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Anecdotes et communication en entreprise pour les 8, 7, 5, 1, 6, 9, 3 et 4


Aurolaf

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Depuis longtemps, je voulais apporter au panneau des exemples de communication en entreprise, je me lance donc aujourd'hui.

 

J'ai travaillé pendant ces trois dernières années dans une entreprise qui affichait des valeurs du vMème VERT (avec une charte de valeurs très bien faite), alors que l'organisation et les buts étaient clairement dans le vMème ORANGE.

 

Je vais donc vous livrer des situations et anecdotes faisant intervenir les personnes listées ci-dessous. Je suis volontaire restée très imprécise sur les titres professionnels afin que le secteur d'activité et l'entreprise ne puissent pas être reconnus.

 

J'étais à l'époque en coaching avec Patricia. Elle a donc validé certains types des personnes évoquées, et j'ai complété les autres après mes stages à l'IFE.

 

Le comité de Direction :

  • Directeur Général (DG) : 8
  • Directeur : 3
  • Directrice : 8
  • Directeur financier : 5

Niveau N-1 :

  • Responsable informatique : 7
  • Responsable contrôle de gestion (c'est moi) : 8
  • Responsable commercial : 6
  • Responsable fiscalité, comptabilité : 9
  • Responsable consolidation : 1
  • Responsable communication et marketing : 4 alpha (Celle-là, je n'ai pu la typer que parce que c'est aujourd'hui une de mes meilleures amies, et qu'elle s'est reconnu en 4 à la lecture du livre des Chabreuil. Sinon, j'aurais toujours hésité entre une 9 et une 4 sans pouvoir trancher.)
  • Autres fonctions (notamment RH) => non typées avec certitude (sachant qu'on n'a jamais de certitude quand on type une autre personne !!)

Niveau N-2 :

  • Ma contrôleus(e) de gestion : 1 (C'est elle qui s'est typée après lecture du livre + le stage Bases.)
  • Mon contrôleur de gestion : 6
  • Commercial : 7
  • Commerciale : 3
  • Comptable : 2

Episode 1 : comment une 8 se fait-elle recruter par un 5 et un 8 ?

 

A cette époque, je ne connaissais pas encore l'Ennéagramme. L'analyse a donc été faite a posteriori.

 

Il y a 4 ans, après une série d'entretiens avec des chasseurs de tête, j'ai rencontré mon futur chef : un directeur financier 5. J'avoue être sortie dépitée de cet entretien où le 5 m'avait donné très peu d'éléments sur le futur poste, et répondait très brièvement à mes questions (et oui, avarice du 5 !). A priori, je n'avais aucune envie de travailler avec lui. Lorsqu'on m'a proposé de rencontrer le DG, j'ai failli refuser. Et puis j'ai dit oui, juste pour voir !

 

Et là, coup de foudre professionnel : j'ai été enthousiasmée par son charisme, sa vision stratégique, son style direct. Il avait un vrai projet de réforme de l'entreprise que j'avais envie de porter avec lui. Bref toute la magie de deux 8 qui se rencontrent et partagent le même style de communication et surtout la même énergie !

 

A un moment, le DG m'a posé la fameuse question bateau "comment voyez-vous votre avenir dans cette société ?" Et là, j'étais tellement à l'aise que j'ai répondu sans réfléchir une phrase du genre "Je ne le vois pas. La structure est trop petite pour me proposer une évolution. Je vais donc vous mettre en place votre service contrôle de gestion et quand ça sera fini, soit la place de directeur financier sera libre, soit j'irai exercer mes talents ailleurs parce que je m'ennuirai." Il a ouvert de grands yeux et a éclaté de rire en me disant "ah ben, vous êtes d'une redoutable franchise."

Je pense que j'ai gagné mon recrutement sur cette phrase ! Car j'étais en concurrence avec une candidate qui connaissait le secteur d'activité (alors que moi pas), je partais donc avec un désavantage. (Je suis persuadée que le DG 8 m'a imposé auprès du DAF 5 !)

Et oui, avec les 8, le style franc et direct : ça fonctionne plutot très bien !

 

A bientôt pour un nouvel épisode : comment une 8 perçoit-elle et communique-t-elle avec sa hiérarchie 5 ?)

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour,

 

Episode 2 : comment une 8 perçoit-elle et communique-t-elle avec sa hiérarchie 5 ?

 

Je respectais le DAF 5 (mon véritable chef dans l'organigramme) pour ses excellentes compétences techniques et son immense connaissance de la société.

Toutefois, si je le respectais profondément sur le plan technique, je le trouvais vraiment mauvais en terme de communication et de management. Mais comme il avait eu la franchise de me dire en entretien de recrutement qu'il était un mauvais communicant, je considérais qu'une partie de mon boulot était de pallier ses manques sur ce sujet (à noter, encore une fois que la franchise paye vraiment avec les 8 !).

 

Toutefois, je ne l'ai jamais vraiment considéré comme mon véritable supérieur hiérarchique. Je ne suivais jamais ses consignes lorsqu'elles ne me paraissaient pas pertinentes, et je n'en faisais qu'à ma tête dans certaines analyses qu'il était obligé de re-rédiger parfois intégralement car il trouvait que je donnais trop d'informations ! :sorry: (La franchise du 8 opposée à l'avarice du 5 !)

