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Témoignage d'un 5 plutôt désintégré


Frizouille

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Bonjour tout le monde,

 

Je suis plutôt sûr (pour l'instant) d'être un 5, désintégré si on en croit la classification de Don Riso. Voici comment ça se présente pour moi.

 

Quand j'accroche à une idée, ça affecte la manière dont je vois le monde, elle devient le filtre (grille d'analyse + distorsion) de ma réalité virtuelle du moment, et ça peut durer une heure comme un an. Je pense bien plus que je n'agis ou ressens. Mes émotions, je les écris sur mon cahier, je joue avec elles quand je suis seul chez moi. Dans la journée, en public, elles sont plus une source de perturbation qu'autre chose.

 

Les gens me fatiguent car souvent j'ai du mal à penser efficacement en leur présence. Je ne me sens pas très à l'aise dans mes relations, surtout avec des gens que je connais peu, j'ai du mal à parler de la pluie et du beau temps, beaucoup de questions me gênent car je ne sais comment y répondre. J'ai alors du mal à être cohérent, posé et intelligible. J'ai peur de mal faire, de ne pas répondre à leur attente. L'idée que je puisse décevoir me fout en l'air. Je fonctionne avant tout dans le concept et dans l'idée ; quand on me demande d'illustrer mes propos par des expériences vécues, j'ai du mal, ma mémoire flanche sur le moment. Je dis sur le moment, car le souvenir pourra resurgir à un autre moment, souvent quand il n'est pas attendu d'ailleurs. Je rationalise beaucoup.

 

Mes niches : cinéma, séries, psycho, moi. J'ai très mal vécu le fait que mes connaissances cinématographiques n'intéressent personne quand je suis arrivé dans la région. Avec mes potes, mes connaissances étaient valorisées.

 

J'ai tendance à être dogmatique dans ma manière de répandre mon point de vue, pas très dans l'écoute et dans le dialogue (quand on est dans les opinions), puis revenu chez moi, je repense à la conversation et si je me rends compte d'erreurs de pensée, j'ajuste mes croyances.

 

J'aime bien provoquer les gens par mes pensées. Il fût un temps où j'aimais réduire les systèmes de croyances des gens en miettes, ou du moins j'aimais essayer (le sale gosse qui explique aux autres que le Père Noël n'existe pas).

 

Minimaliste dans mes besoins, j'étais comme un coq en patte en Cité U. Si je n'avais pas envie de me la raconter et que je collectionnais un peu moins les cds, dvds, etc., ça me dirait bien d'habiter dans une petite piaule. J'étais assez fier de ce manque de besoin ; maintenant je prends la mesure de ses effets négatifs : la faim ne me fait pas sortir du bois, en déménageant j'ai perdu les gens qui me connectaient au monde, je me suis vite détaché, loin des yeux loin du coeur, et je me suis vite retrouvé comme un âne tout seul. Ca m'a fait souffrir un moment, j'étais furax d'être dépendant, de devoir mon bonheur à des éléments extérieurs sur lesquels je n'avais aucun pouvoir. J'ai amputé ce désir et la souffrance qui allait avec, ce processus, comme je m'étais déjà mutilé mentalement à bien d'autres reprises. Résultat des courses : je suis capable de décisions rationnelles et de me lancer dans des projets, mais ces derniers tombent rapidement à l'eau, car la machine à vouloir est cassée, le mental n'est pas épaulé par l'émotionnel ni par l'instinctif. Je me suis retrouvé en thérapie obsédé par la question "qu'est ce que je veux réellement ?" ; j'ai laissé tomber la thérapie (je m'étais donné avant même de commencer un délai de deux ans pour essayer cette voie, je suis plutôt fier de moi d'avoir tenu cet engagement) sans réponse à ma question, j'ai juste une idée plus claire de la profondeur du trou dans lequel je suis. Voila mon témoignage, écrit sans grande émotion. :sarcastic:

 

Julien

Julien (9 alpha, sous-type sexuel)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Julien,

 

Bienvenue sur ce forum. Juste quelques questions.

 

"J'ai peur de mal faire, de ne pas répondre à leur attente. L'idée que je puisse décevoir me fout en l'air."

Vis-à-vis de quelles personnes ? En quoi est-ce important de répondre à l'attente de ces personnes ?

 

"Je m'étais donné avant même de commencer un délai de deux ans pour essayer cette voie, je suis plutôt fier de moi d'avoir tenu cet engagement."

De quoi es-tu fier spécifiquement ?

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,

 

Merci Fabien pour ta réponse rapide. Tes questions me confrontent à un problème : c'est que souvent je dis des choses que je pense depuis un moment, des phrases que je me répète depuis à un moment ; à un moment elles tombaient sous le sens, j'observais quelque chose et j'en tirais des conclusions, puis j'oublie les faits et seules les conclusions demeurent. Donc j'ai galéré pour trouver un exemple pour illustrer (justifier) la phrase.

 

Peur de mal faire… Cela peut être ma prof de danse qui me demande de l'assister pour montrer une figure, ça peut être un collègue qui va me demander de faire un travail auquel je ne suis pas habitué, il ne s'agit pas de demandes émanant d'amis (ce qui ne veut pas dire que je n'apprécie pas ces personnes et que leur avis sur moi m'est indifférent). Je suis assez énervé par le manque d'information ou de préparation que j'ai, j'ai l'impression qu'on m'envoie au casse pipe. C'est important, car si je rate, j'ai l'impression de décevoir, de ne pas être à la hauteur de leurs espoirs, comme si je les avais trompés. Au final, je me sens looser, trompeur et en colère (contre eux, contre moi, d'avoir été coincé dans une situation impossible).

 

Fier de… J'ai tendance à ne pas aller jusqu'au bout des contrats que je passe avec moi-même, genre tous les soirs je vais faire quinze pompes pour améliorer mes pectoraux, ou je vais faire tous les efforts nécessaires pour améliorer mon orthographe, ou je vais me mettre à préparer l'agrégation interne. Je flanche plus ou moins rapidement (pas de garantie de réussite, et peut être l'impression que la réussite ne sera pas si satisfaisante que ça, l'enthousiasme du début est passé). Là je suis fier d'être allé jusqu'au bout de mon contrat, j'ai fait mon possible pour aller mieux, ça n'a pas vraiment marché à la hauteur de mes espérances (je n'ai toujours aucune idée de ce que je veux vraiment, par contre la liste des choses que je ne veux pas, ou qui ne m'intéressent pas, n'a cessé de s'allonger), mais ce n'est pas de ma faute.

 

Tes deux questions m'ont incité à jeter un coup d'oeil à tout ce qui pourrait faire penser que je ne suis pas un 5.

 

Je me trouve quelques caractéristiques du 9 :

 

La colère est vraiment présente chez moi, je rumine pas mal. Je suis conciliant ; en général, j'ai tendance à être d'accord avec tout le monde et je suis très mal à l'aise lorsqu'il y a des conflits de personnes qui s'opposent verbalement. Je ne suis pas très capable de voir en présence d'autrui de quel côté je me tiens. Quand je suis seul, des fois je n'ai pas plus d'idée, des fois j'en choisi une, j'y crois pendant un moment, je me fait des films, puis j'oublie… ça ne me concerne pas, ça ne m'intéresse pas.

 

La colère est vraiment présente chez moi, je rumine pas mal. Je suis très rarement en colère sur le moment du crime de lèse-majesté. En général, je suis assez engourdi quand je devrais réagir, je ne suis pas trop conscient qu'il faudrait agir, et les fois où je le suis, je sens que si je m'exprime ça va être de manière désordonnée, que je ne serais pas assez alerte pour argumenter, que je risque de me faire ridiculiser, alors j'avale. Seul, je remets les choses en ordre, je peux écrire ou penser à mes arguments, et si ça ne sort pas, la colère s'entretient, et mes pensées deviennent rapidement violentes. Je me montrerais désagréable avec la personne (maussade, passif agressif, ou je vais m'énerver contre un sujet lors d'une discussion…).

 

Je me trouve quelques caractéristiques du 3 :

 

Je veux bien être en rapport avec les gens si je peux projeter l'image que je veux. S'ils me voient assurer et réussir, ça va, mais quand je ne suis pas sûr de ce qu'ils pensent de moi, je panique, je perds mes moyens (j'ai eu mon permis au septième coup, j'ai raté deux fois mon oral de Capes pour être parti vraiment en vrille). D'un certain point de vue, l'apogée de ma vie c'était la classe prépa où je bossais beaucoup (sans aucun problème de motivation) et j'écrasais (avec délectation) la compétition.

 

Je pense avoir une aile 4, je m'y retrouve bien :

 

Une certaine délectation à me regarder le nombril en soupirant, j'aime bien la musique dite "gothique", les ténèbres m'ont toujours attiré, j'ai toujours pensé y avoir plus ma place qu'au soleil avec les gens normaux, sans problème, sans fêlure. J'ai un radar pour détecter ce qui ne va pas. Je suis assez envieux, les filles m'intéressent bien plus quand elles sont les petites amies de mes potes, en voyant quelqu'un qui réussit, j'ai tendance à me sentir mal, inférieur. Pour découvrir de nouveaux disques ou livres, je ne lis pas le descriptif, mais les commentaires des consommateurs, j'aime me laisser porter par leur enthousiasme.

