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l’ennéagramme

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Un 2 en entreprise, manipulation et chantage au départ


Claire5

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Bonjour à tous,

Je viens vous décrire un personnage que je rencontre au travail, un type 2 plutôt désintégré qui est chef d'équipe dans le service que je dirige. Je trouve intéressant de partager ce profil, sachant que cette personne à probablement un vMème dominant ROUGE.

Centre émotionnel extérieur
Le centre émotionnel est très présent chez lui, en plus qu'il soit ultra extraverti et expansif. C'est une personne qui peut être extrêmement chaleureuse et nouer rapidement des contacts. Au moindre besoin, il active son réseau professionnel pour obtenir des informations.

Le positionnement est dans le présent, et il est extrêmement versatile, il peut changer d'humeur d'un instant à l'autre. À plusieurs reprises il m'a fait le coup de poser des congés car il venait d'être contrarié, pour les annuler quelques jours après car il allait mieux.

Ce centre émotionnel peut surprendre dans le cadre professionnel. Lorsqu'il revenait du terrain en fin de journée pour me faire des restitutions de repérages techniques, les photos d'ouvrages qu'il me montrait étaient entrecoupées de photos de ses collègues, de photos d'animaux (chiot, mouton), ou d’anecdotes sur les riverains qu'il avait rencontrés et qui l'avaient aidé dans ses enquêtes. Une fois j'ai eu droit à une photos de ses deux collègues attablés autour d'une citronnade que leur avait offert un habitant d'un village.

Amour/Aide (orientation)
Une des première choses que j'ai remarqué est sa volonté de se rendre indispensable. L'aide qu'il apporte consiste essentiellement dans sa connaissance technique de nos installations. À l'écouter, il est le seul à vraiment connaître le réseau d'eau, il faut absolument qu'il accompagne son responsable sur le terrain pour lui montrer comment fonctionne tel maillage. Il est aussi le seul volontaire lorsqu'il faut remplacer ses collègues pour prendre des astreintes.

Je ne sais pas si c'est la poule ou l’œuf, mais le fait est que c'est systématiquement vers lui que tout le monde se tourne dès qu'il y a une galère, dès qu'il faut rendre un service.

Il va jouer dessus, et c'est un vrai manipulateur. Par exemple si mon collègue l'informe qu'il y a une non-conformité en fin de journée, et qu'il faut faire intervenir tel agent d'astreinte, il va dire : "Non, pas lui, il ne sait pas faire. Moi je vais le faire, en plus j'habite à côté." Et après il va râler en ma présence que c'est toujours lui qu'on envoie quand il a un problème ! (Et après j'engueule mon collègue qui l'a envoyé, et là, il m'apprend qu'en fait, c'est le chef d'équipe qui a insisté pour faire l'intervention… Ce qui ne m'étonne pas du tout au final).

Il soutient les personnes en difficultés et se rend compte facilement si quelqu'un va mal. Une fois où j'étais effectivement déprimée car je venais d'apprendre une mauvaise nouvelle, et simplement car il m'avait aperçu en voiture sur le périphérique, il m'a envoyé un SMS : "Vous n'aviez pas l'air bien tout à l'heure dans la voiture. Ça va ?"
Plusieurs fois alors que nous lui avions demandé de faire un travail qui lui déplaisait : "Bon je vais le faire mais parce que c'est vous."

Quelques fois, son aide s'est même concrétisée par des cadeaux. Nous nous étions rendus sur le terrain ensemble et j'avais un parapluie un peu endommagé. Le lendemain, Monsieur me ramène un parapluie fonctionnel, sans vraiment me laisser l'opportunité de refuser, en m'assurant que ce n'est qu'un parapluie qui traînait dans une voiture… De la même manière, je suis repartie avec un chargeur de téléphone pour allume-cigare, car j'en avais eu besoin dans la journée et qu'il en avait en double dans son véhicule.

Il aime aussi contribuer à la bonne humeur générale en réalisant des montages rigolos à partir des photos de ses collègues, qu'il affiche à la cafétéria ou dans son bureau. Et il donne des petits nom affectifs à ses collègues. Je l'ai même vu en train de faire des massages à son collègue fatigué.

Enfin, je me dis que le tatouage qu'il a sur le bras des prénoms de ses trois filles vient renforcer son image de personne aimante.

