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Références et contre-références


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Bonjour Fabien,

 

Cela fait quelque temps que je retourne dans ma tête l'idée suivante : que le type 6 ne se décrit pas uniquement selon la polarité phobique-contrephobique mais aussi selon la polarité référence-contreréférence.

 

L'aspect (contre)phobique renvoie à la réaction face au danger (réel ou imaginaire) : fuite (phobique), contre-attaque (contrephobique) et j'ajouterais un point entre les deux que j'appelle "défensif" (je me plante sur place et je lève mon bouclier).

 

L'aspect (contre)référentiel renvoie aux groupes, personnes, principes, etc., à quoi l'on se réfère, ou au contraire que l'on évite (ou dont on prend le contrepied), le point intermédiaire étant le "oui mais".

 

Nous aurions donc quatre "coins" extrêmes :

- phobique référentiel (= soumis)

- phobique contreréférentiel (= phobique proprement dit : la personne a une "bête noire", qu'elle fuit, et sur laquelle elle est souvent extrêmement bien renseignée)

- contrephobique référentiel (= fanatique)

- contrephobique contreréférentiel (= rebelle)

 

Bien entendu, de même que la personne de type 6 peut être alternativement ou simultanément phobique et contrephobique, elle peut être alternativement ou simultanément référentielle et contreréférentielle.

 

Qu'en penses-tu ?

 

Très cordialement,

Bénédicte (6 majoritairement phobique et "oui mais" )

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Fabien Chabreuil

Bonjour Bénédicte,

Voilà une idée bien intéressante et qui mérite examen.

Si je pense au 6 que j'ai le mieux connu, à savoir ma mère, elle était presque exclusivement référentielle, phobique référentielle dans sa vie professionnelle et contrephobique référentielle dans sa vie de militante politique.

Il me vient aussi à l'esprit un 6 passé à mon égard de phobique référentiel à contrephobique contreréférentiel.

Toutefois, je pense que pour être sûr de nos exemples, il faudrait commencer par définir le concept avec plus de précision. Qu'est-ce qu'une référence ? Qu'est-ce qu'une attitude référentielle ? Qu'est-ce qu'une attitude contreréférentielle ?
En quoi est-ce réellement différent de la (contre)phobie ? La référence n'est-elle pas simplement perçue comme une source de sécurité et la contreréférence comme une source de danger ?

Ensuite, il va nous falloir obtenir des 6 lisant ce panneau ou étudiant chez nous qu'ils nous disent si le concept fait sens pour eux?

Enfin, il nous faudra savoir si le concept est discriminatoire. Existe-t-il seulement ou joue-t-il vraiment un rôle majeur dans la vie des 6 ? Est-il présent chez d'autres types ? Quel importance a-t-il chez eux ?

Très cordialement,
Fabien

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Bonjour Bénédicte, bonjour Fabien,

Les références seraient-elles des références qui pourraient changer au cours de la vie ou bien comme la vertu et la passion du type seraient-elles fixées au départ et inamovibles ?

Je ne sais pas si j'ai bien compris, mais cela me parle au sujet de ma mère qui est 6 et qui serait une référentielle, ses réactions et ses choix étant lié à ces références. Phobique dans le monde et contre phobique à la maison.

Je pense à une autre personne 6 dont je dirais qu'elle est phobique référentielle, les références étant citées régulièrement et constamment.

Pourtant cela me parle aussi en tant que 8, mais je ne saurais dire encore exactement comment :

  • Les références existent ;
  • Je ne suis pas certaine qu'elles soient fixes ou tout au moins qu'elles n'évoluent pas.

Mais mon mental réprimé face à un 7 et un 6, aïe, aïe, aïe. Il faut du temps pour que cela arrive jusque là-haut et que cela chemine.

Bonne journée tous les deux,
Julie

Julie (8 mu)

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Bonjour Fabien, bonjour Julie,

 

Je définirais la référence (pour le type 6) comme ce à quoi je me réfère positivement, à savoir les groupes, personnes, concepts…

- que j'admire

- et/ou dont je veux suivre le modèle

- et/ou par qui je souhaite être appréciée

- et/ou auprès de qui je cherche avis et conseils

- et, sous compulsion, vis-à-vis duquel j'évite la déviance.

