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l’ennéagramme

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6 ou 9?


Josephine

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Bonjour à tous,

 

Je viens de lire l'échange "J'hésite entre le 1, 9 et 6". Fort intéressant et qui m'interpelle.

 

J'ai beaucoup étudié l'enneagramme, et dans l'ensemble arrive à déterminer le type des personnes avec lesquelles j'ai des relations. Mais je n'arrive toujours pas à être sûre de mon type. 6 ou 9 ?

 

Je suis, parfois, totalement 9, mais le 6 n'est jamais loin, et vice-versa. Je sais que les profils les plus éloignés de mon fonctionnement sont les 2, 4, 5 et 8 (que je crains). Ce qui ne m'aide pas.

 

Je fuis le conflit (plus que le conflit, je dirais ce qui risque de me compliquer l'existence), fait tout ce qu'il faut, mais plus pour m'éviter pire, que par choix. Je doute beaucoup, et je mentalise souvent, et dans ce cas j'argumente pour valider mes décisions. Dans l'ensemble, je peux être totalement en empathie avec l'autre, ce qui m'aide dans mes relations.

 

J'utilise le 3, surtout professionnellement, depuis une bonne quinzaine d'années, sans problème en sachant que je l'utilise. Dans ce contexte je m'impose sans problème. Sauf agressivité évidente.

 

Pour m'aider hier soir j'ai demandé à mon plus jeune fils comment il me voit : une maman super (c'est lui qui le dit), capable de soutenir ou stimuler selon les cas, comprenant, accueillante, dynamique, à la fois conformiste sur des points de morale (débiles selon lui) et révolutionnaire (dans mon approche politique ou spirituelle de la vie), me posant beaucoup de questions mais une fois décidée plus moyen de dévier, parfois l'air absent, mais en fait enregistrant tout, pas de problèmes avec l'argent sauf lorsque je dois l'utiliser pour moi et que j'estime cela inutile.

 

Mais cette description est celle extérieure, et à 52 ans j'ai eu le temps d'en construire une "convenable". Moi je me sens beaucoup moins sûre que cela.

 

Voilà : 6 ou 9 ?

Je suis preneuse de toute suggestion, et vous en remercie beaucoup.

Josephine

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Bonjour Josephine,

Bienvenue sur ce forum.

Pour déterminer un type, il est important de prendre de la distance vis-à-vis des comportements, et d'examiner la structure du type.

Te considères-tu comme une mentale ou comme une instinctive ? Es-tu plus dans la peur et le doute, ou dans la paresse et l'oubli de soi ?

Il aurait été plus utile de demander à ton fils quel était ton principal défaut, quelle est la chose en toi qui l'agaçait le plus. Ceci dit, je comprends qu'il ne soit pas forcément approprié de demander cela à un de ses enfants…

Comment réagis-tu si on essaye de te contraindre à faire quelque chose ?

Très cordialement,
Fabien

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Fabien bonsoir,

 

Merci de m'accueillir sur ce forum.

 

La question de savoir si je suis instinctive ou mentale est le noeud du problème. Je me perçois plutôt comme mentale, mais en fait je ne sais absolument pas ce que c'est d'être instinctif.

 

Je suis dans le doute, ça c'est sûr (bien maîtrisé si je puis dire). La plupart des gens ne s'en rendent pas compte (sauf mes proches, peu nombreux). Mais je ne suis pas dans la peur, sauf de me tromper. Je peux avoir peur dans des situations dangereuses (aujourd'hui j'ai conduit sur le verglas par exemple, et j'étais loin d'être sans peur), mais c'est tout.

 

Je n'ai pas à demander à mon fils mon principal défaut. Comme tout adolescent, il me l'a déjà dit : je trouve que rien n'est important (pour lui c'est terrible). Mais, moi, je ne le vois pas. J'ai l'impression que tout est important.

 

Ah, si on essaie de me contraindre à faire quelque chose, situation hautement difficile pour moi.

 

Ou je crois que "c'est obligatoire parce que" ou que "je ne peux pas m'y soustraire", et je le fais en m'engageant à fond, mais parfois à contre-coeur (intérieurement je ne suis pas contente). Ou ce n'est pas obligatoire et je me défile.

 

Le pire est lorsque "je" me contrains à faire quelque chose qui doit se faire. Je dois gérer moi qui me dit de le faire et moi qui n'en a pas envie, et c'est fréquent.

 

Dans le temps, je me laissais déborder par ce que l'on me demandait ou que l'on me contraignait à faire (le "on" pouvait d'ailleurs être juste la vie quotidienne qui l'exigeait). Avec l'âge, je me l'impose rapidement pour ensuite être débarassée.

