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Le 6, le contrôle et les émotions


Blanche

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Bonjour,

 

Malgré ton absence Nicole (temporaire, peut-être), je me permets de poursuivre ici une conversation débutée sur le panneau "Douter et hésiter". "Nouveau sujet… nouveau panneau !"

 

Donc, je poursuis… Il ne faut pas croire que je n'ai plus de difficulté avec le contrôle. A ce jour, je n'ai monté que quelques marches de l'escalier. J'ai tout d'abord pris conscience que je contrôlais. Puis en m'observant, je me suis rendue compte que je ne voulais pas contrôler "pour jouer au p'tit boss", mais plutôt parce, si un changement venait de l'extérieur sans avoir été préparé et surtout, mais surtout, sans avoir été consultée, pour moi cela pouvait signifier : méfiance, menace, insécurité, bref : danger ! Donc, afin de préserver ma sécurité, je contrôlais en jouant au superviseur. Je surveillais les gestes et paroles des autres pour vérifier s'ils étaient dignes de ma confiance. Et je pouvais leur faire confiance seulement, mais seulement si le tout était entièrement conforme à ce qui avait été préalablement entendu. Un seul petit changement et je reprenais mon chapeau de p'tit boss "rempli de rigidité" pour ramener le "fautif" à l'ordre, à ce qui est conforme (évidemment, conforme pour moi) !!!! C'est ainsi que ma roue tournait. Donc, pour moi, sous le contrôle se cache la peur de l'insécurité, la peur d'un éventuel danger.

Cependant, dernièrement, je me suis rendue compte qu'il y avait autre chose sous le contrôle. Je me suis surprise en flagrant délit (Bernard, j'ai enfin réussi à me surprendre la main dans le sac…). J'ai voulu prendre le contrôle d'une situation qui me concernait très peu personnellement mais qui concernait certains de mes proches. Cette fois-là, je ne me suis pas rendue au bout, j'ai cessé toute action, toute parole… Pas tout à fait vrai : j'ai d'abord fait cesser la conversation (n'est-ce pas là du contrôle ?), puis je me suis retirée tout en m'observant et en m'analysant pour enfin découvrir que, dans cette situation-là, si j'avais tenté de prendre - ou si j'ai pris le contrôle -, c'était pour éviter de vivre certaines émotions comme la déception, la peine, mais surtout la peine, je crois. "Contrôler et vouloir contrôler m'évitait de vivre des émotions"… Quelle surprenante découverte ce fut pour moi !

 

J'ai énormément de difficulté à vivre mes émotions. Agir ou plutôt réagir, parler sans cesse et souvent me répéter, vouloir régler mes difficultés toujours "rapidement", préférer consulter plutôt que "prendre le temps" de m'interroger, contrôler (en montant la garde) sont tous, pour moi, des moyens qui me permettent d'engourdir le malaise que je ressens lorsque je vis une émotion. J'essaie donc actuellement d'apprendre à RECONNAÎTRE, à analyser puis à tenter d'exprimer calmement mes émotions (ceci m'oblige de vivre AVEC mon malaise pendant un certain temps). J'avance d'un pas, recule de deux… C'est l'exercice auquel je me consacre actuellement.

 

J'aurais une question pour toi Fabien. Il y a sûrement quelque chose que je ne saisis pas très bien. Je crois être une 6 contre-phobique MU, puisque mon deuxième centre le plus utilisé est le centre instinctif. Je devrais donc m'intégrer en 3 et me désintégrer en 9. Pourtant j'ai l'impression de faire mes prises de conscience lorsque je suis en retrait, dans l'inaction comme le 9. Si je vais vers les 3, je serai et demeurerai dans l'action et ainsi, est-ce que je ne risque pas de continuer d'éviter de vivre mes émotions ? Tout comme les 3 ?

 

Salutations et au plaisir de vous lire.

 

Blanche

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour Blanche,

 

Voilà un bien beau message, témoin d'un bien beau travail. C'est typiquement ce qu'il faut faire quand on s'auto-observe. Chercher les motivations qui sont derrière les comportements.

Une vision superficielle de l'Ennéagramme mettrait le comportement de contrôle chez le 8. En fait quasiment tous les types peuvent le manifester, mais pour des raisons différentes.

 

Dans ton analyse, tu trouves d'abord ton centre préféré et sa passion, "la peur de l'insécurité, la peur d'un éventuel danger".

Mais en allant plus loin, tu trouves ton centre réprimé et le désir d'"évit[er] de vivre des émotions". Ce n'est au fond pas si étonnant que cela ; comme le disent Kathy Hurley et Theodorre Donson, le centre réprimé "contrôle silencieusement notre personnalité".

 

Franchement, je ne crois pas que tu "avance d'un pas, recule de deux.". C'est tout le contraire, tu avances beaucoup plus vite que tu ne recules.

 

Un moyen simple de commencer à mieux percevoir ses émotions est de commencer par les sensations physiques. Tu peux t'interrompre dans tes activités, aussi souvent que tu le peux, et balayer ton corps (élément par élément) à la recherche de ce que tu ressens physiquement. Quand cet exercice devient simple, on peut plus facilement détecter ses émotions.

 

Juste un mot sur l'intégration/désintégration. Le sujet est très complexe et a besoin de clarification. C'est un de nos gros objectifs, à Patricia et à moi, que de trouver une formulation simple et pédagogique de ce concept.

 

Quand un 6 s'intègre, il va manifester les aspects positifs du type d'intégration.

Un 9 intégré vit la vertu d'Activité et l'idée supérieure d'Amour. Il n'est absolument plus dans l'inaction.

Un 3 intégré vit la vertu de Vérité et l'idée supérieure d'Espoir. Il n'agit plus qu'au service de sa vérité intérieure. Il s'est connecté à ses émotions, sinon comment serait-il intégré ?

Ce n'est donc pas dans les caractéristiques "moyennes" des types que tu vas trouver celles de ta propre intégration.

De toute façon, avant d'avoir recours aux types d'intégration et de désintégration, il faut voir si les mécanismes de notre type ne sont pas suffisants pour expliquer notre fonctionnement. Le plus souvent, c'est le cas.

