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Relations interpersonnelles et Ennéagramme


Marie-Hélène

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Bonjour à tous,

 

Ce message fait suite à la conversation : "Bienfait ou méfait d’une relation avec son type de désintégration" >[Note de l'administrateur : ici]. En fait, je crois que le dernier message de Fabien à ce sujet exprime très bien une réalité fondamentale qui va au-delà de l’Énnéagramme, mais que ce dernier peut certainement nous aider à comprendre.

 

Il y a, dans la vie de chacun, certains types de personnes avec lesquels on semble avoir de plus grandes affinités ou, au contraire, d’autres qui semblent aux antipodes de ce que l’on est ou qui nous «tappent» sur les nerfs, pour une raison ou pour une autre.

 

Même sans connaître l’Ennéagramme, nous pouvons souvent identifier vaguement ce «genre» de personne avec qui nous entretenons telle ou telle relation, pour qui nous éprouvons un sentiment x. Par contre, ce qui est merveilleux avec l’Ennéagramme, c’est qu’en plus de nous aider à identifier plus précisément ce «genre» de personne, il nous permet d’objectiver nos impressions en nous donnant l’occasion de comprendre le fonctionnement interne des personnes.

 

Si on comprend que nous pouvons être de telle ou telle façon à notre meilleur ou notre pire, et que nous réalisons qu’il en est de même pour les 9 types de l’Ennéagramme, il est beaucoup plus facile d’observer les gens avec une plus grande réceptivité.

 

Je trouve que l’Ennéagramme fait tomber beaucoup de préjugés et nous permet de regarder les autres avec un oeil plus compréhensif. J’endosse l’idée qu’il faut trouver en soi les raisons pour lesquelles certaines comportements ou certaines réalités externes nous perturbent.

 

Voilà un autre exemple de relations entre types qui concerne la dynamique 6-7 que j’ai expérimentée, en tant que 6, avec les 7 que j’ai rencontrés jusqu’à présent :

J’ai toujours eu beaucoup de difficulté à accepter l’extrême expansion caractéristique de plusieurs 7. Je me suis toujours sentie dérangée par cette attitude «show-time attention j’arrive, je parle, je chante, je crie» qui en caractérise plusieurs. Mais en comprenant ma compulsion, qui est d’éviter la déviance, je réalise que c’est tout simplement moi que je projette dans un comportement semblable, et que je censure ce comportement. D’ailleurs, j’ai souvent, moi-même, très envie de me laisser aller sans me préoccuper de ce que les autres pensent (ayant une aile 7 très développée) et je crois que cela aussi me dérange, je suis un peu jalouse. Les 7 font ressortir en moi un désir refoulé, dirait peut-être Freud !

 

Évidemment, nous le dirons jamais assez, un type n’est pas un comportement ; il n’est pas caractérisé par un seul comportement et un comportement n’est pas réservé à un type !

 

Tout comme un type 4 pourrait avoir de la difficulté avec certains types 8 pour des raisons x ou qu’un type 1 pourrait avoir de la difficulté avec un autre type 1 pour des raisons y, de mon côté, j’ai connu ce genre de «problèmes» avec les 7, qu’un autre type 6 pourrait totalement ignorer. Mais alors, que faire ?

 

Juger ces personnes ? Les fuir ? Tenter de surmonter mes préjugés en comprenant la réalité profonde de ces gens et la mienne ?

 

On a très certainement le droit de ne pas vouloir côtoyer certains types de personnes. Mais, je crois qu’à long terme, nous nous enrichissons drôlement si nous tentons de comprendre et de régler les blocages que nous avons avec eux.

 

Avec ou sans l’Ennéagramme, nous aurions tout intérêt à revoir notre perception des gens sous l’angle de nos propres défauts et qualités. L’Ennéagramme nous aide souvent simplement à mieux identifier et analyser le problème. Il nous aide à nous remettre dans le continuum de l’humanité et dans la neutralité que nous perdons souvent lorsque nous sommes emportés par nos émotions. (Je sais de quoi je parle !)

 

Alors pour en revenir à ce que j’ai dit au cours de la précédente conversation. Nous avons tous certains types de relations qui s’enclenchent avec des types particuliers de l’Ennéagramme. Connaître l’Énnéagramme nous permet souvent de comprendre ce qui se passe lorsque nous rencontrons tel ou tel type, pourquoi telle ou telle chose nous plait chez quelqu’un et que telle autre nous dérange ou nous choque. A partir de cette compréhension, il ne tient qu’à nous de décider si nous voulons nous éloigner ou nous rapprocher de certaines personnes, selon nos besoins et notre volonté d’échanger, de partager, d’évoluer, etc.

 

Il y a très certainement danger de généralisation lorsque nous observons nos interactions sous la perspective de l’Énnéagramme. Mais c’est malheureusement le risque à courir lorsque l’on essaie de résumer l’humanité à 9 types de personnalités ! Cependant, cette catégorisation peut être, même si au départ simpliste, un piste d’élargissement qui nous permet d’envisager nos relations avec de nouveaux horizons.

 

Sans oublier bien sûr que chaque être humain est UNIQUE.

 

Le but dans tout ça n’est-il pas de devenir un meilleur être humain social ?

 

J’ignore si cette réflexion sonne comme un discours moraliste, mais s’il en est un, il sera sans doute utile à moi la première !

 

En toute modestie.

Marie-Hélène.

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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Fabien Chabreuil

Bonjour Marie-Hélène,

 

Je suis tout-à-fait d'accord avec ton analyse et plus encore, si c'est possible, avec ta prescription : "On a très certainement le droit de ne pas vouloir côtoyer certains types de personnes. Mais, je crois qu’à long terme, nous nous enrichissons drôlement si nous tentons de comprendre et de régler les blocages que nous avons avec eux."

 

Oui, nous nous enrichissons en procédant ainsi, notamment parce que nous reprenons le contrôle de notre vie. Il est important de retenir que les gens ne nous agacent pas, que c'est nous qui nous agaçons à leur propos…

 

Juste pour ajouter de l'eau à notre moulin, voici une petite phrase de l'actuel Dalaï-Lama : "Celui qui vous nuit ne doit pas être perçu seulement comme quelqu'un qui a besoin de votre attention, il doit aussi être regardé comme votre guide spirituel. Vous verrez que votre ennemi est votre maître suprême."

 

Très cordialement,

Fabien

 

P.-S. : Ton discours n'est pas moraliste, chère Marie-Hélène. Il est moral. Notre époque, comme toutes les autres, a besoin de morale. C'est important que la communauté de l'Ennéagramme y contribue. Le savoir dont nous disposons à propos de nous-même et des autres implique responsabilité et éthique.

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Chère Marie Hélène et cher Fabien,

 

Je partage tout à fait cette approche qui consiste à dire que nous avons beaucoup à apprendre de ceux qui nous font du mal ou de ceux avec qui nos relations sont difficiles.

 

Je confirmerai la citation du Dalaï-Lama, qui en l'occurrence est une de mes favorites, en paraphrasant Deepak Chopra, autre guide spirituel d'aujourd'hui.

 

En effet Deepak dit que chaque difficulté contient les graines de l'opportunité et que nous pouvons saisir ces moments difficiles et les transformer en une réalité ou en une situation meilleure. Et qu'en appliquant ce principe, tous nos bourreaux et tyrans deviennent nos professeurs, nous offrant des opportunités d'évolution.

 

Moi-même je me suis retrouvée face à un type 6 dans mon milieu professionnel (je suis de type 1) que j'avais beaucoup de mal à supporter. Tout le temps de ma mission, bien que travaillant avec cette personne, j'ai gardé mes distances.

 

A la fin de ma mission à ma grande surprise, elle m'a proposé que l'on se revoit et un peu à contre-coeur j'ai accepté. Je reconnaissais au fond de moi-même qu'elle m'insupportait et je me suis dit qu'elle me donnait là une chance de savoir pourquoi je réagissais ainsi face à elle. J'ai accepté en me demandant de quoi nous pourrions parler !

 

Nous nous sommes revues en dehors du milieu professionnel et j'ai découvert quelqu'un avec qui je pouvais tout à fait entretenir une relation amicale. Elle a montré beaucoup d'intérêt pour les formations que je fais en Ennéagramme et PNL alors que lorsque nous étions ensemble au travail, elle n'arrivait pas à décoller de ses dossiers et de son ordinateur, ne s'accordant presque jamais de pauses et travaillant même presque tous les week-ends. Rarement elle s'est intéressée à ce que je pouvais faire en dehors du travail et la réciproque était devenue valable.

 

En un déjeuner j'ai appris plus de choses sur elle qu'en 4 mois.

Voilà un exemple de situation où j'aurais été tentée de mettre cette personne de côté et continuer à la juger tout simplement parce que ce qu'elle me renvoyait ne me convenait pas. Aujourd'hui après l'avoir rencontrée hors de son bureau, je ne suis même plus sûre qu'elle soit 6 tant elle m'est apparue sous un jour différent.

Et à ce propos je voudrais savoir si un 2 (je pense à ce type désormais) dans la vie peut avoir des tendances 6 en entreprise ?

 

En tous les cas, je compte bien la revoir pour en apprendre plus et sur elle et sur moi !

 

Sandrine

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Merci à tous,

 

Je suis aussi convaincue que nos ennemis sont nos maîtres… même si parfois on éloigne ces maîtres…

 

Malheureusement (ou peut-être heureusement), il faut faire des choix dans la vie. Et c'est la complexité de nos relations qui les rend sans doute si intéressantes.

 

Mais devant les choix éthiques que nous avons à faire concernant nos relations, l'Énnéagramme nous permet de mieux définir nos dilemmes et de gérer ces relations de façon plus éclairée.

 

Parfois, nous choisissons d'éviter certaines personnes ou situations pour aller vers d'autres et je crois que cette décision peut-être tout aussi valable que celle de continuer dans une direction qui ne nous rend pas heureux. L'important est de rester alerte et de faire nos choix consciemment et consciencieusement, en se demandant, justement, si une personne n'a pas un petit (ou un gros) quelque chose à nous enseigner.

 

Il demeure toutefois primordial de suivre notre intuition. Et pour me faire porte parole du 6: il y a très certainement des pièges à éviter dans la vie, autant que des obstacles à franchir, alors restons vigilant!

