Le 8 et le ménage

[Claire]

Bonjour,

 

Aujourd'hui, je souhaite aborder un trait de ma personnalité : je suis maniaque et je me soigne. 

 

Je suis devenue une maniaque de la propreté et du rangement pour la première fois à l'âge de 16 ans, lorsque j'ai commencé à travailler, l'été, dans le domaine de la restauration rapide. Je précise que c'est à ma demande car je m'ennuyais ferme pendant les vacances scolaires. J'ai tellement aimé ce travail que j'y ai ajouté très rapidement les samedis. Dès la deuxième année, je formais les vacataires de l'été. J'ai travaillé dans cette enseigne jusqu'à la fin de mes études. J'arrivais une heure avant le démarrage de mes horaires afin de nettoyer à fond l'arrière-boutique. Pourquoi ? Afin de ne pas être dérangée par un client, tout vérifier au niveau des stocks et bien commencer ma journée. Tout devait être nickel, rangé et d'une certaine façon. Je me rappelle qu'un jour, le patron est passé à l'improviste et m'a reproché que cela soit trop propre et trop bien rangé car les clients auraient pu croire que le magasin allait fermer. C'est vrai que j'avais été un peu loin : j'avais mis des chiffons partout afin de tout protéger et de ne plus rien salir ! Et cela 5 heures avant la fermeture. Une petite pointe d'excès de ma part ! 

 

Cet aspect maniaque s'est manifesté à nouveau lorsque j'ai emménagé dans mon tout premier endroit rien qu'à moi, mon premier appartement. Pour vous faire une petite idée de ce à quoi cela ressemblait, imaginez que vous regardez un magazine de décoration d'intérieur, vous y découvrez des photos d'un lieu où tout est rangé au millimètre près, théâtralisé, pas une miette sur le sol comme dans une vitrine de magasin. Eh bien, c'est chez moi ! Chaque semaine, je faisais ce que certains nomme le ménage du printemps : je déplaçais tous les meubles d'un côté de la pièce, et vice versa. C'était assez physique et en plus, j'y mettais un aspect compétition : "J'ai fait tout cela en seulement x temps." 

 

Néanmoins, il y a deux lieux où je ne suis pas maniaque, où je transgresse : mon bureau et ma voiture. C'est le foutoir ! Je ne nettoie ni ne range jamais ma voiture. C'est mon mari qui s'en charge une fois par an. Mon bureau ? Uniquement si j'ai de la clientèle ou de la visite. J'ai pour habitude de dire que ce sont mes lieux de lâcher prise, de liberté ! 

 

Il y a de cela 6 ans, j'ai dû mettre le holà à mes excès de maniaquerie à cause ou grâce à des problèmes de dos, des déménagements et de gros travaux dans les biens achetés. J'ai même accepté de prendre un laveur de vitres afin de soulager mon dos. J'ai appris à lâcher du lest sur la qualité de mon ménage (par exemple, ne plus déplacer tous les meubles chaque semaine) et à moins contrôler le travail des laveurs de vitres qui de toute façon ne feront jamais ce que j'attends d'eux.  La colère de ne pouvoir faire ce que je désire ou comme je le veux s'est estompée au fur et à mesure des années, et je me suis rendue compte que certes ma maison n'était pas parfaite à mes yeux, mais qu'on y vivait aussi bien qu'avant. Je précise que, pour le commun des mortels, je reste néanmoins une grande maniaque !

 

J'ai toujours eu trois grands plaisirs en faisant le ménage :

• Réfléchir à comment optimiser la place, mieux agencer les pièces et les placards, mettre en valeur des meubles, des plantes, des objets, etc.
• Narcotiser.
• À la fin du ménage, faire le tour de toutes les pièces et admirer mon travail ! Même pas honte en écrivant ces lignes ! 

Il y a quelques mois, ma sœur a eu un énorme problème de nounou. N'ayant pas repris mon activité professionnelle, je suis allée durant une semaine garder son fils. Pendant que l'enfant faisait des siestes, j'en ai profité et à la demande de ma sœur pour "faire du ménage". Grâce à cette expérience, j'ai compris la motivation réelle derrière ma maniaquerie :  je suis une vraie feignasse et fière de l'être !  Tout est calculé afin que j'ai le moins de travail, que cela soit plus rapide, pratique, que j'ai le moins de ménage, que la vie soit plus facile pour moi et mon mari. Vous aurez compris que j'adoooooooooore et j'actionne aisément dans ces moments-là mes ailes 7 et 9 ! Quel régal !

 

Exemples :

1. Dans les meubles de la cuisine et sur celui des machines à laver, ma sœur a des tapis de protection.  Cela m'a stupéfait car cela fait deux nettoyages : premièrement laver les tapis, et deuxièmement ce qu'il y a en dessous. Sans compter la complexité de la tâche : pas de possibilité de passer l'aspirateur dans les meubles avant de nettoyer car cela aspire les tapis.
2. Quant j'achète des meubles, je le fais en fonction de la facilité à les nettoyer. Je n'achèterai jamais une cuisine dont les portes ne sont pas pleines et qui ont des poignées, car cela fait double de travail. Je ne parle même pas des meubles laqués ou inox qui sont mes pires cauchemars. 
3. Ce que j'utilise quotidiennement est à portée de mes mains : pas besoin de me baisser ou de me déplacer. Cela parait peut être normal mais j'ai pu remarquer que chez la plupart des gens, ce n'est pas le cas.
4. J'ai réussi à choquer ma filleule 9, qui reconnaît être une grande feignasse, lorsqu'elle a compris comment je choisissais l'agencement de mes deux armoires : en fonction du nombre de pas à faire. 