 

Voilà voilà !

Bonne journée à tous.

 

PS : merci encore pour tout (le forum, votre humour en stage, la liste des livres que vous proposez : "The wisdom of enneagram" de Riso-Hudson, c'est vraiment génial).

Julien (9 alpha, sous-type sexuel)

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Bonjour Julien,

 

Fabien manque un peu de temps, et m'a proposé de prendre le relais dans cette conversation. Je vais continuer le questionnement, peut-être de manière un peu différente de ce qu'aurait fait Fabien.

 

Préambule

 

1 - Tu fais état d'un double changement qui a bouleversé ton environnement : le changement de région et la perte en conséquence des "gens qui [te] connectaient au monde". A combien de temps remonte ce changement ? Correspondait-il aussi au passage de la vie étudiante à la vie professionnelle, et à d'autres changements dans ton mode de vie (de la cité-U à… quoi ?) ? Comment as-tu globalement vécu ces changements ?

 

2 - Ton message me fait penser que tu te sens dans des circonstances plutôt défavorables. Il pourrait être intéressant que tu envisages les questions qui vont suivre à deux niveaux : ce que tu ressens maintenant, et ce que tu as pu ressentir dans une situation plutôt favorable (ou tout au moins moyenne).

 

Questions

 

1 - A première vue, tu te considères comme un mental ("Je pense bien plus que je n'agis ou ressens"). As-tu une idée de l'importance relative d'agir et ressentir ? Te connectes-tu plus facilement à l'action, ou à l'émotion ? A une époque où tu allais mieux, la situation était-elle différente entre la mentalisation, l'action et l'émotion ?

 

2 - Les émotions que tu écris sur ton cahier : en ressens-tu souvent ? Les identifies-tu facilement ? Qu'appelles-tu "jouer avec" ? En quoi sont-elles une perturbation ? De quoi ? Si tu te connectais à des émotions au moment où elles arrivent, que risquerait-il d'arriver ?

 

3 - Qu'est-ce qui, dans la présence des gens, t'empêche de "penser efficacement" ? Leur présence fait surgir… quoi ? Comment le formules-tu, ou le ressens-tu ?

 

4 - Tes "niches" : peux-tu compléter la phrase "J'aime récolter de l'information sur ces sujets pour…" ou bien "parce que…". N'hésite pas à en formuler plusieurs s'il y en a plusieurs qui te viennent.

Peux-tu préciser "moi" en tant que faisant partie de ces "niches" : aimes-tu parler de toi, en savoir plus sur toi, ou… ?

"J'ai très mal vécu le fait que mes connaissances cinématographiques n'intéressent personne." Il y a certainement des forums ou des associations sur le sujet. Quelles circonstances, ou quelles réticences, t'ont empêché de te rapprocher de ces groupes ?

 

5 - Il y a contradiction apparente entre :

"J'aime bien provoquer les gens par mes pensées. Il fût un temps où j'aimais réduire les systèmes de croyances des gens en miettes, ou du moins j'aimais essayer (le sale gosse qui explique aux autres que le Père Noël n'existe pas)."

et :

"En général, j'ai tendance à être d'accord avec tout le monde et je suis très mal à l'aise lorsqu'il y a des conflits de personnes qui s'opposent verbalement."

Dans quelles circonstances s'applique chacune de ces attitudes ? La première attitude a-t-elle déjà déclenché un conflit ?

 

6 - Quand tu as "perdu les personnes qui te connectaient au monde", qu'est-ce qui, en dehors de l'éloignement habituel dû aux changements d'activité, a fait que certaines de ces relations n'ont pas pu être prolongées ? Ces personnes ont-elles mis fin explicitement à la relation, ou n'ont pas répondu à tes contacts ? Si c'est toi qui n'as pas prolongé, as-tu une idée du pourquoi ? Qu'est-ce qui, à ton avis, t'as empêché de créer d'autres relations (à part le "manque de faim") ?

 

Je pense que cela fait déjà assez à digérer…

 

Très cordialement,

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Bonjour à tous,

 

Merci Bénédicte d'avoir pris le temps de prendre cette conversation en route et d'avoir pris le temps de me poser toutes ces questions.

 

Tu fais état d'un double changement qui a bouleversé ton environnement : le changement de région et la perte en conséquence des "gens qui [te] connectaient au monde". A combien de temps remonte ce changement ? Correspondait-il aussi au passage de la vie étudiante à la vie professionnelle, et à d'autres changements dans ton mode de vie (de la cité-U à… quoi ?) ? Comment as-tu globalement vécu ces changements ?
Le changement s'est fait en deux temps.

 

Il y a cinq ans et demi, mes études finies, j'ai commencé à travailler, j'ai dû quitter Montpellier pour aller à Nîmes où j'avais trouvé un travail. J'ai fait quelques allers retour entre les deux villes pour retrouver mes amis, mais ces petits retours aux sources étaient décevants. C'étaient de mini-marathons où je voyais un maximum de personnes (pour rentabiliser). Passer d'une dynamique "on traîne ensemble et on passe du temps relax entre potes" à ça n'était pas suffisant pour justifier les efforts. On s'est progressivement perdu de vue tout en restant en bon termes. Pendant un an, à part ces petits déplacements et quelques soirée DVD avec un copain que je voyais de temps à autre, j'ai passé l'année globalement seul, sans créer de nouveaux liens. J'avais des collègues de travail avec qui j'étais en bons termes, mais sans plus. J'ai ingéré quantité de DVDs et j'ai continué de bosser mon CAPES (concours pour devenir professeur dans un établissement public), je n'étais pas malheureux, je n'ai pas de souvenir de déprime lié à cette époque, j'étais complètement narcotisé par les films et les séries. J'ai fini par avoir mon concours (troisième essai), ça a relâché une certaine pression, et pendant un an, j'étais de nouveau à moitié étudiant, avec des camarades de classe. On s'est globalement très bien entendu, et on a passé pas mal de bon temps ensemble, j'en ai même profité pour me créer un mini-réseau de gens dans le même délire New Age que moi (reiki, homéopathie, kryeon). J'étais bien car il y avait un équilibre, j'avais des amis pour le séculier, des amis pour le sacré.

 

Il y a trois ans et demi, j'ai été muté dans les Yvelines à plus de 500 km de chez moi, REBOOT, j'avais quelques amis sur Paris donc on a fait quelques sorties sympathiques, mais le fait de devoir rentrer en banlieue assez tôt, les transport et autres, m'ont assez vite démotivés.

 

Quand je parle d'amis, ce sont des gens avec qui je m'entends bien, avec qui je peux partager pas mal de trucs perso, mais loin des yeux loin du coeur, ils ne me manquent pas, ils n'occupent pas mes pensées quand ils ne sont pas présents. Ce qui permet à la relation de se développer, c'est leur regard, la manière dont ils me font de la place. Quand on m'accueille, j'ai de grands élans de générosité, je me creuse la tête pour faire plaisir à ces gens. A certains moments, j'ai essayé la réciproque de donner de la place au gens, de les appeler, mais dans ces conditions, j'attends trop, chaque manque d'attention me met dans tous mes états, je développe des attentes insensées, je peux devenir fusionnel, mais c'est source d'une souffrance intense et d'une dépendance qui est vraiment intolérable. Alors, à un moment, je m'énerve et je flingue mentalement à la n-ième déception la relation. Mes sentiments changent complètement, je deviens pendant un temps désagréable, je ne sens plus d'attachement, juste des résidus de trucs agressifs méprisants, les gens passent leur chemin. Alors mon mode habituel, c'est de prendre ce qu'on me donne et d'essayer de ne rien attendre, essayer… car les bonnes vieilles habitudes peuvent reprendre le dessus.

 

Pendant les trois dernières années, j'ai narcotisé avec : DVD , films, surf sur le web, lecture de livres de développement personnel, des drogues douces (pas pour m'amuser, pour avoir cette impression que je vais mourir-dormir). Parallèlement j'ai essayé de sortir de l'ornière, j'ai intégré différents clubs ou associations, basket puis salsa et karaté, pour rencontrer des gens. Ca se fait mais ça reste superficiel, on ne se voit guère en dehors des activités des clubs. Mais progressivement, les choses s'améliorent, je développe lentement mon relationnel. J'ai remarqué que pour rentrer en contact avec une personne (que j'établisse une connection), il fallait que je l'isole des autres, et que je l'emporte dans mon univers. A la salsa, c'est bien. Pendant trois minutes, la fille est dans mes griffes, et il n'y a plus que nous deux, je n'ai pas le besoin nécessairement de parler, on est en contact physique, souvent ça me suffit largement. Par contre dès que le cours se termine, que les petits groupes se forment, je passe en mode spectateur, et je ne l'ouvre quasiment plus. Le phénomène n'est pas nouveau. Quand je suis arrivé dans la région parisienne, mes collègues ont été super-sympa ils m'ont invité à pleins de fêtes, mais ils étaient déjà un groupe solide, et je n'ai pas réussi enlever quelqu'un, à me faire un ailier. Ce groupe avec sa mythologie déjà fixée dans le roc, je n'ai pas réussi à adhérer, et finalement j'ai pris mes distances en disant : "Pff , ils sont pas intéressants blah blah blah, ah les profs, blah blah blah."

