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8 et relation à l'alimentation


Aurolaf

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Bonjour à tous,

Je vous propose aujourd'hui un témoignage très personnel sur une expérience vécue récemment au sujet de troubles alimentaires mineurs. À noter qu'il y a quelques années, une conversation avait été ouverte sur le sujet du "8 et la boulimie". Je n'ai pas posté dans cette conversation car la boulimie ne me concerne pas. J'ai également témoigné en juin 2006 dans la conversation "Les types et l'alimentation".

Déséquilibre et excès alimentaires depuis sept ans

Voilà six ans que je prends du poids régulièrement, en fait depuis que je suis partie en expat. Voilà six ans que je tourne autour du problème sans arriver à le juguler.

J'avais fini par identifier (la prise de conscience date de mon stage Néti Néti) que la bouffe restait l'un des rares domaines où l'excès pouvait s'exercer à plein. Effectivement, dans cette période, j'étais à 80 % en contrepassion. J'en ai largement témoigné ici. Dans ces grands moments de contrepassion, manger restait mon seul excès. Du coup, j'avais développé des comportements alimentaires malsains : grignotage permanent de sucré et compulsion vis-à-vis du sucre et du chocolat. Je mangeais lorsque je m'ennuyais, lorsque j'étais en colère, lorsque j'étais triste, lorsque j'étais frustrée, lorsque j'étais contente, lorsque j'étais fatiguée (conséquence, bien sûr, du non-respect de mes rythmes ultradiens), etc. Bref, je mangeais tout le temps ! Et comme je travaillais à la maison, c'était facile de plonger dans le frigo ou le placard.

Je dois à un métabolisme exceptionnel (et au sport) le fait de ne pas peser 50 kg de plus… Car mes rations quotidiennes étaient trop importantes. Excès maximum ! Les grignotages sucrés se multipliaient (gaufres maisons, fondants au chocolat, biscuit, chocolat, chocolat, chocolat, chocolat…) : un tout petit peu chaque fois mais toutes les deux heures.

Évidemment, je vous laisse imaginer les transes hypnotiques associées ! Il y a des moments où je me retrouvais devant le placard sans même savoir comment j'étais arrivée là !

Les seuls moments où je ne grignotais pas étaient ceux où je travaillais (animation d'atelier ou rendez-vous clients).

J'attaque le sujet en 2009

En 2009, je décide que la prise de poids constante doit cesser, et surtout mes grignotages incessants : je veux mettre en place une alimentation saine dans ma maison (pour la valeur d'exemple auprès de mes enfants) ! [Parenthèse : en fait j'exagère car notre alimentation n'est pas malsaine car nous ne mangeons presque jamais de plats cuisinés et de produits transformés. Ayant vécu en Inde, nous partons toujours d'ingrédients bruts que nous transformons nous-mêmes. En terme de goût, la nourriture industrielle nous est intolérable (sauf lorsqu'elle est sucrée). Notre alimentation est juste trop sucrée (gâteaux fait maison), pas assez variée et avec trop de pâtes.]

En 2009, me rationner est quasiment impossible… Eh bien, je vais courir ! Je me lance dans un entraînement en vue de préparer ma première course à pied => double excès ! Car quand je cours, je peux manger davantage. Et puis, je suis une instinctive alors courir ne me coûte pas ! C'est ma grande époque d'entraînement et je participe à des courses. Je vois quelques kilos s'envoler (pas tant que cela… logique, je mange toujours trop).

Vient ensuite ma grande période de yoga qui m'apporte un équilibre et une régulation de mon appétit : mon prof me fait travailler sur des pauses pour réguler le pancréas… super-efficace ! Les fringales diminuent, je fais moins d'hypoglycémie, le sucre m'attire moins.

Du coup, cela va beaucoup mieux pour moi car je remets mon instinctif en action. La forme revient, la contrepassion diminue, les grignotages sont moindres.

Je travaille avec un copain nutritionniste, formé à l'Ennéagramme, pour équilibrer mes menus.
Mais je sais que lors de mon prochain changement de pays, je serai à risque sur mes comportements alimentaires.

Le stress revient en 2011 lorsque je change de pays. En plus, je passe d'une alimentation pays chaud à une alimentation pays froid : j'ai perdu tous mes repères, mes sources d'approvisionnement… L'anarchie alimentaire se remet en place, et c'est du grand n'importe quoi pour toute la famille ! Jamais nous n'avons mangé aussi déséquilibré. Ceci dit, pendant cette période, je vais quand même mieux qu'avant car je continue le sport et je travaille… La prise de poids est davantage due à une perte de repères alimentaires et une incapacité à cuisiner en mode "pays froid".

