C'est quoi pour vous le trou noir ?

[Gabriel]

Bonjour,

 

En tant que 4, lorsque je vais mal, je tombe dans un trou noir et je m'isole car j'ai honte de ce que je suis. Je me laisse submerger par les émotions. Je me coupe des autres.

 

Et pour vous, comment vivez-vous cela ? Pour un autre type, de surcroit mental ou instinctif, c'est quoi le trou noir ?

 

Et comment faites-vous pour en sortir ?

 

Amicalement

Gabriel (4)

[Marie-Hélène]

Bonjour Gabriel,

 

Pour moi le trou noir, c'est la peur et donc la panique, le vide. Dans la conversation "Le 6 et l'agoraphobie", je parle notamment des cauchemards effrayants de peur, de noir et de vide que je faisais fréquemment avant et qui maintenant se font de moins en moins réguliers. >[Note de l'administrateur : là.]

 

En fait, je crois que le trou noir apparaît en même temps qu'un dilemme qu'il m'est impossible de résoudre en raison de mon ambivalence. Alors je m'enfonce, réellement, dans un trou noir. Je cherche partout des réponses (à l'extérieur de moi-même une loi, un cadre, un principe absolu pouvant assurer ma sécurité), en même temps je fuis, j'accumule les informations, je me sens seule, je suis incapable de choisir. J'ai l'impression d'être engloutie dans un tourbillon noir.

 

Cela se produit le plus souvent lorsque de deux choix, un me semble évident, mais il m'est impossible de l'assumer en raison de mon insécurité (diverses raisons). Alors la peur surgit, et comme je suis incapable d'y faire face, je fuis, accompagné de la peur que je fuis, etc., etc., etc. Je "tourne tellement autour du pot" que je me perds, je remets au lendemain et les choses empirent. Je me laisse embarquer parce que je n'ai pas le courage de m'affirmer… et plus ça va, plus il m'est difficile de le faire. Mon ego arrive parfois à me convaincre que je fais le bon choix en trouvant toutes sortes de justification à mon comportement et à ma fixation (doute), ou en laissant à mon incertitude le soin de dominer ma vie. "Je ne peux pas me décider, car je ne suis pas certaine." Mais je suis totalement paralysée entre deux mondes, alors j'envoie des signaux contradictoires, j'ai l'impression que plus personne ne peut me comprendre. Tout devient TELLEMENT complexe, cahotique et confus que je me sens totalement perdue dans le vide.

 

Je m'en sors, souvent, et simplement, au moment où je choisis d'assumer ce que je suis et ce que je veux vraiment, au risque de dévier, de déplaire, d'être déloyale, etc.

 

Et les autres ?

 

Marie-Hélène (6)

[Épicure]

Le trou noir pour moi, c'est lorsque la vision de ma vie ne peut plus s'étendre. Le trou noir, c'est quand cette immense carte du monde, que je connais par coeur, devient un cul de sac… C'est quand mon ouverture, tout azimut, se canalise dans une seule direction, c'est l'abandon de mes alternatives, c'est lorsque je suis condamné à ne prendre (choisir) qu'une direction.

 

Je suis 7 (aile 6) et j'ai toujours su éviter le trou noir, le contourner, l'ignorer, le mesurer, l'évaluer, le décrire, jouer avec, etc. Mais pas m'y laisser prendre.

 

Parfois quand je retombe sur la terre, ce qui est rare comme diraient les autres, je regarde ma vie et je me dis : on va dans cette direction. Puis après quelques pirouettes, j'en demande plus et plus encore… et je redeviens dispersé, enfantin, sexuel, +++, je me remets à vagabonder un peu plus souvent, à fuir dans mes projets, à rêver de liberté, à m'attacher à cet ailleurs que je ne trouverai, je sais, justement pas en cherchant ailleurs.

 

Le trou noir pour moi, c'est finalement de ne plus pouvoir m'orienter et de laisser la masse me diriger.

 

En bon 7, cependant, je sais bien que le trou noir ne m'absorbera jamais… Car dès que je l'aperçois venir risquer de m'envahir… je ne suis déjà plus là.

