Institut Français de

l’ennéagramme

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Porte(s) de sortie pour la dépendance-vide du 2 ?


Isabela

Messages recommandés

Bonjour Fabien et Patricia, et les autres,

 

Je suis un 2 bien désintégré si j'en crois les degrés de la classification de Riso.

 

Mon enfance dont j'ai très peu de souvenirs, a été marquée par une mère immature, avec des traits hystériques, et à la fois très présente et très "rejetante" (insultes, baisers, insultes), et par un père introverti, absent tout en étant à la maison, et fuyant. J'étais imaginative et introvertie. Depuis que j'ai des souvenirs, soit à partir de six ou sept ans, je me suis toujours sentie méprisable, coupable et indigne d'affection sans y avoir de raisons conscientes. Enfant et ado, je désespérais d'intégrer un groupe et attachais une importance cruciale au regard et à gagner l'affection des autres. La question de mon identité et de mon image a toujours été le centre de mes préoccupations et s'est très tôt "fixée" sur mon physique (visage, corps). Dont le soin ou le "mal-soin" m'ont pris beaucoup de temps et d'énergie (coiffage et maquillage pouvant durer deux à trois heures, recherche permanente du miroir, besoin d'être rassurée, recherche de perfection corporelle par le sport, tendance anorexique, puis boulimique, coupage de cheveux très courts en période de mal-être par sabotage). Les deux sentiments qui me dominent sont l'effort et la honte (sentiment de culpabilité diffus, sorte d'indignité irréductible, a priori). Effort pour qu'on m'aime, dans toute activité, pour être mieux, en général. Un côté 1 a, je pense, alimenté et renforcé ma quête et mes obsessions de 2. (J'ai toujours été une première de la classe, un vrai plaisir, je suis fière de ça. Ailes 1 et 3 sans doute pas innocentes dans l'opération. :sarcastic:)

 

Mon côté 2-sexuel est absolument irréfutable, le but de ma vie étant de trouver mon âme sœur et de vivre avec jusqu'à la fin de ma vie. Mon trip est de partager des moments d'intimité avec un homme, quels que soient ces moments, loisirs, passions, discussions. Mon mode préféré d'interaction est le face à face, que ce soit dans la famille, amis, couple. Je suis possessive au point de reprocher à un meilleur ami d'avoir d'autres amis, et ma jalousie en couple n'a pas de limites, pouvant même chercher des objets de jalousie s'il n'y en a pas objectivement.

 

J'en arrive à mon problème. Je n'arrive pas à être seule. A considérer que je suis une personne toute seule quoi qu'il arrive, au fond. Que je ne peux et dois compter que sur moi. J'ai toujours besoin d'un lien avec quelqu'un ; le soir, je dois textoter "bonne nuit" à quelqu'un avant de m'endormir. J'ai des rêves secrets consistant à forcer les gens qui me plaisent à m'aimer plus que tout au monde. :sarcastic:

 

Comme c'est impossible et que ces tendances produisent un effet contraire en éloignant les autres, je souffre parce que j'ai l'impulsion de manipuler et de séduire tout en butant face à la vanité in fine de ce mouvement. J'ai toujours besoin de me raccrocher à quelqu'un, quand ça ne va pas. Je cherche des sauveurs partout. Ca ne marche pas, évidemment, et je sais au niveau mental ou intellectuel que le salut viendra de moi, mais quelque chose en moi n'y arrive pas et continue à reprocher aux proches leur manque d'intérêt.

 

Je passe des trucs dans mon parcours de vie. Des ruptures diverses m'ont amenée à une dépression, l'angoisse, plus aucune émotion, que le vide. Tendance anorexique, sport à outrance, puis boulimie, raccrochage aux branches, tentatives de me faire sauver par mes ex. Tentative de suicide en 2002 qui était un appel à être sauvée destiné aux autres, du genre "aidez moi ou je me tue" (pas pris assez de médicaments pour me mettre réellement en danger).

 

J'ai fini par émerger mais aussi par adopter d'autres comportements : un an de séductions diverses, échange de sexe contre affection, tentative de trouver un sauveur, un parent chez ces hommes. Mais sentiment diffus que quelque chose clochait, et sentiment d'aliénation. Puis, un tiraillement entre deux hommes, manipulatrice et en même temps manipulée. Je suis tellement influençable qu'on pourrait me dire presque n'importe quoi sur moi, je le croirais (mais je me soigne !!). Je pense ou suppose que les autres détiennent mon image et je cours après pour me trouver. "Dites moi qui je suis !" Je suppose qu'en écrivant ces paragraphes il y a un peu de ça qui pointe. :sarcastic:

 

Ma "pathologie" tournerait autour de la névrose hystérique sans l'être complètement, et d'après ma psy, d'un possible traumatisme de nature sexuelle que j'explore par des séances d'hypnose. Cette conscience de ma "pathologie" alimente bien sûr la pensée : "on ne peut pas t'aimer parce que tu es névrosée ; tu fais tout pour qu'on t'aime et c'est justement pour ça que…" Ma lucidité mentale se bat donc avec mes comportements compulsifs, et j'ai parfois l'impression d'être folle. Je me sens comme un bébé sans maman, et démunie à ne pas en trouver, et incapable de s'assumer seule. Tout ceci ne se voit pas ou peu à l'extérieur car je remplis mes tâches professionnelles et sociales avec un succès normal. C'est dans la sphère privée que ça explose, dans les relations de couple et aussi amicales. Crises de nerfs et larmes fréquentes. Quand je dis ne pas m'assumer seule, c'est dans le domaine affectif, puisque concrètement je pourvois à tous mes besoins et activités. Je fais d'ailleurs des efforts pour ne pas dépendre des autres dans les faits. J'ai une sorte de dialectique permanente entre "me séparer complètement de tout le monde, et tout le monde me veut du mal ou est indifférent et donc finit par me trahir" et "courir vers les gens et assumer mon besoin d'amour". Je n'arrive pas à trouver l'équilibre entre l'isolation et la fusion. (C'est plutôt la deuxième qui l'emporte d'ailleurs !!)

