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Les colonies de vacances : côté enfant, côté parent


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Bonjour tout le monde,

Un petit devoir de vacances ?

Suite à des échanges privés, j'ai eu envie de creuser la question et de savoir comment vous vivez en tant que parent le choix d'envoyer ou non vos enfants en colonies de vacances, et comment vous le viviez en tant qu'enfant. Bien sûr à la lumière de l'Ennéagramme.

Et donc, pour montrer l'exemple, je m'y colle.

En tant qu'enfant, je partais chaque année avec parents pendant un mois dans la famille au Portugal. Le reste du temps, j'étais soit à la maison soit en centre aéré. Je ne suis partie qu'une seule année en colonie de vacances, quand j'avais 11 ans, parce que c'est l'année où mes parents ont acheté la maison et ne sont pas partis en vacances. Je ne me souviens pas avoir été particulièrement contre, mais je ne me souviens pas non plus si cela m'était imposé ou pas. Je n'en garde pas de souvenir particulier, sauf que c'était en Auvergne et que nous marchions beaucoup.

 

Plus tard, par contre, j'ai été monitrice et même directrice de camps de vacances, pendant quelques années avant d'être maman. J'ai adoré ! La préparation, mais aussi les camps en eux-mêmes, je ne me souviens pas que mon centre instinctif ait particulièrement souffert d'être sans cesse en activité. Sauf peut-être une cascade monumentale à vélo, et encore !

 

En vacances avec mes parents, j'allais à la mer très souvent et comme je déteste lézarder sur la plage, j'étais surtout dans l'eau ou avec un livre (pas question d'ailleurs, encore aujourd'hui, d'aller sur la plage sans, au moins, un bon livre, que ce soit un roman ou un livre plus mental).

 

Vers 17 ans, je suis partie sans mes parents pour la première fois, avec un couple d'amis de la famille, en Espagne, je me suis fait des amis très facilement et j'ai passé des super-moments, mon sous-type social était au beau-fixe, et mon centre instinctif là aussi, ne m'a posé aucun souci. L'année suivante, je suis partie aussi seule en Espagne, mais chez ma correspondante espagnole, avec qui je correspondais depuis plusieurs années. Mon père ne voulait pas, mais cette année-là, j'avais 18 ans et donc, derrière son dos, j'ai vidé mon compte épargne, j'ai pris mon billet dans une agence et je l'ai mis devant le fait accompli ! (Ma mère, cet été-là, est partie plusieurs semaines en Australie voir son frère et ses neveux. Elle était au courant de mon projet mais c'était le cadet de ses soucis à ce moment-là). Là aussi, sous-type social au top, centre mental aux anges parce que j'ai pu approfondir mes connaissances de la culture espagnole : histoire, langue, littérature. Le père de ma correspondante était prof à l'université de Cordoue, j'ai appris plein de choses, et comble du ravissement, en cadeau il m'a offert un très beau dictionnaire !! Là aussi, centre instinctif activé en permanence sans que je me souvienne du tout avoir eu du mal ! Après, j'ai donc fait des colos. :happy:

En tant que parent maintenant.

J'ai donc trois filles. Au départ, j'ai suivi l'exemple de mes parents, quand nous partions en vacances, c'était essentiellement ensemble, chez une amie en particulier, qui a beaucoup déménagé dans le Sud-ouest, et nous avons pu découvrir Toulouse, Biarritz, Bayonne, les Landes, etc. Et en 2002, au Portugal dans ma famille. Puis quand j'ai rencontré le père de ma petite, chez ma belle-famille éclatée un peu partout en France : Bretagne, Tours, Normandie. Je ne m'étais jamais posé la question de les envoyer ou pas en colonies en vacances. Pour moi, à ce moment-là, on envoyait ses enfants en colo quand on ne pouvait pas faire autrement parce qu'on travaillait et qu'on avait personne pour les garder.

Depuis que j'habite en Belgique (2006), je n'étais plus jamais partie en vacances ! Les grandes sont parties sans moi presque chaque année.

 

La première année, les deux grandes sont parties dans un camp de jeunesse, type scouts. Elles y allaient tous les samedis et deux week-end par an, l'année se clôturant par un camp de 10 jours. L'aînée, 5, a détesté ! Elle n'a plus jamais voulu y retourner, même pendant l'année ! Il ne m'est absolument pas venue à l'idée de le lui imposer d'y retourner ou de lui imposer d'aller ailleurs, dans un colo ou autre. Elle ne supportait pas ce genre de vacances, point. La cadette, 2, a adoré ! Elle a continué plusieurs années, tout au long de l'année et lors des camps d'été, elle voulait même devenir chef ! En parallèle, elles partaient soit ensemble, soit séparément, chez ma mère au Portugal (voyage en avion avec une hôtesse).

 

La petite, 9 ans, 1, part la moitié des vacances chez son père. Donc si elle devait partir ce serait pendant sa période de vacances avec moi. On a essayé le mouvement de jeunesse, mais autant elle a tenu un an durant l'année, autant elle n'avait pas du tout envie de partir au camp d'été. Je l'aurais laissé partir sans angoisse ou autre, mais je n'ai pas insisté pour qu'elle parte, ça ne m'est même pas venue à l'idée ! Peut-être voudra-t-elle partir plus grande ? Ou pas.

Bref, même si je vois que les colos peuvent être une école de la vie, autant je n'envisage pas une seconde de les obliger à y aller.
Alors c'est vrai que ma grande, 16 ans, passe pour le moment ses vacances à se lever à 14h, et à lire ou être sur son PC l'autre partie du temps. Mais je me dis aussi que dans 10 jours, nous partons pour un mois — toutes ensemble cette année !! — au Portugal et qu'elle passera ses journées, dans l'océan, ou sur la plage, qu'il lui faudra marcher un peu pour y aller en revenir, que nous avons prévu des visites, des excursions, bref elle va se bouger !
La cadette est pour le moment avec les grands parents d'une de ses copines, en Bretagne, elles font de longues balades à vélo, etc. La petite passe pour le moment ses journées à faire des colliers, bracelets, et bagues, en perle de rocaille. Là aussi, dans pas longtemps, elle courra partout sur la plage, et puis bon, c'est une instinctive, elle est toujours en train de faire quelque chose !