 

Jamais si bien servie que par soi même.

 

N'empêche que je peux m'empêtrer "mentalement". D'ailleurs je me méfie (maintenant) de mon mental. Je sais qu'il est capable de me faire prendre des vessies pour des lanternes, et que dans ce cas je suis complètement încapable d'une réflexion objective. Quand je suis dans cette situation "coincée dans ma tête", l'action devient impossible ou juste pour m'en sortir.

 

Globalement c'est l'agir non-obligatoire qui m'est le plus difficile et me plonge dans le doute. Disons que j'hésite entre être et faire. Malheureusement je ne sais pas ce que je veux, par contre je sais toujours ce que je ne veux pas.

 

Est-ce plus clair ?

 

Bien cordialement,

Josephine

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Bonjour Josephine,

 

"Est-ce plus clair ?"

C'est à toi qu'il faut poser cette question, puisque c'est toi qui doit être convaincue de ton ennéatype.

 

"Je n'ai pas à demander à mon fils mon principal défaut. Comme tout adolescent, il me l'a déjà dit : je trouve que rien n'est important (pour lui c'est terrible). Mais, moi, je ne le vois pas. J'ai l'impression que tout est important."

"Malheureusement je ne sais pas ce que je veux, par contre je sais toujours ce que je ne veux pas."

Ces deux phrases sont plutôt typiques du 9.

 

"Je me perçois plutôt comme mentale."

Qu'est-ce qui te fait le penser ?

 

"Je ne suis pas dans la peur."

Il ne peut pas y avoir type sans la passion du type. Peux-tu préciser la "peur de se tromper" ? Quelles sont ou pourraient être les pires conséquences du fait de se tromper ? Peux-tu aussi donner des détails sur le doute ? De quoi doutes-tu ? Peux-tu confirmer qu'il n'y a pas de peur dans les moments de doute ?

 

"Ou ce n'est pas obligatoire et je me défile."

Comment fais-tu pour te défiler ?

 

Puisque 6 et 9 sont les deux types que tu envisages, on aurait :

- soit 9 alpha se désintégrant en 6 et ayant comme hiérarchie des centres instinctif-mental-émotionnel[-instinctif],

- soit 6 mu se désintégrant en 9 et ayant comme hiérarchie des centres mental-instinctif-émotionnel[-mental].

Peux-tu confirmer le fonctionnement de l'émotionnel en troisième position de la hiérarchie ?

 

Très cordialement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

 

"C'est à toi qu'il faut poser cette question, puisque c'est toi qui doit être convaincue de ton ennéatype."

Et bien non, je ne suis toujours pas convaincue.

 

"Qu'est-ce qui te fait le penser ?"

En cas de problème, je vais, si c'est possible, m'extraire (physiquement ou psychologiquement) pour penser. Je ne réponds que très rarement du tac au tac à la situation. Je réfléchis avant, sauf urgence (je ne réfléchis pas, j'agis avec détachement) ou soudaineté (je ne m'y attends pas et je suis touchée profondément, l'émotion est trop forte à gérer, je ne pense pas, je suis trop désarçonnée). Mais, le lendemain, avec le recul, ce qui me semblait une montagne devient une taupinière. Une bonne nuit de sommeil suffit à rationaliser.

 

"Quelles sont ou pourraient être les pires conséquences du fait de se tromper ?"

Autant le mal-faire, que me trouver coincée dans quelque chose que je ne voulais pas vraiment. Une fois dans une voie, je sais, par expérience que j'ai du mal à faire volte face, et j'assume jusqu'au bout.

 

"Peux-tu aussi donner des détails sur le doute ? De quoi doutes-tu ?"

Je doute de moi, de ce que je veux, vraiment. Lorsque spontanément je veux quelque chose, ça disparait trop vite. Du coup, je cherche (mentalement et rationnellement) à déterminer ce qui serait mieux. Mais là je suis piégée, ce qui est le mieux est en fonction de l'extérieur ou d'une idéologie, d'une morale, de n'importe quoi, mais non de moi, et je n'arrive pas à conclure.

 

"Peux-tu confirmer qu'il n'y a pas de peur dans les moments de doute ?"

Dans ces moments de doute, il n'y a pas de peur. Je cherche à trouver "la recette ou la réponse", et je peux trouver tout, et son contraire. A ce moment-là, je suis sûre que quelqu'un ou quelque chose a le fin mot de l'histoire. Ca peut être très déstructurant, parce que je ne suis pas consciente de tourner en rond. Mais ce n'est plus aussi long que par le passé. Pour y mettre fin, ou je décide n'importe quoi pour arrêter l'inconfort, ou j'arrive à prendre du recul et à me dire que ce n'est pas grave.

