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L'Inde, un pays de désintégration pour les Occidentaux ?


Aurolaf

Messages recommandés

Bonjour,

Je vis en Inde (Bangalore) depuis maintenant huit mois, et j'ai pu constater que c'était un pays qui poussait les Occidentaux vers une certaine désintégration (ou en tout cas vers des niveaux d'intégration moindre).
J'ouvre donc cette conversation et vous propose d'y apporter des exemples (livresques ou témoignages réels).

Si certains lecteurs de ce Panneau ont aussi vécu des exemples d'intégration dans ce pays, leur témoignage serait très intéressant (je connais au moins deux stagiaires des Chabreuils qui sont concernées. Et oui les filles, je vous ai croisées en stage et vous adorez l'Inde !)

Aujourd'hui, je vous apporte simplement un témoignage livresque qui permet de comprendre pourquoi l'Occidental se désintègre souvent en Inde.

Le livre de Régis Airault : Fous de l'Inde

Régis Airault, ex-psychiatre du Consulat de France à Bombay, a constaté que l'Inde faisait basculer dans le délire beaucoup d'Occidentaux (sans pour autant qu'il y ait eu consommation de drogues). Il s'est donc demandé : "L'Inde rend-elle fou ou les fous vont-ils en Inde ?"
Les deux ! En effet, ce psychiatre distingue parmi les voyageurs ayant basculés :

  • Les personnes dysfonctionnelles (pervers, dépressifs, toxicomanes, etc.) qui vont en Inde pour fuir leur état ou mieux le vivre => dans ce cas, ce n'est pas l'Inde qui est responsable de la désintégration de l'individu.
  • Les personnes apparemment saines pour qui "l'Inde semble en effet agir comme un révélateur — au sens photographique du terme — accentuant les symptômes". Ces individus sains (ou apparemment sains) basculent (se désintègrent) alors selon deux modes :
  • Le choc de l'Inde : "un vécu de déréalisation auquel est soumis tout voyageur à l'arrivée. Même si la personne s'attend à ce choc culturel, la réalité dépasse souvent de loin ce qu'elle a imaginé et peut être à l'origine de toutes sortes de symptômes : angoisses, attaques de panique, sidération, effondrement dépressif, etc."
  • L'épreuve de l'Inde : "Les tableaux psychiatriques aigus, eux, se déclenchent quelques semaines plus tard, à l'épreuve de l'Inde." Il est intéressant de noter que tous les symptômes disparaissent en cas de rapatriement.

Il y a un troisième cas : les résidents expatriés qui pour la plupart détestent ou adorent ce pays mais pour lesquels il n'y a pas de juste milieu. Ces résidents vivent souvent dans une angoisse permanente de la maladie. Ils peuvent être sujets à des "délires" plus modestes que dans le cas n° 2 (surestimation d'eux-mêmes, sentiment d'ennui, délire de persécution, paranoïa).

Ce livre ne parle pas du tout de l'ennéagramme, mais on peut clairement y voir de nombreux exemples de désintégration.

Je vous livre maintenant un constat personnel.

Lien entre l'instinct de conservation et la vie en Inde :

Je pense que tout expatrié qui arrive en Inde, même s'il a un instinct de conservation intact, développe rapidement des comportements qui reflètent un instinct de conservation blessé.

En effet, nous sommes tous confrontés aux problèmes suivants :

  • Ne pas mourir de faim (ou s'alimenter correctement). Tout nouvel arrivant (lorsqu'il sort de la période "vie à l'hôtel avec restaurant") se trouve confronté au problème de l'approvisionnement en nourriture :
    • Trouver des produits comestibles (en effet, un Occidental est perdu dans un marché ou une épicerie/magasin indien, et ne sait qu'acheter et encore moins comment le cuisiner)
    • S'approvisionner et stocker les produits identifiés (en effet, la gestion de stock est une notion inexistante en Inde, les stocks de denrées sont donc très aléatoires.)
    • Organiser un stockage garantissant la bonne conservation des produits (= se prémunir contre les coupures d'électricité sur le frigo et le congélateur, organiser la lutte contre les cafards et les fourmis, etc. => valable même dans les conditions de vie les plus luxueuses !)
  • La saleté et la crasse sont omniprésentes en Inde. Ce sujet peut devenir une véritable obsession pour certains types et sous-types. J'ai vu certaines de mes copines développer des TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) depuis leur arrivée en Inde.
  • La maladie est l'Angoisse de tous les résidents. La plupart des expats foncent aux urgences à la moindre fièvre, comportement qu'ils n'auraient jamais en France !

