6 ou 8 ?

[Stéphanie]

Bonjour à tous,

 

Quand j'ai commencé à m'intéresser à l'ennéagramme, je me suis assez rapidement identifiée comme étant de type 8, mais depuis je me mets à douter…

 

Un premier constat est qu'il est pour moi très difficile de livrer suffisamment d'éléments sur ce site pour vous permettre de me donner votre avis sur le sujet. Je dois donc faire un très grand effort sur moi.

Ce que je crains ? D'abord que quelqu'un qui me connaisse ne prenne connaissance de toutes ces informations. C'est à la fois la peur d'être amenée à parler de mes sentiments, d'être jugée et la crainte de détruire la super-image que je me suis construite. Car, si j'ai bien compris, c'est bien par les côtés les moins reluisants qu'il est plus facile de déterminer son type.

Bien qu'au passage, je me rends bien compte que j'ai du mal à déterminer en toute honnêteté mes propres qualités (s'il s'agissait de me "vendre" à quelqu'un nul doute que je trouverai, mais au fond de moi, je doute).

 

Premier constat, répression du centre émotionnel. Là-dessus pas de doutes.

 

Plus difficile pour moi est de hiérarchiser entre les deux autres.

Dans ma façon de fonctionner, j'ai peut-être tendance à commencer à agir avant de réfléchir, mais la réflexion n'est pas loin derrière.

Je suis aussi capable d'agir, de foncer tête baissée et à d'autres moments je suis dans l'immobilisme le plus parfait. Rien ne bouge, je n'arrive plus à passer à l'action.

 

L'excès : voilà quelque chose dans lequel je me reconnais. En quelques petites semaines, j'ai du lire - presque - toutes les discussions sur ce site. Quand je fais du sport, c'est sans problèmes jusqu'à 12 ou 15 heures par semaine.

 

Quant aux difficultés, si rationnellement je peux admettre que tout n'est pas toujours facile, interrogez-moi et je vous répondrai que tout va bien, qu'il n'y a aucune difficulté. Et à ce moment-là je le pense vraiment.

 

Par contre, je ne me retrouve pas dans la colère. Enfant peut-être, mais des colères courtes et pas si "violentes" que cela. Je n'ai jamais été considérée comme "colérique".

 

La fuite : lorsque ça ne ve plus, après avoir "affronté", j'ai tendance à laisser tomber et à prendre la fuite.

D'aucuns diraient que c'est du courage de prendre une année sabbatique et de partir sac au dos ; pour moi, c'est plus une fuite du réel. J'ai le sentiment que plus loin, ailleurs, ce sera plus beau et plus facile à vivre.

 

Si vous pouvez m'aider à y voir plus clair…

Merci d'avance

Stéphanie

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Stéphanie,

 

Bienvenue sur ce panneau et, quel que soit ton type, bravo pour avoir eu le courage de t'exprimer ici puisque tu nous dis que cela a été une décision difficile à prendre.

 

D'abord une information statistique. Dans mon expérience, ce sont très majoritairement les 6 qui hésitent entre les types 6 et 8, pas le contraire.

C'est encore plus vrai quand le 8 est un 8 alpha, ce qui serait le cas puisque tu n'as aucun doute sur la répression du centre émotionnel.

 

Tel qu'il est et en admettant que les seuls types possibles soient le 6 mu et le 8 alpha, ton message penche assez nettement du côté du 6 :

• les peurs et craintes, le doute, l'appel à une expertise extérieure, le recours à la fuite "lorsque ça ne va plus", tout ceci évoque plus le type 6 ;
  
• le peu de colère est rarissime chez le 8 alpha et, il faut l'avouer, pas très fréquent chez le 6 ;
  
• l'impossibilité dans certaines circonstances de passer à l'action est peu compatible avec le 8 alpha qui préfère le centre instinctif (sauf en cas de stress très très fort provoquant une désintégration en 5).
  

Il nous reste à aller au-delà de cette première impression et à acquérir une certitude.