Quelques courageux (ou inconscients ? :pt1cable:) me font remarquer que je grossis. J'envoie balader tout le monde en disant que j'emmerde la société qui vénère des petites choses fragiles et maigrichonnes, que Big is beautiful, et qu'il est hors de questions que je subisse le diktat d'une société qui privilégie le paraître. Là, bien évidemment, je suis dans un style de communication très 8 et dans un déni total. Mon mari me fait remarquer plusieurs fois que je fais un gros déni… S'ensuivent des sanctions (évidemment, la vengeance du 8 n'est jamais loin… et en plus, je nie que je me venge).

Pendant toutes ces périodes, je ne peux pas dire que je n'avais pas conscience du déni, de la vengeance, ou de l'excès. Je savais que j'y étais… Et je me réjouissais :sarcastic: en me disant que j'étais enfin sortie de cette putain de contrepassion (façon de parler car elle est toujours là, cf. effet balancier dans cette conversation).

Début 2012, je suis à +11 kg depuis janvier 2006… Et là, j'en ai marre.

En plus, je me documente sur les déséquilibres alimentaires et je pense à mes enfants. Ma meilleure amie du moment est une 4 qui cuisine zen macrobiotique depuis 15 ans et qui a une relation maladive à la nourriture (elle est C+++++). Son discours interpelle mon sous-type conservation… mais je l'envoie ballader en lui disant que c'est trop compliqué et que ma priorité est de travailler… pas de faire à manger et de faire les courses !

Toutefois, ses idées font leur chemin. Je me dis que je dois être valeur d'exemple pour mes enfants et que je ne peux pas continuer ainsi. Je recontacte mon ami nutritionniste qui me propose d'équilibrer mon alimentation.

Toutefois, une partie de moi reste persuadée que ça ne fonctionnera pas car je ne suis pas capable de "mesurettes" dans ce domaine. Je veux un truc qui fait péter tous mes schémas d'un coup, une thérapie de choc. Bref, un truc de 8.

Les hasards de la vie font que je vois Patricia, début mai 2012 pour travailler sur un sujet. Lors d'une grosse séance de coaching, nous mettons à jour des croyances et équivalences complexes sur la "nourriture — cuisiner — alimentation". J'avais un problème qui remontait à quand j'avais 4 ans, quand j'avais peur que ma mère (apparemment anorexique ou tendance anorexique) meure de faim. J'avais également une équivalence "cuisiner = s'occuper de moi et s'occuper des autres" (on retrouve ici le 8 alpha coupé de l'amour de soi (=> je ne prends pas la peine de cuisiner et de prendre soin de moi), plus vengeance sur mon mari et mes enfants qui m'énervent (alors je ne leur fais pas à manger ou je leur fais à manger de la merde). Nous faisons un réimprinting plus apport de ressources.

À la suite de cela, mes comportements alimentaires changent un peu, je cuisine… mais les grignotages se remettent en place suite à gros stress.

Juin 2012 : j'ai dynamité la montagne ! Je l'efface de la carte !

Juin 2012 : je tombe malade et j'ai vraiment eu peur. Un matin, j'ai même dit à mon mari : "Si je meurs, je veux que tu te remaries !" C'est dire à quel point j'étais mal ! Du fait de cette maladie, je n'ai rien mangé pendant trois jours ! RIEN… et je n'avais même pas faim !

Puis, le jour où j'ai pu me lever et que j'ai eu l'idée de manger, eh bien, je me suis dit que j'allais prolonger mon jeûne volontaire de deux jours pour éliminer de mon organisme toutes les toxines.

Lorsque je faisais mes recherches sur Gandhi, je me suis toujours demandé comment il pouvait faire une grève de la faim (en fait ce n'est pas si difficile car on ne ressent plus la faim au bout de trois jours de jeûne !). Je me suis dit que c'était l'occasion de tester de faire mon expérience de vérité ! Et puis, mon amie 4, qui pratique régulièrement des jeûnes purificateurs, m'a guidé dans la démarche. Ce jeûne a fait péter toutes mes croyances limitantes sur le bouffe, a développé des sensations nouvelles, m'a reconnecté à mon corps.

La première bouchée que j'ai mangée après ce jeune de cinq jours a été exceptionnelle ! Une explosion des papilles gustatives. C'était comme si je découvrais ce que c'était que MANGER en savourant un aliment (avant je devais manger comme un labrador qui engloutit compulsivement des trucs… :glouton:), j'ai enfin compris ce que voulaient dire les mots "faim", "satiété", "rassasiement"… Et j'ai compris parce que je l'ai vécu dans mon corps ! Après cela, plus rien ne peut être comme avant dans ma relation à la nourriture ! Bref, PLUS JAMAIS COMME AVANT ! (À noter que j'ai noté une similitude avec ce que raconte Julie ici. Elle parle également d'un jeûne et d'une bascule dans sa relation à la nourriture.)

