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La supériorité morale


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Bonjour,

 

Je me questionne aujourd'hui sur ce thème : la supériorité morale.

 

Je pense que chacun de nous y est confronté, quel que soit son ennéatype ? Qui n'a pas eu cette pensée, en conversant avec quelqu'un, ou en pensant à une personne, de se sentir "un peu plus que…". Ou depuis mon cheminement dans l'Ennéagramme (et autres démarches), de constater que ce que je découvre du fonctionnement des différents types ne peut pas forcément être entendu… (Je découvre combien si je partage certains points de

ses fonctionnements égotiques avec ma mère par exemple, type 2, cela la fait terriblement souffrir ; ce pourquoi je suis amenée à faire très attention

pour ne pas la bousculer).

 

J'aimerais alors avoir des témoignages…

 

Pour ma part, je sais qu'en tant que type 1, ma volonté ou fierté égotique de vouloir m'améliorer m'a aussi poussée à me dire que "je fais mieux parce que j'y travaille d'arrache pied !". J'identifie bien cette pensée maintenant, alors qu'auparavant, j'étais persuadée que tout le monde cherchait à s'améliorer, que c'était "universel"…

 

Comment faire pour diminuer encore cette supériorité morale ? Pour respecter chacun tel qu'il est, sans avoir sans cesse une échelle de mesure…

 

Il me semble cependant que parfois, elle est salvatrice aussi car elle permet de ne pas accepter certains propos, certaines situations, pour ne pas se faire manipuler ?

Comme le dit Fabien au stage de Bases, il n'empêche qu'un c… reste un c… (si mes souvenirs sont bons ?)

 

Amicalement,

Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Bonjour Isabelle,

 

"Comme le dit Fabien au stage de Bases, il n'empêche qu'un c… reste un c… (si mes souvenirs sont bons ?)"

Je ne dis pas cela, car heureusement ce n'est pas définitif ! :happy: Ce que je dis par contre, et peut-être pas à tous les stages de Bases, c'est qu'il y a des gens formidables dans tous les ennéatypes et des cons dans tous les ennéatypes… et qu'il n'y a donc aucune bonne raison de préférer un ennéatype à un autre.

 

"Je pense que chacun de nous y est confronté, quel que soit son ennéatype ? Qui n'a pas eu cette pensée, en conversant avec quelqu'un, ou en pensant à une personne, de se sentir 'un peu plus que…'."

Tout le monde peut se sentir "un peu plus que…", mais pas forcément sur le plan moral. Puisque tu as fait le stage Ailes, tu sais que c'est une spécialité du 1, surtout à aile 2, ainsi que du 8 et des ennéatypes partagent son domaine et sa dichotomie. Ce n'est pas évidemment interdit aux autres profils, mais ce n'est pas central chez eux.

 

"J'aimerais alors avoir des témoignages…"

De quoi ? De moment de supériorité morale ?

 

"Auparavant, j'étais persuadée que tout le monde cherchait à s'améliorer, que c'était 'universel'…"

Comme tous les 7, je suis déjà tellement bien qu'on ne saurait quoi améliorer ! :rofl:

 

"Comment faire pour diminuer encore cette supériorité morale ? Pour respecter chacun tel qu'il est, sans avoir sans cesse une échelle de mesure…"

Comme pour tous les mécanismes égotiques, arrêter les trances qui lui sont associée (stage Éveil) et fair les exercices du stage Libération.

 

"Il me semble cependant que parfois, elle est salvatrice aussi car elle permet de ne pas accepter certains propos, certaines situations, pour ne pas se faire manipuler ?"

Je ne crois pas. On peut avoir un sens de l'éthique fort, et donc utile, sans se sentir supérieur en ce domaine.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour et merci pour ta réponse Fabien,

 

"jDe quoi ? De moments de supériorité morale ?"

De comment sont vécus et identifiés ces moments ?

