Le 5 et la colère

[Quetzalcoatl]

Le stage "Ennéagramme : Bases" a renforcé mes convictions : je suis bien un 5 sans l'ombre d'une hésitation.

J'ai également une aile 4 bien affirmée qui sait se manifester quand je fais de la photo ou bien que j'extériorise une trop forte émotion en écrivant un poème.

 

Cette aile 4 dans l'émotion d'une part, et le fait que j'habite assez mal mon corps (au désespoir de mon épouse quand nous dansons ensemble…) d'autre part me font fortement penser que mon centre instinctif est réprimé.

Mais quand je considère la question de la colère, je ne sais plus trop…

En effet, quand ça va mal, je n'ai aucune patience et j'ai la colère qui monte très vite en moi pour exploser violemment au-delà des mesures raisonnables. 

Ca me fait penser que peut-être je me désintègre en 8. Et si j'ai bien tout compris, ce serait plutôt le lot de ceux ayant l'émotionnel réprimé… 

Bref j'y perds le peu qu'il me reste de latin. (Vous me direz, depuis le temps, il n'y a plus grand chose à perdre !)

Si je réprime l'émotionnel et que j'ai une belle aile 4, ça tient pour moi du paradoxe qui défie la logique.

 

Aussi j'appelle ici à témoin. Si vous êtes 5, quel est votre rapport à la colère ?

 

Pour ma part, une partie de moi observe le mécanisme en le laissant se dérouler (et je crois bien qu'il en a toujours été ainsi). Alors je peux le décrire assez précisément.

Conditions préalables : situation de vie dans laquelle il y a un "enjeu" et un interlocuteur récalcitrant. Le facteur temps joue un rôle et je ne peux me permettre de prendre mon temps (facteur de stress).

Scénario habituel :

1. j'essaie de convaincre par la raison ;
   
2. ça ne marche pas ;
   
3. je me trouve à court de temps pour continuer à discuter sur ce mode (sinon je pourrais tenir très longtemps) ;
   
4. je sens une énorme vague d'énervement qui monte du ventre et je me mets à me crisper ;
   
5. si je décide de laisser aller la vague, alors c'est l'explosion de colère avec de forts cris et si je refoule la vague, alors c'est mon propre corps qui en prends "plein la tête" ;
   
6. très rapidement, la tension retombe et la crise est finie ; je comprends que finalement si on n'arrive pas au résultat dans le délai imparti, c'est parce que logiquement la chose était impossible avec les données de départ du problème et que donc, il n'y a pas de problème. J'accepte la réalité telle qu'elle est.
   

[Fabien Chabreuil]

Bonjour Quetzalcoatl,

 

Je pense que le problème vient de la définition des concepts d'ailes et de désintégration.

 

Avoir une aile 4, ce n'est pas vraiment vivre des émotions et aimer le beau (photographie ou autre). C'est en plus de la passion et de la compulsion de ton type 5, vivre la passion ("envie") et la fixation ("mélancolie") du type 4, a minima de manière plus forte que celles ("peur" et "doute" respectivement) du type 6.

 

De la même manière, se désintégrer en 8, ce n'est pas piquer de violentes colères : la colère est un comportement dont sont capables tous les types et ne fait pas partie des mécanismes fondamentaux du 8. C'est en plus de la passion et de la compulsion de ton type 5, vivre la passion ("excès") et la fixation ("vengeance") du type 8.

 

Pour t'avoir vu en stage, il me semble effectivement qu'il est probable que tu sois de variante alpha, avec l'émotionnel en support et l'instinctif réprimé (même si cela reste à vérifier). Cela ne me semble pas incompatible avec tes observations. Quand tu écris "je comprends que finalement si on n'arrive pas au résultat dans le délai imparti, c'est parce que logiquement la chose était impossible avec les données de départ du problème et que donc, il n'y a pas de problème", je me demande même s'il n'y pas là en fait désintégration en 7 avec mécanisme de défense de rationalisation plutôt qu'acceptation de "la réalité telle qu'elle est". Cela nous ramènerait dans la logique du modèle. Ouf !

 

Très cordialement,

Fabien