Flatterie/dédains (fixation)
Comme vu au stage entreprise, dans le groupe de personnes qu'il encadre, il y a ses chouchous, qu'il va appeler humoristiquement "les trois mousquetaires" ou encore "Fifi, Riri et Loulou", qui sont ses trois agents forts, malins, compétents et valorisés.
Et puis il y a les autres, les incapables dont il ne s'occupe pas. Ces derniers ont droit à des moqueries : "Lui, c'est un peu l'idiot du village on va dire", ou encore "Il est sorti [en astreinte] ? Il est sorti pour quoi, pour promener son chien !?" Il ne leur prévoit pas d'activité particulières à leur planning et les laissent se débrouiller.

Orgueil (passion)
Extrêmement sensible à la reconnaissance, il va régulièrement se plaindre de ne pas être assez reconnu et informé : "On [lui et ses agents] est toujours la cinquième roue du carrosse !"

Lorsque la direction envoie des mails collectifs de félicitations (suite à une crise bien gérée, ou parce qu'on a remporté un nouveau contrat), et alors que cela laisse une grande partie des agents indifférents, lui va y accorder une importance extraordinaire, clamant que c'est la première fois de sa carrière qu'il est reconnu, et qu'il va encadrer le mail au dessus de son bureau. Ou au contraire pestant, car selon lui certaines personnes cités dans le mail ne devraient pas y figurer ! Il va alors imprimer le mail et mettre entre parenthèse ces noms. Et pour ajouter de la flatterie, il va me dire : "C'est vous qui devriez être là" à la place du nom inscrit de ma directrice par exemple.

Éviter de reconnaître ses propres besoins (compulsion)
Des histoires d'aménagement des futurs bureau l'avaient mis hors de lui, car ceux-là ne lui laisseraient pas de place suffisante pour mettre — entre autres — son étagère de plans. Or il était indispensable que cette étagère soit à proximité de lui… pour qu'il puisse répondre aux attentes des multiples personnes qui lui demandaient quotidiennement des renseignements. Alors que je lui suggérais de simplement demander un ajustement à son responsable, pour gagner de la place, il m'a répondu : "Ah non, moi, je ne demande rien ! J'espère que les travaux vont durer longtemps. Comme ça, je serai tranquille dans mon bureau provisoire !"

Instinct de conservation (privilège)
J'ai eu droit de sa part à de nombreux scandales car il avait encore reçu une prune en ne payant pas son stationnement. Il était complètement remonté contre la police municipale qui ne lui accordait pas ce privilège de stationner gratuitement alors qu'elle le connaissait (son véhicule est logoté) : "La prochaine fois qu'il y a une fuite d'eau sur cette commune, j'irai me garer tout en bas où c'est gratuit et je viendrai à pied ! Ils verront combien de temps je mets pour intervenir !!"

Les gens sont souvent impressionnés d'apprendre qu'il a cinquante-quatre ans, et moi-même je lui en donnerais dix de moins. Le caractère enfantin que l'on retrouve chez le 2 conservation se manifeste chez lui complètement dans ses comportements capricieux et dans son style vestimentaire (sweat à capuche, baskets).

Il y aussi une auto-destruction supposée avec probablement un alcoolisme chronique (mais Monsieur a mystérieusement disparu le jour de l'essai d'éthylotest, donc rien n'a encore été démontré !). Ce qui pourrait être un moyen d'aider le mécanisme de défense de répression.

Instinct social (ambition)
Je devais me rendre à une réunion de chantier avec lui, et il me demande qui sera présent. Je lui sors donc le dernier compte-rendu avec la liste des participants. Il la saisit, parcourt un à un les noms : "Ah lui, je le connais ! Ah lui aussi !Ah lui, j'avais travaillé avec en telle année. Oula, il existe encore lui, je le croyais mort."

Autre anecdote, le grand directeur m'avait chargée de le prévenir qu'une personne avec qui il avait un différent allait probablement rejoindre notre service. Je profite de le croiser un matin pour le lui annoncer de manière à ce qu'il reste calme (la dernière fois qu'il avait entendu cette rumeur, il était "devenu fou" selon mon collègue et voulait aller trancher la gorge à cette personne). Illico, il descend aux ateliers pour annoncer la nouvelle, dont il fait croire qu'il l'a appris car "il connaît des gens hauts placés" chez notre partenaire institutionnel.