 

Au plaisir de continuer ces discussions

Marie-Hélène

Marie-Hélène, E6 alpha, aile 7, conservation

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  • 2 years later...

Bonjour à tous,

Une réflexion suivie d'un exemple qui me sont venus à la lecture des messages précédents. Dans les relations interpersonnelles, nous avons le choix et sommes tous suffisamment occupés pour éliminer celles qui nous paraissent d'emblée ennuyeuses ou inutiles, le critère de valorisation étant le plaisir que nous présupposons avoir de la rencontre avec quelqu'un.

Quand nous nous trouvons dans l'obligation d'une relation, comme dans l'exemple de Sandrine, nous avons le choix entre deux attitudes : refuser l'échange, ce qui nous amène à subir la relation de mauvaise grâce et donc dans une forme de souffrance. Ou bien décider de donner le meilleur de nous-mêmes en en faisant une sorte d'exercice de volonté consciente, ce qu'exprime le proverbe "faire contre mauvaise fortune bon coeur".

Que nous le voulions ou non, nous avons sur les autres une influence bonne ou mauvaise, du seul fait de notre état intérieur, rayonnant autour de nous la paix, l'énergie, la bonté, si nous les possédons ; ou inversement le trouble, la tristesse, la malveillance. Parce que nous sommes des êtres sociaux, nous avons donc une part de responsabilité dans le ressenti de l'autre à notre égard.

 

J'ai eu tout récemment l'occasion de mettre cela en pratique. Alors que j'avais eu une semaine chargée, voilà un parent de ma femme qui débarque sans avertir, sous prétexte qu'il est en transit en France. Qui plus est, il nous demande d'organiser SON week end selon SON hobby : la pêche. :angry: Comme il s'agit du frère-aîné-chéri-qui-vient-une-fois-tous-les-dix-ans, pas question de se défiler. Si je voulais ne pas me retrouver le lundi épuisé (de toute façon) mais insatisfait de moi-même, et accablé de reproches de la part de ma tendre épouse, je décidais de VOULOIR l'accueillir et lui consacrer librement ces deux jours. Il fallait que je mette dans cette acceptation "quelque chose de moi" pour qu'il se sente bienvenu. Ce que je fis.

Et, comme souvent, la réalité s'avéra finalement bien meilleure que la catastrophe imaginée au départ. Ce fut un week end d'échange et de découverte. Je me suis bien amusé à essayer de cerner son type et j'ai gagné un peu d'estime de moi-même en ayant fait preuve de cette énergie libre qu'est la volonté.

L'"ennemi" de départ est devenu mon maître, car il m'a donné l'occasion de mettre ma volonté consciente à l'épreuve. Rien que pour ça, je ne lui en veux pas d'avoir sifflé les meilleures bouteilles de ma cave. :happy:

 

Cordialement,

Papyzen (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Fabien Chabreuil

Bonjour Roger,

C'est bien agréable de voir cette conversation se réveiller après plus de deux ans de sommeil.

Merci de ton témoignage. C'est profondément cela l'Ennéagramme : s'observer pour surprendre ses automatismes à l'œuvre, puis choisir consciemment et volontairement de faire autre chose.

Pour fêter cela, je vous propose une petite technique issue de la PNL et pouvant formaliser et faciliter le processus que tu as décrit :

  1. Identifier ce que nous nous pensons à l'intérieur de nous-même à propos de la situation.
    Par exemple ici (Si ta "tendre épouse" est devant l'écran, éloigne-la ! :happy: ) : "Quelle barbe ! Un week-end à la pêche avec cet abruti égoïste !"
  2. Construire à la place une question ouverte contenant une approche plus positive, ne contenant pas de négation au sens grammatical du terme, se référant à la situation et disant "nous" plutôt que "je" ou "il(s)".
    Par exemple ici (Elle peut revenir. :happy:) : "Comment pouvons-nous profiter tous au maximum de ce temps à passer ensemble ?"
  3. Imaginer la situation en pensant en même temps à cette question.
  4. Pendant la situation, si l'ancien état négatif revient, repenser à la question.

Très cordialement,
Fabien

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Bonjour Fabien,

Je n'avais pas noté que cette conversation datait de 1999. Mais comme le problème des relations avec d'autres types de gens, ou des gens d'autres types, est récurrent, je me félicite d'avoir relancé la discussion et j'espère que d'autres s'y rallieront.

La technique que tu nous proposes là me pose deux difficultés : 1. M'abstraire de ce qui s'est réellement passé 2. Respecter les contraintes (oser nommer ce que j'ai pensé, supprimer les négations, mettre "nous" à la place de "je"). Bon, c'est le but du jeu ! Je m'y colle !

 

1. Identifier ce que nous nous pensons à l'intérieur de nous-même à propos de la situation.

Pensées diverses et chaotiques:

- Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ce type pendant tout un week end ?

- Qu'est-ce que c'est que cette façon de s'imposer ?

- J'ai rien à lui dire, moi ; je lui ai rien demandé !

- Pas question de le loger à la maison.

- Deux aller-retours à l'aéroport, c'est 10 heures de route, de fatigue, de perdues.

- La pêche, j'y connais rien et ça ne m'intéresse pas.

- Je déteste les arrivistes !

2. Construire à la place une question ouverte contenant une approche plus positive, ne contenant pas de négation au sens grammatical du terme, se référant à la situation et disant "nous" plutôt que "je" ou "il(s)".

- Et si nous en profitions pour aller voir Honfleur et ses environs ?

- Est-ce que nous aurions des questions à débattre ensemble ?

- Qu'avons-nous en commun que nous pourrions développer ?

- Comment pouvons-nous utiliser ce temps d'intimité ?

- Comment pourrions-nous profiter du trajet pour découvrir la région parisienne ?

- Où pourrions-nous aller pêcher ensemble ?

- Comment est-ce que nous nous complétons dans nos différences ?

3. Imaginer la situation en pensant en même temps à cette question.

Pendant la situation, si l'ancien état négatif revient, repenser à la question

- Il y a déjà longtemps que nous nous sommes promis d'aller nous balader sur la côte pour voir si la soupe de poisson y est aussi bonne qu'à Marseille. On pourrait pousser jusque vers les plages du débarquement. De toute façon, je n'irai jamais tout seul.

- Nous allons pouvoir faire le point sur les problèmes familiaux et partager nos impressions sur ce qui peut se passer dans un proche avenir. Ces questions préoccupent ma femme et ça devrait la rassurer.

- Il y a au moins un point qui nous est commun, c'est le goût des voyages et des langues. Je me demande s'il a fait des progrès en anglais. On pourrait planifier la prochaine rencontre aux Etats-Unis. Pourquoi pas Las Vegas ?

- Le samedi soir, on fera du feu dans la cheminée et je lui ferai goûter ma liqueur de prunelle.

- On passera par Maison-Lafitte et on lui montrera la petite maison où nous avons vécu les premiers mois de notre mariage, tout à côté du château. Et puis on va s'arrêter à Goussainville pour voir l'endroit où le Concorde s'est crashé. Je me souviens qu'à l'époque on en avait parlé au téléphone.

- Il y a un étang près d'ici, avec un club. Je pourrais emprunter les cannes à mon voisin. Quand j'étais gosse, j'aimais bien aller pêcher avec mon oncle.

- Je suis curieux de savoir de quel type il est. Il faudra que je demande à ma femme qu'elle me parle de ses motivations. Je me demande s'il lit beaucoup. C'était un grand émotif quand il était jeune.

 

Pas facile, pas facile ! En plus, ça me met en face de ce qui s'est réellement passé et des regrets de n'avoir pas pensé à tout ça AVANT. Bon exercice d'humilité pour l'ego. :angry:

 

Cordialement,

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Fabien Chabreuil

Bonjour Roger,

 

Ouaouh ! Quelle belle analyse ! Je n'avais pas proposé cette technique (dite de la question virtuelle) forcément pour que tu la pratiques sur le panneau, mais c'est chouette que tu l'aies fait et je te dis un grand merci pour ce bel exemple.

 

Bien sûr, l'idéal est de la pratiquer dès que l'on sent qu'une situation à venir nous met dans un état négatif.

 

Dans ce cas, il est utile de bâtir, en plus de toutes les questions que tu as générées, une autre question plus simple, plus générale et utilisable quelle que soit le contexte, comme celle que j'avais proposée ("Comment pouvons-nous profiter tous au maximum de ce temps à passer ensemble ?"). C'est cette question globale qui est appelée la question virtuelle.

Cela permet quand on se trouve en situation, si l'état négatif revient, de se la poser très rapidement puisqu'elle a été préparée. L'état négatif est alors immédiatement interrompu et les pensées et les émotions s'orientent dans une autre direction, la recherche d'une réponse.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour Fabien,

 

Comme tous les paresseux, je préfère battre le fer quand il est chaud, afin d'avoir l'esprit libre ensuite. Cela dit, je note et j'essaie d'utiliser toutes les petites techniques que tu nous donnes sur ce panneau et pour lesquelles je joins ma voix à tous ceux qui t'expriment leur gratitude.

 

Dans l'exemple que je donnais, j'avoue que ce qui m'a aidé à passer outre le mécanisme compulsif du 5, ici l'avarice de temps, c'est que j'étais coincé : ne pouvant échapper à l'intrusion, je n'avais que l'alternative de prendre la chose par le mauvais bout (faire la tête), ou bien prendre le contrepied de ma compulsion (merci l'ennéagramme !) tout en suivant le conseil de ma femme : "Voilà l'occasion rêvée d'être un philosophe pratiquant." :angry:

 

Maintenant, pour creuser encore un peu l'événement, je me demande quelle est la chose qui me dérangeait le plus dans la rencontre avec cette personne. Je pense que c'est le fait d'être convaincu - à tort - de n'avoir rien à lui dire, de devoir supporter une conversation qui se traîne, des regards qui s'évitent, ce qui me laisse toujours un sentiment de vide. Y aurait-il un lien avec ce que le 5 cherche le plus possible à éviter le vide intérieur ?

 

Cordialement,

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Fabien Chabreuil

Bonjour Roger,

"Être un philosophe pratiquant" ! J'adore cette expression. Ton épouse n'est pas qu'une "tendre épouse", elle a un sacré humour.

