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Prise de conscience du déni de mon corps


Claire

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Bonjour Fabien, bonjour à tous,

 

Lorsque Fabien et Patricia ont abordé lors d'une de leur formation que de nombreux 8 ne sont pas sensibles à la douleur physique, je ne m'étais pas reconnue dans ce point me trouvant même plutôt… assez chochotte sur ce sujet.

 

C'est grâce à trois médecins que je me suis rendue compte que :

  1. J'avais fait du déni ;
  2. J'avais été extrêmement dure vis-à-vis de moi-même en me traitant de petite nature ;
  3. Oui, je pouvais être insensible à la douleur physique ;
  4. Je n'étais pas souvent connectée à mon corps, et ce afin, je pense, de ne pas me sentir vulnérable/faible.

 

Les faits

 

Le premier de ces médecins me dit fièrement : "Madame ce que je vais vous dire n'a rien à voir avec la recherche initiale de mon examen mais grâce à cela, j'ai pu découvrir quelque chose qui explique pourquoi vous souffrez depuis toujours de telle chose." À la fin de sa phrase, je lui ai répondu que je ne voyais pas de quoi il parlait… et c'est toujours le cas plus d'un an après !

 

Le deuxième faisant suite à son opération m'énumère les gênes et douleurs que je n'aurai plus. Je lui ai rétorqué que je n'avais jamais rien eu de tout cela. Et que cette opération était faite à la demande d'un de ses collègues afin d'optimiser la réussite d'une autre opération.

 

Pour finir, le troisième, au hasard d'un examen, trouve quelque chose qu'il me dit être fréquent mais pas de cette taille. Il s'exclame : "Vous devez avoir mal." Je lui réponds qu'il n'en est rien.

 

La prise de conscience de mon déni, d'être insensible à la douleur, a été possible grâce :

  • À leur expression faciale qui à chaque fois a traduit la même chose = menteuse !
  • Leurs preuves… irréfutables ;
  • La répétition dans un intervalle court de la même situation.

 

Étant très impressionnée par cette faculté de ne pas ressentir la douleur, ce déni de mon corps, je me suis remémorée qu'à l'âge de 8 ou 9 ans, j'avais déjà vécu une histoire similaire. Ayant une gêne au tiers inférieur de la jambe droite qui m'empêchait de marcher correctement, mes parents m'avaient amenée aux urgences. Au toucher et à la vue, la zone était juste chaude et dure. Une fois de retour de la radio, le médecin nous montre sur le cliché qu'il y a quelque chose qui fait environ 4 cm de long et dont l'extrémité non pointue mesure 1 cm de large. Il pense que cela est un morceau de bois. Puis, il nous dit que cela est étrange de ne pas voir sur ma chair le point d'entrée. Bien que je lui dise que je n'avais jamais rien ressenti à cet endroit, il me regarde droit dans les yeux et me répond : "Cela est impossible."

 

Ma mère (1 mu) m'a raconté à maintes reprises la grande gêne dans laquelle je l'avais mise à l'époque de ma maternelle. Elle avait dû justifier à ma maîtresse pourquoi j'avais si souvent et autant de bleus sur le corps. Encore aujourd'hui, j'en ai fréquemment, et il m'est toujours impossible de dire quand je me suis fait mal!

 

Après cet insight, je me suis dit que c'était chouette d'avoir cette qualité (= force) d'être en général insensible à la douleur physique. J'ai même remercié mon ego pour cette forme de protectionà tout en m'étonnant et étant déçue qu'il n'en fasse pas de même pour mes douleurs de sacrum !

 

Bascule de l'attitude sous-type conservation : de à peine de l'intérêt à intérêt pour sa santé

 

Quelques mois plus tard, Fabien, je trouve cet article de Maurizio Cusani sur ton site : "Les types, la santé et la maladie". Il y est dit : "Les 8 ne sont pas sensibles à la douleur et ont un taux de mortalité élevé pour les enfants en bas âge (en particulier les mâles). Une attitude téméraire les incite à prendre beaucoup de risques en grandissant. En conséquence, ils vivent des traumatismes et des accidents (comme les 6 contrephobiques)."

 

Je n'ai plus trouvé cela si génial d'être souvent insensible à la douleur… allant même jusqu'à me dire que cela pouvait être dangereux… une maladie décelée trop tard… incurable…

 

Puis, peu de temps après, je vois sur la main de mon mari (8 mu) quelque chose de bizarre. Je lui demande s'il s'est fait mal en réalisant des travaux dans notre maison. Il me répond que non, qu'il a cet espèce de bouton gonflé, rouge/violacé, sur la main depuis plusieurs mois et qu'il n'a jamais eu mal… Donc : "C'est rien." Je me suis mise en colère et immédiatement après je me suis effondrée en larmes, et je lui ai dit : "En niant la maladie ou la douleur, un jour, on en mourra ! Je n'ai que toi dans la vie, je t'aime. Il faut qu'on arrête nos conneries et qu'on fasse attention à nous. Il faut que cela change et vite, car en plus on a la quarantaine. On ne peut plus se permettre de dire que c'est rien, que c'est une babiole. Il faut qu'on s'observe et à la moindre anomalie qu'on aille chez le médecin."

