ne pas sentir ce vide et pour impressionner la galerie, leur montrer que je suis FORTE. Je me désintègre réellement en 5. Imaginez, je suis TOTALEMENT dans le vide en ce moment. Très inconfortable.

 

Je désire vraiment ce qu'il y a de mieux pour moi dans tous les domaines, un travail qui me corresponde, un amoureux qui me corresponde, une vie qui me ressemble, qui corresponde à ce que j'ai de meilleur à l'intérieur de moi, à mon essence, une vie qui corresponde à mes idéaux les plus élevés.

 

Primeur : j'ai une petite chatte de deux mois qui s'appelle Sissi, qui est tout simplement adorable. C'est le grand amour. J'ai pris mon temps et lorsque le moment est arrivé, je me suis activée. C'est ainsi que je désire que les choses se fassent dans les autres domaines de ma vie, mais Dieu que cette attente est difficile, seule dans mon cocon, cette vieille peau qui ne me correspond plus et pas encore de nouvelle peau à l'horizon. J'aimerais bien avoir une palette de couleurs pour choisir les teintes de mes futures ailes, un peu comme lorsqu'on fait construire une maison. :sad:

 

J'ai très hâte de prendre mon envol. La confiance, c'est de croire que la Vie va me choisir des couleurs exceptionnelles pour mes ailes, des couleurs qui vont dépasser tout ce que mon petit cerveau aurait pu imaginer et choisir. La confiance ne me vient pas naturellement, vous comprenez ?

 

Je vous remercie d'avoir été là pendant cette fin d'année si importante et si difficile pour moi. Merci de votre support à tous. :proud:

 

Très cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Chère Pierrette,

 

Ton témoignage est très fort, très beau, à la fois il me trouble… et me ravit. Une grande partie des phrases que tu énonces, j'aurai pu les prendre à mon compte.

 

Les blessures de l'enfance sont-elles éternelles ? Nous devrions ouvrir une discussion sur "l'enfant qui est en nous". Serais-tu d'accord ? (Fabien, est-ce une technique de la PNL ?)

 

Je vais ouvrir une discussion sur le 6 contre-phobique et j'espère t'y "rencontrer" pour bâtir avec les 8 un schéma de différenciation.

 

Fraternellement,

Arthur (6 mu)

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Bonjour Arthur,

 

Je suis heureuse que mon témoignage te rejoigne. Merci d'avoir pris le temps de me le laisser savoir. Je me sens moins seule. Ouais… Combien met-on de vies à se rétablir de ces satanées blessures ?

 

Je te rejoindrai avec plaisir sur ta nouvelle discussion dès le début janvier. J'apprécie ton enthousiasme et ton dynanisme. Les 8 et les 6 ont plusieurs comportements en commun, à ce que je vois. Un schéma de différenciation serait certainement très utile.

 

A bientôt,

Très cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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  • 7 months later...

Bonjour à tous,

 

Me revoici. Je ne suis pas encore "sortie du bois" comme on le dit ici. Je me cherche un nouveau travail. J'ai de la difficulté à travailler à l'ordinateur. J'ai de la difficulté avec mes deux bras ! Décidément, ces 8, ils ne font rien à moitié ! :happy: Moi qui pouvais accélérer et ralentir le rythme, "contrôler" mes revenus, je n'y arrive plus. Cela ressemble étrangement aux limites de l'année dernière. Sauf que je le vis différemment.

 

Fabien, tu sais, cette façade qui s'est écroulée… il y a eu une transformation profonde. Bien sûr, il y a eu des soubresauts, des écueils (il y en a encore !), des rechutes, mais je me sens différente. Je me laisse davantage ressentir ma vulnérabilité, ma fatigue. Je m'avoue ouvertement (à moi-même, oui…) que j'aimerais bien un peu de support et j'en demande à l'occasion.

 

Je suis sortie de l'isolement. Je me suis constitué un réseau social. Eh oui, j'accepte de me montrer avec mes limites actuelles, dans mes circonstances difficiles. Cela fait toute la différence du monde.

 

J'ai envie de vous recopier le texte d'un courriel que j'ai adressé à une amie très chère, récemment, en sortant de mon bénévolat chez Suicide-Action Montréal où je fais maintenant de l'intervention téléphonique. Incroyable à quel point cela m'aide à mettre les choses en perspective dans ma vie. C'est FABULEUX. Voici :

 

Ma très chère amie,

 

J'ai envie de te partager les pensées qui m'habitent. Je réalise que l'année dernière, à cette même époque, alors que je n'avais pas un sou pour faire des activités et que j'en souffrais énormément, j'étais tournée vers tout ce que je ne pouvais pas faire.

 

Un an plus tard, même situation financière, mais je me rends compte que récemment, lorsque je faisais du ménage, je me disais à l'intérieur de moi "Ca, j'ai les moyens de faire ça". Et hier soir, en revenant de chez S.A.M., je me disais «Ca, j'ai les moyens de faire ça». Cette pensée de tout ce que j'ai les moyens de faire (incluant offrir gratuitement des soins énergétiques aux gens qui m'entourent) me REMPLIT DE JOIE.