Du jour au lendemain, mes rations alimentaires ont été réduites pas trois, car j'étais connectée à mon corps lorsque je mangeais.
Il m'est arrivé deux fois, depuis ce jeûne, de me retrouver devant le placard à provision, par habitude, pour grignoter et je me suis dit : "Merde ! qu'est-ce que tu fous là ? Tu sais très bien que tu n'as pas faim ! Tu n'as pas bouffé pendant 5 jours sans avoir faim… T'es juste fatiguée… Alors bois et repose-toi…" Et j'ai bu et j'ai fait une mini-pause et je n'ai pas grignoté…

J'ai aussi expérimenté à quel point, j'étais mieux dans mon corps. J'ai compris à quel point j'avais été intoxiquée (par le sucre, thé et café). Au fur et à mesure que j'ai réintroduit des aliments, j'ai pu voir comment mon corps réagissait. C'était presque magique en terme de sensation vécue. C'est bien au-delà de tout ce que je peux écrire et dire. C'est une expérience unique, comme si j'étais devenue vivante dans les moments où je mange et où je bois. Je me sens tellement bien que j'ai décidé de poursuivre l'expérience et de tenter le végétarisme pendant quelques mois, pour voir comment ça fait dans mon corps.

Bref, la relation à la nourriture était ma montagne à gravir. Ben, je n'ai pas gravi la montagne, je l'ai explosée, dynamitée, effacée de la carte ! La montagne n'existe plus : je n'ai pas eu à la gravir puisqu'elle est partie en fumée… Et le détonateur a été un tout petit virus de merde qui a inquiété mon instinct de conservation ! Merci petit virus !

J'ai même découvert que j'aimais cuisiner (alors que je m'appliquais à foirer tous mes plats depuis 25 ans — Il faut savoir que quand je fais mal quelque chose, je le fais également mal avec excès !) et que je pouvais faire preuve de créativité sur le sujet.

De l'usage de l'ego

Évidemment, je sais que j'ai joué à fond sur mon ego et sur l'excès. Je vous livre un échange que j'ai eu avec mon ami nutritionniste :
Moi (à propos du changement à 180°) : "Je trouve cela très cohérent avec le 8 ! Tout ou rien ! Je savais que je devais faire une révolution pour bouger sur ce point ! Un truc brutal ! Au fond, je ne crois pas que tu puisses changer l'alimentation d'un 8 sans faire une révolution !! Que dit ton expérience ?"
Lui (9) : "C'est une question que je me pose souvent pour les 8 et les autres. Vu que je cherche à mettre en place des changements de comportements qui soient sains et protecteurs pour la santé. Faut-il les piloter en utilisant le moteur de la passion et/ou de la compulsion ?"
Moi :"Rappelle-toi que Fabien dis toujours que l'ego a son utilité. C'est ce qui nous permet de fonctionner au quotidien. Je sais que j'ai utilisé à fond mon ego dans cette histoire (d'ailleurs j'en tire fierté, je suis bien dans l'ego !)… mais je sais aussi que c'est un changement sain pour moi et pour ma famille… Alors je dis que c'est OK ! Parce que mon ego, je l'ai laissé faire en toute conscience ! Fabien nous répète souvent qu'on s'auto-observe et, un jour, on a le choix : suivre son ego ou prendre une autre direction ! J'ai choisi de prendre une autre direction en jouant sur mon ego… En m'appuyant que quelque chose qui fonctionne. J'ai le résultat : efficace, sain qui ne porte préjudice à personne… alors pourquoi pas !" (À ce jour, je me pose toujours la question de savoir quelle était la part de déni dans ma remarque… mais au fond, je m'en fous, ce qui compte c'est le résultat et le confort au corps. Fabien, j'aimerai bien avoir ton avis sur ce point.)

Un changement pérenne… s'appuyer sur les pauses ultradiennes.

Évidemment la question se pose de savoir si le changement sera pérenne ou non. Je pense que OUI car :

