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Mon père, cet inconnu


Stéphanie Auxenfans

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Stéphanie Auxenfans

Bonjour à tous,

Voilà longtemps que je veux témoigner sur l'ennéatype de mon père, mais c'est un sujet douloureux et auquel je ne comprends pas grand-chose. Tout d'abord, j'ai eu beaucoup de difficultés à typer mon père. J'ai mis plusieurs années à déterminer son ennéatype, aujourd'hui je n'ai plus de doute.

Ce qui m'était évident à première vue, c'est l'énergie de mon père. Il a un côté tout ou rien. Il pouvait passer des journées entière à bêcher le jardin, pour ensuite avoir super-mal au dos, mais comme ça, c'était fait.
Et il pouvait passer des journées entières devant la télé, en pleine inertie.

La compulsion aussi était visible. Je crois que je n'ai jamais vu mon père en réel conflit, hormis une fois contre moi, j'en parlerais plus bas. Par contre je l'ai vu râler, bouder, faire de la résistance. Bouder et le râler sont les armes redoutables de mon père.
De la même manière, ma mère et moi, comprenions tout de suite quand quelle chose n'allait pas, sans qu'une réelle opposition soit annoncée, sans même que des mots ne soient prononcés.
La narcotisation, je pouvais la trouver dans une consommation excessive d'alcool, et dans une passion pour le cyclisme et le foot.

Bref ce qui me manquait le plus était l'orientation d'acceptation et de soutien.

 

Je ne me suis pas vraiment sentie soutenue par mon père : à 6 ans, j'ai eu des épisodes d'énurésie suite à un déménagement, mon père me menaçait de m'emmener à l'école avec ma culotte mouillée sur la tête si je continuais et de le dire à toute la famille aux repas de famille. Je ne voyais pas non plus l'acceptation au niveau des autres : il peut tenir des propos plus au moins racistes, plus au moins homophobes.

Ce qui m'a fait douter durant tout ce temps et qui génère de l'incompréhension à son égard, c'est cette double vision que j'avais de lui.

 

Ces amis disent de lui : "Rapha, c'est un bon gars", "Il est gentil." Enfant, tous les enfants m'enviaient mon père, tous le trouvaient rigolo et gentil (ce qui était vrai mais pas la seule réalité). Mon père était lui-même un grand enfant et un déconneur. Il avait un super-contact avec les PETITS enfants, je précise petits parce qu'avec les grands, ça ne marchait plus (certainement à cause de la peur du conflit et quelque chose lié à l'autorité aussi).

 

Et moi j'avais une autre vision, je voyais le Mister Hyde du Docteur Jekyll. Petite, j'ai des souvenirs supers avec mon père, qui était quelque part mon héros et qui me trimballait partout. Et puis les choses ont littéralement basculé vers la fin de l'école primaire. J'ai eu le sentiment de vivre des années de persécution mentale, de dévalorisation. Il y avait une violence déguisée, une agressivité, une méchanceté gratuite (c'est le mot le plus adapté) très forte dans ses propos, sans jamais qu'il n'y ait confrontation ou conflit direct. Tout était insidieux, et je m'en rends compte, ô combien destructeur pour moi. J'aurais préféré quelque chose de franc, voire une violence physique. Il y avait des menaces, mais pas réellement de coups portés, quelques coups de martinet. C'est mon chien qui prenait pour moi la plupart du temps (j'y reviendrais plus bas).

Je pense l'avoir vue une seule fois dans la grosse colère explosive de 9. J'ai eu extrêmement peur et je m'en souviens comme si c'était hier. Je devais avoir 13 ans, et il m'accusait de "foutre la merde" dans son couple. Il m'a soulevé du sol par les cheveux, j'ai vu de la folie dans ses yeux, j'ai été pour la première fois terrorisée par lui.

Sinon, il lui arrivait souvent de se venger sur notre chien en le tapant ou en lui gueulant dessus. C'est horrible, mais mon pauvre chien prenait pour plein de choses, pour moi, pour des contrariétés vécues par mon père. Le chien lui permettait d'exercer son autorité sans risque. Et pourtant mon père aimait ce chien aussi fou que cela puisse paraître, mais il était un de ses exutoires qui permettait de libérer la colère et d'éviter le conflit. (Me remémorer ces souvenirs de mon chien, me fait pleurer, illustration de mon aile 2).

 

Nous avions un chat également, mais depuis que mon père avait voulu faire passer le chat à un endroit précis et que le chat a refusé de s'exécuter, mon père ne pouvait plus piffer le chat, et vice versa. Du coup le chat n'était à la maison que lorsque mon père en était absent, et il lui arrivait de chier dans le lit de mes parents sur LA place de mon père. Je ne vous explique pas la haine que mon père avait après ce chat.

Mon père n'est pas bricoleur pour un sou, et râler et taper les objets ou se mettre en colère contre eux étaient aussi une de ses habitudes, un autre exutoire. Il n'a aucune patience pour les choses délicates et minutieuses, par contre il avait une capacité à abattre un travail de force.

Bien que mon père réprime le mental, il est aussi handicapé des émotions. Pas de bol. Il ne sait les dire, ni même les montrer par des gestes d'amour. J'ai compris il y a très peu de temps, que cette façon "bourrine" qu'il avait de chahuter avec moi enfant, était une manière de me montrer son affection.

 

Par contre il a une grande facilité à blaguer, à échanger un mot avec des inconnus, à créer des relations à l'extérieur. Là encore je fais une distinction entre émotionnel et relationnel (comme chez moi).

 

Il a perdu, lorsqu'il avait 3 ans, son père et son grand frère dans un accident de moto. Sa mère est restée hospitalisée pendant un an. C'est sa grand-mère qui s'est occupée de lui pendant ce temps-là. Ceci explique sans doute cela. Quand nous allions voir ma grand-mère, mon père allait toujours embrasser sa grand-mère en premier (mon arrière-grand-mère) avant sa propre mère (elles habitaient en face l'une de l'autre).

Il réprime le mental. À mon grand dam (OK, c'est un jugement), il ne s'intéresse presque à rien sauf au vélo, au foot, et maintenant qu'il vieillit à la rubrique des morts. La seule presse qu'il a quotidiennement lue dans sa vie s'appelle L'Équipe. Aujourd'hui il y a en plus Ouest France pour les faits divers et les morts. Les seuls livres qu'il a lus dans sa vie concernent les deux premiers sujets. Depuis plusieurs Noëls, comme il est à la retraite, je lui offre des livres, des romans, pour essayer de lui ouvrir l'esprit. Il ne les a jamais lus, il n'a même pas essayé de s'intéresser à un seul. C'est ma mère qui les lit.

 

Ce qui me permet de rebondir sur son côté têtu comme un âne (et en plus il est breton…). S'il a décidé qu'il ferait ou ne ferait pas quelque chose, rien ne le fera changer d'avis. Et il ne faut pas lui donner d'ordre sous peine de le voir faire le contraire. Cet été, au cours d'un repas, un ami de mes parents est invité à dîner avec nous. Mon père donne des bouts de gras au chien. Ma mère râle, lui dit d'arrêter et que c'est mauvais pour sa santé. Qu'est ce que fait mon père ? Il donne des morceaux encore plus gros. Ma mère est verte de rage (ennéatype 1), elle s'énerve vraiment, mon père continue avec un petit rictus sur les lèvres. Ma mère se lève et quitte la table exaspérée et blessée.

Mon père se désintègre en 3. J'ai souvenir qu'il détestait perdre. Lorsqu'on jouait au foot quand j'avais 6 ou 8 ans, quand j'arrivais à attraper la balle, il n'hésitait à utiliser sa force d'adulte pour me pousser, m'attraper par le tee-shirt pour récupérer la balle. Bref, je n'arrivais jamais à mettre un but. Sur un vrai terrain de foot, je l'entendais motiver les troupes. Il avait un côté mauvais perdant.

Ce qui me dépasse totalement dans le comportement de mon père c'est son apparent désintérêt total pour sa seule fille (enfant unique). Je ne pense pas qu'il puisse dire quel bac j'ai passé, je ne pense pas qu'il puisse citer deux emplois que j'ai eus. Il a toujours semblé plus intéressé par mes petits amis que par moi-même. On ne partage rien, si ce n'est que des banalités sur la météo et sur les kilomètres entre les villes (échos à ses balades à vélo).

 

Mon père est hypersociable. Il parle avec tout le monde dès qu'il est à l'extérieur. C'est un gai luron, sympathique, gentil et rigolo. Mais il n'a rien à dire en présence de sa famille. Il m'arrive de lui poser une question banale, telle que "tu veux un café ?", il ne me répond pas (ça me fout en rage). C'était pareil au repas de famille avec mes petits amis. Je lui posais une question, il ne répondait pas, mais il parlait à fond avec mon compagnon. Je me sentais ignoré par mon propre père, invisible. Ça me mettait dans une colère et une tristesse incroyable.

 

C'est difficile car je me dis qu'il ne m'aime pas. Ma mère se dit la même chose, je pense. Elle se dit aussi qu'il s'emmerde avec elle et qu'il n'est bien que dès qu'il y a d'autres gens. Au fond, quelque part au fond, je sais qu'il m'aime, mais je le sais mentalement, par ce que je réfléchis, mais c'est tout sauf visible.

Comme vous l'aurez compris je suis très triste de cette relation merdique ou plutôt de cette non-relation que j'ai avec mon père. Je suis passée d'une relation fusionnelle à une relation de guerre, puis une forme d'indifférence a fini par prendre le relais.

