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l’ennéagramme

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Les types et l'isolement


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Bonjour,

 

En tant que 4, je connais l'isolement ou/et l'isolation. Le premier, je peux le vivre particulièrement lorsque je me trouve dans un groupe inconnu. J'ai de la peine à m'y intégrer et j'ai honte de ce que je suis (si j'ai bien compris, je vis le sous-type social du 4).

 

Je vis la deuxième lorsque j'ai besoin de temps pour réfléchir, pour me ressourcer (lire, écouter de la musique, marcher, faire du sport). Elle est consciente et je peux devenir agressif lorsque je ne peux pas m'accorder ces moments. Ai-je une aile 5 ? Je n'en sais trop rien.

 

Salutations,

Shem (4)

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Administrateur

Par BESSET Roger (Papyzen) le mardi 9 octobre 2001 - 17h58

 

Bonjour,

 

"Ce serait intéressant que d'autres types s'expriment sur leur ressenti face à l'isolement. Un 5 s'en trouve-t-il bien par exemple ? Et un 7 ?"; l'isolement étant, tel que je le comprends, l'état d'être moralement seul, je ne connais pas. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas de problèmes de communication dans mes relations.

L'ennéagramme m'a permis de prendre conscience de ma peur d'un engagement affectif, des relations qui créent des liens de dépendance. En même temps, je suis et me sais ouvert et réceptif à la nouveauté, à la rencontre de nouvelles gens, et j'ai appris à me mettre à l'écoute des autres. Car le 7 peut croire qu'il écoute, alors qu'il est seulement en observation, c'est à dire détaché et en "enregistrement automatique", pas vraiment là pour l'autre.

Cordialement,

Papyzen (7)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Merci Roger d'avoir théorisé cette distinction entre isolation et isolement. Cela clarifie la discussion.

 

Je suis un 7 mu qui donc se désintègre en 5 et, pour arranger les choses, je suis plutôt introverti. Je connais donc bien le mécanisme d'isolation, et comme Roger, je le provoque.

Quand elle est l'effet de l'introversion, l'isolation est un plaisir, une détente dans le monde des idées et de la réflexion.

Quand elle est l'effet de la désintégration en 5, elle est aussi un plaisir, mais un peu morbide : quelle joie d'être seul plutôt qu'en mauvaise compagnie !

 

Le problème de l'isolement est plus compliqué. Très jeune, j'ai pris conscience que mon optimisme de 7 était une façade et j'ai su qu'au quotidien, une part, plus ou moins grande, de notre ego était forcément inaccessible aux autres. J'en ai déduit qu'il y avait une sorte de solitude intrinsèque à l'être humain et ce n'est pas un 7 qui va souffrir de quelque chose d'inévitable !

En même temps, cette prise de conscience a été un des moteurs de ma recherche spirituelle.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour à tous,

En fait, de ma part il aurait été plus juste d'écrire "l'isolement, je ne connais plus", car je l'ai vécu à une époque où je menais une vie agitée, très dispersée, affichant le grand optimisme du 7. J'affectais d'être occupé à mille choses, rencontrais mille gens, mais quand je me retrouvais seul, le masque tombait et je ressentais la solitude de l'ego. Cet affichage d'une personnalité extérieure n'apporte aucune quiétude, car il ne comble aucun besoin essentiel, si ce n'est de se protéger, donc de conforter l'ego. Je pense même que c'était de fuir la solitude qui engendrait la souffrance. Etant entouré de gens, je vivais la solitude, tout en manquant de liens véritables avec ceux que je fréquentais.

Je pratiquais l'isolation pendant que je les côtoyais ! Je n'étais pas véritablement connecté à eux, car je m'efforçais de garder une distance émotionnelle. Ils m'intéressaient de façon purement intellectuelle. Je voulais seulement savoir comment ils fonctionnaient.

Or bien qu'étant en apparence détaché des gens, je ne l'étais pas au fond. J'éprouvais un manque de liens vrais et enrichissants. Parce que si je refusais d'accepter mes émotions au moment où elles surgissaient, c'est-à-dire pendant l'échange, elles se manifestaient en force quand j'étais seul, et là plus moyen de tricher.

Qu'est-ce qui a changé ?