 

Ton message me fait penser que tu te sens dans des circonstances plutôt défavorables. Il pourrait être intéressant que tu envisages les questions qui vont suivre à deux niveaux : ce que tu ressens maintenant, et ce que tu as pu ressentir dans une situation plutôt favorable (ou tout au moins moyenne).
J'ai du mal à me souvenir de la manière dont je me sentais… Comme ça, je dirais qu'avant j'étais plus vivant, plus aventureux, plus ouvert, plus sûr de moi. Je ne dis pas que tout était toujours tout rose, mais c'était dynamique, je rencontrais plein de gens disponibles pour passer du bon temps sans se prendre la tête, et donc mes problèmes n'avaient pas autant d'espace pour se répendre. J'avais un but, devenir prof, et dans le confort de la profession, me former pour devenir thérapeute, il y avait un cadre clair. Des obligations de résultats (exigées par mes parents), j'étais bien dans cet environnement protégé.

 

A première vue, tu te considères comme un mental ("Je pense bien plus que je n'agis ou ressens"). As-tu une idée de l'importance relative d'agir et ressentir ? Te connectes-tu plus facilement à l'action, ou à l'émotion ? A une époque où tu allais mieux, la situation était-elle différente entre la mentalisation, l'action et l'émotion ?
Mon rapport à l'émotionnel se fait avant tout par la musique. C'est mon petit karaoké des émotions. En dehors de la musique, je suis assez neutre, sauf quand je me projette mentalement dans des situations où je me justifie, où je me bastonne verbalement ou physiquement, là c'est de la colère. Je connais bien aussi la tristesse, la joie, la honte, peut-être une ou deux autres, mais mon vocabulaire et ma sensiblité en la matière sont assez limités. Je suis très sensible à la douleur des autres, sauf quand mon mental s'active et rend la personne responsable de l'état dans lequel elle se trouve. Je peux pleurer facilement devant un film (comme une madeleine devant "Sur la route de Madison", ou devant "La ligne rouge", quand il est question de perte, d'abandon), mais ça tient pas mal aux musiques qui amplifient le ressenti et à l'univers sécurisé de la salle de ciné, par contre pas trop sur ma vie, mes sentiments sont vites perturbés par mon mental déchaîné.

 

Pour ce qui est du centre instinctif, pour ce qui est de l'action, je sais que je fais mes maths de manière purement intuitive. Je ne réfléchis pas trop, la plus part du temps ça vient tout seul. Quand ça ne vient pas, je raisonne bien sûr ! Quand le mental n'intervient pas trop, mes actions sont plutôt fluides, mais c'est rare. Je sais que j'aime bouger, j'adore danser, plus sur trucs basiques genre musique de boîte. La salsa, c'est sympa pour le côté jeu de séduction, mais les rythmes sont un peu trop subtils pour moi.

 

Pour ce qui est de la différence entre maitenant et l'époque ou je me sentais mieux… Pffff, je crois que les émotions étaient plus claires, mais je n'y faisais pas attention, donc c'est dur de dire.

 

Les émotions que tu écris sur ton cahier : en ressens-tu souvent ? Les identifies-tu facilement ? Qu'appelles-tu "jouer avec" ? En quoi sont-elles une perturbation ? De quoi ? Si tu te connectais à des émotions au moment où elles arrivent, que risquerait-il d'arriver ?
Les émotions que je décris sur mon cahier, quelques fois des fragments saisis sur le vif mais plus souvent ce sont plus des choses qui remontent quand je repense à ce que j'ai vécu dans la journée, je joue avec dans le sens où je fais des association d'idées, j'avance une théorie qui me vient comme ça. Je ne réfléchis pas vraiment, je ne compare pas, je ne quantifie pas, j'ai une situation en tête et pouf sortie de nulle part quelque chose arrive, c'est souvent quelque chose que j'ai lu quelque part, bien en rapport avec la situation.

 

Je pense que il y a pas mal d'émotions que je n'ai pas envie de vivre en public (avec mes collègues, ou mes élèves), c'est privé, c'est être nu l'espace d'un instant. Paradoxalement je n'aurais pas de problème à en parler ultérieurement avec un personne qui ne fait pas partie de mes intimes, mais parler pour moi c'est mettre en scène, montrer ce que l'on veut pour créer une impression.

 

Qu'est-ce qui, dans la présence des gens, t'empêche de "penser efficacement" ? Leur présence fait surgir… quoi ? Comment le formules-tu, ou le ressens-tu ?
Vous voyez le cliché du mec qui est dans des pissotières publiques et qui n'arrive pas à uriner parce qu'il y a quelqu'un à côté de lui, et bien c'est moi, pour la pisse comme pour les pensées. J'ai l'impression qu'on empiète sur ma zone. Avoir quelqu'un qui me regarde, ça me débranche de moi-même, je me sens dépossédé, on me voit, je suis pour l'image, mais c'est ce qui me vient : la sensation, c'est une version très diluée de celle qu'on pourrait avoir en se faisant prendre en train de se masturber, inutile de dire qu'on perd l'excitation. Bon ça ne me fait pas ça tout le temps, ça arrive lorsque je ne suis plus en pilote automatique, et qu'il y a un attente de la part de l'interlocuteur.

 

Tes "niches" : peux-tu compléter la phrase "J'aime récolter de l'information sur ces sujets pour…" ou bien "parce que…". N'hésite pas à en formuler plusieurs s'il y en a plusieurs qui te viennent.

Peux-tu préciser "moi" en tant que faisant partie de ces "niches" : aimes-tu parler de toi, en savoir plus sur toi, ou… ?

"J'ai très mal vécu le fait que mes connaissances cinématographiques n'intéressent personne." Il y a certainement des forums ou des associations sur le sujet. Quelles circonstances, ou quelles réticences, t'ont empêché de te rapprocher de ces groupes ?

Mes niches :

 

Les films : ce n'est pas une niche que j'ai développé par la volonté, j'avais juste envie de voir de bons films, de comprendre ce qu'il y a derrière l'image, et à force de visionner ou de lire des interviews, une connaissance se développe. Pouvoir évoquer un film avec un inconnu, c'est une sorte de substitut d'histoire commune, ça connecte, ça fait des références possibles. J'aime bien faire des allusions, des blagues qui font référence à des films. C'est rigolo de partager son avis avec une personne, son ressenti sur un film, ça crée une sorte d'intimité.

 

Le plaisir de pouvoir sortir le nom d'un réalisateur, d'une de ses oeuvres, c'est sympa et valorisant, mais réflexion faite, c'est plus avoir un langage commun, une culture commune qui me touchait. Maintenant je regarde mes films et séries sur mon PC comme un con, je n'en parle pas avec les gens autour de moi. C'est moins sympa, d'ailleurs je perds progressivement le goût. Par contre je n'aurais pas envie d'en parler sur un forum, des amis virtuels ça ne m'intéresse pas, je veux des gens autour de moi, dans ma vie de tous les jours.

 

La musique : c'est avant tout parce que j'aime ça, parce que ça me touche, parce que ça canalise mes sentiments. Sinon parler musique, c'était avant encore l'occasion d'établir une base commune, l'occasion de partager mon univers, un moyen qui transcende les mots.

 

Les livres de développement personnel : j'ai bouquiné de manière compulsive des livres de différents courants de développement personnel : Jung, Annick de Souzenelle, New Age (drunvalo, kryeon, tolle, aird), Alice Miller, Quatrième voie (Sélim Aissel), homéopathie (Sankaran), PNL (Bandler, Dilts, Andréas, Robbins), et maintenant Ennéagramme (Palmer, Riso-Hudson, Chabreuil, Levine), mais c'est loin de faire de moi une encyclopédie vivante, je cherche de l'info, je cherche la baguette magique pour me réparer qui va faire de moi un type normal, avec sa maison, sa femme et ses gosses, qui accepte sa vie comme elle l'est. Je n'approfondis pas grand-chose. Quand j'ai saisi les principaux concepts et que j'ai une bonne vision d'ensemble sans avoir l'impression d'avoir trouvé le graal, je zappe. Je suis de plus en plus conscient de la vacuité de ma méthode, alors je fais des efforts pour l'Ennéagramme, et je ne lâche pas l'affaire pour la PNL (ça a l'air tellement magique, ça me met en rage de rester sur le quai et de voir le train partir. Je rêve d'avoir des partenaires pour faire les exercices, pour discuter de mes découvertes (comme je pouvais le faire quand j'étais plus jeune avec ma mère, ou avec certains amis). Là, en ce moment, le côté boulimique s'accentue. Il y a pleins de livres qui me font envie, j'en achète un bon paquet, mais je lis de moins en moins de bout en bout, je picore en me concentrant sur ce qui me motive : moi et mon type, mais c'est peut être dû à la nature des livres sur l'enneagramme. Pendant la période de doute, j'ai regardé un peu tous les types, puis maintenant que ça se précise, j'ai du mal à me motiver pour lire sur les autres, je m'enferme progressivement.