 

Très cordialement,

Fabien

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Bonjour Banche et Fabien,

 

En lisant ton message, je n'ai pas pu m'empêcher de sauter sur mon clavier pour te tirer mon chapeau. Que de chemin parcouru depuis le temps où tu "doutais" d'être 6 !!!

 

J'aimerais pousser le bouchon un peu plus loin sur le commentaire fort intéressant de Fabien au sujet de la passion.

La passion c'est l'émotion que vit le type sous l'effet de sa compulsion, OK ?

(Si tu as une passion comme nous tous, tu es d'accord que tu vis toi aussi des émotions !)

 

Avant de m'exprimer sur les émotions, je veux relever le bel exemple de compulsion de 6 d'éviter la déviance que tu nous as donné :

Et je pouvais leur faire confiance seulement, mais seulement si le tout était entièrement conforme à ce qui avait été préalablement entendu. Un seul petit changement et je reprenais mon chapeau de p'tit boss "rempli de rigidité" pour ramener le "fautif" à l'ordre, à ce qui est conforme.

Une fois dans ta compulsion, bien entendu tu vas vivre l'émotion lié à ton type : "la peur" de…

 

En ce qui concerne les émotions, moi aussi j'ai longtemps cru que je n'arrivais pas à les vivres, étant moi même 6 mu, donc ayant le centre émotionnel en dernier. Petit à petit, je me suis rendu compte que les émotions sont toujours présente en moi, mais que je n'y prêtais pas forcément attention étant trop préoccupé par mon centre mental : comprendre, toujours comprendre…

 

Je vais te parler d'une émotion que j'ai longtemps refoulée :

A l'âge de 13 ans, j'ai vécu un gros chagrin et j'ai beaucoup pleuré. Ensuite je n'ai plus versé une larme jusqu'à l'âge de 40 ans.

(Je résume.)

J'avais la croyance que pleurer, c'était souffrir, avoir mal.

Aujourd'hui j'ai redécouvert que pleurer c'est guérir, me sentir mieux.

 

Une émotion contient une courbe ascendante et descendante (comme les sensations), donc il y a une notion de temps pour la vivre pleinement. Cela peu commencer par une sensation corporelle à la suite d'un vécu intense, agréable ou désagréable.

Quand tu es au contact de cette sensation, garde ton attention dessus et petit à petit tu vas sentir que cette sensation en provoque d'autre en toi.

Si je reprends l'exemple du chagrin, au début cela peut-être une sensation à la gorge ou à la poitrine (tu restes avec cette sensation, tu ne la quittes pas), ensuite cette sensation peut augmenter jusqu'à modifier ta respiration, la rendre plus saccadée, en même temps tes yeux peuvent commencer à te piquer jusqu'au moment où tu vas éclater en sanglot.

 

Bien entendu, tu peux commencer avec une émotion agéable c'est plus confortable.

 

Je veux rajouter qu'au début où je travaillais sur mes émotions, je m'étais collé une feuille sur mon frigo où il y avait des petits visages avec des émotions précises. Chaque matin, je me demandais : comment je me sens aujourd'hui ?

C'est un très bon exercice pour apprendre à les repérer. Cela devient vite un jeu très très subtil.

 

Encore une chose au sujet de l'intégration en 3, pour moi cela signifie aussi le passage à l'action et à réussir ce que j'enteprends.

A ce moment-là, il n'y a plus ni peur ni doute, mais courage et confiance.

 

Merci encore Blanche pour ton profond témoignage enrichissant.

 

Bernard

 

PS : quand tu auras fini l'observation, n'oublie pas de retirer ta main du sac ! ;o)))

Bernard (6 mu, Social)

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Bonjour Fabien,

Bonjour Bernard,

 

Merci beaucoup, vos interventions me permettent d'approfondir davantage.

 

Je comprends très bien que lorsque l'on se désintègre, on récolte les caractéristiques négatives (niveau "inférieur") de notre type et de celui de notre désintégration et lorsque l'on s'intègre, on bénéficie des qualités SUPERIEURES de notre type et de celui de notre intégration. Je comprends également mieux l'importance et le rôle que jouent les centres. Ce qui m'amène à croire que l'intégration d'un 6 mu doit, entre autres, "inévitablement" passer par la "connexion à ses émotions".

 

Bernard, merci "d'avoir poussé le bouchon"… Je t'avoue qu'à la première lecture, je ne saisissais pas très bien le sens de ce paragraphe. Tu m'amènes à reconnaître que même si je fuis, même si je nie, même si je refuse de m'attarder sur mes émotions (désagréables), je les VIS quand même. Les émotions, ELLES, ne fuient pas… ELLES demeurent toujours présentes, ELLES me font agir… ELLES vivent…

 

Je n'ai pas de difficulté à identifier et à exprimer mes émotions agréables. Mais je résiste énormément à… approcher, à regarder, à questionner mes émotions désagréables. Voilà, ce qui me vient, c'est que j'ai peur… J'ai peur parce que je ne sais pas ce qui m'attend… J'ai peur de souffrir.

 

J'apprécie beaucoup les "trucs" précieux que toi et Fabien me donnez afin de m'aider à reconnaître et apprivoiser mes émotions et je vais dès maintenant les mettre en pratique. Juste à lire la description du "comment" on entre en contact avec ses émotions, les mots : peine, souffrir, avoir mal, pleurer suffisent à me nouer la gorge. Ce que j'ai du chemin à faire… ! Mais consciente ou non, je vais souffrir quand même. Donc, à l'ouvrage… ! Ouf ! J'ai peur… !

 

Encore une fois : Merci !

 

Blanche

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour Blanche,

 

J'aimerais apporter quelques commentaires à propos de ton dernier message.

 

Tu écris :

Tu m'amènes à reconnaître que même si je fuis, même si je nie, même si je refuse de m'attarder sur mes émotions (désagréables), je les VIS quand même.

Oui, en quelques sorte nous avons quand même quelque chose qui se passe à l'intérieur de nous face à un événement inattendu.

Les émotions servent à "faire sortir" ce quelque chose, à exprimer un état.

Je ne suis pas sûr qu'il soit nécessaire de s'attarder sur une émotion (désagréable), mais bien de lui permettre de "s'exprimer" pour retrouver ensuite notre état habituel.

