Aline Posted February 4, 2013 Bonjour à toutes et à tous,Voici un poème d'un auteur anonyme qui a longtemps été mon préféré. J'ai réalisé qu'il illustre le désintéressement : Le don du sourireIl ne coûte rienet produit beaucoup.Il enrichit celui qui le reçoitsans appauvrir celuiqui le donne.Il ne dure qu'un instant,mais son souvenirest parfois immortel.Un sourire, c'est du repospour l'être fatigué, du couragepour l'âme abattue, de laconsolation pour le coeur endeuillé. C'est un véritable antidoteque la nature tient en réservepour toutes les peines.Et si l'on refusele sourire que vous méritez,soyez généreux, donnez le vôtre.Nul, en effet, n'a autant besoind'un sourire que celui qui ne sait pas en donner aux autres. Très amicalement,Aline Share this post Link to post Share on other sites
Yves Posted October 15, 2013 Bonjour à tous, Merci Aline pour ton partage. Quand j'ai ouvert ton message, j'ai senti une pointe de déception : je m'attendais à un poème écrit de ta main. Bon, peut-être sera-ce l'objet d'un de tes prochains messages ? Dans certains sourires spontanés et sincères, je vois une manifestation d'une belle harmonie entre les trois centres. Ainsi chez l'ange au sourire. Amicalement, Yves P.S. : quant au sourire intentionné, j'aime bien la méthode de Papyzen. Share this post Link to post Share on other sites
Fabien Chabreuil Posted October 15, 2013 Bonjour à tous, Amis du sourire, je ne saurais trop vous recommander d'investir 1,78 euros — je précise, nous sommes dans le forum des 5 — dans le délicieux petit (48 pages) livre de Ron Gutman Smile: The Astonishing Powers of a Simple Act. Partant de son histoire personnel, l'auteur donne de nombreuses informations historiques et scientifiques sur le sourire. Un régal.Très amicalement, Fabien P.-S. : précisons qu'il s'agit d'un livre qui n'existe qu'au format Kindle mais que ces livres peuvent être lus sur la plupart des machines (PC, Mac, iPhone ou autres smartphones, tablettes) à l'aide de logiciels fournis gratuitement par Amazon. Share this post Link to post Share on other sites
Yves Posted October 16, 2013 Merci Fabien pour cette info, c'est un cadeau très à propos (et très 5). Amicalement, Yves P.S. : … oui d'accord, mais je vais devoir déranger (une intrusion !) le hérisson qui a décidé d'hiberner dans mon porte-monnaie (c'est un 5 dissocié). Share this post Link to post Share on other sites
Yves Posted May 22, 2014 Bonjour à tous,Ce poème de Jacques Prévert, simplement, douloureusement, me parle du détachement : Déjeuner du matinIl a mis le caféDans la tasseIl a mis le laitDans la tasse de caféIl a mis le sucreDans le café au laitAvec la petite cuillerIl a tournéIl a bu le café au laitEt il a reposé la tasseSans me parlerIl a alluméUne cigaretteIl a fait des rondsAvec la fuméeIl a mis les cendresDans le cendrierSans me parlerSans me regarderIl s'est levéIl a misSon chapeau sur sa têteIl a mis son manteau de pluieParce qu'il pleuvaitEt il est partiSous la pluieSans une paroleSans me regarderEt moi j'ai prisMa tête dans ma mainEt j'ai pleuré Yves Share this post Link to post Share on other sites
Fabien Chabreuil Posted May 22, 2014 Bonjour Yves, J'aimais beaucoup Jacques Prévert quand j'étais très jeune, puis je m'en suis détaché préférant des œuvres plus intenses et plus lyriques. Depuis plusieurs années, j'y reviens et j'apprécie à nouveau sa simplicité apparente, sa justesse et son économie de moyens. Peu de mots et peu d'effets, mais beaucoup d'émotions. C'est dire que je te remercie de ce partage. Ce poème est poignant. Très amicalement, Fabien Share this post Link to post Share on other sites
Demilune Posted June 2, 2014 Bonjour Yves, Je voulais juste te dire, même si c'est après-coup, que la lecture du poème que tu nous as fait partager m'est allée droit au coeur. J'ai eu les larmes aux yeux à la lecture de la dernière strophe, si courte et si poignante. Merci pour cette découverte. Amicalement, Tristan Share this post Link to post Share on other sites