Je crois que tu as raison. Si un 5 se trouve coincé dans une relation superficielle où il n'a rien à dire, à observer, ni à apprendre, il se trouve obligé de se tourner vers l'intérieur de lui-même. Il y a alors deux cas, soit il se lance dans une réflexion mentale et alors tout va (égotiquement) bien, soit il se trouve confronté au vide intérieur. Bref, la situation est à risque !

Très cordialement,
Fabien

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Bonjour Fabien,

 

Je ne sais pas si elle est déjà répertoriée, mais la technique que j'emploie maintenant, lorsque je me trouve confronté à ce sentiment de vide intérieur, alors que je suis en relation avec quelqu'un, c'est de pratiquer une respiration consciente (j'inspire-j'expire), puis d'ébaucher un sourire. Cela m'aide d'abord à redevenir présent à l'instant. J'ai alors l'impression d'un élargissement de la conscience qui n'est plus focalisée sur ce malaise que déclenche le vide, ni sur la personne en face de moi, mais qui englobe le cadre, la personne et moi-même. Le fait de sourire à l'intérieur, donc à moi-même, m'inclut dans la perspective et me redonne l'utilisation de mes moyens.

Puis je choisis de recevoir et de reconnaître le message de mes sentiments, en l'occurrence "je ne me sens pas à l'aise". Je conclus alors un accord avec eux : "OK. Il y a sûrement une cause à ce mal-être, mais on peut voir ça plus tard ?"

Généralement, quand j'ai terminé mon petit laïus intérieur, le malaise a disparu.

 

J'ai l'impression que le fait de créer consciemment un scénario de dialogue intérieur chasse la transe dans laquelle je tomberais en évitant le vide intérieur.

 

J'ai déjà pratiqué cela plusieurs fois et ça marche. J'aimerais bien savoir ce que tu en penses, Fabien.

 

Cordialement,

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Fabien Chabreuil

Bonjour Roger,

Ce que je pense de cette technique ? Qu'elle est impeccable !

Elle me paraît contenir tous les éléments importants :

  • La respiration consciente interrompt avec douceur le processus en cours et connecte avec le corps, c'est-à-dire avec l'ici et maintenant.
  • Le sourire manifeste l'acceptation de soi et des autres sans lequel aucune intégration n'est possible.
  • La reconnaissance de l'émotion est aussi une reconnaissance de l'ego, de sa souffrance, du problème à résoudre. C'est une acceptation de ce qui est vécu, totalement indispensable.
  • La proposition d'examiner le problème ultérieurement est doublement utile. Elle cherche à guérir l'ego, plutôt que de s'opposer à lui dans une lutte stérile et vouée à l'échec. Et en même temps, elle manifeste fermement que ce ne sont pas les automatismes de l'ego qui doivent piloter notre vie.

Bref, je ne vois ce qu'on pourrait rajouter. Merci pour ce cadeau.

Très cordialement,
Fabien

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Bonjour Fabien,

 

Juste retour des choses puisque une partie de cette technique (la création volontaire d'une transe) vient de la lecture d'un livre que tu nous avais conseillé dans la discussion "Comment savoir si quelqu'un est dans son essence ?", à savoir "Ni ange, Ni démon : le double visage de l'enfant intérieur". Le reste aussi, j'ai dû le pêcher au hasard d'autres lectures.

 

Pour revenir au thème de cette dicussion, les relations interpersonnelles et l'ennéagramme, quand je suis en difficulté relationnelle, je remarque depuis peu chez moi un "déclic ennéagramme" qui se conjugue avec le mécanisme de défense du 5, le retrait, ce qui me permet de prendre quelque distance avec l'événement, mais avec un supplément de lucidité.

 

Un exemple : j'ai eu aujourd'hui une discusion avec un agent d'assurance qui tentait de se justifier d'un oubli qu'il avait commis ; quand il a déclaré d'un ton courroucé : "Je suis perfectionniste et je ne supporte pas que l'on dise que je ne fais pas bien mon travail.", au lieu d'enfoncer le clou, j'ai pensé "voilà une belle compulsion de 1" et je l'ai laissé développer son autojustification, puis j'ai rétabli les choses sans jugement, ni critique.

 

Avant d'étudier l'ennéagramme, je n'aurais pas été capable de cette retenue. Quand j'imagine ce qu'aurait été ma réaction, le plus drôle, c'est que je l'aurais probablement jugé peu professionnel, peut-être écrasé de ma parfaite connaissance du dossier, et j'aurais certainement méprisé son manque de maîtrise, sans me doute un seul instant que je vivais en cela les caractéristiques de mon type. :happy::angry:

 

Cordialement,

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Bonjour Roger,

 

Merci pour tes perles de sagesse. Elles me réchauffent le coeur.

 

Cet exercice que tu décris, j'en ai découvert une partie, intuitivement, à un moment de ma vie où c'était la tempête. Il m'arrivait d'être au bureau et d'être submergée (ou presque) par mes émotions. J'ai commencé à dire à mes émotions : "Je sais que vous êtes là. Le moment est mal choisi. Nous devons terminer notre journée de travail. Je vous promets que je vous donnerai la place nécessaire en revenant à la maison. Je ne peux pas vous permettre de prendre toute la place." Quelque chose s'apaisait à l'intérieur de moi.

 

Je vais maintenant intégrer la respiration consciente et le sourire à cette technique.

 

Cet exercice permet de devenir observateur, de prendre une certaine distance, n'est-ce pas ?

 

Tu vois bien que nous étions d'accord, Fabien ? Je cite ta phrase : "C'est une acceptation de ce qui est vécu, totalement indispensable." Je seconde ! :angry:

 

Roger, merci encore de tes témoignages. J'avais rencontré un 5 (je ne le savais pas à l'époque) et je me sentais parfois bien seule. Ouille ! J'avais eu l'impression qu'il me faudrait effectuer des fouilles archéologiques pour le trouver. :happy: J'ai malheureusement (ou heureusement, c'est selon…) vendu mon bulldozer et tous mes outils. Cela m'aide à comprendre le fonctionnement de cet homme. Si j'avais mieux connu l'ennéagramme à l'époque, j'aurais certainement réagi autrement en plusieurs circonstances et, qui sait, je lui aurais peut-être parlé de l'ennéagramme, car il était très intelligent.

 

Cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour Pierrette,

 

D'abord, je suis ravi que tu sois intervenue dans cette discussion. Cela fait un bout de temps que je lis tes différentes interventions et je les trouve toujours plein de vie et d'authenticité. Chez toi, l'ennéagramme mérite vraiment son qualificatif de dynamique :angry:

 

Chez moi, quand ça va mal, le 5 que je suis se met automatiquement. Tout cela ne sort pas de l'ego.

 

Le défi que nous lance l'ennéagramme est justement de le dépasser pour partir à la découverte de l'essence. A vrai dire, l'essence, au moment de partir à sa recherche, on ne sait pas encore ce que c'est. L'ennéagramme nous indique comme direction la vertu et l'idée supérieure de notre type ; pour le 5, générosité-désintéressement et omniscience. Bon, être généreux, désintéressé, c'est prendre le contre-pied de la passion d'avarice, y a plus qu'à saisir les occasions, voire à les provoquer. Pour l'omniscience, au sens où je la comprends, c'est-à-dire que plutôt que de se remplir de connaissances théoriques, se dire qu'on en sait assez pour agir, c'est plus difficile pour un 5 : on touche au sacro-saint Savoir, à la fois refuge et sécurité, très valorisé lui aussi. J'ai donc mis une affiche sur mon bureau :

Pour la connaissance, ajouter chaque jour quelque chose.

Pour la sagesse, mieux vaut soustraire un peu chaque jour.

afin de me rappeler de lever le nez de mes bouquins, même quand je suis seul.

 

Je comprends bien que l'on puisse trouver le 5 distant et plutôt abstrait, car c'est l'image de lui qu'il veut donner (associé à la couleur bleu, belle, froide, lointaine et maîtrisée). Aussi est-il est bon qu'il ait auprès de lui quelqu'un qui veille au grain et le force (gentiment, amoureusement) au partenariat, auquel il a tendance à se dérober, l'encourage à participer à la vie, à s'y engager au lieu de rester à la regarder. C'est votre travail, mesdames ! :happy:

 

Cordialement,

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Bonjour Roger,

 

Merci de ton accueil. Oui, le mot "dynamique" me va à ravir. :happy:

 

Ton message me fait réaliser que ce qui est bon pour un ne l'est pas nécessairement pour l'autre. Il est bon, pour ne pas dire essentiel, dans mon cas de laisser davantage de place à l'observateur, pour éviter de tomber dans le piège des réactions parfois un peu impétueuses, pour ne pas dire, intempestives, de mon centre instinctif.

 

Je me rends compte que ce n'est peut-être pas aussi souhaitable pour le 5. Moi qui désire développer une clientèle en thérapie, je vais en tenir compte. En ce moment, j'ai une cliente 8… tellement drôle. J'ai l'impression d'avoir l'ancienne Pierrette devant moi. Elle est plutôt désintégrée. :happy:

 

C'est étrange. En lisant ton précédent message avec cet exercice, j'ai eu envie de te demander si tu avais tenu ta promesse à tes sentiments de leur revenir plus tard. Je me suis dit que si ce n'était pas le cas, il pourrait y avoir une partie de toi qui se sentirait trahie, à long terme.

 

Cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour Pierrette,

 

Ta question est pertinente et importante. Elle introduit une exigence d'authenticité dans cet exercice et je t'en remercie.

 

Je suis 5 alpha, c'est à dire que le centre émotionnel étant en second, les émotions sont présentes mais dévalorisées au profit des idées. L'idéal serait de réussir à reconnaître et à accueillir dans l'instant les émotions qui se présentent, de les vivre pleinement et de s'ouvrir ainsi à soi et aux autres simultanément.

 

Ceci est plus facile à dire qu'à faire. Le 5 cherche à éviter le vide intérieur et c'est une priorité pour moi de rester conscient de cette compulsion. Ne pas oublier la tendance du 5 à utiliser son mental vers l'extérieur et à avoir peur à propos de son propre monde intérieur. La technique que j'évoquais a avant tout pour but de maintenir cet équilibre entre l'extérieur et l'intérieur.