 

Je fais une thérapie depuis un an et il me semble, cela dit, que j'avance un peu plus qu'auparavant (j'en ai fait deux ans avant).

 

Voilà, en gros. Ma question porte sur l'évolution possible de cet état. A mon niveau de compréhension je pense que je dois :

  • prendre connaissance "émotionnellement" de ce qui s'est passé dans mon enfance,
  • essayer de "nourrir" mon être intérieur afin qu'il existe par lui même sans avoir besoin des autres (besoin pathologique, j'entends). Je fais un peu d'hypnose avec ma psy et ces séances me paraissent aller dans ce sens ; prendre contact avec mes besoins et mes désirs profonds, mais c'est très difficile pour moi (parce que quand je pense à ça, je me dis, ben mon désir et besoin profond, c'est d'être aimée et d'aimer un homme = le poisson qui se mord la queue). Y a –t-il d'autres moyens ?
  • Quant au rapport avec l'ennéagramme, j'attends avec impatience le stage intégration/désintégration pour voir ce qui peut m'aider là-dedans, comme peut-être pratiquer les vertus de mon type d'intégration.

Merci d'avoir lu jusqu'au bout !

Isabelle

Isabelle (E4, C+/- S- X++)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Isabelle,

 

Bienvenue sur ce forum et merci pour ce témoignage si caractéristique de l'ennéatype. :sarcastic:

 

"Ma question porte sur l'évolution possible de cet état."

L'évolution est bien sûr possible. Toute blessure peut être guérie, c'est juste une question d'efforts et de temps.

 

"Prendre connaissance 'émotionnellement' de ce qui s'est passé dans mon enfance."

Oui, afin d'être libre de remettre cela dans le passé.

 

Ta psy soupçonne un possible abus sexuel dans l'enfance ; c'est effectivement compatible avec les manifestations que tu décris. Le problème est que tu as une amnésie de cette petite enfance Il y a donc deux risques, celui du faux souvenir ou celui de ne jamais trouver. Ta psy doit savoir gérer le premierr. Pour le second, il me semble qu'il faut, si possible, se fixer une limite dans le temps à la recherche de ce type d'événement pour ne pas rester centré trop longtemps sur le passé. On peut alors explorer et traiter la situation en ignorant les détails de l'agression et le nom de l'agresseur.

 

"Essayer de 'nourrir' mon être intérieur afin qu'il existe par lui même sans avoir besoin des autres (besoin pathologique, j'entends)."

Oui aussi. Je te recommenderai vraiment le stage Libération où l'on explore notamment une technique de traitement de la dépendance.

 

"Quant au rapport avec l'ennéagramme, j'attends avec impatience le stage intégration/désintégration pour voir ce qui peut m'aider là-dedans, comme peut-être pratiquer les vertus de mon type d'intégration."

Ce stage, Centres, est surtout un stage d'approfondissement de la connaissance de soi. Il est passionnant :sarcastic: mais pour une évolution personnelle forte, des stages comme Eveil ou Pardon sont plus adaptés.

 

Très amicalement,

Fabien

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Merci pour ta réponse!

 

Ca tombe bien, j'avais prévu d'aller à ces stages-là, parce que je "vois" assez bien où j'en suis et c'est surtout évoluer qui s'impose maintenant comme une nécessité.

  1. Pour l'enfance, oui, il est possible que je ne "retrouve" rien à me mettre sous la dent comme traumatisme ou histoire affreuse et donc la connaissance me rendrait heureuse du jour au lendemain :hautetfort: ; j'ai compris ça et j'essaie de me connecter à mes ressentis afin de les vivre en entier plutôt que de mener une enquête acharnée.
    Car j'ai dû faire une sorte de refoulement magistral de beaucoup de choses. Notamment refoulement de moi, de ce que je pense, de ce que je suis. Ce qui m'a amenée à la colère, complètement intériorisée et retournée contre moi. Je travaille précisément sur ça en ce moment avec la psy. Ansi que sur la peur.
  2. Par rapport à ma hâte du stage Centres, c'est surtout afin de vérifier quelle est ma variante afin de pratiquer les vertus de mon type d'intégration.
  3. Je voulais ajouter aussi, que même si j'ai l'air d'un gros 2, je me demande si je suis pas un 3 à cause des raisons suivantes :
    • le port de masques perpétuels et une sorte d'adaptation caméléonique à mon interlocuteur et aux situations dans une sorte de fusion (ok, en le disant, c'est 2 aussi) qui va jusqu'à l'aliénation et, de retour seule chez moi, le constat effarant d'avoir fait ou dit des choses absolument pas "moi", et pire, de ne plus savoir du tout ce qui est "moi" ;
    • le mensonge au sens large, permanent associé à cette pulsion de paraître, et fatiguant aussi en ce qu'il entraîne la culpabilité et le sentiment d'imposture dans son sillage ;
    • une grande fatigue liée au port de ces masques et le désemparement quant au vrai visage qui est derrière - la grande inconnue et en même temps la grande peur ;
    • l'absence totale de lâcher prise et la nécessité pensée d'être performant, parfait, et d'être ce qu'attend l'autre lorsque j'arrive à le savoir ;
    • le vide.

Voilà voilà, je coupe le robinet parce que je ne m'arrêterais plus. :laugh:

 

A très bientôt quoi qu'il en soit !

Isabelle

Isabelle (E4, C+/- S- X++)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Isabelle,

 

Tous les points que tu soulèves comme rendant possible le 3 sont aussi compatibles avec le 2. Je veux juste apporter une précision sur le mensonge. Le mensonge du 3 est un mensonge à lui-même : il convainc les autres parce qu'il s'est d'abord convaincu. Et donc ce mensonge n'est source ni de fatigue, ni de culpabilité, ni de sentiment d'imposture.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,

 

Suite aux stages Bases et Sous-types, j'ai cru m'identifier en 2 mais je pense être plus proche du 4 pour les raisons suivantes. Je pense en fait avoir été tentée de jouer la 2 pour son image séduisante, mais je n'ai pas dit grand chose des sentiments qui m'habitent le plus souvent et que voici.