Bien sûr j'ai conscience que derrière cette maniaquerie se cache également un besoin de tout contrôler dans les moindres détails, d'avoir tout de suite ce que je cherche, de dégager de l'énergie quant je déplace tous les meubles, de la compétition à ce que chez moi cela soit mieux que chez les autres, d'asseoir ma différence par rapport aux autres, que je ne suis pas comme je le dis souvent "comme le commun des mortels", et donc d'assouvir mon sentiment de pouvoir et de supériorité. De plus, toute cette organisation me rassure et me donne confiance en moi, du moins dans l'image dégagée.

 

Pour finir, je réalise tout cela sans effort et avec bonheur et légèreté. Récemment, ma sœur m'a remercié de lui avoir expliqué mon mode de fonctionnement organisationnel. Depuis, elle l'applique chez elle mais, comme elle le dit, "sans excès".

 

À la fin de ce témoignage une question me titille : est-ce que je fais du déni en disant que tout ceci égale feignasse, ou est-ce que tout simplement ce que je décris correspond au sous-type conservation du 8 (Survie) ? Ou les deux ? Moi pas capable de trancher !

 

Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz.

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Claire,

 

 

"Je suis une vraie feignasse et fière de l'être !"

Imposteur ! Mystificatrice ! Une telle affirmation, moi, j'appelle cela de l'usurpation d'identité ! Moi, Madame, je suis une feignasse, une vraie de vraie, et ne peut t'accepter dans nos rangs.

 

Ce que tu fais, c'est du mental mis au service de l'instinctif afin d'utiliser efficacement l'énergie de ce dernier centre.

Moi aussi, quand je dois faire quelque chose, je calcule toujours la manière la moins fatigante de le faire.

La différence est qu'à chaque fois que c'est possible, je ne fais pas ou alors le minimum. Le ménage, c'était plutôt quand la tête du chat ne dépassait plus de la poussière !

CQFD.

 

La bonne nouvelle est que dans ce domaine, tu n'utilises pas ton énergie avec excès, ce qui est bien pour un 8… sauf si c'est uniquement pour déverser ladite énergie ailleurs.

 

"Est-ce que je fais du déni en disant que tout ceci égale feignasse, ou est-ce que tout simplement ce que je décris correspond au sous-type conservation du 8 (Survie) ? Ou les deux ? Moi pas capable de trancher !"

Est-ce que tu considères que faire ton ménage est une question de sécurité physique en te protégeant, par exemple, des microbes, des acariens, des allergies ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas le faire dans ton bureau ou ta voiture ?

 

Très amicalement,

Fabien

[Isabelle P]

Bonjour Claire, bonjour Fabien

 

J'ai été mariée pendant 7 ans avec un 8 qui était également très maniaque et fanatique du ménage.

 

Nous avions à l'époque un teckel noir et l'appartement que nous habitions avait du carrelage blanc au sol. J'ai toujours pensé qu'il fallait être maso pour avoir un revêtement blanc au sol !  Bref, monsieur rentrait du boulot le soir, plutôt irrité de sa journée et faisait la chasse… aux poils. Évidemment, il y en avait toujours deux ou trois qui trainaient. Il prenait alors l'aspirateur comme une furie et, clamant que j'étais une "feignasse", que la maison était une "porcherie", il déversait son trop plein d'énergie sur le pauvre aspirateur !

 

Lorsque nous recevions des amis à dîner, ils étaient à peine partis, en général encore sur le palier à attendre l'ascenseur, qu'il se munissait du nettoyant à vitres et du rouleau de Sopalin, et qu'il se mettait à astiquer tous les meubles, et notamment la fameuse table basse en verre sur laquelle il ne supportait pas de voir la moindre trace.

 

Travaillant dans l'automobile, son véhicule devait également être d'une propreté absolue donc : interdiction de manger à l'intérieur, obligation de s'essuyer les chaussures avant de monter, de ne pas faire de traces de doigts sur les vitres, etc.

Vous connaissez la scène dans Le bonheur est dans le pré où Eddy Mitchell nettoie de fond en comble sa Safrane avant de reprendre la route et qu'il croise un autre véhicule roulant malencontreusement dans une flaque de boue ? happy: (Excusez la référence cinématographique. ) Eh bien, lorsqu'il a vu cette scène, il m'a expliqué que si cela lui était arrivé, il n'aurait pas pu s'empêcher de "péter la gueule" au type !

 

En y repensant, je crois que c'est grâce à lui que j'ai renoncé à mon perfectionnisme dans ce domaine et que je suis devenue beaucoup plus laxiste sur l'ordre et la propreté, et j'en suis fière. 

 

Chez lui, j'interprète un tel comportement par une volonté de contrôle absolu sur son environnement et par un besoin de déverser son trop-plein d'énergie. À ce stade, cela relève plutôt du TOC, me semble t-il. Je n'ai jamais ressenti que, chez lui, le mental était mis au service de l'instinctif, et je peux vous assurer qu'il n'y avait aucune légèreté, ni bonheur dans l'accomplissement de ces tâches mais une véritable dépendance et une souffrance.

 

Bonne journée à tous.

[Claire]

Bonjour Fabien et Isabelle,

 

OK OK, Fabien, je te laisse ta place de maître suprême en feignasserie.  MAIS… lors du stage Ailes, j'avais compris que les 8, via l'excès, étaient les plus grandes feignasses car ils sont entourés des ailes 7 et 9.