Aujourd'hui, je sais que l'isolation m'est nécessaire, que l'apprentissage d'une certaine forme de sagesse passe par des étapes de solitude, de recul par rapport à la vie courante, une sorte de mise à l'écart volontaire et salutaire. J'apprends même à pratiquer la solitude intérieure au milieu des gens. Je me dis qu'aimer sa solitude, c'est en prendre soin sans jamais prétendre pouvoir la combler, ni même la connaître tout à fait. Mais c'est une source d'humilité, et pour moi, c'est de l'or en barre. :happy:

Cordialement,

Papyzen (7)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Fabien Chabreuil

Bonjour Roger, Shem, et ceux à venir,

 

Shem, tous les introvertis ont besoin d'isolation quel que soit leur type. Si tu es introverti, tu ne peux pas déduire la présence d'une aile 5 de ton besoin d'isolation ; si tu ne l'es pas, alors cela devient vraisemblable. Si tu désires discuter de cela, merci d'ouvrir une autre conversation.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour Fabien, bonjour Shem,

 

Shem, la difficulté à t'intégrer dans un groupe inconnu déclenche chez toi, écris-tu, la honte de ce que tu es. Que signifie cette honte pour toi, en dehors de l'expliquer par le sous-type social du 4 ? Pour préciser ma question par rapport au sentiment d'isolement : qu'est-ce qui, dans le groupe, déclenche la honte chez toi ? As-tu le sentiment de transgresser quelque chose, de ne pas être à ta place ? Quel mécanisme de défense cela déclenche-t-il chez toi ?

 

Même si je pratique l'isolation pour me défendre, je reste dépendant de l'extérieur pour comprendre comment je fonctionne. J'ai besoin d'informations et de stimulis extérieurs pour m'aider à prendre conscience de ma propre vie intérieure, de mes sentiments et de mes sensations. L'isolement est mortel (du moins c'est ce que croit mon ego), car il me coupe d'un accès à moi-même. Si je fais attention de ne pas uniquement aller chercher ces informations dans des bouquins ou sur Internet, je suis obligé, introverti ou pas, d'entrer en relation avec les autres et le monde. Le risque est celui que je précisais plus haut, à savoir d'entrer en relation uniquement en tant qu'observateur, sans m'impliquer réellement dans l'échange, c'est à dire finalement de prendre sans rien donner.

 

Cordialement,

Papyzen (7)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Bonjour Roger Papyzen… As-tu une belle barbe blanche ?

 

La honte ? Je ne me sens pas à ma place, je me sens nul. Souvent cela arrive lorsque les personnes forment déjà un ou plusieurs groupes dans la rencontre. J'ai peur de ne pas être à la hauteur et je n'ai pas la force d'aller vers l'autre. Cela devient un cercle vicieux car plus je me ferme, plus les autres me jettent un coup d'oeil interrogateur et plus j'ai honte et plus je m'enferme. J'ai simplement envie d'aller ailleurs, de ne pas être vu. Je deviens monosyllabique dans mes réponses si on me pose des questions, tendu, alors ceux qui essaient de venir parler de tout et de rien repartent. Ma seule sortie de secours à part le départ : que quelqu'un me demande authentiquement et dans la simplicité ce que je ressens, me parle directement de mon malaise, avec tact bien sûr. A ce moment, j'ai l'impression que l'on est dans le vrai et je peux m'ouvrir, même dire ma honte, puis m'intéresser à l'autre.

 

Quand je vis cela, je souffre énormément, je me culpabilise après, j'en fais même des cauchemars, je m'en tape presque la tête contre les murs, ce que je faisais en étant adolescent.

 

Je réalise bien à quel point cette attitude est bête et j'en ai honte rien que d'en parler maintenant.

 

J'espère avoir répondu à ta demande, même si cela a été difficile pour moi.

 

Bonnes salutations,

Shem (4)

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Bonjour Shem,

Désolé pour l'image, mais ma barbe est encore poivre et sel. :happy:

Merci d'avoir fait l'effort d'expliquer ce qu'est cette honte que tu ressens face à un groupe inconnu. Il n'y a pas de honte à parler de sa honte, il n'y a que du courage. Cela m'aide grandement à comprendre un ami 1 alpha (désintégration en 4) qui me parle parfois de la véritable panique qui s'empare de lui lorsqu'il doit s'insérer inopinément au sein d'un groupe. Comme toi, il dit se sentir nul et incapable de se jeter dans la mêlée. Il a aussi remarqué que sa seule planche de salut était, dans son besoin anxieux d'obtenir de l'attention, d'accrocher une personne bienveillante à qui il puisse dire son désarroi. C'est quelqu'un qui cherche l'intensité dans la relation et il ne se sent digne d'être accepté que dans le rôle de personne souffrante reconnue comme telle. D'où ses difficultés à s'intégrer, cette tendance à s'exclure et ce repli sur soi dont je dois le dissuader.