 

Connexion du corps par amour de soi et des autres

 

Il y a deux mois, comme suite à un travail que je fais sur ma problématique à l'alimentation, j'ai lu un livre qui a changé grand nombre de mes habitudes de vie et qui me permet, grâce à l'association avec tout ce que j'ai appris en Ennéagramme, de me connecter à mon corps et de me sentir, à presque 40 ans, vivante :

  • Se toucher le corps en se massant et/ou se faire masser ;
  • Pratiquer un sport ;
  • Chanter : faire vibrer les cordes vocales ;
  • Intensifier les gestes tendres et savoir accueillir ceux des autres ;
  • Exprimer sa gratitude ;
  • Méditer ou faire du yoga : brancher la conscience sur le corps ;
  • Prendre rendez-vous avec soi : une soirée par semaine dédiée à de l'introspection, à l'écoute de musique, à la lecture… se faire plaisir ;
  • Avoir une alimentation saine ;
  • Activités de loisirs différentes de celles faites habituellement ;
  • Débriefer tous les soirs, à table, les points positifs de sa journée ;
  • Prendre le temps, se poser ;
  • Être encore plus curieuse de soi et des autres ;
  • Faire une liste de ce que l'on désire vivre, faire, ou recevoir en cadeau… mais surtout le réaliser ou le demander à ses proches ;
  • Ne plus procrastiner ;
  • Être vigilant quant à une possible rechute dans le déni de sa personne.

Aujourd'hui, je me sens plus en paix, plus sereine et heureuse. Pour la première fois, je sens au fond de moi que ce que je fais est juste : je suis là où je dois être. Je le dois à ma constance à continuer de me former en Ennéagramme, mais surtout à la réalisation de mes témoignages sur ce forum et à la lecture des vôtres. Je suis fière de moi et heureuse d'être en vie… et de le partager avec vous.

 

Pour finir, n'hésitez pas à me faire savoir si vous avez d'autres idées quant à une meilleure prise en compte de son corps.

 

Par avance, merci,

Claire

Claire : 8 mu, aile 9, C--/+ S+ X++

"Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient." (Charles Caleb Colton)

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Bonjour Claire, bonjour à tous,

 

Comme toi, j'ai une résistance à la douleur et une tendance à la nier qui sont terribles. J'ai déjà témoigné par ici (§3).

 

Chez moi, le travail pour conserver la connexion au corps est permanent (exercices et vigilance journaliers). J'y travaille depuis des années et j'ai pourtant vite faire de retomber dans le déni du corps et la suppression de sensations.

 

Ma plus grosse reconnexion au corps est relativement récente : lorsque j'ai fait un jeûne et que j'ai changé, du jour au lendemain, toutes mes habitudes alimentaires, j'ai retrouvé des sensations alimentaires (faim, satiété, rassasiement) perdues depuis des années. J'ai vraiment l'impression d'être beaucoup plus vivante depuis que je mange à nouveau en toute conscience. Sans compter que c'est un véritable plaisir pour les papilles !

 

"En niant la maladie ou la douleur, un jour, on en mourra !"

Aaaaarg… j'aurai pu l'écrire !!

 

Mon père est 8 alpha et il a failli crever de son déni. Il y a deux ans, il n'avait pas prêté attention à un bobo sur la jambe qui a traîné pendant des mois et qui a dégénéré en arthrose sceptique… Il a failli y rester… Il a fait plusieurs mois d'hôpital et de rééducation… et il s'en est sorti et a réappris à marcher (pour la seconde fois, à 80 ans) grâce à sa force et son énergie de 8.

 

D'ailleurs ma croyance "je mourrai de nier la douleur et la maladie" est contrebalancée par la croyance que "le 8 a plus d'énergie et de force que les autres pour se sortir de la maladie". Croyance renforcée par le fait que j'ai vu mon père se sortir trois fois d'affaire avec une énergie et un courage qui m'ont laissé pantoise.

 

"J'ai lu un livre qui a changé grand nombre de mes habitudes de vie."

Ça serait cool que tu partages le titre !

 

Bravo pour ta liste ! Je suis impressionnée (quoique pour certains éléments, je vois mal le lien avec la connexion au corps. Par exemple, ne plus procrastiner me paraît davantage une conséquence d'une hygiène de vie et prise de conscience que tu auras mis en place qu'une technique de connexion au corps ?!

 

"Pour finir, n'hésitez pas à me faire savoir si vous avez d'autres idées quant à une meilleure prise en compte de son corps."

J'ai mis en place un petit tableau de bord personnel. Lorsque les indicateurs sont au rouge, c'est que j'ai perdu la vigilance et que je ne suis plus assez dans mon corps.

