Institut Français de

l’ennéagramme

À quoi sert tout le reste...

Aller au contenu

Type 2 et difficulté d'expression de l'orientation vers les parents


Oyoshi

Messages recommandés

Bonjour à tous,

 

Lors du stage Bases, Fabien évoquait deux types de 2 (hors variantes) :

  • L’un dont la cible principale était la famille — le cercle interne ;
  • L’un dont la cible principale était au contraire le cercle externe, la reconnaissance apparaissant plus gratifiante.

 

Je me suis alors posé la question me concernant et il s’avère que j’en suis arrivé à la conclusion suivante :

Version courte : je peux venir en aide à "tout le monde" (interne ou externe), sauf à mes parents.

 

Version plus détaillée :

 

Aide externe

 

Je me rappelle que dans mon enfance, j’avais la chance d’avoir un jardin privé appartenant à un ensemble de trois immeubles dont le mien : vous imaginerez que c’était le lieu propice aux rencontres entre enfants, parents, amis…

 

J’ai ainsi pu, au fur et à mesure que je grandissais, apporter mon aide aux personnes avec qui j’interagissais :

  • Aux amis du même âge que moi : en les conseillant, les encourageant et en partageant nos histoires d’ados du moment ;
  • Aux parents : en jouant avec leurs enfants et en les gardant lorsqu’ils en avaient besoin ;
  • Aux nouveaux arrivants : en les intégrant au groupe avec un accueil chaleureux et bienveillant.

 

Cette intention a naturellement continué dans mes années d’études supérieures :

  • Au sein d’associations étudiantes : où j’apportais mon aide en filmant des événements et en faisant des montages vidéos par exemple. Avec le recul, je me dis que c’était vraiment pour ce petit moment de plaisir que je donnais tant de mon énergie, lorsque les gens découvraient les vidéos et passaient un bon moment à sourire, à rire et à se remémorer de leurs aventures étudiantes.
  • Au sein de groupes de musique : où j’ai embrigadé nombre d’amis qui me partageaient le fait qu’ils avaient toujours voulu faire partie d’un groupe mais qu’ils ne s’en sentaient pas capables. Cette volonté à les aider, à leur faire accéder à leurs rêves et à les faire briller a été pour moi d’une grande satisfaction même si le revers de mes mécanismes égotiques ont parfois pu faire des ravages.

 

Enfin, peut-être est-ce dû au métier que j’exerce aujourd’hui (coach professionnel) qui fait que je porte naturellement mon aide vers l’extérieur ?

 

Aide interne

 

J’ai toujours eu, depuis ma tendre enfance, une très forte culture de la famille. Peut-être que ma culture asiatique y est pour quelque chose, mais c’est surtout grâce à ma grand-mère qui a toujours fait beaucoup d’efforts pour que les liens soient solides entre nous. J’ai aujourd’hui du mal à me souvenir si j’étais autant dans l’aide à leur égard que je ne l’étais à l’extérieur étant petit mais je leur ai toujours manifesté mon intérêt, de manière inconditionnelle.

 

C’est surtout lors d’une période particulièrement difficile de ma vie où j’ai pu voir que je pouvais compter sur eux. Est-ce parce que je me suis tout d’un coup senti en dette par rapport à eux que je suis aujourd’hui enclin à leur apporter mon aide de manière plus active ? Il n’en reste pas moins vrai que j’en retire un retour sur mon image tout aussi important pour une aide que j’apporte à des membres de ma famille qu’à l’extérieur.

 

Venons-en au cas particulier de mes parents

 

Ma relation avec mes parents a toujours été particulière. Pas véritablement conflictuelle mais ma perception faisait que j’avais l’impression qu’ils portaient plus d’attention à ma sœur ainée (qui avait tendance à faire des bêtises) qu’à moi : j’ai donc fait un peu ma vie de mon côté. C’est lorsqu’elle est partie de la maison qu’ils ont commencé à plus me parler et à me demander des choses : le problème c’est que c’est avec dédain que j’ai pu me dire “c’est bien, mais c’est un peu tard non ?”

 

D’ailleurs, c’est cette même sensation que je ressens aujourd’hui à chaque fois qu’ils me demandent quelque chose : un dédain apparaissant à la suite d'une demande d'aide forcée qui me met extrêmement mal à l’aise. Bien évidemment, ma compulsion fait que je ne dis rien et que je fais, même si cela doit se voir que c’est avec irritation.

 

L’Ennéagramme m’a véritablement permis de mettre en lumière ce mécanisme même s’il met encore difficile d’entièrement le comprendre. En effet, s’il y a bien des personnes que j’aime, ce sont bien mes parents (même s’ils ne le savent pas forcément). J’ai donc dans ce sens profondément envie de leur apporter mon aide afin de leur témoigner de ma gratitude mais quelque chose en moi me bloque et je tombe directement dans l’orgueil et le dédain. D’ailleurs, c’est en écrivant ces phrases que je me dis que de l’extérieur, mes parents doivent vraiment croire que je ne leur porte aucune attention, ce qui me rend bien triste.

 

Au détour d’une conversation sur le sujet en supervision avec Patricia, elle me fit remarquer certains aspects du rôle de parents :

  • Donner et aimer de manière inconditionnelle ;
  • Dire ce que l’enfant doit ou ne doit pas faire : qui il doit aider en faisant telle ou telle chose par exemple…

 

Ces deux points touchent directement à mes mécanismes égotiques :

  • On m’a donné sans que j’ai consciemment pu rendre : cela me met dans une relation asymétrique que j’ai plutôt l’habitude de créer que de subir !
  • Mon orientation d’aide est une intention qui se voudrait consciente de ma part dans le sens où je choisis ce que je veux faire et pour qui, optimisant ainsi mon retour sur image. Dans ce cas là, le fait de me dire quoi faire, c’est me couper l’herbe sous le pied et m’enlever ma liberté de choix, ce qui peut créer une certaine irritation.

