Institut Français de

l’ennéagramme

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Une tâche


Kayla

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Bonjour tout le monde,

Anecdote toute fraîche de ce matin, 7h45. Échanges avec N. 9 ans, 1 probablement mu :

Maman, comment je pourrais cacher ma marque sur la paupière ?
Ça te gêne beaucoup ?
Non, mais tout le monde me demande si c'est de naissance, ça m'énerve !
T'as qu'à leur répondre que c'est un truc qui te rend unique !
Maman, tout le monde est unique ! C'est un test pour savoir si je suis 4 ? Raté, faut continuer à travailler !
Non… Bon, OK, je vais voir si on peut l'atténuer avec un peu de fond de teint !

 

Des idées pour aider cette mini-demoiselle ? Est-ce que je dois l'aider à atténuer cette petite tâche ? C'est une souffrance quand les autres lui en font la remarque mais ça doit être récent, elle ne m'en avait jamais parlé avant. C'est une tâche d'environ un demi cm, brun clair, suite à une brûlure d'une dermato pas très douée (pour parler poliment !).

Qu'en pensez-vous ami(e)s 1, comment vivriez-vous ces petites imperfections ?

Merci d'avance de votre aide.

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"Des idées pour aider cette mini-demoiselle ?"

Kayla, pour aider quelqu'un, il faut commencer par l'écouter…

 

Ta fille émet une phrase comprenant, entre autres imprécisions du langage, ce qu'on appelle techniquement un verbe non spécifique (cf. métamodèle dont nous avions déjà parlé de l'apprentissage), énerver. Ce verbe, il faudrait l'interroger pour savoir en quoi les demandes des autres sont énervantes. Au lieu de cela, tu présupposes que tu sais, tu fais une première réponse qui n'est que le reflet de ton ennéatype ce que ta fille te fait bien remarquer (peut-être était-ce de l'humour, mais la réponse de ta fille montre qu'il était non approprié puisque "le sens de votre message est la réponse que vous obtenez"). Puis tu réagis par une nouvelle proposition tout aussi inadaptée (même s'il s'agissait de la demande initiale mais la conversation a de ton fait changé d'objet) puisqu'elle ne traite que du symptôme apparent et non de la réalité du problème.

 

Sans avoir obtenu des informations sur ce que couvre intérieurement le langage de ta fille, il est impossible de savoir comment l'aider réellement.

 

En dehors du métamodèle, je te conseille aussi le bouquin d'Edgar Schein référencé ici, une approche différente mais complémentaire.

 

Enfin tu peux aussi placer cet échange dans le cadre du triangle de Karpman dont nous discutons en parallèle : ta fille arrive en victime, en faisant ce type de réponse tu n'es pas dans l'aide mais en sauveteur, et bien sûr ta fille se met en position de persécuteur.

 

Cette anecdote t'interpelle donc plutôt sur ton style de communication. À discuter peut-être dans le forum des 4

En tout cas la vérité sort de la bouche des enfants, persécuteur ou pas : "Faut continuer à travailler !" :rofl: Comme nous tous…

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien !

Non, ce n'était pas de l'humour de ma part. Mais nul doute qu'avec un adulte connaissant l'Ennéagramme, j'aurais pu faire de l'humour de cette manière. Là, c'était un pur automatisme égotique de "on doit être parties pour l'école dans 30s". D'ailleurs l'échange a eu lieu dans l'ascenseur de l'immeuble ! Quand j'ai plus de temps, j'ai davantage le réflexe d'interroger.

Je sais bien que ce n'était pas la bonne réponse à lui apporter, je m'en suis rendue compte, mais les mots étaient déjà sortis de ma bouche ! C'est pour ça que j'ai posté, pour avoir un éclairage extérieur. Est-ce que ça aurait été mieux de juste dire : "Là on n'a pas le temps, on en reparle ce soir ?" C'est ce que je lui ai dit juste après, d'ailleurs.

En tout cas, je ne me suis pas sentie persécutée, juste prise en flagrant délit d'ego, c'est déjà pas mal !

Je vais commander le livre, il est dans ma liste mais les livres étrangers mettent plus de temps que les autres à arriver.

Bon, je vais interroger ce verbe énerver.

