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Compulsion


Philippe

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Cette discussion reprend et prolonge le thème de la conversation :

Type 6 - Le 6 et la déviance

 

Bonjour,

 

J'ai toujours eu des problèmes avec la compulsion du 6 : éviter la déviance. Bien que je comprenne ce qu'est "éviter la déviance", je ne comprends pas vraiment comment un concept aussi général peut tenir lieu de compulsion.

 

Les 6 évitent la déviance, c'est vrai, mais plus profondément, n'est-ce pas l'abandon qu'ils tentent d'éviter ?

 

Philippe

Philippe D. (E6, aile 5, sous-type sexuel)

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Bonjour Philippe,

 

Pour moi, l'évitement de la déviance reflète une peur beaucoup plus viscérale que la peur de l'abandon.

 

C'est la peur des instincts les plus sombres de la psyché humaine, qui existent en tout être humain, mais auxquels une personne de type 6 semble être particulièrement sensible, et qu'elle a du mal à accepter en soi et à intégrer.

 

Lors d'un travail sur les croyances limitantes issue de notre toute petite enfance, j'ai trouvé cette croyance, qui semble bien refléter ma peur de base : "Si je me montre telle que je suis, je vais détruire l'autre ou l'autre va me détruire."

Pas mal, non ? :wink:

 

Tant qu'il n'a pas reconnu et accepté son côté sombre, l'individu n'est pas en mesure de faire des choix éthiques, en toute conscience.

 

Le concept de "déviance" manifeste le besoin d'une norme extérieure qui préserve le groupe des possibles dérives individuelles.

 

Pour un 6, cette norme extérieure évite d'explorer sa propre noirceur. Et lui permet de la projeter sur autrui.

 

Tous les autres types peuvent aussi faire cela bien sûr, à un niveau ou à un autre. La projection est un mécanisme de défense universel.

Mais le 6 semble s'être spécialisé dans ce mode de fonctionnement. Il y est passé maître en quelque sorte. :happy:

 

Cependant, les parties plus sombres et instinctives de sa psyché continuent d'exister et le hantent d'autant plus qu'il cherche à les nier.

 

D'où, je pense, la peur obsédante du 6, quand il est dans sa compulsion.

 

Cordialement,

Dominique (6)

Dominique – E6 mu

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Bonjour Dominique et Philippe,

Cette insight est très profonde et je n'avais jamais conçu la compulsion du 6 de manière aussi "viscérale" comme tu l'expliques. Je serai hors "toile" pendant une petite semaine. Toutefois, cette observation éclaire mon vécu et vraiment donne un sens à certaines notions que j'avais du mal à intégrer à ma conception du 6.

Merci,

Marie-Hélène (6)

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Bonjour Philippe et Marie-Hélène,

 

Merci Marie-Hélène. Je trouve moi aussi que c'est une belle pêche en eau profonde. Tant mieux si elle peut aussi servir à d'autres personnes. :wink:

 

En me relisant, je m'aperçois que j'ai été bien médisante envers toutes ces "basses pulsions" et tous ces "noirs instincts" refoulés.

Au bout du compte, sans ces pulsions et ces instincts primitifs, je ne vois pas comment j'aurais pu survivre et me développer. Ni non plus l'ensemble de l'espèce humaine, ni aucune forme de vie, en définitive.

 

Bon, ça me confirme que j'ai encore un bon petit bout de travail à faire pour intégrer ces aspects de ma personnalité. :happy:

Mais pour faire tout ce travail d'intégration et avancer dans mon développement personnel, il va bien falloir que j'utilise mon agressivité, mon goût du défi et de la conquête, mon instinct de compétition, mon désir de puissance et de pouvoir…

 

Bref, y va y avoir beaucoup de libido dans l'air… :happy:

 

Très primitivement et viscéralement vôtre,

Dominique (6)

Dominique – E6 mu

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Fabien Chabreuil

Oui, Dominique, chaque niveau du développement intègre et trancende les précédents ; il ne les nie ni ne les détruit. Nous sommes en présence de ce qu'Arthur Koestler appelait une holarchie.

Très cordialement,
Fabien

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  • 2 years later...
Marie-Hélène

Bonjour à tous,

 

Je relis le message de Dominique que je trouve encore aujourd'hui troublant et beau.

 

J'écris aujourd'hui pour connaître l'expérience de 6 qui ont travaillé ou travaille encore sur la maîtrise de leur compulsion. Comment vous y prenez-vous ? Quels sont les résultats ?