 

Le plus gros problème avec lui était la rétention d'information (qui n'était qu'une conséquence de sa passion d'avarice !). Presque une fois par semaine, il "oubliait" de me faire suivre des mails importants, ou de me transmettre des documents qui m'auraient fait gagner un temps précieux dans mes analyses. Régulièrement, je me mettais en colère, mais il était tellement sincèrement désolé que ma colère fondait.

 

A partir du moment où Patricia m'a donné les clés de la communication avec le 5, la relation est devenue excellente : la confiance était mutuelle et chacun s'appuyait sur les forces de l'autre. Je pense avoir été l'une des personnes qui a le mieux communiqué avec lui dans cette entreprise. J'arrivais à le faire rire (c'était un challenge personnel pour moi !).

Un jour, il était tellement en confiance qu'il m'a laissé voir une émotion (c'était très furtif, une rapide remarque sur sa fille). Et ça, c'est un signe ultime de confiance avec un 5 !!

 

J'ai aussi trouvé que ce 5 avait une excellente qualité d'écoute et avait un côté apaisant sur mon côté 8 : souvent, un interlocuteur me mettait dans une rage folle que je ne pouvais pas exprimer (car en entreprise, il est parfois inadéquat d'exprimer sa colère). Alors je déboulais comme une furie dans le bureau du 5 pour lui exprimer à quel point j'étais outrée par cette connerie notoire ! Il m'écoutait toujours poliment et calmement. Parfois, il faisait une synthèse pertinente et apaisante sur mes propos, parfois il arrivait que je ressorte de son bureau alors qu'il n'avait même pas dit un mot et je disais "merci de m'avoir écouté !" (et la colére était tombée).

 

J'étais également la championne du monde pour lui faire prendre des décisions là où tout le monde échouait. Je jouais sur son terrain en lui présentant une analyse trés structurée (un truc de mental !), et je lui faisais un bref commentaire et repartais en disant "je vous laisse tranquillement réfléchir à cette proposition, et je reviendrai vous voir quand vous aurez du temps pour en parler !" (Important de laisser le temps de la reflexion à un 5 ! Important aussi de relancer, sinon le dossier peut passer au dessous de la pile. :rofl:). Si la proposition était pertinente, j'obtenais un OUI à tous les coups ! :blush:

 

A bientôt pour un prochain épisode : exemples d'avarice de 5 en entreprise.

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Aurore,

 

Tes messages n'appellent pas de réponse particulière, mais je tiens à te remercier pour ces exemples de vécu Ennéagramme clairs et révélateurs. Je suis sûr que ce feuilleton a déjà de nombreux fans, j'en suis un.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour à tous,

 

Et merci, Fabien, pour tes encouragements !

 

Aujourd'hui, Saga Corporate continue? avec comme promis => Episode 3 : exemples d'avarice de 5 en entreprise

 

Imaginez que votre DAF 5 soit légèrement désintégré au moment de la présentation des budgets annuels (ce qui est fort probable car la pression est maximale sur les services financiers à cette époque de l'année) et qu'il soit sujet à sa passion d'avarice. Je vous souhaite bien du courage pour éviter les coupes budgétaires ! :sorry: Je trouve que le métier de DAF est une incroyable opportunité pour un 5 d'exercer sa passion.

 

J'ai déjà évoquée, dans l'épisode 2, les manifestations de la passion du 5 par rapport à la rétention d'information. Un petit exemple supplémentaire : les trois premiers mois, j'ai failli chaque jour abandonner le boulot car je n'arrivais pas à fonctionner avec le 5. En effet, lorsque je déboulais dans son bureau pour le bombarder de questions (car le 8 qui arrive dans une entreprise veut maîtriser TOUT et tout de suite !), il se mettait complètement en retrait et répondait toujours partiellement à mes questions. J'étais obligée de revenir plusieurs fois à l'attaque pour avoir une vision complète d'un sujet ! Il me disait souvent : "Je ne vous dit pas TOUT tout de suite, car je ne veux pas vous noyer sous les informations." (Ah ! :blush: La bonne excuse !) Longtemps, j'ai cru qu'il voulait que j'échoue dans la prise de poste. En fait, c'était juste un 5, il n'y avait rien de prémédité ou de méchant dans son comportement.

 

Autre exemple de sa passion d'avarice : la diffusion d'information en réunion. Sous la pression du DG 8, le DAF 5 avait mis en place des réunions hebdomadaires afin d'informer ses N-1. Le problème, c'est qu'il ne révélait aucune information intéressante dans ces réunions, il nous débitait des banalités, chacun abordait les avancées de son service et les points en suspens? mais dès qu'un point sensible ou supposé confidentiel était abordé, le 5 disait que ça devait faire l'objet d'une réunion en tête à tête, car le sujet n'intéressait pas tout le monde ! Ces réunions étaient d'un ennui mortel, et le responsable informatique 7 et moi-même 8 en avions fait un jeu : nous faisions exprès d'aborder des sujets sensibles ou de poser plein de questions dès qu'un sujet "chaud" apparaissait en réunion. Nous faisions les naïfs et posions des questions bêtes, ce qui mettait le 5 profondément mal à l'aise car il était obligé de dévoiler des infos devant un groupe de cinq ou six personnes. Ca nous (le 7 et moi) faisait hurler de rire lorsque nous débriefions la réunion ensemble !