 

Ceci dit, et pour répondre à ta question, il me semble qu'il y a trois cas :

- 1. soit je décide de revenir ultérieurement sur mes sentiments,

- 2. soit le retour à eux se fait automatiquement parce que ceux-ci s'imposent à moi quand je suis seul,

- 3. soit je ne le fais pas du tout et je les oublie.

 

Je dirais que je suis le plus souvent dans le deuxième cas, et ta question a le mérite de me faire comprendre que c'est dommage, parce que ce serait bien mieux si je le décidais consciemment et volontairement. Je me reconnais tout à fait comme tel, quand Fabien dit que beaucoup de 5 (qu'ils soient alpha ou mu) n'ont pas l'impression de prendre des décisions. Ils étudient un problème par la logique. Celle-ci dicte le seul choix possible et ce n'est pas une décision au sens habituel du terme qui implique une certaine dose de subjectivité ma promesse. Les émotions reviennent d'elles-mêmes quand je suis seul. Il faut simplement que je me souvienne de tenir ma promesse de les réexaminer à ce moment-là.

 

Et là un autre piège me guette, c'est de penser à mes émotions au lieu de les ressentir. Pour donner une chance aux sentiments et émotions de reprendre les couleurs qu'ils avaient au moment où ils sont apparus, il faut vraiment que j'arrive à ne pas les interpréter. Pour cela, je pratique l'assise silencieuse, chaque matin au réveil, pendant laquelle j'apaise mon mental en focalisant mon attention d'abord sur la respiration et ensuite en visualisant le contexte dans lequel j'ai vécu ces émotions. C'est un peu compliqué et je suis preneur de tout raccourci que les lecteurs de ce panneau pourraient me suggérer. :happy:

 

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Fabien Chabreuil

Bonjour Roger et Pierrette,

 

Pierrette avait donc bien raison de se méfier ! :happy:

 

Revenir ultérieurement sur les émotions suspendues par la technique est, comme tu le dis Roger, une "exigence d'authenticité".

C'est aussi une exigence morale. Dans cette technique, nous nous engageons envers nous-mêmes et il est bon de respecter nos engagements. Beaucoup de gens ne se sentent véritablement engagés que lorsqu'ils ont promis quelque chose à quelqu'un d'autre. Pourquoi se traiter plus mal et avec moins de respect que les autres ?

C'est enfin une exigence d'efficacité. D'abord, l'intégration ne peut se faire que par un acte conscient. Ensuite, si nous ne tenons pas notre engagement envers notre centre émotionnel, il viendra un jour où la technique ne fonctionnera plus. Pire, cette facilité de négociation avec soi-même pour d'autres objectifs et en d'autres circonstances risque d'être perdue à jamais.

 

Comme j'ai déjà proposé dans d'autres discussions des méthodes de contact et de négociation avec des parties de soi-même, c'est une heureuse opportunité que de pouvoir tous les trois insister sur ce point.

 

Quant à ta méthode pour te reconnecter aux émotions d'une situation, Roger, elle me semble à la fois simple et excellente. Que ferais-tu d'un raccourci ? :happy:

 

Très cordialement,

Fabien (7)

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Bonjour Roger, Fabien,

 

"Il faut simplement que je me souvienne de tenir ma promesse de les réexaminer à ce moment-là." Je trouve très important de tenir ses promesses, que ce soit envers soi ou envers quelqu'un d'autre. Cela entretient un climat de confiance et, par conséquent, je crois que cela augmente l'estime et l'amour de soi.

 

"Pourquoi se traiter plus mal et avec moins de respect que les autres ?" AUCUNE RAISON VALABLE.

 

Crois-tu, Roger, qu'un jour, tu pourrais effectuer ce même exercice en présence du déclencheur de tes émotions, à la condition que cette personne soit en mesure d'accueillir ce qui est là pour toi dans un climat de confiance ? Pourquoi remettre à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui ? :happy:

 

Je tiens à te dire que c'est possible. Il fut une époque de ma vie où je n'étais même pas en contact avec mes émotions. Ensuite, j'en suis arrivée à ressentir au fur et à mesure, mais à exprimer avec un certain décalage. Maintenant, "lorsque je suis en confiance", j'exprime au fur et à mesure. C'est génial ! Grande satisfaction dans ces relations où je suis authentique… en direct. Peux-tu imaginer cela pour toi ?

 

J'ai hâte de connaître ta réaction. En passant, j'apprécie aussi beaucoup l'attitude de ta tendre moitié au sujet du "philosophe pratiquant" !

 

Amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour Roger et Pierrette,

Nous revoilà sur un vieux thème. Vivre ses émotions est une chose et les exprimer en est une autre.

Vivre ses émotions, telles qu'elles sont, oui. Bien sûr.
Cela n'empêche qu'on peut être conscient que certaines émotions sont inappropriées. Par exemple, si je suis en colère après mon patron parce qu'il a une attitude qui, inconsciemment, me rappelle mon père, cette colère est totalement inappropriée. C'est une fausse émotion puisque elle est déclenchée par le passé et non par l'ici et le maintenant. Puisqu'elle est là, je dois certes l'accepter et la vivre, mais je dois aussi travailler sur moi pour qu'elle ne se redéclenche plus, que ce ne soit plus des automatismes inconscients qui pilotent ma vie.

Exprimer une émotion est une autre affaire, puisque cela va avoir un impact sur la (les) personne(s) présente(s). À partir de là, une "relation de confiance" est un critère nécessaire, mais pas suffisant. Il me protège (relativement), mais ne protège pas l'autre personne. Même dans une relation de confiance, l'expression de certaines émotions peut parfois effrayer l'autre, le choquer, le blesser, réactiver certaines émotions enfouies chez lui et qu'il ne souhaite pas forcément revivre, etc. Il faut donc, en plus de la relation de confiance, beaucoup d'amour, d'attention à l'autre et de doigté. Quand toutes ces conditions sont réunies, oui, "c'est génial".

Très cordialement,
Fabien (7)

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Merci Fabien, merci Pierrette,

Voilà trois brillantes touches de couleurs différentes (exigence d'authenticité, exigence morale, exigence d'efficacité) qui rehaussent cette petite technique psychologique au niveau d'un exercice spirituel.

Je suis tout à fait d'accord avec l'idée que le respect des engagements pris avec soi-même conditionne sa capacité ultérieure de négociation avec soi. Je m'engage donc à assurer dorénavant le suivi de mes contrats intérieurs.

Pierrette, si j'ai bien compris ta question, Crois-tu, Roger, qu'un jour, tu pourrais effectuer ce même exercice en présence du déclencheur de tes émotions, à la condition que cette personne soit en mesure d'accueillir ce qui est là pour toi dans un climat de confiance ?, tu me demandes si je serai un jour capable de ne pas passer par cette technique de négociation, mais de ressentir et d'exprimer en lieu et place mes émotions.

D'abord, je dirais que la spontanéité n'est pas le point fort du 5 ; comme on l'a dit et redit, s'il est étonné par l'imprévu, il se met spontanément en position d'observateur. La première démarche d'intégration me paraît être d'éviter ce mécanisme de défense, afin de rester présent à l'autre. Je peux seulement espérer qu'à un plus haut niveau d'intégration, je puisse développer un peu plus de spontanéité.

Ensuite, comme Fabien, je pense que ma part de responsabilité dans le ressenti de l'autre à mon égard se traduit par l'attention que je porte au retentissement de mes actes et de mes paroles. Laisser mes sentiments et émotions s'exprimer doit prendre en compte la capacité de l'autre à les recevoir.

Dans l'exemple du déclencheur de mes émotions qui se fait une joie d'être accueilli chez moi, même s'il s'invite tout seul, les émotions de refus (colère et peur, par exemple) que provoque l'irruption dans ma vie privée et le bouleversement de mon emploi du temps ne peuvent lui être transmis tels quels. Un tas de bonnes raisons (interruption volontaire de son voyage, liens familiaux, etc.) l'autorisent à penser que sa démarche sera bien reçue. De mon côté, j'aurai à m'interroger sur ce premier mouvement émotionnel. Qu'est-ce qui me gêne vraiment dans sa présence ? Que représentent ces émotions ? A quoi servent-elles ? Heureusement pour moi, dans cette affaire, j'ai eu quelques heures pour prendre un peu de recul et évaluer le réel.

Aujourd'hui, je me dis que ce qui a emporté la décision, c'est la conclusion logique (indispensable pour un 5) que j'avais tout à gagner, aux doux yeux de ma femme, à pratiquer la philosophie que je lui serine à longueur de temps. :happy:

P.S. : Pierrette, j'espère que tu ne me demandes pas d'être authentique en direct comme une 8 ! J'en frissonne ! :happy::happy:

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Cher Roger,

 

Je m'empresse de te rassurer, dors sur tes deux oreilles, je n'ai aucun projet à ton sujet. :happy::happy:

 

Je trouve cette discussion fort intéressante. Je vais faire intervenir mon centre mental et prendre le temps de mûrir ma réflexion suite à vos réponses à toi et à Fabien et je vous reviens pendant le week-end.

 

Le vôtre est déjà amorcé, bande de chanceux ! :happy:

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour Fabien, Roger,

 

Fabien, lorsque tu dis "vivre ses émotions est une chose, les exprimer en est une autre", je me demande si c'est la réflexion d'un type 7. Pour moi, une émotion vécue, si c'est de la joie, le rire va fuser, alors que si c'est de la peine, les larmes risquent de couler. Peut-on vivre ses émotions, si on ne les exprime pas ?

 

Je tiens à vous souligner que jusqu'à il y a environ dix ans, je ne savais même pas que l'être humain était un être d'émotions. Je ne savais même pas ce qu'était une émotion. Tout était contenu à l'intérieur de moi. Mon visage était presque toujours impassible, sauf pour exprimer du plaisir.

 

Un jour, j'ai réalisé que je fuyais… et j'ai choisi de m'arrêter et de "faire face à mes démons". J'ai eu peur d'en crever. Bien évidemment, j'ai abordé la chose comme une 8, à fond de train. Il y a six ans, j'ai fait ma formation en relation d'aide et dans cette approche, on prônait l'importance de faire l'équilibre entre le corps, l'émotionnel, le rationnel et le spirituel.