Je peux dire dire aujourd'hui que :

  • mon instinctif a à voir dans le fait de ne pas m'opposer à leurs choix, pas envie de dépenser le peu d'énergie disponible en conflits ;
  • mon type 4 a d'autant plus de facilités à accepter les différences des unes et des autres ;
  • mon sous-type social aujourd'hui en difficulté me fait comprendre la souffrance de ma fille aînée ;
  • mon instinctif réprimé, et mon mental en support, et mon émotionnel intérieur, me font comprendre combien elle a besoin de repli dans son monde ;
  • la tolérance acquise grâce à l'Ennéagramme font que je peux comprendre que ma fille cadette puisse trouver tant de plaisir aux rencontres, à la vie en communauté, à des balades de plusieurs heures à vélo, etc.
  • mon positionnement sur la Spirale Dynamique, et le gros apport de VERT font que je relativise beaucoup plus : chacun a le droit de s'exprimer et de vivre ce qu'il a besoin et envie de vivre, tant que ça ne perturbe pas l'équilibre familial.

Et vous ? En tout cas, bonnes vacances ! Pour moi, ce sera donc les premières depuis 7 ans et un retour aux vacances de mon enfance après 11 ans ! (Enfin, si tant est que des vacances avec ma mère 8 mu puissent être appelées vacances…)

Kayla :bye:

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Voilà un nouveau sujet intéressant. Curieusement le thème n'a jamais été traité sur le forum, juste mentionné en passant côté animateur ou côté enfant participant (un 4 comme toi Kayla mais qui a détesté et qu'il a fallu rapatrier en urgence !)

 

"Bien sûr à la lumière de l'Ennéagramme."

Il serait intéressant que tu ailles plus loin, par exemple que tu nous dises comment se manifestait ton ennéatype dans tes propres vacances (en plus du fait que ton centre réprimé et ton instinct social fonctionnaient plutôt bien), ou que tu analyses un peu plus le fonctionnement de tes filles en termes d'Ennéagramme.

 

De mon côté, ce sera vite fait.

 

Je ne suis jamais allé en colonie de vacances : on ne me l'a jamais proposé. Je ne l'ai jamais demandé : cela ne risquait pas d'ailleurs, mon adolescence, où la désintégration en 5 s'ajoutait à une nature plutôt introvertie à et la peur du monde extérieur propre au 7, me poussait plutôt à m'isoler dans mes livres, de préférence dans ma chambre, centre instinctif très réprimé oblige. On peut ajouter que, ayant un mental un peu hors-norme, j'étais plus à l'aise avec les adultes qu'avec les autres enfants, et cela contribuait à ma répugnance pour ce genre de regroupements d'enfants ou d'adolescents, regroupements auxquels je trouvais un air militaire ce que je considérais comme un fait aggravant.

 

N'ayant pas d'enfant, je n'ai pas été confronté à l'autre aspect du problème. Si j'en avais eu, je ne leur aurais jamais imposé d'aller en colonie de vacances, mais mon ego de 7 et son besoin de liberté m'auraient sans doute poussé à le leur proposer afin d'avoir quelques périodes tranquilles pour moi ou pour mon couple.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Kayla et Fabien,

 

Pour moi, c'est presque exactement comme pour Fabien.

  • Introversion naturelle, je devrais dire misanthropie naturelle, me faisant détester toute vie communautaire,
  • Préférence pour le mental m'interdisant d'aller faire "youkaïdi, youkaïda" dans les bois,
  • Peur liée au centre mental encore plus forte et consciente chez le 6,

tout cela me faisait considérer la simple idée des colonies de vacances comme un répulsif absolu.

 

Il faut dire que c'était la période où la société française était encore dominée par BLEU sur la Spirale Dynamique, et que les colonies de vacances d'aujourd'hui sont peut-être plus sympathiques, mais ne me tenteraient quand même pas plus.

 

Comme Fabien aussi, l'idée d'imposer cela aux enfants me répugne. J'y vois même de la part des parents une certaine déloyauté (se débarrasser des gosses) même si je sais mentalement que ce n'est bien sûr pas vrai. Enfin pas toujours, n'est-ce pas Fabien. :rofl:

 

Très amicalement,

Wallace

Wallace - 6 aile 7

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Bonjour à tous,

 

Pour ma part, j'ai toujours détesté, étant enfant ou adolescente, tout ce qui se rapportait à la collectivité (instinc social -- à l'époque). J'étais très bien toute seule durant les vacances, avec une ou deux amies sur place pour occuper les journées creuses. Issue d'une famille d'enseignants, les vacances se passaient également en famille et nous partions un bon mois tous les ans, au bord de la mer, donc la proposition de la colonie de vacances ne se posait pas. De toute manière, j'y aurais été très malheureuse (trop de contraintes, trop envie d'avoir la paix ). Le monde m'effrayait, et je n'avais pas envie d'être coupée de ma famille.

 

Mère de 5 enfants, j'ai évidemment proposé cette solution à tous en fonction de leurs âges respectifs. J'aimais beaucoup les vacances avec eux, libres de bouger selon nos envies, encore une fois ne pas avoir de rythme imposé. J'avais la maison remplie d'enfants, très régulièrement, donc la colonie de vacances ne les intéressait pas.J'ai même fini par monter un centre de loisirs dans le village pour proposer des sorties et des activités à d'autres enfants (évidemment je n'en ai pris que la présidence, c'est moins fatigant !). L'attitude de chacun était très différente quand il s'agissait de partir quelques jours avec le centre de loisirs:

  • Ma fille aîné 6 alpha ne voulait jamais partir, elle ne faisait pas confiance à l'encadrement et était plutôt solitaire. Elle s'organisait des journées très structurées (lecture, films, cheval, copines).
  • Mon fils 8 mu était de la partie quand il n'avait pas d'autres activités de prévues. Il s'arrangeait même pour être soutien des animateurs. Je me souviens que vers 10 ans, il était chargé de barbecue car il adorait le feu et le gérait bien. Déjà du côté des chefs et des décideurs ?
  • Mon fils 9 alpha suivait le mouvement, il se trouvait bien partout (avec du recul, si j'avais connu l'Ennéagramme plus tôt, j'aurais été plus vigilante…).
  • Ma fille 1 alpha aimait beaucoup le sport et suivait quand il s'agissait de bouger. Par contre, elle ne voulait jamais participer aux activités qui l'impliquait et où elle devait se mettre en avant.
  • La dernière de mes filles 9 alpha était trop petite mais je lui ai posé la question hier soir. Elle est de sous type conservation, sa réponse a été immédiate : "Ah non, jamais de colonie de vacances, on y mange trop mal !"