J'arrête là pour ce soir. Je prépare des exemples concrets que je posterai d'ici quelques jours.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

 

Merci pour ce très intéressant message. Il m'inspire quelques questions et réflexions.

 

Cette désintégration est-elle propre à l'Inde ? Mes lectures me laissent penser que le même phénomène arrive parfois en Afrique, voire en Océanie ; ce point reste toutefois à confirmer.

 

Quelle est donc la cause de cette désintégration ? J'en envisage plusieurs possibles pas forcément exclusives :

  1. Le simple choc des vMèmes. Cette hypothèse est renforcée par le fait que "tous les symptômes disparaissent en cas de rapatriement".
  2. L'ennéatype de l'Inde, 9, trop opposé à notre culture occidentale hyperactive.
  3. Une spécificité de la culture indienne, par exemple la religion.
  4. L'impact de la réactivation de l'instinct de conservation que tu as observée.

Régis Airault en dit-il quelque chose, et/ou as-tu une hypothèse personnelle ?

 

Tous les Occidentaux vivant en Inde ne sont pas touchés. Y a-t-il un profil psychologique (un ennéatype ? un vMème dominant ?) particulièrement sensible à l'effet indien ? Dans le cadre de l'hypothèse 1 ci-dessus, ce serait simplement ceux manquent de flexibilité sur la Spirale, ce qui donnerait une piste de traitement par formation et coaching.

 

L'activation forte de l'instinct de conservation que tu mentionnes peut être formulée aussi en termes d'activation soudaine du vMème BEIGE. As-tu l'impression que d'autres vMèmes sont activés par l'Inde ?

 

Très amicalement,

Fabien

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Merci Fabien pour ces pistes de réflexion.

Je pense comme toi que le mécanisme de désintégration n'est pas propre à l'Inde ! Dans son livre, Régis Airault parle du cas des Japonais à Paris qui est très connu !

Je suis tout à fait d'accord avec les causes de désintégration suivantes :

1- "Le simple choc des vMèmes" : c'est ce que R. Airault appelle "le choc de l'Inde" => les voyageurs occidentaux sont pour la plupart issus de sociétés à dominante BLEU ou ORANGE. L'Inde a un vMème VIOLET très fort. [Je sais que les journaux relaient une image de l'Inde moderne. C'est inexact : ORANGE ne concerne qu'un pourcentage très faible de la population. (La plupart des individus en vMème ORANGE dominant sont des NRI (Non Resident Indian) = des Américains ou des Britanniques qui reviennent au pays après 15, 20 ou 30 ans d'absence). Les femmes d'expatriés ne sont quasiment jamais en contact avec des individus ORANGE, elle ne côtoient que des VIOLET dominant (et avec un peu de chance des BLEU !)]

2- "L'énnéatype de l'Inde, 9," est certes très éloigné de notre culture occidentale. [Je suis en train de préparer un message sur le type de l'Inde (mais ça prendra du temps, car je m'appuie sur pas mal de lectures).] La force d'inertie rencontrée partout provoquent des réactions très négatives de la part de tous les Occidentaux (même les plus patients !). C'est le facteur "colère" : je n'ai jamais vu autant d'Occidentaux se mettre en colère que dans ce pays (et ils ne sont pas tous issus de la triade instinctive !).

4- Indéniablement "l'impact de l'instinct de conservation" (j'y reviendrai avec des exemples concrets). Cet impact peut s'atténuer au bout d'un moment.

Je perçois une autre cause de désintégration (pour les résidents) directement liée au type des individus : les compulsions de chacun accentuées par le changement de situation que représente l'expatriation (par exemple une femme expat de type 8 va très mal vivre le fait d'avoir arrêté de travailler pour suivre son mari, car c'est une perte pouvoir et d'indépendance pour elle, etc.).

Par contre, je ne vois pas de cause de désintégration lié à "une spécificité de la culture indienne, par exemple la religion". Le poids du vMème VIOLET est énorme et peut être mal accepté par certains, mais c'est tout !