 

Le Beau

C'est ma préoccupation principale. Etre belle est mon but depuis que je suis toute petite. Je fais en sorte, j'essaye, physique, vêtements. Il parait que j'ai une manière spéciale de me maquiller, des côtés créatifs parfois. Je m'habille presque tout le temps en noir. J'attache une importance particulière à ma coupe de cheveux et à la coiffure, avec force barrettes et accessoires (pas toujours du meilleur effet comme je réalise sur les photos a posteriori :wink:).

J'ai toujours été attirée par les gens beaux, ils ont sur moi un ascendant particulier, plus que chez la plupart des gens. Je préfère les beautés spéciales, particulières et qui dégagent quelque chose.

 

La jalousie

C'est le sentiment que je vis le plus au quotidien. Je rentre dans le métro, premier réflexe, les filles : plus belles, moins belles que moi ? Je vois les détails qui les rendent jolies, en général je les trouve plus belles et donc, envie, jalousie, elles ont quelque chose que je n'ai pas. Presque toutes ! Je crois que j'ai un filtre, là.

Quand je suis avec un mec, je deviens systématiquement jalouse de toutes ses ex, quand bien même il ne les voit plus depuis le lycée :laugh: puis, de ses copines, puis de ses potes, puis de sa famille, de sa vie et de ses activités, de sa personnalité etc, c'est sans fin.

Si je ne trouve pas de prétexte à l'être, je vais finir par être jalouse des filles qui passent, des serveuses du resto où on dîne (j'insiste, sans aucun regard du mec, c est vraiment moi qui me fait mon film). Je peux être jalouse d'un objet aussi, tant qu'à faire hein.

Quand je parle avec quelqu'un, je suis jalouse de la conversation qu'ont nos deux voisins, qui est forcément plus intéressante et je me dis que je suis toujours au mauvais endroit et que c'est jamais moi qui a la mieux. Si je discute avec ces mêmes voisins, je me dis que j'ai loupé quelque chose en laissant l'autre aller discuter avec quelqu'un d'autre, avec qui il aura (forcément) une discussion beaucoup plus intéressante que celle qu'il a eue avec moi.

Au stage Sous-types, j'ai été très souvent jalouse de Julien parce qu'il captait l'attention, parce que certains lui ont dit avoir été contents de le rencontrer (et pas de moi, vous voyez l'équation…), mais aussi de Guillaume, parce que je me suis dit que Patricia l'aimait bien, à cause d'une toute petite remarque qu'elle a faite sur son regard, mais aussi de plein de gens imaginaires, par exemple la 2 d'un exemple qui avait rencontré Fabien et Patricia dans un avion et qui était très belle…

Bref, un monde imaginaire et rempli de créatures toutes plus intéressantes et charismatiques que moi, me pourrit la tête en permanence.

 

Ah oui en stage, quand je prenais la parole, je me disais, que je passais sans doute pour bête, inintéressante ou alors, futile (?), ce dernier peut-être parce que je me vois souvent comme une coquille vide qui essaye d'être jolie et qui doit donc paraître allumeuse et vide. Quand j'entendais les bonjours, les mercis et le ton de voix utilisés par Fabien et Patricia envers les autres, je me disais qu'envers moi ils n'étaient pas aussi chaleureux. Moi j'avais l'impression de ne pas exister et d'être transparente.

Bref, c'est une interprétation sans fin…

 

L'autodévalorisation

Permanente, que dire de plus. J'ai une sorte de saboteur intérieur qui me dit tout le temps que je suis la moins jolie, la plus nulle, que je ne mérite pas les choses, que c'est normal si ça foire, que je suis une impostrice. En fait, une sorte de honte permanente, et de sentiment d'indignité, voilà c'est ça, d'indignité "a priori".

 

L'autodestruction

Boulimie.

Ongles rongés.

Tentative de suicide par le passé, mais des découragements qui flirtent toujours avec les idées noires actuellement.

Sabotage : en groupe, je pense que personne ne s'interesse à moi, j'interprète tout, et du coup je suis bizarre parce que je me dis que je le suis, et du coup les gens finissent par me trouver louche aussi. En général je me retire de la soirée avant la fin parce que j'estime que je ne suis pas appréciée, que ma présence n'est pas désirée, que personne n'en a rien à foutre. Je rentre ensuite chez moi en pleurant. Le lendemain, c est souvent "mais pourquoi t'es partie ? Machin t'as trouvé sympa, etc.", mais en général c'est aussi moi qui cherche à savoir si on m'a aimée un peu quand même à cette soirée.

Au fond de moi je suis persuadée qu'on ne peut pas m'aimer. Si cela m'arrive et que mon petit ami m'aime, je pense que c'est parce que je l'ai séduit, que c'est une imposture, que je l'ai manipulé et que c'est juste que ça a marché.

J'ai l'impression de jouer un rôle souvent.

J'ai une espèce de saboteur intérieur qui me dénigre en permance et ça m'épuise. Je peux très facilement arrêter quelque chose, une activité ou un début de relation d'amitié (ou faire la gueule et déprimer), parce que je m'imagine que l'autre ne m'aime pas ou que je suis nulle dans l'activité.

 

L'intensité

Dans les hauts comme dans les bas. Si ça va, j'ai tendance à être exaltée, si ça va mal (plus courant) c'est tout de suite catastrophique. On me dit souvent excessive ou "prise de tête", mais moi je n'ai pas l'impression de jouer ni de forcer mes émotions.

 

Amour

Ben, l'âme-soeur quoi. Je cherche encore. :hautetfort:

 

Mort ?

Là, je n'ai pas l'impression d'avoir un attrait pour la mort.

Par contre, la mélancolie, oui, mais je fais pas "exprès" enfin je veux dire, je me sens tout le temps mélancolique, du coup la musique mélancolique me touche particulièrement. D'une manière générale, je me sens en connection avec toute la gamme de sentiments tristes comme si je vibrais avec eux comme deux cordes de guitare quand on accorde.

 

Alors, suis je un 2 désintégré en permanence ou un 4 qui se désintègre en 2, je ne sais pas encore, je vais jeter un coup d'oeil plus approfondi aux messages des autres, pour voir.