  • Back to basics =>
    • Maintenir la qualité du sommeil (si je ne dors pas bien, je deviens de la nitroglycérine sur patte, prête à exploser. Tous les exercices deviennent alors inefficaces.
    • Bien respirer => pratique du pranayama et vérifier la qualité respiratoire plusieurs fois par jour (c'est du yoga appliqué quotidiennement !).
    • Surveiller les tensions corporelles (notamment mâchoire, dorsaux et cervicales) et relaxer si nécessaire.
    • Manger sainement et en toute conscience.
    • Conscience du nombre de transes hypnotiques (parfois, je me laisse embarquer dans trop de transes et je suis dans le déni. Je dois alors refaire beaucoup d'exercices).

    [*]Yoga : exercices d'équilibre. Ils sont un bon indicateur de mon état de connexion au corps. Je peux pratiquer un asana sans vraiment être présente dans mon corps (ou bien "me barrer" quelques minutes dans ma tête, alors que pour un équilibre, la présence est obligatoire, sinon je tombe. Le temps de maintien de l'équilibre est un bon indicateur de ma capacité du moment à me connecter au corps. Je peux difficilement me mentir ou faire du déni dans ces moments-là.[*]Lorsque je sens que je suis dans une période trop stressante, je favorise les activités manuelles (là encore la présence au corps est indispensable) et les jeux d'observation avec mes enfants (ex : ce matin sur le trajet de l'école, on doit trouver 10 personnes qui portent des gants rouges dans la rue).

Voilà, en espérant que ma check-list te sera utile.

 

Bien amicalement.

 

PS : "Les 8 ne sont pas sensibles à la douleur et ont un taux de mortalité élevé pour les enfants en bas âge (en particulier les mâles). Une attitude téméraire les incite à prendre beaucoup de risques en grandissant." C'est le genre de phrase qui m'exaspère ! Dire que les petits mâles 8 ont un taux de mortalité plus élevé… Pfft ! Le pire c'est le "en particulier les mâles", c'est un d'un sexisme affligeant. En plus, je serai curieuse de savoir sur quelle étude, c'est basé ! Et puis, au feeling, je dirai qu'un 4 Intrépidité ou un 6 contrephobique se mettent sans doute plus en danger qu'un 8 Survie… Mmais bon, ça n'a pas plus de valeurs que la phrase de l'Italien !

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore, bonjour à tous,

 

Tout d'abord, merci Aurore pour tes encouragements et tes conseils et… pour le lien "le déni peut-il mener à la dépression" qui m'a permis de mettre en exergue un point que j'avais complètement zappé et typique aux 8 mu : le manque de confiance en soi !

 

:rofl: Non, mais, moi, manquer de confiance, mais quelle infamie, quelle idée !!!!

OUPS, il va falloir que je soulève des couches et des couches de déni ! :rofl:

 

"J'ai vraiment l'impression d'être beaucoup plus vivante depuis que je mange à nouveau en toute conscience. Sans compter que c'est un véritable plaisir pour les papilles !"

Manger sainement comme tu le dis et en pleine conscience est un des points que je compte développer dans mon témoignage sur l'alimentation. Afin de rester centrée sur le déni, je n'ai pas souhaité le développer ainsi que mentionner le nom du livre. Ce livre a répondu à une attente qui ne concerne pas que l'alimentation, et je désire pouvoir en parler de la meilleure façon… Mais avant, je dois poursuivre mon travail d'introspection.

 

"Bravo pour ta liste ! Je suis impressionnée (quoique pour certains éléments, je vois mal le lien avec la connexion au corps. Par exemple, ne plus procrastiner me paraît davantage une conséquence d'une hygiène de vie et prise de conscience que tu auras mis en place qu'une technique de connexion au corps ?!"

Après relecture, je me suis rendue compte que je n'avais pas été assez précise. Je n'ai pas voulu parler uniquement des techniques de connexion au corps, mais prendre en compte ce qui aujourd'hui, me permet, également, d'y accéder ou non.

 

Le mécanisme de procrastination répond à la fois :

  • À mon mécanisme de défense : déni ;
  • À ma désintégration en 2 : ne pas prendre en considération mes besoins ;
  • À la fixation de mon aile 9 : oubli de soi.

Me connecter à mon corps, tel que par exemple tous les soirs hydrater ma peau en prenant le temps de me masser le corps, n'est possible que si je ne le remets pas à demain, à plus tard, ou à jamais. Jamais étant le plus utilisé dans ma relation à moi-même !:sick: De plus, le fait de prendre le temps de me poser est également, dans cet exemple, un gage de réussite puisque cela me permet de le faire en pleine conscience !

 

:kiss2:

Claire

Claire : 8 mu, aile 9, C--/+ S+ X++

"Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient." (Charles Caleb Colton)

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Bonjour Fabien,

 

Maurizio Cusani, dans l'article que je mentionne ci-dessus, parle de blessure/drame originel. En parlez-vous lors de vos stages ?

 

Merci par avance pour ta réponse.

 

Bizzzzzz.

Claire : 8 mu, aile 9, C--/+ S+ X++

"Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient." (Charles Caleb Colton)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Claire, je ne sais pas excatement à quoi Maurizio Cusani fait référence. Dans notre cursus, c'est le concept de False Core que nous étudions au stage Néti Néti.

 

Très amicalement,

Fabien

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