 

J'ai eu au moins trois petits amis 9, et leurs comportements étaient bien différents. Je suis atterrée de voir une relation aussi nulle avec un ennéatype 9. Ça me paraît fou. Évidement la relation père-fille ainsi que le niveau d'intégration joue aussi.

 

Mon père est un ennéatype 9 mu avec une aile 8 et, comme vous l'aurez compris, pas super-intégré.

Amicalement,
Stéphanie

Stéphanie – E3 alpha, aile 2, C+/- S+ X++

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Fabien Chabreuil

Bonjour Stéphanie,

 

Merci pour ce témoignage terrible et bouleversant. Merci aussi d'avoir eu le courage rare de le publier. C'est difficile de mettre des mots sur l'émotion que j'ai ressenti en le lisant alors je te redis simplement mon affectueuse amitié.

 

C'est difficile aussi de répondre objectivement à un tel texte, mais bon, faisons notre boulot.

 

Je dis souvent en stage à propos des 9 qu'il ne faut pas confondre "éviter les conflits" et "éviter la colère" ou éviter l'agressivité". Ton père en est une tragique illustration qui montre aussi à quel point la désintégration nous amène à être contre soi et contre les autres, même pour un ennéatype a priori plutôt gentil.

 

Souvent un 9 ne sait pas ce qu'il veut, mais sait bien ce qu'il ne veut pas.

 

Mon père aussi était un 9 pas mal désintégré, de variante alpha lui. J'ai toujours eu l'impression, avant même de connaître l'Ennéagramme, qu'il n'aurait pas voulu avoir d'enfant et pas voulu épouser ma mère… et qu'il n'avait pas su dire non et s'était senti piégé. Ou peut-être ne l'a-t-il réalisé que plus tard une fois les choses faites. Sa solution a été d'assurer le fonctionnement matériel de sa famille en n'étant pas présent physiquement (9 à 10 mois par an à l'étranger pour son travail) ou psychologiquement (isolé dans son bureau derrière ses livres quand il était à la maison). Ses peu nombreux amis, par contre, le voyaient présent et plutôt fêtard.

 

Je me dis que peut-être ton père a ressenti quelque chose de semblable qui expliquerait son attitude.

 

Très fraternellement,

Fabien

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Bonjour Stéphanie,

 

Tu as du courage et de la force pour relater cette relation avec ton père.

 

J'espère que de poser cette histoire te permettra de mieux la vivre. Au travers de l'ennéagramme tu as pu expliquer la situation, la comprendre peut être, si ce n'est l'accepter.

 

Amicalement.

Lionel – E5 mu

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Bonjour Stéphanie,

 

Voilà ce que j'ai envie de partager avec toi à la suite de ton témoignage qui me touche. Je ne sais pas si cela t'aidera.

 

Je reconnais des attitudes du père de mes enfants, un 9 mu aile 8. Mes enfants expriment la même chose : "Nous avons l'impression de le déranger !" J'ai eu aussi ce sentiment : a-t-il réellement désiré ses enfants ? Pour une maman, c'est une question qui bouscule. Je me suis posée la même question que pour les parents de Fabien : a-t-il réellement souhaité ce qu'il a construit en terme de vie de famille ? J'ai le sentiment que non !! C'est très déstabilisant…

 

Il n'a pas eu d'actes violents envers les enfants, mais souvent des propos acides qui les blessent. Il m'est arrivé d'aller chercher ma fille 9 (17 ans) chez son père et de la trouver en larmes : "Vite maman, on s'en va, je t'expliquerai après…" Puis elle m'explique les réflexions blessantes. Je sens alors qu'elle a trop "encaissé".

 

Son absence psychologique et physique reste pesante, incomprise. Mes enfants me disent aussi très souvent : "On a rien à se dire !", "On se demande vraiment pourquoi il nous a fait." Mon fils aîné 7 (24 ans) ne se sent pas aimé. Mon deuxième fils 9 (20 ans) me dit : "Au moins, on aura appris comment ne pas être !" J'entends souvent mes enfants dire : "Quand il verra que personne ne vient plus le voir, peut-être se posera-t-il les bonnes questions ?"

 

C'est douloureux pour nous tous.

 

Parfois, les enfants me racontent leurs différents, les réflexions blessantes. Ensuite, leur père m'appelle pour me raconter aussi ce différent, les réactions ou résistances des enfants ! Je vois bien l'incompréhension entre eux ! Je tente alors d'expliquer que les enfants ont besoin maintenant d'une relation adulte (pour moi, c'est essayer de l'inviter à communiquer autrement… lorsqu'il communique !). Je ne sais pas s'il comprend ce que cela veut dire parce que je n'ai ni réponse, ni question. J'ai l'impression que c'est tout ce que je peux dire… pour ne pas donner l'impression de reproche, donc conflit.

 

La seule solution que j'ai trouvé pour le moment, est de dire aux enfants que leur père les aime mais qu'il ne sait pas le dire ni le manifester, et de dire à leur père que les enfants ont besoin de leur de se sentir entourés, soutenus et aimés. Ces propos ont l'air d'apaiser un moment la relation parce que les enfants me font alors le retour d'une attitude différente (et donc surprenante !) de leur père.

 

Vivre aux côtés d'un 9 pas très intégré n'est pas chose facile, aussi gentils puissent être les 9… Je comprends vraiment tout ce que tu décris.

 

Très amicalement,
Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Bonjour Stéphanie,

 

Merci pour ce partage. En tant que 9 (et papa) ça me touche particulièrement.

Je prendrai la peine de réagir un peu plus longuement dans un second temps, là j'ai la gorge serrée à la lecture de ton message et celui de Fabien…

 

D'ici là :calin: et un gros bisou,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Bonjour Stéphanie,

Comme vous l'aurez compris je suis très triste de cette relation merdique ou plutôt de cette non-relation que j'ai avec mon père. Je suis passée d'une relation fusionnelle à une relation de guerre, puis une forme d'indifférence a fini par prendre le relais.

Vraisemblablement une forme d'absence perçue comme une forme d'indifférence. La capacité à s'absenter d'un 9 est grande : ma meilleure amie me surnomme "le mur".

La lecture des aspects de désintégration de l'aile 8 ont été stressants pour moi, car cela me rappelle des moments de désintégration de mon propre père qui était 8 alpha.

Une question me vient en tête, à propos de :

Je pense l'avoir vue une seule fois dans la grosse colère explosive de 9. J'ai eu extrêmement peur et je m'en souviens comme si c'était hier. Je devais avoir 13 ans, et il m'accusait de "foutre la merde" dans son couple. Il m'a soulevé du sol par les cheveux, j'ai vu de la folie dans ses yeux, j'ai été pour la première fois terrorisée par lui.

S'agissait-il de tentatives adolescentes de jouer les bons offices entre les parents ? Si c'est le cas, c'est difficilement supportable pour un 9 qui risque de voir varier, au gré de ces initiatives, qu'il considère a priori comme potentiellement malheureuses, les tensions autour de lui de manière soudaine. Une variation soudaine, même positive, est déstabilisante pour un 9.

Amicalement,
Thierry

9 alpha, grande aile 1, petite aile 8, sous-type conservation. Je me reconnais dans l'INTJ du MBTI.

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Bonjour Stéphanie, bonjour à tous,

Tout d'abord, Stéphanie, :calin:
Je ne sais guère exprimer les émotions qui me viennent, si ce n'est qu'en tant que 9 et comme Sevan en tant que Papa , elles me renvoient à la peur de ma colère, à la peur de ne plus aimer ou de faire du mal à ceux que j'aime.

J’espère sincèrement que de l’avoir exprimé et partagé t’aidera à t’en détacher.
Très chaleureusement,
Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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Stéphanie Auxenfans

Bonsoir,

 

Merci à tous de vos messages et de votre soutien.

Je suis à la fois émue et aussi surprise de vos messages.

 

Je ne suis pas sûre que mon père se soit posé la question de savoir s'il voulait un enfant. Issu d'une famille bretonne traditionnelle très catholique, dans un tout petit village, il était d'usage de se marier et d'avoir des enfants. Il a séduit une femme qui travaillait dans le magasin à coté de chez lui et qui vivait dans le village à côté. Rapidement, le mariage, puis un enfant. À l'époque le mariage était aussi l'opportunité de quitter ses parents.

Par contre je le sais déçu de ne pas être grand-père.

 

Ce dont je suis sûre c'est qu'il se sent en permanence critiqué par ma mère (1 alpha conservation). J'ai pris conscience grâce une réponse de Fabien, "qu'il considère que la source de conflits potentiels à éviter est dans sa famille, et non à l'extérieur". D’où une forme de mutisme, une indifférence, une absence psychologique, lorsqu'il est dans le foyer familial.

 

L'Ennéagramme m'a permis d'y voir un peu plus clair, de comprendre certaines choses, tel que l'évitement du conflit, la force de l'inertie, mais mon père reste par certains côtés, un véritable mystère. Je suis face à de tels paradoxes (gentillesse vs méchanceté, amour (orientation du type) vs indifférence). Cette indifférence m'échappe. Thierry a peut être donner une piste intéressante : "Vraisemblablement une forme d'absence perçue comme une forme d'indifférence."

 

J'ai beau avoir travaillé le pardon avec Patricia, je vois bien que je n'arrive pas encore à accepter la situation telle qu'elle est et à lâcher. J'ai encore de la colère contre lui et beaucoup de tristesse lorsque je vois un papa avoir une belle relation avec ses enfants.