Très bonnes vacances à tous, petits et grands,

Très amicalement,

Michèle

Michèle – E9 mu, aile 1 et 8, C= S+/- X-

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Bonjour Kayla, bonjour à tous,

 

Les colonies ont aussi été pour moi un puissant répulsif, pour les raisons ci-dessous :

  • Je les voyais comme une jungle, plutôt ROUGE que BLEU, et mon manque de ROUGE allait cruellement me faire défaut pour aborder les innombrables conflits qui n’allaient pas manquer de se produire.
  • Je les voyais comme un endroit où le calme n'est pas possible, où mon besoin d’isolement lié à mon introversion ne serait pas gérable.
  • J'allais manquer de liberté.
  • Enfin et surtout, elles activaient ma peur de base d'être perdu et séparé.

Tout cela n'était bien sûr que supposition et lié à mon ego. Je n'y suis jamais allé.

 

Je n'ai rien contre y envoyer les enfants, j'ai pu constater que beaucoup en étaient très satisfaits. Le fait de les obliger à y aller me semble plus discutable.

Les miens n'y sont pas encore allés car le besoin ou l'envie ne se sont pas manifestés.

 

Bien amicalement,

Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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Bonjour à tous,
 
En tant qu'enfant, je ne suis jamais allée en colo car j'ai passé plusieurs années, notamment à l'adolescence très désintégrée en 5 et je refusais de sortir de chez moi l'été. Je pense toutefois qu'il aurait été préférable pour moi d'aller en colonie, j'aurais sans doute trouvé un terrain d'expression à mon énergie car mon milieu familial ne me convenait pas et me poussait sans doute à toujours plus de désintégration (je passais une partie  de l'été perchée tout en haut d'un arbre  [j'allais très haut, afin d'être certaine que personne ne pouvait venir me chercher à cet endroit. J'étais tranquille !] avec des bon bouquins).
Pourtant, fortement extravertie, je n'avais aucun problème à créer des liens avec les autres en environnement nouveau dès que je sortais de mon isolement.
L'autre partie de l'été, j'étais avec mes cousins, je devenais "chef" du groupe de garçons (alors que j'étais la seule fille :cool:), et je m'amusais comme une folle, ce qui me fait penser que la colonie m'aurait convenue et que c'était une erreur de mes parents de ne pas m'y pousser.
 
Par contre, je suis partie plusieurs étés en séjour linguistique-équitation en Angleterre. Je n'ai pas de souvenirs désagréables de la plupart des séjours. Je me souviens juste d'une année où j'étais la plus jeune du groupe et celle qui parlait aussi le mieux l'anglais (normal étant donné que je vivais à l'étranger), et j'avais été rackettée par les "grands" pendant tout le séjour (ils me prenaient systématiquement mon casse-croûte du midi et mes boissons lorsque nous étions au club d'équitation). Moi, je la jouais distante et "de toutes façons, j'ai pas faim" et je restais avec les moniteurs britanniques, ce que mon niveau d'anglais me permettait de faire.
Je me souviens seulement d'un jour, en fin de séjour, dans le bus, où ce groupe m'insultait, et j'ai perdu patience et j'ai sauté à la gorge d'un mec beaucoup plus grand que moi pour lui arracher les yeux en hurlant : "Connard, quand je serai grande, je te tuerai." (vengeance). Heureusement pour moi (parce que j'étais toute petite à côté de lui et il m'aurait écrasée comme une mouche), un encore plus grand est intervenu et a dit : "Maintenant vous lui foutez la paix. Ça fait 15 jours que vous l'embêtez, elle est super courageuse. Le premier qui lui dit un mot de travers aura affaire à moi." C'est le seul moment où j'avais craqué sur 15 jours… Et je m'en souviens encore !  :beurk:
 
Mon frère 9 alpha allait tous les étés en colo, et il adorait cela et voulait y retourner chaque année. (Je ne sais pas pourquoi. Je le lui demanderai. Peut-être pour échapper à sa tortionnaire de grande sœur. :wink:)
 
Quant à mon mari, 6 mu, il a fait dix ans de colonie de vacances. Il en parle encore avec passion : les premiers jours étaient pourtant épouvantablement difficiles car il était d'une timidité maladive, extrêmement introverti, et la peur était présente. Mais il se faisait toujours des copains grâce au sport. Il me répète régulièrement que les colonies de vacances et les terrains de foot ont été son "école de la vie", et que c'étaient ses meilleurs moments d'une année.
 
En tant que parent
J'ai deux enfants très actifs (avec un niveau d'énergie très fort — on se demande de qui ils tiennent :sarcastic:) qui veulent toujours bouger, faire des activités, être occupés et découvrir de nouvelles choses tout le temps ou presque. J'ai des conditions de vie qui font que le centre aéré ou les "camps" à la journée n'existe pas là où j'habite. Je passe beaucoup de temps au quotidien avec mes enfants, mais je n'ai pas assez d'énergie pour leur fournir toutes les activités dont ils sont besoin en été lorsqu'ils ne sont plus à l'école
C'est pour moi question de survie de base de ne pas les avoir pendant 15 jours par an et de pouvoir souffler : je les incite fortement à aller en colo.
 
