Les Portes de la Gloire

[Enensis]

Bonjour à tous,

 

Petit début d'analyse que je viendrai continuer plus tard concernant Les Portes de la Gloire que j'ai pris beaucoup de plaisir à regarder lors de sa diffusion hier soir.

 

Il me semble que c'est un film autour des problématiques du type 3 et le tout début du film met cela en exergue avec la conclusion du speech de l'orateur : "And don't forget, every failures holds the key to a future success." (Et n'oubliez pas, chaque échec recèle en lui les clés pour un succès futur !)

 

Le personnage principal, interprété par Benoît Poelvoorde, me semble donc être un 3, plutôt désintégré, pour le plus grand bonheur du spectateur. On voit en lui la capacité à réussir du 3 (il a a gravi les échelons pour être là où il est) et l'importance que le travail a dans sa vie : d'ailleurs il est son travail et il en parle avec beaucoup de vanité ("quand j'étais jeune, j'étais le meilleur vendeur", "fallait me voir") et met systématiquement en avant ses succès (ou pseudo-succès). La compulsion d'évitement de l'échec est assez flagrante et on le voit au fur et à mesure rechercher des succès de plus en plus faciles (lorsqu'il engueule le serveur qui n'a pas vu le bras se lever depuis… 5 secondes, avec les pompistes, avec le garagiste qu'il finit quand même par insulter, mais surtout avec Jérôme à qui il demande d'agir pour son plan auprès de son patron… car il sait que lui se verra refuser ce qu'il veut demander, ou aussi lorsqu'il refuse de prospecter avec Jérôme plus tard… parce qu'il sait qu'il ne sera pas bon à cela).

Il refuse que ses idées de management ou de plans de prospection soient remises en cause par ceux qu'il dirige, etc., et autant d'exemples qui vont dans ce sens.

Sa vie est un mensonge dans ce qu'il montre aux autres (alors que finalement personne n'est dupe) et il s'identifie complétement à ce qu'il fait, ce qui est très bien rendu par le parallèle avec Le pont de la Rivière Kwai.

Il me semble que l'on voit bien son aile 4 au travers de la mélancolie (quelques scènes très poignantes lorsqu'il est seul, dans sa chambre…) et de l'envie de ressembler au Colonel Nicholson, l'officier du Pont de la Rivière Kwai, son modèle qu'il paraphrase à tout bout de champ. Peut-être a-t-il aussi une aile 2 dans la manière dont on le voit "aider" Jérôme… alors qu'il le manipule avec malgré tout un certain attachement à celui-ci.

Au niveau du sous-type, je dirai qu'il est conservation… mais sans grande conviction.

Il doit être 3 mu dans la mesure où il privilégie la réflexion à l'action et il me semble même qu'on le voit accéder par moment à son type de désintégration, le 6, au travers de son impression de rejet par les autres membres de son équipe…

 

Patrick Sergent, interprété par Etienne Chicot est lui aussi un 3, mais un 3 qui réussit : vendeur performant, comprends bien et saisit parfaitement la personne qu'il a en face de lui, très relationnel et remplaçant ses échecs par des succès. Il semblerait que sa volonté de briller soit aussi très présente (cf. le maillot de bain dernier cri par exemple) et le sous-type social (Prestige) semble bien lui correspondre, mais j'hésite avec le sous-type sexuel.

 

Jean-Luc Bideau interprète Paul, un 8 très direct avec l'excès présent en permanence (surtout dans le langage) et dont on sent la grande énergie du centre instinctif, et la volonté de contrôle sur tout ce qui l'entoure (comme ses collaborateurs ou même sa femme).

 

Enfin, il me semble que Jérôme Le Tallec soit un 6, car la peur et le doute semblent très présents en lui (cf les premières scènes de prospection), de même qu'un attachement au règle et à la famille (cf. l'incompréhension face à son collègue qui a mis sa mère dans un hospice de personnes agées).

 

En tout cas, il me semble que ce film soit très bien fait en termes d'ennéagramme pour les personnages principaux.

 

Si d'autres personnes ont vu ce film, leur avis m'intéresse.