 

On retrouve là l'idée d'être "un bon père de famille", "un bon militant communiste", "un bon supporter de…", de vivre selon la Bible, le Coran, la Baghavad Gita (etc.), d'être dévoué à son patron, chef de chorale ou professeur…

 

Au final, une attitude référentielle revient à être "un bon (remplir les blancs)". Certains vont faire publiquement l'apologie de leur référence, d'autres se contenteront d'éviter discrètement la déviance. De même certains agiront publiquement dans le sens de leur référence, d'autres moins (la variante alpha-mu a probablement quelque chose à voir là-dedans).

 

Je définirais la contre-référence comme :

- ce que je ne veux surtout pas être

(exemple : l'universitaire qui néglige ses cours et ses étudiants parce qu'il n'y a que la recherche qui lui plaît ou qui fait avancer sa carrière est une contre-référence pour moi)

- ou ce (ou les personnes) que je voudrais voir disparaître de la terre, ou du moins dont ma crainte frise l'obsession

(exemple personnel : les chauffards)

 

Ce qui me fait simplement peur sur le moment, ou me met en colère, mais sans particulièrement m'obséder, n'est pas selon moi une contre-référence.

 

Une attitude contre-référentielle chez un 6 consiste, je pense, à parler excessivement de sa contre-référence (comme L'Ennemi ou LA Menace), et à se documenter avec excès sur le sujet (pas forcément à bien se documenter, et certainement pas objectivement). Selon que la personne est plutôt phobique ou contrephobique, elle choisira probablement la fuite ou l'agression.

 

Maintenant, par rapport à la question de Fabien : la référence n'est-elle pas simplement perçue comme une source de sécurité et la contre-référence comme une source de danger ?, si, probablement.

Dans la mesure où le 6 va certainement considérer comme contre-référence les ennemis de "son groupe" et comme alliés ceux qui luttent contre sa contre-référence, on peut alors se demander si la classification comme référentiel ou contre-référentiel a vraiment un sens ?

 

Oui, si on considère

- que le 6 met certainement dans son discours un accent plus fort soit sur la référence, soit sur la contre-référence

- qu'à mon avis, chez certains la contre-référence précède la référence, et chez d'autres c'est le contraire.

Par exemple, le militant communiste référentiel va être plus occupé à suivre les principes du Parti qu'à détester les patrons et le ralliement au Parti précéde chez lui la haine du patronat. Est-ce qu'il détesterait les patrons si le Parti ne le lui avait pas dit ?

A l'inverse, je connais des anticléricaux contre-référentiels qui ne se réfèrent (positivement) à rien de particulier.

 

Julie, je pense qu'on peut avoir plusieurs références, et qu'on peut en changer. Par exemple, à une époque, ma chorale était une de mes références principales. Ce n'est plus maintenant qu'un groupe dont j'ai fait partie, qui a eu de l'influence sur ma vie, et dont je garde de nombreux souvenirs (majoritairement bons). Et l'ennéagramme est une de mes références en ce moment. Parmi d'autres.

 

Je ne pense pas que le concept soit discriminatoire. Il est probable que, comme pour la contrepassion, il puisse être formulé pour chaque type, en fonction de sa passion propre.

 

Il me vient à l'esprit les idées suivantes :

- le 8 aura peut-être pour référence ce qu'il essaie de mettre en oeuvre et pour contre-référence ce pour quoi il dit "Plus JAMAIS !"

- le 4 aura peut-être pour référence ce qu'il envie, et pour contre-référence ce qu'il trouve banal.

 

A mon avis, le 4, 6 et 8 seront les types qui manifesteront le plus nettement cette polarité.

Le 3 sera plus probablement référentiel vis-à-vis d'une image du succès et s'empressera d'oublier l'image d'échec plutôt qu'en faire une contre-référence.

Même chose probablement pour le 7 pour ce qui n'est pas plaisant.

Si je m'en tiens à ma définition de la référence, le 1 est référentiel vis à vis de son idéal.

Le 9 a peu de chances de manifester cette polarité, du moins à titre personnel.

Le 2 me paraît plus référentiel que contre-référentiel.

Le 5 est peut-être référentiel dans son domaine et indifférent sur le reste.

 

L'avis de tous les types serait intéressant, dans ce cas le déplacement de la conversation vers "Exploration comparée" serait sans doute opportun.

 

Très cordialement,

Bénédicte (6)

Bénédicte (6 alpha, aile 5, C++ S+/- X--)
Dubito, ergo sum (Je doute, donc je suis)

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Bonsoir Bénédicte, bonsoir Fabien,

Oh la la, le faible 8 que je suis avec son mental à la traîne ! Il va falloir que je relise plusieurs fois pour intégrer.