La question de la colonie de vacances s'est posée pour mon fils aîné (le 4)  lorsqu'il avait 7 ou 8 ans. Il est parti 21 jours avec une colonie du comité d'entreprise de mon mari (ça été plus dur pour moi que pour lui : j'étais très inquiète et avait peu de nouvelles). Depuis il y est retourné trois fois. Il rechigne toujours un peu pour y aller mais avoue bien s'y amuser. Lorsqu'il rentre de colo, il se plaint toujours qu'il s'ennuie chez nous parce qu'il n'y a pas de "gens avec qui jouer" (mon fils est à peu prés autant extraverti que moi… voire plus si c'est possible !) et qu'il y a des choses bien plus intéressantes à faire en colo qu'à la maison, et surtout il y a "plein de gens" !
 
Les premiers jours sont toujours difficiles pour lui (ses premières lettres montrent tristesse et mélancolie) mais comme il est très sociable et extraverti, il revient toujours avec plein de copains et heureux. Les moniteurs, lorsque je le récupère, me complimentent souvent sur son extrême sociabilité, son humour et son engagement dans les activités et les jeux (en gros, il est "à fond" tout le temps).
Cette année, mon fils est parti dans une colonie en Pologne et c'était la catastrophe : manque d'encadrement pendant les pauses, manque de sommeil, il est devenu la tête de turc du seul groupe de français qui l'a couvert d'insultes dès le premier jour (parce qu'il ne connaissait pas certains chanteurs français lors des discussions dans le train. Mon fils ayant été élevé à l'étranger, il ne peux pas avoir la même culture que des gens élevés en France — j'ai connu ce problème lorsque j'étais gosse et enfant d'expat. C'est vrai que c'est dur !) En début de semaine, il est allé "cafter"'à la directrice, et la pression s'est intensifiée à son égard. Il a heureusement réussi à trouver un groupe de Norvégiens avec qui il a sympathisé et est allé s'installer dans leur chambre.
Plusieurs incidents liés au fait que les adultes en charge du groupe nous semblaient largement dépassés, nous ont fait intervenir : nous (avec mon mari) sommes allés le chercher ce week-end. Je trouve que mon gamin s'en est plutôt bien sorti étant donné les circonstances !
 
Pour moi en tant que parent, c'est très dur : ce gente de situation tape aussi en plein dans la false core. Je préfèrerai ne pas savoir (déni ?) qu'il souffre et qu'il est en situation de faiblesse.
 
Quant à mon fils cadet (le 7), il nous disait chaque année : "Je suis trop petit pour  aller en colonie." Nous avons respecté son choix (aussi parce qu'il est plus calme et arrive à s'occuper tout seul… sinon, je lui aurai sans doute forcé la main). Cette année, il a dit "peut-être". Finalement, l'un de ses animateurs de péri-scolaire a proposé une colonie "camp de foot". Mon fils a dit oui  tout de suite (en voyant la liste des participants, qui sont ses copains, il a d'ailleurs demandé à y aller 15 jours au lieu d'une semaine).
Mais ce n'est pas un vraie colo : mon fils 7 y retrouve tous ses meilleurs copains (sauf un) et un animateur qu'il connaît et en qui il a toute confiance. Aucune raison pour lui d'avoir peur, il a tissé depuis longtemps des liens de confiance avec tous les protagonistes de cette colo. Son introversion naturelle ne devrait donc pas trop poser problème. Il m'a demandé de ne pas téléphoner mais de lui envoyer des lettres et des colis "avec des bonbons et des choses à manger".
 
En tant que parent, je suis ravie que mes enfants aillent faire des expériences en dehors de la cellule familiale. Évidemment, lorsque ca tourne mal comme cette année, c'est très dur émotionnellement pour tout le monde. Comme je suis une maman 8 très/trop protectrice, je pense que ce genre d'expérience est positif aussi bien pour moi que pour mes enfants.
 
Bien amicalement.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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  • 1 month later...

Bonjour à tous,

C'est la rentrée, ravie de vous retrouver sur le forum...(bon courage à tous ) et j'ai fait mon devoir de vacances sur ce sujet et voici la synthèse.

Membre d'une famille nombreuse (et huitème d'une fratrie de 9), je suis partie en colonie de vacances à 6 ans et demi avec deux sœurs plus grandes…
De ce premier séjour, je ne retiens que le souvenir d'une convocation dans le bureau du directeur avec mes deux sœurs pour nous apprendre la mort de notre grand-père paternel. C'était à la presque fin du séjour, et nous ne sommes pas allées à l'enterrement. Je me suis collée à ma plus grande sœur… J'ai gardé ce fort souvenir émotionnel, mais je n'ai pas gardé de "traumatisme" associé à la colo et la mort d'un grand-père.

Je suis retournée chaque année en colo jusqu'à mes 14 ans… À part la dernière fois où je me trouvais "trop grande" et que j'ai eu peur de m'ennuyer ( je suis différente des autres :wink:), je garde le souvenir de moments joyeux, d'activités diverses au bord de la mer ou à la montagne qui m'ont permises de rencontrer de nouvelles copines…
Les centres aérés n'existaient pour ainsi dire pas. Donc, aller en colo était un moyen d'avoir des vacances supplémentaires à celles que nous passions en famille.

Pour les activités, j'aimais être proche des monos et m'efforçais de participer et de bien faire (orgueil assez élevé :wink:).
La dernière année, où il y avait plus de monos masculins (mais nous n'étions que des colons filles) que lorsque j'étais plus petite, j'ai tout fait pour me faire remarquer de l'un d'eux (mon sous-type sexuel à plein :wink:).
J'ai eu des échanges épistolaires assez prolongés et nourris à plusieurs reprises aux retours… et je me rends compte aujourd'hui de la difficulté qu'était de rompre le lien avec ces nouvelles copines… en tant que 2.
Nous n'avions bien évidemment pas de mobile, j'ai le souvenir d'avoir reçu une lettre par colo des parents, et nous avions du papier et des enveloppes pour écrire, un peu obligé, une fois par semaine à nos parents. C'était plutôt la corvée mais il fallait le faire (j'étais dans l'univers colo, l'univers familial viendrait après)… Nous ne recevions pas de colis mais les copines qui en recevaient étaient assez partageuses…

Je suis ensuite partie en Angleterre chez une correspondante, et j'ai adoré. J'aimais les langues étrangères et j'ai été la seule à avoir ce "privilège" accordé par mes parents. Je me suis appliquée à bien pratiquer l'anglais (une aile 1 bien développée alors).