Yves Posted June 4, 2014 Bonjour à tous, Jadis j'ai lu ce poème sans m'y arrêter. Peut-être parce que mon centre mental cherchait fébrilement quelque chose et ne l'a pas trouvé. Je n'ai pas prêté attention à ce poème, du moins consciemment. Il n'y a pas longtemps, je suis allé écouter des non-comédiens réciter en public des textes de Prévert. Un homme âgé récita ce poème. Il le fit avec simplicité et limpidité. Arrivé au dernier vers, sa voix s'étouffa, il s'enfuit, et je sentis ma gorge et ma poitrine se resserrer. Amicalement, Yves Share this post Link to post Share on other sites
Yves Posted November 21, 2018 Bonjour à tous, Après ce poème-là de Jacques Prévert, ce poème-ci du livre Premier du recueil Les Contemplations de Victor Hugo, me parle aussi — avec des émotions plus douces — du détachement : Victor Hugo a dit : Vieille chanson du jeune temps Je ne songeais pas à Rose ; Rose au bois vint avec moi ; Nous parlions de quelque chose, Mais je ne sais plus de quoi. J’étais froid comme les marbres ; Je marchais à pas distraits ; Je parlais des fleurs, des arbres Son œil semblait dire : « Après ? » La rosée offrait ses perles, Le taillis ses parasols ; J’allais ; j’écoutais les merles, Et Rose les rossignols. Moi, seize ans, et l’air morose ; Elle, vingt ; ses yeux brillaient. Les rossignols chantaient Rose Et les merles me sifflaient. Rose, droite sur ses hanches, Leva son beau bras tremblant Pour prendre une mûre aux branches Je ne vis pas son bras blanc. Une eau courait, fraîche et creuse, Sur les mousses de velours ; Et la nature amoureuse Dormait dans les grands bois sourds. Rose défit sa chaussure, Et mit, d’un air ingénu, Son petit pied dans l’eau pure Je ne vis pas son pied nu. Je ne savais que lui dire ; Je la suivais dans le bois, La voyant parfois sourire Et soupirer quelquefois. Je ne vis qu’elle était belle Qu’en sortant des grands bois sourds. « Soit ; n’y pensons plus ! » dit-elle. Depuis, j’y pense toujours. Amicalement, Yves P.-S. : notre cher ami wallon Julos Beaucarne a mis ce poème en musique. Cette interprétation-ci m’a très ému : Share this post Link to post Share on other sites
Yves Posted December 10, 2018 Bonjour à tous, C’est seulement un matin, au réveil, deux jours après avoir redécouvert ce poème, que j’en ai tout à coup pris conscience, avec un léger frisson d’horreur, suivi d’une grosse déception : à l’époque des mûres, rossignols et merles ne pouvaient plus chanter depuis belle lurette. Pourquoi ai-je été choqué ? Cherchant à se protéger de mon univers intérieur, mon ego de 5 ne considère pas que les fantasmes, eux aussi, participent à la réalité. Il cloisonne fantasmes et réalité. Préfère porter son attention sur le monde extérieur. Ce monde soi-disant objectivable, observable à distance de mon univers intérieur, le sécurise. Amicalement, Yves Share this post Link to post Share on other sites
Fabien Chabreuil Posted December 11, 2018 Bonjour Yves, Merci pour cette intéressante observation. La loi implacable de l'orientation et de la hiérarchie égotique des centres s'applique bien sûr. Tu ne devais pas en attendre moins de Victor Hugo qui ne se gênait pas pour faire adapter le monde à ses besoins poétiques. Très amicalement, Fabien Share this post Link to post Share on other sites
Bookineur Posted December 11, 2018 Bonjour Yves, bonjour Fabien, Le 10/12/2018 à 12:55, Yves a dit : Pourquoi ai-je été choqué ? Cherchant à se protéger de mon univers intérieur, mon ego de 5 ne considère pas que les fantasmes, eux aussi, participent à la réalité. Je voulais juste réagir à cette phrase de ta part, Yves, car mon ego de 6 a plutôt tendance à envisager toutes les possibilités, et donc que pour lui, l'idée selon laquelle il y aurait une réalité objective qu'il faudrait simplement découvrir est contre-intuitive. Je fais ainsi continuellement la synthèse entre ce que j'observe et ce que j'imagine, et mon monde intérieur n'est ainsi pas étanche au monde extérieur ; ce dernier provoque évidemment en lui peur et doutes. D'où un manque de limite claire chez moi entre fiction et réalité (avec des transes associées, évidemment, notamment hallucinations, progressions en âge et régressions en âge, mais ce n'est pas le sujet). Cela me rappelle ce que tu m'as dit tantôt, dans la conversation "Tâtonnements de 6", et que je reproduis ci-après, sur la différence entre les 6 et les 5 sur l'arrogance intellectuelle et la croyance en la possibilité d'avoir un monde objectivable : Le 06/06/2018 à 11:04, Yves a dit : C’est encore une différence entre nous. Contrairement à