 

Toutefois, le pire aspect de la passion du 5 se révélait dans le cas des congés pour maternité de ses collaboratrices (et il y en a eu un certain nombre en trois ans !). Il était incapable d'envisager le remplacement par une personne extérieure en raison :

  • du coût (un intérimaire, ça coûte cher),
  • de sa peur à laisser sortir des informations de l'entreprise.

Dans ce refus systématique à remplacer les absentes, j'ai cru reconnaître l'avarice financière, mais aussi l'avarice de son temps (il va falloir les former !) et l'avarice d'information (il va falloir donner des infos à des tiers qui ne sont pas de confiance !).

 

Dans tous ces cas, sa passion a eu de lourdes conséquences pour le personnel de l'entreprise car la charge de travail de l'absente était répartie sur les autres, ce qui accentuait le stress des salariés (qui étaient déjà haut, pour des raisons que nous verrons dans un futur épisode). Parfois, le DG 8 lui posait un ultimatum afin de l'obliger à recruter un intérimaire car il jugeait que le risque était trop grand pour l'entreprise. Jamais le DAF 5 n'a pu se résoudre à le faire (sauf pour des postes peu sensibles).

 

Bon, je dois quand même dire que malgré ces gros défauts, je conserve un excellent souvenir de ma collaboration avec ce 5 qui respectait mon indépendance et me laissait (en général) toute liberté !

 

A bientôt pour une anecdote sur une superbe 4 alpha !

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bravo Aurore pour ce nouvel épisode ! Passionnant !

 

Dans mon ex-boite aussi, il y avait un DAF 5 !

 

En plus de tout ce que tu décris, je me souviens aussi d'une caractéristique : il lui était impossible de prendre une décision sur le champ ! Même dans les cas d'urgence, il allait s'enfermer dans son bureau? Alors en l'absence d'urgence, j'en parle même pas : trois semaines après, on en était encore au point mort !

 

J'ai longtemps cru qu'il était parfaitement incompétent à ce niveau-là. Ensuite je lui ai laissé le bénéfice du doute en pensant qu'il avait besoin de peser le pour et le contre, réunir les informations, etc.

 

Aujourd'hui je peux imaginer aussi que réagir immédiatement devant d'autres personnes l'aurait mis dans une situation très inconfortable sur le plan émotionnel. La stratégie de retraite dans sa grotte était peut-être un moyen de s'en protéger.

 

Le faire sortir de son bureau était aussi quasiment Ushuaïa ! Traverser le couloir pour aller au service comptabilité par exemple était un événement rarissime. Il préférait décrocher son téléphone en gardant les fesses vissées à son fauteuil. L'équipe comptable vivait mal cette absence de contact.

 

Pendant quelques mois mon service (Ressources Humaines) a été placé sous sa direction. Dire que je l'ai mal vécu est le summum de l'euphémisme. J'avais l'impression que si je devais respecter la hiérarchie rien n'avançait. Peu à peu j'ai utilisé systématiquement la solution par défaut. Elle consistait à lui envoyer un mail qui disait : "A moins que tu sois d'un autre avis, je t'informe que j'ai décidé de faire comme si et comme ça." Le plus souvent pas de réponse ou alors trois jours après une réponse (par mail) que je vivais comme une manoeuvre dilatoire, et qui consistait à faire référence à des paramètres ou des informations parfaitement inutiles.

 

Dans l'intervalle, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec le DG (8) sur les ralentissements dus au DAF et lui demandai un conseil pour mieux fonctionner avec lui. Comme ils étaient copains et que le DG connaissait son pote 5 comme sa poche il m'a dit, à la fois ironique et affectueux : "Rentrez-lui dans le lard !"

 

Dans une phase suivante, je n'ai plus utilisé les mails, je me pointais dans son bureau direct, et je l'informais de vive voix de ma décision. Comme je savais qu'il avait du mal à gérer dans l'immédiateté, je repartais, certes sans sa bénédiction ouverte, mais sans réaction négative non plus. Et comme qui ne dit mot consent? je repartais en disant : "Bon, OK, on fait comme ça ! Je te remercie." (Ruse de sioux !)

 

Au bout de quelques mois, cette histoire de hiérarchie à la mords-moi le noeud a fini par m'agacer prodigieusement, et je suis allée voir le PDG (7) en lui démontrant toutes les choses passionnantes que je pourrais faire s'il consentait à sortir mon service de la Direction Financière ! La réorganisation n'a pas traîné ! Merci Monsieur le Président !

 

Et c'est aussi de ce jour-là que ma communication avec le DAF 5 s'est arrangée, et que je l'ai trouvé beaucoup plus à l'aise avec moi (et moi avec lui) car je ne lui mettais plus la pression !

 

Bonne journée.

Shana (8 alpha, Aile 7)
Les bateaux sont à l’abri dans les ports. Mais ils ne sont pas faits pour cela. (proverbe yiddish)

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Bonjour Shana,

 

J'ai explosé de rire à la lecture de ton message ! Tu nous l'as bien atomisé ton 5 !! :blush:

 

En tout cas, tu décris trés bien le mécanisme de défense du 5 : l'isolation !!