Si je me place du point de vue de l'adulte que je suis, je comprends qu'il y a une très grande souffrance chez mon père. Et je pourrais me connecter à ça, pour être dans la compassion. Mais malgré mes 37 ans, c'est la position de l'enfant qui prend la place et le manque qui apparaît.

 

Isabelle écrit : "Mes enfants expriment la même chose : 'Nous avons l'impression de le déranger !" "On a rien à se dire !'"

Typique des réflexions que je peux me faire. J'appréhendais quand mon père venait me chercher à la gare : "Qu'est ce que je vais pouvoir lui raconter pendant 30 minutes (alors que nous ne nous étions pas vu depuis un an) ?" Maintenant le problème est réglé c'est ma mère qui vient me chercher.

Mon père est vraiment dérangé dans ses habitudes. À la fois ça lui fait plaisir de me voir (même si ça ne se voit pas) mais ça l'emmerde, car ça chamboule ses petites habitudes.

 

Thierry, pour répondre à ta question sans rentrer dans les détails, il y avait un réel très gros motif de séparation ou du moins de discorde entre mon père et ma mère, suite à un comportement inacceptable de mon père. J'ai incontestablement choisi mon camp à partir de ce jour-là, et j'ai voué une haine très forte à l'égard de mon père. Mon père a eu le sentiment que nous étions toutes les deux contre lui.

C'est drôle, car petite je préférais mon père. Puis j'ai préféré ma mère. Mais j'ai toujours eu le sentiment que mes parents étaient ligués contre moi, que c'était d'abord eux, leur couple et moi ensuite. Je me rends compte que mon père a dû vivre lui aussi ce sentiment-là pendant quelque temps.

 

Très amicalement,

Stéphanie

Stéphanie – E3 alpha, aile 2, C+/- S+ X++

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Bonjour Stéphanie, bonjour Fabien, bonjour tous,

 

Stéphanie, je me suis senti plombé par la tristesse en lisant ton témoignage, et en même temps touché par ton courage.

 

Mon père est 9 aussi (9 alpha), et malgré sa motivation identique à celle de ton père (avoir la paix à tout prix, et pour ça, s'ignorer soi-même), ses comportements étaient aux antipodes de ceux de ton père. J'ai eu beaucoup plus de chance que toi (bon, j'ai quand même vécu aussi l'explosion inattendue de colère folle).

 

Je me sentais ignoré par mon propre père, invisible.

Je me rappelle la terrible phrase du 9 désintégré décrit par James E. Jennings dans l'article "Fusion et différenciation dans les relations" : "Je ne me soucie pas réellement de mes sentiments ou de quelqu'un d'autre."

 

Avec affection,

Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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Me revoilà.

L'émotion passée, une réaction un peu plus fournie. Un peu en vrac, mais je préfère poster en l'état plutôt que de risquer de ne jamais le faire !

Stéphanie, j'ai retrouvé le mail que tu m'avais envoyé à la naissance de mon fils l'année dernière où tu disais que "avec deux enfants et la fatigue on ne sait jamais" avec en pièce jointe un article sur les méfaits de la fessée… Avec l'éclairage que tu donnes aujourd'hui, je l'ai relu avec émotion et je trouve d'autant plus adorable l'attention que tu avais eue. Un :heart: spécial pour toi.

Comme le rappelle Fabien, l'évitement des conflits n'est pas l'évitement de l'agressivité.
Lorsque je m'emporte, en apparence pour un rien, ma femme me dit que je suis violent, agressif… Chez moi ce sont les portes qui claquent ou les meubles qui prennent des coups de pieds. Parfois je demande "d'aller tous vous faire foutre" ou dis les dents serrées que "vous me faites chier", en tournant le dos et de manière pas trop audible, pas uniquement pour préserver les oreilles chastes de mes enfants mais aussi par évitement de conflit. Le vous étant une généralisation permettant d'être moins direct car "vas te faire foutre" ou "tu me fais chier" pointe directement quelqu'un et est conflictuel.

Deux points qui peuvent faciliter le fait que les enfants subissent l'agressivité d'un 9 :

  • En tant qu'instinctif, il y a une problématique autour du contrôle. Bien que ne le reconnaissant pas forcément, les 9 aussi veulent contrôler (intérieur et extérieur, eux mêmes et l'environnement). Les enfants sont d'après mon expérience peu contrôlables.
  • Les enfants sont une source quasi-nulle de conflit : pour un 9 pas intégré, il est facile de s'emporter contre eux. En revanche, si un autre adulte est présent et s'il intervient, le conflit est plus réel et ça aura tendance à empêcher une colère trop explosive et entraîner un retrait physique du 9.

Pour la différence famille/extérieur, c'est une question de responsabilité ou de demande, voire d'exigence, de l'extérieur :

  • L'arrivée d'un enfant, même voulu, est un stress, une perturbation de l'équilibre établi. Et une responsabilité supplémentaire, en plus de la responsabilité dans le couple. Pour un 9 pas intégré, dans les moments où il pense que le monde lui en demande trop et qu'il veut qu'on lui fiche la paix (pour narcotiser), c'est un problème. Avec les amis, les relations impliquent moins d'exigence ou de responsabilité.
  • Il est facile aussi de se dire que si on n'avait pas de femme ou d'enfant, on serait plus libre, on pourrait faire ceci ou cela. Et considérer que la famille est un boulet ou un frein, que c'est la cause de soucis ou de notre inertie. C'est bien sûr faux, notre inertie est intrinsèque. Lorsque je m'étais retrouvé célibataire géographique (ma femme travaillait à l'étranger, nous n'avions pas encore d'enfants), je passai mon temps libre à narcotiser…

Est-ce qu'un 9 désintégré aime son enfant ?
Quelque part sûrement. Mais au fond de lui, il ne le sait peut-être pas, ou il se demande qu'est-ce qu'aimer ou comment aimer, ou il se demande si on l'aime lui ; si on lui demande, il répondra peut-être sans réfléchir oui parce que c'est la réponse qu'on attend de lui et qu'il aura ainsi la paix ; plus probablement il se dit qu'on se pose trop de questions, que "pfff, ch'ais pas" ou que "grmpf! 'fait chier!" [gros soupir]. Si on lui dit qu'on l'aime, il risque aussi de se dire que "mmh, c'est ça ouais" et de ne pas le croire, de ne rien répondre.

Pour finir, je pense que ce que j'ai appris auprès de Fabien et Patricia m'aide à ne pas trop me désintégrer. Je dis tous les jours à mes enfants que je les aime, et ce sont les premiers à profiter de câlins et de bisous !

Je vous en fait profiter aussi :calin::kiss2:
Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

Je ne suis pas sûre que mon père se soit posé la question de savoir s'il voulait un enfant. Issu d'une famille bretonne traditionnelle très catholique, dans un tout petit village, il était d'usage de se marier et d'avoir des enfants.

Né en 1908, mon père est aussi d'une génération où tout cela semblait aller de soi. Certes, il était professeur de philosophie — le plus jeune agrégé de France à l'époque —, mais en tant que 9, cela ne veut pas dire qu'il appliquait ses capacités de réflexion à sa propre vie… Dans sa jeunesse, il faisait aussi du théâtre de manière assez prometteuse, et je pense que c'était dans ce domaine qu'il rêvait de faire sa vie. Il n'empêche qu'il s'est marié et a eu deux enfants, a eu une vie malheureuse et a donné à ses enfants une enfance malheureuse (enfin une moitié seulement, sa femme s'étant chargée de compléter le lot)…

 

Quand je disais qu'un 9 pouvait se sentir piégé, ce n'est pas forcément par une personne. Cela peut simplement être par la vie, par un enchaînement de circonstances. Il y a alors une colère, pire peut-être parce qu'il n'y a pas de vrai responsable sinon lui-même…

 

J'ai beau avoir travaillé le pardon avec Patricia, je vois bien que je n'arrive pas encore à accepter la situation telle qu'elle est et à lâcher.

C'est normal. Comme nous le disons dans le stage Pardon/Résilience, le pardon ne peut pas être complet tant que l'offense est en cours, ce qui est le cas. Tu devrais pratiquer les méthodes du stage Libération sur la relation avec ton père. Je pense que cela serait aidant.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,

Stéphanie, je t'envoie toute mon affection et tiens à te dire mon respect pour le courage que tu as eu de témoigner. Comme Yves, je me sens triste en te lisant, car mon père est 9 aussi (alpha) et il a été la lumière de mon enfance. Les problèmes que j'ai pu avoir avec lui étaient liés au fait qu'il n'avait aucune autorité et ne savait pas dire non à ma mère 7, reine de l'intempérance ; à l'adolescence, et en raison des points que je viens de citer, je ne parvenais pas à éprouver du respect pour lui, et cela me gênait considérablement, puisque "un père, ça se respecte". Et puis, vers 15 ans, alors que je devais me montrer particulièrement odieuse, il m'a collé, sortie de nulle part, une gifle d'une violence inouïe. Je lui en ai beaucoup voulu un temps et puis j'ai compris que même mon adorable père avait ses limites.

Je n'ai jamais connu quelqu'un qui n'aimait pas mon père ; il a le talent de faire en sorte que chacun se sente le centre du monde en sa présence. Ca m'énervait quand j'étais petite, qu'il accepte tout le monde comme il est, même les cons. Et puis récemment, j'ai compris qu'au fond, il s'en fiche complètement. Il veut juste avoir la paix ; sa gentillesse est son arme pour l'obtenir ! J'ai compris aussi que tout adorable qu'il soit, il ne lèverait pas le petit doigt pour aider quelqu'un qu'il ne connait pas très bien. Il a un sens du devoir très fort, dû certainement à son enfance, mais cela s'arrête à sa famille et ses amis très très chers.