 

Pour moi, une "vraie feignasse", c'est quelqu'un qui a conscience de travailler énormément pour n'avoir plus à rien faire après et/uu profiter de la vie. En bref, ses actions sont au service de sa fainéantise. Exemples :

• Refaire une maison (intérieur et extérieur) le plus rapidement (travailler 7/7) afin de n'avoir plus rien à faire après.
• Réagencer un placard afin de se faciliter la vie en trouvant tout de suite ce que l'on cherche pour ne pas perdre de temps inutile.
• Ne pas se rajouter de travail. Exemples : des tapis de protection dans des meubles, des bibelots qu'il faudra dépoussiérer.
• Ne pas s'acheter une bibliothèque ouverte et laisser ainsi la possibilité à la poussière de se déposer sur tous les livres et après passer un temps fou à nettoyer. Chez moi, elles sont vitrées.
• Ne pas salir. Ranger de suite… Faire très attention afin de n'avoir pas de ménage à faire derrière ou du moins peu. Je reconnais avoir beaucoup de chance d'être mariée à un homme qui comme moi est plutôt pointilleux sur l'organisation et la propreté ; donc pas d'élément perturbateur ! C'est plutôt lui qui stresse en voyant l'état de mon bureau et de ma voiture. Il ne comprend pas que, tout comme lui, je ne le sois pas dans tous les domaines.
• Passer 15 jours à déplanter et retourner la terre — même si on souffre à mort de son dos — afin de mettre de la paillasse pour que les mauvaises herbes ne poussent plus… et deuxièmement remplacer les plantes par d'autres qui n'engendrent que très très peu d'entretien et donc QUASIMENT plus de travail !

Néanmoins, ET JE LE RECONNAIS, j'ai parfaitement conscience de me mentir car, en définitif, je ne fais que travailler… 

 

"La bonne nouvelle est que dans ce domaine, tu n'utilises pas ton énergie avec excès, ce qui est bien pour un 8… sauf si c'est uniquement pour déverser ladite énergie ailleurs."

J'ai éclaté de rire en lisant cette phrase car mon énergie est aujourd'hui au service des travaux de ma nouvelle maison. Mon beau frère, 6 mu, est venu récemment et il a dit à ma sœur que je le fatiguais rien qu'en voyant ce que j'avais déjà réalisé et ce que je comptais faire prochainement.

 

Samedi, nous étions chez notre docteur. Il a pris la tension de mon mari : 9,7. Il m'a demandé, en rigolant, si je ne fatiguais pas trop mon mari. Je lui ai rétorqué que oui et mon mari (8) lui a dit : "Non, ce n'est pas Claire, c'est moi qui en fais trop. Fin de cette semaine, il est trois semaines en congé. Le planning est très chargé, mais je lui ai demandé de faire des siestes entre les travaux, de penser à lui. Il m'a répondu : "On verra." Je sais déjà qu'il ne les fera pas puisque, comme moi, quand une chose doit être faite, on la fait le plus rapidement possible afin… d'être tranquille après. 

 

À moins que je sois une fois de plus dans le déni et que mon mari ne fasse les choses que pour avoir la paix ! Je reconnais que je ne le lâche pas tant qu'il ne fait pas ce que je lui demande… et de suite. Mais l'inverse est également vrai ! 

 

"Est-ce que tu considères que faire ton ménage est une question de sécurité physique en te protégeant, par exemple, des microbes, des acariens, des allergies ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas le faire dans ton bureau ou ta voiture ?"

Comme tu le sous-entends, il n'y a aucune peur ou besoin de protection physique derrière ma démarche ! Je me suis déjà demandée si je n'appliquais pas inconsciemment un message parental de ma mère 1 : "TOUT DOIT ÊTRE PARFAIT." 

 

"Bref, monsieur rentrait du boulot le soir, plutôt irrité de sa journée et faisait la chasse… aux poils. Évidemment, il y en avait toujours deux ou trois qui trainaient. Il prenait alors l'aspirateur comme une furie et, clamant que j'étais une "feignasse " (terrible insulte pour la perfectionniste que j'étais), que la maison était une "porcherie", il déversait son trop plein d'énergie sur le pauvre aspirateur !"

Isabelle, désolée que tu aies vécu un tel stress quotidien à cause de ton ex-mari. Je peux aisément imaginer la violence de ces phrases, gestes et de ses regards.

 

Ma mère est 1. Sa conception et sa perception du ménage sont les rares points où je la rejoins. Une fois de plus, si on tombe sur un type désintégré et qui a besoin de se déstresser comme peut le faire un 8, on peut vivre un vrai calvaire ! Mon père ayant travaillé toute sa vie dans l'automobile, je connais la pression que vivent les vendeurs !

 

Je reconnais volontiers que je peux m'énerver sur un aspirateur ou un balai. D'ailleurs, mon mari me reproche de pester dès que je fais le ménage et que cela est très désagréable. Je me suis alors auto-observée :

1. je n'ai pas conscience de m'énerver ;
2. je me déstresse en m'énervant. Je rétorque toujours à mon mari : "Cela me fait du bien car j'extériorise" ;
3. Je m'énerve uniquement si mon mari est présent… À croire que je me venge de quelque chose ou qu'il est un membre à part entière de mon dé-stress.

Donc, je répète le ménage reste du plaisir — un moment de détente —, à part si je suis prise au dépourvu, par exemple une visite non prévue qui chamboule mes plans. Là c'est une contrainte !

 

Maintenant, le nombre de fois où je m'énerve sur mon mari, et qu'une fois le dos tourné j'en ris, ou que j'en rigole avec lui, sont légion. Je rappelle que mon mari est 8 et du dé-stress de 8, je connais… et dans les deux sens !