Il est bien évident que mon 5 avait les mêmes mécanismes. Je n'ai jamais réussi à déterminer précisément son sous-type, mais j'ai souvent pensé au 5 Conservation (château fort). En effet, son bureau (même si la porte était ouverte) était comme une forteresse gardée avec une interdiction implicite d'y pénétrer. Lorsque je l'agressais (juste un peu, parce que j'étais trop speed), je "sentais" comme un mur virtuel s'élever entre lui et moi.

Lors des deux dernières journées budgétaires que j'ai vécues dans cette société, le 5 était alors sous stress extrême car le DG 8 lui mettait une énorme pression. Et bien, le 5 n'est pas venu pendant les deux jours car il était soit-disant malade. C'est à la limite de la faute professionnelle pour un DAF ! Je l'ai interprété comme une ultime isolation !

 

Bon, la prochaine fois que tu dois faire prendre une décision à un 5, je te conseille vivement ma technique de l'épisode 1 ("Je vous laisse tranquillement réfléchir, etc.") qui présente deux avantages :

  • t'apprendre à être patiente (et cela ne fait jamais de mal à un 8 :sorry:),
  • mettre le 5 en confiance en lui laissant le temps de la réfléxion.

Bonne journée !

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Merci Aurore pour le conseil ! Je le note? :sorry:

 

Je suis également d'accord avec toi sur le fait de devoir faire des relances pour ne pas laisser enterrer le dossier sous une pile !

 

Petite précision. Dans nos débuts, j'avais pensé que je devais quand même le consulter pour des dossiers particulièrement épineux ou risqués.

 

Mon cas je pense devait être quelque peu différent du tien. Ce qui m'a conduite à adopter ma stratégie de l'option par défaut, c'est que j'ai eu vite fait de remarquer que mon brave 5 de DAF, s'il était par ailleurs extrêmement compétent techniquement dans son domaine, ne connaissait pas grand chose aux Ressources Humaines et encore moins aux subtilités du Droit social français (lui n'était pas français).

 

Et j'ai assez vite constaté que si je m'en remettais à lui pour valider une décision, il avait la tête d'une "poule qui a trouvé un couteau" et ne savait pas par quel bout prendre le problème.

 

Donc lui dire "je te laisse tranquillement réfléchir?", moi je veux bien, mais je ne suis pas sûre que ça lui rendait service ! :blush:

 

Ceci dit, je pense avoir fait oeuvre charitable et satisfait à son besoin immodéré d'informations, car à chacune de nos "vraies" réunions, je prenais le temps de lui expliquer tout en détails. Et à la fin de notre collaboration, il avait assimilé plein de nouveaux trucs !

 

Bonne soirée.

Shana (8 alpha, Aile 7)
Les bateaux sont à l’abri dans les ports. Mais ils ne sont pas faits pour cela. (proverbe yiddish)

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Episode 4 : la 4 alpha essaye de vendre une compagne de communication différente !

 

Au moment où j'ai vécu la scène ci-dessous, je venais d'enchaîner trois stages à l'IFE, et ma collaboratrice 1 (présente en réunion) sortait du stage Bases. Nous avons été impressionnées par ce vécu Ennéagramme, beau comme dans les livres.

 

Lors du dernier exercice budgétaire auquel j'ai assisté, mon amie (responsable marketing et com) 4 alpha est venue présenter son budget de communication pour l'année. Il faut savoir que la société avait une stratégie de communication très classique (et qu'il n'y avait aucune raison d'en changer, le sujet n'étant pas considéré comme stratégique par notre DG 8).

 

La 4 alpha est arrivée avec un document superbe (à son habitude) qu'elle a présenté avec une certaine agressivité (elle était déjà en désintégration assez durable à ce moment-là et en guerre déclarée contre son Directeur 3 qui, selon elle, ne comprenait rien à la communication, et ne pouvait donc pas la comprendre !).

Elle a argumenté très longtemps pour convaincre le Comité de Direction de l'importance de choisir une présence dans un nouveau salon pour l'année suivante (la société aurait été la seule représentée sur ce salon, faisant ainsi preuve d'originalité et se différenciant de ses concurrents).

Elle a ensuite bataillé pour expliquer qu'il fallait acheter des formats publicitaires différents afin de se démarquer de nos concurrents.

Le DG 8 et le Directeur 3 ne comprenaient pas pourquoi il fallait autant se différencier de nos concurrents (en fait, il n'y avait aucun besoin réel !). La discussion a duré plus d'une heure où elle n'a jamais voulu abandonner les facteurs différenciants de sa campagne.

 

J'avoue n'avoir jamais vu un tel évitement de la banalité ! La 1 et moi ne savions pas quoi dire pour la soutenir et étions consternées de la voir s'enfermer autant dans sa compulsion.

Ceci dit, elle a réussit un coup de maître puisque son budget a été accepté et qu'elle a appliqué quasiment toutes ses préconisations (sauf le salon très différent !) :blush:

 

Aprés les vacances, la saison 2 de Saga Corporate continue avec l'arrivée d'exemples sur les 1, 6, 3, et surtout la fin du combat entre la 4 alpha et le 3 !

 

Bonnes vacances à tous et plus particulièrement à Patricia et Fabien ! :sorry:

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Coucou Aurore, :cry:

 

Merci pour ces belles descriptions ! :rofl: Comme je n'ai plus de télé, ta saga est mon petit feuilleton. J'adore ! :blush:

 

Bonnes vacances à tous ! :rofl:

 

Bisous à la montagne. :sorry:

E7 mu, aile 6, C- S-/+ X=

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  • 2 months later...