 

"Comment fais-tu pour te défiler ?"

J'ai une stratégie assez au point. J'élude de préférence. Si ce n'est pas possible, soit je fais en freinant et traînant les pieds, soit j'agis vite et bien pour en être débarassée. D'ailleurs je peux parfaitement ne pas "entendre", ou être là sans y être vraiment.

 

C'est ce qui me fait penser au 9.

 

"Peux-tu confirmer le fonctionnement de l'émotionnel en troisième position de la hiérarchie ?"

L'émotionnel est à la fois très actif et très "caché" dans mon fonctionnement. Je vis les émotions assez intensément, et pour ne pas trop les ressentir ou être débordée, je filtre. Peu de personnes approchent de mes émotions ; il faut que je sois en totale confiance. C'est un domaine où je suis "nue et vulnérable" et du coup très "pudique".

 

Losque devant une personne ou situation, je suis blessée émotionnellement :

 

- Si j'ai des sentiments pour la personne, je ne réagis pas, je me "ferme" et je peux encaisser des mois, voire des années, je refuse le conflit. Je gère l'émotion en privé, et elle se dégonfle. Je peux réétablir une relation harmonieuse comme si de rien n'était rapidement. Puis un jour, j'explose et je sors tout, alors que mon interlocuteur pensait que je n'avais rien relevé. J'ai dans ce cas une mémoire sans faille.

 

- Si je ne tiens pas affectivement à la personne et nous avons une relation professionnelle par exemple, je lui fais face très calmement en cherchant un terrain d'entente qui convienne au deux, ou même nombreux protagonistes. Je peux me mettre à la place de l'autre sans difficulté, et ça m'aide. Si l'autre est une autorité (ma hiérarchie) ou a un pouvoir (mon inspecteur des impôts), dont il se sert agressivement ou injustement, dans ce cas je peux être très dure verbalement ou plutôt par écrit, et je ne refuse pas le conflit.

 

Ca me semble très 6 cette dernière remarque.

Ce qui ne m'arrange pas.

 

Bien cordialement,

Josephine

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Bonjour Josephine,

 

Dans l'ensemble, ce message tend quand même plutôt vers le 9 : le peu de connaissance de ce que tu veux, "je décide n'importe quoi pour arrêter l'inconfort", "j'élude", les colères envers les personnes pour lesquelles tu as des sentiments (encaisser puis exploser), la recherche de "l'harmonie" ou "d'un terrain d'entente qui convienne au deux, ou même nombreux protagonistes", etc.

 

Même le dernière paragraphe qui "te semble très 6" ne me gêne pas trop.

"Etre très dure verbalement ou plutôt par écrit" : l'écrit est quand même un moyen de refuser l'affrontement direct. Qu'appelles-tu d'ailleurs "être très dure". Dans mon expérience beaucoup de 9 surestiment leur agressivité dans ce type de contexte. D'autres t'ont-ils déjà dit que tu étais dure ?

"Je ne refuse pas le conflit" : il y a une différence entre accepter le conflit et le provoquer. T'arrive-t-il de provoquer des conflits ? Si oui, c'était quand la dernière fois ? Combien en as-tu provoqué dans l'année ?

 

Comme je te le disais dans mon message précédent, il n'y a pas ennéatype, s'il n'y a pas la passion et la fixation du type. Or tu affirmes qu'il n'y a pas de peur (sans que tes messages aient un ton contrephobique), et tu limites le doute à une problématique de 9 ("je doute de ce que je veux"). Cela rend le 6 peu probable.

 

Cependant, qu'en est-il de l'orientation du 6, la loyauté ? Est-ce une valeur-culte pour toi ? Plus importante que l'acceptation et le soutien, orientation du 9 ?

Qu'en est-il de la compulsion du 6, éviter la déviance ? Est-ce un souci pour toi ? Dévier pose-t-il d'autres problèmes que de risquer de provoquer des conflits ?

 

Tu as parlé de pouvoir ou d'autorité agressifs ou injustes. Estimes-tu avoir un problème avec l'autorité ? Si oui, de quelle nature ?

Peux-tu exercer l'autorité ? Pour toi-même ? Par délégation ? Les deux ?

 

Qu'est-ce qui pour toi fait sens dans le 6 ? Et au contraire qu'est ce qui fait tu ne choisis pas ce profil ?

Même deux questions pour le 9 ?

 

Très cordialement,

Fabien

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Bonjour Fabien,

 

D'abord merci beaucoup de me répondre aussi gentiment, surtout sans que je ne donne de détail sur mon parcours.

 

"Qu'appelles-tu d'ailleurs "être très dure". Dans mon expérience beaucoup de 9 surestiment leur agressivité dans ce type de contexte. D'autres t'ont-ils déjà dit que tu étais dure ?"