 

Ma filleule 9 a malheureusement assisté à une de nos disputes/dé-stress liées à nos travaux. Elle s'est ensuite sentie mal, n'a quasiment rien mangé à table, et a passé l'après midi dans le jardin afin de se ressourcer. Enfin bref, loin du lieu du conflit, on ne sait jamais ! Quant j'ai expliqué à mon mari qu'elle ne se sentait pas bien à cause de notre dispute — lui pensait qu'elle avait mal à la tête —, il m'a regardé, médusé, et on a de suite éclaté de rire. Pourquoi ? Car pour nous, cela n'était pas une vraie dispute. Je sais ce n'est pas gentil, mais je donne cet exemple afin de mettre en évidence les différentes colères des 8. Dans ce cas-là, ce n'était que du dé-stress !

 

Conseils afin de mieux vivre la situation :

• Dire au 8 : "Ce n'est pas parce que tu as passé une mauvaise journée, que tu es énervé et de mauvais poil, que tu dois t'en prendre à moi." Ce sont généralement des phrases qui marchent bien sur moi… et bien sûr lui faire de suite un feedback.
• Ou relativiser en se disant ce n'est que du dé-stress… Je le laisse hurler…Je ne réponds pas. En bref, ne pas mal le vivre !
• Ou tout simplement fuir : partir dans une autre pièce. Personnellement, dès que mon mari attaque des travaux difficiles dans notre maison, je lui demande de prendre des dispositions afin de n'avoir JAMAIS besoin de l'aider, tout en lui rappelant ce qui va sinon se passer : disputes puis vengeance = cercle vicieux. 

 

Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz.

[Fabien Chabreuil]

Bonjour à tous,

 

"MAIS… lors du stage Ailes, j'avais compris que les 8, via l'excès, étaient les plus grandes feignasses car ils sont entourés des ailes 7 et 9."

C'est une interprétation un peu tendancieuse de ce qui est dit à ce stage… Si tu relis tes notes, tu verras qu'il ne s'agit pas de cette paresse-là.

 

"Pour moi, une "vraie feignasse", c'est quelqu'un qui a conscience de travailler énormément pour n'avoir plus à rien faire après et/ou profiter de la vie."

Mon dictionnaire définit le mot comme une "personne paresseuse qui ne veut pas travailler" et lui donne comme synonymes : paresseux, oisif, inactif, lambin, glandeur, flemmard, traîne-savates, branleur. Toujours candidate ?

 

"Néanmoins, ET JE LE RECONNAIS, j'ai parfaitement conscience de me mentir car, en définitif, je ne fais que travailler… "

Ah, quand même ! 

 

"Comme tu le sous-entends, il n'y a aucune peur ou besoin de protection physique derrière ma démarche !"

C'est toi qui as parlé de sous-type Conservation. Pourquoi alors ?

 

Très amicalement,

Fabien

[Sevan]

Bonjour à tou·te·s,

Pour moi, une "vraie feignasse", c'est quelqu'un qui a conscience de travailler énormément pour n'avoir plus à rien faire après et/ou profiter de la vie.

Rien que de lire ta liste d'exemples, je suis épuisé ! Une vraie feignasse ne lève pas son derrière de son canapé où elle a fait son petit creux…

Dans mes moments de (co)répression de l'instinctif, ma hiérarchie des centres rejoint celle de Fabien (M-E-I). Mon mental est utilisé pour évaluer comment le faire en se fatiguant le moins possible, ou s'il est possible de faire autre chose, ou si c'est vraiment nécessaire après tout. Si la répression est forte, en particulier si ce que je dois faire me concerne directement, la transe de confusion peut rendre la tâche encore plus difficile, et le "on verra plus tard" ou "ça sert à rien" sera la conclusion, sans passage à l'action pour le sujet en question. L'activité peut alors être détournée dans la narcotisation (ce qui de l'extérieur donnera parfois l'impression de ne pas être paresseux au sens physique du terme).

J'avais compris que les 8, via l'excès, étaient les plus grandes feignasses […].

Je me demandais pourquoi tu affichais une telle fierté à être une "feignasse". C'était pour être la plus forte dans ce domaine ?

Affectueusement,
Sevan

[Jérôme]

Bonjour à tous,

 

Fabien : "Mon dictionnaire définit le mot comme une "personne paresseuse qui ne veut pas travailler" et lui donne comme synonymes : paresseux, oisif, inactif, lambin, glandeur, flemmard, traîne-savates, branleur"

Sevan : "Une vraie feignasse ne lève pas son derrière de son canapé où elle a fait son petit creux…"

Je ne prétends pas concourrir pour le concours de la plus grande feignasse, mais ces échanges me donnent l'occasion de rappeler une petite anecdote. Lors de mes études, après le bac, il m'arrivait fréquemment de m'endormir en cours, ou de passer le temps à d'autres occupations de narcotisation. Il était assez rare que je prenne des notes. En dernière année, je n'allais pratiquement plus en cours si bien que j'ai reçu de mes pairs "l'Oscar" du plus grand absent. Un copain m'avait alors dit un jour : "Toi Jérome, tu n'est pas paresseux, tu es oisif, parce que le paresseux, il regrette." J'avais pris cette remarque avec fierté. Je le suis un peu moins maintenant, mais quand même assez pour vous la raconter. 

 

"Samedi, nous étions chez notre docteur. Il a pris la tension de mon mari (8) : 9,7."

Il a fait le stage Ailes, ton docteur, Claire ? 