 

J'adorerais avoir un maître, un type incontestable qui me guiderait. Dès que quelqu'un en sait plus que moi, ma tendance naturelle, c'est d'essayer de le phagocyter, avaler ses sources, son savoir et ciao. Pour résumer ce qui me motive, c'est une urgence vitale. Faire du surplace, c'est intolérable, j'ai besoin d'avance d'une manière ou d'une autre.

 

Moi : j'aime bien parler de moi, de mes théories, de certains ressentis, quand je suis avec certaines personnes qui me comprennent (au moins en partie) ou qui peuvent me donner des idées, une nouvelle perspective. Mais curieusement, ça devient de moins en moins vrai, car j'ai l'impression par moment de raconter n'importe quoi, de simplifier les choses outrageusement, que les mots ne sont pas assez précis ou adaptés à ce que je veux exprimer.

 

Il y a contradiction apparente entre :

"J'aime bien provoquer les gens par mes pensées. Il fût un temps où j'aimais réduire les systèmes de croyances des gens en miettes, ou du moins j'aimais essayer (le sale gosse qui explique aux autres que le Père Noël n'existe pas)."

et :

"En général, j'ai tendance à être d'accord avec tout le monde et je suis très mal à l'aise lorsqu'il y a des conflits de personnes qui s'opposent verbalement."

Dans quelles circonstances s'applique chacune de ces attitudes ? La première attitude a-t-elle déjà déclenché un conflit ?

Comme ça, je te dirais que c'est une différence au niveau de l'objet qui est accepté ou réduit en miettes. Une idée ou un ressenti.

 

Quand une opinion me parait stupide, ça m'énerve. J'ai envie de la détruire, ou de la corriger si j'ai mieux à mettre à la place. Alors comment expliquer la deuxième remarque ? Par contre, quand quelque chose est faux mais en parfait accord avec les postulats de bases de la personne, qu'elle est cohérente, ça me gêne moins…

 

Oh la la, est-ce que c'est tout ???

 

Après avoir dormi sur ta question, les souvenirs que j'ai où je me suis amusé à corriger les visions du monde sont un peu plus vieux que ceux où je suis médiateur. Tentative d'imposer mon point de vue : avec ma mère et mon frère (questions d'ordre religieux), avec mon père (sens de la vie), avec mes potes (musique), avec des jeunes lors de certaines colo (philosophie). Point commun : des gens avec qui je me sentais en situation de supériorité intellectuelle, ou qui me prenait un minimum au sérieux. C'étaient des domaines sur lesquels j'avais plein de certitudes. Le problème, c'est que comprenant que je n'ai pas la vérité, j'ai perdu complètement en assurance, je me suis retrouvé dans le monde des adultes entouré de problématiques me dépassant complètement. Les raisonnements que j'accepte de part et d'autre sortent de mon domaine d'expertise, ils ne heurtent pas de croyances personnelles.

 

Merci pour la patience de ceux qui ont lu jusqu'ici, je suis un peu parti dans tous les sens.

Julien (9 alpha, sous-type sexuel)

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Bonjour Julien et les autres,

 

Je viens de découvrir cette discussion et une chose est sûre : ça me parle. Je n'ai pas trop le temps pour le moment d'intervenir dans le détail et je laisse à Bénédicte le côté "investigation" pour me concentrer sur la partie "feed-back". Presque tout ce que tu as écrit, j'aurais pu l'écrire.

 

Ce qui résonne en moi :

"Peur de mal faire… j'ai l'impression qu'on m'envoie au casse pipe" Absolument. Si quelqu'un veut me stresser il n'a qu'à dire : "j'attends quelque chose de toi", "ne me déçois pas." Qu'est ce que le monde peut être intrusif !

"Je me trouve quelques caractéristiques du 9." Moi aussi. D'ailleurs il y a des "tests" où je me retrouve 9 au lieu de 5. Je n'aime pas le conflit.

"Je me trouve quelques caractéristiques du 3." Moi aussi. Mais ce que tu décris n'est pas du 3, c'est du 5, ou un autre type. Personne ne peut être à l'aise avec l'échec.

"Mes émotions, je les écris sur mon cahier, je joue avec elles quand je suis seul chez moi. Dans la journée, en public, elles sont plus une source de perturbation qu'autre chose." Même chose pour moi.

"Mon rapport à l'émotionnel se fait avant tout par la musique. Et avec le cinéma." "Sur la route de Madison" m'arrache aussi des larmes.

 

Ce qui dissone en moi :

"La faim ne me fait pas sortir du bois." Moi si.

"Loin des yeux loin du coeur, et je me suis vite retrouvé comme un âne tout seul." La solitude ne me fait pas peur. Si j'ai besoin vraiment du contact (physique, car il y a le téléphone, Internet…), je me déplace sans problème. Mais tu es du sous-type sexuel. Tu ressens cela peut-être différemment.

"J'ai intégré différents clubs ou associations, basket puis salsa et karaté, pour rencontrer des gens."». Pas mal pour un mental. L'instinctif semble fonctionner tout de même assez bien. On rencontre aussi des gens dans un club de jeux d'échec, club de réflexion, etc.

"Les livres de développement personnel…" Le développement personnel ne fonctionne pas avec des livres. C'est une illusion de mental. Certes, c'est utile de comprendre, mais il faut pratiquer, faire les exercices. Parler avec les autres. Le développement personnel tout seul, paradoxalement ça ne marche pas.

"Quand une opinion me parait stupide, ça m'énerve. J'ai envie de la détruire, ou de la corriger si j'ai mieux à mettre à la place." Si l'opinion stupide en question influe sur mon bien-être, je me mets en colère. Sinon, soit j'accepte sans problème la diversité, peut-être que l'idée n'est pas si stupide que ça et j'ai une opportunité d'apprendre, ou alors je plains la personne d'avoir un cerveau si petit.

 

Je suis cet échange avec intérêt.

 

Bonne journée,

Jean-Nicolas

Jean-Nicolas (E5 mu, aile 4, C++ S= X+)

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Bonjour à tous,

 

Et merci à Jean-Nicolas pour son éclairage personnel.

 

J'aurais moi aussi (6 aile 5) pu dire que je me retrouvais dans certains éléments, surtout dans le premier message, un peu moins dans le second, et moins encore dans le troisième… ou plus exactement, que ces éléments me décrivaient dans un moment où je n'allais pas bien; en particulier :

  • le "manque de faim",
  • la perte d'intérêt possible en l'absence de retour positif de la part d'autrui,
  • un certain nombre de niches informationnelles,
  • la peur de décevoir (uniquement décevoir "les miens" en ce qui me concerne…),
  • le phénomène de perte d'amis,
  • la peur qu'on m'envoie au casse-pipe.

Et il y avait aussi des éléments où je ne me reconnaissais pas ou peu :

  • tout ce qui est oubli… pour moi, c'est "bien au contraire"… oublier un raisonnement, c'est perdre la structure :wink: ou alors que ma construction mentale était totalement foireuse :hautetfort: + :laugh:
  • loin des yeux loin du coeur… si la personne comptait pour moi je vais tenter de maintenir le contact, à moins que la relation ne soit devenue plus problématique que positive… alors je vais rompre la relation, mais en conserver la mémoire comme un problème très mental, pour comprendre pourquoi et comment ça a mal tourné et me protéger à l'avenir de situations de ce genre…

OK, j'arrête le mode personnel et je branche le mode "investigateur".

 

Les centres : comme le souligne Jean-Jacques, ton instinctif semble passablement sollicité… visiblement ce centre intervient dans le choix de tes activités… le centre problématique chez toi semble être l'émotionnel.

 

Tu te perçois comme un mental : les types mentaux sont le 5, le 6, et le 7.

Ajoutons à cette liste le 9 alpha et le 3 mu, types du triangle avec le mental en second, chez qui le centre préféré peut aussi être réprimé… d'autant que tu te perçois comme désintégré, donc le centre préféré-réprimé pourrait être moins visible (mais pas moins présent) que le second centre.

Les autres possibilités (1, 2, 4 et 8) ne semblent pas particulièrement envisageables, le 2 et le 4 car leur centre préféré semble être ton centre réprimé, le 1 et le 8 parce qu'a priori je n'en vois pas les mécanismes chez toi

 

J'élimine le 7 à cause du "manque de faim".

J'ai comme indiqué ci-dessus des réserves sur le 5, mais je le garde comme outsider.

Le 6 nécessiterait beaucoup de conditions supplémentaires… peu probable

Les éléments que tu donnes pour le 3 ne m'ont pas convaincu… Je pense qu'un 3 n'aurait pas formulé ses échecs comme ça (s'il les avait même mentionnés !), et aurait parlé plus vite et d'une manière explicitement positive de ses activités, réussites, etc...