Toujours en rapport avec le terme s'attarder sur, il existe une différence entre les mots émotion et sentiment. L'émotion est plus spontanée, intense et brève. Ne dit-on pas éclater en sanglots, éclater de colère ?

Alors que les sentiments sont plus des états de l'ordre de la durée comme la jalousie, la nostalgie.

Bien entendu tous ces états internes font tous partie du centre émotionnel.

 

Question : quand tu parles de ton angoisse de souffrir, est-ce en rapport avec le fait de vivre tes émotions ? Et/ou parce que tu ne sais pas ce qui t'attend ?

Dans ce cas, en quoi le fait de vivre… et/ou de ne pas savoir… ferait que tu souffres obligatoirement ?

Je vais revenir sur l'exemple que je t'ai donné sur le chagrin que j'ai vécu à l'âge de 13 ans pour te montrer les confusions que l'on peut faire entre une émotion et son origine :

A l'époque je me suis retrouvé propulsé dans une grande ville qui me paraissait hostile et cela pour un bon bout de temps (3 ans) loin de tous ce que j'avais connu, de ma famille, mes amis…

Je me suis retrouvé dans un grand chagrin ce qui déclencha en moi, tout les soirs pendant assez longtemps, des éclats de sanglots.

Ce fut longtemps pour moi un mauvais souvenir. Ensuite je me suis endurci et je me suis dit plus jamais ça, il faut être fort, ne plus pleurer pour ne plus souffrir !

Et oui j'avais développé la croyance que

pleurer = souffrance.

Ce n'est que bien des années après que je me suis rendu compte que ce n'est pas le fait pleurer, mais la séparation qui était la cause de ma souffrance. Par contre pleurer m'apportait du soulagement, du réconfort. Cela m'aidait à sortir cette angoisse d'insécurité.

 

Bon travail avec les émotions !

 

Cordialement

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Bonjour Bernard,

 

La distinction que tu fais entre émotion et sentiment m'éclaire beaucoup.

 

Je prends conscience à l'instant que les émotions que j'ai exprimées le plus facilement et le plus souvent ont été la colère et le rire. Les sentiments qui me sont les plus inaccessibles sont la tristesse et le chagrin. Très souvent, l'émotion exprimée par la colère ne correspondait pas au sentiment que je vivais, soit souvent le chagrin. Rationaliser a toujours été pour moi la façon de faire "taire" ce qui voulait surgir à l'intérieur de moi, par peur de souffrir. C'était ma façon de me défendre, de me protéger. J'entre à peine en contact avec le sentiment de chagrin qui me paralyse encore. Lorsque je dis que j'ai peur de ce qui m'attend… ce n'est pas la peur de l'inconnu mais bel et bien de ce que ce dernier pourra me faire vivre… Je ne veux pas souffrir, je ne veux pas pleurer. J'ai aussi la croyance que pleurer = souffrir. Pleurer pour moi signifie "perdre tous mes moyens", possibilité de perdre le contrôle, me montrer vulnérable et donc… SOUFFRIR. Je sais, par contre, que le meilleur de moi se situe "au fond" et je veux maintenant l'atteindre, puis l'exprimer, le vivre pleinement quoi ! Je veux donc être attentive à mes émotions que me procurent mes sentiments et pour cela, je pratiquerai les exercices que toi et Fabien m'avez suggérés.

 

Un p'tit souvenir : Lorsque j'avais environ 7-8 ans, j'étais très pieuse. J'allais à la messe plusieurs fois par semaine et sais-tu quelle était ma prière ? "Mon Dieu, faites que je sois douce" ! Je SENS maintenant cette grande douceur en moi et j'ai le goût de l'exprimer. Cependant, je sais que je ne peux véritablement l'exprimer sans reconnaître et accepter de rencontrer mes sentiments de chagrin, de tristesse…

 

A la prochaine !

 

Blanche

 

P.S. : Fabien, la conversation a glissé sur les émotions. Ouvrir un nouveau panneau m'aurait empêché de suivre le fil… Pourrait-on changer le titre ou simplement ajouter "émotion" au contrôle ? C'est toi le "boss" et moi, la délinquante !

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Salut chère délinquante !

 

Il est normal qu'une conversation évolue et que son sujet s'élargisse. Je demande (je supplie !) qu'on ouvre une nouvelle discussion uniquement quand on aborde consciemment un nouveau sujet indépendant de la conversation en cours. Tout va donc très bien ici ; je vais juste mettre en oeuvre ta suggestion et en élargir le titre.

 

Très cordialement,

Fabien

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  • 1 month later...

Bonjour à tous,

 

 

Je me demande bien quelle est la PEUR du 6 face aux EMOTIONS ? Est-ce que la peur de souffrir appartient exclusivement au 7 ?

 

Quelle est cette peur qui m'amène TOUJOURS à me "mettre au neutre", lorsque des personnes expriment des émotions telles la tristesse, la peine. A l'intérieur de moi, ça bouillonne, ma gorge devient nouée et puis… je redeviens au neutre et ne SENS PLUS RIEN. Et c'est la même chose qui se produit lorsque je ressens de la peine et de la tristesse en moi.

 

Salutations

 

Blanche

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Blanche, bonjour,

Je disais tantôt,sur l'autre fil - douter et hésiter - que je n'avais pas de mal à me laisser rejoindre par mes émotions et c'est vrai, règle générale et normale, mais j'ai comme un seuil de tolérance à l'intensité ou, plutôt, à la durée. La tristesse - surtout - ou la colère qui s'accrochent - chez-moi ou les autres - soient donc la déprime, le ressentiment… me rendent, le plus souvent, intolérante. Par peur ? Sans doute mais pas du ressenti ou de la souffrance. Comme si je craignais l'apitoiement… et, conséquemment, le découragement !… Voilà le pire pour moi, je crois : la perte du courage ! Je peux alors éprouver de l'impatience ou comme de l'hostilité. Du refus. Inutile de dire que je m'en sens alors coupable. Et je sais fort bien que j'y ai quelque chose à saisir de ma réalité intérieure…

L'émotion passagère, circonstancielle, quelle qu'elle soit, ne m'effraie pas du tout, l'opiniâtre… c'est autre chose ! Je constate à l'instant même combien la peur est pour moi, par moi, traitée différemment !