Instinct sexuel (séduction agressive)
Je n'ai pas tout suivi de sa vie sentimentale compliquée. Monsieur porte une alliance mais se déclare célibataire sur sa feuille de renseignements. Un jour il dit que sa femme l'engueule, et un autre il déclare vivre tout seul. Et j'apprends par une collègue qu'il a eu ses filles avec deux ou trois femmes différentes. Donc a priori cet instinct également n'est pas équilibré, même si je ne vois pas trop la séduction agressive.

Interactions 2-5
Je pense être complètement tombée dans le panneau et avoir été — dans un premier temps — manipulée par cette personne.
Dans l'organigramme, il est censé être mon n-2, mais comme notre structure émane d'une fusion de deux organisations, pendant plusieurs mois, je me suis retrouvée officieusement la responsable directe de cette personne et de ses agents. Cela jusqu'à ce qu'un déménagement physique ait lieu sur un site commun à tout notre pôle, et que la transition vers mon n-1 se fasse.

Le problème est qu'il s'avère que cette personne capricieuse (et probablement alcoolique, sans parler des soupçons de cleptomanie qui planent sur lui) est réellement indispensable, puisqu'elle fait partie des rares "anciens" restants qui connaissent parfaitement tous nos ouvrages. Des recrutements sont en cours mais les bons candidats sont difficiles à trouver et il faudra plusieurs mois (voir années) pour les former…

Et donc pendant plusieurs mois, j'ai été la référente de ce chef d'équipe qui avait un besoin d'attention extraordinaire et qui me téléphonait cinq ou six fois par jour pour me tenir informée de son travail. Il était bien dans le rôle d’éminence grise attribué au sous-type social du type 2 : Il s'était mis 100 % à mon service, et j'avais remarqué comment il s'arrangeait pour être vu en ma présence par ses collègues (par exemple, la fenêtre de mon bureau donne sur les ateliers, et il ne manquait pas de faire un petit coucou à ses agents qu'il voyait depuis cette fenêtre, ou leur dire par téléphone qu'il était avec moi). Il me faisait un reporting au top et m’apprenait beaucoup de choses.

En contrepartie, j’estimais réellement qu'il était LA personne indispensable de la boite, et lui concédait plein de choses (par exemple, je m'étais arrangée pour que la direction n'exige pas de lui un remboursement à 100 % d'un trop-perçu qu'il avait touché, ou essayais de négocier de retenir le départ d'un de ses agents). Et puis ma direction m'a fait comprendre que je lui accordais trop d'importance et que je devais vraiment faire la bascule sur mon n-1.

Ça n'a pas été chose facile, Monsieur a très mal pris que je mette de la distance et que je ne sois plus sa responsable directe. Ceci dit ce recul m'a permis de réaliser que je m'étais vraiment faite embarquer dans sa manipulation. Il n'était finalement peut-être pas plus indispensable qu'un autre "ancien" et étais surtout très "casse-bonbons" pour reprendre son expression. Je me sentais redevable de lui accorder beaucoup de temps, j'étais affectée lorsqu'il était contrarié et me pliais en quatre pour l'arranger.

Problèmes généraux posés par cette personne dans l'entreprise
Un collègue m'avait dit de lui : "Ses chefs lui ont toujours cédé tous ses caprices." Le problème de cet homme, c'est qu'il demande une attention phénoménale, qu'il est indispensable et qu'il utilise le chantage au départ pour obtenir ce qu'il veut à la moindre contrariété. Même si les difficultés de sa gestion directe ont été reportées sur mon n-1, il reste un problème fonctionnel pour mon service. Dès qu'une chose lui déplaît, il va réclamer un rendez-vous avec la direction, menacer de vider son compte épargne-temps, exiger une réunion avec tout le personnel, annoncer qu'il ne veut plus qu'on lui demande quoi que ce soit s'il n'est pas d'astreinte, ou dire qu'il va quitter ce travail.

Nous essayons avec mes collègue encadrants de ne pas trop le contrarier, mais parfois nous passons tellement d'énergie à nous occuper de ses problèmes que je commence à me demander si ça vaut vraiment le coup, d'autant plus que je commence à mettre en doute certains aspects de ses compétences.

Il part un mois en congés cette fin de semaine, ça va nous faire un peu des vacances et ça nous permettra peut-être de constater qu'il n'est pas si indispensable que cela (j'espère).