 

Nous avions des mises en situation qui faisaient remonter de vieilles charges émotives. Tout cela était fait d'une façon respectueuse, sans forcer, mais bon… Ce n'était pas de tout repos. Un jour, j'ai compris également que tout ce que je n'exprimais pas se promenait à l'intérieur de moi et causait du dommage, à long terme, bien évidemment. Je n'avais aucun pouvoir sur ce que je ne laissais pas monter à la surface.

 

J'ai vraiment fait un choix conscient d'exprimer ce que je ressens. Au début, je l'ai fait de façon parfois maladroite, avec toute la charge émotive du passé, de tout ce qui avait été contenu pendant des années. C'est un peu comme apprendre à patiner, inévitablement, on se casse la gueule. On tombe, on se relève, on s'érafle le genou, le coude, le nez…

 

Au début, l'expression des émotions se fait de façon maladroite, irresponsable… Avec le temps, avec la pratique (selon moi), on devient plus habile. Je dois vous dire que j'ai beaucoup pratiqué l'expression de mes émotions avec ma copine Angèle. Par conséquent, je l'ai obligée à le faire. Aujourd'hui, nous sommes mutuellement reconnaissantes l'une envers l'autre d'être restées là et d'avoir marché sur ce chemin. Lorsque nous sommes ensemble, il peut arriver n'importe quoi, il y a une sécurité, une confiance entre nous, nous savons que nous allons le traverser ensemble, en relation. Parfois, c'est désagréable… Nous avons envie de fuir toutes les deux, mais nous ne le pouvons plus. J'appelle cela être VIVANTE, exister. Bien sûr, le respect est présent. Plus je suis branchée sur l'émotionnel, plus je ressens de la compassion pour moi et, par conséquent, pour l'autre.

 

Est-ce que c'est utopique, selon vous, de croire que nous pourrions tous apprendre à exprimer nos émotions en direct… Oui, au début, parfois, de façon blessante peut-être… Mais j'ai appris que tout se récupère. Mon centre émotionnel était complètement réprimé et je peux dire aujourd'hui qu'il ne l'est plus. Me reste maintenant à donner un peu plus de place au mental.

 

Evidemment, j'ai appris dans des conditions idéales. Nous avions des intervenants qui étaient neutres et qui nous ont appris à devenir responsables (il m'arrive de trébucher) dans l'expression de l'émotion, qui nous ont accueillis, qui nous ont aidé à récupérer lorsque nous avions blessé quelqu'un. Moi qui étais tellement défensive, si j'ai pu l'apprendre, tous les types ne pourraient-ils pas faire une telle démarche ?

 

Admettons, pour un instant (pure spéculation), que je passe une semaine avec Roger et que j'exprime à chaque instant ce que je ressens. J'en suis très capable, je vous le dis tout de suite. Roger, tu dois avoir des frissons en me lisant. :happy: Si nous arrivions à créer un climat de confiance, croyez-vous qu'un 5 ou un 7 ou tout autre type pourrait faire le choix conscient de laisser émerger le centre émotionnel ?

 

Est-ce que parce que je suis 8 et que mon centre instinctif prévaut que j'ai pu faire cette démarche ? Je suis tellement entière. Mais je peux vous dire que j'ai eu très peur. Cela n'a pas été de tout repos. Mais aujourd'hui, si c'était à refaire, je le referais sans la moindre hésitation. Je suis devenue libre. Dans n'importe quelles circonstances, je suis capable d'exprimer ce que je ressens, dans la plupart des cas de façon responsable. J'ai dû pratiquer pour en arriver là, Fabien.

 

Fabien, j'ai envie de te dire : "On ne peut pas faire d'omelette sans casser des oeufs". J'ai le sentiment d'entendre des peurs de votre côté à tous les deux, la peur de l'émotion. Mais oui, parfois, il y a une charge émotive… Et puis après ? Ce n'est pas la fin du monde. Fabien, au début, il faut se lancer dans le vide, prendre le risque d'être maladroit. Ou on est dans le mental ou on est dans l'émotionnel. Je ne crois pas qu'il soit possible de le faire avec mesure au début. Maintenant, je suis de plus en plus en mesure de faire intervenir le mental.

 

Sinon, tout ceci demeurerait théorique. Je trouverais cela dommage. J'ai le sentiment que toute théorie doit être intégrée émotionnellement, faute de quoi l'apprentissage n'est pas complet. Qu'en dites-vous ?

 

J'attends vos commentaires avec intérêt.

 

Amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien Chabreuil

Bonjour Pierrette,

 

J'anime aujourd'hui un stage et je n'ai donc pas le temps de répondre très longuement.

 

Si quand une émotion survient, je n'ai pas d'autre choix que l'exprimer, je ne suis pas libre. Je laisse, au moins à ce moment-là, le centre émotionnel piloter ma vie. Qand tu dis, que "on est dans le mental ou on est dans l'émotionnel", c'est vrai au niveau de l'ego, inexact au niveau de l'essence, objectif de l'Ennéagramme.

 

Quand je suis dans mon essence, mes trois centres fonctionnent en même temps, je suis conscient de leur fonctionnement et je suis libre de porter mon attention là où c'est approprié. L'ego croit que c'est impossible. D'une certaine manière, il a raison : cela lui est impossible. Mais, c'est la définition même de l'essence. L'essence, ce n'est pas seulement savoir utiliser ses trois centres. C'est les utiliser conjointement, chacun pour sa fonction appropriée. La conséquence est la suivante : mon centre émotionnel vit pleinement une émotion, mon centre mental décide s'il est approprié ou non de l'exprimer et mon centre instinctif agit en conséquence. Ca, c'est la vraie liberté au sens de l'Ennéagramme. Pour l'Ennéagramme, toute autre attitude est égotique.

 

"On ne peut pas faire d'omelette sans casser des oeufs." Se connecter à ses émotions casse effectivement quelques oeufs ! Mais son propre développement personnel n'a pas à casser des oeufs dans la vie du voisin ! L'expression de mes émotions n'a pas à blesser l'autre et il faut un bon niveau de développemnt personnel pour pouvoir encaisser les émotions des autres, niveau de développement bien supérieur à celui de la moyenne de la population.

Or tant qu'un travail suffisant n'a pas été fait sur soi, il est inévitable qu'il y ait risque de blesser l'autre. Pour les gens réprimant le centre émotionnel, les émotions qui sortent en premier sont généralement douloureuses et/ou violentes. Ce n'est que dans un cadre particulier que cette connexion et cette expression peuvent être faites, sinon les dégâts risquent d'être importants. Qu'as-tu d'ailleurs fait d'autre, Pierrette ?

 

La théorie de l'Ennéagramme est donc absolument formelle : quelqu'un qui face à une émotion n'a pas d'autre choix que de l'exprimer est dans son ego. Quand on dit dans une phrase "n'a pas d'autre choix que", il y a toujours ego.

Pierrette, ceci n'est pas pour nier l'importance et la valeur du progrès que tu as fait. Passer d'une incapacité à vivre ses émotions à une facilité à les ressentir et à les partager avec quelqu'un de confiance est un chemin immense et bénéfique, dont tu peux tirer une légitime satisfaction. C'est même un passage obligé. Simplement, selon l'Ennéagramme, il reste encore quelques pas à faire sur ce chemin.

 

Très cordialement,

Fabien (7)

 

P.-S. : Pierrette, je suis un 7 mu. J'ai donc le centre émotionnel en second et j'ai toujours été plus ou moins en contact avec mes émotions positives ou négatives. Ma difficulté à moi n'est pas les émotions, mais l'action.

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Bonjour Pierrette,

Bravo à ton centre mental pour sa brillante intervention. :happy: .

Peut-on vivre ses émotions, si on ne les exprime pas ?, charge explosive en général, car générée par l'ego.

Je sais que dans l'ennéagramme on ne fait pas de distinction entre sentiments et émotions ; c'est une distinction artificielle, j'en suis d'accord, et la frontière est souvent difficile à déterminer, mais le fait d'être au clair concernant ces deux types d'informations me permet de les traiter de façon différente.

Quand je rends visite à un ami en phase terminale de vie, il est juste que j'ai un ressenti de peine et de compassion, que je puisse l'accueillir et l'exprimer. Mais si l'événement a un tel retentissement, une telle résonance en moi que je suis envahi par l'émotion, je risque de ne pas avoir l'attitude et la parole juste, parce que mon ressenti est alors tourné vers moi, au lieu d'être tourné vers l'autre. Par exemple, j'aurai des difficultés à gérer la restimulation de ma peur de la mort et c'est cette peur que je lui renverrai, si c'est elle qui domine.

Quand mon conjoint m'explique son point de vue à propos d'un conflit qui me concerne, si je me sens devenir triste pendant qu'il ou elle me parle, il y a toutes les chances qu'il ou elle ait déclenché une émotion, ce qui me sera confirmé par ma réaction d'autojustification. Si par contre, je reconnais le bien fondé de son intervention, ma peine (de découvrir combien je me connais mal) sera compensée par la gratitude d'avoir appris quelque chose sur moi. Les deux réponses sont-elles de même nature ?

Si nos sentiments et nos émotions nous informent continuellement sur la situation dans laquelle nous sommes et sur notre état intérieur, comme un système de guidage très sophistiqué, ne pas les ressentir c'est se priver de guide. Mais laisser le champ libre au réflexe émotif, n'est-ce pas se priver de la réflexion ? S'il y a un danger réel, il est normal d'avoir peur et je dois suivre ce sentiment qui me dit de m'écarter ou qui me prépare physiquement à affronter ce danger. Plus le danger est grand, plus le sentiment que j'en ai est intensif, mais adapté à la réalité. Quand le danger est imaginaire, l'angoisse, elle, est bien réelle, mais elle déclenche toutes sortes de réactions totalement inadaptées.

Encore une fois, je dois avoir l'humilité de reconnaître que je ne fais toujours aussi bien la différence au moment de les vivre. Se tromper n'est pas grave. Le problème, c'est que l'émotion me paraît en quelque sorte justifier le niveau spirituel égotique qui a rendu cette erreur possible. Céder à l'émotion, c'est rester enchaîné à l'ego.

J'aimerais bien moi aussi avoir votre avis sur cette approche.

 

Cordialement,

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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P.S. : je n'avais pas encore lu la réponse de Fabien au moment de poster ce message. J'y reviendrai.

 

Cordialement,

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Bonjour Roger, Fabien,

 

Fabien, que veux-tu dire par ta phrase "Qu'as-tu fait d'autre ?"

