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Le 8 et la maladie


Claire

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Bonjour à tous,

Je souhaite aujourd'hui partager avec vous mes réactions face à la maladie. Je ne supporte pas ce mot et cet état interne. Quant je suis malade, cela me rend encore plus malade de l'être.

Les raisons :

  • Cela a le don de m'énerver car je me sens fortement diminuée.
  • Je me sens dépendante des autres, piégée.
  • Je ne me plains jamais à part du fait de l'être et… uniquement à mon mari.
  • C'est pour moi une perte de temps.
  • Si je tombe malade un week-end ou pendant des congés, je m'extirpe du lit et m'oblige à faire des choses.
  • Si je tombe malade en semaine, je vais quand même travailler. Il faut vraiment que je ne tienne plus sur mes jambes… et c'est rare !!!!!
  • J'ai limite honte de le dire. D'ailleurs j'évite fortement de le faire.
  • Quand une amie le sait et qu'elle me téléphone pour prendre de mes nouvelles, cela m'énerve. Je réponds que ça va et tout de suite, je change de sujet.
  • Ma phrase type est : « Moi, je ne suis jamais malade. » D'ailleurs lorsque je le dis, j'en suis très fière. Effectivement c'est le cas ; je le suis rarement, sauf quand je vis un méga-stress. D'ailleurs, je me suis parfaitement reconnue dans la description du contrepoids égotique du 2, mon type de désintégration.
  • Je ne vais quasiment jamais voir les médecins. Quand je suis malade, j'attends deux jours avant d'y aller, car j'espère que cela va partir, et de plus, je ne supporte pas de les voir.
  • Jusqu'à l'âge de 29 ans, je n'avais aucun respect pour les gens qui étaient tout le temps malades et/ou qui se plaignaient. C'est grâce au développement personnel que j'ai acquis plus de compréhension.
  • Mon père est hypocondriaque. J'ai compris qu'il ne pouvait pas faire autrement que de se plaindre et imaginer et dramatiser des maladies. Au bout d'un moment, cela avait tendance à fortement m'énerver, et je le remettais à sa place. Aujourd'hui, j'en ris… mais cela me dépasse toujours autant !

L'exemple ci-dessous synthétise mon attitude et le déni face à la maladie :

Les faits :

À l'âge de 19 ans, j'ai cumulé une embolie pulmonaire, une pneumopathie, une mononucléose et une hépatite A. Les médecins ont mis plus d'un mois à trouver l'élément déclencheur de toutes ces maladies, à savoir l'embolie, car au début, je n'avais des crises que la nuit (coup de couteau dans le dos) et donc quand ils me voyaient, j'allais bien et qui plus est, j'étais souriante. Je ne pensais pas à leur dire certains de mes symptômes = déni. Exemples : ongles noirs à certains moments de la journée, ou quand je marchais, j'étais essoufflée tout de suite…

Il a fallu que la maladie se détériore et que je souffre tellement pour que j'accepte et réclame d'être hospitalisée. Pour info, les médecins étaient dépassés. À l'époque, les embolies étaient rares chez les jeunes personnes. Les seules maladies, qu'ils m'avaient trouvées étaient la mononucléose et l'hépatite A.

Après dix jours sous Héparine afin de fluidifier mon sang, le professeur m'a reçu avec mes parents et a dit : « Je n'ai jamais vu une patiente comme votre fille. Elle ne s'est jamais plainte alors que les trois quarts de ses poumons ne fonctionnaient plus correctement et qu'elle devait souffrir la mort. Et en plus, elle souriait tout le temps. À croire qu'on lui avait mis des perfusions de Beaujolais nouveau ! »

Dès mon retour, je suis retournée de suite à l'école malgré un arrêt d'un mois. Je n'en ai parlé à personne sauf à ma meilleure amie et sans m'épancher sur le sujet. Mes parents voulaient en parler, mais je leur rétorquais : « Je ne suis plus malade. Cela ne sert à rien d'en parler. »

Claire : 8 mu, aile 9, C--/+ S+ X++

"Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient." (Charles Caleb Colton)

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  • 1 year later...

Bonjour à tous,

 

Mon père (8 mu) a un cancer et est traité depuis 9 ans.

 

Depuis que je connais l'ennéagramme, il est intéressant de voir la similitude entre sa maladie et son type. Mais bon, je ne veux pas rentrer en détail sur ce sujet pour le moment.

 

Suite à son dernier scanner, il a décidé d'aller tout seul chez le docteur pour les résultats. Pour ma mère (7 alpha), c'est une aubaine car cela lui évite la souffrance d'écouter de "possibles mauvaises nouvelles". Pour mon père, en plus de protéger ma mère de cette manière, il garde sa faiblesse pour lui. J'ai posé la question "piège" à ma mère, c'est-à-dire pourquoi est-il parti seul ? C'est lui qui m'a répondu, et la réponse m'a chagrinéé : "Je ne veux plus que maman m'accompagne. Cela me permet de prendre mes responsabilités et me fait travailler les neurones. (???) J'ai déjà lu que le 8 était coupé de l'amour de soi, et je trouve que cette phrase l'illustre bien.