Mais à la limite, peu importe lequel je suis, j'aimerais bien souffrir moins en tout cas. En fait j'ai un fond de tristesse permanent et sans cause apparente et diffus depuis que j'ai des souvenirs c'est à dire depuis mes sept ans à peu près.

Je pense que pour aller mieux et être joyeuse mon principal problème est de travailler sur la partie de moi qui ne m'aime pas, ce que j'essaie, en thérapie.

Isabelle (E4, C+/- S- X++)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Isabelle,

 

"Je pense en fait avoir été tentée de jouer la 2 pour son image séduisante."

Pourtant, ce ne sont pas les aspects les plus sympathiques du 2 que tu as évoqués…

 

"Je n'ai pas dit grand chose des sentiments qui m'habitent le plus souvent et que voici."

Patricia et moi ne pouvons réagir qu'à ce que nous voyons et à ce que tu dis ou écrit. Dès lors, tu es évidemment la seule qui peux, en dernier ressort, définir ton ennéatype.

 

"Le Beau. C'est ma préoccupation principale."

Ce que tu décris en ce domaine n'est que de l'instinct sexuel, et ne renvoie pas particulièrement à l'ennéatype 4.

 

La jalousie - L'autodévalorisation

Cela peut tendre vers le 4, mais n'est pas totalement incompatible avec un 2 qui n'obtient pas le retour émotionnel souhaité.

 

L'intensité - Dans les hauts comme dans les bas.

C'est un caractéristique du 4 effectivement, mais colle aussi avec un 2 qui ne va pas fort : tu avais parlé dans ton premier message de "névrose hystérique", problématique attribuée en ennéagramme au 2 (cf. stage Connexions).

 

"Là, je n'ai pas l'impression d'avoir un attrait pour la mort."

S'il y a "auto-destruction, il y a, au moins inconsciemment et par moments, attrait pour la mort.

 

"Alors, suis je un 2 désintégré en permanence ou un 4 qui se désintègre en 2, je ne sais pas encore, je vais jeter un coup d'oeil plus approfondi aux messages des autres, pour voir."

Le choix est là, en effet. En fait, il doit être assez facile de trancher :

  • D'abord, nous n'avons parlé que de moments où cela allait plutôt mal et où se manifestaient visiblement les types de base et de désintégration. Que se passe-t-il quand tu te sens bien ? Il ne devrait y avoir alors qu'un seul type visible, le type de base.
  • Une différence fondamentale entre le 2 et le 4 est la direction d'utilisation de l'émotionnel, extérieure chez le 2 et intérieur chez le 4. Jusqu'ici, tu nous as surtout montré l'orientation extérieure. Je cite les exemples que j'ai en mémoire :
    • "Je n'arrive pas à être seule. Que je ne peux et dois compter que sur moi. J'ai toujours besoin d'un lien avec quelqu'un." (défini comme ton problème majeur.)
    • "Je pense ou suppose que les autres détiennent mon image et je cours après pour me trouver. 'Dites moi qui je suis !'"
    • "Une sorte d'adaptation caméléonique à mon interlocuteur et aux situations dans une sorte de fusion"
    • "Je vais jeter un coup d'oeil plus approfondi aux messages des autres, pour voir." La réponse est plutôt en toi…

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Isabelle,

 

J'étais au stage Sous-types, tu fais partie des gens avec qui j'ai parlé le plus et ma foi j'en suis content ! Voici quelques remarques.

 

"En fait, une sorte de honte permanente, et de sentiment d'indignité, voilà c'est ça, d'indignité 'a priori'."

En revenant aux fondamentaux, c'est-à-dire au stage Bases, peur de base du 2 : être indigne d'être aimé.

 

"En fait j'ai un fond de tristesse permanent et sans cause apparente et diffus (…)"

Peut-être t'en rends-tu compte plus facilement car tu es dans le centre émotionnel, mais j'ai aussi ce "fond de tristesse" (c'est joli comme formule) lorsque je "zone" chez moi sans sortir, dans les moments où je ne vais pas bien. D'ailleurs, si je ne me trompe pas, tu as reconnu avoir le même genre de période lorsque j'en parlais.

Je suis 9, je n'avais pas conscience de cette mélancolie, et Fabien expliquait que la répression du centre instinctif s'accompagnait d'une tristesse de fond.

Dans l'hypothèse où tu serais 2 qui se désintègre en 4, c'est le centre instinctif que tu réprimerais, donc ça pourrait coller aussi.

 

"Le soir, je dois textoter "bonne nuit" à quelqu'un avant de m'endormir."

Ca et ce que tu nous racontais pendant le stage sur les textos que tu envoies à tes anciens amoureux, c'est plutôt émotionnel extérieur, pour ajouter de l'eau au moulin de Fabien. :hautetfort:

 

Courage,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Re-bonjour Fabien (et merci pour le suivi du dialogue !),

 

Je vais essayer de répondre à tes remarques.

 

"Je pense en fait avoir été tentée de jouer la 2 pour son image séduisante."

Pourtant, ce ne sont pas les aspects les plus sympathiques du 2 que tu as évoqués…

Oui mais je me sentais un peu différente des autres dans le rôle de la séductrice étant donné qu'il n'y avait pas d'autres 2 présents. Et puis l'idée me séduisait bizarrement, le côté étoile filante et le côté "jolie fille superficielle mais en fait en douleur".

 

La jalousie - L'autodévalorisation

Cela peut tendre vers le 4, mais n'est pas totalement incompatible avec un 2 qui n'obtient pas le retour émotionnel souhaité.

Oui, mais j'ai quand même ce sentiment en permanence… depuis petite fille. Serait ce possible quand même que ce ne soit qu'une réaction de 2 en réaction à son environnement ? Et elle va quand même assez loin…

 

L'intensité - Dans les hauts comme dans les bas.

C'est un caractéristique du 4 effectivement, mais colle aussi avec un 2 qui ne va pas fort : tu avais parlé dans ton premier message de "névrose hystérique", problématique attribuée en ennéagramme au 2 (cf. stage Connexions).

Oui, mais il apparaitrait selon ma psy que ma mère l'était et que j'aie hérité de "traits" sans l'être réellement (?).

 

"Là, je n'ai pas l'impression d'avoir un attrait pour la mort."