Non pas vraiment.

 

Une de mes amies (psychologue et bouddhiste) me dit que je ne fais que répondre à une agression, et selon elle, je suis plutôt longue à la détente.

 

En fait ce que j'appelle être dure est utiliser ma parfaite maîtrise des relations humaines et de la communication, non pour "enrober", mais pour mettre en exergue un enchaînement de comportements ou de faits. Mon expression en devient parfaitement froide (alors que je suis plutôt chaude), tranchante, polie totalement objective, sans jugement aucun, mais laisse rarement le moindre doute sur ce qui est écrit entre les lignes. Par contre avec l'âge, j'écris et je n'envoie plus tout de suite. J'attends un peu, et souvent en relisant, je n'envoie pas ou j'améliore (édulcore la lettre).

 

"T'arrive-t-il de provoquer des conflits ?"

Le moins possible. Mais cela peut peut-être m'arriver.

 

"Si oui, c'était quand la dernière fois ?"

Je ne sais plus. En fait quand, je me sens agressée, ou suis en colère, je peux réagir, mais si l'autre veut le conflit, je fais marche arrière, ou je trouve un compromis. De toute manière il ne faut pas que ça dure longtemps.

 

"Combien en as-tu provoqué dans l'année ?"

Mon Dieu, dans l'année ? Aucun.

 

"Cependant, qu'en est-il de l'orientation du 6, la loyauté ? Est-ce une valeur-culte pour toi ?"

Je suis plutôt loyale dans l'ensemble. Je préfère le terme de fidélité, d'ailleurs. Mais ce n'est pas une valeur-culte. Je suis très sensible par contre à l'honnêteté, j'ai du mal avec le mensonge ou la manipulation. Ce qui est assez bizarre, est que je les détecte de loin, et je sais où la personne veut en arriver du coup cela m'aide dans ma vie professionnelle.

 

"Plus importante que l'acceptation et le soutien, orientation du 9 ?"

L'acceptation est la chose la plus importante pour moi. Pour le soutien, j'ai dû faire sans, souvent. Si je me sens rejetée la terre se dérobe sous mes pieds (c'est une image !). J'ai tellement essayé de faire ce qu'il faut pour être acceptée, que je suis frappée de stupeur.

 

"Qu'en est-il de la compulsion du 6, éviter la déviance ? Est-ce un souci pour toi ?"

Très jeune la déviance représentait un très gros problème pour moi.

 

J'ai, en effet, été élevée par une mère (8) qui avait droit de vie et de mort sur moi (sans rire). Ce qui m'a appris pour éviter une partie du moins de ses colères allant jusqu'aux corrections, à "deviner" ce qu'il fallait faire ou comment être. Plutôt 9.

Mais j'ai également fait des séjours, vers 5 et 6 ans, dans des pensionnats religieux. Où le péché et le respect de la loi étaient centraux, plutôt 6. Pendant des années je croyais vraiment à la punition divine, et tout le reste, j'étais par ailleurs très mystique.

 

Mais à 12 ans, suite à un évènement traumatisant, j'ai coupé les ponts avec la religion dogmatique. J'ai décidé du jour au lendemain que si Dieu, qui était censé être Amour (aspiration la plus haute pour moi), m'avait pris mon père, il n'était pas si miséricordieux que ça, et du coup il n'était pas non plus "punisseur". Il n'y avait plus de Loi Divine.

 

"Dévier pose-t-il d'autres problèmes que de risquer de provoquer des conflits ?"

Non. En fait j'ai l'impression d'éviter plus les complications quelles qu'elles soient que les conflits seulement. Par contre il n'est pas exclu que lorsque je me trouve coincée mentalement, dans j'y vais ou non, je veux ou pas, l'idée de rédemption par la souffrance ne refasse son apparition. De moins en moins souvent.

 

"Tu as parlé de pouvoir ou d'autorité agressifs ou injustes. Estimes-tu avoir un problème avec l'autorité ? Si oui, de quelle nature ?"

Non je n'ai pas de problème avec l'autorité en tant que telle. Je considère l'autorité comme un moyen et non une fin en soi. J'ai un problème avec son utilisation, par certains, sous forme l'autoritarisme.

 

"Peux-tu exercer l'autorité ? Pour toi-même ? Par délégation ? Les deux ?"

J'ai quatre enfants que j'ai quasi élevée seule, et je dirige une structure de 100 salariés dans le secteur sanitaire, où j'ai une hiérarchie nationale, et des "autorités de tutelle" réglementaires. J'exerce donc l'autorité, et m'y soumets, sans difficulté, mais jamais je ne dissocie autorité et respect de l'autre. Je tranche, c'est sûr, en ne perdant pas de vue l'autre.