Pour mes parents, (papa 8, maman 2) qui avaient été scouts tous les deux, qui se sont rencontrés dans cet univers, nous faire tous partir était naturel et formateur : on verrait, on ferait d'autres choses…
Cela nous permettait d'avoir des activités pendant les 2 mois de vacances. Je n'ai pas ressenti qu'il s'agissait pour eux de prendre de l'air… C'est peut-être plus du côté des enfants que nous pouvions ainsi connaître un autre air que l'air familial. :laugh:

Les garçons en pension avaient commencé par des camps post scolaires et scouts, pour les filles ils ont trouvé les colos. De leur point de vue, pas un n'a renâclé, au contraire, et 3 de mes sœurs sont devenues ensuite monos, avec beaucoup de plaisir m'ont-elles dit, et elles ont ainsi gagné leur premier argent !

N'ayant pas d'enfant, je n'ai pas eu à traiter la question. Il me semble que je leur aurais proposé pour les deux composantes "école de vie" (vivre en groupe pendant 15 jours/3 semaines, car je n'aurais pas eu 9 enfants !), et nouvelles activités qu'ils n'auraient pas pratiquées pendant l'année scolaire.

Amicalement,
Odile

Odile E2 mu, aile 1, C+ S++ X=

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Bonjour Kayla, bonjour à tous,

J'ai été deux fois en colonie de vacances. Une fois à huit ans, une fois à treize ans.

À huit ans, j'avais compris que la colonie de vacances choisie, gérée par un comité d'entreprise, serait une sorte de vie scolaire à la campagne sans cours. A priori, c'était donc tranquille. A posteriori, ce fût le confort égotique de BLEU sans inconvénient particulier.

À treize ans, la colonie qui se présentait était plus petite, de bonne réputation et pleine de bonne volonté. Un peu style grande famille. Autant rester dans la sienne ! Bref, la garantie que je ne pourrai pas optimiser ma tranquilité. Et, en plus, difficile de critiquer un choix visiblement fait avec soin. Je me suis adapté a minima. J'ai eu la satisfaction de ne pas me trouver seul dans cette disposition d'esprit : une ado était comme moi. Elle a fini par lâcher prise petit à petit, du coup je trouvais qu'elle manquait de constance. Le bilan a été que cela s'est passé ni bien ni mal : cela a passé. Peut-être étais-je, à cet âge-là, en point gamma ROUGE… en toute inertie… Sur le plan émotionnel, je me la jouais un peu "30 millions d'amis" en colonie de vacances. Ce serait à analyser (à supposer que l'on puisse retrouver les circonstances de la prise de décision, avec un éventuel parallèle avec l'histoire familiale…), mais bon, il n'y avait, de toutes façons, logiquement, que cela à faire pour éloigner le trop plein de bonne volonté tout autour. Le trop plein de bonne volonté de ma mère 2 alpha désintégrée me suffisait.

Amicalement,
Thierry

9 alpha, grande aile 1, petite aile 8, sous-type conservation. Je me reconnais dans l'INTJ du MBTI.

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  • 3 weeks later...

Bonjour à tous,

Je viens compléter cette conversation avec un retour d'expérience.

Mon fils (neuf ans), présumé 7 alpha, est parti pour la première fois pendant 15 jours, cet été. Cette colonie de vacances a été un révélateur ! Il est revenu métamorphosé !

Il a été heureux et a verbalisé, à son retour, son besoin de faire davantage de sport (au passage, confirmant sa hiérarchie des centres M/I/E) en déclarant : "Maman, j'ai été HEUREUX dans cette colonie parce que j'ai fait du sport tout le temps, tous les jours, et je ne me suis JAMAIS ennuyé. Je suis heureux quand je fais du sport avec mes copains. Cette année, je veux avoir plus d'activités "sport" !"

C'est un enfant très introverti, et cette colonie de vacances a diminué les effets visibles de l'introversion. Je m'explique. Avant la colonie, la peur du monde extérieur et des gens était extrêmement visible chez mon fils. En plus, il n'aimait pas trop être avec des gens et refusait souvent les invitations pour rester seul. Il ne parlait quasiment jamais à des gens qu'il connaissait peu et avait un comportement limite "asocial" avec les adultes (j'ai quand même une copine 8 qui m'a dit, un jour, que mon fils présentait tous les symptômes de l'autiste et qu'il fallait le faire tester… j'avais dézingué ma copine 8).

 

Et bien désormais, il parle aux adultes, plaisante et fait même des blagues (son truc préféré de l'été a été un "test de débilité"… Je ne vous raconte pas la tête des adultes qui obtiennent un score de 50 ou 75 % de débilité !! :surprised:). D'ailleurs cet été, toutes les personnes qui l'ont croisé m'ont demandé : "Ben qu'est -ce qu'il s'est passé ? Il nous parle maintenant !! C'est incroyable comme il a changé !" Bref, j'ai l'impression qu'il a mis en place son mode de communication 7 alors qu'avant, il était trop timide pour s'exprimer.

Bref, tout cela pour vous dire que la colonie de vacances a été pour cet enfant comme un coup de baguette magique.

 

Cela m'a vraiment fait plaisir pour mon fils car j'étais inquiète de le voir partir pour 15 jours... Du coup, il repart pour les prochaines vacances voir son meilleur copain qui est maintenant relocalisé en Suisse, et il a accepté sans hésiter une seconde de prendre l'avion tout seul ! Je n'aurais jamais cru qu'il dise oui (je lui avais juste transmis l'invitation pour la forme) !!