Je suis encore en phase d'observation, et je suis loin d'avoir identifié tous les types de mes proches ! Toutefois, j'ai quelques débuts d'hypothèses :

  • Les types impatients (8 et 1) trouvent plus rapidement le chemin de la désintégration.
  • Le type 2 donne l'apparence de s'épanouir, mais il tombe dans son mécanisme égotique : l'Inde est un "réservoir" énorme pour ceux qui veulent faire du bénévolat et apporter leur aide. J'ai des amies 2 qui sont en train de s'y noyer !
  • Les 9 s'adaptent bien en Inde : j'ai une amie 9 qui s'épanouit totalement dans ce pays (mais je n'ai qu'un exemple !)
  • Les 7 résistent mieux que les autres, et en profitent pour vivre des tas de nouvelles expériences et découvrir de nouvelles activités. (Peut-être aussi que mes copines 7, de par leur orientation, ne s'étalent pas sur leurs états d'âmes !)

"As-tu l'impression que d'autres vMèmes sont activés par l'Inde ?"
Oui, le poids du vMème VIOLET est énorme, et je pense que si un occidental arrivait à activer ce vMème, il survivrait mieux en Inde.

Je vous livre deux anecdotes sur le sujet.

Une 8 C++ avec un vMème VIOLET fort
L'une de mes premières amies en Inde s'est trouvé être une 8 qui a un instinct de conservation anormalement développé (elle a ramené cet été 113 kgs de denrées alimentaires BIO par frêt aérien, et en avait ramené 150 kgs l'an dernier => l'excès du 8 associé à un instinct de conservation très blessé, ça pèse lourd ! :wink:). Elle a un vMème VIOLET très développé (elle est notamment passionnée d'astrologie), et a adopté toutes les coutumes locales : elle a fait une cérémonie hindouiste pour bénir sa maison et lui porter chance, elle a également fait un baptême hindouiste pour son fils de 11 mois (j'y étais !), et célèbre toutes les fêtes hindouistes, alors qu'elle n'est pas hindouiste ! Je pense que cette activation de VIOLET lui permet de lutter contre les angoisses générées par une énorme blessure de l'instinct de conservation.

Ganesha Chaturthi : une fête VIOLET
Vendredi dernier, le son des tambours m'a amené en dehors de chez moi : il y avait une procession afin de fêter Ganesha (le dieu préféré des Indiens). Il s'agit d'un événement très important pour les Indiens. Cette procession était destinée au personnel de notre compound. Très peu d'habitants et d'occidentaux se joignaient à la cérémonie.
Je me suis retrouvée dans la rue à danser avec mes enfants en compagnie des ouvriers du compound en transe. Mes enfants sont montés sur le char de Ganesha, et les Indiens ont accepté ces enfants comme un signe de bon augure, et je suis persuadée que ma présence à cette cérémonie va me porter chance (J'ai d'ailleurs déjà constaté des signes de cette chance !! Si, si, c'est vrai !). Pour la première fois en 9 mois, j'ai vécu un beau moment dans ce pays, et j'ai partagé quelque chose avec ces gens.
Le soir, mon mari m'a dit cette phrase : "Ils ne t'ont pas demandé un billet pour avoir fait monter les enfants sur le char ?" J'ai trouvé cette remarque épouvantablement ORANGE ! Il n'a jamais été question d'argent. L'événement était purement VIOLET, et pendant un instant, nous faisions tous partis du même clan, dans un intense moment d'émotion où toutes les barrières sociales, linguistiques et raciales étaient gommées.
Cette fête a réactivé mon VIOLET, et va sans doute me permettre de porter un nouveau regard sur ce pays.

J'arrête là pour ce soir (je parlerai du vMème BLEU un autre jour.)

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

"Par contre, je ne vois pas de cause de désintégration lié à 'une spécificité de la culture indienne, par exemple la religion'. Le poids du vMème VIOLET est énorme et peut être mal accepté par certains, mais c'est tout !"
En es-tu certaine ? Le système des castes ou un certain fatalisme dû à l'hindouisme ne jouent-ils aucun rôle dans ce phénomène de désintégration ?

