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Éviter la banalité dans les techniques de Quantum Psychology


Tir Na Nog

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Le titre initial était "éviter la banalité jusque dans les cuvettes des chiottes", mais je n'ai pas osé (c'est une citation de Poutine, il parlait lui de "buter les terroristes jusque…").
 
Je serais étonnée que d'autres co-ennéatypes 4 n'aient pas été titillés par le problème posé à leur ego d'avoir recours de manière répétitive à des procédures simples et standardisées…
 
De mon côté, la sale manie a épargné les techniques proprement dites, qu'à l'usage, tout comme au stage, je trouve toujours très satisfaisantes sur le plan de la créativité.
En revanche, ma lutte avec la phrase qui conclut la messe fut épique : "Je suis la créatrice et l'observatrice de cette transe", depuis le début je ne peux pas te blairer. Ouais, à la réflexion je te hais carrément, horrible marmonnement béni oui-ouiste, google-mal traduite, rugueuse en bouche, objet linguistique repoussant en tous points, Quasimmondice, condensé d'odieuseté panurgique. 
 
Ce n'est pas alors que je le formulais, mais c'est bien comme ça que l'indispensable ingrédient me prenait à rebrousse-poil. Et l'amnésie, la confusion venaient à mon secours durant tout le week-end pour m'éviter de la prononcer une seule fois d'un tenant (ce qui ne m'épargnait pourtant pas les poussées d'urticaire).
 
À noter le radicalisme dans la résistance de l'ego bien soulignée par Fabien et Patricia, quoi de mieux que de prendre en grippe la clé du voûte du processus d'interruption ?
 
Je sentais néanmoins l'importance de son énoncé pour clôturer la technique, j'en comprenais et j'en approuvais le sens… Il m'en fallait le sens, mais mon ego était intraitable, une chirurgie esthétique fesse-seins-nez était incontournable pour qu'il me fiche la paix et que je puisse le désherber en paix en quotidien. Voici le compte rendu opératoire de la traduction :
 
 "C'est moi qui…" au lieu de "Je" ; l'anglais n'utilise pas cette tournure d'insistance (qui se traduit simplement à l'oral par un appui de la voix, à l'écrit par une mise en gras ou un soulignement). Tout à fait pertinent, car il s'agit de souligner que ce n'est pas la réalité, les autres, l'évidence, etc, qui est aux manettes.
 
"C'est moi qui créé..." au lieu de la nominalisation, mauvaise habitude qui passe souvent moins bien dans la langue de réception que dans l'original. En plus, la verbalisation permet d'utiliser le présent, et d'augmenter la consciente d'un acte en pleine actualisation.
 
"cette transe" : argh, c'est vrai, c'est pratique un nom de code, et dans la conversation il ne me gêne pas d'y recourir, mais pour un mantra qui doit pénétrer mon intimité sur une base illimitée, nous voulons du Dior, ma chère ! ("Transe", j'associe possiblement à la danse en boîte sous poppers, où à du yoga avec barbe négligée et chemise en lin… je ne veux pas risquer que mon ego joue avec ça). Là, je place selon les circonstances (et la réflexion pour le choix me permet de rester vigilante et active durant la formulation, évitant le Charybde de la machinalité) "C'est moi qui créé cet état d'âme", ou "C'est moi qui créé cet état d'esprit" (le second plutôt pour la confusion et l'amnésie).
 
Pour la deuxième partie, je switche : plus de "c'est moi qui", car le "moi" en question est l'ego, ce n'est pas le cas de l'observateur intérieur.... 
Au choix : "…et je peux l'observer", "…et je l'observe", "point (.) Je l'observe." Évitons bien sûr la nominalisation, et laissons de la latitude à l'interprète. 
 
Voilà ! Le relooking est terminé !
 
Un dernier mot pour les bienheureux qui peuvent s'épargner le tour de passe-passe et obtiennent le même effet dans la formulation d'origine : je les envie, bien sûr ! :kiss:

Tir Na Nog – 4, aile 3, CSX++/--

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Il faut bien connaître une méthode, l'avoir vraiment pratiqué, en saisir toutes les subtilités, pour pouvoir la changer sans y perdre quelque chose.

 

Que crois-tu qu'il s'est passé là, Tir Na Nog ? De l'ego, encore de l'ego, toujours de l'ego, et à l'arrivée de l'ego.