A bientôt,

Nicole. 6

Nicole – E6

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Bonjour Nicole,

 

"La perte du courage", ah, oui, ça me parle ! Dans ma vie, j'ai rarement pleuré et je pleure encore rarement. Par peur oui…, mais je ne savais pas trop de quoi ! On a toujours pensé de moi, et moi aussi d'ailleurs, que j'étais une femme forte. Pleurer devant les autres, ou pleurer (tout court) pourrait peut-être signifier pour moi "la PERTE du COURAGE", c'est plausible !

 

Merci

 

Salutations

 

Blanche

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour,

 

Eh ! Mais qu'est-ce que dis ??? Bien sûr que je sens…, je suis même très sensible. Je devrais plutôt dire : je ne PEUX pas ou ne VEUX pas montrer ma peine ou ma tristesse aux autres. Devant les autres, je "bloque" ces sentiments. Seule, je ne m'y attarde pas beaucoup. Je pratique les exercices que Fabien et Bernard m'ont suggérés…, mais j'ai de la difficulté à me rendre au bout… On dirait que j'ai peur de pleurer. Pourtant, dernièrement, j'ai été prise au dépourvu… Je vais vous raconter. Lors de ma dernière "incartade" (ça m'a plu ce mot), immédiatement après avoir lu la réponse de Fabien, j'étais tellement confuse, tellement à "fleur de peau", tellement déçue, désemparée, je suis partie rencontrer une copine de travail qui connaît l'ennéagramme et lui ai fait part de mon désarroi et… savez-vous quoi ? En lui racontant le désespoir que le doute me faisait vivre, mes yeux se sont remplis d'eau, et oui… je pleurais. J'ai pleuré… pendant au moins 10 minutes ! Et ce qui est bizarre, c'est qu'en pleurant, je souriais et lui disais : "Eh ! Mais je pleure ! Ça fait des années que je n'ai pas pleuré !" J'ai été surprise, mais vraiment gênée. Quelques minutes plus tard, je revenais à mon bureau soulagée et le coeur léger !

 

Pleurer n'est quand même pas naturel pour moi. C'est encore plus difficile lorsque je suis dans ma famille. Je ne montre pas ces sentiments et je suis très mal à l'aise face aux leurs. Je dois vous avouer qu'il est plus facile pour moi de consoler un(e) étranger(e) que mon fils ou mon conjoint. Je suis incapable de les regarder… souffrir. J'essaie plutôt de les distraire. Mais maintenant, je voudrais pouvoir exprimer et les laisser exprimer ces sentiments…, mais je ne sais pas comment faire !!! Je me sens très maladroite et je "bloque".

 

Blanche

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Blanche,

 

Essaye aussi l'exercice que j'ai suggéré à Jolotus dans la conversation "Le 7 et le manque de lucidité" :

Respire, comme si l'air entrait et sortait de ton corps en passant par ton coeur. Commence par le faire en marchant dans la rue, puis en parlant à des gens avec lesquels il n'y a pas d'implication émotionnelle, puis avec des proches.

 

Si tu as des difficultés, dis-moi précisément lesquelles et nous verrons quoi faire.

 

Très cordialement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

Bonjour Bernard,

Bonjour à tous,

 

Je suis émerveillée de constater la profondeur dans laquelle l'ennéagramme peut nous amener dans la connaissance de soi et l'éveil de la conscience.

 

Toutes mes conversations avec vous m'ont amenée au coeur de mon problème : le mur des émotions. Ce mur m'apparaît de moins haut maintenant. Je viens tout juste de prendre conscience du SENS d'une émotion qui avait pris beaucoup de place dans ma vie : "la COLÈRE". Cette fameuse colère dont souvent je ne saisissais pas le sens et encore moins les autres… !

 

Cette colère exprimait simplement ces sentiments : la peur, la déception, la peine, la tristesse ; sentiments enfouis au plus profond de moi-même sur lesquels j'étais incapable de mettre des mots car je n'étais pas attentive à mes émotions. Le seul fait d'en avoir pris conscience me rend le coeur léger.

 

Je tiens donc à vous en remercier et plus particulièrement Bernard qui m'a beaucoup aidé à cheminer.

 

Blanche

 

N.B. : Je pratique mes exercices chaque jour.

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour à tous,

bonjour Blanche,

 

J'aimerais intervenir au sujet de ta question du 23/10

"Je me demande bien quelle est la PEUR du 6 face aux EMOTIONS ? Est-ce que la peur de souffrir appartient exclusivement au 7 ?"

 

Quand j'ai lu ta question la première chose qui m'est venu c'est une autre question : Qu'est-ce que la peur ?

Une réaction émotionnelle, donc une émotion aussi.

Ta question pourrait alors se formuler ainsi : Quelle est l'émotion du 6 face aux émotions ?

Et pourquoi serait-ce forcément la peur ?

Moi j'ai envie de dire que tout dépend à quelle émotion le 6 est confronté.

La "peur de…" n'est pas la motivation première des 6 mu qui les pousse à sous-utiliser le centre émotionnel. Nous sous-utilisons notre centre émotionnel car nous préférons utiliser notre centre instinctif plus souvent qu'à son tour juste après le mental. (Ouf ! Pas facile à expliquer pour moi !) Tu donnes un bon exemple de cela quand tu te décris "comme une femme forte".

Une femme forte a une certaine capacité à agir, ou à encaisser, donc à mettre en oeuvre le centre instinctif. Je pense que tu trouverais encore d'autres motivations que la peur sur le fait de ne pas montrer ou exprimer tes émotions aux autres.

 

Dans la seconde partie de ta question tu parles de la peur de souffrir du 7.

Le 7 n'a pas peur de souffrir (comme émotion principale), en premier il évite la souffrance. Il faut faire une différence entre la compulsion et la passion.

La passion du 7, ce n'est pas la peur mais l'intempérance (la gloutonnerie).

Si on veut parler de peur de base sur le 7, je pense que ce serait "la peur de manquer".

 

Voilà pour la mise au point.

En ce qui concerne ton message du 25/10, super tu as permis à ton émotion de s'exprimer et en plus face à une copine ! Dis donc, ça bouge beaucoup pour toi !