 

Pour cela, le plus efficace est encore de comparer les passions et fixations, la peur et le doute pour le 6, l'excès et la vengeance pour le 8. Quels rôles ces quatre éléments jouent-ils dans ta vie ?

Tu nous a parlé dans ton message de l'excès, mais franchement un excès de sport ou de lecture, c'est bien pâlichon pour un excès de 8 ! N'oublions pas que l'autre nom de la passion du 8 est la luxure et que cela signifie que l'excès s'exerce dans tous les domaines.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

 

P.-S. : tu as lu presque toutes les conversations de ce panneau. Les témoignages de 6 sont assez nombreux ; t'y reconnais-tu ? Je suppose que la discussion qui porte presque le même titre que celle-ci, "Type 6 ou type 8 ?", ne t'a pas échappé.

[Stéphanie]

Fabien,

 

Merci pour ta réponse que je m'en vais cogiter avant de te répondre plus en détail.

 

En tout cas, en ce qui concerne mes lectures des autres conversations dans ce panneau, ce qui me frappe est ma réaction très forte aux récits de personnes 8 (je pense entre autres aux récits de Pierrette), ponctués de ma part de "Oh oui !", "Ca, c'est vrai"… Alors que les interventions de personnes 6, lorsqu'elles parlent de leurs propres expériences ne rencontrent chez moi que de "l'intérêt intellectuel" sans autre réaction.

 

En ce qui concerne l'excès, je n'ai cité que ces deux-là, mais là aussi, je le ressens dans tous les domaines : dans les relations avec les autres "j'aime ou je n'aime pas" ; en règle générale, il n'y a pas de juste milieu. Je me reconnais très bien dans le "noir et blanc", pas d'intermédiaire.

 

Ce que dit Sophie dans la discussion "Suis je bien de type 8 ?" : "Et comment je peux être aussi brusque dans mes gestes. Ex : je déploie une force inutile pour ouvrir un pot de conserve. Mon timbre de voix est fort. Ex : même certains jeunes enfants réagissent à ma voix ; je leur fais peur… et que dans le fond ce n'est pas ce que je suis réellement, j'ai une douceur inestimable au fond de moi, que j'ai peur d'aller toucher." >[Note de l'administrateur : ici.]

Ce sont exactement des choses que je pourrais dire.

 

Mais je réfléchis à tout ça avant d'aller plus loin.

 

Cordialement,

Stéphanie

[Pierrette]

Bonjour à tous,

 

Et particulièrement à Stéphanie.

 

J'ai ressenti un grand plaisir en lisant mon nom dans ton dernier message. Et j'ai souri en pensant à ma dernière colère. Je suis justement en réflexion par rapport à mes réactions. Je m'observe beaucoup, ces derniers temps, j'observe les changements chez moi. C'est lent à changer, mais ça change tout doucement et inexorablement… Enfin, je l'espère !

 

Je suis heureuse que mes écrits puissent jeter un peu de lumière sur ta réflexion, Stéphanie.

 

Ma dernière colère… J'ai été très fière de ma réaction un peu plus mesurée. Je me suis dit que j'avais réussi à ne pas sortir mon bâton de baseball pour repousser une fourmi ! Une chiquenaude devrait suffire.

 

Le motif de cette colère ? Cette personne parlait de moi et avait l'effronterie de vouloir me dicter ma conduite. Elle n'entendait pas ce que je disais, mais me projetait ses choses, ses vieilles blessures sur moi, ses blessures non guéries qui colorent sa vision du monde. Je ne peux pas supporter qu'on parle pour moi, qu'on me définisse.

 

Si elle m'avait posé des questions, je me serais fait un plaisir de lui répondre. Mais qu'elle assume des choses à mon sujet ? Je ne peux pas. Je déteste cela. Et je lui ai dit à quel point cela me dérangeait qu'elle assume des choses à mon sujet et je l'ai quittée. Terminé.

 

Mais j'ai aimé avoir démontré une certaine "mesure". Je ne veux plus écraser, démolir, mais je tiens à ce qu'on respecte mon territoire. Je ne permettrai à personne de parler "sur" moi.

