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The Greatest Showman – 7 désintégré


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Bonjour,

 

J'ai vu The Greatest Showman, en pensant voir un feel-good movie. Ça a marché sur mon ami 5. Mais, en tant que 7, j'ai été mal à l'aise pendant tout le film. J'ai souffert avec le personnage Barnum, qui est un 7 désintégré. C'était affreux, car on le voit aller de plus en plus mal et tout perdre en continuant à suivre son ego. Heureusement, 15 minutes avant la fin du film, il se réveille et il arrive à arranger tout cela. Heureusement que sa femme était là. Elle doit être 2 ou 9, car elle est clairement dans la fusion avec lui, et elle le fait passer avant ses propres besoins qu'elle ne semble pas bien connaître.

 

Amis non 7, je vous conseille le film. Vous allez surement trouver que c'est un très beau film, comme mon ami 5.

Amis 7, je vous le conseille en tant que "film pour se faire un peu mal en regardant un 7 se désintégrer et que cela nous serve de leçon".

 

Je vais vous décrire les passages qui m'ont le plus dérangés (en tant que 7). Ne lisez pas, si vous souhaitez voir le film.

 

**** DÉBUT SPOILER ****

 

1) Barnum est pauvre. Son père est tailleur pour une famille bourgeoise. Il est encore adolescent. Il est amoureux de la fille issue de cette famille bourgeoise. On le voit la regarder plein d'espérance. À un moment, gros plan sur ses chaussures trouées.

=> Ouch. Ça picote.

=> Mon interprétation : Barnum rêve de belles choses, d'être quelqu'un, mais il vise bien trop haut, car c'est un "moins que rien" (ce n'est pas ce que je pense, c'est le message que fait passer le film).

 

2) Barnum essaye de se faire remarquer par la fille en la faisant rire. Elle finit par tacher sa belle robe. Le père de la fille la gronde. Barnum s'excuse auprès du père bourgeois, indiquant que c'est de sa faute et pensant ainsi protéger la fille. Le père de la fille lui met une grosse raclée, devant son propre père qui prend une position de soumission et s'excuse platement.

=> Ouch. Ça fait très mal.

=> Mon interprétation : Arrête de rêver petit, tu es un moins que rien et tu resteras un moins que rien. La gifle, c'est le retour à la réalité. Pour un 7, l'imaginaire c'est notre bouée de sauvetage, cela nous permet d'échapper à la souffrance en imaginant un plan où on a du plaisir, où tout ce passe comme prévu, où il n'y a pas de désagrément. On se sent bien dans notre rêverie. Être réveillé ainsi par une gifle, avec l'humiliation qui suit, c'est vraiment violent pour nous. En plus de ce sentiment d'injustice (il est giflé pour avoir fait rire la fille, il y a pire comme crime), il y a l'humiliation. Il est giflé devant la fille qu'il aime (la gifle, c'est dévalorisant), et il voit son père qui travaille durement s'écraser devant le père bourgeois, renonçant à toute fierté, et à cause de lui.

 

3) Le père de Barnum meurt.

=> Ouch. Ça fait mal… mais juste 10 secondes…

=> Mon interprétation : Il se retrouve tout seul, sans argent, sans avenir, sans amour, sans rien. Il devrait être 6 pieds sous terre ? Mais pas du tout. Vive la rationalisation suivi du centre instinctif. Il est 7 alpha avec une grande blessure de conservation (comme moi, en fait). Il est enfin libre de faire ce qu'il veut, sans prendre le risque de décevoir son père (et donc de souffrir), et de pouvoir prendre son destin en main, à coup de manipulation (merci, le centre mental du 7).

 

4) Désintégration vers l'ego.

Il séduit et se marie avec la fille, mais ce n'est pas suffisant. Il a 2 enfants, mais ce n'est toujours pas suffisant. Il manipule les banquiers, les monstres de foire qu'il va recruter, sa femme… Il devient un grand manipulateur sans scrupule pour obtenir toujours plus (ah, cette passion d'intempérance du 7). Il crée le premier "Freak Show" à succès. Il devient riche et célèbre. Il achète une maison plus grande que la maison du père de la fille, mais ce n'est toujours pas suffisant. Il séduit une chanteuse d’opéra, délaisse femme et enfants pour vivre dans un monde de paillette et montrer au monde entier qu'il a réussi, mais ce n'est toujours pas assez.