"Oui, le poids du vMème VIOLET est énorme, et je pense que si un occidental arrivait à activer ce vMème, il survivrait mieux en Inde."
Est-ce qu'on peut généraliser en disant qu'un Occidental qui arrive en Inde réactive BEIGE, se sent plutôt bien s'il accepte le VIOLET indien et par contre vire au ROUGE s'il le rejette (= la colère que tu as mentionnée).

"Elle a ramené cet été 113 kg de denrées alimentaires BIO par frêt aérien, et en avait ramené 150 kg l'an dernier."
:rofl: Je devrais peut-être créer sur le forum une rubrique Guinness Book où nous enregistrerions des records en termes de passion, fixation, mécanisme de défense, sous-types, etc.

"Je suis persuadée que ma présence à cette cérémonie va me porter chance (J'ai d'ailleurs déjà constaté des signes de cette chance !! Si, si, c'est vrai !)."
En vertu de la proposition de généralisation ci-dessus, c'est parti pour une bonne intégration.

Très amicalement,
Fabien

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  • 2 weeks later...

Bonjour Fabien,

Je suis un peu embêtée car j'ai l'impression que tu réfléchis à ma place depuis le début de cette conversation ! :blush: ET je n'aime pas ça ! (Et c'est égotique !)

Ceci dit, je suis POUR POUR POUR la rubrique Guiness Book !

"Est-ce qu'on peut généraliser en disant qu'un Occidental qui arrive en Inde réactive BEIGE, se sent plutôt bien s'il accepte le VIOLET indien, et par contre vire au ROUGE s'il le rejette (= la colère que tu as mentionnée)."
Oui, mais il faudrait nuancer : "Un occidental qui arrive en Inde réactive BEIGE, se sent plutôt bien s'il accepte les VIOLET et BLEU indiens, et par contre vire au ROUGE s'il les rejette."

La réactivation de BEIGE dure plus ou moins longtemps, selon que la personne est ou non de sous-type conservation. Je donnerai des exemples précis un autre jour.

BLEU est monstrueusement présent : dans les magasins, dans l'administration, dans la société, bref partout.
Quelques exemples qui m'ont poussée vers de sacrés crises de nerfs. Les banques rejettent systématiquement les chèques qui comportent une faute d'orthographe (même minime) ou un erreur de date (même à un jour près). Les agences de voyages refusent l'émission de billets d'avion sans avoir toutes les piéces nécessaires (la transmission de la copie a posteriori est refusée !!!!). Chaque jour, nous devons fournir un nombre de papiers administratifs et de photos innombrable (même pour un bête achat de forfait pour téléphone portable !!!). Toute négociation dans un magasin est inutile si l'on ne s'adresse pas à la bonne personne (genre le chef du chef du chef du chef etc.). Je ne compte plus le nombre d'expats qui sont rentrés dans leur pays suite à refus de visa pour une raison stupide (genre il manquait le papier XXZ).
Bref, BLEU nous étouffe !!!!!!
Finalement, VIOLET a des côtés rigolos… et on peut vite accepter ce vMème ! Mais BLEU est vraiment trop lourd (même pour les types enclins à l'accepter !).

À suivre pour des exemples plus concrets…

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

 

"Je suis un peu embêtée car j'ai l'impression que tu réfléchis à ma place depuis le début de cette conversation ! :laugh: ET je n'aime pas ça ! (Et c'est égotique !)"

Tu veux dire que tu ne contrôles pas toute la conversation, interlocuteurs compris. Je reconnais que c'est vache ! :rofl::heart:

 

"Bref, BLEU nous étouffe !!!!!!"

Que nous autres ayant développé ORANGE le considérions étouffant est normal, mais qu'apporte-t-il de positif au pays ?

Et puis, l'étouffement qu'il crée est un des éléments qui vont déclencher la transition vers le vMème suivant. C'est donc peut-être un mal nécessaire?

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonsoir Fabien,

"Tu veux dire que tu ne contrôles pas toute la conversation, interlocuteurs compris. Je reconnais que c'est vache !"
:rofl: Mouaih? c'est pire que vache ! Mais je suis bien contente que tu me pousses à réfléchir… Ça me permet de mieux maîtriser (oups, je voulais dire comprendre) mon environnement !

"Mais qu'apporte-t-il de positif au pays ?"
Il faut reconnaitre que l'Inde a été la première ex-colonie à mettre en place une VÉRITABLE démocratie en s'appuyant sur des règles et un système (les castes). Alors que beaucoup d'ex-colonies ont basculé dans des dictatures (ROUGE), l'Inde a su établir la démocratie en raison de la force de BLEU.