  • La différence de perception au quotidien est tellement énorme que je n'ai PLUS JAMAIS envie de redevenir comme avant ! PLUS JAMAIS !! Plus jamais je ne serai intoxiquée au thé, au café et au sucre ! Plus jamais je ne serai prisonnière de compulsion alimentaire (parfois, j'avais tellement envie de sucre, que j'étais prête à voler le goûter de mes enfants !)
  • Mon mari est allé voir son super-kiné, à Paris, la semaine dernière qui lui dit que ses problèmes de tendons provenaient d'une alimentation trop acide => Mon mari m'a demandé à manger autrement => motivation suplémentaire pour cuisiner et organiser les courses !
  • Dans la foulée, mon fils cadet est tombé malade et son inflammation peut aussi être due à une alimentation trop acide => idem à point 2.
  • Mon changement de ressenti intérieur a provoqué des changements énormes dans l'ambiance familiale à table : la table est devenue un réel endroit d'échange et de bonne humeurs alors qu'avant ce n'était que tensions ! Les enfants sont ravis de ma nouvelle créativité culinaire et des nouvelles saveurs que nous testons.
  • J'ai mis en place une superbe organisation et un process parfait pour assurer l'approvisionnement de ma cuisine + toujours avoir sous la main de quoi cuisiner un plat complet équilibré et délicieux !

Ravie de mes nouvelles sensations, j'ai relu mes notes de stage Intuition et peaufiné le sujet des pauses ultradiennes.

Du coup, j'ai aussi découvert que, avant, je croyais que pendant la pause ultradienne, il fallait se reposer… Mais j'avais mal traduit, dans ma tête, "se reposer". En effet, je n'aime pas me reposer : souvent, cela me fatigue de me reposer (je pense que j'avais une équivalence "se reposer = rien faire = rien faire en mangeant"). J'ai réfléchi à ce que voulait dire pour moi "faire une pause" ou "se reposer". Mes moments de compulsions alimentaires venaient de moments où j'avais passé trop de temps à travailler sur écran, trop dans mon centre de support, le mental… et j'ai eu le déclic : ce qui me repose, c'est de "faire". Désormais, lorsque j'ai besoin d'une pause, ce n'est plus "un Mars et ça repart", mais c'est une pause d'instinctif : j'épluche et je coupe des légumes pour le repas du soir, je vais au bout de la rue, au petit marché acheter quelque chose (pain, œufs…), j'en profite pour lancer une machine ou pour étendre le linge, je fais une pause de yoga, un exercice respiratoire, je prépare une décoction de plantes ou de gingembre… Bref, je fais un truc 100 % instinctif et je suis reposée ! J'ai eu ma pause ; du coup, je ne grignote plus !

J'ai aussi fait, avec excès (j'y ai consacré une semaine à raison de plusieurs heures par jour), des recherches sur les façons de manger et cuisiner végétarien, j'ai revu toute l'organisation de mes fonds de placards, j'ai appris à utiliser des nouveaux produits, j'ai pondu des cartes mentales dans tous les sens pour structurer les informations et mes nouveaux apprentissages (notez le mental au service de l'instinctif) ET voilà… roule ma poule… ma silhouette s'affine, je me sens en forme comme jamais, mes enfants sont heureux de venir à table, et mon mari s'émerveille de cette révolution (à noter que eux ns sont pas végétariens mais ils profitent quand même de la nouvelle ambiance et de la créativité) !

Mon amie 4 continue à me transmettre son savoir macrobiotique (elle étudie et cuisine macrobiotique depuis 15 ans). Mais elle est prévenue : avec moi, ça doit être simple, pratique et rapide ! Pas de trucs compliqués et alambiqués !

ANECDOTE : vendredi dernier, je suis allée faire des courses dans un centre commercial avec une autre amie et nous avons déjeuné dans un food court. J'ai eu beaucoup de mal à terminer mon assiette qui était trop copieuse (alors qu'avant je terminais toujours mon assiette, plus je me resservais et je terminais l'assiette des autres !) Et en passant devant les pâtisseries et les paquets de bonbons, mon corps s'est crispé de dégoût, et j'ai eu l'impression de voir du poison. Vision un peu excessive, j'en conviens ! Partout où je vais maintenant, je réalise avec horreur que notre société de consommation propose des sucres partout… Au secours, on veut nous empoisonner ! :surprised::angry:).

Voilà, je reviendrai dans quelque temps vous raconter si le changement a été pérenne. Je l'espère parce que c'est drôlement cool de redevenir vivant quand on mange et de cuisiner des trucs créatifs !

Je précise que si je poste ce témoignage, qui est quand même très personnel, c'est parce que je pense qu'il peut être utile et intéressant pour illustrer des mécanismes de 8… mais aussi parce que c'est une façon de mettre cet événement à l'extérieur de moi. Sur des trucs lourds, j'ai toujours besoin de mettre à l'extérieur !