Bonjour à tous, voici un nouvel épisode.

 

Episode 5 : exemple d'un collaborateur 6 avec une hiérarchie 8

 

Pendant trois ans, j'ai encadré un collaborateur de type 6. Lors des six premiers mois, il avait un bureau indépendant, très isolé du reste de l'entreprise. Ensuite, nous avons déménagé en open space, je passais donc plus de huit heures par jour en face de lui, ce qui m'a permis de l'observer en de multiples circonstances.

En identification avancée, il s'agissait probablement d'un 6 alpha, aile 5, sous-type social.

 

Longtemps (avant de faire les stages), j'ai cru qu'il était de type 1 car son sens de la précision et son perfectionnisme étaient inégalés. Après les stages, il est devenu évident que c'était un 6 très phobique, la peur et le doute étant omniprésents.

 

Au début de notre collaboration, j'ai été impressionnée par la facilité avec laquelle il acceptait mon autorité (on lui avait dit que j'étais le chef, il ne me challengeait pas alors que j'avais dix ans de moins que lui : toujours discret et effacé, il ouvrait ses dossiers avec une bonne volonté évidente et collaborait volontiers à toutes mes demandes). Il faisait partie de ces 6 qui se sous-estiment complètement, et qui ne travaillent qu'à 80% de leurs capacités afin d'être certain d'atteindre leurs objectifs.

 

Rapidement, j'ai été enchantée par la maîtrise de son sujet, sa précision et son perfectionnisme, et j'ai décidé de le pousser en avant :

  • Je suis allée me battre pour lui obtenir une augmentation conséquente car je trouvais son salaire injustement bas par rapport à ses compétences. En fait, il n'avait jamais rien demandé et a été très surpris par cette reconnaissance. [Notez au passage, cette attitude typique de 8 qui veut faire réparer une injustice alors qu'on ne lui a rien demandé !]
  • J'ai proposé des modifications sur ses analyses afin de les rendre plus "sexy", j'ai proposé des analyses complémentaires orientées pour les opérationnels. Il a mis en oeuvre tous ces changements avec méfiance mais efficacité. Je l'invitais en réunion afin qu'il présente ses analyses lui-même. Bien évidemment, il a reçu les félicitations de la direction [Ca l'a beaucoup inquiété ! Il me disait souvent : "je ne veux pas me faire remarquer. Pour vivre heureux, il faut vivre caché."]
    Rapidement, je me suis aperçue que recevoir des félicitations était une énorme source de stress pour lui. Pendant un an, j'ai essayé de le pousser vers un poste d'encadrement car il en avait les compétences. J'ai laissé tomber au bout de deux ans car sa peur était trop forte pour lui permettre une quelconque évolution. D'ailleurs, quand je lui ai annoncé qu'il valait sans doute mieux le laisser sur un poste d'expert solitaire, son soulagement a été énorme !

Le doute et la suspicion

Le doute était omniprésent. Il doutait de lui, de son travail et des autres. Bizarrement, il m'avait accordé sa confiance et m'avouait parfois des choses qu'il n'aurait dit à personne d'autre (c'est comme ça que j'ai pu mesure l'ampleur de ses doutes).

Un jour à la sortie d'une réunion, il m'a dit : "Quand je présente mes tableaux, j'évite de croiser le regard de X (DG 8) car je me méfie de lui !"

En fait, il se méfiait de presque tout le monde et faisait régulièrement des petites crises de paranoïa. Il m'a avouait qu'il ne déjeunait jamais avec personne car il ne voulait pas livrer trop d'informations personnelles au cas où on les utiliserait contre lui. Quand parfois, je lui demandais des nouvelles de sa famille, je voyais la suspicion dans son regard.

 

La peur

La peur était omniprésente dans son attitude non verbale : j'avais souvent l'impression d'avoir affaire à un animal traqué qui semblait se cacher des prédateurs.

Il avait peur de tout : de faire une erreur dans ses analyses, que quelqu'un touche à ses bases de données, de ne pas arriver à produire dans les temps, de perdre son travail, de l'avenir de notre entreprise, de l'avenir de la société en général? bref de tout !

 

Le turnover était très élevé dans cette entreprise, et son stress était énorme après chaque départ. A une époque où il était vraiment très stressé, il me demandait presque tous les jours en arrivant : "Je peux vous parler." Et chaque fois, il me demandait quel était l'avenir de la société, le sien, etc. Un jour il m'a même dit : "Vous comprenez, j'ai 45 ans, et je ne peux pas me permettre de perdre mon travail." Il est arrivé un moment où sa peur était telle que je ne pouvais plus rien lui dire pour le rassurer, et je devais passer des heures à lui parler pour l'apaiser. (Là, c'était pesant pour moi, car j'avais beau l'apprécier, je ne pouvais pas me permettre de passer autant de temps à le rassurer ! Alors je coupais court à la discussion et je disais : "Allez, on fonce, on verra après !")