À suivre…

Très amicalement
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Cela fait plaisir, Claire, de te voir de retour avec, comme d'habitude, une très belle analyse.

 

C'est une situation difficile car il n'est pas toujours évident de détecter le moment où le 2 franchit la limite, passe du bon travail et de la conscience professionnelle à l'intrusion et à la manipulation. Un gros signal d'alarme était évidemment les cadeaux qu'il fallait refuser ou rembourser, amis je ne sais pas quand c'est intervenu dans vos relations.

 

Ce qui complique la situation est que si le 2 se sent mis à l'écart — et il suffit parfois de pas grand-chose —, son efficacité peut chuter grandement, voire il peut utiliser son réseau pour dire à quel point on le fait souffrir et à quel point c'est injuste. Apparemment, étant donné les réactions de ta direction et de tes collègues, tu ne risques pas grand chose de ce côté-là.

 

Tu pourrais aussi pousser ton 2 à sortir de l'émotionnel en utilisant avec lui les questions de précision du métamodèle. Avec les précautions d'usage, bien sûr.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,

Claire, j’ai trouvé ton analyse très fine, évocatrice et intéressante. Merci.

Je crois n’avoir jamais eu de collègue d’ennéatype 2. Ah si, quand même… Une secrétaire, éminence grise de mon n+2. Mais ce n’était pas un homme, comme ton collègue. D’ailleurs les hommes d’ennéatype 2 que je connais ne travaillent pas en entreprise. Ainsi mon voisin, 2 alpha, s’est récemment reconverti au métier d’infirmier — c'est en accord avec l’orientation de son ennéatype (cf. à ce sujet la conversation Le type 2 et le métier d’infirmière). Je me souviens de son « Si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas ! » lors de son emménagement. J’en étais resté stupéfait : c’était lui — et non moi — qui s’installait pour la première fois dans ce village, c’était donc lui qui pouvait avoir besoin de quelque chose ! Logique, non ?

L’ennéatype 2 me semble moins facile à vivre pour les hommes que pour les femmes, du moins pour la variante alpha. À moins qu’il vive dans un environnement centré en VERT, il pourrait être tenté, plus ou moins consciemment, de masquer sa sensibilité, sensibilité réprimée à cause du mécanisme de défense du 2 (cf. aussi la conversation Ado 2 et le choix professionnel). Bon, mais dans tout cela, peut-être y-a-t’il une part de projection ? En effet, un ROUGE sain me fait défaut (mais je travaille sur cet aspect).

Un 2 pourrait aussi se sentir manipulé (cf. aussi le premier message de la conversation Le type 2 et la manipulation). Et réprimer ce sentiment. Un jour, c’est le ras-le-bol et s’il est de variante alpha et désintégré en 8, il pourrait recourir à son vMème ROUGE. C'est arrivé à ma mère et à un ami, tous deux 2 alpha.

En tout cas, j’ai de la chance : les 2 que je connais s’avèrent plus intégrés que ton collègue, Claire, et je trouve très agréable la compagnie de ceux de mon village. L’un d’entre eux m’a retiré, à ma demande, une sacrée épine du pied (non, ce n’était pas mon voisin ; d’ailleurs, j’employais le mot « épine » au sens figuré). Ma carte de remerciement lui a fait plaisir. Il est devenu un ami.

Toujours est-il que, derrière la porte voisine, il y a un infirmier 2 alpha plutôt intégré, alors mon instinct de conservation pourrait être plutôt rassuré. Oui mais, moi aussi, j’évite de demander de l'aide. Moi aussi, j’évite de reconnaître mes besoins ; non pour satisfaire mon orientation, mais parce que je ne pense pas aux autres pour les satisfaire (c’est une forme de détachement). Observer à distance, oui ; interagir, cela ne me vient pas spontanément à l’esprit. D’ailleurs, rassuré, en principe, oui, je pourrais l’être, mais il se trouve que mon voisin ne se prive pas de m’aborder et de s’approcher de moi au point de franchir ma bulle-rempart invisible ! Mais bon, cela me permet d’observer l’expression de ma peur – incoercible -- des intrusions.

Amicalement,
Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"L’ennéatype 2 me semble moins facile à vivre pour les hommes que pour les femmes, du moins pour la variante alpha."