Bien amicalement,
Aurore

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

Aurore, que veux-tu que je réponde à quelqu'un qui écrit ici "j'en tire fierté, je suis bien dans l'ego !" et "je m'en fous, ce qui compte c'est le résultat". Tu as raison, il est fort ton ego ! Et puissant ! :sad:

"À ce jour, je me pose toujours la question de savoir quelle était la part de déni dans ma remarque… mais au fond, je m'en fous, ce qui compte c'est le résultat et le confort au corps. Fabien, j'aimerai bien avoir ton avis sur ce point."
Je ne vois pas très bien l'intérêt de donner mon avis à propos d'une question si tu te fous de la réponse… :pt1cable: Cependant, il me semble que j'y ai répondu par anticipation dans une conversation avec une autre 8 :

Ego : il n'y a bien sûr aucun problème à utiliser les aspects positifs de l'ego. Je te renvoie à la différence entre travail horizontal et travail vertical étudiée au stage Sous-types. Il y a certes des cas d'urgence où ce choix importe peu, mais la plupart du temps, il s'agit de se demander, quand on a imaginé une solution égotique à un problème, si le même résultat peut être atteint en actionnant l'essence.

Par exemple, on peux arrêter de fumer pour des raisons égotiques — par exemple, une peur au niveau de l'instinct de conservation — ou par amour de soi et des autres…


Nous avions dit au stage Intuition qu'une pause ultradienne n'était pas forcément inactive… si on ne pouvait pas faire autrement ! Là aussi, ton ego et sa hiérarchie des centres viennent de reprendre la main.

Il serait intéressant que tu cherches à comprendre ce qui fait que plusieurs digues ont cédé.

Très amicalement,
Fabien

P.-S. : le sucre n'est pas qu'un poison ! Nos lecteurs peuvent se reporter à l'article "La Terre est un gâteau plein de douceur du blog Et à l’aurore.

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Bonjour à tous,

Merci Fabien pour tes réponses ! Et si je te demande, c'est que je ne m'en fous pas tant que cela ! :wink:

"Nous avions dit au stage Intuition qu'une pause ultradienne n'était pas forcément inactive… si on ne pouvait pas faire autrement ! Là aussi, ton ego et sa hiérarchie des centres viennent de reprendre la main."
Entre ce que je faisais avant (=> succession de transes hypnotiques [j'ai essayé pendant plusieurs semaines de reprendre la main sur ces transes-là ; elles m'ont toujours résisté, ou je désactivais pendant 4 jours et au 5e jour, boum… rechute !] + compulsions alimentaires) et faire une pause ultradienne active, je préfére largement une pause active, même si ma hiérarchie des centres reprend la main [au passage, pas forcément ! Hier, je me suis surprise, au moment d'une pause à aller faire un calin à mon fils].

Le fait que je prenne conscience de la nécessité de la pause montre une présence au corps supérieure… Donc un peu moins de place pour l'ego que le cas transes hypnotiques + compulsions (où c'était sans doute 95 % d'ego et plus aucune connexion au corps).

"Il serait intéressant que tu cherches à comprendre ce qui fait que plusieurs digues ont cédé."
Je ne suis pas certaine de bien comprendre cette phrase. Parles-tu du fait que j'ai cessé les comportements alimentaires inadéquats ? If yes, je pense que c'est la conjonction de trois facteurs :

  • le résultat d'un travail avec Pat (le réimprinting n'était pas neutre et m'a permis de me donner des ressources pour m'occuper de moi et des autres à travers la nourriture) ;
  • L'électrochoc = le jeûne => prise de conscience de sensation corporelles nouvelles + pétages de toutes mes croyances sur la bouffe en vrac (un peu comme si j'avais décapité l'hydre de Lerne).
    En jeûnant quelques jours, j'étais aussi dans un état de conscience différente avec une relation au temps modifiée, je pense que cela a joué. J'ai d'ailleurs aimé, en sensation physique, cette expérience que j'espère reconduire une fois par an.
  • J'ai la sensation d'avoir ancré quelque chose de nouveau dans mon corps.Et que l'ancrage a été trés fort. Avant, dans mes tentatives pour réguler ce problème, je me contentais de décider quelque chose en fonction de critères rationnels. Là, j'ai vécu une expérience viscérale où j'ai enfin compris la faim, la satiété, le rassasiement, la fausse faim, la juste quantité de nourriture à ingérer, la juste qualité, etc.

Donc oui, je sais que j'ai utilisé mon ego pour atteindre un but (ou que mon ego a récupéré la situation). Par contre, je sais aussi que ce qui me donnera la constance et la persévérance pour continuer sur ce nouveau chemin, c'est clairement l'essence : bien manger et bien faire à manger par amour pour mes enfants, pour mon mari et pour moi-même. Ça, c'est une vraie motivation. :heart:

Bonnes vacances à tous !
Bises.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

"Je ne suis pas certaine de bien comprendre cette phrase. Parles-tu du fait que j'ai cessé les comportements alimentaires inadéquats ?"
:rofl: À ton avis ?