S'il y a "auto-destruction, il y a, au moins inconsciemment et par moments, attrait pour la mort.

Et bien en tout cas il y a autodestruction et j'ai souvent des idées noires. Je voulais dire par "ne pas avoir d'attrait" que ce n'est pas quelque chose que je cultive (pas de phase gothique, pas de photos de cimetière, pas d'écriture sur ce thème).

 

Nous n'avons parlé que de moments où cela allait plutôt mal et où se manifestaient visiblement les types de base et de désintégration. Que se passe-t-il quand tu te sens bien ? Il ne devrait y avoir alors qu'un seul type visible, le type de base.

"Quand je vais bien", déjà, l'expression me pose problème, j'ai jamais l'impression d'aller bien. En fait il y a toujours ce fond de tristesse mêlée de dévalorisation et de sentiment de tare ou d'être louche. Je dirais que quand je vais bien, je vais un peu trop bien pour être honnête, une sorte d'enthousiasme mais qui descend vite (je parle à l'échelle de deux jours, par exemple). Quand je vais bien, c'est souvent que je suis amoureuse et que l'autre me renvoie une image valorisée de moi, ou alors que je suis bien par moi même parce qu'il fait beau et en fait sans raisons particulieres et dans ce cas, je suis contente toute seule chez moi à chantonner, ou à écrire des textes, ou à me balader en promenant ma petite joie dans ma tête. Ou à aller dans du relationnel, c'est vrai.

 

Mais en fait, ça ne dure jamais longtemps parce que j'abrite un formidable saboteur intérieur qui n'en loupe pas une et je me sens vite coupable d'avoir été heureuse pendant une heure, et hop ! un nuage X ou Y revient et retour à la case mélancolie.

 

Sinon j'ai pas mal réfléchi à cette idée d'émotionnel tourné vers l'extérieur : quand je disais "vide" et sentiment de "dépendance" c est quand je viens de rompre (c'était le cas en écrivant le post et ça a été vraiment dur) mais sinon, en période plus classique, ce n'est pas vide, c'est plutôt rempli mais sombre, la tristesse diffuse, vague et la rêvasserie mélancolique sans fin. Ca peut durer des jours par exemple en période de vacances. Je pense par ailleurs que mon centre réprimé est l'instinctif. J'ai un monde intérieur qui n'arrête pas de bouger avec plein de nuances et sensible au monde extérieur, mais en ce qu'il nourrit mon monde intérieur. Un paysage ou une musique peut me mettre dans des états pas possibles à l'intérieur, comme une sorte de vague de souvenirs au goût étrange mélangés à des trucs imaginés. Je ne sais pas si c'est 2 aussi.

 

Je me suis pas mal reconnue par ailleurs dans le mécanisme d'introjection décrit dans la conversation "Le schisme" par un membre 4 du forum.

 

Pour ce qui est du lien nécessaire avec quelqu'un, c'est plutôt le fait que je cherche une sorte d'âme soeur en permanence, qui me comprendrait complètement. Ca pourrait coller aussi avec le 4 ? J'ai vécu par procuration cet idéal dans mes lectures depuis que je suis petite. (J'ai vécu dans ma tête et dans les livres et dans les films et dans les fantasmes jusqu'à mes 20 ans environ) - mais ça, tu vas me dire que ce n'est pas forcément 4, ça peut être un 2 introverti. :laugh:

 

Pour le rapport à l'image, je cherche à savoir ce que les autres pensent de moi bien sûr, mais les 4 ne le font-ils pas aussi ?

Le caméléon : je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. En m'observant cette semaine je me suis rendue compte que je m'adapte pas vraiment, j'ai une capacité empathique avec les gens en mélancolie parce que je cherche quelqu'un qui vivrait ce que je vis, mais à part ça, je me pose tout de suite dans la différence. Je me retire vite dans mes pensées que je suis mieux, différente, plus ceci ou plus cela, moins ceci ou moins cela, enfin dans mon petit monde intérieur quoi. J'adopte souvent une position différente, j'aime l'idée que je ne pense pas comme tout le monde, que j'ai mes concepts construits grâce non pas à ma réflexion bêtement mathématique mais par mon intuition phénoménale, limite comme si j'étais une élue ou une espèce de souffrante karmique sublime qui va quand même un jour dépasser toute sa souffrance (mais en tout cas ce sera beau :wink:).

 

Je ne sais pas si ça fait de moi un 4 mais je n'aime pas non plus l'idée d'être casée dans un ennéatype ? (Moui, peu convainquant là.)

 

Je poserais à ce stade, comme hypothèse, un 4 parfois désintégré en 2, ou un 2 souvent désintégré en 4.

Je vais continuer à me regarder fonctionner parce que là je balance à 50/50 sans aucune certitude. :hautetfort:

Isabelle (E4, C+/- S- X++)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Isabelle et Sevan,

 

Vos messages se sont croisés, je pense, et Isabelle, je ne suis pas certain que tu aies vu celui de Sevan juste avant le tien.

 

@ Sevan :

 

Merci de ta pertinente intervention. Le rappel de la peur de base, des conséquences de la hiérarchie des centres (qu'Isabelle confirme dans son message) et de certains comportements sont totalement justifiés et utiles à la réflexion d'Isabelle.

 

@ Isabelle :

 

"Serait ce possible quand même que ce ne soit qu'une réaction de 2 en réaction à son environnement ? Et elle va quand même assez loin…"

Oui, si l'environnement familial et social n'apporte pas le retour émotionnel dont le 2, même enfant, a besoin.

 

"Oui, mais il apparaitrait selon ma psy que ma mère l'était et que j'aie hérité de "traits" sans l'être réellement (?)."

As-tu une idée du type de tes parents ? Nous trimballons tous à l'intérieur de nous une petite copie d'eux qui peux marquer plus ou moins fortement notre comportement. De plus, tu as fait allusion à une agression sexuelle possible : d'une part, cela pourrait expliquer la mélancolie et la dévalorisation, mais en plus, il pourrait y avoir, expression du syndrome de Stockholm, une intégration de l'agresseur.