 

Je te souligne que je ne parle pas de ne pas avoir le choix d'exprimer son émotion. Je parle de choisir d'exprimer son émotion, un choix conscient. C'est autre chose. Mais pour en arriver là, il faut avoir pris le risque de casser des oeufs. Selon moi, on ne peut pas passer de la répression des émotions directement à l'essence. Je ne crois pas que cela soit possible.

 

Pourrait-on devenir une patineuse étoile sans avoir pratiqué et s'être infligé maintes et maintes blessures ? Je ne crois pas que cela soit réaliste. Et il y a impact sur son partenaire, si on fait de la danse, impact temporaire.

 

On casse régulièrement des oeufs chez le voisin, Fabien… que l'on exprime ou non ses émotions. Des émotions réprimées seront exprimées d'une façon détournée. Nous sommes interreliés. Tout ce que nous faisons ou nous empêchons de faire a un impact sur les gens qui nous entourent.

 

Je n'ai pas non plus parlé de fin en soi dans l'expression des émotions. Non, je crois également qu'il est souhaitable de faire intervenir les trois centres, mais que cela demande de la pratique. Et je crois qu'il y a un chemin à parcourir qui risque effectivement de casser des oeufs et je crois sincèrement que c'est inévitable… Mais ce n'est pas une fin en soi.

 

Je désire maintenant faire intervenir mon centre mental, j'y arrive assez souvent et, parfois, je trébuche. Je vais pratiquer, c'est tout. Il m'est arrivé de blesser Angèle, elle m'a blessée et nous sommes aujourd'hui les meilleures amies du monde. Idéalement, cependant, la personne ira en thérapie et apprendra avec sa thérapeute l'expression des émotions mais, tôt ou tard, elle devra pratiquer quelque part dans la "vraie vie".

 

De toute façon, j'ai appris que tous les non-dits creusent un fossé entre les gens. Un jour ou l'autre, il n'y a plus de relation. Sincèrement, Fabien, oui, j'ai blessé des gens, mais je suis retournée et tu serais peut-être surpris de voir à quel point les gens sont ouverts, à quels points les gens sont prêts à pardonner lorsqu'ils entendent ce qu'il y avait comme blessure derrière telle ou telle réaction. J'ai découvert que cela rendait les gens sensibles à notre égard. Ils comprennent mieux nos réactions.

 

Je te souligne également, Fabien, que je ne casse pas des oeufs chaque fois que j'exprime une émotion. Dans ce cadre sécurisant dont j'ai parlé, j'ai eu l'opportunité de me délester des charges émotives du passé. Je suis aujourd'hui dans l'ici et maintenant.

 

Tu sembles croire, Fabien, que j'adore casser des oeufs. C'est faux. J'ai envie de douceur, d'amour et de compassion dans ma vie. Par contre, je crois à exprimer ce que je ressens, mais d'une façon responsable. Mais, soyons réalistes, même en l'exprimant d'une façon responsable, ce n'est jamais facile pour l'autre d'entendre qu'il est un déclencheur. L'autre n'a pas la responsabilité de mon émotion, mais je crois qu'être en relation, c'est lui dire ce qu'il provoque chez moi. Et je te souligne également qu'il m'arrive de passer par-dessus lorsqu'une personne n'est pas vraiment importante pour moi. Je parle d'investir émotionnellement avec les gens qui sont réellement importants dans ma vie. Je ne passe pas mes journées à dire à des illustres inconnus l'émotion qu'ils ont pu provoquer chez moi. Je prends de la distance, je m'observe.

 

Conclusion : je suis d'accord avec toi, Fabien, concernant l'essence et les trois sens qui intervienennt en même temps… Mais je crois que tu oublies le chemin à parcourir avant d'arriver là. On ne peut pas, selon moi, arriver là directement.

 

Roger, je reviendrai plus tard sur ton message.

 

Cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Fabien

 

Lorsque tu dis "Qu'as-tu d'ailleurs fait d'autre, Pierrette", est-ce que tu me demandes les autres approches que j'ai étudiées ? Si oui, est-ce approprié de te répondre ici ? Devrais-je démarrer une discussion genre "Le 8 et l'étude de l'ennéagramme" ???

 

Cordialement,

 

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour Fabien, Roger,

 

Je suis allée dans mon bistro préféré il y a 10 jours et une femme était là, avec laquelle j'avais discuté une fois il y a environ un an.

 

Elle était assise un peu plus loin au bar. Elle s'est approchée vers la fin de la soirée, nous nous sommes mises à discuter. À un certain moment, elle m'a parlé qu'elle avait eu un cancer… Elle a voulu changer de sujet, très rapidement, en disant "Ce n'est pas un sujet très agréable" et je lui ai dit que j'étais très à l'aise avec le fait qu'elle me parle de son cancer.

 

Ma copine Angèle était là. Elle lui a fait remarquer qu'elle ne semblait pas avoir entendu ce que je lui disais, que cela m'intéressait qu'elle me parle de son expérience. Là, elle s'est laissée toucher. Elle m'a raconté ce qu'elle avait traversé. Ses yeux s'emplissaient souvent de larmes. Je lui disais de temps à autre, à ces moments-là, que sa souffrance me touchait. Je me laissais toucher, effectivement.

 

À un certain moment, elle a regardé mon décolleté avec envie et elle m'a dit que j'étais chanceuse de pouvoir porter un tel chandail. Mes larmes ont roulé sur mes joues.

 

Cette relation avec cette femme fut le plus beau moment de la soirée pour moi. Ce fut intense. Je suis revenue à la maison et je me sentais utile. J'étais fière d'avoir développé cette capacité. Cette capacité, je l'ai développée en assumant ma propre souffrance, ce qui a impliqué de casser des oeufs. J'aurais préféré ne jamais casser d'oeufs, mais bon… c'est vrai qu'au début, il y a toute une charge émotive.

 

Par contre, lorsque je vois quelqu'un comme cette femme qui se confie à moi (cela m'arrive souvent), je suis très heureuse d'avoir fait ce chemin qui m'apporte aujourd'hui la capacité à entendre la souffrance de l'autre. Même la colère de l'autre, je peux l'entendre, à l'intérieur de certaines limites.

 

Je crois que nous sommes d'accord sur la finalité, Fabien, l'équilibre des trois centres qui interviennent en même temps. C'est sur le chemin à parcourir pour en arriver là que nous ne sommes pas d'accord.

 

Cordialement,

 

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour Pierrette, Roger, Fabien,

 

Puisque l'on parle de relations interpersonnelles, j'observe dans votre discussion, en particulier entre Fabien et Pierrette, un niveau différent.

 

Il me semble en effet que Fabien explique une théorie générale sur les émotions, idéale dans son fonctionnement et auquel personnellement je souscris si la théorie ne justifie pas à tout prix une réaction non relationnelle et compatissante dans la pratique.

 

Par ailleurs j'observe que Pierrette réagit systématiquement en fonction d'elle, en fonction de ce qu'elle vit et à ainsi tendance à mélanger le discours général de Fabien avec une sorte de remise en question de sa pratique et de son vécu personnels. Ce qui, vu de l'extérieur, n'est pas le cas, sauf que tous nous sommes remis en question par une théorie idéale auquelle nous pouvons souscrire, mais qui n'est pas toujours notre pratique (en tout cas en ce qui me concerne).

 

En fait, il me semble que Pierrette répond avec parfois l'excès du 8 et le désir de contrôle : pourquoi en effet vouloir absolument essayer de prouver que tu maîtrises parfaitement la relation émotionnelle dans la plupart des situations (c'est en tout cas mon ressenti) ? Car ce n'est pas cette maîtrise qui me fera personnellement t'apprécier, mais bien de savoir que tu es Pierrette, avec tes ombres et lumières, sur un chemin de progrès (ce qui, grâce à tout ce que tu as vécu, est manifeste).

 

Quant à la phrase "C'est bien ce que tu as fait" de Fabien, n'est-ce pas simplement que ce dernier voulait dire "N'est-ce pas ainsi Pierrette que tu as commencé à pouvoir tes émotions ? Dans une thérapie, lieu protégé." ?

 

Quant à moi, en tant qu'émotionnel, je donne effectivement "raison" à Fabien : j'ai à apprendre à réfléchir avant de transmettre mon émotion et si ce n'est pas approprié de le faire à un instant précis, j'ai à apprendre que cela n'est pas de l'hypocrisie de ne pas dire à tout vent ce que je ressens, ce que je vis intérieurement, etc. Et bien sûr, j'ai particulièrement à apprendre à ne pas amplifier mes émotions. D'une certaine manière, j'ai un travail "contraire" à Pierrette et à Roger à réaliser.

 

Amicalement,

Gabriel (4)

Gabriel - Une vision multicolore de la vie - Type 4 alpha, aile 3, C=/- S-/+ X+

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Bonjour Gabriel,

 

Je ne veux pas avoir raison. Je pose des questions et je parle de mon expérience personnelle. Il est évident qu'en tant que 8, j'ai un fonctionnement de base différent de Fabien, Roger et toi.

 

Je n'essaie pas du tout de prouver que je maîtrise parfaitement la relation émotionnelle, Gabriel. S'il te plaît, va relire mon message. Je dis même que, parfois, il arrive de casser des oeufs et que, bien que mon centre mental intervienne plus fréquemment au moment où je suis sollicitée émotionnellement, il arrive qu'il ne soit pas présent et que je le regrette. Je travaille à faire cet équilibre.

 

Je questionne par rapport aux autres types, à ce qu'il est possible d'atteindre… et je questionne par rapport au chemin pour atteindre l'essence. Je ne demande à personne de se ranger de mon côté… Il n'y a pas de côtés. Nous ne sommes pas ici dans une lutte de pouvoir.

 

Je ne vois pas d'excès ici, Gabriel. Je trouve au contraire cette discussion fort intéressante et je suis ouverte aux points de vue différents. Simplement, j'exprime le mien et, bien sûr, il est fonction des approches que j'ai étudiées, de mes observations, de mes lectures et des échanges comme celui-ci qui m'apportent un autre éclairage.