 

J'aime la citation dans ton article, Stéphanie, concernant la douceur derrière la façade. Il y a une grande douceur à l'intérieur de moi, une vulnérabilité. L'image qui m'est venue récemment, c'est que, toute ma vie, j'ai aboyé pour faire peur à ces humains qui m'ont blessée, afin qu'ils se tiennent loin. Mais c'est vrai qu'il y a une grande douceur à l'intérieur de moi que je montre maintenant à certaines personnes.

 

J'aime et j'assume de plus en plus cette sensibilité qui est mienne.

 

Je trouve saines mes réactions de colère lorsque je me sens envahie dans mon territoire, mais j'ai envie de réagir avec de la mesure.

 

Je vous salue tous. Je ne sais pas si mes propos t'éclaireront davantage, Stéphanie. J'ai hâte d'entendre la suite, d'entendre tes commentaires, de suivre ton cheminement.

 

Salutations, Fabien. Je crois que tu fouleras de nouveau le sol québécois prochainement. Bienvenue !

 

Bonne réflexion, Stéphanie.

 

Pierrette, 8 (une 8 fière du chemin parcouru)

 

P.S. : j'étais avec ma meilleure amie, hier, et elle me disait qu'elle me trouve beaucoup moins défensive, que je fais moins peur. Avouons-le, c'est un peu plus reposant de cette manière. La dépense de carburant est moins grande.

[Pierrette]

Bonjour à tous,

 

Hier, après avoir écrit le message qui précède, je suis allée faire des courses et ma réflexion s'est poursuivie. Je me disais que s'il m'a été facile de m'identifier comme étant de type 8 il y a 15 ans, ce ne serait peut-être pas aussi facile aujourd'hui.

 

Avec le développement personnel, les thérapies, etc., je suis devenue plus sensible à moi et, par conséquent, plus sensibe à l'autre. Et plus je suis sensible à l'autre, moins j'ai envie de blesser, pas plus que j'ai envie qu'on me blesse.

 

Et le décès soudain, inattendu de ma mère (type 8), il y a deux ans et demi, m'a beaucoup transformée. Elle a blessé tellement de gens sans même s'en rendre compte, moi la première. Et je ne voudrais pas suivre ses traces, demeurer dans l'inconscience. Son décès m'a beaucoup fait réfléchir et m'a amenée à faire de nouveaux choix.

 

Il y a beaucoup de choses à prendre en considération pour identifier son type, toutes ces choses qui nous marquent et nous font emprunter de nouveaux sentiers.

 

Tu te souviens, Fabien, lorsque nous avions cette discussion avec Charles et que tu avais parlé de l'Abbé "Pierre" ? Je ne sais plus son nom, mais il était 8, et c'est quelqu'un qui faisait beaucoup de bien autour de lui et qui évitait la colère, car elle était pour lui un signe de faiblesse. Enfin, c'est ce que j'ai retenu de nos échanges.

 

Plus j'avance, plus je chemine et plus j'ai envie de douceur et d'harmonie dans ma vie. Je demeure cependant une 8. Je souriais, hier, en me disant que je n'ai pas beaucoup d'hésitation à sortir la masse lorsque j'ai affaire à une grosse brute. Ou encore, lorsque je vois quelqu'un écraser un plus petit que lui. Je ne peux pas supporter l'injustice.

 

Je t'annonce en primeur, Fabien, que j'ai envoyé mon premier manuscrit intitulé "Ta gueule quand je pleure" à trois éditeurs. Et ce titre me fait sourire. Tu avais raison, il me ressemble.

 

J'ai hâte de lire la suite de ta réflexion, Stéphanie.

Au plaisir !

Pierrette, type 8

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Stéphanie et Pierrette,

 

C'est une joie, Pierrette, de te retrouver sur ce panneau. Merci de ton témoignage et bonne chance pour ton livre.