 

"Pour ce qui est du lien nécessaire avec quelqu'un, c'est plutôt le fait que je cherche une sorte d'âme soeur en permanence, qui me comprendrait complètement. Ca pourrait coller aussi avec le 4 ?"

Bien sûr.

 

"Pour le rapport à l'image, je cherche à savoir ce que les autres pensent de moi bien sûr, mais les 4 ne le font-ils pas aussi ?"

Tout à fait, mais il y a moins d'attente de l'extérieur que chez un 2.

 

"J'ai vécu par procuration cet idéal dans mes lectures depuis que je suis petite. (J'ai vécu dans ma tête et dans les livres et dans les films et dans les fantasmes jusqu'à mes 20 ans environ) - mais ça, tu vas me dire que ce n'est pas forcément 4, ça peut être un 2 introverti."

Non, je ne te dirais pas cela. Un 2 a une besoin vital d'émotionnel extérieur et de relations humaines. Même introverti, il en a énormément : elles peuvent prendre une forme un peu différente et il aura besoin de moments de récupération seul, mais l'ennéatype reste là ! La question sur ce "vécu dans ta tête" est donc : avais-tu le choix ? en souffrais-tu ?

 

"Je vais continuer à me regarder fonctionner parce que là je balance à 50/50 sans aucune certitude. :perplexe:"

Oui, toi seule peut trancher et par cette voie.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien, Patricia, Sevan,

 

(Prenez votre respiration.)

 

Le stage Pardon du week-end dernier m'a débloqué deux trois trucs dont je voulais vous faire part. Le processus était lancé depuis un an (ma thérapie avance ! c'est un scoop) mais il semble prendre un tour bien plus précis enfin.

 

J'ai compris, en fait c'est plutôt comme si j'avais "vu" tout mon passé éclairé différemment de ce que j'ai l'habitude de voir quand je m'y réfère, comme si les morceaux du puzzle se remettaient à la bonne place, à celle qu'ils ont joué.

 

Quand j'étais petite, j'étais rêveuse. J'ai toujours été rêveuse, je le suis encore, mais je n'ai pas joué avec ce postulat de la même façon à travers toutes les périodes. Ma mère (mon père, en bon 5, n'a pas trop essayé) a tout essayé pour me faire me tourner vers l'extérieur, vers "les autres" comme elle disait : colonies (beurkkkkk), club d'athlé (dur), piano (au secours), et en me mêlant aux enfants de leurs amis profs (rien de pire, on te met au milieu des gens et on te dit : allez, va t'amuser avec truc truc, regarde machin elle fait du piano comme toi, blablabla). Tout ça a été très dur pour moi, je me rappelle. Le seul truc imposé que je supportais, c'était l'atelier dessin parce que les dames nous racontaient des (longues) histoires (vachement bien), et puis on faisait un dessin en nous en inspirant après. Bon j'étais nulle en dessin, mais j'ai toujours adoré les histoires.

 

Je passais mon temps dans les bouquins. Tout y est passé, dès que j'ai été en âge, je suis vite passée à la littérature, je comprenais, c'était mon monde, je vivais un peu à travers, j'écrivais des histoires en primaire aussi.

 

J'ai toujours été narcissique : le miroir, les miroirs, moi et les miroirs - à côté la marâtre de Blanche Neige est une altruiste à centre mental privilégié, je vous assure. :perplexe:

 

Je me prends régulièrement en photo de visage, je dois avoir une cinquantaine de clichés sur le mode "série", presque toujours posés.

 

J'ai toujours été têtue, je faisais au final ce que JE voulais, à ma tête et je me rebellais ; ça, c'est dans la petite enfance. Ca énervait ma mère.

 

Après , je ne sais pas ce qui s'est passé, mais ce dont je suis sûre, c'est que j'ai intégré l'idée que c'était "pas bien" d'être comme ça, repliée, rêveuse et narcissique. Culpabilité, liée au fait que je ne pouvais que reconnaître mon narcissisme, donc quand ma mère m'accusait d'égoïsme, ben je ne pouvais qu'adhérer. Exemple : "tu ferais mieux de venir aider à débarrasser la table" (euh moi, je filais direct après le repas, pour jouer du piano ou pour bouquiner).

 

Ma mère est très tournée vers les autres. Elle est 2, cela explique peut-être qu'elle n'ait pas trouvé normal ou qu'elle ait eu peur de mon "renfermement" (?).

 

Bon certes, elle a dérapé dans ses comportements avec la petite fille que j'étais, mais je finirais par lui pardonner après quelques cycles 123456789, je suppose. :rofl:

 

Mais le résultat de cette "éducation", ça a été que j'ai toujours essayé de PLANQUER ma mélancolie et mes vraies émotions. Ma mère me disait "c'est pas beau quand tu boudes, t'es pas jolie quand tu fais la gueule, etc." et ça a fait mouche. Je me suis forcée à AGIR (parce que c'était jamais mon premier réflexe, le spontané, c'est de rester rêvasser), paraître gaie, enjouée, brillante en société, enfin comme ma mère quoi. Alors que je ne le sentais pas à l'intérieur. Je réalise peu à peu pourquoi j'ai tant souffert et pourquoi je me sentais en imposture permanente… alors qu'il suffisait que je sois juste moi…

 

J'ai été jusqu'à faire tous les trucs altruistes possibles et de moi-même cette fois (mouvements cathos, pèlerinages de jeunes cathos, une tentative de semaine auprès d'handicapés). Tout ça, une catastrophe, je me sentais mélancolique tout le temps et mal à l'aise, je ne rêvais que d'une chose, c'était de me cacher, de ne plus voir tous ces gens, ça m'emmerdait profondément de devoir les aider, et comme je voyais bien que les autres avaient l'air tout joyeux et remplis d'amour du fait d'avoir aidé, je me sentais coupable coupable et en "décalage". (Ah oui aussi, j'ai un côté très 1 - intégration peut-être ? Alors mes valeurs morales perfectionnistes n'ont fait qu'alimenter mon truc.)