 

Carlito Tio (7)

Belize

[Caro]

Faut juste allumer la lumière… et il va faire clair dans votre trou noir. J'suis une DEUX. Comme ça… j'suis jamais seule… Toujours deux… Hahaha, c'est merveilleux non ? Le trou noir… Il existe parce que vous le concevez. A vous de conçevoir le bouton on/off pour faire jaillir la lumière dedans… Et apprivoiser ce que vous y avez laissé entrer…

Humblement Caro x (2)

[Gabriel]

Bonjour Caro, Carlito et Marie-Hélène,

 

Caro : et oui, mais parfois l'interrupteur, je ne le trouve pas ! Oui c'est vrai que le trou noir, ou décrit comme tel, est ce que je vois ou décide de voir. Mais pour un 4, il n'en reste pas moins une réalité lorsque je suis dedans.

 

Carlito : ce que je vois comme différence entre toi et moi, c'est que lorsque tu es dans "le trou noir", tu sais que tu n'y resteras pas ou même que tu pourras l'éviter. Alors que moi, lorsque je suis au fond, certainement à cause de mon filtre d'attention, je crois que je ne vais pas m'en sortir ! Intéressant comme approche différente. Et à méditer. Par exemple, je pourrai à l'avenir décréter que oui je suis retombé, mais que oui aussi j'en ressortirai, comme d'habitude, et que tout ne se termine pas.

 

Marie-Hélène : je vois une grande différence entre ma perception et la tienne ! Moi je ne me pose pas de questions parce que finalement, si je suis dans un trou noir, c'est que je le mérite. Et cela ne m'apporte pas de la panique, mais un sentiment de culpabilité et un sentiment de honte.

 

Merci pour vos premières (j'espère pas dernières) réponses. Je trouve très intéressant et enrichissant de comprendre la façon différente de réagir de chacun.

 

Amicalement.

Gabriel

[Caro]

Le trou noir

 

Le trou noir… c'est une porte fermée sur la luminosité

C'est juste une panne de courant… c'est jamais pour tout le temps

C'est tous les ptits chagrins… que t'a balayé, d'un revers de main

C'est tes oeillères usées… qui retombent sur ton nez

C'est aussi tes déceptions… parce que t'attendais sans convictions

C'est ton refus de regarder… vers l'intérieur, tes possibilités

C'est la maladie que tu t'es infligé… parce que tu savais pas comment t'aimer

C'est un merveilleux tremplin… pour plonger vers demain

Caro x

 

Ton plus gros trou noir… c'est de t'aperçevoir

Que toute ta belle p'tite vie… t'as creusé son profit…

[Marie-Hélène]

Rassurant.

[Christophe]

Bonjour,

 

J'amène la pierre d'un 3 à l'édifice de cette discussion.

 

Tout d'abord, je souhaite préciser que, pour moi, un "trou noir" n'a pas de signification particulière ; je transformerai cette expression, pour mon message, en un "passage à vide" ou une "crise" (existentielle ?), parce que je ne me sens pas tomber dedans.

 

J'éprouve ces crises, par exemple, lorsque :

• Je dois assurer une permanence au bureau et qu'il n'y a pas assez de travail "concret" ;
• Je manque d'activités ou de perspectives d'activités ;
• Je me sens trop fatigué (et peut-être le suis-je ?) pour esquisser des projets ;
• 'écoute certaines musiques.

En résumé, quand mon "faire" s'éclipse un moment pour laisser la place à mon "être" et mes états d'âme. Dans ces moments, je perds toute estime de moi ; je me sens nul, incapable et vide.

 

Jusqu'à maintenant, j'ai utilisé quelques parades à ces passages, entre autres : une bonne nuit de sommeil ("ça remet les idées en place !"), rencontrer des personnes (le plus possible), réfléchir, prendre des résolutions ("se reprendre en main", "ne pas se laisser aller") et se lancer dans n'importe quoi (à court terme).

 

Je me rends compte combien le "faire" me permet de cacher mes sentiments, aux autres et à moi. C'est un bon sujet de réflexion pour avancer…

 

A+

Christophe

[Carine]

Bonjour à vous toutes et à vous tous,

 

Le trou noir, c'est quand je n'arrive pas à avoir ce que je veux.