 

Stéphanie, je pense que ce témoignage est intéressant pour ta réflexion. Tu peux voir à quel point la colère est là, prête à s'exprimer et ce n'est que par un travail personnel important que Pierrette a pu apprendre à la contenir. (Tu peux relire à ce sujet les autres discussions auxquelles elle a participé, notamment "Témoignage d'un 8 guéri" et ses suites.)

Un autre point me semble frappant et mériter réflexion. Ton dernier message date presque de cinq jours et se terminait par ton désir de réfléchir, activité du centre mental s'il en est. Si tu lis les discussions où Pierrette a participé (notamment celle citée plus haut), tu y verras toute l'impulsivité du centre instinctif et des messages se succédant à un rythme effréné, souvent plusieurs dans une même soirée.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

[Pierrette]

Bonjour Fabien,

 

C'est une joie également de te retrouver sur ce panneau.

 

Dis, tu crois qu'on pourrait changer ce vieux titre "Témoignage d'un 8 guéri" ?? Surtout le dernier mot ! :)

 

Je souris en lisant ce que tu dis à Stéphanie au sujet de la longueur de sa réflexion. C'est vrai que cela ne me ressemble pas. Mes réactions sont vives, instantanées, impétueuses, fougueuses. Comme pour ce titre… je n'y ai pas réfléchi trop longtemps, pas pensé plus loin.

 

Enfin, assumons… :)

 

Pierrette (8)

[Stéphanie]

Bonjour Fabien, bonjour Pierrette,

 

Merci Pierrette pour ces témoignages. Ils me sont précieux.

 

Je me suis "forcée" à laisser passer plusieurs jours, plutôt que de répondre dans la foulée, ce qui serait très largement ma tendance naturelle. Ca ne m'a pas empêché d'en discuter longuement, voire très longuement en dehors de ce site.

 

Mais, si j'ai bien compris ce que tu as dit à plusieurs reprises Fabien, il est important de faire la différence entre comportements et motivations et donc de se lancer dans l'auto-observation.

 

J'ai pris le temps de relire les messages sur ce panneau (et ceux de Pierrette en particulier). Je me reconnais très fortement dans les comportements du 8, mais que partiellement dans les motivations.

 

Voici en vrac quelques réflexions :

 

Ma réaction vis à vis de la colère est ambivalente. Je ne l'exprime que peu aujourd'hui, car j'ai bien le sentiment qu'elle peut nuire aux relations avec les autres et couper la communication, même si à l'intérieur je la sens monter. Plus jeune, j'ai remarqué que bien souvent après une explosion de colère, l'autre avait fui et que la victoire finalement n'était qu'une victoire de surface : sur le moment, j'ai eu gain de cause parce que l'autre avait abandonné le terrain, mais cela ne réglait pas définitivement le problème.

 

Je ne suppporte pas non plus qu'on me dicte ma conduite et dans ce cas, je sais le dire de façon claire. Cela m'amène d'ailleurs souvent à faire le contraire de ce qu'on me dit.

 

L'avis des autres : quand il m'est arrivé de demander aux autres leur avis sur des choix importants que je devais faire, j'ai plutôt eu tendance à prendre le contrepied de leurs recommandations.

 

Intérieurement, j'ai l'impression d'une énergie très forte que j'ai besoin de canaliser. Elle m'emplit et il faut que je trouve un moyen de vider ce trop plein.

 

Voilà pour ma défense.

 

… "Statistiquement", j'ai plus de chances d'être une 6. J'ai bien enregistré, même si j'ai eu fort envie de te répondre : NON ! Je ne suis pas une statistique. :-))

 

Bon, OK Fabien, je peux comprendre que je suis plutôt de type 6, tes explications sont convaincantes. Mais il me reste encore à comprendre mes propres motivations et c'est là que j'ai du travail : mes relations avec la peur et le doute. Je pense que ce sont mes prochaines étapes.