 

De son rendez-vous chez le docteur, le terme "cancer généralisé" a été avancé. Après 24 heures de réflexion (suite à un de mes commentaires), il m'explique que "le mot 'cancer généralisé' est fort et inaproprié" (joli ou triste déni !), mais par contre, comme dit le docteur : "C'est pas si anodin que cela." À force de tant minimiser la situation, ils sont fâchés contre les autres car ils pensent que les autres minimisent le cancer de mon père… Dans ces conditions, que leur dire ? :cry:

 

Ça, c'est l'ennéagramme au quotidien !

 

Très amicalement,

Christine

Christine (1 alpha, aile 9) (C +/-, S -/=, X -/+)
(Tout commence en nécessité et tout doit finir en liberté.)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Christine,

 

J'imagine ton chagrin et ton stress, alors :calin: et :heart:.

 

Sans doute sous l'effet de l'émotion, cette phrase n'est pas très claire : "À force de tant minimiser la situation, ils sont fâchés contre les autres car ils pensent que les autres minimisent le cancer de mon père… Dans ces conditions, que leur dire ?" Qui sont ils et ces autres ? Du coup, je ne peux guère te répondre.

 

Juste un point technique, étudié dans le stage Centres, c'est le 8 alpha qui est coupé de l'amour de soi. Pour la variante mu, c'est plutôt de la confiance en soi.

 

Très amicalement,

Fabien

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Merci Fabien.

 

Oui, effectivement, ce n'est pas clair. J'avais mis des parenthèses au départ et en les enlevant, le texte devient confus. Désolée. Ce serait :

 

À force de tant minimiser la situation, mes parents sont fâchés contre les autres car mes parents pensent que les autres minimisent le cancer de mon père… C'est cette phrase que j'avais mise entre parenthèses. Mes parents ont besoin de rajouter que "ce n'est pas anodin" pour faire comprendre que le cancer est grave. Quand mes parents disent que le mot "cancer généralisé" est fort et inaproprié, ils minimisent la situation. Après ils disent que ce n'est pas anondin. Pour moi, mes parents nient une réalité, et après nient ce qu'ils viennent de dire. Remarque, avec le stress qu'ils supportent, ils ne savent plus trop bien ce qu'ils disent.

 

Les autres, c'est vague, c'est tout le monde, le reste de la famille, des amis ou des voisins. Je me sens inclus (et ils m'incluent) dedans. Je ne sais pas ce qu'ils veulent : quand je me préoccupe, ils minimisent la situation et quand je ne me préoccupe pas, ma mère me fait remarquer que mon père a un cancer. En fait, ce qui me chagrine le plus, c'est qu'ils me mettent (et le nient aussitôt) dans la catégorie des autres. C'est triste et ça résume aussi leur vie en général : c'est nous contre les autres (dès que je pense différemment, mes parents pensent que je suis contre eux).

 

Dans ces conditions, que leur dire ? Que dire à mes parents ? Je ne sais pas comment leur parler. Tout ce que je dis leur semble agressif.

 

Très amicalement,

Christine

Christine (1 alpha, aile 9) (C +/-, S -/=, X -/+)
(Tout commence en nécessité et tout doit finir en liberté.)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Christine,

 

Ce que tu subis là s'appelle une double contrainte, c'est-à-dire que tu as tort quoi que tu fasses. Puisqu'il s'agit de tes parents, tu subis même une troisième contrainte qui est l'impossibilité de couper la relation, ce qui est souvent la meilleure chose à faire avec les personnes émettant des injonctions contradictoires.

 

Une double contrainte n'est pas soluble logiquement, maus uniquement par un contournement latéral (parler d'autre chose) ou vertical (trouver un cadre qui englobe les deux injonctions). Une autre forme de contournement vertical est la méta-communication : communiquer à propos de la double contrainte. En cumulant les deux, tu pourrais dire à ton père : "Je t'aime et je ne peux pas ne pas m'inquiéter pour toi, mais je t'aime et je ne veux pas ajouter à tes propres inquiétudes. Comment veux-tu que nous parlions de la situation ?"

 

Bon courage. Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

 

Un double merci. D'une part je me sens comprise :heart: et d'autre part ton message m'encourage pour la suite. En fait, ta formulation remet mes idées en place. :thumb_up:

 

Il y a quelques années, j'ai coupé les ponts avec ma grand-mère et depuis quelques semaines, je suis en train de penser que je me suis trompée de cible et que j'aurais dû couper le lien avec mes parents. Je ne le fais pas, mais je garde mes distances pour ne pas me brûler les ailes.

 

À propos de la phrase que tu suggères, c'est la formulation que je cherchais. Je te tiendrais au courant du résultat.

 

Très amicalement,

Christine

 

P.S. : quand je serai grande, je veux être comme Fabien. Euh… Je ne veux pas être un homme, je veux savoir tout ce que sait Fabien ! :rofl:

Christine (1 alpha, aile 9) (C +/-, S -/=, X -/+)
(Tout commence en nécessité et tout doit finir en liberté.)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Christine,

 

"Quand je serai grande, je veux être comme Fabien. Euh… Je ne veux pas être un homme, je veux savoir tout ce que sait Fabien ! :rofl:"

Bah, Fabien a mis plus plus de trente ans à faire réellement quelque chose de tout ce qu'il savait… :blush: Et pour cela, il lui a fallu rencontrer une 1.

 

En tout cas, je suis heureux de t'avoir été utile.

 

Très amicalement,

Fabien

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