 

Reste le 9… qui constitue à mon avis une piste à creuser en priorité, car non seulement je ne vois aucune contradiction, mais il me semble aussi y voir la passion, la fixation, la compulsion et le mécanisme de défense (j'ai failli écrire de défonce…).

 

Histoire de me rassurer d'en avoir le coeur net : comment penses-tu que se manifestent chez toi la passion d'avarice et la fixation de détachement du 5 ?

 

Très cordialement,

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Je rencontrais plein de gens disponibles pour passer du bon temps sans se prendre la tête.
Bénédicte, est-ce que cela n'exclut pas le 5 avec une quasi-certitude ?

Wallace - 6 aile 7

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Bonjour Wallace,

 

"Bénédicte, est-ce que cela n'exclut pas le 5 avec une quasi-certitude ?"

En soi, pas nécessairement, c'est un comportement. Si c'était la seule phrase "non-5" d'un message, je ne m'en servirais pas pour exlure l'hypothèse, mais je poserais probablement une question à ce sujet. Et pour moi, ce serait plus la manière dont la phrase est formulée qui me gênerait vis-à-vis de l'hypothèse 5.

 

Très cordialement,

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Bonjour Julien et les autres,

 

"Reste le 9… qui constitue à mon avis une piste à creuser en priorité, car non seulement je ne vois aucune contradiction, mais il me semble aussi y voir la passion, la fixation, la compulsion et le mécanisme de défense."

Je suis d'accord avec Bénédicte, je ne vois pas de contradiction. Les 9 ont généralement du mal à se reconnaître (ce fut mon cas), voici quelques remarques pour toi, Julien, si ça peut t'aider.

  1. Tu dis avoir narcotisé avec DVD, surf sur le web, etc. Lorsque tu as prévu de lire tel livre de développement personnel pendant la soirée t'arrive-t-il :
    • de regarder un film ou surfer sur le net avant, puis de ne plus avoir le temps de lire ?
    • de parcourir tout de même le livre sachant qu'il vaudrait mieux aller se coucher ? (parce qu'il sera difficile de retenir quoi que ce soit et que le lendemain tu seras crevé ?)

[*]"J'adore danser, plus sur trucs basiques genre musique de boîte. La salsa, c'est sympa pour le côté jeu de séduction, mais les rythmes sont un peu trop subtils pour moi."

Pareil, j'ai essayé la salsa. Pas de problème pour le rythme mais en revanche, on doit guider la partenaire donc penser à ce qu'on fait, prévoir la suite… Alors qu'un bon rythme "BOOM BOOM" me fait bouger presque malgré moi. :hautetfort:

[*]Pour la partie des amis "loin du coeur, loin des yeux", je suis également comme ça. Mes amis les plus chers que je ne vois pas souvent occupent moins mes pensées que mes collègues de travail avec qui je m'entends bien et que je vois tous les jours. J'ai une grande inertie à passer un coup de fil à mes amis pour prendre des nouvelles…

[*]Pendant que je lisais les différents ennéatypes, je me suis reconnu (entre autres) aussi en 5. Mais :

  • je ne suis pas avare de l'information que j'accumule ;
  • je suis beaucoup plus "touche à tout" que "spécialiste" ;
  • et enfin, je suis incapable de faire un discours construit comme un exposé. Lorsque je parle de quelque chose que les autres ne connaissent pas c'est le plus souvent de manière confuse. Je "pars dans tous les sens" comme tu l'écris. Un 5 ferait un discours clair et précis.

Je pense que je réprime le centre émotionnel donc je me suis reconnu pour la partie mentale. Les seules différences que je peux relever concernent les relations avec un groupe ou avec une personne, mais ce sont peut-être des différences dues au sous-type.

 

Bon courage dans la découverte de ton ennéatype ! :laugh:

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Bonjour Bénédicte, Jean-Nicolas, Wallace et les autres,

 

Merci pour vos remarques.

Je rencontrais plein de gens disponibles pour passer du bon temps sans se prendre la tête.
Bénédicte, est-ce que cela n'exclut pas le 5 avec une quasi-certitude ?
Sans se prendre la tête, c'est clair que ça peut sembler jurer avec le 5. Qu'est ce que j'entendais par ça ?

 

Les rapports étaient agréables, j'étais content de les voir, on s'entendait bien, on se vannait, mais ce n'était pas un problème. Je pouvais dire ce que je pensais. Là au collège, derrière les sourires, c'est plein de jalousies, de tensions, d'esprits bornés, de gens qui veulent le bien des autres (eurk). Je ne m'y sens pas à l'aise, car je dois marcher sur des oeufs, je ne peux parler de développement personnel, de trucs qui me sont cher, ces relations m'étouffent… Pendant un bon moment, c'étaient les seules relations que j'avais (+ celles avec les élèves). Parachuté en milieu hostile. Maintenant que progressivement je me fais quelques amis à côté, je redécouvre la parole libre.

 

Histoire de me rassurer d'en avoir le coeur net : comment penses-tu que se manifestent chez toi la passion d'avarice et la fixation de détachement du 5 ?

Un 5 ou un 9

C'est amusant, ma mère pense être une 5 et que mon père est un 9, et ça me semble plutôt juste !!! Et me voila coincé quelque part entre les deux. C'est assez amusant, car je me reconnais bien plus en ma mère qu'en mon père, même si pendant longtemps je l'ai cordialement détestée.

 

En faveur du 9

 

J'ai hésité pendant un moment avant de me classer en 5, car je ne me trouvais pas assez intellectuel, je suis rêveur , je me prend la tête mais je n'ai pas vraiment un esprit structuré, j'aime les grandes lignes, les détails m'emmerdent.

 

Pour ce qui est de mes activités, les clubs d'échec ça ne me dirait pas, je n'aime pas rester assis. Quand j'étais petit et que j'étais obligé de rester assis, passif, ça me rendait dingue, je me griffais le visage. A la rigueur un club de débat, mais plutôt rando-débat pour rester en mouvement. Quand je fais mes cours, je bouge beaucoup.

 

En faveur du 5

 

La peur et la colère sont très présentes chez moi, mais j'ai vraiment l'impression que la peur (angoisse, panique quand je dois faire une tâche qui me dépasse) emporte largement le morceau. J'aime les affrontements (physiques et verbaux) dans les films, mais bon en général le méchant est bien identifié. Je me retrouve à 99% dans la fiche de cours de base sur le 5.

 

Avarice

 

Je fatigue très vite, dans les fêtes j'aime bien partir tôt pour m'économiser. à moins que ce soit une personne que j'apprécie , je ne me donne pas (raconter ma vie, pour mo,i ce n'est pas me donner), par contre je me vends sans problème, j'achète des obligations. Quand une conversation ne me stimule pas : coup de barre, mon esprit s'évade, je n'ai qu'une envie, rentrer chez moi. En activité des fois, je sens l'écoulement du temps et de l'argent, j'ai envie de rentrer. Donc avare de mon temps et de mon énergie.

 

Détachement

 

J'ai plein de souvenirs où constatant la douleur inhérente à la frustration du désir, de l'attente, je me suis détaché par la volonté. Mais c'est plus un évitement qu'un véritable détachement. Je n'ai plus d'envie de femme, mais si j'en ai une entre les mains, que je la touche, ça reconnecte, le désir revient. A part les livres et les divix que je récupère, je fonctione avec très peu de besoins. Dans mes relations, c'est assez paradoxal, je demande peu, mais le peu que je demande l'est d'un ton impérieux, et dès qu'on passe dans l'intimité, les vannes sont ouvertes et je suis très en demande à mon grand regret.

 

Bon j'ai fait des efforts, voila un post d'une dimension raisonnable. :hautetfort:

 

Cordialement,

Julien

Julien (9 alpha, sous-type sexuel)

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Bonjour Julien,

 

Ok. Je ne suis pas encore convaincue de l'hypothèse 5, donc continuons à affiner la question.

 

Les rapports étaient agréables, j'étais content de les voir, on s'entendait bien, on se vannait, mais ce n'était pas un problème. Je pouvais dire ce que je pensais. Là au collège, derrière les sourires, c'est plein de jalousies, de tensions, d'esprits bornés, de gens qui veulent le bien des autres (eurk). Je ne m'y sens pas à l'aise, car je dois marcher sur des oeufs, je ne peux parler de développement personnel, de trucs qui me sont cher, ces relations m'étouffent… Pendant un bon moment, c'étaient les seules relations que j'avais (+ celles avec les élèves). Parachuté en milieu hostile. Maintenant que progressivement je me fais quelques amis à côté, je redécouvre la parole libre.
A part l'existence de conflits, en quoi le milieu est-il hostile ? Te sens-tu menacé personnellement (pas nécessairement physiquement, mais plutôt socialement), ou bien quelque chose auquel tu tiens (en plus de ta tranquillité), est-il menacé ? Quelles possibilités perçois-tu pour t'isoler, ou isoler ta pensée, de cette ambiance qui te pèse ?