 

Cordialement,

Stéphanie

[Stéphanie]

Fabien,

 

Juste au passage un détail : n'ayant pas d'accès internet de chez moi, je peux difficilement m'y connecter à tout moment de la journée…

:-))

 

Stéphanie

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Stéphanie,

 

Je crains en te lisant de t'avoir donné l'impression que je tenais à ce que tu sois du type 6. Ce n'est pas le cas. Je n'ai même pas de certitude ; ce serait bien prétentieux de ma part de croire te connaître à partir des quelques informations que tu as eu la gentillesse de mettre sur ce panneau. J'ai juste relevé quelques indices qui montrent une direction et bien évidemment, toi seule peux trancher en dernier ressort.

 

Généralement, quand je parle de statistiques, je rajoute "… Et on a toujours le droit de faire mentir les statistiques." Après tout, les tics de langage ont parfois du bon !

 

Bref, je te prie d'excuser ces maladresses d'expression. Il est temps, semble-t-il, que je prenne quelques vacances ; bonne nouvelle, c'est pour bientôt.

 

J'attends donc ton analyse des passion et fixation et bien évidemment, je suis tout disposé à t'aider dans cette phase, si tu le désires.

 

Très cordialement,

Fabien

[Pierrette]

Rebonjour Stéphanie et Fabien,

 

Ce que tu dis, Stéphanie, me rejoint aussi. Moi aussi, un jour, je me suis aperçue que je perdais des amis à cause de mes colères. Et ce fut une motivation très forte pour tenter de les contenir.

 

Et en écrivant ces mots, je me rends compte que lorsque j'ai devant moi quelqu'un que je ne tiens pas à garder dans ma vie, je me laisse parfois aller davantage.

 

La peur de perdre m'apparaît ici un élément très important. D'ailleurs, elle fut très présente dans ma relation à Charles. Je savais que si j'exprimais de la colère face à lui, il prendrait la fuite en courant.

 

Moi aussi, lorsqu'on me disait de tourner à droite, je tournais à gauche. Avec le cheminement, je réalise aussi que je ne veux plus simplement réagir, mais bien faire des choix conscients. Je ne veux plus tourner à gauche parce que quelqu'un m'a dit de tourner à droite, alors que tourner à gauche peut m'être néfaste.

 

Je me préoccupe davantage de moi et de mes besoins. Je ne veux plus me nuire en réaction à quelqu'un. L'autre jour, ma copine Angèle me suggérait de déplacer un rideau que j'avais mis sur mon mur… Pour elle, un rideau va dans une fenêtre. C'était une suggestion de sa part qu'il irait peut-être très bien dans ma fenêtre, il était juste de la bonne longueur… Et bla bla.

 

Et à l'intérieur de moi, je voyais bien qu'une partie de moi était dérangée parce qu'elle voulait me dire quoi faire, mais en même temps, je voyais son fonctionnement à elle. Et à l'intérieur de moi, j'ai souri. J'ai écouté ce qu'elle me disait, j'ai même eu l'ouverture d'essayer ce rideau dans la fenêtre en question et je lui ai dit que je verrais.

 

Et par la suite, je me suis surprise à sourire en me disant que j'avais fait un sacré bout de chemin. Il fut une époque où Angèle avait dormi chez moi un soir (notre amitié débutait) et elle avait déplacé mes choses autour de mon bain, en prenant sa douche. Et j'avais cru qu'elle voulait me contrôler, qu'elle croyait savoir mieux que moi où les choses devaient être placées (comme ma mère à l'époque) et j'avais fait une immense colère.

 

Angèle avait eu peur de ma colère, elle s'était mise à pleurer et m'avait dit que c'était simplement qu'elle ne se souvenait plus où les choses allaient. Elle les avait donc placées où elle croyait se souvenir qu'elles étaient…

 

Et nous voilà quelques années plus tard et je la connais, et je me connais, mieux et il y a une confiance entre nous. Et Angèle n'a plus peur de mes colères. Et elle dit que ça l'aide d'avoir "subi" mes colères, surtout avec ses clients en thérapie, lorsqu'ils ont la même intensité que moi dans la colère. Elle a aujourd'hui moins peur.

 

Ça me fait plaisir de vous partager cela, quelque chose de positif qui ressort de tout cela, même de colères qui étaient destructives.