 

De temps en temps, je l'ai même vu en panique (il avait l'air d'un biche épouvantée, il ne pouvait plus bouger, ni penser, il n'entendait plus ce que je lui disais). La première fois, c'est lorsque notre DRH s'est pris le bec avec un personne qu'elle venait de licencier. Les deux femmes se sont insultées environ vingt minutes devant notre bureau. J'ai vu le 6 s'enfoncer peu à peu dans la panique décrite ci-dessus. Après de pareils incidents, il était incapable de se concentrer jusqu'au soir (le mental avait complètement basculé !). Ces crises de panique se sont quelquefois reproduites. Je lui proposais alors d'aller boire un verre ou de rentrer chez lui, ce qu'il refusait avec force (ça devait être déviant ! :proud:)

 

La loyauté

En bonne 8, l'indéfectible loyauté de mon collaborateur 6 est la qualité que j'ai le plus apprécié chez lui. Un jour, le Directeur 3 a essayé de me le piquer (car ce cher 3 devait penser que c'était bon pour son image d'avoir le 6 et son périmètre d'analyse dans son giron). Le 6 est immédiatement venu m'en informer car il trouvait cela déloyal et "ça ne se faisait pas d'agir ainsi dans une entreprise". (Ma réaction face à la trahison du 3 fera l'objet d'un nouvel épisode genre "le pitbull 8 attaque le renard 3" !).

 

L'évitement de la déviance

J'ai cité plusieurs exemples qui illustrent l'évitement de la déviance. Mais le pompon, c'est lorsqu'il devait présenter une analyse. L'analyse débutait toujours par une ribambelle de préambules, mises en garde, etc. dont l'objectif était de présenter les règles de gestion et les méthodes utilisées. Il m'a souvent expliqué qu'il faisait cela afin de démontrer qu'il avait respecté les règles afin qu'on ne puisse rien lui reprocher ! Il voulait aussi que le lecteur comprenne parfaitement les fondements de l'analyse afin de l'interpréter correctement (genre, il voulait éviter que le lecteur soit déviant !).

 

Contrephobie

Très rarement, il m'a fait des petites crises de contrephobie. C'était toujours dirigé vers la maison-mère ou le DG (et jamais contre moi). C'était très léger et ça prenait la forme d'un soupir avec une phrase du genre "vraiment, ils vont trop loin !", ou bien "Je suis très inquiet pour l'avenir de cette société, je ne comprends pas la stratégie de notre direction".

 

Un 6 BLEU

En termes de Spirale Dynamique, ce 6 était très probablement en vMème BLEU dominant. Il était profondément malheureux dans cette entreprise ORANGE.

J'ai passé des heures à lui expliquer la règle des 20/80 (20% de travail pour 80% de résultat/fiabilité). Ce concept devait être trop ORANGE pour lui? et il n'a jamais pu faire autre chose que du 100% !

Il était le gardien des règles sur toutes les analyses statistiques : il ne supportait pas la moindre déviance par rapport à la règle. Il était pour moi une sorte de garde-fou : sous gros stress, j'ai souvent la tentation de prendre des raccourcis et d'arranger certaines règles de gestion à ma convenance ! Heureusement Mr 6 veillait et m'arrêtait dans mon impulsivité. Il traquait les déviances partout : pour lui la règle de gestion était une Vérité Ultime ; il se sentait clairement investi de la surveillance de ces règles !

 

Globalement, j'ai beaucoup apprécié ce garçon, même s'il était à un niveau très moyen, voire désintégré. Pour moi, la loyauté du 6 est une immense qualité qui contrebalance tous ses autres défauts. Il est souvent écrit dans les livres que 8 et 6 forment une excellente équipe. C'est vrai ! Mon départ de l'entreprise a été un gros choc pour lui. Il s'est senti perdu et sans plus aucun protecteur. Aujourd'hui encore, je me sens responsable de lui, et je prends régulièrement de ses nouvelles (c'est aussi typique du 8 qui protèges les gens de son clan !).

 

A bientôt pour la suite !

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

 

Quel bel exemple !

 

"Il est souvent écrit dans les livres que 8 et 6 forment une excellente équipe. C'est vrai !"

C'est vrai, tant que le 8 ne commet pas, sous l'effet de sa compulsion, un abus de pouvoir. Auquel cas, le 6 entre en opposition ouverte ou plus souvent souterraine, et cela fait mal. D'autant plus mal que le 8 s'était appuyé sur le 6 et considérait sa loyauté comme inconditionnelle.

 

Très amicalement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

 

"C'est vrai, tant que le 8 ne commet pas, sous l'effet de sa compulsion, un abus de pouvoir."

Le 6 décrit ci-dessus a déclenché effectivement de légères crises de contrephobie lorsque notre DG 8 a pris des décisions qui lui semblaient injustes ou abusives.

Il n'osait pas exprimer d'opposition ouverte (je suis la seule à qui il parlait de ces "états d'âmes"), mais il refusait de produire certaines analyses, les trouvant trop partiales ou pouvant être utilisées à des fins illégitimes (d'aprés lui !).

Parfois, il n'exprimait pas clairement son refus, il me trouvait simplement de bonnes raisons pour ne pas produire !

 

En écrivant cette phase, je me dis que mon hypothèse de 6 alpha n'est pas terrible ! Sous gros stress, mon 6 manifestait davantage la paralysie (paresse) et la narcotisation (il fumait compulsivement cigarette sur cigarette !), ce qui tendrait vers un 6 mu.

