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La brèche en bas de l'Ennéagramme et les exceptions à la loi circulaire


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Bonjour à tous,

 

Je suis très heureux de participer pour la première fois activement à ce forum :wink:, après de nombreux mois de lectures régulières et très enrichissantes.

 

J'ai suivi le week end dernier le stage Centres, qui m'a beaucoup apporté, à commencer par la détermination de ma variante 9 mu, alors que j'étais relativement convaincu d'être un 9 alpha.

Suite à ce stage, j'ai cherché à me représenter mentalement les phénomènes d'intégration externe pour mieux les mémoriser, et en faisant le lien avec l'article "La brèche en bas de l'Ennéagramme " de Judith Searle, disponible sur ce site, quelques observations me viennent à propos de la non-symétrie des trois centres sur l'Ennéagramme.

 

La brèche et les exceptions à la loi circulaire

 

Comme le précise Judith Searle, si la représentation de l'Ennéagramme présente bien une symétrie droite/gauche, il n'en est pas de même pour la symétrie haut/bas.Elle est due logiquement au fait qu'il y a 9 points, mais elle est amplifiée par le fait que la loi circulaire qui décrit les flèches d'intégration connait des exceptions.

 

Ces exceptions concernant les types de l'hexagone ayant les centres mentaux et émotionnels en préféré et réprimé ou inversement (7 alpha, 5 mu, 2 alpha et 4 mu), autrement dit ceux qui ont le centre instinctif en support.

 

L'hypothèse formulée comme explication est que pour ces types qui sont soit très dépendants (2 alpha et 4 mu), soit très distants (5 mu et 7 alpha) du monde qui les entoure, le repositionnement en premier du centre réprimé demande un effort trop important, et que le centre réprimé ne remonte qu'en seconde position, combiné avec une inversion de l'orientation.

 

En conséquence les flèches d'intégration décrivent un hexagone qui évite la partie basse de l'Ennéagramme, un peu comme si elles ne pouvaient pas franchir cette fameuse brèche.

 

La brèche et le triangle

 

D'autres types, sur le triangle, ont également cette combinaison des centres mentaux et émotionnels en préféré et support. Il s'agit des 3 alpha (EIME) et 6 mu (MIEM). Cependant la loi circulaire s'applique bien pour eux. Je fais l'hypothèse que la co-répression de leur centre préféré facilite la remontée en premier du centre réprimé, et/ou que leur orientation intérieure/extérieure limite l'effet du déséquilibre E/M ou M/E.

 

Les flèches d'intégration 3 alpha-<-6 alpha et 6 mu-<-3 mu passent donc bien en direct sur le symbole de l'Ennéagramme, "juste au dessus de la fameuse brèche".

 

Si cette dernière était légèrement plus profonde vers le centre du cercle, symbolisant une déchirure plus importante entre les centres émotionnels et mentaux, on peut imaginer que le mécanisme d'exception à la loi circulaire s'applique aussi dans le triangle, provoquant ainsi une séquence d'intégration 3 mu-<-9 mu-<-6 mu-<-6 alpha-<-9 alpha-<-3 alpha-<-3 mu, et donc une disparition des deux flèches 3 alpha-<-6 alpha et 6 mu-<-3 mu, barrées par la fameuse brèche.

 

Cette réflexion est certes bien conceptuelle, mais elle m'est utile pour me représenter une logique de fonctionnement des centres et ainsi mieux la mémoriser.

 

Le centre instinctif en position particulière

 

Cette représentation induit donc une dissymétrie des centres, avec un centre instinctif qui à la fois lie et sépare les centres émotionnels et mentaux, ces deux derniers étant symétriques et complémentaires.

  • Il n'y a pas d'intégration directe d'un type du centre mental vers un type du centre émotionnel hors triangle, et réciproquement, il faut forcément passer par le centre instinctif.
  • Dans la hiérarchie des centres, quand le centre instinctif est support, il agit au service du centre préféré, contribuant à l'éloigner du centre réprimé, et dans ce cas à éloigner les centres mentaux et émotionnels.

La position centrale du centre instinctif peut également rappeler son rôle d'arbitre (qui prend tout son sens pour un 9…). En effet, si chaque centre à son autonomie d'action et son poids relatif en fonction de la hiérarchie des centres de chacun, tout passage à l'acte ne se fera… ou non qu'avec le bon vouloir du centre instinctif.

 

En tant que 9 positionné sur l'axe de symétrie de l'Ennéagramme, j'ai l'impression de vivre au quotidien la nécessité de créer ce lien entre émotionnel et mental. Ce lien est souvent difficile et générateur de conflits qui font basculer mon centre instinctif :rofl: alors que j'en aurais tant besoin !