 

Stéphanie, j'ai hâte de lire la suite.

Bravo, Fabien, de ta capacité à te remettre en question.

 

Pierrette (8)

[Pierrette]

Rebonjour Fabien,

 

Je viens ajouter quelque chose. Je me rends compte à quel point il est important pour moi qu'une personne qui fait pour moi figure d'autorité ou de spécialiste ou autre de ce genre soit capable de se remettre en question.

 

En cela, j'ai également beaucoup changé. Anciennement, je demandais à ces personnes d'être parfaites, de ne jamais faire d'erreur. Aujourd'hui, tout comme je me donne le droit à l'erreur, je donne aux gens qui exercent un certain pouvoir le droit à l'erreur.

 

Et ce que j'apprécie par-dessus tout, c'est la capacité de se remettre en question. Je réalise que cela me sécurise.

 

Quel progrès. Et c'est plus reposant, et pour moi, et pour les figures d'autorité que je côtoie.

 

Pierrette (8)

[Gabriel]

Bonjour Pierrette,

 

Je me demandais ce que tu étais devenue. Ta disparition soudaine et immédiate n'est comparable qu'à ton retour… Non moins soudain et immédiat ! Ah oui, quand il y a du 8, il y a du mouvement. :-) Une sorte de carabine : les messages fusent. Cela va à nouveau nous donner des discussions "énergiques".

 

Bref, re-bienvenue Pierrette. Je suis réjoui de te relire.

 

Gabriel (toujours 4)

[Pierrette]

Bonjour Gabriel,

 

J'apprécie ton accueil. Il me fait chaud au coeur.

 

"Energiques", hein ?!! D'accord. Energiques, stimulantes et harmonieuses.

 

C'est amusant de voir le regard que les autres portent sur soi. Très intéressant. Merci de ce reflet.

 

Pierrette (8)

[Stéphanie]

Boujour à tous,

 

Fabien,

Ah ouich, c'est à mon tour de m'excuser, j'ai fait quelques racourçis.

Ce n'est pas simplement parce que ton analyse te pousse à me typer 6, que je m'y rallie. C'est bien aussi parce que cela correspond à mes réflexions du moment. Le seul hic, c'est que n'ayant pas d'accès facilement à internet, je poursuis mon cheminement parfois sans vous le faire partager, et de retour sur le site, je ne prends pas le temps de tout détailler.

 

D'ailleurs, petite analyse de ce qui a été échangé là : sous le titre 6 ou 8 se cache plutôt un changement de direction. Je pensais jusque là me reconnaître dans le 8 et en lisant les différentes conversations, je me rends compte que le 6 me correspond plutôt.

Mais voilà, "l'autorité" du lieu, en l'occurence toi Fabien, me tire vers le 6. Donc, je prends le contrepied et vais rechercher tout ce qui pourrais dire le contraire - ce qui d'ailleurs pourrait fort bien se rattacher à la tendance contrephobique du 6.

 

Pierrette, tes témoignages me touchent et me font réfléchir. J'envie tout travail que tu as fait sur toi et j'aimerais bien que tu nous racontes un peu plus par quel chemin tu y es arrivé. Mais c'est peut être une autre discussion…

 

Une question, le 6 peut-il être vraiment impulsif ? Bien souvent, serait-ce suite à ce que je ressens comme une agression ? - à creuser -, je réagis au quart de tour. Oups, trop tard, c'est parti. Non ce n'est pas la colère, mais une réflexion qui peut être blessante pour mon interlocuteur, sous le couvert de l'humour.

Que ce soit 6 ou 8, je me reconnais bien dans le manque d'écoute qui caractérise ces deux types… Piste de travail pour la suite.

 

Dans nos disputes d'enfant, j'étais capable de beaucoup de violence envers mon frère, jusqu'à une fois l'assommer ! Mais peut-être cela peut-il concerner tous les types ?

 

Aujourd'hui, c'est le rire qui bien souvent me sert d'éxutoire. Rire face à une agression, une blessure ou simplement au stress. Mais tant que cela ne concerne que moi. Dès que cela touche quelqu'un d'autre, je réagis au quart de tour et je suis à ce moment là dans l'opposition et la défense de "l'opprimé".