Je me suis toujours sentie aimée, à défaut d'éduquée. Je sais que mon frère et ma sœur ont le même ressenti.

Mon père reste pourtant un mystère. Issu de la grande bourgeoisie anglaise d'après-guerre, il a passé son enfance (dès 5 ans) dans des pensions huppées à encaisser de terribles traitements. Il n'a jamais connu son père, mort juste après la guerre et adorait sa mère qu'il ne voyait du coup que pendant les vacances scolaires (s'il avait été sage). Son beau-père le maltraitait physiquement et psychologiquement (je le sais par une de mes tantes) mais je n'ai jamais entendu mon père s'en plaindre, ni de ça ni de quoique ce soit d'ailleurs. Il lit beaucoup, il écrit, il rêvasse, mais il court beaucoup aussi, une discipline qu'il s'impose. S'il a besoin d'un timbre, il va à la poste acheter UN timbre. Il a toujours dit que son rêve était, comme toi, Fabien, je crois, de vivre dans un hôtel, sans attaches. Les changements de maisons imposés par ma mère étaient horribles pour lui, je crois, même si là encore, je ne l'ai jamais entendu se plaindre. Il est encore très amoureux de ma mère, qui pourtant dépasse régulièrement les bornes. Il nous a révélé voilà quelques années qu'il était dépressif chronique : avec l'enfance qu'il a eu, je le crois volontiers, mais on n'a jamais rien vu. Depuis quelques années, il tient un blog (qu'il a appelé "The Subliminal Mr Dunn" !!!) assez farfelu, sur lequel il jette ses humeurs, ses bons mots, ses lectures, sa tristesse aussi. Cela me permet de découvrir un autre aspect de lui. Mon père n'est pas un optimiste, c'est le moins que l'on puisse dire ; je sais qu'il trouve que vivre est dur, mais il n'a jamais embêté personne avec ça.

J'ai eu beaucoup de chance et je ne peux pas penser à mon père sans être envahie d'une immense tendresse, qui me mène parfois aux larmes. Je le trouve parfois bien trop gentil pour ce monde merdique. Je suis sincèrement désolée, Stéphanie et Fabien, que vous ne puissiez pas en dire autant et je vous envoie toute ma tendresse. Stéphanie, un câlin tout spécial pour toi ! Courage !

Très affectueusement,
Laure

Laure E3 alpha, aile 4/2 , C-- S=/- X++

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Bonjour Stéphanie, bonjour à tous,

Ton message, Stéphanie, m'a littéralement retourné les tripes. Les messages qui suivent aussi, quel bel élan d'amour et de soutien ! Je souhaite y apporter un peu de ma participation, à la fois parce que j'ai eu un père très désintégré, non pas 9 mais 4, avec de grandes similitudes de comportements (la désintégration amène à des difficultés parallèles mais non similaires, l'éclairage de l'Ennéagramme aidant), mais aussi parce que je suis 9 mu et que j'ai vécu des moments de désintégration avec mes enfants.

Mon père

Et moi j'avais une autre vision, je voyais le Mister Hyde du Docteur Jekyll.

Pareil pour moi. Mon père était très investi dans la scolarité et le suivi des enfants en difficultés (reconnu par toutes les instances locales de l'époque). Il suivait et aidait des petits délinquants à s'en sortir, soutenait les familles, les suivait dans leur scolarité en étant un directeur d'école ferme et strict.

Tout le contraire de ce qu'il était à la maison. Vis-à-vis de son fils aîné, il était totalement intolérant, violent. Il l'a même accusé de "foutre le bordel dans son couple" lorsque mon frère qui l'avait aidé financièrement demandait simplement le remboursement de ses dettes. Il nous faisait régulièrement du chantage au suicide (sa phrase préférée dont je me souviens était : "Je vais bientôt mourir. De toute manière, vous verrez bien !"). Il se noyait dans le vin rouge à la maison, s'asseyait et nous observait durant des heures sans rien dire (à l'époque mon frère était parti et nous restions, ma mère et mes sœurs, seules avec lui).

À l'époque j'en étais même arrivée à le haïr, il réveillait en moi une espèce de pitié malsaine, je ne comprenais pas pourquoi il y avait une telle distorsion entre ce qu'il manifestait à l'intérieur de la famille et à l'extérieur. J'en ai beaucoup souffert.

 

Je rêvais de sa mort régulièrement. Le jour où il est effectivement décédé, je pensais être soulagée. Ma foi il s'est passé le phénomène inverse. J'ai compris qu'il était totalement en souffrance, qu'il avait essayé de nous aimer mais qu'il a été rattrapé par ses idéaux qu'il n'est jamais arrivé à mettre en pratique. Il voulait vraiment une famille et s'est retrouvé dépassé, je pense, surtout par les femmes qui l'entouraient. Lorsque, après la mort de ma mère, je suis tombée sur les lettres d'amour qu'ils s'écrivaient, j'ai compris que c'était un homme qui avait de grandes qualités, qu'il n'a tout simplement pas su nous aimer et que, dépassé par l'impuissance qu'il rencontrait, il a plongé. Et je suis convaincue qu'il nous aimait.

Mère 9 mu

Je rejoins certains propos déjà écrits par Fabien et Sevan. À l'origine, je ne voulais pas d'enfants, ayant fait un choix professionnel, à l’époque, incompatible avec une vie de famille. Du moins pas à l'âge de ma première grossesse, non voulue. Celles ci s’enchainant, je me suis retrouvée fatiguée, et un mari jamais à la maison.

"L'arrivée d'un enfant, même voulu, est un stress, une perturbation de l'équilibre établi. Et une responsabilité supplémentaire, en plus de la responsabilité dans le couple. Pour un 9 pas intégré, dans les moments où il pense que le monde lui en demande trop et qu'il veut qu'on lui fiche la paix (pour narcotiser), c'est un problème.

… Et un gros problème. Plus le temps de lire, plus le temps de sortir. Et pourtant j'ai adoré cette période, mais la fatigue m'envoyait vers des zones d'agressivité et de violence verbale où je ne me reconnaissais pas. Ma fille aînée m'a dit un jour que je lui faisais très peur quand elle était petite.

Les enfants sont une source quasi-nulle de conflit.

Je ne suis pas tout à fait d'accord. Le conflit, je l'ai vécu avec moi-même. Je déteste la violence, l'ayant trop vécue dans mon enfance. Les cris ou les énervements que je vivais se sont toujours terminés par de grosses crises de larmes, qu'il y ait un adulte présent ou non.

 

Mon aile en 1 m'a évité les débordements de souhaits de vengeance quelconque. J'ai toujours essayé de transmettre des valeurs et d'ouvrir le dialogue (je dis bien "essayé", mes enfants me renvoyant de manière régulière le côté borné et têtu cher au 9).

Je suis sûre que ton père t'aime Stéphanie, à la mesure de ses moyens. C'est difficile d'aimer les autres quand on ne s'aime pas soi-même.

Je t'embrasse très affectueusement,
Michèle

Michèle – E9 mu, aile 1 et 8, C= S+/- X-

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Bonjour Stéphanie et tous les autres ayant (eu) un 9 dans leur environnement — et les 9 tant qu'à faire ! —,

Tout d'abord je tiens à dire que ce sujet m'a touchée profondément. :calin: Et c'est peu dire… Ta souffrance Stéphanie ne m'a pas rappelé que de sensations agréables ! Pour le meilleur et le pire, je connais cette tristesse en moi désormais, que j'ai mis très longtemps à accepter (et je travaille encore dessus grâce au théâtre). Mais bon, face à mon écran je peux me laisser aller tant que j'en ai envie (et besoin). :wink:

La raison qui me pousse à te répondre est que mon propre père est de type 9. Son indifférence apparente a causé de nombreuses colères de la part de ma mère, qui ne l'ont jamais fait évoluer. Ses propos sont probablement vrais mais durs à entendre, et en tant que 2 alpha à aile 1 désintégrée en 8, elle ne mâche pas ses mots quand elle est en colère. Encore moins si la personne ne sait pas montrer son AMOUR et ne fait pas son DEVOIR (ce qui n'est pas sérieux).
Et avec une aile 1 forte — et ta maman est d'après ton témoignage de type 1 — elle lui a toujours fait des reproches. Et entre les reproches d'un 1 intangible et colérique et les reproches moqueurs d'un 8, j'attribue la palme de la cruauté et de l'injustice au premier et non pas au grand méchant loup de l'Ennéagramme, désolée ! Je défends ma cause mais je sais que ma manière de faire des reproches n'est pas destructrice (peut-être car j'aime de moins en moins les conflits avec les gens que j'aime, et peut-être car avoir eu une mère de type 2 à aile 1 fait réfléchir !).

Tu écris : "Mon père a eu le sentiment que nous étions toutes les deux contre lui."
Suite au divorce de mes parents, mon père a eu le même sentiment. :sad: J'ai pourtant toujours su dire noir sur blanc (et même par écrit quand il le fallait) ce que je trouvais juste ou injuste de l'un et de l'autre. Aussi, quand je parle d'injustice, le 9 ne se montre jamais insensible. :heart: Je sais aussi que son je-m'en-foutisme apparent est comme la carapace d'un 8… Ne nous y fions pas et sachons voir plus loin. :happy:

Quand je lis les questions des enfants d'Isa63, c'est à peu près les questions que je me suis posées étant plus jeune : "Quand il verra que personne ne vient plus le voir, peut-être se posera-t-il les bonnes questions ?" Le problème c'est qu'on peut attendre éternellement ! Sans exagération.
Aujourd'hui je rationalise, mais tout comme toi Stéphanie, je n'ai ni pardonné à mon père ni à ma mère. Je ressens beaucoup de colère et d'injustice au sens large, mais rationalise ensuite en me disant qu'il y a pire. Oui mais… ne peut-on pas se poser la question dans l'autre sens ? N'y a-t-il pas mieux aussi ?