C'est la première réponse qui me vient à l'esprit… Je vais donc réfléchir pour compléter ou modifier cette réponse.

À bientôt.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Exemple de BLEU dans une entreprise indienne : le poids des castes !

Bonjour à tous,

J'ai eu hier un exemple qui illustre parfaitement le poids de BLEU dans un entreprise indienne qui est tout de même filiale d'une grande société française.

Le comité exécutif débattait des conditions de voyages d'affaires, déclarant que la règle était que tout le monde, sauf les Directeurs, devait voyager en classe économique. Le patron de la filiale (un 8 extrêmement désintégré) piquait une énorme colère car un salarié avait outrepassé la règle.
Un 6 mu, a alors fait valoir que la règle du groupe était de faire voyager tout le monde en business sur les vols long-courriers et que l'application d'un règle locale amenait des aberrations du type : X qui est occidental voyage en business, alors que Y, qui est son chef, voyage en éco !
Le 6 mu s'est alors fait "encadrer", car ce qu'il propose est "dangereux pour l'Inde et le système" (entendez par là que les Indiens de basses castes doivent rester à leur place et qu'il est dangereux de les laisser accéder à un certain niveau de confort => j'y vois l'expression du vMème BLEU !).

Le 6 mu a alors mené sa petite enquête et s'est aperçu qu'il existait des entorses "autorisées" à la règle. Certains Indiens reçoivent l'autorisation par le big boss 8 de voyager en business. Comme par hasard, ces indiens sont issus des hautes castes ! Au passage, notez un grand classique : le 8 déroge à la règle quand ça l'arrange !

Le 6 mu ne va pas en rester là (déjà qu'il est très contrephobique à l'état normal !!! :wink:).

Bonne journée à tous.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

 

Merci pour cet exemple bien BLEU effectivement. Pour anecdote, j'ai vécu des choses semblables dans une para-administration française, il y a seulement une trentaine d'année : pour un déplacement en province, je n'avais pas le droit de prendre l'avion, privilège réservé aux directeurs. Moralité : une demi-journée de travail perdue dans le train (en première classe), plus une nuit d'hôtel et un dîner supplémentaires à l'aller, une demi-journée de travail perdue au retour. Quand j'ai essayé de leur expliquer que l'avion était moins coûteux pour l'entreprise, ils m'ont regardé comme si j'étais un extra-terrestre. BLEU > ORANGE.

 

Très amicalement,

Fabien

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Réactivation de l'instinct social en Inde :

Cet après-midi, je lisais l'article "Une étude des sous types instinctifs", et j'ai brusquement réalisé que toutes mes copines expats avaient activé leur instinct social à leur arrivée en Inde (y compris moi !).

En fait, la première préoccupation se porte sur l'instinct de conservation, et juste après arrive l'instinct social.

C'est très logique car toutes ces femmes ont perdu, d'une certaine manière, leur statut socioprofessionnel (elles sont devenues "épouse de X" au lieu d'être "juriste" ou "contrôleur de gestion" ou "responsable comm", etc.), leurs familles, leurs groupes d'amis, etc. Lorsqu'on arrive en expat, on est SEUL, il faut se reconstituer tous ses groupes de référence.
Le problème est moins marqué chez les maris, car ils ont leurs activités professionnelles et leur place dans une société !

J'ai remarqué que nous remplacions notre "groupe familial" par une espèce de clan (trois à quatre familles) qui se réunit le week-end. Les enfants jouent ensemble, trouvant ainsi un substitut à leurs cousins. Ce "clan" devient une nouvelle famille. Les liens sont très forts.

Se constituent ensuite d'autres types de groupe avec des liens beaucoup moins forts.
Il est évident que toutes les femmes expats ont un problème avec leur place dans ces groupes.

Avant de venir en Inde, j'étais C++, S= (instinct de conservation blessé et instinct social intact).
Après mon arrivée en Inde, j'étais C+++++++++++ et S++/--. J'ai mis très longtemps à revenir à un niveau normal pour l'instinct de conservation (C++), alors que je suis très rapidement revenue à un niveau normal pour l'instinct social (S+). Dès que j'ai eu mis en place mon groupe de copines plus un substitut de "clan familial", cette notion de groupe n'a plus posé aucun problème.

