Institut Français de

l’ennéagramme

À quoi sert tout le reste...

Aller au contenu

Ennéagramme et trauma


Fred

Messages recommandés

Bonjour à tous !

 

J'ai une question encore, avant d'autres j'imagine !

 

Alors cela fait suite à l'émission "Culture et dépendances" sur l'enfance, il n'y a pas très longtemps… Et je voudrais savoir si l'ennéagramme pouvait servir de grille de lecture à ce que Cyrulnik appelle trauma… Sorte de dédoublement de la personnalité… La façade va bien en apparence, mais l'être souffre seul en silence.

Cela pourrait sembler très 7, mais je n'y crois pas. Il me semble que le 7 ne veut même pas souffrir en silence…

Alors quels effets, en termes ennéagrammiques, provoque un trauma ?

Je voulais aussi ajouter que toujours d'après Cyrulnik, tout le monde subit des épreuves, mais 50% subit un trauma au cours de sa vie. Alors ce n'est pas quelque chose de rare… Peut-être pour dire par là que ma question mérite une réponse. Ah ah ah !

 

Merci.

 

A toute,

Fred

Une offrande aux divinités !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bonjour Fred,

 

Il faut d'abord définir cette notion de traumatisme :

Pour pouvoir parler de traumatisme il faut "avoir été mort", pour reprendre l'expression employée par des écrivains comme Primo Levi, Jorge Semprun [rescapés des camps d'extermination nazis] ou la chanteuse Barbara [victime d'inceste de la part de son père], ainsi que par beaucoup de personnes avec qui j'ai travaillé. Alors que dans l'épreuve, on souffre, on se bagarre, on déprime, on est en colère, mais on se sent bien vivant et on finit par surmonter les choses. Dans le cas d'un traumatisme, les personnes demeurent prisonnières de leur passé et revoient bien souvent pendant des années les images de l'horreur qu'elles ont vécue.
Il y a une part subjective dans le traumatisme :
L'idée que l'on se fait de ce qui nous est arrivé dépend beaucoup du regard des autres. Si vous avez du dégoût, de la pitié, de l'horreur pour ce qui m'est arrivé, c'est votre regard qui va transformer mon épreuve en traumatisme. Je pense aux femmes violées en disant cela. Elles racontent presque toutes que ce n'est pas la compassion qui les a aidées à s'en sortir, mais quand un homme leur a dit "je compte sur toi". Que quelqu'un ait à nouveau de l'estime pour elles les a réparées en tant que femmes.

[…]

Freud s'étonnait de la grande inégalité des traumatismes. Il est en effet très frappant de voir que des personnes s'effondrent pour des raisons qui, pour la plupart des gens et vues de l'extérieur, n'ont aucune gravité. A l'inverse, on voit des gens qui traversent des épreuves immenses et redémarrent dans la vie alors que la majorité d'entre nous se dit qu'elle n'aurait jamais pu s'en sortir. Cette différence de réaction s'explique notamment par la signification que prennent les événements dans l'histoire de chacun.

Ainsi pour surmonter un traumatisme, Cyrulnik fait la distinction entre ressources internes et ressources externes.

 

L'Ennéagramme va en partie décrire les ressources internes. Cela peut être la manière dont la personne peut se relever du traumatisme, le temps et les ressources qu'il lui faut, etc. L'Ennéagramme peut aussi prévoir la manière dont la personne croit à tort se relever. Par exemple, un 7 ou un 9 aura souvent l'impression d'avoir oublié et mis de côté un traumatisme ; dans le stage "Eveil", nous expliquons que les 7 et les 9 sont les rois de l'amnésie ; mais c'est un leurre, et il n'y a en fait aucun pardon véritable. Cette distinction entre faux et vrai pardon me semble fondamentale. En l'absence de réel pardon, le traumatisme reste là et sa présence inconsciente est aussi dévastatrice que si les souvenirs du traumatisme étaient consciemment présents. Plus même car le problème perd toute chance d'être traité, puisqu'il est ignoré.

 

Mon impression personnelle est que plus nous sommes intégrés, mieux nous nous relevons du traumatisme. Cela dépend plus de ce niveau de développement que du type. Je crois qu'il faut un niveau d'intégration exceptionnel, donc rarissime, pour y arriver sans l'appel à des ressources extérieures.

 

En résumé, un traumatisme va provoquer généralement

1. Une réaction apparente dépendant du type ("même pas mal" chez un 7 ou panique chez un 6 par exemple).

2. Une baisse du centre de gravité de la personne en terme d'intégration, par exemple de

I----==X===----D

à

I------====X=--D

Cette baisse sera d'autant plus forte que le niveau d'intégration initial était faible.

3. Une plus grande sensibilité aux stimulus extérieurs provoquant la désintégration dans son type ou dans son profil de désintégration.

 

Je ne suis pas sûr d'avoir totalement répondu à ta question, mais si ce n'est pas le cas, insiste.

 

Très cordialement,

Fabien

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...