J'ai connu de nombreux hommes 2 alpha qui se débrouillait fort bien dans notre société. Parfois c'était en choisissant des métiers perçus comme très masculins, parfois c'était en exerçant leur compulsion presque exclusivement dans le cadre de l'instinct sexuel. Mais pour la plupart d'entre eux, c'était en assumant leurs valeurs d'amour et d'aide : après tout, nous vivons dans une culture où la définition de la virilité et de la masculinité a bien évolué et où il est de plus en plus facile à des hommes de montrer leur part féminine ou de manifester des valeurs qui étaient autrefois perçues comme exclusivement féminines.

 

"À moins qu’il vive dans un environnement centré en VERT, il pourrait être tenté, plus ou moins consciemment, de masquer sa sensibilité."

Je rappelle que VERT n'est pas le paradis des 2 : c'est un niveau d'existence trop égalitariste pour quelqu'un dont la passion est l'orgueil, qui veut jouer un rôle important, qui a tendance au favoritisme, et qui peut se livrer à la manipulation émotionnelle.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour tout le monde,


Merci Claire pour ce portrait très instructif et concret. J'y reconnais bien les 2 de de mon entourage mais aussi certaines choses que j'ai pu faire en désintégration quand je ne vais vraiment pas bien. Les cadeaux sont en effet une forte alarme. Je sais que j'aurais pu acheter un parapluie ou prétendre avoir un second chargeur…

On peut presque te souhaiter de bonnes vacances à toi aussi, alors. :wink:

À bientôt,
Kayla

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Bonjour à tous,
 

Il peut utiliser son réseau pour dire à quel point on le fait souffrir et à quel point c'est injuste.

Il a déjà commencé. Cet agent est détaché dans notre entreprise, et il a récemment pris rendez-vous avec son organisme de rattachement pour se plaindre — entre autres — qu'il faisait trop d'astreintes car on le forçait à remplacer ses collègues absents. Ce qui est un comble sachant que c'est plutôt l'inverse, que nous devons nous battre pour qu'il ne fasse pas trop de remplacements, ou qu'il ne fasse pas de remplacement quand il est malade !

Mais effectivement je n'ai pas grand-chose à craindre en interne. Ce serait plutôt ma hiérarchie vis-à-vis de son organisme de rattachement, mais elle prend bien ses dispositions pour éviter ce genre de problème.

 

On peut presque te souhaiter de bonnes vacances à toi aussi, alors. :wink:

Oui effectivement. Comme dirait mon collègue n-1 : "Je n'ai jamais été aussi content de voir quelqu'un partir en vacances."
 
Nous avons juste un dernier petit souci à régler… Monsieur s'est accordé le privilège de partir en congés avec son véhicule de service.

Il avait déjà obtenu de ma directrice le privilège de le garder (alors que suite à la fusion, les véhicules avaient été supprimés à tous les agents de son niveau puisque cet avantage n'était pas contractuel. Lui faisait exception car il pouvait venir "rendre service" en dehors de ces périodes officielles d'astreinte). Nous avons juste dû oublier de lui préciser que la règle, c'est que quand on part plus d'une semaine en congés, on remise son véhicule qui peut ainsi être utile aux autres !

Toute la difficulté étant de lui annoncer la consigne et de lui demander de ramener le véhicule, sachant qu'il va probablement encore être très blessé dans son orgueil. Nous nous demandons même s'il dispose d'un véhicule à titre personnel.

À suivre…

Très amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,
 
"Nous avons juste dû oublier de lui préciser que la règle, c'est que quand on part plus d'une semaine en congés, on remise son véhicule qui peut ainsi être utile aux autres !"
Si vous avez oublié, vous avez une part de responsabilité et donc la règle pourrait lui être signifiée en prenant la position basse.

 

"Il va probablement encore être très blessé dans son orgueil."

Là, vous n'avez pas le choix car ne rien faire ne ferait que renforcer son orgueil et donc compliquer les relations futures.

 

Néanmoins, outre la position basse mentionnée ci-dessus, l'annonce peut être faite en tenant compte de son ennéatype : besoin des autres, ne pas les blesser par un favoritisme qu'ils ne comprendraient pas.

 

Très amicalement,
Fabien

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  • 1 month later...

Merci Claire pour ce partage extrêmement détaillé et donc très instructif.