 

D'ailleurs je crois que j'ai passé une bonne, bonne partie de ma vie à me sentir en "décalage" à cause de ce "jeu" que je jouais en permanence (être quelqu'un d'enjoué, d'actif, voire généreux, alors qu'au fond de moi, c'était du sombre, du triste, des montagnes russes, de la rêverie…). Quand je parlais à mes amis, je tournais la phrase, trois, quatre, cinq fois dans ma tête avant de la juger adaptée au contexte et à ce que je voulais dire, alors je la disais (la plupart du temps je la disais pas parce que le sujet de conversation avait tourné !!) et elle sonnait faux bien entendu, apprêtée, décalée, artificielle.

 

En fait j'ai passé une vingtaine d'années à mépriser ma nature… alors qu'il suffisait de l'accepter. C'est comme si je m'étais pervertie avec la meilleure volonté du monde, comme si j'avais tordu mon moule jusqu'à le faire ressembler à un autre moule avec (presque !) une illusion réussie (heureusement, seulement "presque"…).

 

Depuis que j'ai compris que j'étais 4, c'est presque un soulagement. Je ne suis donc plus si ANORMALE que ça… Je me suis toujours sentie "freaks", hybride, séparée de tout le monde et marquée du seau de la honte ou de la tristesse ou de la louchitude (nouveau concept :wink:) un peu comme une tare… et je réalise que c'est NORMAL… que j'ai le droit, que ce n'est pas grave, que c'est comme ça, que ça veut pas dire que je suis égoïste, que ça veut pas dire que je pense qu'à moi, que ça veut pas dire que je ne sais pas aimer, enfin tout ce que j'ai pu entendre… Que ça ne veut pas dire que je suis une sale menteuse (parce que vous imaginez bien que, dans les trucs cathos, ce qui me plaisait, c'était soit que j'étais amoureuse d'un des autres petits jeunes, soit qu'on pouvait parler de soi, soit que Dieu je trouvais ça beau et l'amour et le salut et tout ça, et la communion de tout le monde et les chants et tout, l'exaltation –d'ailleurs j'aimais pas quand les chants s'arrêtaient - et je me trouvais belle et digne en dévote mystérieuse (j'ai toujours eu une sorte de conscience visuelle de moi même comme d'un tableau… la jeune fille agenouillée dans la chapelle avec les fleurs dans les cheveux… ce genre ; après, je revenais à la maison et ma mère m'engueulait parce que je n'aidais pas à débarrasser la table (j'essayais hein pourtant ! mais j'aimais pas aider !!!) et que j'étais vraiment une sale égoïste d'aller à mes trucs cathos et de revenir faire l'hypocrite à la maison.

 

J'avais souvent l'impression de jouer ma vie aussi, comme si je vivais et en même temps je me voyais jouer comme dans un film et en même temps je commentais le film (introjection ? schisme ?), une mise en scène sans fin…

 

La dialectique incarnation/désincarnation, qu'est ce que ça me parle…

 

Je suis soulagée…

 

Il faut que je trouve un moyen d'exprimer tout ce que je porte depuis longtemps parce que c'est lourd, c'est chargé (au quotidien). Parce qu'il y a cette tristesse, là, diffuse, et il y a la honte de l'avoir qui se greffe par dessus ("mauvaise image").

 

Savoir que je suis 4, c'est un soulagement comme je vous disais mais après, ça me pose un problème à savoir : je vais ressentir cette mélancolie TOUTE MA VIE ?? Cela, ça me foutrait les boules.

 

J'espère qu'elle s'allège.

 

Pour ce qui est de la remarque de Patricia sur les 4 (elle parlait d'eux en disant qu'il fallait qu'ils réalisent que leur vie, il fallait la vivre et pas la rêver), ça me parle, mais tu peux pas savoir à quel point !

 

Je crois savoir un peu mieux la vivre à présent mais j'ai toujours ce sentiment de transparence ou d'être inexistante parfois, comme si les actes que je posais n'existaient pas, ou que je n'en posais concrètement pas tant que ça comparé aux autres (alors que pour moi le moindre acte est un effort surhumain…aller à la poste est un effort… aller voir un ami est un effort… aller au stage est un effort… c'est tellement plus facile de rêver…) (Ceux qui répriment leur centre instinctif lèvent le doigt !!)

 

Le réel me fait maintenant moins mal, y a un peu moins cet espèce de déchirement qu'est la réalité, le côté brut ou cru que j'ai longtemps trouvé insupportable (je l'accepte mieux maintenant, parce que j'arrive à vivre des choses émouvantes avec les gens chose que je ne faisais pas avant). Mais je le ressens à des moments particuliers, par exemple le matin à mon premier contact avec l'extérieur (aller dehors ou le première personne à qui je vais parler…je n'ai pas envie, mais alors pas envie !!!), ou encore lorsque j'ai été seule sur une longue plage horaire et que quelqu'un me parle…c'est comme si le réel venait crever ma bulle, c'est TRES désagréable. Comme un réveil à l'eau froide !

 

J'ai l'air comme ça toute exaltée, mais c'est loin d'être fini, j'en ai bien conscience. Parce que j'ai honte d'être 4 ; enfin ça me fait profondément CHIER d'émaner de la souffrance (deux personnes que je ne connaissais pas me l'ont dit au stage), j'imagine que je me dévalorise d'être un ennéatype qui se dévalorise (ça s'arrête un jour, cette boucle ???).

 

Bon, je vais couper l'eau, parce que je n'en finirais plus. J'ai hésité à poster ce mail sur le forum mais c'est un peu long peut-être et peut être pas pertinent je ne sais pas. Mais je voulais vous le dire (ou le dire tout simplement, d'ailleurs).

 

Merci pour l'écoute (et les débloquages opérés par vos stages),

Isabelle

Isabelle (E4, C+/- S- X++)

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Bonjour Isabelle,

 

Voilà un beau message qui fait plaisir à lire. Tu emploies plusieurs fois le mot soulagement. C'en est toujours un de trouver son véritable ennéatype, et ça l'est évidemment encore plus quand c'est l'occasion de déposer un masque porté depuis bien longtemps. Ouf, on respire…

 

Tu t'es trouvé dans une combinaison particulièrement difficile, celle où le type introjcté d'un parent est ausi le type de désintégration. Cela fait donc deux raisons de le connaître et faire le tri est plus que complexe. Ma foi, tu y es arrivée bien rapidement…

 

"Bon certes, elle a dérapé dans ses comportements avec la petite fille que j'étais…"

D'où l'intensité de l'empreinte et la difficulté du travail d'identification. Justement, cela n'a pas été qu'un travail d'idenetification de ton ennéatype, mais aussi un trvail de désidentification de la figure maternelle et ceci a une forte valeur évolutive.