 

Bien amicalement,

Jérôme

[Sevan]

Salut Jérôme, bonjour à tou·te·s,

"Je ne prétends pas concourrir pour le concours de la plus grande feignasse."
Si, si : on ne va pas laisser ce titre de gloire, cet accomplissement à d'autres ennéatypes tout de même… Il faut que les 9 acceptent la compétition.

 

"Samedi, nous étions chez notre docteur. Il a pris la tension de mon mari (8) : 9,7."
Il a fait le stage Ailes, ton docteur, Claire ?

J'aime beaucoup ! Il faut avoir un esprit particulier pour voir de tels détails (drogué d'Ennéagramme quoi ). Très bien vu !

Amicalement,
Sevan

[Sixtrouille]

Bonjour Claire, bonjour à tous,

 

Merci pour ton témoignage Claire. Sa lecture suscite de l'ambivalence en moi ! (Ah bon, pourquoi ?!)

 

Je suis plutôt bordélique et j'aimerai beaucoup que mon intérieur soit rangé comme le tien. Pour plusieurs raisons : esthétique, gain de temps (passé à chercher des choses), sérénité interne face à l'harmonie, cessations des transes hypnotiques diverses (Quand vais-je avoir le temps de ranger ? Quand vas-tu commencer à ranger au fur et à mesure ? Jusqu'à quand ce bordel ? T'es irrécupérable ? Etc.).

 

D'un autre côté, lorsque je vais chez des personnes dont l'intérieur est rangé au mètre et à l'équerre (j'en connais), je me sens un peu mal à l'aise car j'ai l'impression que cet environnement doit rester tel qu'il est et ne permet pas de se poser confortablement, de rapprocher un coussin, de déplacer une chaise, etc.

 

Marrant, la différence entre maison, bureau, voiture. Serait-ce une manière de dire "Je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux ! Qui n'est pas content ?" ?

 

Pour le titre de feignasse, ce n'est pas gagné, tu as de la concurrence !

 

Bien cordialement.

[Yves]

Bonjour à tous,

 

Tous les deux jours, douze ans durant, au retour de son travail fatiguant, les deux mains pleines de vigueur, de ferveur et du tuyau de son aspirateur (son vieil aspirateur fidèle, de mille watts , assez peu musical ), mon amie d'ennéatype 8 se jeta, corps et âme et sans se ménager, dans le ménage : il fallait impérativement déloger de son logis sans tapis toutes ces bestioles tapies dans le plancher, affreux microbes et acariens perfides (son logis était sans tapis, car elle avait éradiqué tapis et moquettes depuis belle lurette). Pourtant elle n'était pas allergique aux acariens. D'ailleurs elle n'avait jamais de souci ORL.

 

Ses deux autres motivations pour aspirer étaient : elle aspirait à se nettoyer la tête (elle parlait au sens figuré, pas au sens propre) et à se défouler.

 

Au retour de son travail, elle était pourtant souvent épuisée. En tant que 5, je me tenais à distance (pour les observer, elle et son aspirateur, et tenter de les comprendre). Parfois je les admirais  , parfois je me consternais , voire me pétrifiais. Je n'avais pas compris que le centre préféré ressourçait.

 

Très cordialement,

Yves

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Yves,

 

"En tant que 5, je me tenais à distance."

En tant que 5 ou en tant qu'homme ? 

 

Très amicalement,

Fabien

[Yves]

Bonjour Fabien,

 

Elle aurait accueilli avec grand plaisir des propositions plus fréquentes d'aide (accueilli, pas forcément accepté). En tant que 5 alpha, j'ai manqué d'altérité.

 

Amitié,

Yves

[Aurolaf]

Bonjour à tous et plus particulièrement à Claire,

 

Claire, lorsque j'ai lu ton message en juin dernier, il m'a beaucoup amusé. Et depuis, je me dis qu'il faut absolument que je contribue. En effet, le ménage, c'est ZE sujet chez moi !

 

Je n'ai jamais fait le ménage de ma vie jusqu'à ce que je quitte la maison de mes parents car ils avaient du personnel de maison. Je ne savais donc pas vraiment faire mais j'ai développé la compétence à la vitesse de la lumière. 

Dès que j'ai eu mon premier "chez moi", je suis devenue d'une maniaquerie inouïe ! Je passais presque tous les soirs de mes semaines à faire le ménage de mon minuscule studio.

Genre une copine me téléphonait pour aller au ciné : "Ah non, ce soir je fais la cuisine à fond" (c'était un placard kitchenette). Quelques jours après, elle m'appelait pour aller à une soirée : "Ah ben non, ce soir je fais à fond la salle de bain." Bref, je passais mon temps à récurer et allais jusqu'à nettoyer les interrupteurs au coton-tige !

Lorsque j'ai rendu mon premier appartement en location, la propriétaire a cru que j'avais fait refaire la salle de bain car j'avais récuré 20 ans de tartre et j'avais remis à neuf tous les sanitaires !

Voilà donc un domaine où je ne connais aucune limite et l'excès y est omniprésent (même dans mes grandes périodes de contrepassion).

 

Si ma maniaquerie est limite du TOC (pour un observateur extérieur), j'ai, par contre, des "coins à bordel" comme Claire : un placard dédié dans la maison (lorsqu'on l'ouvre, tout nous tombe sur la gueule ) ; le dessus de mon bureau à certains moments de la semaine (j'ai même acheté un second bureau pour que ça soit le MIENÀMOITOUTESEULE et que mon mari arrête de le ranger parce que lorsqu'il range, je ne retrouve plus rien  !) et ma voiture qui est une poubelle roulante  (quoique mon mari la nettoie toutes les semaines parce qu'il est encore plus maniaque que moi !).