Moralité, ça veut dire que tout expat qui arrive en Inde réactive BEIGE, puis VIOLET ! (Je vais réfléchir à la réactivation de ROUGE => en liaison avec l'instinct sexuel et non pas avec la colère !).

Je crois que j'ai enfin compris la notion d'instinct social. Ça posait tellement peu de problèmes pour moi que je n'en avais pas compris le sens. C'était très conceptuel.
Maintenant, je vois concrètement ce que ça veut dire ! Enfin, je crois !

Bonne soirée à tous.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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J'ai une nouvelle hypothèse : le fait de repartir à zéro dans un pays où les conditions sont difficiles oblige apparemment un individu à refaire intégralement le chemin sur la Spirale.

Ne peut-on pas imaginer que, pour une personne formée à Spirale Dynamique, c'est l'occasion de redécouvrir et renforcer les vMèmes mal assimilés dans l'enfance et l'adolescence ?
On pourrait imaginer que l'expatriation est une forme de thérapie pour réparer les vMèmes défaillants d'un individu ????

Je continue à réfléchir à mon hypothèse.

Bonne journée à tous !

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

"J'ai une nouvelle hypothèse : le fait de repartir à zéro dans un pays où les conditions sont difficiles oblige apparemment un individu à refaire intégralement le chemin sur la Spirale."
Bien sûr, les niveaux de la Spirale actifs sont déterminées par les conditions de vie. Un changement des conditions de vie provoque normalement un changement du positionnement sur la Spirale (cf. Seul au monde). Cela, c'est la théorie de la Spirale Dynamique.

Le problème vient de ce "normalement". Certaines personnes sont en "état fermé", et d'autres manquent singulièrement de flexibilité sur la Spirale. À partir de là, ce que tu proposes est une thérapie de choc (à la 8 ! :tongue:). Certains savent utiliser l'expérience de l'expatriation pour réactiver d'anciens vMèmes, d'autres non. C'est d'ailleurs sans doute pour cela que tu as titrée cette conversation "L'Inde, un pays de désintégration pour les Occidentaux ?" et cette problématique ramène à nos deux premiers messages.

Enfin, j'ai un petit doute sur ton "intégralement". Cela va être à vérifier dans ton expérience et celles d'autres expatriés, en Inde et ailleurs.

"Ne peut-on pas imaginer que, pour une personne formée à Spirale Dynamique, c'est l'occasion de redécouvrir et renforcer les vMèmes mal assimilés dans l'enfance et l'adolescence ? On pourrait imaginer que l'expatriation est une forme de thérapie pour réparer les vMèmes défaillants d'un individu ????"
Comme dit précédemment, je pense que oui… parfois. Qu'est-ce qui nous garantit que la personne va réussir à réactiver les anciens niveaux et qu'est-ce qui nous garantit qu'elle va le faire sainement ?

Une idée ORANGE : créons un institut de développement personnel-agence de voyages construisant sur mesure ce type d'expérience. :rofl:

Très amicalement,
Fabien

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Bonjour Fabien,

"Un changement des conditions de vie provoque normalement un changement du positionnement sur la Spirale."
Oui, mais Seul au monde est un exemple extrême. En théorie, on pourrait presque considérer, de l'extérieur (c'est-à-dire vu de la France) qu'une expatriation est une chose anodine. Or, je suis surprise par l'ampleur des changements que ça provoque chez un individu.
Il parait que fin août, il y a eu une émission à la TV française qui expliquait les raisons des dépressions d'expats en Inde ! L'émission expliquait que les français devenaient facilement violents dans ce pays. Si quelqu'un l'a enregistrée, je suis intéressée pour en récupérer une copie.

"Ce que tu proposes est une thérapie de choc (à la 8 !)"
C'est sûr, mais à quoi sert une thérapie si on se regarde le nombril pendant vingt ans sans avancer ! OK, je veux bien admettre que c'est un peu violent pour certains? Et vu le nombre de dépressives (je ne sais pas si elles sont diagnostiquées comme telles) que je croise ici, nul doute que la méthode est un peu brutale !