 

La vengeance ? Je ne crois pas. Je vais plutôt dire ce que j'ai à dire sur le moment, puis l'oublier.

 

Tu parles d'être sur la défensive, Pierrette, et "de faire peur" aux gens (et encore une fois, bravo pour avoir été capable d'aller plus loin et de démonter tous ces mécanismes de défense). Oui, bien souvent il m'arrive d'être sur la défensive.

Quand à faire peur aux gens, une de mes amies me disait pas plus tard que le week-end dernier qu'elle avait parfois peur de moi, de mes questions et interrogations parce que ça l'obligeait à se remettre en cause et à mettre à jour des comportement dont elle n'était pas toujours très fière… Et que parfois, elle préférait ne pas me téléphoner.

 

La peur ? Je ne sais pas.

Par contre, la projection ça oui. J'attaque quand j'ai l'impression d'être attaquée (ce qui ne veut pas dire que je le suis réellement). Je suis championne pour interpréter dans tout message une agression.

 

Autre indication de 6, je truffe mes phrases des mots doute, peur…

A une amie qui disait qu'elle se trouvait stupide d'avoir pris une veste par 35°C, je lui ai répondu "Rassure toi, moi j'ai bien emporté un pull."… Elle n'était pas inquiète pour un sou et n'avait pas besoin de réassurance.

 

Je ne reconnais pas entièrement dans la description du 6 que fait Helen Palmer quand elle dit que le 6 "imagine et planifie des solutions à tous les problèmes possibles".

 

Le doute ? Difficile à dire. Quoique. Si je me lance dans un nouveau projet et que celui ci englobe d'autres que moi (ce qui est fort courant en milieu professionel), au fond de moi je doute de sa réussite. Alors que si je suis la seule concernée, là je sais que cela ira au bout. Le contrôle ? A creuser.

 

Bref, 6 ou 8 ? Bien probablement 6.

Reste, entre autres, à creuser sur la peur.

 

Merci de vos commentaires qui me font avancer.

Bien cordialement,

Stéphanie

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Stéphanie,

 

"Une question, le 6 peut-il être vraiment impulsif ?"

Sans conteste, oui. Tu nous as dit dans ton premier message qu'il n'y avait pas de doutes sur la répression du centre émotionnel.

6, tu serais donc un 6 mu avec le centre instinctif en second. Chez tous les types, le second centre, dit centre de support, fonctionne assez bien, mais au service du centre préféré. Le 6 mu a donc une bonne capacité à agir vite.

Pour tous les types du triangle, le centre préféré est aussi réprimé. Sous stress, la répression l'emporte et c'est le second centre qui est alors le plus visible. Dans ces conditions, un 6 mu met en avant son centre instinctif et en manifeste toute l'impulsivité.

 

Tu nous dit : "Dans nos disputes d'enfant, j'étais capable de beaucoup de violence envers mon frère, jusqu'à une fois l'assommer !". Et dans ton premier message : "Par contre, je ne me retrouve pas dans la colère. Enfant peut-être, mais des colères courtes et pas si "violentes" que cela.".

Tu as assommé ton frère avec une fleur ?

Mais oui, tous les types sont capables de violence. Encore une fois, seule la motivation compte.

 

Tu dis : "Autre indication de 6, je truffe mes phrases des mots doute, peur…".

C'est superbe d'en être conscient et effectivement, c'est un argument de poids.

Autre indice, tu fais peur par tes questions, là où d'autres font peur par leurs colères…

 

Très cordialement,

Fabien (7)

[Stéphanie]

Bonjour Fabien,

 

Merci pour tes réponses.

Intellectuellement je comprends que je me rattache au type 6. Il me reste à ressentir comment j'agis et surtout pourquoi. Mais ceci, pour "respecter les règles de ce forum", dans une autre discussion. >[Note de l'administrateur: cela a été fait, là.]

Stéphanie.

[Administrateur]

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