 

Je ne veux pas utiliser une technique existante pour ne pas faire comme tout le monde =>  compulsion du 4.

Je vais donc l'améliorer => orgueil (désintégration en 2 ?).

Je la modifie selon les circonstances => à nouveau ego du 4 et surtout, ce que tu appelles à ce moment-là "la réflexion" n'est qu'une ou plusieurs transes supplémentaires.

"C'est moi qui" au lieu de "je" => risque de transe de dissociation.

Etc.

 

"Mon ego était intraitable, une chirurgie esthétique fesse-seins-nez était incontournable pour qu'il me fiche la paix et que je puisse le désherber en paix en quotidien."

Ben non, si ton ego était intraitable, il était évident qu'il allait te berner. Alors reviens à la vraie technique car ce que tu pratiques n'est qu'un renforcement de l'ego. Il peut bien te laisser en paix après puisqu'il a repris le contrôle sans que tu t'en aperçoives.

 

Si la fameuse phrase déclenche des réactions de ton ego, comme nous l'avons dit en stage, ces réactions sont des transes à traiter pour garder la main sur ton fonctionnement plutôt que de céder à tes automatismes égotiques.

 

Quand tu auras pratiqué pendant un an, j'écouterai volontiers tes propositions d'aménagement… mais je parie qu'alors il n'y en aura pas.

 

Patricia et moi avions prévenu que l'ego ferait tout ce qu'il peut pour saboter le travail. Merci d'avoir partagé la manière dont le tien s'y est pris — il y aura d'autres tentatives ! :rofl: — ce qui permettra peut-être à d'autres d'éviter un des pièges.

 

Très amicalement,

Fabien

 

P.-S. : dans la conversation “Type 4 et sens du beau”, j'avais déjà attiré ton attention sur "la tendance du 4 à ratiociner pour trouver les termes les plus précis". C'est une des manifestations égotiques de son domaine (cf. stage Ailes) et, apparemment, une que ton ego aime bien. Il serait sans doute utile de lâcher prise sur ce sujet.

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Merci pour ta réponse Fabien ! Je suis évidemment consciente qu'il s'agit d'une manifestation de l'ego, bien corsée, et pour laquelle nous étions mis en garde lors du stage. Toutefois, si j'ai remporté la première manche en réalisant la nature égotique du problème, et en l'identifiant comme la compulsion du 4, il est clair que mon ego n'a pas pour autant lâché le morceau et a fait preuve d'une grande habileté, d'une puissance envoûtante dans sa lutte. Je n'ai pas réussi à traiter le feu roulant qui se déclenche sur ce point, avec une résistance émotionnelle pour l'instant tellement forte qu'elle m'empêche d'identifier quelque transe que ce soit, et d'appliquer quelque technique que ce soit. Mon mental part en sucette et tout ce que j'avais trouvé à ce jour comme patch pour continuer d'appliquer les techniques, c'est la "négociation" que j'ai décrite (et comme c'est une négociation, l'ego y gagne nécessairement quelque chose…). J'espère que la discussion engagée me permettra d'y revenir avec plus de succès, et je viendrais en témoigner. 

Une remarque : j'ai voulu dans ce message "laisser le micro" à l'ego pour témoigner de la fierté débordante qui est venue se loger dans le processus ; c'était important pour m'aider à la réaliser, car l'évitement de la banalité est pour l’instant la dimension égotique que j'ai le plus grand mal à observer. Je savais que partager cet aspect sur le forum donnerait à la preuve une dimension irrévocable, qu'il me serait difficile de minimiser ladite fierté. (Par ailleurs, je suis très reconnaissante des témoignages des autres intervenants et je tiens à apporter ma contribution ! :calin:).
 