 

J'ai hésité pendant un moment avant de me classer en 5, car je ne me trouvais pas assez intellectuel, je suis rêveur , je me prend la tête mais je n'ai pas vraiment un esprit structuré, j'aime les grandes lignes, les détails m'emmerdent.
C'est justement le manque de structure mentale qui me dérange… Que fais-tu de cette information que tu collectionnes ? A quoi te sert-elle, à part de monnaie d'échange sociale et de support de rêverie ? Comment "agis-tu mentalement" (faute d'une expression plus appropriée) sur cette information, est-ce que tu la classifies, est-ce tu en tires des conclusions, des théories, ou… ???

 

Pour ce qui est de mes activités, les clubs d'échec ça ne me dirait pas, je n'aime pas rester assis. Quand j'étais petit et que j'étais obligé de rester assis, passif, ça me rendait dingue, je me griffais le visage. A la rigueur un club de débat, mais plutôt rando-débat pour rester en mouvement. Quand je fais mes cours, je bouge beaucoup.
Et si une procédure d'apprentissage de quelque chose qui t'intéresse vraiment nécessite de rester passif à juste absorber de l'information, tu fais quoi ?

 

La peur et la colère sont très présentes chez moi, mais j'ai vraiment l'impression que la peur (angoisse, panique quand je dois faire une tâche qui me dépasse) emporte largement le morceau.
Quelles seraient les conséquences envisageables d'une tâche qui te dépasse ?

Peux-tu citer des exemples de peur ne faisant pas intervenir une action problématique de ta part ?

 

J'aime les affrontements (physiques et verbaux) dans les films, mais bon en général le méchant est bien identifié.
Et en-dehors de contextes virtuels de ce genre (incluant éventuellement les livres et les jeux vidéo ?)

 

Je fatigue très vite, dans les fêtes j'aime bien partir tôt pour m'économiser.
N'importe quel introverti pourrait en dire autant. (A quelques nuances éventuelles, comme un 7 introverti pour qui la fête en question apporterait plus de plaisir que l'activité planifiée une fois rentré chez soi…).

 

Je ne me donne pas (raconter ma vie, pour moi ce n'est pas me donner).
Alors, c'est quoi te donner ? Qu'est-ce que tu ne donnes pas ? Et que préfères-tu faire à la place ?

 

Par contre je me vends sans problème, j'achète des obligations.
Que veux-tu dire par là ? (Là, ce n'est pas mon ego de 6 qui fait du ouimais, c'est que j'ai du mal à voir… ou que je vois plusieurs possibilités.)

Qu'est-ce que tu "vends" au juste, et quelles obligations attends-tu en retour ? Les demandes-tu explicitement ? Les obtiens-tu ? Si elles n'arrivent pas, que fais-tu ?

 

Quand une conversation ne me stimule pas : coup de barre, mon esprit s'évade, je n'ai qu'une envie, rentrer chez moi.
Ben, moi aussi. Et je pense que Fabien en dirait autant. Et pas mal d'autres personnes…

 

J'ai plein de souvenirs où constatant la douleur inhérente à la frustration du désir, de l'attente, je me suis détaché par la volonté.
Ben, ça me gêne encore plus : parce que la fixation vient à l'esprit naturellement, pas "par la volonté". Je ne me force pas à douter. Je suis, donc je doute ; je doute, donc je suis.

 

Dans mes relations, c'est assez paradoxal, je demande peu, mais le peu que je demande l'est d'un ton impérieux, et dès qu'on passe dans l'intimité, les vannes sont ouvertes et je suis très en demande à mon grand regret.
Quand tu demandes sur un ton impérieux (au fait, cela se produit-il souvent ?), obtiens-tu ce que tu demandes ? As-tu un retour d'information sur ce que les personnes ressentent alors ?

Pourquoi "à ton grand regret" ? Et si tu le regrettes à ce point, qu'est-ce qui fait que tu restes en forte demande ?

 

En bonus, questions Qui Fâchent :

- En quoi le 9 pourrait-il être pénible à envisager pour toi ?

- Pourquoi le fait de ne pas préférer le mental (tout en étant, visiblement, capable de l'exercer) est-il gênant ?

 

Second bonus :

J'ai été interloquée par ta phrase "Je n'aurais pas envie d'en parler sur un forum, des amis virtuels ça ne m'intéresse pas". J'y ai réfléchi parce que quand quelque chose ne fait à ce point pas sens pour moi, c'est qu'il y a quelque chose à apprendre sur mon fonctionnement.

En ce qui me concerne, si je participe à un forum pour parler de quelque chose, l'important c'est l'information échangée, pour moi c'est comme un objet tangible, ça n'a rien de virtuel. Je ne ressens pas les personnes avec qui j'échange comme virtuelles, car elles contribuent à ce qui est prioritaire pour moi, l'échange d'information. Le reste de la relation est peut-être virtuel, mais ce n'est pas important ou rédhibitoire, car au risque de me répéter, c'est l'échange d'information qui m'importe…

Il est à noter que je ne me suis inscrite jusqu'ici qu'à quatre forums/fora (comme vous le sentez sur l'accord des mots latins du genre neutre) : trois pour échanger de l'info, le quatrième pour une raison de loyauté personnelle à une autre 6 alpha…

 

Très cordialement,

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Bonjour à tous,

 

La demande d'explications me pose problème. J'ai dit ce que je pensais, comme ça me venait, et là je peine encore à trouver du réel, du concret derrière ces formules. Quand je creuse, j'ai par moment l'impression, que c'est malhonnête, que les mots ne sont pas adaptés.

 

La salle des profs

 

Je ne me sens pas menacé physiquement. C'est comme si l'image que je veux envoyer (bon prof qui s'investit, mec cool) était menacée en permanence. Depuis le lycée, j'ai toujours réussi à traîner avec des gens qui me voyaient comme moi je veux me voir. Tous les gens qui ne m'aimaient pas étaient exclus de mon univers, je ne leur parlais pas et vice versa. On était au diapason question goûts, valeurs, etc. Je n'avais pas à porter de masque (ou l'impératif n'étais pas aussi fort) pour être en adéquation. Là, dans la salle des profs, on joue tous un rôle. Je suis entouré par des gens auxquels je ne parlerais pas si je n'étais pas obligé (à quelques exceptions près). On est tous interdépendants. Me voilà dans une famille dysfonctionnelle (je suis sans doute dur avec eux), il faut que j'assure ma place, que je sois en bon terme avec tout le monde. Le milieu est hostile, car il est intrusif, la machine à ragots marche bien, j'ai l'impression d'être scruté (quoique à force de ne rien leur lâcher, ils doivent se lasser).

 

Je ne suis pas pressé d'aller en salle des profs. Quand j'y suis, s'il y a une conversation intéressante, je la suis, si on me parle, je réponds, sinon je comate sur un fauteuil.

 

Mon organisation mentale

 

Actuellement, elle est tellement foireuse que je suis obligé de tout noter sur des papiers. Mon cerveau est aussi bien rangé que mon bureau, je peine à m'y retrouver.

 

Quand quelque chose m'intéresse, je me fais une fiche de lecture, ou un article sur mon blog ou sur un de mes cahiers. Si c'est possible, j'essaye de partager ça avec quelqu'un, mais bon dans mon entourage immédiat, les gens sont peu disponibles pour m'écouter parler de ma grande dernière découverte. Je ne classe pas, je ne fais pas de grande réflexion, je fais quelques recoupements ou extrapolations, mais ce n'est pas le fruit d'une réflexion, ça vient comme ça (pilotage automatique + action en dehors de mon champ de conscience). J'aime les concepts, les grandes théories, mais chez moi, c'est copier-coller, je lis et je restitue. Quand je suis charmé par une théorie, mon regard change et le monde avec.

 

Mes pensées conscientes (en ce moment en tout cas) sont des anticipations de problèmes et de conflits (cette orientation vers le futur me semblait liée à un centre mental prédominant). La résolution de ces conflits se fait de manière vindicative.

 

Agression

 

En dehors des fantasmes, des livres, des films et des jeux, je réalise que j'évite le conflit. Je le remets à plus tard, je boude, et après avoir explosé plusieurs fois la personne dans ma tête ou par écrit, je recadre la situation pour la rendre moins problématique, j'essaye de comprendre la situation du point de vue de l'autre personne (pour comprendre ses intentions) , puis j'arrive devant elle, et j'essaye récapituler la situation et de dire que j'étais énervé mais que maintenant ça va.

 

Il y a tout de même des cas où je n'arrive pas à prendre la distance nécessaire. Lorsqu'il y a du désir dans l'équation. J'ai un instinct sexuel assez fort. Si une fille le stimule (en m'allumant souvent involontairement) et que je ne peux pas passer à l'acte, je me retiens et rapidement je me vois en train d'être passif-agressif, il y a une grosse colère qui couve.

 

Avec les élèves, je suis obligé de rentrer en conflit quand certains dérapent. Je suis mal à l'aise si je me laisse aller, j'ai tendance à me justifier, j'ai tendance à avoir du mal à parler de manière cohérente, je lutte pour structurer mes phrases. J'ai tendance à suspendre mes punitions, j'aboie et je mord peu, et ce faisant je sabote bien mon autorité.