 

En ce qui me concerne, moi, par contre, je suis plus autoritaire, dans le sens où je dois me pousser pas mal. Je m'oblige à faire, pour rester dans la normalité ou pour m'adapter au quotidien. Je suis plus respectueuse de l'autre et ses besoins, que des miens.

 

"Qu'est-ce qui pour toi fait sens dans le 6 ? Et au contraire qu'est ce qui fait tu ne choisis pas ce profil ?"

En voilà des questions pas si anodines que ça, et bien difficiles.

 

Dans le 6 ce qui fait sens c'est qu'il est mental, pas sûr de lui, sauf contrephobie, hésitant, dépendant de quelque chose ou quelqu'un, organisé, à l'heure, méthodique, pouvant agir dans l'urgence, empêtré dans sa tête, fidèle, dévotionnel, soucieux de bien faire, attentif. Surtout la notion d'avoir ou non le droit de me parle.

 

A contrario, je ne suis pas accro au groupe quel qu'il soit, je suis hésitante juste en ce qui me concerne, pour les autres je suis de bon conseil, la règle pour la règle n'est pas ma tasse de thé, je suis plutôt idéaliste et humaniste, ne me sens pas en danger, je ne considère pas l'autre ou la vie comme menaçant, j'ai confiance, et je procède à l'envers de la projection, je "sens" d'abord l'autre pour adapter mon comportement.

 

"Même deux questions pour le 9 ?"

Le 9 me parle par son souci de confort, de sécurité, son besoin d'acceptation, pour lequel je suis prête à beaucoup de compromis, pour ma difficulté (sauf si je ne suis pas impliquée affectivement) à trancher au risque de perdre le soutien ou pire me heurter à l'agression. Par ma capacité à m'extraire psychiquement d'une ambiance qui me dérange. Le pire est une ambiance bruyante : le bruit me touche physiquement même une musique agréable si elle est trop forte.

 

Et il faut bien l'avouer par son inertie, ma stratégie est l'économie, du coup je fais tout de suite, si cela va me permettre de retrouver le calme. Une fois partie, je suis partie (là aussi j'avoue que je peux prendre du plaisir dans ce que j'ai fait sans envie). J'ai souvent besoin d'un coup d'envoi (fusse-t-il auto-imposé). Le 9 aussi par mon sens de la négociation et la possibilité de fusionner avec tout. Pour l'amour, aussi. Pas forcément dirigé ou vécu avec, mais ressenti. (je sais ça fait fleur bleue).

 

L'idée d'une harmonie intérieure attribuée au 9 ne colle pas, pour cela il faudrait qu'aucune sollicitation extérieure n'existe ou que je puisse rester centrée, en méditation, 24/24 H. La grotte dans l'Himalaya m'a souvent tentée. Je ne me sens pas du tout instinctive : je connais mal mes besoins ainsi que mes limites. Choses qu'un instinctif devrait connaître. La spontanéité n'est pas mon fort non plus, sauf avec des enfants.

 

A ce sujet, je suis souvent plus en contact avec le côté "enfant" chez l'autre qu'avec son comportement ou son apparence.

 

Relisant ce que j'ai écrit je penche pour le 9, en fin de compte, avec moins de désespérance que jeune.

 

Avant un long travail sur moi, je réprimais autant la colère (de ne pas être acceptée) qu'un puits sans fond de tristesse. Il suffisait d'être gentil avec moi pour que les vannes s'ouvrent. Inondation garantie !

 

Par contre, avec l'âge, j'utilise le 3 consciemment dans ma vie sociale. Sans m'identifier au rôle que je joue parfaitement, ils veulent un "cadre dynamique", me voilà.

 

Très cordialement,

Josephine

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Bonjour Josephine,

 

De mon point de vue, la cause est entendue et le type 9 est totalement compatible avec tout ce qui s'est dit jusqu'ici, alors que le 6 ne l'est pas.

 

"Cela peut peut-être m'arriver [de provoquer des conflits]."

Franchement, ce "peut-être" est délicieux.

 

"Très jeune la déviance représentait un très gros problème pour moi."

Certes, mais tel que tu le décris, le problème ne venait pas de toi, mais de l'extérieur. Et l'évitement de la déviance (au moins avec ta mère) était un mécanisme de protection nécessaire.

 

"Dans le 6 ce qui fait sens c'est qu'il est mental, pas sûr de lui, sauf contrephobie, hésitant, dépendant de quelque chose ou quelqu'un, organisé, à l'heure, méthodique, pouvant agir dans l'urgence, empêtré dans sa tête, fidèle, dévotionnel, soucieux de bien faire, attentif. Surtout la notion d'avoir ou non le droit de me parle."