 

OK pour le sens de l'éthique fort. En relisant ces propos et ta réponse, cela fait résonnance pour moi dans ce chapitre à aborder si cher au 1, la peur de se tromper…

Bien entendu, j'admets qu'aucune supériorité n'est salvatrice…

 

Amicalement,

Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Bonjour Isabelle, bonjour Fabien,

 

En tentant de répondre à ta question, Isabelle, je me suis retrouvée à vrai dire bloquée, car incapable d'éprouver un quelconque ressenti ou de me référer à un vécu passé faisant référence au sentiment de "supériorité morale".

 

Je suis donc allée vérifier dans le dictionnaire la définition de morale : "Ensemble de règles de conduite tenues pour universellement valables". C'est cette notion d'universalité qui me pose problème, tout autant que celle de supériorité.

 

Je me dis parfois que mon comportement, mon attitude, ma façon de faire est plus adapté que celle de Monsieur ou Madame X dans un contexte donné, mais je ne ressens pas de sentiment de supériorité pour autant, une certaine fierté personnelle parfois, mais cela ne m'amène pas à la conclusion qu'il y avait une seule et unique façon de bien faire ou de procéder.

 

Pour prendre un exemple concret, je m'efforce d'être toujours ponctuelle lors de mes rendez-vous. Lorsque l'un de mes interlocuteurs arrive en retard, cela ne déclenche pas un sentiment de supériorité morale, je peux être soulagée (plus de temps de préparation pour l'entretien), contrariée (cela va décaler mon emploi du temps) , inquiète (qu'est-il arrivé ?), etc.

 

D'un point de vue plus philosophique, la frontière entre le Bien et le Mal a toujours été quelque chose de très flou pour moi. Disons que j'ai du mal à voir les choses en noir ou blanc et que tout me semble plutôt en nuances de gris. De fait, la notion de supériorité morale m'est quelque peu étrangère…

 

J'espère ne pas être tombée dans le hors-sujet.

 

Très amicalement,

Isabelle

Isabelle, E9 mu (ailes 1 et 8, C=/- S=/- X++)

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Bonjour Isabelle, bonjour Fabien, bonjour à tous !

 

J'espère que vous avez passé un bel été. Je suis heureuse de vous retrouver !

 

Isabelle, ton message m'a beaucoup intéressée ; en effet, je suis 3 et je n'éprouve jamais, je crois, aucune supériorité morale (ce n'est pas pourtant pas faute d'éprouver de la supériorité, mais pas dans ce domaine) ; je pourrais même presque dire que cela ne m'intéresse guère. Je suis ouverte à toutes les suggestions et tous les modes de fonctionnement, tant qu'ils restent respectueux d'autrui (c'est une restriction morale, certes, mais je n'y attache pas de sentiment de supériorité). En revanche, je me souviens, petite fille, avoir été éberluée par les personnes qui "savaient" ("Ça c'est bien, ça c'est mal, ça oui, mais ça non"), et m'être demandée comment on faisait pour savoir ces choses-là. Et évidemment, si certaines expressions de supériorité morale me plaisaient, eh bien que croyez-vous que j'en faisais ? Je me les appropriais. Je me souviens avoir donné des leçons de morale auxquelles je n'avais accordé aucune réflexion profonde à d'autres enfants, simplement parce que "ça faisait joli". Par exemple : "Tu sais, Emilie, c'est très mal de dire du mal de sa maman." (Eh oui, j'étais une belle petite hyprocrite…) Donc la vraie supériorité morale, profonde, ressentie, non, je ne connais pas.

 

"Auparavant, j'étais persuadée que tout le monde cherchait à s'améliorer, que c'était 'universel'…"

Là, je peux te dire que ce n'est pas universel, et que les 3 (ne généralisons pas : disons, la 3 que je suis) ne se sentent pas du tout concernés, en tout cas pas d'emblée… Je suis la championne du bricolage, du rafistolage, et je sais en général très bien faire bonne figure face au monde et face à moi-même. Pourquoi améliorer ce qui marche très bien comme ça ? Il m'a fallu me retrouver dans une situation sur laquelle je n'avais aucun contrôle, qui m'a anéantie de l'intérieur pour commencer à me dire qu'un travail en profondeur pourrait éventuellement m'être bénéfique (en fait, j'étais si mal que je n'ai pas eu le choix, soyons honnête). Je ne peux pas parler pour mon type en général, mais pour moi, c'est une souffrance inouïe de découvrir mes faiblesses, mes défauts, mes manquements, quand toute ma personalité ne tend que vers une chose : masquer ces faiblesses, défauts, etc., et faire comme s'ils n'existaient pas. Et puis un 3 bien dans son ego ne doute guère de lui et se trouve très bien comme ça.