 

Gabriel, as-tu lu ce que je disais au sujet de ne pas exprimer une émotion à des gens que je ne fais que croiser, qui n'ont pas d'importance dans ma vie, avec lesquels je ne désire pas investir ? Je suis loin de dire que "c'est de l'hypocrisie de ne pas dire à tout vent ce que l'on ressent". Je dis le contraire, Gabriel. Au début, lorsque j'ai commencé à exprimer mes émotions, je suis tombée dans cet excès. Ce n'est plus le cas. J'investis en ce sens lorsqu'une personne est importante pour moi. Pour moi, cela signifie être en relation avec tous les niveaux de mon être. Et j'ajouterais qu'il y a des détails sur lesquels je passe, ce qui n'était pas le cas au début. Je sais que le 4 a un travail différent à faire, qu'il risque de tomber dans l'émotion.

 

Moi, je risque de tomber dans l'excès et c'est ce qui s'est passé au début lorsque j'ai choisi de cesser de réprimer mon centre émotionnel. Je n'en suis plus là.

 

Je questionne. Je remets en question. Je ne prétends pas détenir la vérité.

 

Amicalement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour Roger,

 

Je reviens à ton message. Je trouve ce que tu soulèves très intéressant.

 

Je cite : "Si nos sentiments et nos émotions nous informent continuellement sur la situation dans laquelle nous sommes et sur notre état intérieur, comme un système de guidage très sophistiqué, ne pas les ressentir c'est se priver de guide. Mais laisser le champ libre au réflexe émotif, n'est-ce pas se priver de la réflexion ?"

 

Est-il possible que ce soit la peur du 5 face à l'émotion qui te fasse écrire ces mots ?

 

Je trouve cette réflexion intéressante. Choix difficile, Roger. :happy:

 

Il m'est arrivé d'exprimer une émotion sans que tout soit clair à l'intérieur de moi. Je n'arrivais pas à comprendre tout ce qui était là. Ce que j'ai réalisé est que, très souvent, c'est en avançant que je découvre les réponses. Par conséquent, si j'attends de tout comprendre, je risque de me priver d'un beau moment de relation. Démêler tout cela à deux, me montrer à l'autre dans mon émotion, dans ma vulnérabilité et avancer à deux en se laissant toucher, c'est génial. Une fois que je nomme ce que je ressens, c'est-à-dire un malaise, d'autres mots suivent, si je donne le temps.

 

Lorsque tu parles de cet ami en phase terminale que tu irais visiter et que ce pourrait être ta propre peur de la mort que tu lui exprimerais, j'ai envie de te dire "Et puis après ?" Ce n'est pas bien grave. Cela pourrait même lui permettre d'exprimer la sienne. Qui n'a pas peur de la mort ? Et cela ferait un beau moment de relation. Il saurait que tu es sensible à lui.

 

C'est ainsi que je vois les choses. Bien sûr, Fabien a raison de dire que j'ai appris tout cela dans un cadre idéal, privilégié, mais il a bien fallu que je pratique dans mon quotidien, sinon, tout cela aurait été stérile. On ne casse pas automatiquement des oeufs lorsqu'on exprime une émotion. Il n'y a pas que la colère.

 

Si je n'avais pas pratiqué, je n'aurais pas pu accueillir cette femme dont je parle. C'est parce que j'ai apprivoisé ma souffrance que je suis capable d'accueillir celle de l'autre. Et parce que j'ai été maladroite dans l'expression de mon ressenti, je peux maintenant donner le droit à l'autre de faire preuve de cette même maladresse.

 

Roger, Fabien, Gabriel, je tiens à vous souligner, je ne veux pas vous convaincre, j'ai simplement envie de vous faire part de mes réflexions, de mon questionnement. Je n'ai pas la prétention que tous devraient faire le chemin de la même façon que moi. Je trouve intéressant de comparer les expériences et les opinions.

 

Je trouve géniale l'idée que les trois centres puissent intervenir en même temps… Mais peut-on arriver tout de suite à l'équilibre, sans passer auparavant par le déséquilibre ? Comment devenir maître dans l'art d'exprimer ses émotions si on ne commence pas à pratiquer avant d'avoir acquis cette maîtrise.

 

Très cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Salut à vous tous,

 

Je crois qu'il pourrait être intéressant d'avoir l'avis d'une 6 dans votre conversation.

 

J'aimerais te souligner, Pierrette, une phrase qui m'a fait réagir profondément : "L'autre n'a pas la responsabilité de mon émotion, mais je crois qu'être en relation, c'est lui dire ce qu'il provoque chez soi. Et je te souligne également qu'il m'arrive de passer par-dessus lorsqu'une personne n'est pas vraiment importante pour moi. Je parle d'investir émotionnellement avec les gens qui sont réellemement important dans ma vie."

Pour moi, je perçois tes paroles comme une forme de contrôle. L'investissement est très sélectif face aux gens significatifs. Je crois que lorsque l'on parle d'essence au niveau émotionnel, nous atteignons un amour universel pour l'ensemble des êtres vivants. Nous devenons capable de voir ce qui est bon dans chaque personne, sans discrimination. Les gestes d'amour sont faits sans intention. Je crois qu'une fois cette vision acquise, nous ne pouvons plus jamais voir les gens de la même manière. Voici sans doute, le rêve d'une 6.

 

Un autre phrase me fait réagir c'est : "Je suis très heureuse d'avoir fait ce chemin qui m'apporte aujourd'hui la capacité à entendre la souffrance de l'autre. Même la colère de l'autre, je peux l'entendre à l'intérieur de certaine limites."

Je vois ici encore une forme de contrôle sur la place que tu donnes aux paroles, ceci à l'intérieur d'un certain cadre. Pourquoi cette protection ?

 

Pour terminer, je ne crois pas qu'il faut faire le pendule (aller aux extrêmes pour comprendre les événements). On peut juste sentir ce qui se passe à l'intérieur. Je crois que le 8 vit beaucoup par l'extérieur observant les réactions des autres. Il serait peut être intéressent de voir l'émotion sur un autre angle.

 

Amicalement, Linda (6)

Linda – E6 mu

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Bonjour à tous,

 

Pierrette, voici une réation typique de ce que je comprends comme un désir de contrôle excessif et d'un évitement à TOUT PRIX de la faiblesse, compulsion du 8.

 

Je me cite :

J'ai à apprendre à réfléchir avant de transmettre mon émotion et si ce n'est pas approprié de le faire à un instant précis, j'ai à apprendre que cela n'est pas de l'hypocrisie de ne pas dire à tout vent ce que je ressens, ce que je vis intérieurement, etc.

 

Je te cite :

"Je suis loin de dire que 'c'est de l'hypocrisie de ne pas dire à tout vent ce que l'on ressent'. Je dis le contraire, Gabriel.

 

Dans mon propos, je ne pensais pas du tout à toi, mais j'exprimais simplement ce que je vivais en tant que 4, avec mes mots. Bref, je parlais un peu de mon "combat" car j'utilisais trop souvent à tort et à travers le terme "hypocrisie" dans mon vocabulaire, dans mon ressenti pour stigmatiser l'autre (bien entendu). Je ne me rendais pas compte que je défendais ma fierté de 4, l'authenticité, avec le filtre d'attention d'un 4, etc.

 

L'ennéagramme a ceci d'extraordinaire : il nous dit nos fonctionnements inconscients et nous permet ainsi de les débusquer. Progresser devient pour moi l'apprentissage du lâcher prise, l'engagement sur un chemin inconnu mais prometteur de paysages magnifiques, ceux de l'Essence.

 

Lorsque tu réagis de cette façon, je suspecte un désir de contrôle et un évitement à TOUT PRIX de ce que tu vois comme une faiblesse. Alors que ce n'était pas le cas. Ta façon d'écrire, de parler n'est pas bonne ou mauvaise en soi, elle fait partie de ta personnalité. Je l'apprécie en tant que telle. Mais sur ce panneau, je crois que nous pouvons aller plus loin grâce à l'ennéagramme. Partager ce que tu vis avec l'émotion, c'est ok pour moi, je ne le remets pas en question. Mais je postule que la façon dont on le dit, la façon dont on le vit, exprime souvent les mécanismes de notre type.

 

Par exemple, le fait d'intervenir dans cette discussion un peu en porte-à-faux, risquant de m'amenant les foudres d'une 8 que j'apprécie bien :oops:, est certainement coloré des mécanismes de mon types ne serait-ce déjà pour éviter à tout prix la banalité. :(

 

En résumé, on peut dire que le chemin que l'on choisit est personnel, progressif, etc. Mais sur ce panneau et pour cette question, il serait intéressant (pour moi en tout cas) de se rendre compte que ce chemin, cette façon de voir les choses, dépend de notre type et par conséquent ne peut être le reflet que d'un neuvième de la réalité (en utilisant un raccourci maximum).

 

Cordialement,

Gabriel (4)

Gabriel - Une vision multicolore de la vie - Type 4 alpha, aile 3, C=/- S-/+ X+

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Précision : lorsque je fais référence à "mon propos" d'un texte précédent, je parle bien du paragraphe spécifique (le dernier) et non pas de tout le texte où dans certains passages j'interpelle effectivement Pierrette.

 

Ceci était un PS de 4 qui a peur de ne pas être compris (comme d'habitude… :happy:).

 

Gabriel (4, décidément pur sucre)

Gabriel - Une vision multicolore de la vie - Type 4 alpha, aile 3, C=/- S-/+ X+

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Bonjour Pierrette,

 

Je réponds à ta question. Est-il possible que ce soit la peur du 5 face à l'émotion qui te fasse écrire ces mots ?

La peur du 5 s'exprime à travers l'évitement du vide intérieur. Le 5 alpha que je suis ne réprime pas le centre émotionnel. Les émotions sont donc présentes en moi et elles ont des répercussions dans le centre mental et instinctif. Je n'en ai pas peur, mais quand je les trouve incongrues, je privilégie le contrôle intérieur (alors que, si j'ai bien compris, le 8 privilégie le contrôle extérieur). Je n'ai pas de problème à analyser la complexité mentale ou émotionnelle d'une situation et à y faire face.

 

Bien sûr que les émotions les plus belles sont les plus faciles à exprimer, encore que l'on puisse s'interroger sur la valorisation de telle ou telle. Qu'en est-il par exemple de l'exaltation du 5 quand il trouve dans un bouquin LA phrase qui lui permet d'exprimer au plus juste sa pensée ? Il m'est souvent arrivé de percevoir chez mon interlocuteur (surtout s'il n'appartient pas au centre mental) un mouvement de recul face à mon enthousiasme lyrique pour le mot juste.

