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Peut-on volontairement développer une aile ?


Aurore7

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Bonjour,

 

Si j'ai bien compris, l’aile se développe naturellement à partir d'un certain âge et en fonction du niveau d'intégration, mais peut-on provoquer le développement d'une aile plutôt qu'une autre ? Si la réponse est oui, comment faire ?

 

Cordialement,

Aurore

Aurore - E7 C-/+ S+/- X-

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Fabien Chabreuil

Bonjour Aurore,

 

"Si j'ai bien compris, l’aile se développe naturellement à partir d'un certain âge et en fonction du niveau d'intégration."

Il semble que la première aile se développe naturellement, vers l'adolescence ou le jeune âge adulte, voire plutôt en fonction des conditions de vie. Certaines personnes développent la deuxième aile, d'autres non. Enfin, chaque aile peut être très importante, ou au contraire n'avoir qu'un impact très faible sur la personnalité.

 

Le niveau d'intégration n'a aucun impact sur le développement ou non d'une aile. Simplement, une aile qui se développe est exactement au même niveau d'intégration que le type principal, et l'accompagne dans ses hauts et ses bas en ce domaine.

 

"Peut-on provoquer le développement d'une aile plutôt qu'une autre ? Si la réponse est oui, comment faire ?"

Les deux ailes sont potentiellement présentes en nous. Des exercices appropriés (cf. stage Ailes) utilisant nos types d'ailes comme des ressources permettent de faire "comme si" l'aile était là ; il est probable que cela en accélère le développement.

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 11 years later...

Est-il possible de travailler au développement de ses ailes ? Je le crois d'où le message suivant :

Frémissement de mon aile 7, direction la légèreté.

 

Je suis dans mon salon. J’écoute distraitement la radio. Il s’agit de l’émission « À voix nues » sur France Culture. Je cite l’émission : "Mona Heftre – De la vie à la scène et vice versa (2/5). Le tourbillon de Paris. Lundi 3 avril 2018 de 20 heures à 20 heures 30." Une femme est interviewée, je ne la connais pas. Elle s’appelle Mona Heftre. Je chercherai par la suite son identité, c’est une comédienne et une chanteuse. Elle a été strip-teaseuse dans des baraques de foire, pin-up pour des couvertures de magazines et de romans, égérie du Grand Magic Circus de Jérôme Savary, interprète des chansons de Serge Rezvani. 

 

Pour l’instant, je suis charmée par sa bien belle voix, qui me touche. Elle raconte sa vie, avec une voix chaude et langoureuse, à laquelle je suis sensible. Je trouve qu’elle raconte avec beaucoup de simplicité lucide et de bienveillance pour elle et pour les autres. Alors je l’écoute. La vibration de mon aile 7, assez embryonnaire quand même, commence.

 

Dans les années 1970, elle débarque à Paris, puis quitte la capitale pour vivre dans une communauté à Sisteron. « C’était une expérience ratée, ça sert toujours les expériences ratées. »  Elle revient à Paris et cherche un petit boulot. Elle traîne au théâtre du Ranelagh. Son propriétaire décède, ses deux fils reprennent la direction du théâtre et la recrutent comme caissière et serveuse au bar : « Ses deux fils étaient des branleurs finis, comme moi, d’ailleurs. […] J’ai adoré cette période, c’était une époque joyeuse où on faisait énormément la fête. […] C’était une période très insouciante. J’étais très jolie et j’étais pas du tout farouche. C’était l’époque de l’amour libre. On changeait souvent de partenaire. Moi, j’étais tout le temps amoureuse. […] À chaque fois que j’avais des amoureux, j’étais amoureuse. […] J’habitais chez mes amoureux. […] Je n’ai jamais payé de loyer. […] J’étais si jeune, j’avais 22 ans. »

 

Elle quitte Paris, pour aller, à nouveau, dans une communauté, à Ibiza. Elle se retrouve dans un endroit sauvage, où convergent des marginaux de tous les pays et des artistes. Elle vend des toiles à la terrasse des cafés, puis crée une collection de maillots de bain, car jadis sa grand mère lui a appris à coudre. « Ça aussi, ça m’a amusé, mais en fait, tout dans la vie m’a amusé. Tout m’a amusé, dès l’instant où on me faisait confiance. Je crois que j’étais très, très généreuse. » Elle ne touche pas aux drogues : « Les aiguilles, ça me faisait peur. » Elle raconte ensuite : « J’ai eu une expérience extrême avec un jeune homme. On a vécu dans une grotte, sans rien, nus, au soleil, en pêchant des oursins et des poissons, avec un paysan qui nous apportait des amandes ça a duré un mois. Ça aussi, c’est une expérience extrême que j’ai adorée. »