 

Je t'ai répondu "en creux". J'espère que tu auras des témoignages plus à même de répondre à ta question.

 

Je vous embrasse tous affecteusement,

Laure

Laure E3 alpha, aile 4/2 , C-- S=/- X++

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Bonjour à tous,

 

La morale chez moi n'a quasiment jamais été adhésion à un ensemble de règles externes, mais plutôt résultat d'une évaluation personnelle (jeune) ou d'une réflexion philosophique.

 

Quand je me suis considéré comme plus éthique que d'autres, j'ai donc plutôt resssenti un sens de supériorité intellectuelle, voire émotionnelle (je disais souvent que les règles étaient un raccourci utile pour les personnes manquant de tête ou de cœur), mas quasiment jamais de supériorité morale. Bref, ma hiérarchie des centres pure et dure. :blush:

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour,

 

Un grand merci pour vos témoignages !

 

Cela m'éclaire et me permet de "cerner" un peu plus mon ego…

Je suis toujours étonnée (et c'est tellement enrichissant !) de constater nos différences de regards…

 

Pour reprendre ton exemple de rendez-vous, Isabelle, ma réaction est bien plus "tranchée". Il y a quelques temps, je réagissais d'une manière formelle : "C'est un manque de respect, et c'est inconcevable ! :angry: Moi au moins, je suis à l'heure…" Aujourd'hui, je me dis qu'à un rendez-vous, il y en a toujours un qui arrive avant l'autre ! Cela n'empêche pas une certaine impatience quand l'attente est un peu longue… :proud:

 

Laure, je te rassure, pour moi aussi cela a été une grande souffrance de découvrir l'image que le type 1 peut renvoyer :peur:, de découvrir que cette notion de "perfection… nisme" m'appartenait et était dérangeante, que la rigueur que je

m'impose n'intéresse que moi, que la rigidité peut faire fuir… Et j'en passe !

 

J'ai découvert cette notion de "supériorité morale" en stage bien entendu, et cela m'avait interpellée, blessée même je dois dire, preuve que mon ego était atteint. En fait, avec ta réponse d'aujourd'hui Fabien, je réalise que je ne distinguais pas vraiment la supériorité morale de la supériorité intellectuelle ; cela était confus. Cela m'amène alors à constater que cette notion de "supériorité", quelle qu'elle soit, est bien en lien avec l'orgueil du 2.

 

Amicalement,

Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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Bonjour à vous,

 

Cette notion de supériorité morale me parle beaucoup et d'autant plus pour le moment. Je traverse actuellement un moment, une situation plutôt, que je vis très mal, justement de ce point de vue-là : une impossibilité (temporaire certes, mais le temporaire avec l'administration peut devenir long) d'honorer des engagements pris.

Je me dis : "Ce n'est pas digne de toi, de ton sens de l'éthique, de l'intégrité." En plus, c'est en grande partie ma faute puisque je n'ai pas pris en compte tous les paramètres, et c'est cette non-prise en compte qui me met dans ladite situation.

Cette non-adéquation entre mon sens moral et la situation fait que du coup, je n'osais même pas écrire pour expliquer la situation. C'était trop "honteux" pour moi, et j'attendais d'avoir réglé la situation pour dire "Voilà, il y a eu un souci mais maintenant c'est bon", ce qui ne faisait évidemment qu'empirer l'image que j'ai de moi-même pour le moment, mais aussi auprès des personnes concernées qui se posaient des questions.

 

J'en ai parlé avec une copine qui me répond : "Oh toi et ta supériorité morale ! Cesse donc de te croire différente et supérieure aux autres, cette situation n'est pas plus indigne de toi que d'une autre. Tu n'as pas les moyens de te payer une supériorité morale. Contente-toi de leur écrire et de régler le problème quand tu le pourras, et basta."