 

Je veux m'engager plus sérieusement (et allègrement !) dans ce travail et j'aimerais bénéficier du vécu de mes acolytes.

 

Merci d'avance pour le partage.

 

Marie-Hélène (dans un de ses messages les plus courts de sa carrière ! :confused: Style de communication, on y travaille !)

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Bonjour Marie-Hélène,

Tout d'abord, j'ai du mal à dire si le travail que je fais en ce moment est plutôt horizontal ou plutôt vertical. Je pense qu'il y a un peu de l'un et de l'autre.
Pour les résultats, je pense avoir progressé, mais de combien et sur quels plans j'ai du mal à le dire.
Ce que j'observe en tout cas, c'est surtout :
- prendre en compte mes compétences, les mettre de plus en plus en application, prendre le temps d'être contente de moi quand je réussis quelque chose
- moins de moments de crispation, plus de moments de détente, et même la capacité à trouver une certaine détente même dans les moments de tension. :surprised:

Il y en a probablement d'autres, mais ça ne me vient pas à l'esprit en ce moment.

Les éléments de mon travail actuellement (il se peut que j'en oublie, dans ce cas je les ajouterai par la suite) :

- La projection : si je m'aperçois que je prête des pensées, des émotions, des intentions, des goûts, etc., je m'interroge sur ce que je ressens moi par rapport à cela, ensuite je me demande si je peux objectivement penser cela de la personne (quitte à lui demander si je suis en suffisamment bonne relation avec elle).
Attention toutefois à ne pas rejeter tout ce qu'on pense de quelqu'un sous prétexte que c'est une projection… certaines projections ou lectures de pensée sont vraies.
Si ma projection est dissociative, je peux me demander pourquoi ce que je pense ou ressens ne serait pas légitime. Par exemple je peux accepter de ressentir une grosse colère parce qu'un besoin n'a pas été satisfait, mais accepter de ne pas le manifester à la personne qui n'était peut-être pas en mesure de satisfaire un tel besoin.
Si ma projection est associative, en particulier si c'est à mauvais escient, je peux me demander pourquoi je désire à ce point que la personne soit comme moi, et pourquoi ne serait-il pas OK que nous ayons cette différence. (Ceci étant une découverte récente je n'ai pas encore trop travaillé cet aspect.)

- Les scénarios négatifs : j'arrive à m'en apercevoir de plus en plus tôt. Dans ce cas je peux me dire "joli scénar !" et en rire, ou bien si c'est une image forte, appliquer une des techniques du stage Eveil et distordre ce scénario. En général je fais venir le plus vite possible une image comique ou grotesque.
Remarque en passant : cette technique est exactement celle qui est utilisée dans Harry Potter pour lutter contre les épouvantards, ces monstres qui prennent la forme des pires peurs de la personne, elle est de plus accompagnée de la formule "riddikulus" (ou est-ce "ridikkulus ?").

J'utilise également la technique du même stage pour le dialogue intérieur, auquel je suis pas mal sujette.

- La déviance elle-même : je ne pense pas travailler directement dessus, le risque de contre-réaction étant important. Par contre je peux travailler sur ma perception souvent exagérée de la déviance.

- Le doute : je commence à avoir un certain nombre de compétences et d'expérience dans certains domaines, donc j'essaie de me faire de plus en plus confiance là-dessus, ce qui veut dire prendre le temps de penser à ces compétences et d'en être fier. Il semble que depuis quelque temps la confiance commence à gagner les domaines voisins, mais ce n'est pas encore gagné.
Pour l'aspect suspicion, j'apprends à envisager systématiquement une hypothèse plus favorable si je soupçonne quelqu'un. Mais pour l'instant il y a encore beaucoup d'hypothèses défavorables en premier… :sour:

- La peur : j'ai plus travaillé sur la peur de la peur ("j'ai peur… mais pourquoi j'ai peur ? et si, et si, et si…") que les causes de peur. Ce que je fais pour l'instant, c'est me dire "j'ai peur, OK, cela fait partie de mon ego, mais je ne suis pas que cela." Ou si je me sens en danger, voir si ma perception de danger ne serait pas exagérée.

J'ai (ou je crois avoir :confused:) peu d'aspects contrephobiques, donc je travaille assez peu là-dessus. Si j'ai l'impression d'avoir un comportement de réaction-confrontation, je peux me demander si je souhaite vraiment faire avancer les choses, ou si c'est que j'ai quelque chose à (me) prouver.

Voilà ce qui me vient (pour l'instant).

Ah, si, je fais aussi (parfois) quelques-uns des exercices de désidentification vus au stage Néti Néti.