Au passage : as-tu noté une réaction particulière de ta copine quand tu as manifesté ton désarroi par les pleurs ? Comment as-tu été accueillie ?

S'est-elle moquée de toi ? L'as-tu déçue ?

Ou bien as-tu attiré sa compassion, sa compréhension, son écoute ?

 

Et puis pour ton message du 28/10… ton remerciement… et bien je suis très heureux de pouvoir contribuer à ton cheminement, malgré mes grands écarts de temps entre deux messages. Nous avons ici un lieu privilégié pour nous exprimer sur la base d'un outil formidable alors profitons-en !

 

Bien cordialement

 

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Pour une fois, je ne suis pas entièrement d'accord avec l'ami Bernard (que je suis fichtrement content de voir revenir après un long silence), notamment quand il écrit "Nous sous-utilisons notre centre émotionnel car nous préférons utiliser notre centre instinctif plus souvent qu'à son tour juste après le mental."

 

La hiérarchie des centres des types du triangle est un peu particulière puisqu'en fait elle compte quatre centres et non trois. Pour un 6 mu, l'ordre est le suivant :

- Mental

- Instinctif

- Emotionnel

- Mental

 

D'une certaine manière, deux centres sont réprimés.

Le mental est préféré/réprimé, ce qui implique que dans certaines circonstances, il fonctionne parfaitement bien et que dans d'autres, il est paralysé par le doute et la confusiuon.

L'émotionnel est aussi réprimé ; c'est le résultat d'une blessure originelle qui a conduit à associer à tort émotions et danger-souffrance (comme dans l'exemple que Bernard raconte dans son message du 11 septembre).

 

Il reste (et là c'est comme pour tout les autres types) un dernier centre, dit le centre de support, l'instinctif dans ce cas. C'est sans doute chez tous les types, le centre le plus sain car il n'est ni sur-utilisé comme le centre préféré, ni sous-utilisé comme le centre réprimé.

Le seul problème qu'il pose est de fonctionner non pas indépendamment, mais presque exclusivement au service du centre préféré.

 

Ce n'est pas l'émotionnel qui est sous-utilisé parce que l'instinctif est préféré, c'est plutôt l'instinctif qui est utilisé parce que le mental n'est pas sûr et l'émotionnel est craint.

 

Alpha ou mu, la peur est la passion du 6 ce qui signifie qu'à des niveaux d'intégration moyen, elle est latente, comme une toile de fond de la vie émotionnelle (même chez les 6 contrephobiques qui simplement n'en sont pas conscients).

Bernard a raison. A partir d'une émotion, on peut chercher la méta-émotion : qu'est ce que je ressens à propos de cette émotion ? Et bien entendu, la chaîne ne s'arrête pas là : quelle est la méta-émotion de cette méta-émotion ? Et ainsi de suite… Franchement, il me semble probable qu'en bout de course, on arrive à la peur chez les 6 et plus encore chez les 6 mu qui ont l'émotionnel en troisième.

 

Quand au 7, Don Richard Riso leur donne comme peur de base : "Souffrir et/ou être privé." Cela semble correspondre à mon expérience de vie…

 

Très amicalement à tous,

Fabien (7)

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Bonjour Fabien,

 

Merci pour cet éclaircissement. Le sens de la hiérarchie des centres des types du triangle me paraît moins confus. Je me rends compte que j'avais fait l'impasse sur la raison de la sous-utilisation du centre émotionnel du 6 mu (blessure originelle).

 

Bien entendu, j'accepte l'idée que les 7 puissent avoir peur de souffrir et par là même que cela corresponde à ton expérience de vie, mais je relève le risque ou plutôt la confusion qui peut être faite entre avoir peur de souffrir et éviter la souffrance, entre la peur de base et la compulsion.

 

Bien amicalement,

 

Bernard (6)

Bernard (6 mu, Social)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Bernard,

 

Entièrement d'accord avec toi. On n'est jamais assez précis sur le sens et l'emploi des termes.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Bonjour Bernard,

Bonjour Fabien,

 

Pour répondre à ta question Bernard :

 

Au passage : as-tu noté une réaction particulière de ta copine quand tu as manifesté ton désarroi par les pleurs ? Comment as-tu été accueillie ? S'est-elle moquée de toi ? L'as-tu déçue ? Ou bien as-tu attiré sa compassion, sa compréhension, son écoute ?

 

J'ai été très bien accueillie par ma copine. Non, je ne crois pas l'avoir déçue. Je me suis sentie écoutée et comprise. A mon grand étonnement, je ne me suis vraiment pas sentie gênée ni même en position de faiblesse. Il est vrai que j'ai toujours cru que quelqu'un qui exprimait un sentiment de chagrin "par les pleurs" se plaçait dans une position de vulnérabilité, de faiblesse et je me rends compte, à l'instant même, que c'est la principale raison qui fait que j'ai toujours (ou presque) évité de montrer et exprimer mon chagrin, ma peine, mes déceptions aux autres. Ah ! J'y pense, c'est, entre autres, pour cette raison que j'ai cru pendant un certain temps avoir le type d'énergie 8. -- "Eviter la faiblesse… ressemblait à ma peur de me montrer faible" ! Mais je me demande bien pourquoi, même seule, je n'arrivais pas et n'arrive toujours pas à pleurer non plus… ? Est-ce parce qu'avec la pratique de la retenue, je me serais endurcie ???

 

Je pense que tu trouverais encore d'autres motivations que la peur sur le fait de ne pas montrer ou exprimer tes émotions aux autres.

 

En dehors de la peur de me trouver en position de vulnérabilité - afin d'éviter d'être blessée -, je ne vois pas d'autres motivations. Peux-tu me donner quelques pistes ? Serait-ce comme dans ton exemple du 11/10 ? Si oui, j'ai bien PEUR d'être comdannée à en rester là, je n'ai pas beaucoup de souvenirs concernant mes grandes peines. J'ai toujours essayé de me consoler en trouvant le côté positif des événements douloureux… C'était le SENS que je donnais à mes peines.