Beaucoup de ces éléments sont des comportements, et ne sont dons pas exclusivement du 6. Certes le 6 est un mental, mais le 9 alpha qui a le centre mental en second apparaît souvent comme tel, surtout dans les moments de répression de l'instinctif.

 

"Je ne me sens pas du tout instinctive : je connais mal mes besoins ainsi que mes limites. Choses qu'un instinctif devrait connaître. La spontanéité n'est pas mon fort non plus, sauf avec des enfants."

Le 9 est un instinctif très particulier. Comme tous les types du triangle, il réprime son centre préféré. Chez certains 9, le centre instinctif est bien visible ; chez d'autres (mon père était ainsi), il est quasiment imperceptible. Ou plutôt, il ne l'est qu'en creux, notamment par la résistance à faire ce qu'il ne veut pas faire.

 

"Relisant ce que j'ai écrit je penche pour le 9, en fin de compte, avec moins de désespérance que jeune."

La désespérance est liée à la répression du centre instinctif. Elle est présente chez tous les ennéatypes ayant cette caractéristique, mais évidemment chez le 9 plus que chez tous les autres. Plus le 9 s'intègre, plus la désespérance s'atténue.

 

"Avant un long travail sur moi, je réprimais autant la colère (de ne pas être acceptée) qu'un puits sans fond de tristesse. Il suffisait d'être gentil avec moi pour que les vannes s'ouvrent. Inondation garantie !"

Cela aussi est caractéristique.

 

"Par contre, avec l'âge, j'utilise le 3 consciemment dans ma vie sociale. Sans m'identifier au rôle que je joue parfaitement, ils veulent un 'cadre dynamique', me voilà."

Beaucoup de types sont obligés de jouer un rôle pour survivre dans le cadre professionnel où l'expression naturelle de leur personnalité serait mal perçue. Pour un 9 alpha comme toi, c'est positif puisque le 3 est son type d'intégration, et que donc ce rôle le tire malgré tout dans cette direction.

 

Très cordialement,

Fabien

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  • 4 weeks later...

Bonjour Fabien, et très, très bonne année 2006,

 

De mon point de vue, la cause est entendue et le type 9 est totalement compatible avec tout ce qui s'est dit jusqu'ici, alors que le 6 ne l'est pas.

Pour moi aussi, elle est entendue, non sans mal.

 

J'y ai regardé de plus près (de très près). Je suis bien 9, ce qui ne me plaisait guère. Ma résistance à "me connaître" était renforcée et normalisée si j'avais été 6. Oui il y a la passion du type (la peur), mais elle peut se justifier, et avoir peur empêche d'agir. De plus si j'étais 6, j'aurais pu continuer pour ne pas ressentir vraiment à me dire que l'autre, la loi, la religion, etc. me demandaient ce "sacrifice de moi".

 

"Cela peut peut-être m'arriver [de provoquer des conflits]."

Franchement, ce "peut-être" est délicieux.

Oui, en fait j'ai commencé par me dire "oui, provoquer un conflit peut m'arriver", mais j'ai bien vu que cela ne m'arrive jamais en connaissance de cause. Si j'en provoque un "involontairement", je suis la première étonnée. Et je me rétracte.

 

Chez certains 9, le centre instinctif est bien visible ; chez d'autres (mon père était ainsi), il est quasiment imperceptible. Ou plutôt, il ne l'est qu'en creux, notamment par la résistance à faire ce qu'il ne veut pas faire.

C'est mon cas. Bien que parfois j'ai instinctivement envie de me lancer. Mais ça ne dure pas assez longtemps pour concrétiser. C'est comme si l'énergie se mettait en route, ensuite se dégonfle. J'y suis pour quelque chose, je le sais. Très vite je me dis "que cela n'a pas d'importance" ou que "c'est une source de complications". Je reste sur le statu quo, alors qu'au fond je ne suis plutôt anticonformiste.

 

Mais cet anticonformisme est surtout lié au fait que j'ai une vision du nombre important d'autres possibilités d'approche.

 

Plus le 9 s'intègre, plus la désespérance s'atténue.

C'est vrai.

 

En ce qui me concerne, je suis persuadée qu'à la base sous "je m'en fiche, ou ce n'est pas important", il y a une grande souffrance de ne pas être acceptée ou accueillie. Ce qui chez moi a induit un "manque de désir de vie", ou l'idée sous jacente qu'elle (la vie) ne vaut pas la peine.

 

Est-ce typique d'un 9 ?