J’ai moi-même dans mon équipe un profil 2 que je qualifierai d’assez désintégré et qui me semble user de manipulations. Partageant son bureau avec le reste de mon équipe, elle a su instaurer une ambiance conviviale mais je la soupçonne de « rejouer tous les événements » version « verre à moitié vide ».

Résultat : je dépense une énergie folle pour réinstaller du sens, de la motivation et la confiance, et ce de plus en plus fréquemment.

Il faut aussi souligner que nous sommes dans un contexte particulièrement stressant puisque en réorganisation interne avec un manque important au niveau de la communication (je n’ose même pas évoquer le terme de conduite du changement) et ce depuis presque deux ans.

Lors d’une échange avec Fabien (hors forum) j’avais fait l’hypothèse qu'un 2 en situation de stress était peut être capable de générer lui-même au sein d'une équipe des situations anxiogènes afin de trouver des justifications à son propre stress, voire des opportunités de « sauver les autres ».
D’après Fabien cela pouvait être "une possibilité. Mais un 2, qu'il se désintègre en 4 ou en 8 peut simplement être extrêmement agressif et vouloir du mal à une personne qui ne lui donne pas suffisamment d'attention."

Après avoir le pris soin de mieux cadrer toutes mes demandes et formaliser tous nos entretiens, je comprends que pour revenir à un mode de fonctionnement plus sein, je dois me reconnecter émotionnellement à lui et lui accorder mon attention.
Le problème est que je me sens meurtri ,voire trahie, par les derniers événements, je n’ai plus de respect et de confiance en lui, et la reconnexion émotionnelle me semble plus proche de la mission impossible que d’une véritable alternative.

Pourtant j’ai l’intime conviction que c’est, en l’état, la seule voie.

Comment un 8 qui se sent trahi et en difficulté pour travailler avec une personne de type émotionnel, peut faire pour ne pas empirer la situation ?

Sinon que sur le chemin de ma propre intégration j’en prends, évidement, pour perpette…
Gus

Gus (8 mu, Conservation, aile 9)

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Bonjour en tous,

 

"D’après Fabien cela pouvait être ’une possibilité. Mais un 2, qu'il se désintègre en 4 ou en 8 peut simplement être extrêmement agressif et vouloir du mal à une personne qui ne lui donne pas suffisamment d'attention.’"

Je précise. Dans le cas d'un 2 mu se désintégrant en 4, cette agressivité est caractéristique du sous-type sexuel uniquement.

 

Sauf trou de mémoire, ta 2, Gus, est 2 alpha et n'est donc concernée que par la désintégration en 8.

 

"Pour revenir à un mode de fonctionnement plus sein, […]"

Superbe lapsus calami ! Effectivement, une 2 voudrait du maternage dans la relation, amis ce ne serait pas sain. :rofl:

 

"Je dois me reconnecter émotionnellement à lui et lui accorder mon attention."

Certes, mais pas trop. Toute la difficulté est là. Un 2 veut une position spéciale avec sa chef, mais la lui donner ne ferait que créer un problème avec les autres membres de ton équipe.

 

"La reconnexion émotionnelle me semble plus proche de la mission impossible que d’une véritable alternative. Pourtant j’ai l’intime conviction que c’est, en l’état, la seule voie."

Oui, c'est la seule voie et donc, un petit processus de résilience ne serait pas inutile.

 

"Comment un 8 qui se sent trahi et en difficulté pour travailler avec une personne de type émotionnel, peut faire pour ne pas empirer la situation ?"

Il se trouve que ta 2 a quelques notions d'ennéagramme. Pourquoi ne pas discuter avec elle du problème sur cette base, ce qui aurait l'avantage de rendre l'échange plus objectif ?

 

Style : en tant que 2, elle a fait cela ; en tant que 8, tu t'es sentie trahie ; alors que tu es certaine que vous avez toutes les deux les meilleures attentions du monde. Sur cette base, quelles sont les attentes réalistes de chacune ?

 

Ceci dit, c'est à faire avec délicatesse et je n'ai pas tous les éléments du problème pour être certain que c'est la bonne solution.

"Sinon que sur le chemin de ma propre intégration j’en prends, évidement, pour perpette…"

C'est pourtant la meilleure solution ! :tongue:

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Gus, bonjour à tous,

C'est marrant, Gus, de voir que nos situations sont similaires.