"Qu'est-ce qui nous garantit que la personne va réussir à réactiver les anciens niveaux et qu'est-ce qui nous garantit qu'elle va le faire sainement ?"
Ben rien ! Si ce n'est un coaching par un professionnel compétent connaissant le modèle ! Encore un business à développer !

"Créons un institut de développement personnel-agence de voyages construisant sur mesure ce type d'expérience."
Euh, j'ai pas bien compris, là ?! :confused: Tu veux balancer des gens en Inde, les mettre dans une situation déstabilisante pour mesurer leur flexibilité sur la Spirale ? Je ne suis pas certaine que tu vas avoir beaucoup de clients (à part des fadas de 8) ! En plus, "construire ce genre d'expérience" n'est pas possible. Ce qui est difficile, dans mon cas et celui des autres expats, c'est que "c'est pour de vrai" ! On n'est pas à Kohlanta et on ne rentre pas chez nous dans un ou deux mois… On est là pour y vivre deux, trois, quatre ans ou plus !!!!!
Par contre, autre idée ORANGE : imagine que tu proposes un diagnostic "risque" sur les candidats au départ à l’expatriation. En croisant leur type et leur positionnement sur la Spirale, tu mesures le risque d'intégration ou non des candidats, et ça permet de repérer et/ou écarter des candidats qui échouent forcément dans de telles aventures. (Il faut savoir que le nombre d'échecs en Inde est important. C'est un coût énorme pour les sociétés, et c'est une expérience traumatisante pour l'expat concerné ! Les DRH des sociétés ne sont pas forcément formées pour éviter de telles catastrophes !) Ceci dit, il faut trouver des gens formés aux deux modèles et extrêmement compétents… et à part Pat et toi, j'en connais pas ! Il fait ensuite que les sociétés soient prêtes à payer un certain nombre de séances de coaching nécessaires à l'établissement d'un tel diagnostic.

À bientôt pour de nouvelles aventures !

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

"Or, je suis surprise par l'ampleur des changements que ça provoque chez un individu."
Climat, paysages, structure sociale, langue, religion(s), race, tout est différent en Inde, me semble-t-il ? Y a-t-il un seul repère qui reste pour un occidental, à part la communauté des expatriés ?

"Euh, j'ai pas bien compris, là ?!"
J'avais mis un smiley : :rofl:
Cela n'était pas à prendre au sérieux, mais avec tout ce remue-méninges autour de ORANGE, nous allons bien finir par faire fortune.

"Ceci dit, il faut trouver des gens formés aux deux modèles et extrêmement compétents… et à part Pat et toi, j'en connais pas !"
Merci :heart:, et nous sommes prêts à en former d'autres. :wink:

"Il fait ensuite que les sociétés soient prêtes à payer un certain nombre de séances de coaching nécessaires à l'établissement d'un tel diagnostic."
Si les échecs sont nombreux et coûteux, l'investissement initial est relativement faible, et le retour sur investissement rapidement démontrable, non ?

Très amicalement,
Fabien

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  • 9 years later...
Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Quand cette conversation a eu lieu, il y a 10 ans, j'étais allé une fois en Inde. Depuis la situation a changé. Je suis rentré dimanche dernier de mon quatrième voyage là-bas, et ces quatre périples m'ont fait parcourir le pays du Sikkim au Tamil-Nadu et du Rajasthan au Bengale-Occidental. Comme souvent, c'est à la fois peu pour un si grand pays et plus que l'immense majorité des Indiens.

 

Dans l'avion qui me menait au Maharashtra, pour me mettre dans l'ambiance, j'ai, entre autres, relu le Dictionnaire amoureux de l'Inde, et son article « Thérapie » m'a rappelé cette conversation. En contrepoids à l'ouvrage de Régis Airault cité par Aurore, le voici :
 

L’Inde soigne la déprime. C’est un fait que j’avais cru remarquer à plusieurs reprises, une sorte de thérapie naturelle, qui ne doit rien à des médicaments, ni à quelque guru magique, mais à la seule présence en Inde. Plusieurs amis, partis dans la fatigue et l’abattement, nous revenaient en forme. J’osai formuler un jour qu’un simple voyage en Inde, n’importe où, pouvait rendre un tonus disparu.