Je pense que le contraste "maniaque-coin à bordel" a un lien avec lapassion/contrepassion…

 

Lorsque j'ai eu mon second appartement à Paris, j'ai vite compris que ma maniaquerie était un handicap à ma vie sociale : je passais mes soirées à récurer et il m'était impossible d'accepter une invitation tant que tout n'était pas terminé et parfait dans l'appartement.

Alors, j'ai décidé de déléguer et de payer une femme de ménage. Je n'en avais pas vraiment les moyens financiers mais je préférais gérer mon budget au cordeau et déléguer le ménage… parce que j'avais quand même plein d'autres trucs intéressants à faire dans la vie !

Et j'ai un principe : si je paye une femme de ménage, je ne refais pas le boulot ensuite, même si c'est mal fait ; je me contente d'atomiser ladite femme de ménage…  Et ensuite de lui montrer comment on fait. Avec le temps j'ai changé de stratégie et inversé les deux étapes.

 

Coup de bol, je suis tombée sur une 1 qui était parfaite et encore plus maniaque que moi. Elle m'a fidèlement suivi dans tous mes appartements pendant plus de 10 ans ! Aujourd'hui, je la regrette encore !

 

Je considère que le ménage est un vrai métier qui nécessite un réel savoir faire, une organisation sans faille et de l'endurance pour faire un ménage "de qualité et qui dure".

À noter que j'ai toujours en tête, l'idée que, si un jour ma situation financière allait vraiment mal, je pourrais toujours être femme de ménage. Et cette idée me rassure profondément parce que les femmes de ménage compétentes et rapides sont rares.

Lorsque je vivais en Inde, il y a même une copine qui me poussait à monter une société où je formerais des maids que je placerai ensuite chez des expatriés !

 

Comme je déménage souvent, il y a UN moment où je ne délègue pas le ménage, c'est sur la prise en main d'une maison. Lorsque je m'installe quelque part, c'est MOI qui fais le ménage.

Certains animaux pissent pour marquer leur territoire, moi, je nettoie, je récure, j'enlève la crasse des autres. Après seulement, je peux dire que je suis CHEZ MOI (Super-mari 6 me reprendrait de volée en disant "chez nous" s'il passait par là !).

 

Tout comme Claire, je passe du temps à optimiser, penser le rangement, les placards, les matériaux pour m'éviter du travail (ou faciliter le travail de la femme de ménage). D'ailleurs chez moi tout est procéduré (et les procédures sont souvent écrites) lorsqu'il s'agit du rangement, du ménage,du repassage, etc. ll y a une place pour chaque chose et les placards sont conçus avec pragmatisme (je peux passer des heures à réfléchir à l'organisation intérieure d'un placard).

Parce que le secret du rangement, c'est d'avoir défini une place pour tout.

Je précise que j'ai lâché le morceau sur la chambre de mes enfants : c'est leur territoire, ils ont le droit d'y mettre le bazar comme ils le souhaitent (sauf la veille du jour de ménage où ils doivent débarrasser le sol si on ne peut plus marcher dans la pièce) ! Par contre, interdiction de laisser traîner une bille dans le salon ! Parfois, je les aide à faire un grand rangement de jouets : je vais chercher des boîtes à chaussures (récup dans les magasins) pour leur apprendre à trier, ranger, organiser…

 

J'ai des procédures pour chaque maison où je suis passée avec un emploi du temps type pour les femmes de ménage. Récemment, ne sachant pas quelle langue parlerait ma nouvelle femme de ménage ukrainienne (et lasse du turnover dans ma maison car j'ai viré à tour de bras les incompétentes), j'ai rédigé un "emploi du temps/mode opératoire" en anglais/polonais/russe…  J'en avais marre d'expliquer et démontrer, alors j'ai écrit ! 

Certaines de mes copines en hurlent encore de rire !

 

Je déteste le ménage d'entretien surtout avec des enfants ! C'est un vrai rocher de Sisyphe ! 

Par contre, je prends un immense plaisir à faire un ménage à fond, un grand nettoyage de printemps ou la prise en main d'une nouvelle maison.

Je trouve que c'est un domaine où on peut vraiment mesurer le travail accompli.

Par exemple cirer un meuble est un plaisir absolu où s'allient des sensations kinesthésiques et olfactives. Quand j'ai fini j'appelle toute la famille pour admirer mon beau travail. 

Nettoyer une vitre super-crados est gratifiant ! Etc.

 

Lorsque je m'énerve après mes enfants ou mon mari car ils sont trop lents ou pas prêts pour la sortie du week-end, il m'arrive de nettoyer et réorganiser à fond un placard de l'entrée ou de la maison : j'arrête de m'énerver et en plus, je fais un truc utile ! Énergie canalisée !

 

Lorsque j'ai réceptionné la maison de Varsovie, il y a 3 mois, j'ai passé 4 heures (montre en main) à nettoyer le frigo et à enlever sept ans de crasse ! J'ai démonté tous les éléments du frigo un par un (là, le mental était vraiment au service de l'instinctif parce que démonter et remonter un frigo, ce n'est parfois pas évident !) pour les nettoyer, désinfecter, etc.

 

Cette maniaquerie est en lien avec mon instinct de conservation (par exemple, les moquettes me terrifient en raison de toutes les petites bêtes qui s'y baladent !) et surtout avec un besoin viscéral de m'approprier le territoire (et je n'utilise pas ce mot au hasard), de le dominer, de le plier à mon style de vie et à mes besoins.