 

J'avais déjà réfléchi à cette tâche. Plusieurs copines m'avaient conseillé de lui faire enlever mais je préférais que la demande vienne d'elle.

Merci.

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

"Est-ce que ça aurait été mieux de juste dire : 'Là on n'a pas le temps, on en reparle ce soir ?'"

Ah oui ! On n'est jamais obligé de répondre dans le quart de seconde. Au contraire retarder une réponse peut être perçu comme une façon de manifester son désir de traiter sérieusement le sujet, et donc être positif. Bien sûr cela dépend du ton que tu emploies pour dire que tu n'as pas le temps…

 

"Je ne me suis pas sentie persécutée."

On peut être pris dans un jeu comme le triangle de Karpman sans en être conscient car il n'y a pas que ce que tu sens, chère amie 4. :tongue:

 

Très amicalement,

Fabien

 

P.-S. : "Il est dans ma liste mais les livres étrangers mettent plus de temps que les autres à arriver." Il existe en livre électronique : 30 secondes pour le recevoir sur ton ordinateur et commencer à le lire. Et en plus, c'est moins cher.

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Me revoilà par ici !

Ah bon, il n'y a pas que ce que je sens ? :tongue:

J'ai donc interrogé ce verbe énerver et j'ai été surprise de la réponse.

 

J'avais bien deviné la souffrance de l'imperfection physique mais ce verbe énerver faisait référence à une seconde souffrance, celle de ne pas savoir EXACTEMENT comment et quand est venue cette tâche. Elle ne me l'avait jamais demandé, et pour lui répondre j'ai dû aller vérifier dans les photos. Elle était en souffrance de donner à ses camarades une réponse incorrecte, imparfaite, imprécise. Ses camarades auraient pu s'en contenter, mais pas elle.

Pour la seconde souffrance, celle liée à l'imperfection physique, nous avons parlé des solutions possibles, y compris le laser. Savoir que des solutions existent semble lui suffire pour l'instant. Elle n'a pas demandé à la cacher aujourd'hui, par exemple.

Merci de m'avoir permis d'aller plus loin et de mettre à jour une seconde difficulté en elle que je n'avais pas envisagée et qui en plus était presque immédiatement surmontable.

Kayla

P. S. : pour le moment, je n'ai plus Internet à la maison. Je l'ai sur mon smartphone mais l'écran est trop petit. Déjà pour lire le forum, je trouve ça pénible ! Quand je changerai de téléphone… Saint Nicolas, m'entends-tu ?

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

"J'ai donc interrogé ce verbe énerver et j'ai été surprise de la réponse."

Comme je le disais dans le message de présentation du métamodèle, celui-ci est un outil indispensable. Sans cela, nous passons notre temps à projeter nos interprétations sur les autres, ce qui est à la fois désagréable pour eux et le plus souvent inefficace. Quand on utilise le métamodèle, on est effectivement souvent surpris des réponses.

 

"J'avais bien deviné la souffrance de l'imperfection physique."

En ce sens, la connaissance de l'Ennéagramme peut être un piège en nous faisant croire que notre connaissance du modèle nous permet de deviner ce que veulent dire les gens. Or c'est évidemment totalement inexact : il y a de multiples façons d'incarner chaque ennéatype et seule la personne concernée peut nous dire, si elle le désire, qu'elle est sa façon propre de vivre son profil.

 

C'est un des aspects positifs de l'Ennéagramme : on ne peut pas faire l'économie d'écouter vraiment chaque individu, loin du fantasme qui voudrait croire qu'on peut connaître les gens de l'extérieur. Pour cela, le questionnement humble est un premier outil montrant la sincérité de son intérêt, et le métamodèle en est un autre qui permet de s'assurer qu'on n'a pas seulement écouté mais qu'on a vraiment compris (sans compter que bien souvent il aide notre interlocuteur à clarifier sa propre pensée).

 

Très amicalement,

Fabien

 

P.-S. : "Pour le moment, je n'ai plus Internet à la maison." Je compatis, mais cela peut aussi être un sevrage utile par exemple pour mobiliser d'autres centres, et une bonne occasion d'auto-observation comme à chaque fois que nos habitudes sont bouleversées.

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