 

Ah non pas un 9 !

 

Comme je l'avais dit précédemment, je crois que mon père est un 9, et pour moi, dans le couple de mes parents, c'est le dindon de la farce. Il n'a pas su s'affirmer, il n'a cessé de plier devant ma mère et je lui en ai beaucoup voulu pour ça. Il aurait dû être l'homme de la famille, celui avec le manche, mais pour préserver sa paix, il n'a fait que se replier sur lui-même.

 

Je me suis juré de ne pas me faire écraser, d'être du bon côté, j'ai développé un certain mépris pour les victimes et une forme de sympathie pour les agresseurs (c'est vraiment binaire comme raisonnement !!!)… C'est assez horrible à dire comme ça ! Donc il y a un gros conflit en moi entre le côté géant doux et les idées que "être gentil ce n'est que donner le flanc aux profiteurs" et que "les victimes et les faibles sont les premiers acteurs de leur condition et qu'ils sont une entrave pour les autres". Ce qui fait que je suis assez écartelé : gentil dans les actions spontanées, des fois facho dans les raisonnements. Si une personne est vraiment victime d'une situation injuste, ça peut me révolter, mais si je lui trouve une once de responsabilité : fin de la compassion et de la sympathie.

 

J'ai un rapport assez bizarre avec ma mère. Bien qu'elle m'ait beaucoup mis en colère, j'ai tendance à aligner mes valeurs sur les siennes. Elle porte l'intellect au pinacle et j'imagine que je tiens ça d'elle. En mode gamin, je dirais : "Le 9 c'est un peu pourri, c'est 'instinctif', genre le centre le moins intéressant (que je ne comprends d'ailleurs pas vraiment, vivement le stage Centres). Et en plus c'est même pas foutu de l'être correctement, comme ça fait partie du triangle intérieur donc c'est encore plus difficile d'évoluer (si j'ai bien compris), et même 3, 6 et 9 ce sont des typologies difficile à comprendre."

 

Contradictions

 

Je ne suis pas patient.

 

Rester seul ne me pose pas de problème.

 

Le stage Sous-types a été très éclairant, mais je trouve que mon instinct sexuel fort ne se manifeste pas par l'union-fusion (sans doute à cause d'une méfiance très prononcée envers tout ce qui est séduction-perte d'autonomie-dépendance… qui est le fruit de mon éducation ou je dirais plutôt une réaction contre ce que j'ai vécu étant jeune.)

 

Et pourtant

 

Vos remarques (Bénédicte et Sevan) m'ont un peu énervé au début. Après la minute de résistance (légitime ?), je me suis détaché de mon identité de 5, et je me suis dit  pourquoi pas ? Je suis super-influençable. Quand on me dit quelque chose, je peux le prendre pour argent comptant. Quand je suis aligné (ça ne dure pas non plus super-longtemps) avec quelqu'un, ça n'a rien de quelque chose de superficiel ou mental, c'est plus d'une sorte de mimétisme. Mon sentiment d'identité est fluctuant, d'une certaine manière j'attend(ais) un peu de mes amis qu'ils me disent qui je suis. Mon thérapeute me disait que j'étais complètement déconnecté de moi-même au point de ne pas du tout savoir qui j'étais.

 

Je me suis plongé dans la partie dédiée au 9 de The Wisdom of the Enneagram de Riso-Hudson ; ça me parle, mais ça me fascine moins que le 5.

 

Nouvel éclairage sur une expérience d'isolation. Durant mon année de maîtrise, je suis sorti (en pointillé) quelques temps avec une fille. Je passais beaucoup de temps avec elle, et elle avait une grande influence sur moi, au niveau de mon mode de vie, mais aussi je dirais à un niveau énergétique (c'est ce qui vient comme ça, mais ça n'est pas l'acception habituelle du terme). J'avais l'impression de me dissoudre, de me perdre progressivement. Je suis parti sans elle une dizaine de jours à l'étranger, et ça m'a "recentré". En revenant, j'ai mesuré ce que je perdais de moi quand j'étais avec elle, alors j'ai mis de la distance entre nous deux (j'ai déménagé, tout en restant en bon termes).

 

"Reste le 9… qui constitue à mon avis une piste à creuser en priorité, car non seulement je ne vois aucune contradiction, mais il me semble aussi y voir la passion, la fixation, la compulsion et le mécanisme de défense."

Je suis d'accord avec Bénédicte, je ne vois pas de contradiction. Les 9 ont généralement du mal à se reconnaître (ce fut mon cas), voici quelques remarques pour toi, Julien, si ça peut t'aider.

  1. Tu dis avoir narcotisé avec DVD, surf sur le web, etc. Lorsque tu as prévu de lire tel livre de développement personnel pendant la soirée t'arrive-t-il :
    • de regarder un film ou surfer sur le net avant, puis de ne plus avoir le temps de lire ?
    • de parcourir tout de même le livre sachant qu'il vaudrait mieux aller se coucher ? (parce qu'il sera difficile de retenir quoi que ce soit et que le lendemain tu seras crevé ?)

[*]"J'adore danser, plus sur trucs basiques genre musique de boîte. La salsa, c'est sympa pour le côté jeu de séduction, mais les rythmes sont un peu trop subtils pour moi."

Pareil, j'ai essayé la salsa. Pas de problème pour le rythme mais en revanche, on doit guider la partenaire donc penser à ce qu'on fait, prévoir la suite… Alors qu'un bon rythme "BOOM BOOM" me fait bouger presque malgré moi. :hautetfort:

[*]Pour la partie des amis "loin du coeur, loin des yeux", je suis également comme ça. Mes amis les plus chers que je ne vois pas souvent occupent moins mes pensées que mes collègues de travail avec qui je m'entends bien et que je vois tous les jours. J'ai une grande inertie à passer un coup de fil à mes amis pour prendre des nouvelles…

[*]Pendant que je lisais les différents ennéatypes, je me suis reconnu (entre autres) aussi en 5. Mais :

  • je ne suis pas avare de l'information que j'accumule ;
  • je suis beaucoup plus "touche à tout" que "spécialiste" ;
  • et enfin, je suis incapable de faire un discours construit comme un exposé. Lorsque je parle de quelque chose que les autres ne connaissent pas c'est le plus souvent de manière confuse. Je "pars dans tous les sens" comme tu l'écris. Un 5 ferait un discours clair et précis.

Je pense que je réprime le centre émotionnel donc je me suis reconnu pour la partie mentale. Les seules différences que je peux relever concernent les relations avec un groupe ou avec une personne, mais ce sont peut-être des différences dues au sous-type.

 

Bon courage dans la découverte de ton ennéatype ! :wink:

Je me retrouve dans à peu près tout ce que tu exposes, si bien qu'en lisant ta première question, j'ai fait le tour de l'appartement pour voir s'il n'y aurait pas des micros et caméras cachés !!!! Le genre de comportement que tu y décris me parle carrément, en tout cas pour ces derniers temps (pour avant dur de dire à moins de commencer à raconter des histoires, ma mémoire est bien trop vague).

 

Second bonus

 

Pour ce qui est des forums (j'ai assez de mal à accorder en français pour commencer à accorder le latin :laugh:), ma réponse concernait les forums de ciné où l'on n'échange pas des infos. (Il y a suffisamment de sites spécialisés pour ça, mais pour échanger des opinions, et mettre mon opinion en post … ça ne me motive pas trop, si je veux la partager je la met en valeur sur mon blog, monument érigé à ma gloire !!!!) Pour ce qui est des forums où l'on échange des infos, je suis tout à fait d'accord avec toi, l'essentiel est dans le flux des connaissances.

Julien (9 alpha, sous-type sexuel)

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Bonjour Julien, bonjour à tous,

 

Tout d'abord, ça a été une joie de te rencontrer au stage des sous-types et de discuter de vive voix. :hautetfort:

 

Contradictions

(...)

Le stage Sous-types a été très éclairant, mais je trouve que mon instinct sexuel fort ne se manifeste pas par l'union-fusion (sans doute à cause d'une méfiance très prononcée envers tout ce qui est séduction-perte d'autonomie-dépendance… qui est le fruit de mon éducation ou je dirais plutôt une réaction contre ce que j'ai vécu étant jeune.)

 

Et pourtant

(...)

Nouvel éclairage sur une expérience d'isolation. Durant mon année de maîtrise, je suis sorti (en pointillé) quelques temps avec une fille. Je passais beaucoup de temps avec elle, et elle avait une grande influence sur moi, au niveau de mon mode de vie, mais aussi je dirais à un niveau énergétique (c'est ce qui vient comme ça, mais ça n'est pas l'acception habituelle du terme). J'avais l'impression de me dissoudre, de me perdre progressivement. Je suis parti sans elle une dizaine de jours à l'étranger, et ça m'a "recentré". En revenant, j'ai mesuré ce que je perdais de moi quand j'étais avec elle, alors j'ai mis de la distance entre nous deux (j'ai déménagé, tout en restant en bon termes).