 

Fabien,

 

A partir d'une émotion, on peut chercher la méta-émotion : qu'est ce que je ressens à propos de cette émotion ? Et bien entendu, la chaîne ne s'arrête pas là : quelle est la méta-émotion de cette méta-émotion ? Et ainsi de suite… Franchement, il me semble probable qu'en bout de course, on arrive à la peur chez les 6 et plus encore chez les 6 mu qui ont l'émotionnel en troisième.

 

En bout de course, on arrive à la peur chez les 6 et plus encore chez les 6 mu. Si je comprends bien ce que tu dis Fabien, il y aurait toujours une peur qui découle d'une autre peur ? Si on reprend l'exemple ci-haut : au tout début, je disais que j'avais peur de souffrir… ; derrière cette peur, j'ai trouvé la peur de montrer ma vulnérabilité et derrière encore, la peur d'être blessée, et puis derrière la peur de… Etc… (etc… que j'ignore encore) Est-ce bien cela ?

 

Salutations

 

Blanche

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Blanche,

 

"Mais je me demande bien pourquoi, même seule, je n'arrivais pas et n'arrive toujours pas à pleurer non plus."

 

C'est très simple. Il faut imaginer les émotions retenues comme un barrage hydro-électrique. Si tu ouvres les vannes, la pression est énorme et peux-tu être certaine d'avoir la force suffisante pour les refermer ? Vas-tu laisser passer un peu d'eau ou est-ce tout le lac qui va se vider ?

 

Si nous réprimons nos émotions, nous avons accumulé en nous une masse incroyable de peines, de chagrins, de tristesses. Notre ego craint que si une seule d'entre elles sort, toutes les autres suivent.

 

Il faut reconnaître qu'il n'a pas entièrement tort et que cela arrive. C'est pourquoi il ne faut se reconnecter à ses émotions que si on a les ressources permettant de gérer ce qui peut surgir de notre passé. Personnellement, je pense qu'il est préférable de le faire avec une aide ou au minimum avec une possibilité d'aide (quelqu'un qu'on puisse aller voir si la situation devient trop difficile à gérer seul.).

 

"En bout de course, on arrive à la peur chez les 6 et plus encore chez les 6 mu."

 

J'ai bien dit : "Il me semble probable que…" Cette précaution prise, cela me semble très probable…

 

Je crois qu'une des choses qui distingue la passion des autres émotions est que la passion est sans objet.

Je m'explique avec l'exemple de la peur. N'importe quel type peut avoir peur de quelque chose (ou de plusieurs choses, voire d'énormément de choses). Mais le 6 a peur. Un point, c'est tout. Un de nos stagiaires avait une mère de type 6 qui, sur la fin, de sa vie devenait de plus en plus phobique. Comme un jour, il lui demandait de quoi elle avait peur, elle lui a répondu : "Ah ! Mon fils ! J'ai peur de la peur qui fait peur aux peureux."

 

Je pense donc que la recherche de ce qui est derrière telle peur est sans fin. Il y aura toujours une autre peur, à moins qu'on réussise à se connecter à la peur sans objet qui est à la base.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Bonjour le monde branché sur l'ennéagramme.

 

Je viens tout juste de vous lire (après une semaine de retard dans ma mise à jour) et je suis impressionnée de vos propos. QUE C'EST BEAU LA CROISSANCE… Vous me donnez le goût de m'intérioriser et d'apprivoiser mes tristesses… d'accueillir et d'aller vers une plus grande intimité avec moi (d'abord) et avec les autres. PAS FACILE POUR UNE ENERGIE 7.

 

A très bientôt, Jolotus

Jolotus – E7

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Bonjour Fabien,

Bonjour Bernard,

Bonjour à tous,

 

 

Il faut imaginer les émotions retenues comme un barrage hydro-électrique. Si tu ouvres les vannes, la pression est énorme et peux-tu être certaine d'avoir la force suffisante pour les refermer ? Vas-tu laisser passer un peu d'eau ou est-ce tout le lac qui va se vider ?

 

C'est EXACTEMENT ce que je pressentais lorsque j'ai fait allusion à "la peur de m'effondrer" dans des conversations antérieures et je t'avoue que je ne trouve pas cela très rassurant !

 

Je suppose que ceci peut s'appliquer à tous les types dont le centre émotionnel est réprimé ?

 

Les exercices que tu as déjà suggérés dans d'autres messages ainsi que celui décrit par Bernard dans son message du 8 septembre ne pourraient-ils pas permettre de faire passer que… quelques gouttes d'eau à la fois ??

 

Salutations

 

Blanche (6)

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour Blanche,

 

Oh ! Je ne voulais pas semer la panique. :)

 

Pour reprendre ma métaphore, tous les lacs n'ont pas la même taille. C'est parfois le Lac Michigan et parfois une simple mare.

Cela dépend de ce que nous avons vécu durant notre enfance et notre vie.

 

Quel que soit le centre réprimé, notre ego l'a associé à l'idée de souffrance et est persuadé que s'y reconnecter sera une douleur intolérable.

Ce genre de prédiction se réalise forcément. Quand on n'a pas fait d'exercices pendant des années, nos muscles nous font mal au premier effort. De la même manière, quand on se connecte à son centre émotionnel réprimé (quel que soit son type), les émotions bloquées et accumulées sortent. Et les pemières qui surgissent sont généralement liées à la tristesse. Notre ego voit cela, dit "J'avais bien raison." et referme les vannes.

 

Pourtant, il est indispensable d'affronter cette souffrance. (Si quelqu'un m'avait dit quand j'étais jeune que j'écrirai un jour cette phrase, je l'aurai traité de menteur.) Les larmes retenues nous alourdisssent, nous empoisonnent, nous épuisent et, paradoxalement, nous déssèchent.

 

Laisser sortir ces chagrins accumulés est certes une souffrance, mais c'est en même temps un soulagement et une joie. Dans notre pratique, Patricia et moi avons aidé beaucoup de personnes à se reconnecter à leurs émotions et nous avons toujours constaté ce double mouvement simultané.

 

Les exercices que j'ai pu donner sur ce panneau ne sont bien évidemment pas conçus pour ouvrir les vannes d'un seul coup (Je ne suis pas irresponsable à ce point). Ils peuvent donc être pratiqués sans aucun risque.