Avant de lire ton témoignage, je pensais qu'il faisait du cinéma pour se rendre intéressant, imposer sa différence, comme quoi on a toujours tort de voir autrui à l'aune de ses préjugés. Je comprends que pour toi comme pour lui, le sentiment de sa seule présence ne suffit pas pour retenir l'attention des autres. Comme tu évoques le regard des autres ("Les autres me jettent un coup d'oeil interrogateur", "J'ai simplement envie d'aller ailleurs, de ne pas être vu"?

Connais-tu ton centre réprimé ? Je me pose la question de savoir s'il n'y aurait pas, derrière cette peur de s'impliquer, une répression du centre instinctif, ce qui expliquerait certains problèmes communs avec le 5 alpha (désir de ne pas se livrer, manque de spontanéité dans la relation, peu de participation à la vie, déteste de parler de tout et de rien, etc.) ?

 

Cordialement,

Papyzen (7)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Bonjour à tous,

 

J'ai envie de vous partager un texte qui m'a aidée à comprendre d'où venait ma honte. Je ne sais pas l'expliquer sur le plan de l'ennéagramme pour une 8, mais j'ai ressenti ce sentiment de honte dont tu parles, Shem. Quelle souffrance !

 

Ma réaction était différente. J'avais tellement peur de perdre la face, mon image était tellement importante. Je projetais l'image de quelqu'un qui n'a peur de rien, ni de personne, mais il y avait cette honte qui m'habitait. Ce texte que je vous partage m'a beaucoup aidée. J'espère qu'il en sera de même pour toi, Shem.

 

"La réalité affective transmise par les parents : une expérience écrasante. (Pia Melody)

 

Les émotions naturelles sont supportables ; les émotions héritées des parents sont écrasantes. La colère 'héritée' des parents fait écumer de rage ; la peur 'héritée' conduit à la panique ; la honte 'héritée' nous souffle que nous ne valons rien ; la douleur 'héritée' amène le désespoir profond qui débouche en général sur une dépression, voire l'idée de suicide.

 

On peut se sentir mortifié, sans aucune valeur et terriblement mal dans sa peau. Quand cette honte qui nous a été léguée se manifeste, on voudrait disparaître de la surface de la terre, ne plus être vu par quiconque. Il nous devient impossible de regarder les gens en face ou de leur adresser la parole sans être à la torture. S'il nous arrive de nous sentir 'noyés dans cette honte', nous avons l'impression de sombrer dans la déraison, parce que nous ne savons pas d'où elle vient. J'appelle cela une 'crise de honte'. Une crise de honte se vit comme une terrifiante impression d'incapacité et de nullité. (…) La réalité affective et émotionnelle de l'adulte est entièrement dominée par des émotions qui, au départ, n'étaient pas les siennes. Cet état est très difficile à soigner. (…)

 

Quand on est submergé par une émotion sans rapport avec la situation présente, il y a souvenir affectif. Dans l'accès de honte, on se sent brutalement, et sans raison, inférieur aux autres, stupide, laid, malfaisant. (…) Dans ces phénomènes de souvenirs physiques et affectifs, je vois la preuve que si le mental est assez puissant pour refouler dans l'inconscient l'expérience traumatisante, le corps ne l'oublie jamais ; au travers de ces expériences, il ne cesse de faire en sorte que nous puissions entrevoir la vérité sur nous-mêmes, afin de lever le voile sur le souvenir. Pour guérir, nous devons donc laisser ceux en qui nous avons confiance nous montrer nos défenses et nous expliquer la façon dont nous les utilisons. (…) En cherchant à savoir si les parents avaient ou non l'intention de vous blesser, vous courez le risque de minimiser ou de nier la violence de ce que vous avez subi. Tenez vos agresseurs pour responsables, mais éliminez toute rancune."

 

Amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Shem :

Je ne peux pas dire mieux que ce que Roger t'a répondu : "Il n'y a pas de honte à parler de sa honte, il n'y a que du courage." Simplement donc, merci pour ce témoignage et bravo pour ce courage.

