Institut Français de

l’ennéagramme

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Bonjour,

Je me pose la question de savoir de quel type sont les "personnages" suivants (ou plutôt ce qu'on en sait, comme c'est toujours le problème avec les textes anciens, même inspirés) :

  • Marie-Madeleine,
  • les 4 évangélistes,
  • et tous ceux que vous voulez, car en fait je pourrais élargir ma question à tous les personnages de la Bible.

Pour Madeleine, a priori, je dirais 4, mais 5 est loin d'être exclu (elle cherche beaucoup, particulièrement au tombeau, et les excès des 7 dans les moments difficiles devaient surgir).

Cordialement,
Françoise

Françoise – E6

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Fabien Chabreuil

Bonjour Françoise,

La fonction "Recherche" est ton amie. Si tu l'utilises pour "évangélistes", tu auras l'avis de Clarence Thomson les concernant.

Quant aux personnages bibliques, je suis personnellement très sceptique sur la possibilité de les typer. Ils sont souvent décrits de manière très brève et très comportementale (à quelques exceptions près comme Job). Cependant, un évêque canadien et deux de ses amies s'y sont collés et ont même publié un ouvrage sur ce sujet : "Biblical Characters and the Enneagram : Images of transformation", par Diane Tolomeo, Pearl Gervais et Remi J. de Roo.

Comme je les croise régulièrement aux conférences internationales de l'Ennéagramme, ils m'ont gentiment offert leur livre, mais ma connaissance du texte biblique est bien trop insuffisante pour avoir une quelconque opinion à son sujet.

Ceci dit, je viens de vérifier, ils placent Marie-Madeleine en 4. À ce propos, ce forum est un lieu d'échanges. Puisque tu avais une hypothèse pour Marie-Madeleine, il aurait été conforme à l'esprit de ce lieu de l'argumenter.

Très cordialement,
Fabien

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Bonjour à tous,

Fabien, merci pour tes références. En matière d'argumentation, il n'est pas trop tard pour bien faire. Je suis allée cet été à Saint Maximin en Provence, lieu où on connaît la Madeleine, s'il en est. Un spécialiste a attiré mon attention sur quelques points que j'essaie de relire ici dans le contexte où nous sommes.

  1. Marie-Madeleine est une "femme du geste", mais ces gestes ne valent pas pour eux-mêmes : elle baigne les pieds de Jésus de ses larmes avant de les essuyer avec ses cheveux ; elle verse du parfum sur la tête du Christ peu avant la Passion. Ces gestes, qui dénoteraient un centre instinctif en soutien du centre émotionnel, elle les pose à la suite des émotions qui l'animent : prise de conscience du grand amour de Jésus pour tous (y compris ceux qui sont catalogués comme irrécupérables par les bien-pensants locaux), auquel elle répond par de l'amour exprimé ; respect incommensurable mêlé d'admiration pour le "oint de Dieu", qu'elle signale publiquement comme tel (le choix du parfum serait trop long à expliquer ici, mais il a assurément une dimension esthétique chère aux 4).
  2. Marie-Madeleine "cherche le corps de son Seigneur" au tombeau. La Bible signale cela après que Madeleine ait constaté la disparition du corps du Christ après la crucifixion. Cela supposerait une forte aile 5 et dans un sens symbolique, cela voudrait dire que Madeleine a toujours cherché, après sa mort, la présence du Christ au moyen des Écritures (et peut-être, mais je ne suis pas sûre, de l'eucharistie).
  3. Au tombeau, juste après, elle est pleine de confusion. Elle pleure. Nous sommes dans l'émotionnel "en plein".
  4. Ceci n'est pas biblique, mais relève de la tradition : combien de peintres ont représenté Madeleine au pied de la Croix l'air exalté, souvent presque hystérique d'ailleurs, cela va du meilleur au pire, mais tous ont en tout cas vu que Madeleine a été une femme du cœur.
  5. Madeleine est la première femme à voir le Christ Ressuscité (Mc 16,9) : la vision est un mode de communication direct de Dieu qui ne passe ni par l'intellect (par de démarche d'étude comme celle de la reine de Saba auprès de Salomon), ni par l'action concrète (pas "d'œuvre des pains" comme la reine Esther de l'Ancien Testament), mais d'abord par le cœur. Il s'agit pour moi d'une prise de conscience émotionnelle dans un état de conscience modifié (mais un bibliste chevronné pourrait récuser). La preuve en est qu'elle appelle alors le Christ "Rabbouni", équivalent de "rabbi" (maître), mais avec un suffixe à forte connotation affective.

Tout cela à supposer bien entendu qu'elle n'ait été qu'une seule femme et pas trois, ce qu'au fond personne ne pourra jamais prouver avec certitude, ni dans un sens, ni dans un autre, mais cela est une autre question.

Quant aux évangélistes, j'ai beau le savoir depuis longtemps, j'oublie en permanence que les Évangiles sont le fruit des communautés issues de l'enseignement de quelques apôtres plutôt que d'une seule personne. Il n'empêche que ces communautés ont eu (et ont, pour celles qui s'en inspirent) leur sensibilité.

Cordialement,
Françoise

Françoise – E6

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Fabien Chabreuil

Bonjour Françoise,

 

Quelle érudition ! :thumb_up:

 

Ce dont je me souvenais de Marie-Madeleine allait aussi dans le sens du centre émotionnel préféré. Mais en fonction de ce que tu dis, pourquoi 4 et non pas 2 ?

 

Très cordialement,

Fabien

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Bonjour,

Je ne peux pas le prouver avec certitude, bien sûr, mais Madeleine ne semblait pas vouloir spécialement se distinguer par le service. C'était sa sœur Marthe qui servait Jésus, ou la belle-mère de Pierre.

En outre, le geste du flacon de parfum a évidemment eu pour effet de la faire remarquer… négativement (par Judas Iscarioth, qui espérait déjà empocher l'argent du nard).

Madeleine "se fait encore remarquer" par le simple fait qu'elle est la première à avoir vu le Christ ressuscité. Même si, dans l'optique croyante, c'est la réalisation du dessein de Dieu, dans la vie humaine de Madeleine, c'était un événement qui l'amenait à sortir du lot… à son détriment, une fois de plus, les apôtres ne la croyant pas…

Cordialement,
Françoise

Françoise – E6

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