 

Elle rentre à Paris et se fait accoster par un Japonais, qui cherche un modèle pour faire des pin-up sur un calendrier, pour le Japon. « Je me suis retrouvée dans le bois de Vincennes, avec sa femme japonaise. Je grimpais dans les arbres. Il me faisait poser sur des branches avec une fleur sur mon petit triangle, parce que l’on ne voyait pas de pubis, et les fleurs changeaient avec les saisons du calendrier. Quand la séance était finie, on pique-niquait. […] C’était extrêmement bon enfant, très sympathique. »

 

Elle va ensuite faire du strip-tease, dans les fêtes foraines : « Ça m’amusait follement, car c’était un peu de la contre culture, dans les milieux populaires, voire prolétaires. […] Moi, ce qui m’intéressait, c’était d’intégrer le milieu des forains, ça m’amusait beaucoup. […] J’avais la liberté de faire ce que je voulais. En fait, j’avais envie de danser, et danser nue, ça ne me gênait pas ça m’amusait car Marcelle me laissait libre. Ce qu’elle voulait, c’était un nu intégral, c’est tout, elle ne me demandait pas de faire des numéros. […] J’étais libre et donc, je me suis amusée. […]  C’est une période très, très heureuse. J’étais surexcitée par cette espèce d’ambiance qu’il y a dans les foires Je faisais tous les manèges gratuits, si je voulais. Je me retrouvais quelquefois aux autos tamponneuses avec des mecs, qui me fonçaient dessus avec les voitures, qui me coinçaient dans les coins  Bon, à l’époque, je ne voyais pas qu’il y avait une espèce de pulsion sexuelle. […] Je pense que j’avais une espèce de candeur. Je ne voyais pas le mal. Il ne m’est jamais rien arrivé de déplaisant, de désagréable. […] J’étais dans un milieu, qui quand même, était extrêmement sordide Mais je ne voyais pas le sordide, pas du tout. »

 

Ensuite, elle entre dans la troupe de théâtre du Magic Circus. Elle dit : « C’était un terrain de jeu génial. J’aime les saltimbanques, j’adore l’écriture, j’adore la poésie. »

 

Ensuite, elle devient mère. Elle dit : « J’ai adoré être mère, vraiment. » À cette occasion, son père jardinier lui crée un jardin. Elle dit : « Mon père a créé un jardin extraordinaire, un verger merveilleux. »

 

Elle dit aussi : « J’aime l’amour quand il est exprimé dans la musique, la chanson. Dans ma vie de femme, je suis aussi une grande amoureuse. J’ai eu beaucoup d’amoureux. […] L’enthousiasme, c’est mon moteur, je trouve que la gentillesse chez les gens, c’est une qualité formidable, c’est ce que je cherche en premier. […] Je suis souvent quand même dans l’excès. »

 

Tout au long de l’interview, et bien au-delà de ce que j’ai choisi de relater, il y a le fil conducteur suivant. Aux questions récurrentes du journaliste « Pourquoi avez-vous fait cela ? », elle répond : « Cela m’amusait » ; «  Pourquoi avez-vous arrêté ? », elle répond : «  J’ai arrêté quand cela ne m’amusait plus. »

 

J’ai adoré cette interview, à la fois la sonorité, la texture de la voix mais aussi la sincérité, la légèreté apparente, et la lucidité de l’histoire racontée. Cette interview m'a ravi et amusé vraiment c'était bien plaisant à entendre. J’aurais bien aimé rencontrer cette dame, en son temps. Mais je pense qu’elle m’aurait fait très peur. Un peu moins aujourd'hui, mais c'est quand même  beaucoup, beaucoup de légèreté.

 

En effet, aujourd’hui, je me définis essentiellement, voire exclusivement comme un homme de devoir. Mais, à ce stade, je dirai qu’il ne s’agit pas du « juste » devoir. Je fais mon devoir, celui qui est appris et donc récité, celui qui vient d’une injonction extérieure. Je l’appellerai le devoir comme un automatisme, exécuté très probablement par peur, peur de ne plus être dans un groupe, ou d'en être rejeté.