 

Ça se produit quand d'autres personnes que moi sont impliquées dans la réalisation de ce désir (envie). Par exemple : un homme (pour une relation), un boss (salaire, responsabilités)…

 

Je focalise uniquement sur ce que JE veux et je n'écoute pas l'autre, je n'entends pas les propositions de l'autre.

Je reste bloquée et collée sur MON désir.

Pendant ce ruminage, c'est très émotionnel. Je suis complètement submergée, incapable d'apprécier tous les petits bonheurs qui passent à côté de moi. Et ça peut durer plusieurs mois.

J'ai l'impression de ressembler à ce jouet d'enfant (en général, c'est une vache) qui est monté sur un socle. Quand on appuie par dessous le socle, l'animal s'effondre ; quand on relache la pression, il reprend forme. C'est tout à fait comme ça que je me sens.

Avant, je n'avais pas de solution pour me "redresser".

Maintenant, j'ai quelques amis que je peux appeler et qui écoutent mon écroulement. Ils me parlent souvent comme à un enfant en me montrant "logiquement" et "froidement" tous les tenants et aboutissants de l'affaire en question. C'est quelque fois difficile à admettre, car ils me disent ce que je ne veux pas entendre… mais ils ont raison tellement souvent.

 

C'était ma version du trou noir que j'appellerais plus volontier 'effondrement' ou 'envahissement des émotions'.

 

Carine

[Doris]

Bonjour à tous,

 

Pour moi, 9 alpha aile 1, le trou noir, c'est regarder en moi et n'y trouver que du néant, du vide, du noir - avec la nausée (ben tiens : je ne peux plus exercer ma narcotisation "bouffe"), une fatigue que le sommeil ne répare pas, l'envie de rester coucher et de ne rien faire du tout - quand chaque pas me demande un effort surhumain - (et je me demande bien pour aller où ?), quand les larmes viennent toutes seules à la moindre émotion - quand nul désir n'habite mon corps ou mon coeur ou mon âme. Que je me sens comme anesthésiée et à la fois soudainement hyperhyperhypersensible… Comme si j'étais morte à l'intérieur.

Et puis au bout d'un moment, on reprend sa route, et tout redémarre, petit à petit.

 

Et puis il y a l'autre trou noir, celui de la sur-agitation mentale quand il y a urgence, surcharge, "patouille" dans mon crâne - et son jumeau quand c'est trop d'émotions. Mais ceux-là, ils durent moins longtemps…

 

Doris (9 alpha aile 1).

[Fabien Chabreuil]

Bonjour,

 

Comme cet appel à témoignage se trouve relancé ces jours-ci, je m'aperçois que je n'y ai pas contribué et sans doute, c'est le seul de ce secteur du panneau.

 

C'est probablement que la notion de "trou noir" ne fait pas vraiment sens pour moi. En relisant les diverses contributions, une voix en moi me disait que dans un trou, il suffit de relever la tête pour voir la sortie et la lumière. Je sais que ce "Il suffit" est fort difficile pour nombre de gens. Mais pour nous autres 7 dont l'optimisme est l'orientation, c'est une attitude naturelle.

 

De plus, plutôt que de regarder le trou, la tendance est à utiliser le mental pour chercher des moyens d'en sortir. Il y a alors projection dans le futur, une façon de ne pas être dans le trou même si on y est !

 

Très cordialement,

Fabien

[Kiki]

Coucou,

 

Pour moi le trou noir, c'est le souvenir d'une expérience aussi douloureuse qu'époustouflante, une descente aux enfers suivie d'un plongeon dans la lumière.

 

J'ai croisé un trou noir qui m'a aspiré sans que je n'y prenne garde, trop occupée que j'étais à prétendre que tout allait bien. Lorsque je m'en suis rendue compte, il était trop tard pour qu'un simple lever de tête me permette d'y échapper. J'ai alors choisi de me laisser guider par sa spirale, de vivre à fond cette nouvelle expérience qui s'imposait à moi. Je ne voulais pas en perdre une seule miette. La passion de gloutonnerie du 7 m'a accompagnée et rassurée dans cette descente aux enfers. Au plus profond de la douleur, cette avidité de déguster de nouvelles sensations et d'expérimenter l'inconnu m'a peut-être même sauvée. On n'a peur de rien et on dit oui à tout quand on est avide (à vide ! ). On lâche prise et zoup ! Lumière !