Amicalement,
Aurore

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour à tous,

 

Mon fils (neuf ans), présumé 7 alpha […]

 

Il a mis en place son mode de communication 7. […]

 

Son truc préféré de l'été a été un "test de débilité"… Je ne vous raconte pas la tête des adultes qui obtiennent un score de 50 ou 75 % de débilité !! :surprised:

Présumé 7 ? Ce n'est pas l'objet de cette discussion, mais Aurore, il serait peut-être temps que tu arrêtes de te battre contre cette hypothèse 7, non ?

 

Très amicalement,

Fabien

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Mon cher Fabien,

 

"Il serait peut-être temps que tu arrêtes de te battre contre cette hypothèse 7, non ?"
J'applique les principes de précautions qui m'ont été enseignés ! Tant que le présumé 7 n'a pas validé lui-même qu'il était 7, cela reste une hypothèse !

Bises.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour à tous,

 

Attention Aurore et les autres, scoop sur l'ennéatype 7 ! Tadaaaaaaa ! Une combinaison inédite de mécanisme égotiques.

 

"Tant que le présumé 7 n'a pas validé lui-même qu'il était 7, cela reste une hypothèse !"

Le plus souvent, je choisis mes mots avec beaucoup de précaution de façon à ne pas me faire coincer par des répliques éminemment prévisibles.

 

Je ne t'ai pas dit de cesser de considérer le 7 comme une hypothèse, je t'ai dit de cesser de te battre contre cette hypothèse. Et là-dessus, je pourrai maintenant écrire une demi-page.

 

C'est de la planification de rationalisation ! Trop fort, mais facile face à l'impulsivité d'un 8.

 

Quand j'étais jeune, je pratiquais cela à outrance poussant ainsi les gens à dire des choses que je pourrais démonter après, ce qui leur donnait 100 % au test de débilité ! Il y avait là mise en pratique du contrepoids égotique de mon aile 8. Ce n'était bien sûr pas mon intention avec toi, une fidèle et ancienne amie. :heart:

 

Très amicalement,

Fabien

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Merci à vous deux pour cette belle tranche de rigolade instructive !

Je dois aussi compléter cette conversation mais n'ai pas encore pris le temps nécessaire à l'introspection et aux questions que m'a posées Fabien.

À bientôt.

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Bonjour à tous,

"Je […] n'ai pas encore pris le temps nécessaire à l'introspection et aux questions que m'a posées Fabien."

Est-ce à dire qu'il faudrait rajouter une introspection sur les priorités et sur le choix de l'occupation de son temps, sur ce forum et ailleurs ? :rofl:

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,

Comme Fabien, on ne m'a jamais proposé de partir en colonies de vacances, et je ne l'ai jamais demandé. L'année de mes 16 ans (un 5 alpha peut être lent à prendre conscience de ses émotions :laugh:), j'ai pris conscience d'une envie confuse : j'enviais mon fidèle copain qui, depuis très longtemps, allait tous les ans en colo. Cet été-là, je vécus la mélancolie. Je déambulais une solitude vaguement douillette et douloureuse. Mais la route allant de la perception de l'envie jusqu'à la négociation de la demande, en passant par la reconnaissance de mon besoin, était beaucoup trop mal éclairée et dangereuse pour moi. Je n'ai rien exprimé. :sour:

 

Aujourd'hui, grâce aux stages de Patricia et Fabien, cette route, bien que toujours malaisée, est bien éclairée. :happy:
La route est bien éclairée, alors… "Vieux motard que jamais !", affirmerait Pierre Dac avec espérance. Mais je ne me sens plus tout à fait l'âge d'aller en colo, même à moto.

Amicalement,
Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

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  • 1 year later...
On dirait le sud

Bonjour à toutes et tous,

Personnellement, je fais une différence entre les colonies de vacances et les mouvements de jeunesse (patro, scoutisme, guidisme). À l'âge de 8 ans et demi, j'ai insisté auprès de mes parents pour participer au camp patro (j'avais aimé les activités pendant l'année) même si le camp se déroulait à l'autre bout de la Belgique et que j'y allais sans mon frère (qui était trop jeune). Cette expérience de camp fut extrêmement éprouvante : problèmes digestifs liés au stress, humiliation par quelques ados suite à des problèmes d'incontinence nocturne en fin de camp due au stress de la vie en groupe (les garçons de 8 à 15 ou 16 ans logeaient tous sous tentes), etc. J'étais un enfant fort taciturne et cette première expérience de camp de vacances ne m'a pas aidé à prendre confiance en moi ni à m'ouvrir aux autres, que du contraire. À la fin du camp, j'ai répondu laconiquement à mes parents "Oui" à la question "Tu t'es bien amusé ?" et "Non" à la question "Tu recommenceras ?".

Par la suite, j'ai considéré que les colonies de vacances (hors mouvement de jeunesse toujours donc) se passaient dans l'esprit de mon expérience du patro (c'est-à-dire les petits mélangés avec les grands, et donc un grand foutoir, voire une jungle en particulier pour les enfants timides). Il était donc hors de question pour moi de revivre une telle expérience.

La période louveteaux
Heureusement, j'ai eu la chance (suite au déménagement de ma famille dans une nouvelle ville) d'avoir accès à un autre mouvement de jeunesse, à savoir le scoutisme (les louveteaux de 8 à 12 ans, puis les éclaireurs, plus souvent appelés scouts, de 12 à 17). J'avais 10 ans, mon frère Vincent en avait 8, et nous pouvions être ensemble pendant l'année comme au camp. Je me sentais responsable de lui et ne plus être avec lui dans le patro précédent lors de mon changement de section (à 9 ans, il y avait changement de section) avait été un drame (avec crise de larmes). Me retrouver donc avec mon frère au sein des louveteaux facilita donc ma vie en groupe, en particulier pendant le camp d'été (qui se passait dans un bâtiment en dur, et non sous tentes). Je restais toutefois un enfant discret, pacifique et naïf.