Sur la variante, je doute !!! :proud:

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

 

Il est parfois difficile de savoir ce qui relève d'une désintégration en 9 (6 mu) ou de la simple répression de l'instinctif (6 alpha). De même je connais quelques 6 alpha qui sont ou ont été de grands fumeurs.

Je pense plus probant et efficace de regarder la hiérarchie des centres de ton collaborateur à l'état normal. Il semble avoir eu assez confiance en toi pour te donner des informations : t'a-t-il parlé souvent de ses émotions ? Ou bien des besoins des personnes de son entourage personnel ou professionnel ? A-t-il plutôt parlé de ce qu'il faisait ?

 

Lorsqu'il a fait sa crise de panique, te rappelles-tu ce qui est sorti dans sa conversation ?

 

Petit ajout sur les passages contrephobiques des 6 aile 5 (en tout cas, les miens). L'un des aspects est en effet la crise de mauvaise volonté accompagnée de non-communication (d'ailleurs Fabien m'envoie un message pour me demander si je suis fâchée et pourquoi je n'ai pas posté sur ce panneau depuis plus d'un mois). Un autre aspect, plus sournois :proud: est la transmission d'observations pertinentes que la personne visée aurait préféré que j'oublie (en bref : la diffusion de médisances :wink:).

 

Très cordialement,

Bénédicte

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Merci Bénédicte pour tes éclairages !

 

Tu penses bien que j'ai réfléchi à sa hiérarchie des centres. Le problème, c'est que je trouve l'émotionnel et l'instinctif trés réprimés? Et quand le mental basculait, ça donnait une paralysie générale.

 

"T'a-t-il parlé souvent de ses émotions ? Ou bien des besoins des personnes de son entourage personnel ou professionnel ? A-t-il plutôt parlé de ce qu'il faisait ?"

Il ne m'a jamais parlé de ses émotions. Il me faisait penser à une machine sauf quand il manifestait ses doutes et ses peurs ; il devenait alors humain (dans le sens où il donnait enfin l'impression de ressentir quelque chose !).

Il me parlait souvent des besoins de sa femme et de sa fille (enfin, après que j'ai gagné sa confiance !). Sa femme avait des problèmes de santé ; il a évoqué souvent avec moi les états d'âmes de sa femme [mais c'est moi qui provoquais la discussion].

Un jour, il m'a parlé de sa foi. Ca m'a vraiment étonnée (et touchée), car c'est un sujet très personnel, et il est rare d'en parler dans le contexte professionnel.

Quant à me parler de ce qu'il faisait? ben, il ne faisait pas grand chose (à part des ballades en forêt et les courses). Mais quand il faisait des travaux dans sa maison, il m'en parlait (assez spontanément d'ailleurs).

 

Ma dernière phrase vient de me donner la réponse : 6 mu, car on imagine mal un instinctif réprimé rénover sa douche ou refaire le mur du jardin pendant toute la durée de ses vacances ! Qu'en dis-tu ?

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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Bonjour Aurore,

 

"6 mu, car on imagine mal un instinctif réprimé rénover sa douche ou refaire le mur du jardin pendant toute la durée de ses vacances !"

Attention, instinctif réprimé veut dire que l'instinctif arrive en troisième dans la hiérarchie des centres, mais ne dit rien sur la qualité de cet instinctif.

De plus, nécessité fait parfois loi, et des circonstances peuvent forcer à mettre son centre réprimé en oeuvre. Aurait-il eu les moyens de faire faire ces travaux ou bien a-t-il "choisi" de les faire lui-même ?

 

Ceci dit, je suis nettement d'accord avec ton hypothèse 6 mu, notamment à cause de cette phrase : "Il me faisait penser à une machine." Un 6 alpha est souvent suffisamment émotif pour qu'il soit difficile de dire cela de lui.

 

Très amicalement,

Fabien

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Merci Aurore pour ce nouveau chapitre. Passionnant.

 

Quant à moi je suis particulièrement impatiente de lire ta "réaction face à la trahison du 3 fera l'objet d'un nouvel épisode genre 'le pitbull 8 attaque le renard 3'".

 

Quelque chose me dit que je vais encore bien me régaler? (*)

 

Alors, vite : astiquons l'argenterie !

 

Biz.

 

(*) Et quelque chose me dit que Fabien y trouvera là sûrement une réaction typiquement égotique ! Hum ? OK, OK !

Shana (8 alpha, Aile 7)
Les bateaux sont à l’abri dans les ports. Mais ils ne sont pas faits pour cela. (proverbe yiddish)

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  • 4 weeks later...

Episode 6 : portrait d'un Directeur 3

 

Quelques temps après mon arrivée dans la société, un nouveau Directeur est arrivé qui j'ai identifié en type 3 (plutôt moyen /désintégré).

 

Dès la première minute, nous nous sommes très bien entendus : il avait un style de communication direct, rapide et orienté action… et donc compatible avec le mien ; je lui ai mis à disposition toutes les informations nécessaires à son intégration ! La relation démarrait donc très bien.