Je me demandais ce qui serait fixe et valable pour tous les types comme pour l'orientation, la fixation, la passion, la vertu… Si ce n'est pas le cas pour tous les types, cela peut-il faire partie de la structure de l'Ennéagramme ?

Finalement, j'ai vraiment à y réfléchir car je sens bien que cela interpelle quelque chose et d'un autre côté, il me manque un élément.

Une contre-référence pour moi pendant des années ce fut ma mère ! Mais cela ne peut-il pas être le cas de n'importe quel type selon son vécu familial ?

La loi en est une aussi, sauf que quand j'étais dans l'antisocial, plus aucune loi ne pouvait faire référence.

La référence peut-elle disparaître avec la désintégration ? Ou avec l'intégration ?

Je vais laisser mijoter ! Ma tête bouillonne !
Bonne soirée tous les deux,
Julie

Julie (8 mu)

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Bonjour,

Bénédicte, tu cherches des témoignages et bien entendu, je souhaite t'aider à en accumuler et donc participer.

Cependant, dans la pratique, j'ai énormément de mal à ce que le concept fasse vraiment sens dans ma vie. Je ne me suis trouvé que très peu de contre-références et encore moins de références. Mais en y réfléchissant, j'ai trouvé un lien avec ma hiérarchie des centres.

Mental

Je n'y ai quasiment aucune référence parce que je sais que je peux renoncer du jour au lendemain et sans regrets à une idée qui se révèlerait fausse ou simplement remplacable par une autre plus performante. Par exemple, je suis passionné par l'Ennéagramme et le mot passionné est faible. Pourtant je ne le considère pas comme une référence (si je t'ai bien compris).

J'ai dans ce domaine quelques fortes contre-références tournant autour de ce que j'appelle la pensée magique : ce qui se présente comme rationnel et ne l'est pas et le pré-rationnel qui se prend pour du trans-rationnel m'insupportent. Le non-rationnel ne me gêne absolument pas tant qu'il sait qu'il l'est.
Parmi toutes mes références et contre-références, c'est là que je suis le plus impliqué.

Emotionnel

C'est là que j'ai les plus fortes références, principalement dans le domaine artistique. Exemple : le Pelléas et Mélisande de Debussy est un chef d'œuvre absolu, et peut-on être vraiment humain si on ne l'apprécie pas ? :laugh: Cependant, comme l'émoticon précédent l'indique, je regarde toujours mes références avec une certaine dose d'autodérision.

Je n'ai quasiment pas de contre-référence dans ce domaine.

Instinctif

C'est mon centre réprimé et je pense que c'est pour cela que je n'y ai quasiment que des contre-références. Exemple : moi, faire du rugby ? JAMAIS !
Ce sont des contre-références fortes que je regarde pourtant aussi avec autodérision.

Très cordialement,
Fabien

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Bonjour Wallace,

Je précise.

Dans le développement de l'espèce humaine, comme dans celui de chaque individu, tout commence par une étape où les capacités cognitives sont limitées : incapacité à percevoir la durée et donc les conséquences de ses actes, incapacité à comprendre la position des autres, etc. Cette phase est dite pré-rationnelle. Elle est normale et parfaitement OK.

Ensuite, les possibilités cognitives se développent et une capacité à mentaliser et raisonner se met en place. Dans notre culture, cela arrive à tous les individus, mais tous ne le font pas aussi bien. Cela n'a rien à voir avec la préférence pour le centre mental dans l'Ennéagramme. Je connais des mentaux ayant assez mal acquis ces capacités et des gens préférant l'instinctif ou l'émotionnel qui les maîtrisent parfaitement. Cette phase est dite rationnelle.

Puis, vient une troisième étape où on réalise que le mental est certes formidable, mais qu'il ne s'applique pas à tout. On devient alors capable de l'utiliser quand c'est approprié et de ne pas le faire quand c'est approprié. Le mental est un outil parmi d'autres, accepté, apprécié et utilisé comme les autres. C'est la phase trans-rationnelle.

Certaines personnes ou certaines approches (notamment dans la spiritualité New Age) confondent le pré-rationnel et le trans-rationnel. Elles rejettent le rationnel parce qu'elles n'ont pas compris que le trans-rationnel transcende et inclut le rationnel. Elles prennent pour avancé quelque chose qui est primitif. Est-il besoin de dire que cette attitude est le plus souvent un mécanisme de défense pour compenser un inachèvement de la phase 2 ?

Très cordialement,
Fabien

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