Les éclaireurs (et le début de l'adolescence)
Puis arriva le moment de la montée (le changement de section) chez les scouts (les éclaireurs) à l'âge de 12 ans. J'appréhendais ce changement puisque j'allais de nouveau me retrouver petit (physiquement) avec des grands (de 4 ou 5 ans de plus), mais en même temps, j'en avais envie. Construire sa table à manger et sa cuisine avec des bois et des brelages, vivre sous tente (à un âge plus approprié), en mode patrouille, recevoir un nom d'animal (le totem) lors du deuxième camp (à mon époque), apprendre le langage morse, à faire un feu, etc., tout cela compensait le stress de la vie en groupe pour l'ado timide que j'étais. (Lors de mon premier camp scout, je reçus le badge "Colombe de la paix".)

J'ai failli toutefois arrêter ma participation juste avant mon deuxième camp (j'avais 14 ans et demi). J'avais peur des épreuves de la totémisation. (Il me semble que j'étais bien en désintégration externe en 6.) Le chef de troupe est parvenu toutefois à me donner/rendre confiance, à me donner l'envie de faire ce camp malgré mes peurs (et je me souviens qu'il a fait attention à me protéger lors de la journée de la totémisation).

Une anecdote (à 14 ans)
Je me souviens d'une anecdote assez croustillante de la matinée avant les totémisations. Chaque patrouille (de 6 à 8 scouts) vivait le camp en partie en indépendance du reste de la troupe. Ces moments d'indépendance s'articulaient essentiellement autour des repas (en plus de la nuit). Chaque jour, après le grand rassemblement de la troupe à 10h, les chefs de patrouille invitaient (à tour de rôle) un ou deux membres du staff (selon la taille du staff, sachant que les adultes invités éventuels en faisaient alors ponctuellement partie) pour les trois prochains repas (jusqu'au petit-déjeuner du lendemain donc, puisque le grand rassemblement suivant changeait la répartition des chefs/invités).

Le jour donc de ma totémisation était invité à notre table de patrouille un chef que j'appréciais beaucoup. Il était souriant, gentil, jovial, bref il me mettait à l'aise plus que d'autres chefs. Mon chef de patrouille, lui, par contre, était plus autoritaire. Or, malheureusement pour lui (et pour moi par la suite), il avait les oreilles décollées. Malgré — ou peut-être à cause de — mon stress suite au démarrage imminent des "épreuves" de la totémisation (*), l'ambiance lors du repas de midi fut assez détendue, au point que je me risquai à faire remarquer, la main écartant de manière ostentatoire le pavillon de mon oreille droite, à mon chef de patrouille assis en face de moi, qu'il aurait pourtant dû entendre ce que notre invité venait de dire.

Surprise générale, moi qui était si timide, si discret, je venais de me moquer de mon chef de patrouille ! Tout le monde rigolait à gorge déployée de ma "blague", y compris mon chef de patrouille, même si ce dernier me promit de me faire payer cet affront durant l'après-midi. Mais vu mon manque de force physique, la punition fut difficile à mettre en œuvre en définitive.
* à l'époque, en Belgique du moins, les formations (par la fédération) des animateurs étaient quasi inexistantes. La vie des différentes unités scoutes, et donc, notamment les épreuves des totémisations, dépendaient beaucoup de la tradition, de ce que les "anciens" avaient vécu auparavant, ainsi que de la maturité des chefs.

 

Après les épreuves de l'après-midi et la cérémonie à la tombée de la nuit, je reçus enfin mon totem : Hamster Dialogue (le qualificatif était à cette époque à acquérir). Le chef de troupe m'expliqua que les totémisés avaient choisi de m'appeler ainsi parce que je mangeais beaucoup, au point de me remplir les balouffes (il est vrai que je finissais les plats), que j'étais doux, gentil, musclé "comme un hamster" et que je paraissais soit endormi soit actif dans un milieu restreint (mon coin de patrouille ou la feuillée). Et le choix du qualificatif (à acquérir), c'était pour m'inviter à faire davantage la conversation avec mes interlocuteurs plutôt que de répondre de manière très laconique. (Répression du centre émotionnel, bascule du centre instinctif, sous-type "Appétit", plusieurs éléments de mon ennéatype étaient bien manifestés.)

La fin des années d'éclaireur (et le début des responsabilités officielles)
À 15 ans, mon troisième camp scout eu lieu en France, dans les gorges du Tarn, à la fin duquel je reçu enfin le badge morse que je convoitais depuis 2 ans. Ce fut un de mes plus beaux camps !
À 16 ans, je devins second de patrouille, puis à 17, chef de patrouille. Gérer d'autres ados, et en particulier ceux en pleine crise alors que j'avais du mal à assurer un minimum d'autorité naturelle (autrement que par la connaissance, le savoir-faire ou le sens de la hiérarchie du vMème BLEU), fut une expérience compliquée. Le chef de troupe de l'époque (qui était mon chef de patrouille 3 ans auparavant) me forçait plusieurs fois à hurler mon cri de patrouille lors des rassemblements, ce que je vivais comme une humiliation puisque la majorité des scouts rigolaient ou se moquaient de mon manque de voix et d'autorité flagrante. (Le manque de ROUGE combiné avec mon ennéatype, c'était chaud à vivre à l'époque.)

Par contre, j'étais le seul chef de patrouille cette année-là à avoir préparé réellement mon camp, avec des plans sur papier des constructions prévues (centre mental en support de mon centre instinctif quand tout va bien, dans le calme de la préparation du camp). La mise en œuvre des dits plans fut plus difficile une fois le camp démarré (c'est là que je vois l'influence de ma compulsion qui a fait basculer mon centre instinctif).

Les années comme "chef"
À 18 ans, j'ai décidé de continuer ma participation au mouvement en rentrant dans le staff (comme assistant animateur d'abord). Les deux premières années, et surtout, les deux premiers camps, furent difficiles car je n'arrivais pas à développer mon assertivité. Puis, les anciens chefs étant partis, je devins le bras droit du chef de troupe (je tempérais son impulsivité, voire parfois son manque de tolérance). Nous formions un beau duo. Pour des raisons personnelles, il ne put toutefois participer au camp d'été et je fus donc propulsé chef de troupe temporaire pour le camp, puis définitif ensuite (suite à la décision de mon prédécesseur d'arrêter définitivement le scoutisme afin de tenter, enfin, de réussir ses études).