 

Je m'aperçois en plus que depuis trente ans, j'aime tellement fort mes enfants, dont je perçois intuitivement les besoins, qu'ils m'ont "motivée". Maintenant, qu'ils volent de leur propres ailes, je n'ai plus cette poussée.

Et je me trouve "démunie". Vivre "pour moi" c'est quoi ?

 

J'ai beaucoup fait aussi parce que "il le faut" ou parce que "se laisser aller est un signe de faiblesse". Mais au fond, je ne suis jamais aussi bien que dans l'inaction.

 

Bref l'année 2006 commence fort.

 

Bien amicalement,

Josephine

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Fabien Chabreuil

Bonjour Josephine,

 

"C'est comme si l'énergie se mettait en route, ensuite se dégonfle."

C'est bien cela le fonctionnement du 9. Le centre instinctif est là, prêt à l'emploi, mais la compulsion lui interdit de s'en servir pleinement.

 

"En ce qui me concerne, je suis persuadée qu'à la base sous 'je m'en fiche, ou ce n'est pas important', il y a une grande souffrance de ne pas être acceptée ou accueillie. Ce qui chez moi a induit un 'manque de désir de vie', ou l'idée sous jacente qu'elle (la vie) ne vaut pas la peine. Est-ce typique d'un 9 ?"

Ah oui. C'est toute la problématique du 9 autour de l'amour, son idée supérieure. Le 9 a l'impression de ne pas être aimé (ce que tu appelles "acceptée ou accueillie"), mais c'est en grande partie parce qu'il ne s'aime pas assez lui-même. Il faut peut-être commencer par là. Tu pourrais dresser une liste de tes qualités, et la mettre régulièrement à jour (en en rajoutant). Pourquoi ne pas faire cela sur ce site dans la zone "Ennéatype 9" en te souvenant qu'une qualité n'est pas forcément quelque chose d'immense ?

 

"Je m'aperçois en plus que depuis trente ans, j'aime tellement fort mes enfants dont je perçois intuitivement les besoins, qu'ils m'ont 'motivée'. Maintenant, qu'ils volent de leur propres ailes, je n'ai plus cette poussée. Et je me trouve 'démunie'."

Dans le stage de Bases, nous disons souvent qu'un 9 fonctionne souvent avec un moteur extérieur. Ce sont les besoins des autres qui lui donnent la force d'agir.

 

"Vivre 'pour moi' c'est quoi ?"

Chaque matin, demande-toi ce qui te ferait plaisir aujourd'hui. Pas un grande chose, une petite, simple à faire et peu coûteuse. Et cette chose, réalise-la quoi qu'il arrive.

 

Je connais des 9 à qui il faut des mois pour arriver à faire cela. Si ça t'es difficile, persévère donc quand même. Sans te reprocher les fois où tu oublieras l'exercice ou la petite chose.

 

"Bref l'année 2006 commence fort."

Moi, je trouve qu'elle commence avec un beau message clair, honnête et lucide. C'est déjà une raison de se réjouir.

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 3 weeks later...

Bonsoir Fabien, et merci !

 

C'est bien cela le fonctionnement du 9. Le centre instinctif est là, prêt à l'emploi, mais la compulsion lui interdit de s'en servir pleinement.

 

J'ai décidé d'observer ce phénomène. En effet, analysée, thérapeute, astrologue, maître Reiki, méditante, et j'en passe, je me suis aperçue que j'utilisais ce qui précède pour trouver "dehors" l'explication, au lieu de me "regarder".

 

Instructif. Mon centre instinctif se "bloque", et je file dans ma tête pour rationaliser ou expliquer. A la sortie (de ma tête), j'ai suffisamment d'arguments (difficultés éventuelles, désagréments, rupture de mon rythme, etc) pour ne pas y aller.

 

Ah oui. C'est toute la problématique du 9 autour de l'amour, son idée supérieure. Le 9 a l'impression de ne pas être aimé (ce que tu appelles "acceptée ou accueillie"), mais c'est en grande partie parce qu'il ne s'aime pas assez lui-même. Il faut peut-être commencer par là. Tu pourrais dresser une liste de tes qualités, et la mettre régulièrement à jour (en en rajoutant). Pourquoi ne pas faire cela sur ce site dans la zone "Ennéatype 9" en te souvenant qu'une qualité n'est pas forcément quelque chose d'immense ?

 

Là, il faut que j'ai plus de temps. En essayant de trouver un début de liste, j'ai calé à deux et devinez lesquelles ? "Facile à vivre", "concensuelle" ! Ce qui objectivement semble bien peu (mon entourage lui, en trouve une pleine page, étayé par des "réussites" que je n'ai pas vues comme telles).