toi, Bookineur, face à la peur de mes ressentis, ma préférence pour l’extérieur a conforté mon illusion que l’analyse du monde extérieur m’apporterait la certitude. Cette illusion de certitude s’est manifestée sous forme d’arrogance intellectuelle. Cette arrogance, je ne l’ai pas constatée chez mes amis 6, ni chez toi, Bookineur. Je suis tombé, non dans la paresse psycho-spirituelle, ni dans le manque d’amour, mais dans les mensonges à moi-même. Là nous nous rejoignons, bien que nos mensonges soient de natures différentes. Ces mensonges ont validé mon manque d’espérance. Peut-être que la poésie, acceptant des contradictions et créant du sens malgré tout, peut être pas mal pour lâcher prise sur le mental et s'ouvrir à l'aspect émotionnel de l'existence. En tout cas, moi, ça me fait du bien d'écrire (ou de faire du théâtre) et de ne pas chercher de sens apparent, de cohérence, de parallèles… Amicalement, Bookineur Share this post Link to post Share on other sites
Yves Posted December 12, 2018 Bonjour à tous, Ah oui, j’avais oublié cet article de ton blog, Fabien. Merci de me le rappeler. La vraisemblance de ce poème de Victor Hugo satisfaisait naïvement mon centre préféré. La découverte de son incohérence m’a empli de mal-être. Le 11/12/2018 à 13:34, Bookineur a dit : Peut-être que la poésie, acceptant des contradictions et créant du sens malgré tout, peut être pas mal pour lâcher prise sur le mental et s'ouvrir à l'aspect émotionnel de l'existence. Oui, Bookineur. Ce mal-être ressenti avec le poème de Victor Hugo, je ne l’ai pas ressenti avec des poèmes ou des chansons assumant sans ambiguïté leur subjectivité, sans trahir la réalité du monde extérieur. Ainsi le poème « Clown » d’Henri Michaux, lorsqu’il est dit avec simplicité, comme ici par Juliette Binoche : Henri Michaux a dit : Clown Un jour, Un jour, bientôt peut-être, Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers Avec la sorte de courage qu'il faut pour être rien et rien que rien. Je lâcherai ce qui paraissait m'être indissolublement proche. Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler. D'un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements « de fil en aiguille » Vidé de l'abcès d'être quelqu'un, je boirai à nouveau l'espace nourricier. À coups de ridicule, de déchéances (qu'est-ce que la déchéance ?), par éclatement. Par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j'expulserai de moi la forme qu'on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage Et à mes semblables, si dignes, si dignes mes semblables. Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une immense trouille. Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m'avait fait déserter. Anéanti quant à la hauteur, quant à l'estime. Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité. CLOWN, abattant dans la risée, dans l'esclaffement, dans le grotesque, le sens que toute lumière je m'étais fait de mon importance. Je plongerai. Sans bourse dans l'infini-esprit sous-jacent ouvert à tous, ouvert moi-même à une nouvelle et incroyable rosée. À force d'être nul Et ras Et risible… Ce poème parle d’identité, parle à mon centre émotionnel libéré de la tutelle du centre mental. Parle aussi à mon centre réprimé et mon vMème ROUGE (cf. la Spirale Dynamique), vMème qui n’est pas mon préféré. Il touche une part de moi enfouie. Enfouie sous mon ego de 5. Amicalement, Yves P.-S. : j’aime aussi beaucoup la poignante chanson « La Mémoire et la mer » de Léo Ferré, déjà citée dans ce message-ci de la conversation "S’exercer sur du Léo Ferré" : Source : Henri Michaux, « Peintures » (1939) in L’espace du dedans : Pages choisies (1927-1959), Paris (France), Gallimard, 1966, p. 249. [Version Kindle] Share this post Link to post Share on other sites
Fabien Chabreuil Posted December 13, 2018 Bonjour à tous, J'adore Henri Michaux et je me souviens encore de sa découverte quand j'avais 13 ou 14 ans. L'énergie de « Contre ! » par exemple entrait bien en résonance avec la révolte de mon adolescence. Par contre, je n'aime pas du tout l'interprétation de Juliette Binoche ci-dessus qui me semble par trop se détacher des émotions, ou les contenir, mais je comprends bien qu'un 5 puisse l'apprécier. Très amicalement, Fabien Share this post Link to post Share on other sites