 

Le problème est que quand on commence un tel travail, on ne sait pas toujours la taille du lac et on ne vide pas le Lac Michigan avec une petite cuiller. C'est pourquoi je pense qu'il est préférable d'être assisté par un professionnel mettant en oeuvre des techniques plus puissantes dans un environnement sûr et à un rythme calculé.

 

Quand on travaille seul, il est raisonnable a minima d'avoir un de ces professionnels à proximité au cas où…

Ceci dit, dans ce cas, je ne crois pas que le danger soit qu'il en sorte trop, mais plutôt qu'il n'en sorte pas assez.

Enseignant de la PNL, je pense que les êtres humains fonctionnent plutôt bien. Il y a dans notre inconscient des mécanismes de protection qui font que ne sugit spontanément de notre passé que ce que nous avons la possibilité de supporter et de gérer. Confiance donc !

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Bonjour à tous,

 

Ne t'en fais pas Fabien, je n'étais pas paniquée…, j'étais juste sur le bord de… :)

 

Les larmes retenues nous alourdisssent, nous empoisonnent, nous épuisent et, paradoxalement, nous déssèchent. Laisser sortir ces chagrins accumulés est certes une souffrance, mais c'est en même temps un soulagement et une joie.

 

- C'est ce qui me pousse à poursuivre car j'ai le goût de mordre à pleines dents dans la vie.

 

Je reviens sur cette phrase de Bernard : Je pense que tu trouverais encore d'autres motivations que la peur sur le fait de ne pas montrer ou exprimer tes émotions aux autres.

 

- La différence saisie entre peur (émotion) et peur (passion) m'a permis d'aller un peu plus loin. Il y a peut-être d'autres motivations, mais je suis en train d'en toucher une : très jeune, j'ai fait le choix d'être ou de "paraître" forte et pour ce faire, j'ai dû nier ma sensibilité, ma fragilité, cacher ma tristesse, mes chagrins, mes peines, etc. Bref, j'ai dû "geler" mes émotions pour atteindre cet objectif. Voilà une des raisons pour laquelle l'accès à ces sentiments était bloqué.

 

Je continuerai donc à pratiquer mes exercices afin que le "dégel" se poursuivre lentement. :)

 

Encore une fois, merci pour ces éclaircissements.

 

Salutations

 

Blanche

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour Blanche,

En réponse à ton message du 07/11, en effet, quand on partage nos émotions avec quelqu'un de confiance on a souvent la bonne surprise de se sentir accueilli, et je pense que c'est un passage important pour nous autres de remarquer les conséquences d'avoir ouvert notre coeur.

Cela nous permet de dédramatiser et d'être plus proche de la réalité des faits plutôt que d'imaginer sans cesse d'éventuel dangers.

Tout en ayant conscience, comme le dit Fabien, que parfois derrière de grosses retenues il est recommandé d'être soutenu, accompagné.

C'est pour cela aussi qu'il est plus facile au début de commencer par se connecter à des émotions pas trop fortes et de noter à chaque fois les conséquences, de gagner de la confiance pour s'autoriser de plus en plus à les vivre.

 

Très bonne continuation

Bernard

Bernard (6 mu, Social)

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Bonjour Blanche,

 

"Très jeune, j'ai fait le choix d'être ou de 'paraître' forte et pour ce faire, j'ai dû nier ma sensibilité, ma fragilité, cacher ma tristesse, mes chagrins, mes peines, etc."

 

Si tu as trouvé les circonstances précises qui ont déclenché la répression du centre émotionnel, tu as franchi un pas énorme.

 

Le travail à faire maintenant consiste notamment à analyser cette prise de décision, à imaginer comment tu aurais pu faire autrement et comment tu aurais fait ou pu faire autrement si tu avais été à la place des autres personnes concernées, à étudier jusqu'à quel point cette décision était la meilleure chose que tu pouvais et savais faire à l'époque, à prendre conscience de toutes les circonstances dans lesquelles elle est aujourd'hui dépassée et au contraire contre-productive.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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Bonjour Fabien, Bernard

Bonjour à tous,

 

 

"Etudier jusqu'à quel point cette décision était la meilleure chose que tu pouvais et savais faire à l'époque."

 

Je suis arrivée à cette conclusion que c'était la meilleure chose que je pouvais faire.

 

"elle est aujourd'hui dépassée et au contraire contre-productive."

 

Je ne ressens plus du tout ce besoin de "paraître" forte maintenant et ce, depuis seulement le moment où j'ai pu remonter à la source et que j'ai pu comprendre et saisir les motivations qui ont expliqué certaines attitudes que j'avais alors développées et qui, effectivement, ne me sont plus utiles. C'est incroyable comment cet exercice a pu être libérateur pour moi. Bizarre… C'est comme si j'avais gagné de l'espace, de la légèreté. Comme si je me sentais plus proche de moi-même, plus proche de cette partie sensible, vraie… VIVANTE. Je me sens libérée d'un poids et ne crains plus ce danger de me faire blesser. J'ai découvert une nouvelle facette de moi-même et j'en suis heureuse. Mon souhait actuel est de pouvoir toujours garder ce "feeling".

 

Merci à vous.

 

Salutations

 

Blanche (6)

Blanche (E6 mu, sous-type force/beauté)

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Bonjour Blanche,

 

Cela n'a rien de bizarre. L'exercice que je t'ai suggéré est une forme très simplifiée et conversationnelle d'une des techniques les plus puissantes de la PNL, le reimprinting. Franchement, j'avais hésité à écrire ces quelques lignes parce qu'il me semblait que le travail qu'elles impliquaient était bien difficile à faire seul. Depuis le temps que nous parlons ensemble sur ce panneau, j'aurais dû, chère Blanche, te faire plus confiance.

 

Bravo donc et il me semblerait tout à fait normal que tu gardes ce "feeling". (Si par hasard, ce n'était pas le cas, il suffirait de remonter un peu plus loin dans le temps et de recommencer.)

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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  • 4 months later...