Je pense qu'un type 9 peut se sentir ignoré mais ne manifestera pas sa présence comme un 7 ou un 3, des types affirmés et plus narcissiques. Du coup cette ignorance fait boule de neige, et il nous ignore à son tour. :sad: À mon humble avis, ils ne sont pas conscients du mal qu'ils font en se montrant si peu présents. Peut-être se demandent-ils s'ils peuvent être utiles ? :confused:

Me concernant, ma mère prenait trop de place et voulait tout faire à la maison, quel rôle lui restait-il donc à jouer ?

 

Fabien dit : "Souvent un 9 ne sait pas ce qu'il veut, mais sait bien ce qu'il ne veut pas." Il était évident que mon père refusait de jouer les pères fouettards. Et même, tant qu'à éviter le conflit au maximum, de jouer les pères tout court ! Le manque d'affirmation et de présence paternel crée forcément des manques, que l'on nie ou pas, ils sont bel et bien là.

Me concernant, j'ai souvent choisi des hommes de type 9, choix sans aucun doute œdipien, mais qui mène à la catastrophe.
Aujourd'hui, même si je tolère mieux ma propre histoire, je me sens toujours attirée par le calme des 9 et/ou leur sensualité et leur goût des plaisirs simples. Il peut y avoir un côté "bon enfant" chez eux, et ils peuvent, tout comme les 7 et les 8, aimer la moquerie semblerait-il (y compris envers eux-mêmes, ce que savent moins faire les 7 et les 8 moyens).

J'ai récemment rencontré un type 9 (je l'ai su à sa manière de réagir quand je lui ai lancé mes sarcasmes). Me rencontrer devenait pour lui une corvée (il vivait loin et pour ma part, ça m'arrangeait largement). Monsieur se disait lessivé, ce qui m'a renvoyée à ce sentiment négatif que je vivais plus jeune en famille. Il m'a dit très gentiment : "Si tu en as marre je comprendrai que tu ne veuilles plus me voir."
En fait il y a une tendance à l'évitement du succès chez le 9 désintégré. Comme si ça les soulageait de se mettre en position d'échec. Ainsi, ils n'ont plus rien à perdre. La compétition leur semble absurde, ils abandonnent… :bye:

J'ai aussi une connaissance de type 9 qui un jour voulait qu'on fasse semblant de se disputer ! :surprised: J'ai un caractère joueur et plutôt provocateur. Car je trouve ça amusant et je trouve la vie bien triste sans taquineries. Donc j'aime tester les limites de l'autre et faire connaître les miennes ou les repousser pour jouer avec… Ce jour-là il n'arrivait pas à établir de dialogue avec moi. J'avais envie qu'on goûte la paix (Ben oui, ça arrive ! Souvent même…). D'habitude je l'envoyais sur les roses avec une pique et un mot d'esprit, ce qu'il prenait comme une attention. Ce jour-là, j'avais pas envie de me justifier, et faire bouger un 8 qui n'en n'a pas envie, c'est comme faire bouger un 9, mission impossible. Il avait donc décidé de jouer à se disputer quelques heures après. :bravo: Mais tout seul ! Seulement, le fait qu'il ne respecte pas mon silence ne m'avait pas donné l'envie de jouer. Encore un 9 qui ne m'a jamais exprimé franchement son désaccord. S'il le faisait, c'était "pour rigoler". Si je ne rigolais pas il me faisait le coup du 7 : "Tu es trop sérieuse." Ce qui me fit tout de même réfléchir (ayant moi-même une aile 7) avant de comprendre son manège.

Que celles et ceux qui croyaient que vivre aux côtés d'un 9 est un long fleuve tranquille se mettent le doigt dans l'œil !
Je n'ai jamais vu colère pire après des ANNÉES de refoulement chez un 9. :cry:
En tant que 8, je pense avoir appris aujourd'hui à écouter les gens que j'aime, et apprécier leurs manières différentes de penser (sauf si je défends une idée becs et ongles en étant persuadée d'avoir raison).
Le 9 a une grande capacité d'écoute mais il a aussi besoin qu'on lui permette d'exprimer cette colère.
Le problème : quand lui refuse de la voir, je la vois déjà grande comme une maison. :surprised:

Ton papa, Stéphanie, t'a terrifiée une fois par sa colère, dis-tu. Le mien m'a grondée une fois, et étant sous le choc d'une autorité insoupçonnable, je me suis mise à pleurer de nervosité. Je disais en même temps : "C'est bon, j'ai compris, pas la peine de répéter !" Suite à cela mon père s'est excusé d'avoir été "brutal". :kiss2: Il lui est impossible de faire du mal à qui que ce soit. Même quand il est agressé, il courbe l'échine. Parfois j'aimerais en prendre de la graine et gagner en patience…

Tout comme ton papa à toi, mon père de type 9 a toujours eu un excellent relationnel. Il a aussi l'air vu de l'extérieur de se préoccuper davantage des ses connaissances et de ses collègues à qui il sourit et qu'il accueille apparemment volontiers. À la maison, ma mère de type 2 était à la fois ravie et jalouse quand une voisine disait devant mon père : "Qu'est-ce qu'il est gentil ton mari !"
Ma mère s'en est aperçu que trop bien quand ils ont décidé ensemble de se séparer…
Mais la vérité sur ces connaissances c'est QU'IL S'EN FOUT ROYALEMENT. L'harmonie ou le semblant d'harmonie était donc le but ? Ma mère de type 2 disait à mon père lors d'un déménagement en parlant des voisins : "Ils était sympas, on leur écrira ?" (Il lui fallait l'avis de son mari.) Il répondait : "Mais pourquoi veux-tu qu'on leur écrive ?" Et il se mettait à rire. Quand elle le questionnait sur la sympathie qu'il ressentait à leur égard, il disait : "Mais on s'en fout, on les reverra plus, on va pas se faire chier à leur écrire." En riant et sans agressivité. :happy:

"C'est difficile car je me dis qu'il ne m'aime pas. Ma mère se dit la même chose, je pense. Elle se dit aussi qu'il s'emmerde avec elle et qu'il n'est bien que dès qu'il y a d'autres gens. Au fond, quelque part au fond, je sais qu'il m'aime, mais je le sais mentalement, par ce que je réfléchis, mais c'est tout sauf visible. Comme vous l'aurez compris je suis très triste de cette relation merdique ou plutôt de cette non-relation que j'ai avec mon père. Je suis passée d'une relation fusionnelle à une relation de guerre, puis une forme d'indifférence a fini par prendre le relais."
Ce que tu écris là Stéphanie m'a fait sourire. Je me suis quelque part sentie rassurée.

 

Ton ego a sans aucun doute besoin de reconnaissance, et pour une fille on sait que le regard (ou non-regard) paternel a une importance dans notre développement (ou notre désintégration…). MAIS QUOI QU'IL EN SOIT, comme un bon type 9 nigaud qu'il est, il t'aime forcément. :heart: Moi aussi je me suis trompée, je me disais que je n'avais pas de chance et ne me sentait pas soutenue ni protégée ni aimée. Mais je me suis dit que cette pseudo-passivité devait être sa manière à lui toute particulière d'aimer, peu démonstrative certes, mais respectable (surtout quand on connaît l'Ennéagramme).

 

J'aimerais pouvoir te dire "Ne sois pas triste" pour oublier la tristesse qui s'est trop souvent abattue sur moi-même les années passées. Mais accepter les défauts du père sans les nier serait (pour ma part en tous cas) une évolution. Pour notamment ne plus choisir ces affreux types 9 comme partenaire. Car en tant que type 8, avant de connaître l'Ennéagramme, et même après, je pensais pouvoir changer une personne par ma simple volonté…
Tu te doutes bien Stéphanie, j'ai essayé la guerre, ce qui m'a usée car… contre un 9, c'est peine perdue. :happy:
Pourtant je disais ce que j'avais sur le cœur. Mais c'était trop pénible pour le 9.
L'indifférence que je joue trop souvent aussi me peine beaucoup quand j'y pense.
Mais pour un 8, dire "tu me manques" est trop pénible. La 8 préfère se montrer fort et fière.

Mais je préfère accepter un chouilla de tristesse, que je garde pour moi égoïstement, que de ressentir péniblement de la colère (trop bruyante et usante).

Puis-je te conseiller un ouvrage de Didier Lauru : Père-fille : une histoire de regard. Ça ne peut que contribuer à une meilleur compréhension de notre vécu.

 

De mon côté, mon père avait peur de ma colère. :surprised: Alors que je n'ai jamais eu peur de mon père.

En espérant que tu te sentes un peu plus soutenue et moins seule.
Je suis certaine qu'il y a pire misère sur terre que d'être fille de type 9. Tu m'en diras des nouvelles si tu lis cet ouvrage ? :happy:
En bonne guerrière : bon courage à tous sur le chemin du bien-être. :bye:

Type 8 aile 7, sous-type sexuel

"Les paroles ne sont que l'écume de l'eau, l'action est une goutte d'or."