 

Dès le premier jour, il s'est mis à parler de ses réussites dans son précédent travail (à tel point qu'on devait lui rappeler régulièrement qu'il était désormais dans une nouvelle entreprise !). Il avait un besoin désespéré de montrer à quel point il avait fait des choses importantes. Il avait également un sacré problème avec son image : à chaque sortie de réunion (à laquelle je participais), il se précipitait vers moi pour me demander : "Alors comment j'étais ? J'étais bien ? T'as vu le DG m'a soutenu, etc."

 

C'était un très bon délégant, parfois même trop, et un énorme travailleur : il lui est arrivé quelquefois de dormir par terre dans son bureau afin de ne pas perdre de temps dans les transports (suite à une réunion très tardive). Un jour, dans un moment de découragement, il m'a dit : "Je bosse tellement en ce moment que je ne suis pas certain de reconnaître ma femme et ma fille si je les croise dans la rue."

 

J'ai également rapidement repéré qu'il adaptait son comportement à toutes les situations : avec moi, il était cool, franc et direct, alors qu'il endossait un autre rôle dans les réunions (il jouait son rôle de parfait Directeur). Et lorsqu'il était avec notre DG 8, il devenait un peu obséquieux, très poli, genre "Versailles BCBG". C'est l'un des aspects de sa personnalité qui m'irritait !

 

La fixation de vanité était présente : plus il allait mal, plus il se vantait de ses réalisations et en tirait fierté.

Un jour ma collaboratrice 1, qui était le contrôleur de gestion de sa branche, lui a dit qu'il ne maîtrisait pas ses chiffres-clés et indicateurs ! Ca a fait une affaire d'état ! Il s'est mis à bosser comme un fou le soir et le week-end. Il venait me posait des dizaines de questions par jour. Régulièrement, il venait me dire : "T'as vu, j'ai fait des progrès, je maîtrise maintenant !" Il y avait dans cette volonté de maîtriser son sujet quelque chose de pathétique et touchant… et surtout une puissante volonté à éviter tout échec !

 

Il était également très compétitif : il voulait être l'homme de confiance du DG 8. Un jour, il m'a avoué qu'il faisait un concours avec lui pour voir lequel arrivait le plut tôt le matin !

 

Il pouvait devenir extrêmement agressif avec les gens qui le critiquaient ou remettaient en question ses réussites et compétences ! Ma collaboratrice 1 en a fait la douloureuse expérience (cette histoire fera l'objet d'un prochain épisode).

La responsable du marketing et de la communication 4 ne l'a jamais reconnu comme chef. Elle le trouvait incompétent ! Le Directeur 3 a tout fait pour ternir son image ! La 4 a fini par quitter la société !

Le 3 m'a un jour dit qu'elle avait quitté la société de son propre chef… alors que le 3 l'avait poussée à le faire via manipulations, harcèlements, etc. Lorsqu'il m'a fait cette déclaration le 3 semblait de bonne foi, il croyait manifestement à ce qu'il disait et était indéniablement dans sa passion de mensonge. Il se mentait à lui-même (et ce n'était pas la première fois !).

 

Je reste persuadée que ce 3 était de sous-type conservation. Il avait une quasi-obsession pour les objets coûteux (notamment en rapport avec la nourriture). Un jour où j'avais eu le malheur de lui demander un avis pour l'achat d'un barbecue, il s'était lancé dans une propagande à la 3 afin de me convaincre de faire venir d'Allemagne le barbecue le plus cher du monde (il avait le même) qui pouvait cuire vingt poulets à la fois ! Il me décrivait son barbecue avec un tel enthousiasme que j'ai fini, agacée, par lui dire : "Non, mais ça t'arrive souvent de faire cuire vingt poulets à la fois ?" Lui : "Non, jamais." Moi : "Ben alors, qu'est-ce que ça peut te faire qu'il ait cette fonctionnalité ?" Il s'est vexé et je suis restée écroulée de rire un bon moment !

Quelques temps après, j'étais dans son bureau en train de discuter, quand sa femme l'a appelé, très inquiète car un livreur apportait d'Allemagne une trancheuse professionnelle et elle devait faire un chèque d'un montant exorbitant ! Et il m'a gavé avec les avantages de sa trancheuse pendant un long moment !

Pour info, le secteur d'activité de la société n'avait rien à voir avec les produits cités !

 

En termes d'identification avancée, ce directeur 3 avait probablement une aile 2 : la fixation secondaire de flatterie et dédain était manifeste. C'est un aspect qui éveillait toujours ma méfiance : il utilisait une flatterie excessive à mon égard pour obtenir des informations (que j'aurais d'ailleurs données sans cela !). Dans son combat contre la 4, la fixation secondaire de dédain était également manifeste et la manipulation flagrante !

 

En terme de variante, je pense qu'il était 3 alpha (E/I/M/E), car sous gros stress, je voyais davantage un instinctif qu'un mental ! C'était vraiment un fonceur !

 

La collaboratrice 1 qui s'est récemment inscrite sur ce panneau aura peut-être des informations complémentaires à nous donner (car elle avait beaucoup de choses à raconter sur au sujet du 3  !)

 

A bientôt pour la suite…

 

PS : je profite de ce portrait de 3 pour dire qu'il manque de 3 sur ce panneau ! Depuis que je suis inscrite, je n'ai quasiment jamais vu un 3 témoigner ! (A part Esther !) Lancez-vous les 3, il y a de supers sujets… tels que "Les types et la compétition". :heart:

Aurore (87 alpha, C++, S-/+, X+)

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