Éviter la souffrance, par la souffrance

[Spiegel]

Comment j'ai réussi à prendre une douche froide (étant frileux ) (chaudière en panne). Comment j'ai éviter la souffrance.

Durant la semaine de la rentrée scolaire, j'ai dû couper mon activité d'entraînement (skate à deux roues) pour me préparer et aller sur Paris en transports en commun, bus plus RER. Je sais à quelle heure je dois arriver mais je n'ai pas fixé d'heure pour arrêter mon activité.

J'ai pour habitude d'être très long une fois sous la douche car, depuis petit, dès que j'y entre, je ne peux m'éviter d'y rêvasser fréquemment. Je prends toujours un max de temps avant d'entrer dans la piscine par exemple (trop froide, au départ).

Ce jour-là, sur la piste de skate, j'avais 20 minutes pour rejoindre ma maison, me préparer et rejoindre l'arrêt de bus situé à 1 km de mon domicile. Problème, le temps nécessaire pour faire chauffer l'eau rendait caduc mon projet de rejoindre Paris. Je me suis donc mis dans la tête que seul l'eau froide assurerait mon projet.

Un, deux, trois, robinet ouvert, l'eau arrive directement d'un plateau aérien fixe et au-dessus de moi, et, en simultané, je me mets à faire un son, un beat avec la bouche qui s'intensifie alors que j'augmente le flux d'eau. En même temps, je bouge sans arrêt mes bras autour de mon corps comme les bras mécaniques du lavomatique.

Par cette petite astuce — musique plus mouvement —, j'ai transformé la souffrance "eau froide" en plaisir et suis arrivé à temps. J'ai réédité le jour suivant avec appréhension et finalement brio grâce à une nouvelle création rythmique.

J'ai généré une idée pour contourner la souffrance (compulsion) mais j'ai réussi à me concentrer suffisamment pour dépasser la sensation de froid.
Je vois comment mon fonctionnement me permet de dépasser un obstacle, mais en ennéagramme, la situation semble égotique ? Et en même temps, il y a du positif.
Peux t'on démêler le bon du mauvais là-dedans, si bon il y a.

Bonne rentrée. Amicalement vôtre,
Spiegel

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Spiegel,

 

Ton message illustre deux points intéressants.

 

"Et en même temps, il y a du positif."

C'est la différence entre travail horizontal et vertical. Même s'il est dans l'ego, le travail horizontal peut apporter un bien-être. C'est même à cela qu'il sert. Le travail vertical vise autre chose, la liberté vis-à-vis des mécanismes égotiques. Cette distinction est expliquée dans le stage Sous-types et dans Le Grand livre de l'ennéagramme, et détaillée dans les stages Essence et Éveil.

 

"La situation semble égotique."

Face à la souffrance,

• Une attitude égotique peut consister à détourner l'attention ;
• Dans l'essence, il s'agit d'élargir l'attention.

Dans le premier cas, la souffrance est ignorée (déni de réalité) alors que dans le second elle est intégrée comme un élément d'une expérience plus large.

 

Très amicalement,

Fabien

 

P.-S. : je n'ai pas très bien compris le titre que tu as donné à cette discussion, ou plutôt sa fin "par la souffrance". Peux-tu préciser ?

[Spiegel]

"Je n'ai pas très bien compris le titre que tu as donné à cette discussion, ou plutôt sa fin 'par la souffrance'. Peux-tu préciser ?"
Cela signifie que ce que je veux éviter, (souffrir) me permet d'accéder à mieux. À force de réitérer cette expérience, je n'en prends surtout que du positif, et le froid (ou souffrance) m'est dorénavant salutaire.

Je sors à l'instant de quelques sites qui abordent le sujet "eau froide". Ils mentionnent de nombreux bienfaits que je connaissais pas.

"Face à la souffrance, une attitude égotique peut consister à détourner l'attention ; dans l'essence, il s'agit d'élargir l'attention."
Puis-je considérer ma persévérance comme essentielle ? Les premiers jours j'avais des rythmiques (bucco-mentales) qui aidaient mais hier soir, j'attendais seulement l'eau, avec quelques gémissements "haha" quand certains zone était touchées).

Merci beaucoup Fabien. Très amicalement et à bientôt,
Spiegel

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Spiegel,
 
"Puis-je considérer ma persévérance comme essentielle ?"
Je ne crois pas. Après tout, on peut persévérer dans l'erreur comme dans la vérité, dans l'ego comme dans l'essence. L'eau froide est simplement quelque chose à laquelle notre ego peut s'habituer sous l'effet de la persévérance sans qu'il y ait accès à l'essence pour autant.
 
Très amicalement,
Fabien