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Bonjour Manjushrihalavie,

"Me concernant, j'ai souvent choisi des hommes de type 9, choix sans aucun doute œdipien, mais qui mène à la catastrophe."
"Que celles et ceux qui croyaient que vivre aux côtés d'un 9 est un long fleuve tranquille se mettent le doigt dans l'œil !"
"MAIS QUOI QU'IL EN SOIT, comme un bon type 9 nigaud qu'il est, il t'aime forcément."
"Pour notamment ne plus choisir ces affreux types 9 comme partenaire."
"Je suis certaine qu'il y a pire misère sur terre que d'être fille de type 9."
Je comprends en lisant ton témoignage que tu as côtoyé un certain nombre de 9 avec qui cela ne s’est pas très bien passé, et notamment ton père. Étant très sensible aux relations parents-enfants, cela ne me laisse pas indifférent. Je lis cependant dans toutes les phrases ci-dessus des affirmations non contextualisées sur les 9 que je ne peux accepter en tant que 9 et en tant qu’adepte de l’Ennéagramme.

 

L’ennéagramme est un modèle riche qui permet de comprendre la grande variation de comportements possibles pour chaque ennéatype, et qui affirme par ailleurs que tous les ennéatypes apportent quelque chose d’unique et d’égale valeur à l’humanité.

Il me semble nécessaire de recontextualiser ces affirmations et d’identifier ce qui peut expliquer les difficultés systématiques dans tes expériences avec des 9, si tel est vraiment le cas.

Bien amicalement,
Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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Bonjour Stéphanie (bonjour à tous),

J'ai découvert tardivement cette conversation et j'ai été médusée par ce que j'ai lu, désolée et triste pour toi. :calin:
Un fois passé l'émotion et la surprise, j'ai relu et réfléchi… et j'ai trouvé (de façon très égoïste) passionnante cette discussion car elle éclaire des lecteurs qui connaissent mal les 9 sur certains aspects de leur personnalité. J'ai peu côtoyé de 9 de très prés (à part mon frère), et je n'aurai jamais envisagé qu'une telle violence soit possible.

Grâce à ton témoignage, j'ai compris des anecdotes que mon mari 6 mu m'a souvent racontées sur son père 9 alpha. Jusqu'à ce que je lise cette conversation, je n'avais jamais porté beaucoup de crédit aux anecdotes de mon mari, me disant que son imaginaire d'enfant, sa peur de 6 avaient amplifié et déformé son vécu.
Mon mari me raconte parfois, par petites touches, la terreur que lui inspirait son père 9 alpha lorsqu'il était enfant, les raclées qu'il prenait parfois, la peur qu'il avait de son père (et là je me disais c'est la relation du 6 à la figure paternelle. Il a rêvé l'autorité et la violence car, lorsque je vois mon beau-père, je vois un vieux monsieur tout gentil, qui narcotise à fond et évite prudemment tout conflit. Je ne pourrais jamais imaginer qu'il soit violent ou qu'il fasse peur ou du mal à une mouche). J'ai donc réalisé, en te lisant, que la violence racontée par mon mari n'était peu être ni amplifiée, ni rêvée mais bien réelle. Mon beau-père menait à l'époque deux emplois. Lorsqu'il rentrait à la maison, sa femme 1 se plaignait sans cesse de ses trois garçons turbulents, et mon mari, l'aîné et le plus actif et turbulent, prenait les raclées que mon beau-père donnait sans doute pour ne pas entrer conflit avec sa femme.

Ton témoignage m'a aussi permis de faire tomber une de mes croyances : le 8 est le pire parent qui soit au monde, le plus traumatisant pour ses enfants et le plus violent. Lorsque je lis les témoignages de cette conversation, je me dis que mon père 8 alpha était un agneau : je l'ai certes vu détruire des portes à coups de pieds ou de poings, casser des choses, insulter des gens mais JAMAIS il n'a levé la main sur moi ou sur mon frère, ou n'a eu de geste violent à notre encontre. Pas une seule fois dans notre vie. Certes, il nous a insulté mais jamais violenté physiquement (bon quoique là, je te mets une bonne couche de déni :sarcastic: : qu'est-ce qui est le pire : la violence physique ou verbale ?) Du coup, mon père m'est apparu subitement comme pas si dur que cela.
Cela m'a aussi décomplexé car j'ai parfois le sentiment d'avoir été un parent trop dur… Mais finalement, je suis plutôt cool par rapport aux témoignages que je lis ci-dessus.
Et surtout, j'ai réalisé que chaque type peut-être toxique pour ses enfants, quelque soit le type, le 8 n'ayant pas forcément la palme d'or du parent toxique.

Donc , merci pour ce témoignage, Stéphanie : j'ai beaucoup appris sur les 9 et leur côté obscur. C'est presque rassurant de savoir que le côté obscur de la force est presque aussi violent chez mon voisin 9 que chez moi !

"C'est difficile car je me dis qu'il ne m'aime pas. Ma mère se dit la même chose, je pense. Elle se dit aussi qu'il s'emmerde avec elle et qu'il n'est bien que dès qu'il y a d'autres gens. Au fond, quelque part au fond, je sais qu'il m'aime, mais je le sais mentalement, par ce que je réfléchis, mais c'est tout sauf visible."
Longtemps, j'ai eu un feeling de ce genre avec mon père. J'ai eu une relation gravement pourrie avec mon père de l'adolescence à xx ( il y a peu de temps) car ma mère 2 me manipulait pour se venger de mon père. Je sais que mon père me garde un rancune terrible de cette période mais je sais aussi qu'il m'aime et qu'il aime profondément mes deux fils, même si rien, dans son attitude, ne laisse deviner cela.
Je suis certaine que ton père t'aime mais qu'il faut passer sous la carapace pour le voir.
Je vais te donner une image qui fait sens pour moi et qui, j'espère, t'aidera ou te sera utile (pour utiliser mes mots d'instinctifs).
J'ai beaucoup travaillé en terme de pardon, en réimprinting sur la relation à mon père (et à ma mère). Longtemps, je n'ai eu, avec mon père, qu'une relation soit violente verbalement, soit d'indifférence totale. Un jour, je ne sais pas pourquoi, ni comment (sans doute le résultat du travail), par hasard, j'ai eu une conversation qui n'était pas creuse, une conversation intime : il exprimait des choses très personnelles et profondes.
La situation s'est reproduite, rarement. J'ai le feeling qu'arriver à ces petits moments est une aventure. Chaque fois, j'ai l'impression que je dois traverser un terrain miné, passer sous des barbelés, essuyer des tirs de snipers…Et soudain, j'arrive dans une zone de paix… Et une vraie discussion est possible ! L'équilibre est alors très fragile, une mine peut péter à n'importe quel moment et gâcher la sensation de paix et de partage authentique, un rien peut faire exploser la situation : l'arrivée dans la conversation de ma mère (100 % de cas de pétage de mine), de mon frère ou d'une tierce personne (sauf mon mari que mon père adore). Du coup, je choisis souvent des moments où je suis seule avec lui (genre un trajet en voiture) pour me rendre sur la "zone de paix".

J'ai pu conforter et renforcer cet accès à la "zone de paix" lorsque Papa a été hospitalisé, pendant 3 mois, et qu'il a failli mourir lorsque nous vivions à Dubai. Je l'appelais tous les jours, pour le soutenir énergétiquement. Je ne lui parlais que quelques minutes et ensuite je lui passais mes fils. C'est comme cela que nous avons développé plus durablement une relation qui n'est plus superficielle. C'était possible car ma mère n'était pas là, et elle n'accaparait pas le téléphone. Lorsqu'elle est là, elle arrache le téléphone à mon père qui ne peut donc pas me parler ou parler à mes enfants.

Stéphanie, dans le stage Résilience/Pardon, il y a un exercice que je trouve fabuleux (je le pratique hebdomadairement sur plein de sujets ou lorsque ma colère monte — donc souvent :wink:), c'est comprendre les règles qui ont été transgressées (ce qui permet ensuite de savoir ensuite où sont nos limites et où les poser). J'ai repéré quelles sont les limites que je ne veux plus voir franchies lorsque je suis chez mes parents. J'ai provoqué un conseil de famille et j'ai exprimé ces limites. Depuis ce jour, lorsque je suis chez mes parents, je vois que mon père fait des efforts pour n'insulter personne lorsqu'il est fatigué ; il joue le jeu, fait attention à bien se reposer pour rester calme. Chacun respecte les nouvelles règles du jeu, et nous passons des moments agréables et plutôt authentiques (en tous cas davantage qu'avant). Bien sur, les dérapages arrivent… Mais de moins en moins souvent.

La route est longue, les pardons sont nombreux, et le chemin bordé de mines ; parfois les mines sont enterrées depuis longtemps, on ne les voit plus et on risque de les déclencher par une maladresse : il faut marcher prudemment… Et de temps en temps, Stéphanie, tu arrives dans une charmante clairière. C'est un joli moment. :heart: :heart: Je te souhaite d'y parvenir au moins une fois avec ton père ; ensuite tu retrouveras facilement le chemin.

Bien affectueusement
Aurore.

PS : petit message à Manjushrihalavie ! Long time ago… Welcome back.

Oh pardon, Mr Administrateur pour ce hors sujet.

["Je sais que ma manière de faire des reproches n'est pas destructrice."
Sourire… Si tu es 8, comme moi, même avec des années de travail sur soi, nous restons de bons snipers de mots qui tuent…

"Monsieur se disait lessivé."
Re-sourire… 9 ou pas 9, en face de notre énergie de 8, nous n'en restons pas moins des lessiveuses énergétiques, n'est-ce pas Manju ?