Et cela pour une raison simple : l’Inde, le spectacle de l’Inde, à un moment ou à un autre, oblige à sortir de soi. Impossible, ou presque, de rester bloqué, prisonnier de nos problèmes d’égotisme, d’insatisfaction, d’obsession, d’incompréhension. L’Inde nous sollicite, nous provoque, nous séduit, nous repousse, nous stupéfie, nous hypnotise, bref elle fait tant et si bien que nous en venons à nous oublier, à effacer en nous l’individu.

Il faut une semaine pour que les premiers effets se fassent sentir. Il faut aussi une semaine pour s’habituer à la cuisine, aux modes de vie, à la présence humaine, à la fatigue des routes. Notre corps, d’abord surpris, peut réagir de manière contradictoire, soit par la constipation, soit par la diarrhée.
 
La deuxième semaine est celle de l’accoutumance, la troisième celle de l’amélioration. Au mois de janvier 2000, j’essayai sur moi-même mes propres recommandations. J’étais parti sans vrai désir, souffrant, maussade, laissant derrière moi des questions en suspens. Après plus de deux mille kilomètres en voiture, et autant en train, même une douleur arthritique au petit doigt avait disparu. J’ai noté dans mon carnet : Aéroport de Bangalore, en attendant l’avion pour Delhi, je me sens en pleine forme. Self-médication.

Quelques années plus tôt, dînant à Paris chez Anna-Maria Tato et Marcello Mastroianni, j’avais expliqué ma théorie. Marco Ferreri, le réalisateur italien avec qui j’avais autrefois travaillé, se trouvait là, avec sa femme Jacqueline. Ils m’écoutèrent poliment, et du temps passa.

Ce même mois de janvier 2000, en rentrant à Paris, je rencontrai Jacqueline Ferreri à l’aéroport de Delhi. Elle revenait d’un séjour de six semaines dans le sud de l’Inde, et cela pour la deuxième fois depuis la mort de Marco. Elle me dit :

— Tu vois, j’ai suivi tes conseils, et ça marche.
 
Elle me dit aussi qu’elle voyageait seule, avec un chauffeur indien. Ses amis la prenaient pour une folle quand elle annonçait qu’elle partait seule pour l’Inde. Ils pensaient qu’elle avait perdu la tête depuis la disparition de son mari.

— En fait, c’est plutôt le contraire, me dit-elle. Quand je rentre en Europe, je me sens détendue. L’Inde, étrangement, m’a calmée. J’y retournerai.

Voilà donc la cure indienne que je recommande en cas de passage à vide. Il faudrait même la prescrire.

 
Sans vouloir faire un typage de l'Inde — cela sera peut-être l'objet d'une autre conversation —, je peux confirmer et infirmer certains points des messages qui ont précédés :

  • Dans l'état actuel de mes connaissances, malgré la diversité du pays — ne disait-on pas autrefois « Les Indes » ? — il existe une culture indienne dont les habitants sont fort conscients et pour laquelle l'ennéatype 9 me semble à ce jour la meilleure hypothèse possible, malgré l'existence de tensions, notamment entre les communautés hindouistes et musulmanes.
  • La notion de culpabilité ne fait pas sens pour l'immense majorité des Indiens. Cela implique que les vMèmes dominants sont ceux qui précèdent BLEU. Comme l'a noté Aurore, VIOLET est très fort, même si de nombreux rites relèvent en fait plutôt de ROUGE :

            Tamil_Nadu.png
             Habitants du Tamil Nadu tirant un char de la taille d'un camion accroché à leur dos par des hameçons (2014)

    ROUGE justement est extrêmement fort, avec une expression qui, dans le cadre de l'ennéatype 9, n'a pas la même agressivité que dans d'autres pays.
  • À distance, même s'il faut évidemment distinguer voyageurs de résidents, le lien fait entre ennéatypes et désintégration ne me semble pas d'une fiabilité absolue. Par exemple, Patricia et moi avons des ego ayant une tendance à l'impatience qui, paradoxalement, ne s'est quasiment jamais manifestée en Inde. Effet Carrière plutôt que effet Airault !
  • La corruption est une constante du pays. Il me semble qu'une partie de ce qui a été attribué à BLEU dans la société indienne relève en fait de corruption ROUGE.

Très amicalement,
Fabien
 
Source : Jean-Claude Carrière, Dictionnaire amoureux de l'Inde, Paris (France), Plon, 2001. [Version Kindle]

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