 

Ben justement si, je le vis comme ça ! Je me dis que justement, ce manquement à mes engagements est bien plus grave venant de ma part qui y attache une si grande importance plutôt que venant de quelqu'un qui s'en moque ou même qui n'en a pas conscience.

Évidemment ce n'est pas avec des discours internes que je vais résoudre la situation, et il me faut bien faire appel à mon centre instinctif, mais j'avoue que je ne serai soulagée que lorsque j'aurai honoré mes engagements. L'image que j'ai de mon sens moral sera donc de nouveau un peu plus en adéquation avec la "réalité". Enfin du moins s'en approchera, ce n'est jamais assez le cas pour moi de toute façon. J'ai toujours l'impression d'être bien en dessous dans mes actes que ne l'exigerait l'image que j'ai de mon sens moral, donc je suppose qu'il y a là un sentiment de supériorité ? (Couplé d'office avec un sentiment d'infériorité puisque jamais atteint.)

E4 α, ailes 5 et 3, C-/=, S-/=, X+/-

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Bonjour à tous,

 

Pour ma part, la supériorité morale ne fait pas trop de sens.

 

Parfois, je peux ressentir de la fierté teintée d'un sentiment de supériorité (mais pas forcement morale) quand je fais quelque de bien. Et quand, je ressens trop de fierté, je me sens rapidement mal à l'aise (c'est-à-dire qu'une petite voix me dit que trop de fierté, c'est pas bien !). C'est une des choses que j'arrive à mieux observer de mon aile 2.

 

Cependant le sentiment de supériorité ne dure pas longtemps, car mon attention revient rapidement sur les choses qui sont mal faites et qui doivent être améliorées.

 

Par contre, quand je me laisse emporter par la colère qui me redonne un regain d'énergie et plus particulièrement si quelqu'un est là pour souffrir ma colère et mes critiques, dans ce cas-là, je pourrais parler de supériorité morale mais c'est juste pour justifier mon emportement. Je me dis que j'ai le droit de m'excéder et je nie ce droit aux autres (ils ne le méritent pas car ils ne sont pas aussi rigoureux que moi). Je ne sais pas si c'est très clair. À vrai dire la supériorité morale est très subjective puisque qu'elle dépend de mon propre critère.

 

Par ailleurs, je peux adhérer par coup de cœur à certaines règles externes de morale mais pour ce qui est d'une réflexion philosophique, non parce qu'il faut réfléchir, et ça bousculerait des années de répression du centre mental ! :blush: Et voilà pour ma hiérarchie.

 

Très amicalement,

Christine

Christine (1 alpha, aile 9) (C +/-, S -/=, X -/+)
(Tout commence en nécessité et tout doit finir en liberté.)

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Bonjour à tous,

 

Merci Christine pour ton témoignage.

 

"Parfois je peux sentir un sentiment de supériorité quand je fais quelque chose de bien."

En lisant cette phrase, je me dis que cela m'a alimentée un certain nombre d'années ! Comme un sentiment de "compétition" permanente… Et je réalise combien cela a dû être perçu, et douloureux pour l'entourage…

 

Aujourd'hui, j'ai le sentiment que si je fais quelque chose de bien, c'est juste par rapport à mes propres références, sans me référer aux autres.

 

"Quand je me laisse emporter par la colère […], je nie ce droit aux autres."

Un grand merci pour ces mots ! Je n'aurais jamais pu l'exprimer ainsi, mais je m'aperçois que c'est aussi ce que j'ai vécu ! Il n'y avait que moi qui en avait le droit, parce qu'elle me reflétait ! Pour moi, la colère des autres était injustifiée et surtout très mal perçue, sans me demander une seule seconde comment ma propre colère était perçue par les autres !

 

Aujourd'hui, quand quelqu'un est en colère, je n'ai plus le même regard. Elle ne m'atteint plus.

 

Je vois que la supériorité morale est difficile à cerner et qu'elle est surtout une référence propre à chacun… Comme chacune de nos fiertés…

 

Amicalement,

Isabelle

Isabelle (E1 alpha, C++ S-/= X+, aile 2)

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