J'ai également un instinct sexuel blessé et pendant le stage, je n'ai pas non plus appelé ça "fusion", mais en le décrivant avec d'autres mots, ça correspondait bien. De même ce que tu décris dans le paragraphe 'Et pourtant' ressemble effectivement à de la fusion où tu t'oublies toi-même.

 

Personnellement, ce que je n'aime pas dans le concept de fusion c'est justement que ça sous-tend une perte de soi, une perte d'indépendance alors que j'aime qu'on me laisse en paix lorsque j'en ai besoin.

Sauf que cette situation de "paix" est un état instable. Lorsque je veux être seul, n'est-ce pas là où la compulsion (éviter les conflits) est la plus forte ? Sauf que le Grand Conflit pour un 9 me paraît être le conflit avec soi-même quand on est seul et qu'on pense à soi. Du coup, narcotisation, passion, fixation sont présents assez rapidement lorsqu'on cherche à être seul tranquille !

Ce qui peut pousser à se focaliser plus sur l'autre :

  • ça évite les conflits avec l'autre ;
  • ça évite les conflits avec soi-même ;
  • pour peu que l'autre soit un bon moteur, ça mobilise une énergie peut-être non utilisée autrement, ce qui donne une bonne image de soi.

Sevan (9α, aile 8, C-/+ S= X+)

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Bonjour Julien, bonjour à tous,

 

Cette conversation est un peu à la croisée des chemins… J'hésite quelque peu sur la marche à suivre ; de plus, en ce qui me concerne le second semestre est commencé et je vais être un peu moins disponible qu'au cours des deux semaines précédentes…

 

Je vais suspendre le questionnement (à moins qu'un nouvel élément rende cela souhaitable), car je pense que nous disposons de pas mal d'informations ; d'autre part, mon objectif initial, à savoir enclencher une réflexion sur ta hiérarchie des centres, Julien, est atteint.

 

A mon avis :

  • Bien que tu utilises beaucoup le mental, je ne perçois pas la relation particulière et privilégiée à l'information qui indique la préférence pour ce centre.
  • A l'inverse, beaucoup de tes choix et réactions me paraissent utiliser énormément (et inconsciemment ?) l'instinctif.
  • Je doute du 5 à cause du manque de structure et de précision dans le raisonnement lui-même… Bâcler des étapes de raisonnement, voire oublier totalement le raisonnement, me paraît difficile à avaler pour un 5… Cela le rapproche trop du vide intérieur. :laugh:
  • Je doute aussi du 5 parce que le détachement me paraît davantage une réaction a posteriori à une pression extérieure (en l'occurrence familiale) que quelque chose "cablé de série"…

Donc, toujours à mon avis, on a deux hypothèses :

  • une hypothèse 5 correspondant à l'image de toi valorisée par la culture familiale, mais qui me cause pas mal de perplexité conceptuelle (euphémisme 6 pour "j'ai des doutes") ;
  • une hypothèse 9 pour laquelle je n'ai pas encore relevé de contradictions en termes de mécanismes fondamentaux (Compulsion, Passion, Fixation, Mécanisme de défense). Certes, tu ne présentes pas certaines caractéristiques que l'on prête aux 9, mais rien d'incompatible… Un 9 peut aimer la solitude si c'est le meilleur moyen d'avoir la paix. Quant à la patience… mon père qui est 9 n'est pas du tout patient dans certains domaines…

Es-tu inscrit au prochain stage Centres  ? Tu devrais y trouver des éléments d'information complémentaires.

 

En attendant, car il y a deux mois à occuper d'ici là :hautetfort:, je te propose plusieurs pistes de réflexion et d'attention :

  • Le plus souvent possible (au moins à la fin de chaque journée), sois conscient des moments où tu utilises le centre instinctif. Sans jugement de valeur (autant que possible), note en quoi cette utilisation était agréable ou désagréable.
  • Peux-tu évaluer-détecter-te rappeler en quoi ou pourquoi ta culture familiale (particulièrement dans le discours de ta mère) dévalorise le centre instinctif ou t'a amené à le dévaloriser. Même chose pour la surévaluation du mental. Au passage : qu'en est-il de l'émotionnel ?
  • La culture familiale survalorise-t-elle aussi la frugalité et l'absence de besoins ? Ou bien, quelqu'un a-t-il manifesté des attentes excessives à ton égard (et dans ce cas, qu'est-ce qui empêche de lui opposer un refus poli) ? Ou encore, tes besoins personnels ont-ils été ignorés, ou dévalorisés, ou remplacés par autre chose, ou… ?

Au passage :

  • Ne pas préférer un centre ne veut pas dire être incapable de l'utiliser.
  • Être 9 ne veut pas nécessairement dire être un couillon. Il y aurait beaucoup à raconter sur les méthodes employées par divers 9 pour ne pas être couillon tout en évitant le conflit… et en présence d'un pouvoir excessif et d'attentes parfois déraisonnables, mon premier 9 de référence, à savoir mon père, a des attitudes de fuite, évitement, repli, etc.

La problématique du triangle (3-6-9)

 

J'arrive mieux à l'expliquer pour le 6 que pour les autres… Le 6 essaie de concilier mental extérieur (infos objectives) et mental intérieur (plans, idées, ses constructions mentales). Parfois, les deux sont contradictoires, dans des conditions telles qu'on ne sait pas ce qui est vrai ou pas. :wink: Choisir, c'est alors s'exposer à prendre pour vrai quelque chose qui ne l'est pas :cool: avec les conséquences possibles que cela implique :calin: :blush:, et plus on tourne ça dans sa tête plus ça ressemble à un plat de spaghetti et le manque de véritable info tourne à la panique. :heart: :laugh: :wink:

Alors il y a deux stratégies possibles :

  1. Soit on remplace son mental déficient :wink: par celui de son groupe (alias "NOUS"). Au moins sur les sujets problématiques et panicogènes. Mais certains poussent le truc jusqu'à remplacer la totalité du mental par divers réglements, livres sacrés, "le chef a dit"…
  2. Soit on esquive les sujets problématiques et panicogènes, et on reporte son mental préféré vers de petites choses non problématiques, mots croisés, jeux de logique, mentalisations diverses sur des sujets anodins…

Le 9 fait à peu près la même chose avec l'instinctif… J'ai du mal à percevoir le ressenti (d'autant que je réprime l'instinctif), mais en ce qui concerne la stratégie :

  1. Soit il remplace son instinctif (motivation à agir) par les motivations à agir de son entourage
  2. Soit il reporte son instinctif vers des actions sans conséquences conflictuelles, surtout si elles constituent de bonnes narcotisations : bricolage, jardinage, pratiques artistiques (de préférence avec une composante gestuelle), sport…
  3. A l'occasion il NE FAIT RIEN avec une incroyable force d'inertie, histoire d'avoir "le dernier mot" avec son entourage. S'il ne l'a pas fait, Eric Berne aurait appelé cela jouer à "essaye un peu de me faire bouger (mon salaud)".

Voilà voilà.

 

Très cordialement,

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Bonjour à tous,

 

Merci beaucoup Bénédicte, Sevan (plaisir partagé de t'avoir rencontré au stage Sous-types), Jean-Nicolas et Wallace pour vos questions, conseils et témoignages. Je sais que les stages Centres et Ailes m'aideront à clarifier les derniers points obscurs, mais je pense que je suis 9 (sans doute alpha). Regarder ma vie au jour de ce type m'a fait accumuler un bon nombres de confirmations.

 

Ce qui est amusant c'est que ma mère se voit comme une 5, et que finalement, à l'issue du stage Sous-types, je la classais en 6… Le 5 un mirage familial ?

 

Très cordialement,

Julien

Julien (9 alpha, sous-type sexuel)

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Bonjour Julien,

 

Les choses finiront par se clarifier au bout du temps approprié…

 

En ce qui me concerne, je m'étais vue en 5 au départ, mais

  • il m'a fallu à peu près six mois pour admettre au niveau mental la plausibilité de l'hypothèse 6 (dans le genre têtue…) ;
  • et trois mois (de bouderie) de plus pour accepter mentalement et émotionnellement que c'était mon type ;
  • et… quatre ans à reprocher plus ou moins (sans le dire) à la loterie génétique de ne pas m'avoir faite 5.

jusqu'au jour où j'ai finalement assimilé que ce n'était pas moi, et que ce que j'étais était totalement ok. Peut-être qu'à ce moment-là j'avais suffisamment compris (et pas seulement au sens mental) les mécanismes du 6 pour les accepter comme les miens.

 

Je pense aussi qu'il y a un biais possible à la lecture des livres de Riso et Hudson. Je ne sais pas si ce biais réside dans leur vision des types, ou dans l'interprétation qu'en fait le lecteur, mais toute personne introvertie utilisant fortement le mental tend à se voir en 5. D'autre part, à moins qu'ils n'aient changé d'avis, ils classent comme exemples de 5 des personnes pour lesquelles nous (sur ce panneau) formulons d'autres hypothèses (généralement 3 mu, 9 alpha ou 6).

 

Très cordialement,

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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