Dignité

[Pascal]

Bonjour à tous,

 

Depuis hier, je me pose une question qui ne m'étais pas apparue jusqu'à présent.

 

Quel sens donne-t-on au mot dignité suivant les ennéatypes ?

 

Je relate l'anecdote qui m'est arrivée ce week-end : j'étais invité aux 50 ans d'une relation proche qui est d'ennéatype 8, et à la fin de la soirée, lorsque je suis parti, elle m'a dit : "C'est bientôt ton tour ; j'espère que tu fêteras tes 50 ans dignement."

Sur le coup, j'ai zappé et hier matin, je me suis rappelé la phrase, et je me suis aperçu que cela ne faisait pas sens en ce qui me concerne.

Dignement renvoie à dignité, et je n'ai pas saisi la relation entre anniversaire et dignité…

 

Le dictionnaire précise que dignité est le sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne ou d'une chose, et qui commande le respect d'autrui. Je comprends bien la définition, et lorsque j'emploie le mot dignité ou celui de dignement, c'est généralement dans le sens dignité humaine et rarement dans un autre contexte, en tout cas pas dans celui d'un anniversaire.

 

Je poserai dès que je peux la question à la personne concernée, mais cela m'intéressait d'avoir le vôtre, parce que, là, je suis dans un manque de sens par rapport à la situation.

 

Bien amicalement,

Pascal

[Sevan]

Bonjour Pascal,

 

Sans dictionnaire, j'aurais associé dignité à une sorte de fierté, le fait de garder la tête haute malgré les difficultés ou les critiques/moqueries des autres.

 

En consultant le lexicographe, je suis tombé sur la définition que tu donnes, mais également sur la suivante : attitude de respect de soi-même, fierté. Cette deuxième définition est plus proche de l'idée que j'avais de la dignité personnelle.

 

Pour un 9, l'oubli de soi éloigne assez facilement d'une attitude de respect de soi. La personne dont tu parles pourrait-elle avoir repéré cet aspect ?

 

Amicalement,

Sevan

[Fabien Chabreuil]

Bonjour à tous,

 

Je suis surpris que cette expression vous interpelle. Il y a sur Google 61.000 occurences de "fêter dignement", rien qu'à l'infinitif. En bon 7, je trouve important de fêter dignement tout ce qui se présente ! C'est-à-dire avec l'intensité et le faste que mérite l'évènement.

 

C'est d'ailleurs les deux premiers sens que mon dictionnaire donne au mot digne : "Qui mérite quelque chose.", "Conforme à ce que mérite quelqu'un."

 

Il enchaîne sur : "Qui montre le respect de soi-même." Durant toute une période de ma vie, j'ai beaucoup employé l'expression : "Ça, c'est digne." Cela signifiait que ce qui était évoqué par l'expression était à la hauteur et élégant. Par exemple, aller pique-niquer avec des amis, et le faire sur une jolie nappe, avec de la belle vaisselle et en buvant du champagne était "digne".  Il y avait alors un sous-entendu qui était que, dans l'ensemble, la plupart des gens ne l'étaient pas.  À première vue, j'associe donc cette utilisation au vMème ROUGE de la Spirale Dynamique. En bon 7, c'était surtout dans la manière de profiter des plaisirs de l'existence qu'il était important de mettre de la dignité. Sauf exception, je n'emploie plus cette expression depuis belle lurette.

 

Le dictionnaire de Pascal dit donc que la dignité "est le sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne ou d'une chose, et qui commande le respect d'autrui". Comme je prône que tout être humain est respectable, je dois alors en déduire que c'est parce que tout être humain est digne. Il faudrait alors définir ce qu'est la nature humaine ? Vaste programme…

 

De plus, il me semble que des tas d'autres choses sont respectables. Quand je vois dans la jungle de Bornéo une mère orang-outan câlinant son petit, quand je vois une abeille quitter un massif de fleurs lourdement chargé du pollen qu'elle ramène à la ruche, quand je vois un brin d'herbe qui pousse au milieu des pavés, je ne peux que penser qu'ils doivent être respectés et qu'ils ont donc une dignité, même si elle n'est pas conscientisée. Être, c'est être digne.

 

Je voudrais ajouter que, si elle est un "sentiment", la dignité est alors propre à chaque individu, et peut évoluer pour lui avec le temps. Par exemple, ce que nous appelons à notre époque "mourir dans la dignité" aurait été considéré comme indigne en d'autres temps.

 

Le concept est donc à la fois trop général et trop imprécis. La question concrète de savoir comment respecter toutes ces dignités éventuellement contradictoires et conflictuelles est par contre éminemment utile et difficile. La dignité n'est au fond que la justification nébuleuse d'une éthique quotidienne.

 

Très amicalement,

Fabien