Très cordialement,
Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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  • 3 weeks later...

Bonjour Bénédicte,

 

J'étais pourtant persuadée d'avoir répondu à ce message Je crois que j'avais entamé une réponse mais ne l'ai jamais terminée.

 

Je te remercie beaucoup pour ce partage. Il est apprécié. :lame: Et désolée pour le délai. :happy:

 

Il y a certaines choses que tu fais que je pratique aussi, en ce qui a trait à la contrephobie entre autres.

 

Il y a bien des choses que j'aimerais ajouter aujourd'hui et de nombreux questionnements relatif à ce travail sur soi. Mais je dois me concentrer un peu sur l'action. J'ai un problème d'éparpillement. J'ai de la difficulté à pratiquer assidûment et régulièrement un même exercice. Je suis constamment en train d'imaginer de nouvelles façons de faire, mais moins souvent en train de les appliquer. :sick:

 

Alors j'y vais !

Marie-H.

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"J'ai de la difficulté à pratiquer assidûment et régulièrement un même exercice. Je suis constamment en train d'imaginer de nouvelles façons de faire, mais moins souvent en train de les appliquer."

L'ego gagne sur trois tableaux :sick:, c'est-à-dire sur tous les centres à la fois :

  1. dispersion au niveau du mental dans la recherche d'alternatives,
  2. orgueil au niveau de l'émotionnel (je suis plus maligne que X et je peux donc améliorer sa méthode),
  3. non-action au niveau de l'instinctif,

le tout bien sûr dans une belle absence de lâcher prise.

 

Face à une telle situation, une première solution est d'immédiatement arrêter, le remède anti-égotique s'avérant pire que le mal. Une autre, bien meilleure, est d'analyser et de déstructurer la transe correspondant à ces manifestations.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Marie-Hélène,

 

Je n'avais pas encore répondu à ton message, car je n'ai pas vraiment "travaillé" sur la compulsion en tant que telle. Depuis que je connais l'ennéagramme, j'ai surtout observé les manifestations de la compulsion et de la passion/fixation à l'oeuvre chez moi pour essayer de mieux les cerner et, centre mental préféré oblige, de les comprendre. :blush:

 

Ayant mieux cerné les mécanismes de doute et de peur, je commence à peine à réellement travailler dessus - dans le sens d'un passage à l'action - et je compte bien approfondir cela après le stage Eveil de ce week-end.

 

Cela dit, depuis un peu plus d'un an que je connais l'ennéagramme, j'ai commencé à travailler sur ce qui me semblait le plus accessible : les centres. J'essaye donc de diminuer la sur-utilisation du mental en évitant de réfléchir lorsque cela n'est pas ou peu approprié. J'essaye d'être plus à l'écoute de mes émotions et de celles de mes proches (en travaillant sur l'empathie). Et surtout, j'essaye au maximum de passer à l'action en "court-circuitant" le mental (je me répète souvent d'ailleurs "il y a des moments où il faut arrêter de réfléchir, il faut agir" :lame:).

J'essaye aussi de voir comment je peux répondre à un événement extérieur en utilisant un autre centre que mon centre préféré, et j'ai souvent vraiment du mal à envisager d'autres réponses que des réponses mentales.

 

Bon an, mal an, je dirai qu'il commence à y avoir de légers résultats, notamment au niveau du centre instinctif qui me semble plus "docile", et peut-être au niveau d'une sensation intérieure de calme qui me permet de mieux réagir aux "pressions" extérieures. (Ce dernier point est sûrement lié aussi à d'autres facteurs comme la méditation et le sommeil mieux "réglé" depuis quelques mois…)

 

Enfin, dernier point sur lequels j'essaye de travailler : le fameux "mais" du 6. J'essaye au maximum, par écrit et un peu plus difficilement à l'oral, de supprimer les structures en forme de "oui… mais" ou "non… mais" afin d'être plus assertif et d'éviter, par voie de conséquence, que le doute ne se faufile… quitte à faire des erreurs ou à oublier de faire quelque chose. Cela me permet d'ailleurs de m'apercevoir progressivement que les conséquences d'un oubli, d'une erreur, etc., sont souvent nettement moins dramatiques que ce que je pouvais imaginer. :happy:

 

Pour le reste, ce sera après les vacances avec de nouvelles aventures ennéagrammiques à partager. :sick:

 

Très amicalement.

Éric - 6 alpha, aile 7, Force-beauté

-- "Celui qui regarde à l'extérieur rêve ; celui qui regarde à l'intérieur s'éveille." --

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