"Ne plus choisir ces affreux types 9 comme partenaire."
Là, c'est plus qu'un sourire, c'est un agacement certain. Pour un 8, écrire cela, étant donné la réputation de notre ennéatype, c'est pas un peu l'hôpital qui se fout de la charité ?

Bises néanmoins amicales]

Fin du hors sujet.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Stéphanie Auxenfans

Bonjour à tous,

Encore merci pour vos nombreux témoignages d’affection et de compréhension. Désolée pour mon absence de réponses à vos messages. J’ai bien lu tous vos messages au fil de l’eau, mais j’ai fait l’erreur de ne pas y répondre directement.

Sevan, tu as écrit : "Les enfants sont une source quasi-nulle de conflit : pour un 9 pas intégré, il est facile de s'emporter contre eux. En revanche, si un autre adulte est présent et s'il intervient, le conflit est plus réel et ça aura tendance à empêcher une colère trop explosive et entraîner un retrait physique du 9."
Je suis tout à fait d’accord. Les enfants en dessous d’un certain âge, qui respectent l’autorité de référence ne sont pas sources de conflit. C’est ce qui fait que mon père adorait les petits et n’aimaient pas du tout les ados.

 

Mon modèle parental me montrait une femme forte et dure (me semblait-il) qui prenait les décisions de la maison, j’aurais pu dire une femme qui porte la culotte, face à un père qui était physiquement présent mais totalement absent des décisions, de l’éducation, de tout. Difficile de dire qui de l’œuf ou de la poule. Je comprends qu’il devait être difficile pour mon père 9 de prendre sa place. S’investir dans l’éducation implique un fort risque de conflit avec le partenaire, d’où cette absence qui ressemble tant à de l’indifférence. Mais bon c’est un peu facile quand même. D’où l’importance, ami(e)s qui viviez avec des partenaires 9, de ne pas les laisser se détacher de toutes les décisions.

Sevan, je ne pense pas avoir fait un lien direct entre ton ennéatype et celui de mon père en t’envoyant cet article sur les enfants aux fesses rouges. Mais il est vrai que, dès que je peux sensibiliser un papa à la relation avec ses enfants, je n’hésite pas.

Fabien tu as écrit : "Quand je disais qu'un 9 pouvait se sentir piégé, ce n'est pas forcément par une personne. Cela peut simplement être par la vie, par un enchaînement de circonstances. Il y a alors une colère, pire peut-être parce qu'il n'y a pas de vrai responsable sinon lui-même…"
Là, ça fait tout à fait sens. Le fameux ami de mes parents dont je parlais est depuis quelque temps célibataire. Et je vois de l’envie dans les yeux de mon père et beaucoup de colère à l’égard de ma mère. Voilà le genre de prose que j’ai pu entendre entre deux liqueurs : "T’as bien de la chance de ne pas te faire chier avec une bonne femme."

Laure, ton témoignage nous montre qu’il n’y a pas un syndrome du 3 qui manque cruellement d’amour. Cela me rassure un peu. Rien n’est fatal.

Manjushrihalavie, oui, à mon grand désespoir, je confirme grandement le complexe complexe d’Œdipe pour moi aussi. Et l’Ennéagramme est un miroir très intéressant pour voir cela. Cela va tellement loin pour moi, que mon père et mon premier amoureux portent le même prénom, Raphaël, et ont le même ennéatype, aïe aïe aïe… :wink: J’ai pris conscience, il y a déjà longtemps, que j’étais à la recherche de l’amour de mon père à travers mes relations avec mes amoureux, avec mes supérieurs hiérarchiques, avec les hommes en général.

 

C’est un autre sujet, mais cela explique peut être aussi un peu mon sous-type sexuel. Une fille qui ne se sent pas aimée, pas reconnue par son père, va peut être développer un instinct sexuel pour compenser ce manque et augmenter ses chances d’être reconnue par ailleurs.

Aurore dit : "C'est presque rassurant de savoir que le côté obscur de la force est presque aussi violent chez mon voisin 9 que chez moi !"
Moi je me dis que ce n’est pas de bol quand même, d’avoir un père 9, comme ça. :wink: La preuve en est que ce n’est pas tant le type, mais le niveau de désintégration qui compte.

Très amicalement,
Stéphanie

Stéphanie – E3 alpha, aile 2, C+/- S+ X++

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Bonjour à tous,

 

J'ai lu avec tristesse ton témoignage, Stéphanie, qui m'a d'autant plus touchée que je suis fille, épouse et mère de 9 !

 

C'est la preuve une fois de plus que n'importe quel type peut donner le pire comme le meilleur. Pour ma part j'ai eu de la chance, comme Yves, de connaître une expérience radicalement opposée : mon père est 9 mu, et avec lui, l'orientation d'acceptation et de soutien prend tout son sens. Avec l'âge il est maintenant assez désintégré, mais j'ai eu pendant toute mon enfance et ma jeunesse un père aimant, présent, toujours fier de sa famille. Malgré son horreur du conflit, il savait dire les choses qui fâchent lorsqu'il le jugeait nécessaire. Il avait alors une manière de les exprimer franchement et simplement, sans colère. Je dois dire tout de même que c'était rare, car la figure d'autorité à la maison était plutôt ma mère, 1. À la lumière de l'Ennéagramme, je me dis qu'ils avaient trouvé un équilibre qui leur convenait à tous les deux.

 

Donc tout à fait d'accord avec toi, Jérôme, sur la nécessité de ne pas généraliser et de contextualiser toute affirmation sur un type.

 

Très amicalement,

Pascale

Pascale – 6 mu aile 7 Cordialité

On a deux vies, et la deuxième commence le jour où on se rend compte qu'on n'en a qu'une. (Confucius)

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Bonjour à tous : Stéphanie, aurore, Jérôme et bien sûr tous les autres,

Pour commencer à répondre à ceux à qui mes paroles n'ont pas forcément plu :

  1. Jérôme, je ne suis pas là pour "descendre" le type 9 ni un autre type d'ailleurs. Soyons bien clairs.
    "Il me semble nécessaire de recontextualiser ces affirmations et d’identifier ce qui peut expliquer les difficultés systématiques dans tes expériences avec des 9, si tel est vraiment le cas." Quand je dis "affreux types 9" ou encore "nigauds", ce n'est pas du premier degré, ni une généralité, et encore moins une insulte. Nous sommes là pour essayer de comprendre en profondeur. J'ai expliqué avec un paragraphe assez soutenu d'où vient ma difficulté avec les hommes 9 et, en parallèle, l'attirance. Comme quoi, même quand on souhaite être claire, on peut avoir des ressentis antagonistes qui sont dus à notre histoire, unique et toujours un peu complexe.
    Non, je ne perds pas espoir ! Quand j'écris sur le forum, c'est aussi pour analyser mes ressentis et lire ceux des autres.
    Je sais qu'il me faut comprendre les 9 comme eux doivent me comprendre pour parvenir à une certaine harmonie dans les relations…
  2. Aurore, merci pour ta parenthèse. Mais ce n'est pas du premier degré quand je généralise en disant "ces affreux types 9". Après voir raconté mes ressentis, là encore une fois, je ne pensais pas que j'allais être pointée du doigt. Je t'assure que même si j'ai de l'énergie, le 9 en question était de mauvaise foi ! Chacun a ses raisons certes, mais en ce qui me concerne (et je ne t'apprends rien); je hais la mauvaise foi !

Jérôme et Aurore, je n'ai pas plus de mal à créer de bonnes relations avec les 9 qu'avec d'autres. Ce que je voulais exprimer est le point suivant : comme mon papa est de type 9 et que j'ai été frustrée par nos rapports insatisfaisants, il est normal (humain) que mon propre ennéatype utilise ses moyens de défense quand je me retrouve face aux mêmes frustrations (dont le manque de communication). Je suis prête à faire des efforts car j'apprécie les 9, nom de Zeus, mais cela est relatif. Je vais sentir si ça passe instinctivement, par expérience, et je me calque sur mon expérience naturellement dans mes relations aux autres, en ayant conscience que chaque type, mais bien plus encore, chaque personne, a le droit d'être entendue avant d'être jugée (ou catégorisée 9 !).

Stéphanie, tu avoues toi aussi tomber dans la marmite de l'attraction œdipienne envers le 9. De plus, tout comme moi, tu es de sous-type sexuel. Ce sont deux points que je trouve particulièrement intéressants. En effet, mon sous-type sexuel m'a poussé à des excès dans ce domaine, en croyant que les hommes s'en foutaient de moi, raison qui m'a poussée à les provoquer pour un oui ou pour un non. Stratégie différente de celle du type 3 pour obtenir attention et éviter l'engagement. En travaillant sur moi (je parle du travail psychanalytique), j'ai compris combien mon manque de père est présent dans ma vie. Il a fallu l'accepter. Ce qui a été dur. Aujourd'hui mon agressivité (et donc ma rancune) est moins importante. Il est nécessaire d'accepter qu'avoir des manques est inhérent à la nature humaine, même si on est 8 et qu'on n'a besoin de rien sauf d'indépendance. Je suis plus simple dans mes rapports, moins provocatrices (même si tester leur réaction est un de mes péchés mignons), et les considère comme des humains désormais (et non plus comme des irresponsables je-m'en-foutistes qui ne mériteraient que mon mépris).

Je continue à travailler sur mon rapport aux autres, ma référence interne étant mon besoin de liberté et… d'être aimée. En prenant en compte ces deux pôles on évite un peu mieux les excès; on dirait.