 

Aussi, pour moi, clairement, le développement de mon aile 7 est un axe de travail. Et si au lieu de faire toujours mon devoir, je faisais ce dont j’ai envie, et qui, en sus, vient réellement de moi ? Révolutionnaire non ! Si je faisais un peu ce qui vient de moi intérieurement, plutôt que d’être en permanence en réponse à des injonctions extérieures venant des groupes auxquels j’appartiens ? En voilà des bonnes questions, qui constituent incontestablement une façon de voir et de percevoir mon environnement, qui ne m’est pas habituel. S'y ajoutent celles vues au stage Ailes dont « Où serait-il approprié de changer les règles ? » Changer les règles ? Là, c’est peut être un peu exagéré, non ! Mais bon, je vais essayer.

 

C’est parti, à la conquête d’un peu de légèreté.

 

Cela va me faire du bien, à moi et aux autres aussi, à mes proches et à tous ceux que je vais rencontrer.

De la légèreté, un peu de légèreté. Je m'en vas la cultiver, il va bien en pousser un peu. Et si je faisais des choses qui m'amusent ? Chiche  !

Simechau – E6 alpha, C= S -/+ X-/=

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Une aile, c'est acquérir dans l'ego la passion et la fixation du type d'aile, et dans l'essence sa vertu et son idée supérieure. La légèreté ne correspond à aucun de ces quatre traits. Les questions du stage Ailes, dans l'utilisation opérationnelle des ailes, ont pour but d'utiliser les caractéristiques d'un type d'aile pour contrebalancer les limitations de notre type principal. La légèreté va surtout t'aider à t'intégrer en 6, ce qui n'est déjà pas si mal !

 

Comme toujours, avec une antidote de ce type, il s'agit de ne pas en abuser sous peine de le voir devenir un nouveau poison. Un 6 léger continue à être loyal mais sait doser cette loyauté en choisissant envers qui et jusqu'à quel point elle s'exerce.

 

Juste, pour le plaisir, voici les propos d'un 9 sur la légèreté :

 

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Simechau, bonjour Fabien, bonjour à tous,

 

"Un 6 léger continue à être loyal mais sait doser cette loyauté en choisissant envers qui et jusqu'à quel point elle s'exerce."

Je voulais rebondir sur cette réaction à ce que dit Simechau sur l'utilisation opérationnelle de l'aile 7. Tout comme Simechau, il semble que je suis de sous-type Social. Cependant, j'ai une aile 7, et non une aile 5. Ainsi, l'usage opérationnel de l'aile m'est plus facile : je fais mon devoir certes, mais le critère est pour beaucoup le plaisir. Changer les règles ne m'est pas non plus très difficile. Par contre, ma difficulté est dans le dosage de cette loyauté et surtout dans le fait de la choisir. Quand je suis dans mon ego de 6 à aile 7, je peux être léger mais ne plus guère être loyal, faisant gloutonnement ce dont j'ai envie pour tenter de me rassurer, donnant donc ma loyauté au gré des vents sans constance au nom du supposé antidote à la peur que serait la légèreté. Ainsi, la remarque de Fabien me semble très importante, même si elle prend probablement un sens différent vu que nos ailes principales diffèrent : chez moi, j'y vois un appel à la tempérance et à la concentration, appliqué à l'orientation du 6.

 

Comme toi Simechau, je considère que l'intégration dans mon type gagnerait à un usage opérationnel de mon aile secondaire, chez moi la 5. La difficulté réside de mon côté à ne pas confondre économie d'énergie (pour donner de ma loyauté avec plus de discernement et de réflexion) et repli/avarice de moi. L'exercice du stage Ailes sur le déploiement des ailes me semble dans cette perspective d'une richesse insoupçonnée. J'adore sentir en moi le 7 et le 5, elles forment pour moi des êtres bienveillants, indissociables aussi bien structurellement qu'opérationnellement, et qui ne renforcent l'ego que dans la vie de tous les jours, quand l'une gagne sur l'autre.

 

Très amicalement,

Bookineur

Bookineur – 6 alpha trop contrephobique, aile 7, C-/+ S+/- X+/-, Cordial en apparence

 

"Nos flots agités toujours changeants ne peuvent porter aucun nom." – Nathalie Sarraute (en espérant secrètement contrecarrer cette citation)

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