Il me faut reconnaître qu'ici, la fierté uncensored de mon ego transparaît tellement que ta réponse prend en compte ses velléités de prosélytisme (sans aller jusqu'au fantasme où je vous aurais convaincu de modifier la formule, je m'imaginais bien remporter un point virtuel, une petite concession in petto :laugh:)…
 
Beaucoup d'images de jardinage me viennent à l'esprit quand je réfléchis à ce qui se joue ici ; j'ai déjà tenté de désherber un jardin envahi par les ronces et le plus terrible chez ces plantes très coriaces, c'est comment les racines filent très loin, forment de véritables rhizomes, comment en suivant une racine on se retrouve au milieu d'un entrelacs tout aussi coriace…
 
La prise de conscience de cette fierté égotique est chez moi souvent obscurcie par le violent contrecoup qui survient dès qu'elle s'exprime (et bien avant qu'un éventuel retour de mes vis-à-vis vienne la pointer) : sentiments volcaniques de honte, auto-dénigrement d'avoir laissé filtrer des choses haïssables susceptibles d'entraîner le rejet. C'est sans doute bien moins confortable qu'un ego de 7, alors que l'intensité de la fierté est sans doute comparable… Je me rends compte qu'un motif de satisfaction que j'éprouvais pour la forme "éhontée" qu'a pris mon message, c'est que j'ai senti intuitivement que j'irais plus loin en l'acceptant qu'en lui donnant une tape sur le museau, comme je le ferais d'ordinaire.

Tir Na Nog – 4, aile 3, CSX++/--

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

"Il est clair que mon ego n'a pas pour autant lâché le morceau et a fait preuve d'une grande habileté, d'une puissance envoûtante dans sa lutte."

Oui, il est malin le bougre ! Je me dis souvent que si j'avais su manifester au cours de ma vie la même volonté et la même persévérance que mon ego a montré quand j'ai essayé de prendre de la distance avec lui, cela m'aurait bien arrangé ! :rofl:

 

"Par ailleurs, je suis très reconnaissante des témoignages des autres intervenants et je tiens à apporter ma contribution ! :calin:)."
Je ressens moi aussi tant de reconnaissance face à la lucidité et la générosité des participants à ce forum. Il m'ont appris énormément de choses sur l'ennéagramme, mais — et c'est tout peut plus important — il m'ont aussi appris la gratitude. Et elle s'étend à toi qui est là maintenant, bien sûr.

 

"C'est sans doute bien moins confortable qu'un ego de 7, alors que l'intensité de la fierté est sans doute comparable…"

L'intensité des mécanismes égotiques est effectivement la même chez tous les types. Fort injustement, le seuil de souffrance n'est, lui, pas le même.

 

"J'ai senti intuitivement que j'irais plus loin en l'acceptant qu'en lui donnant une tape sur le museau, comme je le ferais d'ordinaire."
Accepter son ego, l'aimer et les respecter ne sont pas lui céder. Une fois de plus, comme on éduque un petit enfant.

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 2 months later...

J’avais prévu de mettre à jour mes tribulations avec la phrase-clé des techniques de Stephen Wolinsky.
 
Concernant la phrase-clé de Wolinsky, suivant le conseil de Fabien, j’ai continué de m’y coltiner. Dans un premier temps, la résistance de l’ego était féroce. Ma voix intérieure prenait des accents parodiques en la prononçant : elle roulait les « RRR », prenait des accents étrangers, exagérait les intonations dans un style Castafiore faisant ses vocalises (bref, me plongeait dans une transe épuisante, puisque chaque fois que j’arrivais à la phrase de conclusion, c’était retour à la case départ)… Quasi systématiquement, ma pensée "fourchait", et un ou deux mots étaient modifiés (« organisatrice » au lieu de « observatrice » par exemple).
 
J’ai insisté et au bout de deux semaines environ de ce régime, l’agitation était redescendue. Cependant, je notais que c’était comme un pitre « maté » qui prononçait la phrase de façon machinale, en s’absentant mentalement comme pour la « musique » de la table des multiplications privée de sens : je ne pouvais toujours pas être « présente » en formulant cette phrase de la façon originelle (quelques tests me permettaient de constater qu’avec la variante, je retrouvais instantanément ma connexion au sens…).
 
Je constatais aussi que les velléités de « Voix-Castafiore » n’étaient pas loin, et qu’elles portaient essentiellement sur les suffixes en « -rice » de « créatrice » et « observatrice ». J’eus alors l’intuition qu’il s’agissait d’une identification féminine négative semblable à celle que j’avais repérée en stage Éveil (celle-ci se manifestait occasionnellement avec une persona de vieux beauf gras du bide pour donner une voix vulgaire et hostile à l’envie). J’ai donc pratiqué la technique pour l’identification, qui a totalement stoppé la transe parodique à ce jour.
 