 

J'ai un peu honte de vous le dire mais j'ai toujours un spray désinfectant avec moi (home made) et je m'en sers pour nettoyer les accoudoirs et tablettes lorsque j'arrive dans un avion, train, etc. (À côté de ça, je vais manger des fruits sur un marché indien sans même les laver… )

 

Je fabrique également moi-même mes produits d'entretien afin de vérifier ce qu'ils contiennent et garantir leur efficacité et leur fonction anti-bactérienne (et oui Claire, c'est qui la plus forte, hein c'est qui ?   Aïe, pas taper, je rigole) et aussi parce que je suis allergique à presque tous les parfums de synthèse.

 

Finalement pour répondre à Claire, je dirai que, oui, c'est bien notre instinct de conservation qui est à l'œuvre avec le côté du 8 Survie qui, plus que les autres, veut contrôler son environnement.

 

Bon, je pourrais continuer et écrire un livre entier sur ma relation de 8 au ménage… mais je vais arrêter là.

Pour tous les lecteurs de ce forum que le ménage écologique intéresse, jeconseille vivement ce petit livret téléchargeable gratuitement.

 

Bien amicalement,

Aurore

[Yves]

Bonjour à tous,

 

Aurore, ton témoignage me donne envie de compléter le mien (ben oui, il était incomplet, avarice oblige).

 

Douze ans durant, mon amie 8 ne voulait absolument pas de femme de ménage, car — entre autres raisons — elle ne voulait pas d'inconnue dans son logis (ça me fait penser à un 5 que je rencontre parfois dans mon miroir  mais les peurs sont différentes : de ne pas contrôler dans un cas, d'être envahi dans l'autre). Un jour, elle s'aperçut qu'elle manquait de temps ; elle ne contrôlait plus son temps. Alors elle changea d'avis : elle prit une femme de ménage à l'essai. Le premier test ne dura que quelques secondes, le temps de la première impression, formée lors de la première rencontre. Test réussi. Deuxième test : la franchise. Réussi aussi ! Formidable !  Vint enfin le troisième test, celui de la propreté… Aïe ! C'est approximatif.  Bon, cette femme de ménage est âgée ; disons qu'elle a de la bonne volonté, elle a respecté les consignes, mais elle ne voit pas clair ou quoi ?!!! Allez, c'est oui quand même. À l'essai. Au pire mon amie re-récurera (raaah ! quelle horreur, foi de 5 alpha ! ) les parties nettoyées approximativement.

 

Par la suite, mon amie reçut un très touchant cadeau d'adieu  de son amie 6 : un chat. Ce chat chassa ses dernières réticences quand elle constata qu'il adorait la femme de ménage. Depuis ce jour, quand elle rédige la page de consignes, pas du tout approximatives, destinées à la femme de ménage — âgée —, mon amie vit son idée supérieure (" […] S'il vous reste du temps, pourriez-vous aussi faire […] ") ; cette page est un mélange étrange de consignes et de confidences et de questions à une amie (à propos du chat  et des autres proches de chacune). Résultat : le logis de mon amie n'est plus du tout impeccable, loin s'en faut, mais la femme de ménage adore venir chez elle  et fait de son mieux. Du cadeau d'adieu de l'amie 6 de mon amie, une nouvelle amitié est née.

 

Très approximativement et très amicalement,

Yves

[Claire]

Bonjour Fabien, bonjour à tous,

"MAIS… lors du stage Ailes, j'avais compris que les 8, via l'excès, étaient les plus grandes feignasses car ils sont entourés des ailes 7 et 9."
C'est une interprétation un peu tendancieuse de ce qui est dit à ce stage… Si tu relis tes notes, tu verras qu'il ne s'agit pas de cette paresse-là.

Je n'avais pas répondu, c'est… la paresse à se connaître, cette même paresse qui m'empêche depuis la réouverture du forum de rédiger et de finir des témoignages.

Et si je suis honnête, je pense qu'il s'y ajoute un manque total de confiance en moi et aussi un manque évident d'amour de moi quant à faire une chose dont j'ai envie et que je sais bénéfique à ma personne. J'ai compris depuis septembre 2012 que ce n'est pas uniquement le fait de connaître l'enneagramme qui me fait le plus grandir mais… c'est de mettre par écrit mes découvertes et de les partager, ici, avec vous.

 

J'avais compris que les 8, via l'excès, étaient les plus grandes feignasses […].

Je me demandais pourquoi tu affichais une telle fierté à être une "feignasse". C'était pour être la plus forte dans ce domaine ?

 

Avec du recul… et donc sans déni… OUI !

D'un autre côté, lorsque je vais chez des personnes dont l'intérieur est rangé au mètre et à l'équerre (j'en connais), je me sens un peu mal à l'aise car j'ai l'impression que cet environnement doit rester tel qu'il est et ne permet pas de se poser confortablement, de rapprocher un coussin, de déplacer une chaise, etc.

Des personnes m'ont déjà exprimé ce que tu écris… Je me rappelle que la première fois que l'on me l'a dit, j'ai été très surprise car pour moi un lieu propre et rangé au millimètre près ne pouvait être qu'accueillant et donc source de confort. On est exactement dans le vif du sujet sur le sens de votre message est la réponse que vous obtenez, bien que sur des points de détails et du non verbal (image et message véhiculé via l'intérieur de sa maison).
Je me rappelle aussi de deux 6 venus à mon domicile. L'une d'elles m'a exprimé son soulagement de côtoyer des personnes qui, tout comme elle, avaient un intérieur rangé et immaculé. L'autre m'a exprimé son mal-être, son angoisse et donc son sentiment d'insécurité dans un intérieur tel que le mien, qu'elle jugeait vide, figé, glacial et sans vie.