 

Je ne suis pas pauvre, je suis RICHE, Dominique.

 

Je pleure en écrivant cette dernière phrase. Même situation. J'ai simplement détourné mon regard. J'ai envie de DONNER, DONNER, DONNER.

 

Je suis heureuse de te partager cela. Tu as tellement contribué. Tu m'as tellement encouragée et supportée.

 

Merci, petite soeur,

Pierrette

Je trouve cela plutôt éloquent. Les jours difficiles, je relis ce courriel. Je me sens tellement UTILE que je pleure parfois de joie en revenant à pied après mon quart d'intervention.

 

J'ai envie de vous partager également qu'une amie a décidé de m'offrir un voyage initiatique au Pérou, voyage dont je rêvais, mais que je ne pouvais pas m'offrir. J'étais allée à la soirée d'information en février. J'étais un peu inconfortable à l'idée d'y aller car je savais que les gens qui l'organisaient savaient que je n'avais pas les moyens financiers pour faire ce voyage, mais je m'étais forcée à y aller. Je voulais remplir ma banque d'images (des diapos étaient présentées) afin de pouvoir visualiser. J'avais également rempli la fiche d'inscription et je l'avais affichée sur mon mur de visualisation. Et j'en parlais en disant que je croyais aux miracles. J'ai envie de vous dire «TOUT EST POSSIBLE».

 

Je voulais vous partager tout cela. Mes circonstances extérieures sont encore bien arides, mais moi, je me sens de mieux en mieux à l'intérieur de moi. Je suis beaucoup moins souvent dans la comparaison. Mais c'est dur dans notre société où le FAIRE a la priorité sur l'ETRE. Je dois constamment me ramener à moi, à JE SUIS.

 

C'était mon bilan semi-annuel.

 

Fabien, l'ennéagramme est un outil fabuleux. Je m'en sers à chaque jour de ma vie. J'en parle. Il m'aide à m'accepter et à accepter les autres. J'en étais arrivée à pouvoir mettre des mots sur ce que je ressentais et à exprimer mes émotions, mais sans comprendre la motivation derrière mes comportements. Les mêmes comportements revenaient donc tout le temps. C'était frustrant. Pourrions-nous dire que c'est un outil psycho-spirituel ? Je crois qu'il guérit l'âme. Je suis en pleine guérison. Je veux vous dire toute ma reconnaissance à tous.

 

Merci encore ! Merci de m'avoir acceptée et reflété ma vérité toute nue, qu'il m'a été très difficile d'entendre. Difficile, mais combien profitable.

 

Pierrette (8)

 

P.S. : Wallace, le dragon crache de plus en plus d'amour.

P.P.S. : Fabien, j'adorerais participer aux stages à Chicoutimi. Je reviens du Pérou le 18 août. Ce serait positivement génial. Sinon, c'est partie remise. Et pourquoi pas Paris au printemps ? Puisque je crois aux miracles. :happy:

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

Je suis ravi d'avoir de tes nouvelles et de te savoir en pleine progression positive, malgré des problèmes matériels. D'une certaine manière, ils ont peut-être aussi contribué à une certaine prise de conscience et à un certain lâcher prise. Je te souhaite de tout coeur qu'ils se résolvent.

 

Tu as raison sur le "Je suis". On peut toujours porter au moins une partie de son attention sur ce niveau de la conscience, se centrer sur le "Je suis" et lâcher tout le reste.

 

Oui, l'Ennéagramme est un outil psycho-spirituel. C'est même une de ses forces et de ses spécificités de couvrir à la fois ces deux aspects de notre vie et de montrer comment ils sont liés.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

 

P.-S. : pour Chicoutimi, il reste des places et tu peux donc contacter Huguette qui se charge gentiment de toute l'organisation.

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Bonjour cher Fabien,

 

En plein dans le mille, une fois de plus ! Nul doute que mes problèmes financiers ont énormément contribué à beaucoup de lâcher prise et de prises de conscience. Ils m'obligent à beaucoup d'humilité. Enfin, "beaucoup" pour la 8 que je suis qui n'aime pas demander de l'aide. Mon "Je suis forte" en prend pour son rhume.

 

Je me demandais, Fabien, si le fait que mon bénévolat me rende si heureuse est dû au fait que je m'intègre en 2 ou si tous les êtres humains ressentent la joie pure lorsqu'ils sont dans le service, ou bien est-ce encore plus fort pour moi qui m'intège en 2 ?

 

Merci !

 

Très cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

La Joie a fait l'objet d'un début de discussion sur ce panneau. Elle est une des émotions (point 7) du centre émotionnel supérieur de l'Essence et Essence, Intégration et Service vont toujours de pair. Elle est donc ressentie quel que soit le type (mais avec une intensité variable) et n'est pas attachée à une activité quelconque : elle est là et c'est tout ; en permanence, une partie (plus ou moins grande) de l'attention est consacrée à l'Essence et perçoit cette émotion.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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