Ce fut là aussi une expérience difficile (assumer le leadership), non pas que les responsabilités m'effrayaient, mais parce qu'il m'était toujours difficile de m'affirmer autrement que par la connaissance du scoutisme (la loi, le langage morse, les traditions, les techniques scoutes, etc.). Les ados qui réprimaient le mental ou qui avaient un ROUGE fort avaient du mal à reconnaître mon autorité. Mais m'étant retrouvé seul chef pendant 2 ans (mes anciens compagnons avaient arrêté, avec mon accord, en même temps que le chef de troupe), j'ai été amené à gérer la troupe du mieux que je pouvais, à la maintenir le temps que le scoutisme redevienne localement un peu plus à la mode dans la génération suivante. J'ai aussi profité à cette époque que mon frère Vincent, qui était devenu Akéla chez les louveteaux (donc le chef de meute), pour pacifier les relations entre les deux sections afin que la troupe puisse se renflouer les années suivantes. (Les chefs des staffs précédents étaient souvent en conflit, souvent à cause de 2 ou 3 individualités bien marquées.)

Enfin, mon frère et moi avons entamé un processus de formation auprès de notre fédération scoute qui a encouragé les autres chefs à suivre le pas dès les années suivantes, ce qui a là aussi contribué à une augmentation de la qualité de l'animation des sections et à une meilleure entente dans le staff d'unité (entre les chefs des différentes sections).

Je suis resté 7 années comme chef scout (dont 5 camps comme chef de troupe) avant de passer le relais à mon bras droit quand j'ai compris que je ne pourrais plus faire évoluer, comme je le souhaitais, certaines traditions de la troupe (j'étais le seul à être formé officiellement à cette époque).

Ensuite, à 25 ans, j'ai tenté de mettre en place la ribambelle (la section des Baladins, soit les 6-8 ans) et le staff correspondant (une de mes sœurs et deux autres nouveaux chefs, tout les trois débutants). Mais l'expérience n'a marché que pendant une année et un camp. Voulant la ribambelle ouverte aux filles, non seulement pour avoir assez d'enfants pour démarrer la section, mais aussi pour aider au changement de mentalités dans l'unité scoute toute entière (qui à l'époque, et depuis 50 ans, n'était accessible qu'aux garçons), je me suis trouvé très vite confronté aux résistances de nombreux anciens chefs, pourtant "retraités", comme de certains chefs des autres sections de l'époque. Et malheureusement, mes assistants n'ont pas été à la hauteur pour reprendre le flambeau.

J'ai donc décidé d'arrêter définitivement l'animation et de laisser du temps à l'unité pour que ces changements pourtant nécessaires dans la vie locale puissent avoir lieu, ce qui est effectivement le cas aujourd'hui depuis déjà quelques années (je ne sais pas exactement combien).

Analyse avec l'ennéagramme de cette période :

  • Ma hiérarchie des centres est bien visible.
  • Les bascules de mon centre instinctif étaient moins fréquentes (ou, du moins, moins durables) au fil du temps parce que je gagnais en confiance en moi (plus d'expérience, mieux formé, et puis après 2 ans, je n'étais plus le seul chef).
  • Les formations officielles d'animateur m'ont donné ce que mon centre mental en support attendaient pour mieux exercer (centre instinctif) ma fonction d'animateur.
  • Ces formations m'aidaient aussi à développer mon centre émotionnel (en formation d'abord, avec les scouts ensuite).
  • L'orientation de mon ennéatype est aussi très marquée (notamment dans la pacification des relations avec la meute).
  • La volonté d'avoir du pouvoir sur moi et/ou sur les autres (propre aux membres du centre instinctif) me semble aussi marquée dans ma volonté à vouloir adapter l'offre d'animation aux plus jeunes (6-8 ans) et aux filles.

Les années comme cadre-formateur de la fédération
Avant d'arrêter complètement l'animation locale, j'ai intégré le groupe de cadres-formateurs des futurs animateurs de la fédération. Pendant les vacances scolaires (Toussaint, Noël, Carnaval et Pâques, voire même en juillet/août pour l'université d'été), à raison de trois fois 4 à 5 jours par an en moyenne, je formais, avec d'autres anciens animateurs, les ados de 16 à 18 ans qui envisageaient de devenir animateurs/animatrices à leur tour. Et je me formais à la fonction de formateur et participais aux grandes actions de la fédération en parallèle.

À 29 ans, j'ai décidé qu'il était temps pour moi de me retirer du mouvement. Je sentais en effet que je n'avais plus la même énergie, la même motivation à continuer, que j'avais besoin aussi de faire autre chose de mes congés. J'ai beaucoup appris (sur moi et la vie en groupe) durant mes années comme scout, puis chef scout. Comprendre les intentions éducatives de la fédération lors de mes formations m'avait profondément connecté à l'idéal scout ainsi qu'à mon orientation et mon désir de base de mon ennéatype. En même temps, j'avais donné au mouvement, aux niveaux local, régional et fédéral, beaucoup "de temps, de talent et de cœur" (en référence à une chanson Jean-Jacques Goldman).

Je ne suis pas (encore) parent mais…
… si je le deviens un jour, j'encouragerais mes enfants à entrer dans un mouvement de jeunesse (scoutisme ou guidisme, mixte ou non) durant l'enfance plutôt que d'attendre leur adolescence. Il me semble que l'intégration y est plus facile avant que ne commence la crise d'adolescence (pour ceux qui la vivent ou seraient susceptibles de la vivre en mode ermite).

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout.
Scout toujours… prêt ! :happy:

Benoît - 9 alpha, aile 1 (et 8, à confirmer), C-/+ S-/+ X-/+

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Merci pour ce témoignage, Benoît. J'en ai plus appris sur le scoutisme en te lisant que pendant les 63 années qui ont précédé ! Cela ne change malheureusement pas le fait que la simple évocation du scoutisme me fait toujours basculer en S--.

 

Très amicalement,

Fabien

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