 

Chaque matin, demande-toi ce qui te ferait plaisir aujourd'hui. Pas un grande chose, une petite, simple à faire et peu coûteuse. Et cette chose, réalise-la quoi qu'il arrive. Je connais des 9 à qui il faut des mois pour arriver à faire cela. Si ça t'es difficile, persévère donc quand même. Sans te reprocher les fois où tu oublieras l'exercice ou la petite chose.

 

Oui, cela semble simple? En fait j'arrive de temps à autre à le faire depuis quelques années (et sans me culpabiliser ou craindre le désaccord de mon entourage), ce qui est un grand progrès.

 

Moi, je trouve qu'elle commence avec un beau message clair, honnête et lucide. C'est déjà une raison de se réjouir.

 

Oui je m'en rejouis d'autant que j'ai fini par prendre conscience que j'avais envie d'être 6 pour m'intégrer en 9, et du coup en rester à ma compulsion élevée en intégration.

 

Pour la petite histoire, je change de travail et de maison dans quelques semaines? J'essayais depuis plusieurs années, mais butée (comme un 9 peut l'être) je voulais une certaine région. In fine, je me suis dite je m'installe ici (où je me sentais de passage), et j'ai trouvé une maison.

 

Mon travail dans lequel je ne suis ni "reconnue", "ni acceptée", voire même ignorée, je m'étais dite je laisse tomber et je n'en cherche pas d'autre. Avec des raisons style la retraite bientôt, les difficultés à mettre fin à un contrat, les complications liées à un nouveau poste, etc. Et je viens d'en trouver un autre.

 

Très amicalement,

Josephine

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Fabien Chabreuil

Bonjour Josephine,

 

"Analysée, thérapeute, astrologue, maître Reiki, méditante, et j'en passe, je me suis aperçue que j'utilisais ce qui précède pour trouver "dehors" l'explication, au lieu de me "regarder". Instructif. Mon centre instinctif se "bloque", et je file dans ma tête pour rationaliser ou expliquer. A la sortie (de ma tête), j'ai suffisamment d'arguments (difficultés éventuelles, désagréments, rupture de mon rythme, etc) pour ne pas y aller. [?] J'ai fini par prendre conscience que j'avais envie d'être 6 pour m'intégrer en 9, et du coup en rester à ma compulsion élevée en intégration."

Ouaouh ! Quelles belles observations !

 

"Là, il faut que j'ai plus de temps. En essayant de trouver un début de liste, j'ai calé à deux et devinez lesquelles ? "Facile à vivre", "concensuelle" !"

Peut-être as-tu une vision trop élevée du mot qualité. Prends toutes les petites choses que tu fais bien dans la journée et trouve puis note la qualité correspondante.

Tu as préparé un bon petit déjeuner => Je sais prendre soin de mon corps.

Tu t'es ensuite reposée dans un bain moussant => Je sais me détendre.

Tu as fait une grosse bise à ton plus jeune fils => Je suis une mère affectueuse.

Etc.

Rien de tout ceci n'est dérisoire, mais on a tendance à ne s'en apercevoir que quand cela vient à manquer.

 

"Pour la petite histoire, je change de travail et de maison dans quelques semaines?"

Rajoute sur ta liste "je sais prendre des décisions", "je sais passer à l'acte", etc. Vaincre sa propre inertie, pour un 9, ce n'est pas un mince exploit.

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 6 years later...

Bonjour Fabien,

 

Je viens de lire les questionnements sur un 6 ou un 9 fort enrichissants. Pendant le dernier stage sur les Ailes, plusieurs ont évoqué la masse d'informations que nous avions à notre disposition au fur et à mesure des enseignements que nous suivons et qui ne rendait pas facile la détermination d'un ennéatype. Oui, dans un sens et on avance heureusement dans un autre. Un bel exemple pour moi : j'avais du mal à définir un ennéatype pour un ami ; j'oscillais entre 9 et 69 car sa priorité semble être d'éviter les conflits et d'avoir tendance à l'oubli de soi, 6 car la loyauté à des groupes et sa famille est très forte.

 

Et grâce aux lumières des stages sur les centres et les ailes, je ne doute plus. En premier, car il me semble être un instinctif qui bascule pour s'appuyer sur son mental, auquel j'ajoute que la révélation a été forte avec sa posture : l'évitement en moment de doute est évident et la reconnexion après avoir bougé fut manifeste ! J'ajoute qu'il semble qu'il a une aile 8 initiale car l'évitement de la faiblesse m'apparaît quelque chose de fortement ancrée en lui. De plus, simplicité, altérité et patience lui sont des qualités naturelles.

 

Merci de nous permettre d'approfondir nos connaissances. Vivement le prochain stage !

Amicalement,

Odile

Odile E2 mu, aile 1, C+ S++ X=

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