 

Comment devenir maître dans l'art d'exprimer ses émotions si on ne commence pas à pratiquer avant d'avoir acquis cette maîtrise ? Quand j'observe parmi mes proches les rares personnes qui me paraissent quelque peu intégrées, ce qui frappe c'est la réserve, pour ne pas dire l'abandon se soi, dont elles font preuve dans l'expression de leurs idées et de leurs émotions, ce qui ne les empêche probablement pas de vivre pleinement leurs émotions dans l'instant où elles se présentent, sans les amplifier ni les nier, ce qui serait, j'en suis d'accord avec toi, l'idéal pour moi aussi. Comme toi, je marche à mon rythme. :happy:

 

Cordialement,

Roger (5)

Roger (Papyzen) – E7 alpha, aile 6, sous-type sexuel

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Bonjour à tous,

 

Revoilà le chevalier blanc ! :happy: Je vais essayer, par rapport à ma dernière intervention, d'être plus mesuré dans la forme, mais aussi ferme sur le fond ! :happy:

 

Je suis entièrement sur la même longueur d'onde que Linda et Gabriel. Tes messages, Pierrette, me semblent dire avec force les mécanismes du 8 : contrôle et excès. Et bien sûr déni dans ta réponse immédiate à Gabriel : une heure, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour faire de l'introspection et savoir si son commentaire est exact ou non.

 

Dans une conversation comme celle-ci, il y a ce qui est dit volontairement et ce qui ressort de la conversation.

 

Quand Fabien dit 'Qu'as-tu fait d'autre, Pierrette ?', le contexte ne laisse pas la place à une autre interprétation que celle de Gabriel. Pourtant, pour une raison inconnue, tu prends la mouche, tu interpelles Fabien, tu y reviens sans lui avoir laissé le temps de répondre dans un deuxième message que je trouve agressif (fixation ou passion du 8 ?). Qu'a déclenché cette phrase pourtant neutre en toi ? Quelle peur, quel chagrin, quel complexe ont déclenché cette colère ? Cette émotion est un problème entre toi et toi ou entre toi et ton passé. Je pense qu'elle peut être exprimée à un ami, ou mieux à un thérapeute. Mais pourquoi devrions-nous subir ta colère alors qu'elle ne nous est pas destinée car elle n'est pas liée à la réalité objective de la conversation ?

 

Supposons même que l'interprétation de Gabriel soit fausse et que Fabien a ainsi exprimé quelque chose de négatif envers toi. La réponse que tu lui envoies est alors en pleine contradiction avec ce que tu proposes. Tu n'accueilles pas son émotion, tu ne la considères pas comme légitime, tu exprimes seulement de la colère.

 

L'intégration d'un 8 (et de tous les autres types) suppose qu'il prenne en compte les autres dans son fonctionnement : altérité. Je crois que cela s'applique aussi à l'expression des émotions. Je suis d'accord avec Fabien, Roger et Gabriel et cela rassure le 6 que je suis. :happy:

 

Enfin, pourquoi veux-tu tant que Fabien ou Roger aient peur de leurs émotions ? En tant que 6, quand je vois de la peur chez les autres, c'est généralement moi qui suis effrayé.

 

Ce message n'est pas destiné à t'agresser Pierrette, mais à t'aider à utiliser l'ennéagramme pour faire le point sur toi, ce à quoi il doit servir. Là aussi, je suis d'accord avec Gabriel.

 

Wallace - 6 aile 7

Wallace - 6 aile 7

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Bonjour à tous,

 

Linda, quelques précisions. Je parle de discernement face à des gens que je ne fais que croiser. Je ne porte pas de jugement sur ces gens, je dis simplement que je priorise certaines relations. C'est beaucoup une question de temps, rien à voir avec l'amour universel dont tu parles.

 

En ce qui a trait à l'expression de la colère, je précise également. Par respect pour mon intégrité physique, je peux accepter que quelqu'un monte le ton, mais je n'accepterais pas que cette personne casse des choses chez moi ou qu'elle lève la main sur moi. Ce sont mes limites.

 

Ah, la communication, c'est difficile.

 

Wallace, je suis d'accord avec toi, j'ai réagi au message de Gabriel. Une partie de moi a d'ailleurs trouvé que j'avais répondu plutôt rapidement. Je me défendais de ce paragraphe où il parlait de contrôle et d'excès. Je n'avais pas le sentiment que c'était le cas. Je suis tombée dans le piège. :happy:

 

Roger, merci de ton ouverture à me parler de ton fonctionnement. Cela m'éclaire. J'apprécie beaucoup.

 

Merci de vos témoignages à tous. Je vais prendre le temps de mijoter tout cela.

 

Au plaisir !

Cordialement,

Pierrette (8)

Pierrette – E8

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Bonjour à tous,

 

Wallace, je cite : "Mais pourquoi devrions-nous subir ta colère alors qu'elle ne nous est pas destinée car elle n'est pas liée à la réalité objective de la conversation ?" En quoi est-ce que je t'ai fait subir ma colère ? Pourquoi est-ce que tu réagis autant à mes interventions, alors que les principaux intéressés (Fabien et Roger) ont réagi avec mesure ?

 

Pourquoi est-ce que ça te dérange autant que je pose toutes ces questions à Fabien et à Roger ? Ces questions sont importantes pour moi. Elles ont un sens.

 

Tu sais, Wallace, peut-être que pour toi et Gabriel, la question de Fabien ne laissait place à aucune autre interprétation. De mon côté, j'ai eu besoin de vérifier le sens de sa question. J'ai été surprise de cette question. J'ai appris à aller vérifier, pour éviter de tomber dans l'imaginaire et pour éviter d'interpréter l'autre. Ce qui est évident pour un ne l'est pas nécessairement pour l'autre.

 

Je te cite à nouveau : "L'intégration d'un 8 (et de tous les autres types) suppose qu'il prenne en compte les autres dans son fonctionnement : altérité". C'est bien ce que j'essaie de faire. C'est pourquoi je pose des questions à Fabien et à Roger au sujet de leur fonctionnement. Cela me permet d'en apprendre davantage sur l'ennéagramme.

 

J'aimerais bien que tu m'acceptes dans mon fonctionnement de 8. Il serait peut-être intéressant de ton côté que tu regardes ce que je déclenche chez toi. Profitons-en tous pour grandir. Et si tu me parles de ce que je déclenche chez toi, je serai plus sensible à toi que si je me sens accusée de te faire subir ma colère.

 

On parle du 8 qui veut avoir un impact sur le monde extérieur… Je ne tiens pas à en avoir autant. :happy:

 

Roger : merci encore de ta grande ouverture. Je n'ai pas encore le réflexe très développé au niveau de la variante. Cela m'a beaucoup éclairée. Je comprends mieux ton fonctionnement. Et vu toutes les réactions sur le panneau, je peux dire que j'apprécie encore davantage le fait que tu ne sois pas devenu défensif en regard de tous mes questionnements. J'apprécie de me sentir acceptée par toi, ce qui ne veut pas dire, JE LE SOULIGNE, que je ne veuille pas m'améliorer ! :happy: Je crois que tu es effectivement un philosophe pratiquant.

 

Cordialement,

Pierrette (8)

 

P.S. : Roger, Fabien, je commence à mieux comprendre mes réactions à vos propos sur l'ego, l'essence, l'expression des émotions. Je vais continuer à mijoter. Merci encore de votre acceptation, de votre ouverture et de votre patience qui me permettent de cheminer. J'ai besoin de comprendre ce qu'une approche prône avant d'adhérer. Je ne m'embarque plus aveuglément sans savoir ce qui m'est offert. Merci de votre compréhension.

Pierrette – E8

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Bonjour Pierrette, bonjour à tous les autres,

 

Oh là, ce n'est pas parce que nous osons dire notre ressenti que nous ne t'acceptons pas ou que nous sommes devenus défensifs (relis d'ailleurs bien mes messages, tu y verras que je dis clairement t'apprécier et je le pense).

 

Car flûte à la fin (j'exprime mon émotion), cela devient un peu irritant pour moi de te voir retourner les choses comme elles t'arrangent. Ce n'est pas parce que nous osons te donner un feed-back "ennéagrammique" sur ton fonctionnement sur ce panneau que nous manquons d'ouverture. Peut-être n'est-il pas adéquat ? Dans ce cas, ok. Je crois que plusieurs sur ce panneau se remettent aussi en question et aimeraient simplement échanger leurs manières différentes de communiquer et d'entrer en relation avec d'autres types (sujet de la conversation). Je ne vois pas où et quand, par exemple, Wallace n'accepte pas ton fonctionnement de 8. Il le souligne simplement, comme moi. Il te dit aussi son ressenti.

Il est évident que parfois ce fonctionnement 8 m'énerve parce que simplement il ne correspond pas au mien et donc que je n'en ai pas l'habitude. Mais je peux concevoir que le contraire est aussi vrai. Le fait de vouloir nuancer, de rechercher le meilleur terme, de se singulariser ne doit pas être toujours bien perçu par les types instinctifs dont tu fais partie.

 

L'idéal, bien entendu, c'est d'entendre nos différences, de discerner nos paradigmes spécifiques et d'apprendre les uns des autres. Personnellement, j'apprends à accepter ton fonctionnement, à certains moments à l'admirer, et aussi cela me permet de m'ouvrir à d'autres réalités que la petite réalité de 4 que j'entretiendrai si je ne connaissais pas l'ennéagramme (et encore, de le connaître ne m'empêche pas d'y rester encore souvent englué).

 

Quant à toi Roger, j'apprécie aussi ta façon de nous transmettre des informations sur ton vécu et ton fonctionnement. Merci pour ce cadeau puisque je crois savoir que cela n'est pas naturel pour une personne fonctionnant comme un 5… Dans la forme, je reconnais aussi une marque de "fabrique" made in five, que j'apprécie beaucoup car empreinte de cette objectivité que vous réussissez à transmettre même en parlant de vous (quand vous le faites :happy: ).

 

Amicalement,

Gabriel (4)

 

PS : merci pour les Emoticons…

Gabriel - Une vision multicolore de la vie - Type 4 alpha, aile 3, C=/- S-/+ X+

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