 

Voilà où j’en suis à peu près dans mon étude à ce sujet.

 

Auriez-vous d’autres explications concernant cette difficulté à exprimer mon orientation vis à vis de mes parents ou des pistes à explorer ?

 

Merci par avance et bonne semaine à tous,

Oyoshi

Oyoshi (E2 mu, aile 1, C= S+ X-/+)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Fabien Chabreuil

Bonjour à tous,

 

Merci Oyoshi  pour ce nouveau témoignage.

 

"Auriez-vous d’autres explications concernant cette difficulté à exprimer mon orientation vis à vis de mes parents ou des pistes à explorer ?"

Dans la mesure où les mécanismes de ton type et ton histoire personnelle expliquent ton attitude, il n'est sans doute pas nécessaire d'aller plus loin. Quant aux pistes, elle me paraissent évidentes :

  1. Appliquer la méthode du stage Résilience à tes parents pour leur attitude envers ta sœur et toi : le faire séparément pour chaque parent qui n'ont probablement pas eu des comportements identiques ;
  2. Appliquer la méthode du stage Résilience à ta sœur pour avoir capté l'attention de tes parents ;
  3. Travailler sur tes mécanismes égotiques ;
  4. Réfléchir à ta perception du vMème VIOLET et éventuellement le réparer. Comme tu le soupçonnes, il est probable que ta "culture asiatique y est pour quelque chose". Tu es originaire d'un pays qui a su maintenir un VIOLET fort avec les avantages et les inconvénients que cela implique. Dans ce contexte, l'aide au parent est un devoir et une attitude normale qui ne mérite donc pas une valorisation particulière. Il s'agit donc probablement de te réconcilier avec VIOLET.

Donc, comme d'habitude, la réponse est de bosser.

 

Très amicalement,

Fabien

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bonjour à tous,

 

Merci Oyoshi pour ton témoignage.

 

Le 19/03/2018 à 09:07, Oyoshi a dit :

C’est surtout lors d’une période particulièrement difficile de ma vie où j’ai pu voir que je pouvais compter sur eux.

Un lien avec VIOLET-Sécurité ?

 

Le 19/03/2018 à 09:07, Oyoshi a dit :

Est-ce parce que je me suis tout d’un coup senti en dette par rapport à eux que je suis aujourd’hui enclin à leur apporter mon aide de manière plus active ?

Je ne sais pas. Un peu plus loin, Oyoshi, tu as écrit : "J’ai donc dans ce sens profondément envie de leur apporter mon aide afin de leur témoigner de ma gratitude [...]." Or, je ne sais pas ce qu’il en est pour toi, mais chez mes proches d’ennéatype 2, sentiment aigu de dette et sentiment de gratitude s’excluent l’un l’autre. Chez eux, le premier est fortement mâtiné d'orgueil et de dédain, le second pas. En voici une illustration.

 

Dès que ma mère, 2 alpha, recevait un cadeau ou un service, elle se sentait en dette. C’était automatique. Et se sentir en dette, c’était un supplice pour elle. Je revois la confusion et les tourments sur son visage, comme si un danger la menaçait. Son incapacité à recevoir — donc à aimer —, son enfermement dans sa tour d’ivoire — son orgueil —, m’attristaient. Toutefois, à ma connaissance, vis-à-vis de ses parents, elle n’a pas vécu ce sentiment de dette, mais seulement des sentiments de respect, de sécurité et de gratitude, malgré une enfance pénible à cause de son père. C’était lié à un VIOLET suffisant. Mais bon, étant donnés le mécanisme de défense du 2 et mon manque d’attention, peut-être ses sentiments de colère ou de tristesse m’ont-ils échappé.

 

Mêmes sentiments envers leurs parents chez deux de mes tantes, également d’ennéatype 2 (des deux variantes). Nées aussi dans les années 1930-début 1940, leur VIOLET s’avérait également suffisant. L’orientation et l'essence du 2 s’y exprimaient.

 

Chez ma tante 2 alpha et ma mère, l’ego s’exprimait aussi, sous la forme d’une quête d’une relation privilégiée avec leurs parents, surtout avec leur père. Quête rendue âpre par leur forte dépendance liée à leur manque de confiance en elles. Cette quête a été un des facteurs de la déplorable dégradation des relations dans leurs fratries… Ah la la… Il faut dire que, contrairement à Oyoshi, leur instinct de conservation était blessé et pas réparé.

 

Bref, le positionnement sur la Spirale Dynamique, la variante de l'ennéatype, le sous-type et le travail (ou non) de résilience influent sur les façons d'exprimer l'orientation envers les parents.

 

Le 19/03/2018 à 09:07, Oyoshi a dit :

L’Ennéagramme m’a véritablement permis de mettre en lumière ce mécanisme même s’il m'est encore difficile d’entièrement le comprendre.

Va savoir ce qui croupit au fond de nos inconscients, le mien en premier. À ce stade, comme l’a préconisé Fabien, mieux vaut pratiquer que trop analyser.

 

Le 19/03/2018 à 09:07, Oyoshi a dit :

En effet, s’il y a bien des personnes que j’aime, ce sont bien mes parents (même s’ils ne le savent pas forcément). J’ai donc dans ce sens profondément envie de leur apporter mon aide afin de leur témoigner de ma gratitude [...].

"Apporter" ou "échanger&quot  ?  :wink:

 

Amicalement,

Yves

Yves (E5 alpha, ailes 4 et 6, C- S= X-/+)
"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction." (Jean Rostand)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...