 

J'ai eu des difficultés à trouver mon centre réprimé lors du stage, comme si je ne voulais pas prendre partie (hum, il faut que je discute avec mon ego… :rofl:) et j'ai observé que sur quatre 9 présents au stage Centres, nous étions trois dans ce cas (deux 9 mu et un 9 alpha).

 

Les ailes et la brèche

 

Il reste tout de même pour moi un mystère à résoudre concernant l'aile 4 des 5 et l'aile 5 des 4, qui pourraient de manière insolente franchir la brèche. :tongue: Judith Searle suggère que ces deux types n'ont pas d'aile l'un avec l'autre, ou qu'ils ont une aile "avec l'obscurité ultime". Au stade actuel de ma compréhension, cela ne fait pas assez de sens pour moi. Rendez vous après le stage Ailes.

 

Conclusion

 

Cette notion de brèche fait sens pour moi.

 

Même si elle reste un concept un peu virtuel, je trouve qu'elle schématise un point de fragilité de l'Ennéagramme et de notre psyché entre les centres émotionnels et mentaux. Une fragilité qui ne peut être consolidée directement par une flèche d'intégration pour les types de l'hexagone.

 

J'en tire aussi comme hypothèse que les flèches d'intégration 3 alpha-<-6 alpha et 6 mu-<-3 mu ont peut être quelque chose de particulier, de plus fragile de plus difficile, étant les deux seules à croiser l'axe de symétrie de l'Ennéagramme en dessous du centre. C'est une hypothèse purement conceptuelle, je ne sais pas si les observations des plus expérimentés d'entre vous peuvent confirmer ou infirmer cette hypothèse ?

 

Voilà pour cette première fois, j'espère que cela vous inspirera et suscitera chez vous des commentaires et compléments pour enrichir cette discussion ou corriger ma vision des choses si elle s'avérait erronée.

 

Bien amicalement,

Jérôme

Jérôme E9 mu, aile 1, C =/- S -/+ X =/+

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Bonjour Jérôme,

 

Tout d'abord, bienvenue sur ce forum. Cela fait plaisir de t'y lire, et j'espère que ce message n'est que le premier d'une série.

 

"J'ai suivi le week end dernier le stage Centres, qui m'a beaucoup apporté, à commencer par la détermination de ma variante 9 mu, alors que j'étais relativement convaincu d'être un 9 alpha."

Ouf, les stages servent à quelque chose ! :tongue: Blague à part, s'observer tout seul est difficile, bien sûr plus encore pour un 9. Sans être une garantie absolue, le travail en commun améliore les chances d'une identification juste de tous les éléments de son profil.

 

"La brèche."

Cette brèche fascine effectivement depuis que le symbole est connu. Nous en avons parlé sur ce forum dès sa création, notamment dans la discussion "Questions sur le symbole". Je t'y renvoie pour ne pas répéter tout ce que j'y ai dit. À une exception près : cette brèche est une illusion de l'ego ; dans l'essence, le fossé qui sépare l'émotionnel du mental disparaît.

 

"L'hypothèse formulée comme explication est que pour ces types qui sont soit très dépendants (2 alpha et 4 mu), soit très distants (5 mu et 7 alpha) du monde qui les entoure, le repositionnement en premier du centre réprimé demande un effort trop important, et que le centre réprimé ne remonte qu'en seconde position, combiné avec une inversion de l'orientation."

Comme je l'ai dit en stage, la loi circulaire est forte car elle construit le modèle, alors que cette hypothèse n'est qu'une tentative d'explication a posteriori qui ne me satisfait pas à 100 %.

 

"Je fais l'hypothèse que la co-répression de leur centre préféré facilite la remontée en premier du centre réprimé, et/ou que leur orientation intérieure/extérieure limite l'effet du déséquilibre E/M ou M/E.

La co-répression étant un problème égotique, je préfère la deuxième hypothèse puisqu'il s'agit de déterminer un type d'intégration.

 

"Cette représentation induit donc une dissymétrie des centres, avec un centre instinctif qui à la fois lie et sépare les centres émotionnels et mentaux, ces deux derniers étant symétriques et complémentaires."

La complémentarité des centres émotionnel et mental est aujourd'hui validée scientifiquement, notamment par les travaux d'Antonio Damasio. Ces deux centres sont toutefois inutiles s'ils n'aboutissent pas à l'action juste qui est métanoïa et service.

 

"Il reste tout de même pour moi un mystère à résoudre concernant l'aile 4 des 5 et l'aile 5 des 4, qui pourraient de manière insolente franchir la brèche. :rofl: Judith Searle suggère que ces deux types n'ont pas d'aile l'un avec l'autre, ou qu'ils ont une aile 'avec l'obscurité ultime'. Au stade actuel de ma compréhension, cela ne fait pas assez de sens pour moi. Rendez vous après le stage Ailes."