"If yes, je pense que c'est la conjonction de trois facteurs."
J'avais bien compris ton message précédent : ceci est un indice pour la réponse à la question au-dessus. :tongue:

"Donc oui, je sais que j'ai utilisé mon ego pour atteindre un but (ou que mon ego a récupéré la situation)."
Ton ego s'en rappellera… et te le rappellera.

Très amicalement,
Fabien

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  • 2 years later...

Bonjour,

Premier message sur le forum !

J'aimerais témoigner sur l'alimentation (et un sujet lié : la santé), parce que ces derniers temps (environ un an), cela a été vraiment au cœur de mes préoccupations. Le stage Bases que j'ai effectué très récemment, dans lequel j'ai ouvert les yeux sur plein de choses (je pensais notamment être une 5, autant dire que le déni a bien fait son œuvre), m'a permis de comprendre plein de choses.

J'ai de la chance d'avoir un physique qui est à peu près conforme aux normes de notre société occidentale. Perdre quelques kilos si besoin est très facile pour moi (ben oui, il suffit de manger moins et de faire un peu de sport, voyons…), contrairement à d'autres personnes qui peuvent faire des efforts et des efforts sans y parvenir. Je retire de cela un sentiment de supériorité : j'ai malheureusement tendance à considérer que ne pas être mince, c'est être faible, négligent, etc. Si je suis en couple avec une personne, je vais avoir tendance à être aussi exigeante envers elle qu'avec moi, et je vais commencer à vouloir contrôler ses habitudes pour les rendre conformes à mes attentes (“fais du sport, tu devrais manger comme ça, tu devrais pas faire ça”, etc).

Alors j'essaye de travaille là-dessus, parce qu'à côté, je sais que l'aphrodisme est juste une plaie pour plein de personnes. Mais pour être honnête avec moi-même :

  • Je suis totalement dans le déni quand j'essaye de me dire que “le poids, c'est pas grave” parce qu'au fond de moi je suis toujours intimement convaincue que “quand on veut vraiment, on peut”.
  • Dans l'état actuel des choses, je pense que je ne comprendrais vraiment que le jour où j'expérimenterai vraiment une prise de poids incontrôlée et irréversible, chose qui portera bien sûr un sacré coup à mon ego. Bien sûr, je prie pour que cela n'arrive pas. :tongue:

En parallèle à ça, j'ai repéré deux types de relation à la nourriture dans mon comportement.

1. Le contrôle absolu ou “j'arrête de manger si je veux, quand je veux”

À l'adolescence, pendant quelques mois un peu difficiles, je me suis empêchée de manger pour jouir d'un sentiment de puissance, qui allait de pair avec la sensation de “flottement” provoquée par la faim. Et j'en retirai trois grandes fiertés (que je ressens encore) :

  • la fierté de contrôler la souffrance mentale que je ressentais en prenant le pouvoir d'infliger moi-même des souffrances à mon corps ;
  • la fierté de pouvoir endurer sans rien laisser paraître la faim ;
  • la fierté de ne pas avoir besoin de drogues pour planer (quand j'y repense, je trouve ça mignon comme manière de penser… et en même temps tellement révélateur du côté absurde mais puissant de la manière dont on s'aveugle soi-même).

J'ai retrouvé cette pratique de limitation de mon alimentation après m'être fait pitoyablement larguer, cette fois-ci de manière beaucoup moins consciente (je n'avais juste plus d'appétit). Mais étant donné mes antécédants, je pense que c'était ma manière de reprendre le contrôle.

Plus récemment, il y a environ deux ans, j'ai commencé à développer un eczema aux yeux, puis aux mains et une partie des bras. Comme il y a pas mal d'allergies dans la famille, et étant moi-même sensible aux agrumes, j'ai naturellement investigué dans cette voie. Et c'était parti pour la traque : sucre, vinaigre, agrumes, fruits rouges, lait, alcool… Autant d'aliments que j'enlevais de mon menu. Je devenais folle à chaque fois que je constatais une nouvelle poussée d'eczéma, alors que je contrôlais toute mon alimentation. Et puis la liste a continué à grandir : fruits, oignons, courges, carottes, blé, poireau, café, chocolat, etc.