De mon côté voilà comment les choses ont évolué ces dernières semaines :

  • Des mois après, mon 2 continue à se plaindre à qui veut bien l'entendre que je ne suis plus sympa comme avant.
  • Après, il en a surtout (et cela dès le début) contre ma directrice qui met à plat le système de son ex-organisation suite à la fusion/ réorganisation.
  • Il s'est fortement désengagé de son travail. Je laisse mon chef de secteur se débrouiller avec lui, et il galère bien car le 2 le mène en bateau et ne fait pas grand-chose.
  • Le groupe de ses "favoris", que mes collègues ne connaissant pas l'ennéagramme appellent "le clan" ou "les copains" est en désintégration. En gros :
    • Riri a quitté la boite ;
    • Fifi souffre d'une sciatique et est en arrêt maladie la plupart du temps ;
    • Loulou (que je soupçonne être un 8) fout un maximum de bordel et de sabotage. Je ne comprends d'ailleurs pas trop quel est son but final.

Ce qu'il y a de positif dans l'histoire :

  • Nous nous sommes rendus compte que le 2 n'était finalement pas indispensable. Nous avons bien géré sans lui.
  • Certains "exclus du clan des favoris" ont remonté au cours des entretiens annuels qu'ils étaient satisfaits du nouveau mode de fonctionnement où on leur accordait davantage de confiance et de responsabilités.

Après, je crois que cette situation s'explique en partie grâce au modèle du Cycle des organisations. Mon organisation actuelle est la résultante de la fusion de organisation A et organisation B, suite à des années de guerre et de compétition sur le territoire entre A et B.

Je pense qu'organisation A, dont est issu mon 2, était en stade ROUGE : logique d’expansion maximale sur tout le territoire, mise en œuvre en permanence de gros nouveaux projets, recherche d’innovation, priorité donnée aux nouveaux projets au dépend de de l'entretien préventif de l'existant, pas de réalisation des contrôles réglementaires sur l'existant, pas de planification des activités, etc.

Alors qu'organisation B était en BLEU (et en plus dirigée par une 1 à qui il faudrait que je dédie un topic, car c'est encore un cas d'école !). A contrario dans organisation B, le périmètre était restreint, le style policé, le travail planifié, chacun à sa place, une quantité phénoménale de procédures, quasiment 99 % des interventions concernaient du préventif, etc.

J'ai été très surprise au début de constater les fonctionnements diamétralement opposés de ce deux organisations, alors que pendant des années, elles réalisaient la même finalité, sur le même territoire, avec le même nombre de personnes !

En gros je pense que le fonctionnement qu'avait le 2 dans organisation A n'est plus acceptable car organisation B impose une grande partie de ses codes BLEU. Notamment maintenant l'organigramme doit s’appliquer strictement et le favoritisme n'est plus admissible. Il est également demandé au 2 de consacrer davantage de temps à la rédaction de procédures ou l'élaboration de plannings. C'est difficile pour lui qui avait l'habitude de faire ce qu'il voulait sans rendre beaucoup de comptes. Et dans mes notes de stage, il est bien décrit que la transition de ROUGE vers BLEU peut s'accompagner d'un départ en masse des anciens : "On ne s'amuse plus !"

Le problème c'est que ce sont les anciens de l'organisation A qui détiennent une grande partie de la connaissance des installations qui partent, ou alors sabotent la nouvelle organisation. J'ai appris dernièrement que le 2 et Loulou 8 — comble du sabotage !! — auraient déclarés faire semblant de former les nouveaux, alors qu'en réalité ils ne transmettaient aucun savoir !

Très amicalement,
Claire

E5 alpha, C= S-/+ X-/+

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Bonjour à tous,

 

Merci Claire pour ce complément. Je suis toujours stupéfait du nombre du fusions-acquisitions qui se pratiquent sans une analyse culturelle des organisations concernées (ennéatype et positionnement sur le cycle des organisations) qui permettrait d'éviter des échecs économiques et des drames humains.

 

Tu as tout à fait raison, la faiblesse de “A” dans l'organisation en ROUGE est un terrain qui convient mieux au 2 que sa prise en main de l'organisation en BLEU. Même si dans les deux cas, il y a un “I” insuffisant à son goût, il y a généralement en ROUGE une camaraderie qui, même si elle n'est pas émotionnelle, peut très bien lui convenir.

 

Très amicalement,

Fabien

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