Les 4 et 5 sont bien des ailes l'un de l'autre. Cela s'explique théoriquement par l'approche structurelle des ailes et se vérifie pratiquement chaque jour. Je ne pense pas que ces ailes franchissent la brèche : le mécanisme d'aile est marqué par le cercle qui maintient les trois centres et relie tous les êtres humains. Le cercle, en mettant une distance égale entre chaque point, manifeste l'illusion de la brèche. Il n'y a plus de fossé entre le 4 et le 5 qu'entre le 1 et le 2, le 2 et le 3, etc.

 

"J'en tire aussi comme hypothèse que les flèches d'intégration 3 alpha-<-6 alpha et 6 mu-<-3 mu ont peut être quelque chose de particulier, de plus fragile de plus difficile, étant les deux seules à croiser l'axe de symétrie de l'Ennéagramme en dessous du centre. C'est une hypothèse purement conceptuelle, je ne sais pas si les observations des plus expérimentés d'entre vous peuvent confirmer ou infirmer cette hypothèse ?"

Je ne peux répondre à cette question. Il faudrait d'abord essayer de définir ce que pourrait être cette fragilité ou cette difficulté. Témoignages bienvenus !

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 6 years later...

Bonjour,

 

Je me permets de venir sur ce fil car comme vous et comme beaucoup je pense, depuis que j’ai pris connaissance du modèle de l’ennéagramme, je suis intrigué par ces exceptions à la loi circulaire.

 

En bon 4 alpha, je suis parti de mon histoire personnelle et il me semblait saugrenu qu’en lieu et place d’une répression "classique" de mon centre préféré (l’émotionnel donc), ce dernier change tout bonnement de direction lorsque cela va mal. Moi qui suis d’ordinaire plutôt égocentré, 4 alpha oblige, et pour qui se tourner vers les émotions des autres demande un peu d’effort, il me semblait étonnant que le fait d’aller plus mal m’y porte.

 

Et pourtant mon vécu confirme tout à fait le modèle. Je me souviens particulièrement bien, m’être désintégré pendant une longue période de mon adolescence (Ô surprise !). J’ai alors pris le rôle de confident auprès d’amis aussi inadaptés que moi, tout en me gardant bien de me confier à mon tour, et j’ai repris confiance en moi à me sentir ainsi important aux yeux des autres.

 

Gardant donc cette question en tête depuis un certain temps, elle a refait surface récemment lorsque je me suis penché sur le célèbre modèle de la Pyramide de Maslow. J’ai voulu tenter de voir s’il était possible de l’utiliser comme grille de lecture pour comprendre ma désintégration.

 

Ma première question a été la suivante : qu’est-ce qui, en tant que 4 alpha, me semble important d’emblée dans cette pyramide ? La réponse est venue assez vite : les besoins d’Estime.

 

Or l’étage immédiatement en dessous des besoins d’Estime concerne les besoins d’Appartenance… qu’un 4 alpha désintégré peut tenter d’assouvir maladroitement en 2 alpha. (Et qui ne sauraient être contentés par une désintégration en 5 α, mouvement qui irait, comme cela a été évoqué plus haut, vers plus d’isolation.)

 

Si l’on poursuit l’exercice :

 

En évitant de reconnaître ses besoins, le 2 alpha cherche à satisfaire des besoins d’Appartenance (intrinsèquement liés aux besoins d’Estime chez lui) ; s’il n’y parvient pas, il se désintègre en 8 alpha, ce qui, par l’évitement de la faiblesse, le rend à même de s’assurer la Sécurité, immédiatement sous les besoins d’Appartenance dans la pyramide de Maslow.

 

Le 8 alpha, évitant la faiblesse, a une problématique qui touche pas mal à la Sécurité (avec des pincettes là, l’exercice devient périlleux), une désintégration en 5 alpha lui permettrait, en évitant le vide intérieur, de mieux analyser/maîtriser son environnement pour répondre à ses besoins Physiologiques ?

 

Pour tenter de poursuivre encore l’exercice, si on prend la symétrie axiale de ce qui a été décrit plus haut dans l’ennéagramme :

 

5 alpha recherche l’Estime, être reconnu pour son érudition, sa richesse intérieure (oui j’admets qu’il y a là une rupture avec le « bénéfice » recherché par le 8 désintégré, si quelqu’un trouve moins bancal…) => « devrait » se désintégrer en 4 alpha mais se désintègre en 7 alpha, pour mieux obtenir l’Appartenance, s’il n’y parvient pas.