Du coup, j'ai pris une mesure radicale : j'ai limité à un groupe très limité d'aliments “safe”, pour quelques semaines au moins, le temps de laisser la peau se renouveler (je précise qu'en parallèle, j'avais commencé un traitement médical, qui me permettait de “contrôler” un peu l'état des plaques d'eczema… inutile de dire que cela a été un soulagement pour moi…). Sauf que je me suis rendue compte que je commençais à faire des réactions aussi sur ces aliments normalement inoffensifs. Mon corps déjouait donc toutes mes stratégies…

Alors j'ai commencé à écouter un peu plus ce que disait mon entourage familial, qui depuis le début avait émis l'hypothèse du stress comme cause des poussées d'eczéma. Mais bon, comme d'habitude, il a fallu que je constate de moi-même l'échec de ma théorie pour arriver à considérer les autres hypothèses…

Du coup je me suis mise à la méditation (une expérience sur laquelle je reviendrai sûrement dans un autre post), et les effets ont été tangibles. Je pense maintenant que la vraie cause est liée au stress mais aussi au fait que je réprime ma colère (contre des personnes) la plupart du temps, sauf quand je suis dans mon entourage familial. J'ai des cycles de fatigues chroniques qui m'empêchent d'effectuer mes tâches, surtout au travail, et qui me font me réfugier dans des activités qui me semblent correspondre à la narcotisation des 9.

 

Comme par hasard, l'apparition de mon eczema s'est faite à une période où j'avais arrêtée la pratique des arts martiaux. Le cercle vicieux se referme lorsque, parce que je suis fatiguée, je renonce à courir ou faire du vélo tous les jours. Mon médecin m'avait parlé d'un béta-sympathique beaucoup trop faible, d'une colère non exprimée qui faisait monter la pression à l'intérieur (comme les 9) et d'une difficulté à la concrétisation des projets, et m'avait conseillé un sport extrême pour relancer la machine : tout colle.

J'ai testé ces deux derniers jours de faire du sport tous les jours, et de faire des courtes séances d'étirements dès que je sentais ma concentration décrocher au boulot : cela a eu un effet immédiat. J'ai hâte de reprendre le kendo que j'avais commencé il y a quelques mois, sur un coup de tête, mais qui depuis me semble être un excellent choix : synchroniser l'action du corps, l'intention de l'esprit de l'esprit et le kiai (cri à chaque frappe, excellent pour se décharger de sa colère) !

1bis. Le véganisme

Dix jours avant de me mettre à méditer, j'avais aussi pris la décision de devenir vegan. Alors la démarche en elle-même de reconnaître les souffrances animales, d'arrêter de nier les liens avec ma consommation de produits animaux et ma décision d'agir pour être en accord avec ce que ma conscience me dictait ont été longuement réfléchie sur plusieurs mois.

En revanche, si je parle de cela, c'est parce que cette décision a été aussi motivée, inconsciemment, par un autre aspect : eh oui, une nouvelle fois, celle de pouvoir contrôler ma nourriture. Puisque contrôler mon alimentation pour réduire mon eczéma avait été un fiasco et que j'étais obligée de réintégrer des aliments pour ne pas développer de carences, alors je pense que le veganisme m'a aussi attirée pour cet aspect. Alors ce n'est pas ce qui a motivé, initialement, ma décision, mais il est certain que j'ai récupéré la cause à mon avantage, et que j'en ai été très fière. :mouais:

Je m'explique :

  • Pour beaucoup de gens, le veganisme est un considéré comme “excessif”, impossible à tenir. Si j'arrive à être vegan, alors je contrôle mon alimentation et mon corps alors que plein de gens disent ne pas en être capables → fierté d'être plus forte que la majorité des gens.
  • J'aurai pu commencer, comme beaucoup de personnes, par la case végétarisme (j'ai d'ailleurs hésité). Mais au-delà de la justification théorique, le côté jusqu'au-boutiste du végétalisme m'a plu, allez savoir pourquoi…
  • J'ai décidé de ne pas réintégrer le sucre, le café, l'alcool à mon alimentation (pas une grosse perte ceci dit…).
  • Le côté "santé" joue incontestablement. Étant une personne à risque pour le cancer à cause d'antécédant familiaux, adopter un régime extrêmement sain est une manière pour moi de contrôler ce risque (et la peur…).
  • J'ai été prise dans une frénésie semblable à celle que décrit Aurolaf : j'ai écumé, lu et relu les sites de nutrition pour être sûr de ne pas développer de carences, j'ai monitoré mes apports en tout pendant quelques jours, j'ai fait la révolution dans les placards de la cuisine, etc. J'étais devenu une experte. L'excès a même été jusqu'à considérer le crudivorisme : encore plus de restrictions, encore plus de contrôle ! Heureusement, après une semaine, je me suis calmée, et je me suis remise à “naviguer à vue” pour la cuisine, comme je fais d'habitude (activité qui me détend d'ailleurs). Et détail amusant auquel je viens de penser : il est extrêmement rare que je respecte une recette à la lettre ! Je l'adapte toujours, soit parce que je n'ai pas tous les ingrédients, soit parce qu'il faut que je substitue des ingrédients, soit parce que faire de telle manière me semble plus simple ou parce que j'ai pas envie de m'embêter… J'y voyais l'exercice de ma “créativité”, mais ce doit plutôt être le goût de l'aventure et le non-repect des règles du 8 qui s'expriment, parce que je ne respecte jamais une recette. :happy:

2. Manger quand je m'ennuie

Complètement à l'opposé, j'ai tendance à me mettre à manger quand je ne sais pas quoi faire ou que je déprime. En fait, cela fait partie d'un mécanisme que j'ai reconnu en parcourant d'autres posts sur le forum, quand :

  • l'énergie de mon centre instinctif est au plus bas, ce qui provoque un manque de concentration, une incapacité à réaliser des tâches, une fatigue générale,
  • ou alors que j'ai un sentiment diffus de déprime lié à trop d'émotions que j'ai besoin de faire reposer avant de pouvoir analyser, éventuellement (ce qui me fait dire que mon centre mental vient en deuxième position, et le centre émotionnel en dernier),
  • ou que je rumine de la colère que je n'ai pas pu sortir.

Typiquement, mon premier réflexe est d'aller m'abrutir devant un film, une série, des vidéos Youtube. Le deuxième est d'aller chercher un truc à manger, même si je n'ai pas faim. Des fois, un cercle vicieux s'installe : je m'ennuie → je regarde des vidéos → je m'ennuie devant les vidéos → je mange.
Bref, inutile de dire que je suis la première à savoir que je devrais plutôt sortir faire un tour dehors, mais évidemment, j'ai trop la flemme à ce moment-là…

Voilà pour ce premier post, ça fait déjà beaucoup de "contrôle" et de "fierté". :wink:

Arr (E8)

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Bonjour Arr,

 

Bienvenue sur ce forum ! C'est un plaisir de lire une si belle analyse, en encore plus deux jours après avoir découvert que ton ennéatype n'était pas celui que tu croyais ! :thumb_up:

 

Je n'ai pas grand chose à dire, étant donné la complétude de ton message. Il souligne le point important, que nous soulignons au stage Bases, de l'expression extérieure de l'énergie pour un 8. Sans cela, cette énergie se retourne contre lui. La manière traditionnelle de l'ego de déverser cette énergie à l'extérieur est la colère, mais si l'ego ne veut pas, pour une raison ou pour une autre, utilser cette stratégie, il faut trouver autre chose : kendo et kiai sont effectivement un excellent choix.

 

"Ce qui me fait dire que mon centre mental vient en deuxième position, et le centre émotionnel en dernier."

Il est effectivement probable que tu sois un 8 alpha, d'autant que tu t'étais identifiée en 5 avant le stage. Et généralement, on connaît mieux son type de désintégration que d'intégration…

 

Et dans la foulée, on a sans doute un beau sous-type Conservation.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous (et des bises à ceux que je connais bien),
Bonjour Arr,

C'est un vrai plaisir de croiser une nouvelle 8 sur ce forum et c'est assez "remuant" de lire tes aventures alimentaires (en raison de l'écho que ça fait chez moi).

Je n'ai hélas pas le temps de te faire une de ces réponses à plus de 1000 mots dont j'ai le secret (hein, pourquoi faire court quand on peut faire long et excessif ? :rofl:) mais je ne pouvais pas ne pas prendre quelques minutes pour poster étant donné l'intérêt que j'ai pour ce sujet.

Autant dire que ton témoignage a eu de profonds échos en moi ! J'ai tant à dire en réaction à certaines de tes phrases.

Mon dernier message ici date de 2012. Depuis j'ai expérimenté le végétarisme, le jeune thérapeuthique (sur seulement 3 jours) et le juicing (tout ça pour être en bonne santé et avoir encore plus d'énergie et pour plein de raisons que je dénie)… Et je dois en oublier.

Je reviens vite pour mettre à jour mon témoignage et me contente aujourd'hui de te souhaiter très chaleureusement : BIENVENUE !!

Bien cordialement.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour à tous,

"Hein, pourquoi faire court quand on peut faire long et excessif ?"

Au niveau de l'essence : pour la simplicité et l'altérité ? Pour échapper à la tragédie des biens communs ?

Au niveau de l'ego : pour montrer qu'on sait se contrôler ? Pour le plaisir de l'effort (« Mes Révérends Pères, mes lettres n’avaient pas accoutumé de se suivre de si près, ni d’être si étendues. Le peu de temps que j’ai eu a été cause de l’un et de l’autre. Je n’ai l’ait celle-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte… » – Blaise Pascal dans sa seizième Provinciale) ?

Bref — c'est le cas de le dire —, il y a le choix ! :rofl:

 

Mais bon, parfois, mieux vaut long que rien. :heart:

 

Très amicalement,

Fabien

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