Bonjour à tous,

 

Evidemment, bien des mois ont passé depuis la "fin" de cette conversation. Mais elle est encore toute nouvelle pour moi. Je me sens un peu étrange, insécure face à mon retour sur ce panneau. On dirait que je ne sais pas trop comment "reprendre" ma place et surtout (je ne me rappelle plus de quand était daté mon dernier message dans une conversation) quelle est cette place, nouvelle, en accord avec mon expérience nouvelle. J'ai le goût de répondre à vos propos, mais il y a en tellement, je ne sais pas par où commencer. J'ai lu beaucoup et je trouve que ce qui se dit ici est merveilleux. Je me sens interpellée par vos paroles et je suis impatiente de me retrouver à discuter avec vous.

 

Depuis le temps (j'ai longtemps pensé que mon type était 6 mu), j'ai réalisé que j'avais le profil du 6 alpha. Mon erreur est justifiable par la période que je traversais au moment de nos premiers échanges, qui se rapproche de certains exemples que vous avez donnés dans cette discussion. Peut-être mon témoignage pourra-t-il apporter un nouvel éclairage à cette discussion sur les 6 et leurs émotions.

 

Etant jeune, j'étais très "pleurnicharde". Je n'avais pas peur de pleurer parce que j'avais l'intuition profonde que cela était le meilleure moyen, pour moi, de libérer mes émotions. Le problème, pour moi, n'était pas de pleurer, mais bien de cesser de pleurer. Combien de fois m'est-il arriver d'éclater en sanglots, en classe ou dans des moments parfois très gênants. Mais, je ne me sentais bien, quand je vivais une émotion intense (joie, peine ou autres) que lorsque celle-ci avait été manifestée par les pleurs. Pour moi, c'était la façon la plus "pure" de m'exprimer, au-delà du langage, de vivre à fond mon émotion. Puis, à 18 ans, j'ai vécu la plus grand souffrance de ma vie jusqu'à ce jour, la maladie (cancer), puis la mort de ma mère. (J'en ai déjà parlé avant, mais mon retour me contraint, me permet, de recadrer tout ça aujourd'hui dans un nouveau contexte. Mes excuses à ceux qui verraient une redondance dans mes propos mais c'est inévitable pour nous situer).

 

Je me rappelle très bien du moment où elle est entrée à l'hôpital : tout s'est passé tellement vite. Un jour, elle était assise dans la cuisine, avec moi, quelques jours plus tard, elle m'annonçait au téléphone une opération pour une tumeur au cerveau. La charge d'émotions était trop lourde à supporter. Ma vie était sur le point de basculer, mon insécurité était plus grande que jamais. A ce moment, il y avait une amie avec moi, plus ou moins proche, elle m'intimidait. Je ne savais pas comment réagir à l'annonce de cette nouvelle. J'étais prise de panique. J'ai senti les sanglots monter et je me rappelle m'être dit - parce que je savais que si je laissais aller mes émotions, je ne pourrais plus continuer ma vie, tout bonnement, comme si rien n'était, je ne pourrais pas aller à mes cours le lendemain, ni le surlendemain, fréquenter mes amis, m'adonner à mes activités sociales, je savais, que si je pleurais, à ce moment, ce serait trop - je me rappelle donc m'être dit : "Il ne faut pas que je flanche". Ce mécanisme de refoulement a tellement bien fonctionné (il n'avait jamais été efficace avant) que je n'ai jamais pleuré tout au long de la maladie de ma mère (qui a duré 9 mois), ni à sa mort, ni à ses funérailles, ni à son enterrement, ni après. En vérité, je me rappelle de quelques fois où les sanglots ont monté, où ils sont parvenus même, à destination, mais ils étaient étouffés presque immédiatement. Ce n'était pas comme avant, c'était très contrôlé. Ma réaction était tout à fait anormale dans le contexte et surtout parce que ce n'était pas du tout dans mes habitudes de ne pas pleurer.

 

J'ai compris, il y a un peu plus d'un an, que j'avais associé à ce moment, les pleurs à la souffrance. Mais la raison pour laquelle je l'avais fait n'était pas parce que j'avais pleuré, mais bien parce que je n'avais pas pleuré. Depuis, j'ai retrouvé la délivrance que m'apportent les pleurs. À l'image du barrage qui ouvre ses vannes, j'ai permis à mes émotions de refaire surface. Quel soulagement ! Quelle nécessité ! Et tout est revenu. Je me suis souvenu que les pleurs étaient la guérison. Et croyez-moi, je guérissais, parce que je pleurais. Mais que ça faisait du bien !

 

C'est vrai que les pleurs montrent un côté vulnérable de la personne et que par méfiance, on a souvent tendance à se cacher de ses pleurs. De mon côté, c'est plutôt lorsque je suis seule que je n'arrive pas à pleurer. C'est très rare que je le fais, mais au contact de l'autre, je perçois mieux mes émotions et je me sens plus en sécurité pour les exprimer. Je n'ai jamais eu honte de pleurer, sans doute parce que j'ai toujours cru (si on ne tient pas compte de ma période de deuil, avant et après) que d'accepter de montrer sa vulnérabilité était un signe de courage et d'humanité. C'est beau de voir à quel point une même réalité peut être perçue différemment selon notre éducation, expérience, etc. Ce message s'adresse donc à tous ceux qui ont oublié, nié, refoulé, jugé leurs larmes, et à tous mes semblables 6 mu. L'essence de ma pensée et de mon sentiment est parfaitement résumée dans un extrait de la lettre d'anniversaire que j'ai rédigée à l'attention de l'une de mes amies, de type 8 :

 

"[…] Peut-être que grâce à ton enseignement, grâce à la force d'Etre que tu me transmets quotidiennement, je pourrai maintenant mieux t'offrir un peu de cette fragilité, car se montrer vulnérable, c'est aussi accepter d'être aimée et surtout s'aimer dans tout ce que l'on est, en cessant de monter la garde, en baissant les bras, en jetant les armes pour accepter à notre tour d'être gardée, protégée. Chaque larme que je verse dans ma vie est un signe d'amour et c'est ce que j'ai de plus sincère à t'offrir, aujourd'hui. […]"

 

Marie-Hélène (6)

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Fabien Chabreuil

Bonjour Marie-Hélène,

 

Je n'ai rien à répondre de particulier à ton juste et beau message, mais je tiens à te saluer et à te dire à quel point je suis content de te revoir sur ce panneau. Tu nous manquais.

 

Très amicalement,

Fabien (7)

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