 

7 alpha recherche l’Appartenance => se désintègre en 1 alpha pour obtenir la Sécurité s’il n’y parvient pas.

 

1 alpha recherche la Sécurité => se désintègre en 4 alpha pour obtenir… aucune idée… qu’on le plaigne ?

 

Voilà, un petit résultat de sublimation qui m’a semblé proposer une hypothèse « originale » :wink: de réponse à la problématique de la brèche de l’ennéagramme. Elle considère, non plus le système, mais les « bénéfices » apportés par la désintégration dans la pyramide de Maslow.

 

C’était juste un petite réflexion personnelle que je tenais à vous partager pour savoir si elle se tenait un petit peu ou pas. Un écueil important résident à mon sens dans la désintégration côté mu pour laquelle mes tentatives d’application de ce concept m’ont semblé par trop alambiquées… Et je n’ai pas encore trop tenté non plus l’exercice avec les membres du triangle. Si d’aucuns ont des propositions pour continuer l’exercice avec ces ennéatypes ?

 

Bonne semaine à tous.

Valère (E4 alpha, aile inconnue, sous-type social)

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Bonjour à tous,

 

Ton approche, Valère, pose de nombreux problèmes.

 

Pyramide de Maslow

 

La pyramide de Maslow n'est pas un modèle pertinent. Comme une bonne part du travail d'Abraham Maslow, il a été élaboré à partir d'un nombre faible d'observations sur une population culturellement homogène. De plus cette hiérarchie n'est pas si fixe que cela : par exemple, il arrive parfois que des êtres humains oublient leurs besoins physiologiques ou de sécurité pour obtenir l'appartenance (guerre, bizutage, initiation, etc.). La validité scientifique du modèle est proche de zéro.

 

Maslow a élaboré sa pyramide en 1943. Plus tard, il lui a rajouté un niveau. Il a même fini par admettre que la notion de niveau terminal n'avait pas de sens. Exit la pyramide.

 

Si donc sur la fin de sa vie, Maslow ne croyait plus à la pyramide de Maslow — capacité à se remettre en question qui l'honore —, elle est encore utilisée par des coachs ou des psychothérapeutes qui aime bien la simplicité ou qui n'actualise pas suffisamment leurs connaissances.

 

Pyramide de Maslow et ennéagramme

 

La pyramide Maslow décrit des besoins que tout être humain cherche à satisfaire. Cela n'a donc guère de sens de vouloir affecter un niveau de la pyramide à un ennéatype. Un rapprochement entre les deux modèles devrait plutôt étudier comment chaque ennéatype vit et essaye de satisfaire ces différents besoins, un peu comme nous l'avons fait pour rapprocher l'ennéagramme de la spirale dynamique.

 

En dehors de la variante et du niveau d'intégration, il y aurait certainement à tenir compte des sous-types. Par exemple, un 4 Conservation ("Intrépidité") a des problèmes au niveau du besoin de sécurité, là où un 4 social en a au niveau du besoin d'appartenance. Les besoins physiologiques, quel que soit le type, sont liés à l'instinct de conservation. Etc.

 

Il n'est donc pas étonnant que tu ne réussisses pas à mener ton modèle jusqu'au bout : "Le 8 alpha, évitant la faiblesse, a une problématique qui touche pas mal à la Sécurité (avec des pincettes là, l’exercice devient périlleux)", "1 alpha […] se désintègre en 4 alpha pour obtenir… aucune idée…", "côté mu pour laquelle mes tentatives d’application de ce concept m’ont semblé par trop alambiquées…", "Et je n’ai pas encore trop tenté non plus l’exercice avec les membres du triangle."

 

La correspondance

 

Elle me semble d'abord contenir des incohérences que d'ailleurs tu soulignes en partie. Par exemple, le 8 alpha se désintègrerait en 5 pour satisfaire les besoins physiologiques, et deux lignes plus loin le 5 alpha est associé au besoin d'estime. Ou bien, si le 8 alpha et le 1 alpha recherchaient vraiment la sécurité, ils devraient en désintégration rechercher la même chose.

 

Ce besoin d'estime du 5 est défini ainsi : "Le 5 alpha recherche l’Estime, être reconnu pour son érudition, sa richesse intérieure." Comme il cache son savoir du fait de la passion d'avarice, j'ai un doute que la priorité du 5 soit d'être reconnu pour son érudition, sauf peut-être d'un petit nombre de pairs. Le 5 est orienté vers l'extérieur, je doute aussi qu'on parle à son propos de "richesse intérieure".

 

Je ne continue pas parce que tu affectes des besoins à des ennéatypes sans les expliquer ou les justifier, et il est donc difficile de répondre.

 

Très amicalement,

Fabien

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