Je peux actuellement utiliser la phrase de conclusion des techniques sans le retrait mental qui me faisait « m’absenter » du sens. Toutefois, j’éprouve maintenant un sentiment diffus de tristesse et d’abattement en la prononçant. Il m’est difficile d’y appliquer la technique pour les « créations de sensations » : j’ai du mal avec cette technique qui faisait pourtant partie de celles que j’avais choisi de privilégier après le stage.
J’ai l’intention de faire un topo dans un prochain message sur l’ensemble de mon expérience avec les techniques pour essayer de cerner le problème.


*-*-*-*-*

 

Je vous livre ici un complément à propos de l’évitement de la banalité, vécu durant le stage Éveil. J’avais également été très gênée par un aspect que je n’avais pas analysé sur le moment : quand Patricia et Fabien nous incitaient à prendre conscience de notre corps et élargir la perception de notre environnement, il y eut quelques fois la phrase « nous sommes le 26 mars 2017 à telle heure… ». Il s’agissait, je le comprenais bien, de la même démarche d’élargir notre perception au contexte afin de contrer le mécanisme de focalisation propre à la transe hypnotique, mais ma réaction de rejet était au moins aussi forte que celle vécue pour la phrase-clé. J’étais agacée, horripilée, tout à fait incapable d’amener mon mental à produire ladite info de date, à laquelle je balançais des ruades métaphoriques.
 
Mon sentiment flou était qu’il s’agissait d’une info abstraite et triviale, incompatible avec le processus d’attention au corps et à l’environnement. « Comment voulez-vous que j’incite mon être à l’expansion et que j’intensifie mon expérience de la relation à mon environnement en l’enfermant dans un truc pareil ? » Cela titillait une sauvagerie de tigre, et j’aurais volontiers rugi à la face de l’offenseur qui m’invitait impudemment à ancrer mon moi dans une date triviale…
 
Depuis lors, plusieurs éléments ont fait sens pour moi pour expliquer ce moment :

  • J’y vois le processus à l’œuvre pour intensifier les émotions, (que j’ai également repéré dans des moments de répression de l’instinctif : tout ce qui défocalise des émotions est rejeté) ;
  • La difficulté à utiliser le mental pour quoi que ce soit indépendamment de son rôle de support de l’émotionnel (à ce moment, me situer dans un calendrier me sortait de l’ici et maintenant, donc « trahissait » l’émotionnel ; j’ai d’ailleurs également vécu durant un an une transe d’amnésie, répétée chaque semaine, qui impliquait d’identifier le jour de la semaine…) ;
  • Globalement, le réflexe de malaise vis-à-vis des grands « cadres » normatifs de repérages sociaux, dont font partie le calendrier grégorien, les formules de politesse ou les salutations (je me suis tout à fait retrouvée dans le témoignage de Kayla à ce sujet).

Ce dernier point m’a permis de mieux cerner le noyau fréquent de ma compulsion d’évitement de la banalité : la peur d’enfermer, de restreindre, d’amoindrir mon sentiment d’exister dans un « habit de mots » trop étroit. Cela nourrit d’ailleurs de façon majeure le pôle « ergotage » de ma dichotomie.

Tir Na Nog – 4, aile 3, CSX++/--

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous et même à toi Tir Na Nog,

 

"J’eus alors l’intuition qu’il s’agissait d’une identification."

Eh oui, derrière toute difficulté à déconstruire une transe, il y a une autre transe qu'il "suffit" de détecter et de déconstruire. C'est pourquoi il est nécessaire de les connaître toutes afin de ne pas laisser un territoire non observé dans lequel l'ego pourrait se réfugier.

 

"Le réflexe de malaise vis-à-vis des grands « cadres » normatifs de repérages sociaux, dont font partie le calendrier grégorien, les formules de politesse ou les salutations (je me suis tout à fait retrouvée dans le témoignage de Kayla à ce sujet)."

Nous sommes le 8 Tir 1396 dans le calendrier persan. Ça va mieux ? Ceci dit, en quittant le calendrier grégorien, tu loupes peut-être quelque chose ! :rofl:

 

Quant aux salutations, comme le dit la conversation que tu cites, le dilemme est entre besoin de différenciation et respect.

 

Très amicalement,

Fabien

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