 

"je finirais par lui pardonner après quelques cycles 123456789, je suppose. :perplexe:"

Oui, fais-toi ce cadeau.

 

"Ah oui aussi, j'ai un côté très 1 - intégration peut-être ? Alors mes valeurs morales perfectionnistes n'ont fait qu'alimenter mon truc."

Tout le monde peut avoir des valeurs morales fortes et y tenir beaucoup, sans que cela soit pour autant l'axe de l'existence comme pour un 1. Il est peu probable qu'on soit à la fois masqué et intégré… alors l'explication est sans doute ailleurs.

 

"En fait j'ai passé une vingtaine d'années à mépriser ma nature… alors qu'il suffisait de l'accepter."

C'est le secret de l'Ennéagramme : découvrir sa vraie nature, l'observer et lâcher prise.

 

"Je vais ressentir cette mélancolie TOUTE MA VIE ?? Cela, ça me foutrait les boules. J'espère qu'elle s'allège."

Bien sûr qu'elle s'allège. Ton ego ressentira toujours une petite pointe de mélancolie, mais tu apprendras à regarder l'ensemble de ce que tu es et pas seulement l'ego. Alors, cette petite pointe deviendra minuscule et dérisoire.

 

"Ceux qui répriment leur centre instinctif lèvent le doigt !!"

Présent !

 

"Parce que j'ai honte d'être 4 ; enfin ça me fait profondément CHIER d'émaner de la souffrance (deux personnes que je ne connaissais pas me l'ont dit au stage), j'imagine que je me dévalorise d'être un ennéatype qui se dévalorise (ça s'arrête un jour, cette boucle ???)."

La honte fait partue du kit, comme la mélancolie. Là aussi, pour les mêmes raisons et dela même manière, ça s'allège.

 

"Merci pour l'écoute."

Merci pour le partage.

 

Très amicalement,

Fabien

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Salut Isabelle,

 

Quelle évolution !

Je suis content que tu aies trouvé ton ennéatype. En relisant tes premiers messages on voit assez nettement la différence avec le dernier où tu as l'air d'avoir déposé un fardeau ! Et je pense que dans ton évolution tu verras aussi les côtés positifs du "kit" 4.

 

Merci d'avoir pris la peine d'écrire pour ceux et celles qui suivaient tes messages, c'est un partage à la fois intéressant pour la conclusion et à la fois touchant.

 

"Ceux qui répriment leur centre instinctif lèvent le doigt !!"

[Air désinvolte ON] Hmm ? Quoi ? Bon OK… [Air désinvolte OFF] En tant que 9, j'avoue !

 

Amicalement,

Sevan

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Bonjour Isabelle,

 

Il y a un truc qui m'intrigue, pure curiosité personnelle…

 

Tu écris "piano (au secours)", donc a priori ça ne te tentait pas particulièrement, mais un peu plus loin tu écris que tu filais après le repas "pour jouer du piano ou bouquiner".

 

Que s'est-il passé dans ton ressenti ? As-tu fini par trouver une connexion émotionnelle dans le piano (et le dégoût du départ venait-il alors uniquement du fait que le désir ne venait pas de toi-même ?) ? Ou bien, n'était-ce qu'un prétexte pour ne pas débarrasser la table… ou rester en compagnie de ta mère ? Ou encore, qu'à un certain niveau tu cultivais l'ambivalence des émotions ?

(Ou toute autre chose que je n'arrive pas à appréhender…)

 

Très cordialement,

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Bonjour Bénédicte,

 

"Piano au secours", c'était pour les cours en école de musique, les gammes (beurk), la compét' et la dévalorisation (la blessure même !) à la moindre critique, les auditions foirées à cause de l'émotion alors que je connaissais mon morceau par coeur (si tu as vu "La tourneuse de pages", la petite fille qui foire son audition par émotion, c'est moi ! :perplexe:)…

 

Avec le recul, je dirai que je jouais du piano comme une émotionnelle ! Le rythme, la précision et la constance, c'était dur pour moi ! (Mais j'étais une bosseuse ! Donc j'y allais ! Mais quelle déception quand ça ne marchait pas) Par contre les nuances, j'étais bonne. :wink:

 

Le piano à jouer quand j'étais toute seule, c'était à la fois pour ne pas débarrasser la table parce que ça m'emmerdait profondément et parce que j'avais envie de jouer, j'aimais bien, c'était ma bulle.

 

Je sais pas si je réponds à ta question !

 

Isabelle

 

PS : ah oui et pour "cultiver l'ambivalence", la réponse, c'est pas du tout ; c'est pas parce qu'on est 4 qu'on est tous des bipolaires perturbés azimutés, hein. :rofl: :rofl:

Isabelle (E4, C+/- S- X++)

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Bonjour Isabelle,

 

Tu as tout à fait répondu à ma question.

 

"les auditions foirées à cause de l'émotion alors que je connaissais mon morceau par coeur :wink:

En ce qui me concerne, j'ai surtout peur avant, un peu pendant, mais je gère plutôt bien… C'est que j'ai l'habitude d'avoir peur ! Ce qui me déstabiliserait probablement : un auditoire hostile, des conflits marqués dans le groupe si groupe il y a, ou encore que ledit groupe se plante dans la structure du morceau, ou équivalent et qu'on ne sache plus où on en est…

 

"Ah oui et pour 'cultiver l'ambivalence', la réponse, c'est pas du tout ; c'est pas parce qu'on est 4 qu'on est tous des bipolaires perturbés azimutés, hein."

J'ai vu davantage d'ambivalents chez les 6 (enfin, quand ils arrivent à l'assumer sans en projeter la moitié) que chez les 4. Mais à l'occasion chez des 4 aussi, surtout avec une aile 5.

 

:perplexe:

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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