Mes amitiés à tous.

Type 8 aile 7, sous-type sexuel

"Les paroles ne sont que l'écume de l'eau, l'action est une goutte d'or."

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Bonjour à tous,

Juste une parenthèse. Manjushrihalavie, comme Jérôme, j'avais trouvé ton message trop plein de généralisations, mais n'avais pas éprouvé le besin de le répéter après lui. Je te conseille la lecture des discussion "Le sens de votre message est la réponse que vous obtenez" et "Idéal élevé ou idéalisation".

Très amicalement,
Fabien

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Bonjour à tous ! Chère Stéphanie,

"Laure, ton témoignage nous montre qu’il n’y a pas un syndrome du 3 qui manque cruellement d’amour. Cela me rassure un peu. Rien n’est fatal."
Je n'en suis pas si certaine, malheureusement. Je n'ai jamais ressenti que ma mère 7 m'aimait et, très tôt, je me suis détachée d'elle (évitement de l'échec, très certainement) pour aller vers mon père et son amour inconditionnel. Toutefois, pour être bien sûre de lui plaire, de le mériter en quelque sorte, je me suis littéralement transformée en un miroir de lui. J'en ai souvent parlé sur ce forum, mais j'ai été dans mon enfance et une partie de ma vie de jeune adulte, une parfaite petite 9, par désintégration et par identification. J'ai fait du 9 pour plaire à mon père, parce qu'il y avait quelque chose en moi qui avait dû me souffler que ce que j'étais réellement n'était pas à la hauteur d'une telle gentillesse. Ce n'est donc pas du tout aussi simple que cela ; j'ai moi aussi toujours couru après l'amour, au point que même alors qu'il est une donnée de ma vie (avec mon père), j'ai crû bon de devenir autre pour le mériter. Cela dit, je ne veux pas m'éloigner davantage du sujet de cette conversation.

Stéphanie, je n'ai bien sûr aucune preuve à t'apporter, mais je suis sûre que ton père t'a aimée et t'aime. Confusément, en vrac sans doute, mais cet amour est bien là. S'il lisait ce que tu as écrit dans cette conversation, que dirait-il ? Il s'agit peut-être de suppositions très maladroites de ma part, peut-être est-il même possible que j'ai tendance à idéaliser les 9, mais je suis sensible à leur souffrance et comprends assez bien l'impression qu'ils peuvent avoir parfois de ne pas savoir laisser d'empreinte en ce monde. Ton père est certainement encore plus malheureux que toi, même si c'est vrai que ça, ce n'est pas de ta faute et qu'au final, c'est toi qui a trinqué et trinque encore.

En revanche, contrairement à toi, Stéphanie, et à Manjushrihalavie, je ne me suis jamais sentie attirée sentimentalement par les 9. Justement parce que, en raison de ce qu'est mon père, je les idéalise un peu. J'ai toujours ressenti que mon père n'était pas fait pour la vraie vie, qu'il était quelqu'un de trop bien, de trop naïf, de trop subtil, de trop détaché, une proie facile en quelque sorte. Je ne me souviens pas de lui se donnant volontairement un coup de peigne, prêtant la moindre attention à ses vêtements et à son apparence physique en général (j'ai crû dur comme fer jusqu'à voilà pas si longtemps que tout homme qui attache un tant soit peu d'importance à ses vêtements était "un minet" !) ; son expression favorite, prononcée avec son délicieux accent anglais, est : "Ouh la la, quel binz ! [grand soupir]" Accepter tout le monde presque sans discernement, penser que rien n'a vraiment d'importance… Ce sont des choses qui me font littéralement fondre de tendresse mais je ne supporterais jamais cela au quotidien. Je suis bien trop impatiente, bien trop égocentrique, j'aurais peur de leur faire du mal. J'aime et respecte trop les 9 pour leur infliger ma troisitude !

Stéphanie, je t'envoie toute mon affection. J'espère, du fond du coeur, que quelque chose est encore possible entre ton papa et toi. Courage !
Laure

Laure E3 alpha, aile 4/2 , C-- S=/- X++

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Bonjour à tous,

"Stéphanie, je n'ai bien sûr aucune preuve à t'apporter, mais je suis sûre que ton père t'a aimée et t'aime."
Vous avez été plusieurs à exprimer cette certitude à Stéphanie. Je le comprends bien, tellement le fait de n'avoir pas été aimé par un parent est une blessure profonde que nous souhaiterions éviter à tout être. C'est pourquoi, alors que j'y pense depuis la première fois où cette idée a été mentionnée, j'ai traîné à écrire ce message.

Malheureusement, cette situation existe : le film Comment j'ai tué mon père illustre tragiquement le cas d'un père (7 en l'occurence) n'aimant pas son enfant ("Au nom de quoi ? De la nature ? Je ne suis pas obligé de t'aimer."). Je crois que le 9 est de ceux qui peuvent se retrouver dans ce cas du fait de sa false core, un concept que nous étudions dans le stage Néti Néti, que je ne veux pas publier pour des raisons éthiques, mais que Stéphanie connaît.

Comme toujours, il faut préférer vivre dans la réalité, même si elle n'est pas plaisante. Je n'ai, comme Laure, aucune idée des sentiments réels de ton père, Stéphanie, mais il me semble qu'il faudrait réussir à les clarifier et peut-être focaliser désormaiscette discussion sur la manière dont tu pourrais lui parler. Cette clarification me paraît être le seul moyen de sortir d'un enfermement dans le passé : soit elle aboutira à créer une nouvelle relation avec ton père et tu pourras alors pardonner ce qui s'est produit entre vous, soit elle montrera que c'est impossible et tu pourras alors faire le deuil de cette relation.

"Stéphanie, je t'envoie toute mon affection. J'espère, du fond du coeur, que quelque chose est encore possible entre ton papa et toi."
Je l'espère aussi, Stéphanie. Je t'embrasse très fraternellement — après tout, nous sommes frère et sœur en souffrance sur ce thème.

Très amicalement,
Fabien

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Comme Laure et Fabien, j'espère aussi que quelque chose est encore possible entre ton père et toi, Stéphanie.

 

Mon amitié affectueuse, Stéphanie et Fabien,
Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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Stéphanie Auxenfans

Bonjour à tous,

Whouaaa, Fabien, ton message m'a fait froid dans le dos. Je comprends que tu aies traîné à l'écrire. Merci de poser cette possibilité, malgré toute la difficulté à l'envisager et à l'accepter.

Exprimer que l'autre s'est mal comporté, dire que l'on ne s'est pas senti aimé est une chose. Poser le fait qu'un parent n'a pas d'amour pour son enfant en est une autre.

Malgré tout ce qui c'est passé, et le comportement à l'heure actuelle de mon père, j'ai du mal à imaginer qu'il ne m'aime pas. Je le crois au fond très maladroit et aussi très malheureux. Mais peut être est ce une manière de me protéger et de ne pas regarder la vérité en face.

En tous les cas, continuer à vivre cette relation comme ça, n'a pas de sens et j'ai beau me dire que "c'est comme ça, que je ne le changerais pas, que je dois l'accepter tel qu'il est", c'est aussi une forme de lâcheté de ma part de laisser les choses comme ça.
(En relisant, je me dis que je peux aussi accepter ce qui est, mais c'est la trouille d'affronter cette situation qui faire dire cela.)

Malgré le fait que cela me terrifie et me paraît impossible, je suis d'accord avec ton idée, Fabien, d'essayer de clarifier la situation pour faire évoluer les choses, soit faire évoluer cette relation, soit en faire le deuil.
Ça me parait une bonne idée, pour que je puisse passer à autre chose.

À la lecture de vos messages, je m'étais demandée : si mon père lisait mon témoignage, comprendrait il comme vous, ou serait-il à 3 000 lieux, surpris, ahuri, étonné, interloqué, triste. Je n'en ai aucune idée.

Le oups, c'est je cumule la difficulté du 3 avec ses émotions et d'un foyer où aucune émotion n'est exprimée. L'idée d'évoquer un ressenti, une émotion face à mes parents me paralyse et me terrorise. :sick: Je ne sais pas si je pourrais y arriver et dépasser cette pudeur maladive.

Très amicalement et fébrilement aussi…
Stéphanie

Stéphanie – E3 alpha, aile 2, C+/- S+ X++

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Bonjour à tous,

 

"Whouaaa, Fabien, ton message m'a fait froid dans le dos. Je comprends que tu aies traîné à l'écrire. Merci de poser cette possibilité, malgré toute la difficulté à l'envisager et à l'accepter."

Je le comprends bien, mais on ne peut se forcer à aimer ni forcer à aimer, et un lien biologique n'est pas la garantie d'un lien émotionnel même si l'évolution a sans doute sélectionné des gènes qui nous y poussent (surtout chez les mères vraisemblablement) et même s'il n'est pas politiquement correct de le reconnaître.

 

"Je le crois au fond très maladroit et aussi très malheureux."

Ça, c'est quasiment certain. Si tu repenses à la false core et si elle fait surface, tu imagines le niveau de désespoir.

 

"Malgré le fait que cela me terrifie et me paraît impossible, je suis d'accord avec ton idée, Fabien, d'essayer de clarifier la situation pour faire évoluer les choses, soit faire évoluer cette relation, soit en faire le deuil. Ça me parait une bonne idée, pour que je puisse passer à autre chose."

Alors, c'est un appel au 9 mu de passage puisque tu penses que c'est la variante de ton père, Stéphanie : comment pourrait-on aborder le sujet avec vous ?

 

Je t'embrasse,

Fabien

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