 

5) Alors qu'il est au summum de sa carrière, enfin reconnu par la haute bourgeoisie, le père de la fille vient à sa rencontre. La dernière fois qu'ils s'étaient parlés, Barnum était un jeune adulte pauvre et orphelin. Le voilà riche et célèbre. Le père de la fille a perdu de sa superbe. Il a vieilli, et semble vivre une vie moins luxueuse qu'avant. En le voyant, Barnum se sent obligé de faire "son show", de lui en mettre plein les yeux, pour prouver qu'il a réussi. Le père de la fille lui sort alors avec un sourire au coin une phrase de ce type (j'ai oublié la phrase exacte) : "Fils de tailleur un jour, fils de tailleur toujours".

=> Ouch. Ça fait très mal.

=> Pour moi, cette scène est très dure. Malgré toute son intempérance, tous ses efforts pour fuir la souffrance, la souffrance le rattrape toujours. Tout ce qu'il a délaissé, les sacrifices qu'il a fait, n'ont servi à rien. C'est logique puisqu'il essaye de fuir la souffrance, en suivant son ego de manière excessive… Et c'est surtout ce qu'il ne faut pas faire.

 

6) À force d'en faire trop, en suivant son ego de manière excessif, il finit par tout perdre : son cirque, sa femme, ses enfants, son argent, sa notoriété, sa maison, etc.

 

7) Ça reste un film américain. À la fin, il réalise que le véritable bonheur, c'est d'être avec sa femme et ses enfants. Il renonce à tous ses excès, à la notoriété, laisse son bras droit gérer son business et briller devant tout un public, pour assister au spectacle de danse de sa fille.

 

**** FIN SPOILER ****

Pika – E6 mu, C-/--, S++

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Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Merci Pika de nous présenter ce film. Je ne l'ai pas vu — trop de critiques de presse négatives — et ne peut donc confirmer ou infirmer le type du personnage. Je ne sais pas si le film se veut fidèle au personnage réel qui dans le titre de son autobiographie se qualifiait de "prince des mystificateurs" et que j'ai toujours imaginé, sans preuve réelle, de type 3.

 

N'ayant pas l'intention de voir le film, j'ai pu lire ton analyse entière. Telle qu'elle est, elle n'est pas suffisante pour emporter ma conviction. La compulsion, la passion et la fixation ne sont pas suffisamment prouvées. Par exemple, la seule mention de l'intempérance est dans cette phrase : "Il devient un grand manipulateur sans scrupule pour obtenir toujours plus." On peut effectivement la mettre en 7 mais pourquoi pas en 3, ou en 8 ?

 

Tu es encore au début de ta formation à l'ennéagramme et la prudence est nécessaire dans le typage. Comme souvent, je renvoie à ce message ou à la section "Typage des autres" du chapitre "Éthique de l'ennéagramme" du Grand livre de l'ennéagramme.

 

Très amicalement,

Fabien

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  • 1 month later...

Bonjour Fabien,

 

"Tu es encore au début de ta formation à l'ennéagramme et la prudence est nécessaire dans le typage. Comme souvent, je renvoie à ce message ou à la section "Typage des autres" du chapitre "Éthique de l'ennéagramme" du Grand livre de l'ennéagramme."

Oui, en effet, je confirme. J'ai pris conscience de la difficulté de se connaitre soi même… Alors trouver l'ennéatype des autres, et surtout à travers un film, c'est encore plus compliqué, surtout quand on n'a fait que quelques stages. Ça serait un bon exercice pour moi de revoir ce film quand j'aurais fini tous mes stages (et ingurgité au calme les nouvelles informations) et de comparer ce que j'observe à ce moment là avec mon message d'origine.

Pika – E6 mu, C-/--, S++

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