 

Pierrette :

Merci pour ce texte. La honte conduit souvent, mais pas forcément, à l'isolement, thème de cette discussion. Puisque toi aussi tu vivais la honte, si elle te poussait à l'isolement ou si celui-ci se manifestait pour d'autres raisons, il serait intéressant que tu nous décrives comment cela se passait.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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  • 2 months later...

Bon, je m'immisce. Je suis un 9 mental (je ne maîtrise pas trop toutes les sous-classifications) avec une aile 1 plus développée que l'autre.

Nouveau sur ce site, le titre de ce fil m'a interpelé. Je suis écrivain, parfait fainéant en outre, et je vis seul. J'identifie clairement cela à une fuite du conflit entre mes parents, conflit qui me fatiguait en permanence. J'ai donc réussi à m'isoler. Maintenant, seul chez moi, l'évier déborde en permanence de vaisselle et le ménage n'est jamais fait, et d'ailleurs pourquoi le serait-il puisque personne ne vient jamais chez moi (je sais, parfaite justification pour ne rien faire pour un 9). Le problème c'est que l'isolement devient vite de la solitude. Et une solitude de plus en plus difficile à résoudre avec le temps. Pourquoi voir les gens si ceux-ci sont source de conflit et donc de souffrance (je rappelle que je penche vers le mental) ? Chez moi, mon chat d'écrivain ne me fait pas chier (pardonnez cela mais il parait qu'il faut que je laisse libre cours à ma colère, alors…) et j'ai peu de voisins. Au moins puis-je écrire dans le calme.

Je vais m'en arrêter là avant de tourner en rond, espérant avoir apporté ma petite pierre à l'édifice en alimentant la discussion.

 

Nicolas (un incurable célibataire 9 endurci)

E9 alpha, ailes 1/(8), Conservation

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  • 1 year later...

Bonjour,

A la lecture de ces messages (et d'autres lus sur différents forums), je comprends que vous considérez majoritairement l'isolement comme une expression involontaire de votre ego… La tour d'ivoire où l'on s'enferme quand tout va mal.

Au risque de surprendre, je prendrais ici le parti contraire : m'isoler me demande des efforts. J'ai plutôt tendance à foncer sur les problèmes (ou les personnes qui me les créent). A partir de là, s'isoler c'est prendre du recul, prendre le temps d'analyser sous un autre angle, d'écouter avant de montrer sa désapprobation…

 

Cordialement,

Ouadjet (7)

ouadjet -7-

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Hello Ouadjet !

 

Je ne pense pas qu'il y ait sur ce forum un consensus concernant "l'isolement comme une expression involontaire de votre ego… La tour d'ivoire où l'on s'enferme quand tout va mal." Il y a surtout des témoignages très divers. L'isolement, recherché ou subi, ressenti comme positif ou négatif peut avoir un rapport au type, mais pas forcément… me semble-t-il !

 

Mon témoignage : un journée de solitude, je la savoure comme un mets rare et délicieux, mais je la savoure comme telle… peut-être parce que rare. :wink:

 

Merci Ouadjet de ton témoignage ! Pourrais-tu aller jusqu'à dire qu'après recul, écoute et analyse sous un autre angle, ta désapprobation puisse se changer parfois en… approbation ?

 

Cordialement,

Ruth (6)

Ruth – E6

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Hello Ruth !

 

"Pourrais-tu aller jusqu'à dire qu'après recul, écoute et analyse sous un autre angle, ta désapprobation puisse se changer parfois en… approbation ?"

Oui, cela arrive… Et si je reste campée sur mes positions, je réussis au moins à ne pas me braquer sur les détails (signe d'un début de désintégration en 1). Ou bien à fournir une réponse du genre "je n'ai pas envisagé la question sous cet angle, je n'ai donc pas de réponse appropriée dans l'immédiat, je vais y réfléchir…"

 

"L'isolement, recherché ou subi, ressenti comme positif ou négatif peut avoir un rapport au type, mais pas forcément… me semble-t-il !"

Je suppose qu'un 5, et tous ceux qui se désintègrent en 5, y sont plus sensibles que les autres… Et en perçoivent surtout les aspects négtifs. Pour les autres je ne sais trop que penser.

 

Cordialement,

Ouadjet (7)

ouadjet -7-

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