Mon amie d'ennéatype 8 se jeta, corps et âme et sans se ménager, dans le ménage : il fallait impérativement déloger de son logis sans tapis toutes ces bestioles tapies dans le plancher, affreux microbes et acariens perfides (son logis était sans tapis, car elle avait éradiqué tapis et moquettes depuis belle lurette). Pourtant elle n'était pas allergique aux acariens. D'ailleurs elle n'avait jamais de souci ORL.

Cette maniaquerie est en lien avec mon instinct de conservation (par exemple, les moquettes me terrifient en raison de toutes les petites bêtes qui s'y baladent !).

Depuis vos réponses, je suis dans l'auto-observation car je ne me suis pas reconnue dans ce type de comportement. Il rejoint d'ailleurs celui de ma meilleure amie 8 mu sous-type conservation qui, toutes les semaines, nettoie les oreillers à 90°C (bien que 60°C suffit à tuer un acarien) et ses draps deux fois par semaine afin d'éliminer les acariens. Elle essuie aussi ses couverts avec sa serviette avant de manger chez qui que ce soit ou encore, tout comme toi Aurore, a toujours sur elle un désinfectant pour les mains. Alors que pour moi, la moquette et les tapis contribuent à mon bien-être car ils sont doux et chauds et que je ne nettoie qu'une à deux fois l'année mes oreillers car je déteste ne pas retrouver immédiatement leurs formes et donc leur confort de tous les jours. Je ne ressens pas le besoin d'avoir un désinfectant car je me nettoie les mains très régulièrement et dès que je le peux. À l'époque de la rédaction de ce témoignage et à la lecture de vos réponses, je n'arrivais pas à faire le lien, chez moi, entre ménage et sous type conservation. Jj'étais en pleine confusion. J'ai donc prix le temps de m'auto-observer, et il y a trois semaines, une émission TV m'a permis de valider mes découvertes.

Les acariens ne peuvent être pour moi source de danger car malgré l'information qu'ils provoquent des maladies, ils sont avant tout pour moi au service de ma santé car ils débarrassent nos lits, nos intérieurs de nos peaux mortes. En bref, ils sont vitaux. Malgré cela, je sais que les allergies peuvent se déclencher à tout âge, donc je fais de la prévention en aérant tous les jours ma chambre durant 10 minutes, en ne dépassant pas les 18°C dans ma chambre et en passant l'aspirateur sur mon matelas lorsque je change ma literie. Je suis donc… attentive aux dangers de l'environnement et à me protéger des agressions en préservant ma santé via des gestes au quotidien (cf. Le Grand livre de l'Ennéagramme).

Récemment j'ai entendu dans l'émission C à Vous sur France 5 (désolée, je ne trouve plus la date de l'émission), le docteur Frédéric Saldmann^*, cardiologue et nutritionniste, parler du besoin viscéral des Français, les seuls au monde d'après ce qu'il disait, à observer, avant de tirer la chasse d'eau, leurs matières fécales. J'ai repensé immédiatement à ce que Fabien avait écrit ou dit au sujet de la France qui serait de type sous type conservation (grands consommateurs au monde d'antidépresseurs et de somnifères). Mais ce qui m'a le plus marqué, c'est d'entendre l'importance de baisser la lunette et le battant non pas après avoir tiré la chasse d'eau mais avant car… cela empêche les matières fécales et les projections d'urine d'aller sur les vêtements et, par la même, d'un être humain à l'autre. :surprised: Depuis cette émission, j'ai immédiatement modifié mes automatismes et aussi vérifiée qu'il en soit de même pour mes proches.

Je n'ai plus de doute aujourd'hui. Mon ménage est bien au service de mon sous-type conservation. À l'époque, j'avais oublié que notre profil instinctif varie en fonction de nos peurs et croyances, etc. D'où ma confusion !!!

Je fabrique également moi-même mes produits d'entretien afin de vérifier ce qu'ils contiennent et garantir leur efficacité et leur fonction anti-bactérienne (et oui Claire, c'est qui la plus forte, hein c'est qui ? :rofl: Aïe, pas taper, je rigole) et aussi parce que je suis allergique à presque tous les parfums de synthèse.

Je ne peux que m'incliner. Et merci pour le lien des produits faits maison.

J'ai démonté tous les éléments du frigo un par un (là, le mental était vraiment au service de l'instinctif parce que démonter et remonter un frigo, ce n'est parfois pas évident !) pour les nettoyer, désinfecter, etc.

Je t'admire : inenvisageable pour moi à cause de ma répression mentale et inenvisageable pour moi de garder un électroménager de la cuisine, tels que le frigo, four ou micro-ondes, ayant appartenu à quelqu'un d'autre. À part si cette personne est comme toi, et c'est plutôt rare !!!!
Alors, Aurore, c'est qui la plus forte !!!!!

Pour finir, depuis que j'analyse et observe mon rapport au ménage, j'ai remarqué des améliorations dans la fréquence de nettoyage. Je suis plus dans le lacher prise et les compromis. Le plus énorme pour moi, c'est que je me suis mise à regarder et à acheter des meubles et des objets, non pas en fonction de leur entretien mais… parce cela me plaisait. Je pense que je commence petit à petit à découvrir mes réels besoins ET de plus en plus ce que "mon moi" désire… C'est énorme pour moi !!!!!!!

Bonnes vacances à tous et à bientôt,
Claire

^* Source : Frédéric Saldmann, On s'en lave les mains : Tout connaître des nouvelles règles de l'hygiène, Paris (France), J'ai lu, 2008.